mercredi 25 janvier 2017

Chute importante prévue du français dans les foyers québécois

Conséquence de la crise démographique prolongée et de l’immigration constante.

1. Un recul de presque 10 % au Québec

Selon les projections du document Projections linguistiques pour le Canada, 2011 à 2036, le poids démographique de la population de langue maternelle française au Québec devrait passer de 79 % en 2011 à une proportion oscillant entre 69 % et 72 % en 2036.

Pendant ce temps, l’anglais continuera de progresser dans la province. La population de langue d’usage anglaise au foyer grimpera à 13 %.



2. Sous la barre des 20 % à l’échelle du Canada

À l’échelle canadienne, cette proportion devrait chuter de 21,3 % en 2011 à un taux se situant entre 17 % et 18 % en 2036.


3. Une baisse dramatique hors Québec

La précarité de la langue française à l’extérieur du Québec est aussi inquiétante : la proportion de francophones hors Québec devrait passer de 3,8 % en 2011 pour s’établir à environ 2,7 % en 2036.

Pour saisir l’importance de cette baisse, il faut la mettre en perspective : 1,1 % de la population canadienne représentait en 2013 environ 380 000 personnes.

Cette chute est attribuée, par les auteurs de l’étude, à l’accroissement de l’immigration qui deviendra le « principal moteur de croissance démographique au Canada ». Alors que les immigrants représentaient 20 % de la population canadienne en 2011, ce taux devrait se hisser à 26 %, voire 31 %, au cours des deux prochaines décennies.

4. Un Canadien sur deux sera un immigrant ou un enfant d’immigrant

Selon l’étude, « la composition linguistique et ethnoculturelle du pays se verrait modifiée » en raison de l’immigration. On prévoit qu’en 2036, près d’un Canadien sur deux sera un immigrant ou un enfant d’immigrant.




Voir aussi

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3 commentaires:

Marre des cuistres a dit…

Et bien sûr La Presse (collabo) insiste que l'anglais diminuera aussi au Canada.

1) Ce ne sera pas dans les mêmes proportions.

2) Personne ne doute que les immigrants s'assimileront à l'anglais au Canada, il y a de moins en moins de raisons pour des immigrants de s'assimiler au français alors que le poids des francophones diminue à Montréal, au Québec, au Canada, en Amérique du Nord, dans le monde, etc.

Yvon Lebel a dit…

Exact marre des cuistres (hi!hi!)

Oui, l'anglais langue maternelle décline au Canada sur l'horizon 2011-2036 (alors qu'il augmente au Québec), mais que la dynamique linguistique hors-Québec est telle que cela n'empêche personne de dormir: ces immigrants adopteront l'anglais à la maison et leurs enfants auront l'anglais langue maternelle. Ce n'est qu'une question d'attendre une génération. Note sur le PLOP: ceci est un indicateur récent et à mon avis assez douteux. Je ne pense pas qu'il soit assez robuste pour analyser des dynamiques linguistiques. Il a probablement été introduit pour "booster' quelque peu le français hors-Québec. Voir: http://www.statcan.gc.ca/fra/concepts/definitions/langue05

Pierre M. a dit…

Le PQ n'a rien dit que je sache. Il faut dire que c'est plus un parti féministe, écologiste, universaliste, diversitaire que nationaliste.

Quelques éléments de preuve:
1) La critique récente du programme ECR a été faite après la sortie du Conseil du statut de la femme. Le PQ s'est senti alors permis de critiquer ce cours de multiculti 101. Il avait l'onction féministe. Le PQ (je parle des hautes instances à Montréal) n'a jamais vraiment soutenu Quérin quand elle avait critiqué le programme ECR d'un point de vue plutôt nationaliste que féministe. Curzi l'avait fait, puis il est parti... Marois (une féministe qui tenait au programme ECR par anticléricalisme) n'avait pas aimé sa critique.

2) LE PQ s'est cru obligé récemment de nommer quelque patente sur la diversité avec deux femmes quinquagénaires (je reste poli), l'image de Lisée flanqué de ces jeunes premières, cette fausse modernité, était frappante, navrante même.

3) Cette volonté d'union avec QS encore plus à gauche, plus féministe que le PQ et peu préoccupé (litote) par la question identitaire alors que les gros bataillons d'électeurs nationalistes mous sont du côté de la CAQ. On y trouve des gens qui veulent un Québec plus responsable (y compris fiscalement et économiquement au grand dam des écologistes) et en très grande partie francophones et même nationalistes (même s'ils ne sont pas indépendantistes).

Le PQ ne parvient pas à se défaire de son fantasme universaliste de l'« immigration de masse heureuse » qui allait permettre aux Québécois d'avoir le beurre (les femmes francophones seraient enfin libérés de la maternité (imposée par les prêtres, etc.) et l'argent du beurre (le français serait renforcé par une immigration massive de gens venus de tous les coins de la planète, l'effet Expo 68 et Terre des Hommes). Je ne suis pas sûr que Lisée soit de la bonne génération pour enfin comprendre que c'était une chimère délétère. En effet, le poids du français a beaucoup baissé à cause de cette chimère, le poids de l'option souverainiste itou, je pense que les jeunes « pures laines » se font assimiler politiquement sur l'île de Montréal à cause de leur faible poids démographique.

Le PQ n'a toujours rien compris au populisme : les gens veulent un discours qui valorise l'économie (avoir un boulot qui leur permette de vivre décemment, qui s'oppose aux délocalisations) et l'identitaire (notre peuple d'abord, l'assimilation forte des immigrants) et qui accepte la suspension de certains types d'immigration si ce type d'immigration peut poser un problème. Bref, la fin de l'équation béate voulant que toutes les immigrations se valent, que toutes sont d'office bonnes et que plus il y en a mieux c'est. Un début de sagesse après le rêve iréniste niais des dernières décennies lors desquelles la génération du babyboom a mangé notre pain blanc.