vendredi 4 juin 2010

Les atolls du Pacifique ne seraient pas menacés par le réchauffement climatique

une des îles TuvaluLes îles du Pacifique ne seraient pas menacées par le réchauffement climatique. Au contraire, elles s'adaptent, résistent et augmentent même en superficie, indique une récente étude scientifique. Une récente étude publiée dans un journal scientifique de renom indique que les îles du Pacifique ne sont pas en train de s’enfoncer dans les mers, victimes du réchauffement planétaire, indique le quotidien australien,The Australian. Au contraire, elles résistent et augmenteraient même en superficie. C’est du moins la théorie avancée par deux chercheurs, Paul Kench de l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande et Arthur Webb de l’université de Suva, aux Fidji. La recherche porte sur 27 îles du Pacifique. Durant les dernières soixante années, toutes — sauf quatre — ont la même taille ou ont grandi, certaines de 20 à 30 pour cent. Les chercheurs ne nient pas que le changement climatique ait un impact sur les atolls et les îles très basses de l’océan Pacifique. Mais ils ont découvert que ces îles s’adaptaient beaucoup mieux que prévu. « On pensait que si le niveau de la mer augmentait, ces îles allaient être englouties. Ce n’est pas le cas. Le niveau de la mer va augmenter, mais les îles s’adapteront », d'estimer Paul Kench. Comme l'avait déjà découvert Charles Darwin, les atolls coralliens « flottent » en quelque sorte à la surface de la mer. Quand le niveau de la mer augmente, l'atoll monte également. Contrairement à une île volcanique, il n'est pas fixé au sol. L'atoll est un tas de sable et de débris. Du nouveau matériel est sans cesse ajouté et perdu par l'érosion. Mais au fur et à mesure que le niveau de la mer augmente, l'érosion due au vent diminue puisque la hauteur de l'île diminue dans un premier temps. Le corail continue à s'élever pour rester au même niveau par rapport à la mer. Comme le corail croît, l'apport de sable et de débris se poursuit et, étant donné l'érosion éolienne réduite, l'atoll monte par une hauteur égale à la hausse du niveau de la mer. (Plus de détails sur les « îles flottantes » ici). On dit parfois que le fait que l'eau que l'on puise dans les atolls serait de plus en plus saumâtre constituerait la preuve que ces îles s'enfoncent ou que le réchauffement climatique les menace. C'est inexact.
Coupe transversale de Maré, une des îles de la Loyauté, la lentille d'eau douce est bien apparente
L'eau douce des atolls est fournie par ce qu'on nomme une lentille d'eau douce, une nappe phréatique approvisionnée par les pluies. L'eau de mer pénètre à travers la base poreuse de l'île corallienne ou, dans le cas de Maré, d'un calcaire poreux. Cette lentille d'eau douce « flotte » sur l'eau salée grâce à sa plus faible densité, et la faible miscibilité des deux liquides. En absence de pluie, l'eau douce de la lentille se mêlerait lentement à l'eau de mer et se dissiperait. Quand le niveau de la mer monte, la lentille d’eau douce monte aussi. La partie supérieure de cette lentille peut se trouver au-dessus du niveau de la mer. Cette lentille n'est donc pas menacée par le réchauffement climatique. Comment alors expliquer le fait qu'elle devienne plus saumâtre ? Il faut d'abord se rappeler que la quantité d'eau contenue dans cette lentille est limitée et dépend des précipitations. Si la consommation d'eau des insulaires augmente, ils puisent de plus en plus d'eau de la lentille qui ne parvient plus à se remplir. Le résultat inévitable de ce processus est l'intrusion d'eau de mer dans la lentille. Il ne s'agit en rien d'un phénomène lié au réchauffement climatique, mais plutôt d'une conséquence d'une augmentation de la population et d'un mode de vie plus friand en eau douce. Les résultats de l'étude des deux chercheurs dévoilent que 43 pour cent des îles étudiées ont gardé leur taille normale. Ils indiquent également que 43 pour cent d’autres îles ont augmenté leur superficie, parfois de manière significative. « Nous avons la preuve que ces îles seront encore présentes d’ici 100 ans », dit Paul Kench. L’étude s’appuie sur des observations effectuée par le Centre Australien des marées, basé à Adelaïde, qui a mis en place un système de surveillance des marées dans la plupart des îles du Pacifique. Elle a également analysé des photos aériennes anciennes et des images plus récentes, provenant de satellites d’observation. Une station de recherche sur la montée des océans, sur l’atoll de Funafuti, à Tuvalu. Les recherches effectuées par le Centre Australien des marées indiquent que le niveau des mers augmente, mais de manière très inégale selon les régions. Au rythme actuel, par exemple, près de 12,7 pour cent des îles de Kiribati auront disparu au XXIIe siècle. Mais alors que le niveau des mers augmente de deux millimètres par an en moyenne, seulement quatre îles ont vu leur superficie diminuer depuis les années cinquante. L'érosion des côtes pose problème. Ce phénomène est constatée, mais peu étudiée. Il est encore trop tôt pour déterminer son réel impact sur les atolls. Dans l’archipel de Tuvalu, souvent décrit comme étant la première nation insulaire du Pacifique à devoir exiler une grande partie de sa population à cause des conséquences du réchauffement climatique, les deux chercheurs ont établi que sept îles avaient augmenté de 3 % en moyenne depuis les années cinquante, dont une de 30 pour cent. Arthur Webb explique ce phénomène par la nature de ces îles. Contrairement aux îles littorales sableuses de la côte atlantique de l'Amérique du Nord, les atolls du Pacifique sont des composés de débris coralliens. Ces débris proviennent des récifs qui entourent habituellement les atolls et que le vent ou les courants jettent sur le littoral de l'île. Les coraux sont vivants, ils fournissent donc constamment du matériel. « Les atolls sont composés de matériels vivants à l'origine, explique Webb, on a donc affaire à une croissance continuelle ». Les levées ou les autres structures qui relient les îles peuvent également augmenter la croissance de ces îles en emprisonnant du sédiment qui, sans ces obstacles, serait dispersé dans l'océan. Ceci signifie que les îles s'adaptent aux conditions climatiques. C'est ainsi que, lorsque l'ouragan l'ouragan Bebe a balayé Tuvalu en 1972, il a déposé près de 140 hectares de débris sédimentaires sur son récif oriental, ce qui a entraîné une augmentation de 10 pour cent de la taille de l'île principale. L’étude est publiée dans la revue scientifique Global and Planetary Change. On peut également lire un compte-rendu détaillé dans le New Scientist.

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1 commentaire:

Pierre Michaudville a dit…

Encore un mythe réchauffiste mise à mal, après le Bengladesh :

«Le Bangladesh gagne en surface au lieu d’en perdre ...»

http://www.skyfall.fr/?p=247