vendredi 4 juin 2010

Russie — augmentation de la natalité de 2,8 % en 2009

En 2009, pour la première fois depuis l'effondrement de l’U.R.S.S., la population russe a cessé de diminuer pour augmenter de 23 300 personnes soit de 0,002%. Selon le Service fédéral russe des statistiques (Rosstat), la population du pays avait reculé de 104 800 habitants (-0,07 %) en 2008 et s’établissait donc à la fin de 2009 à 141,9 millions d’individus.

En 2009, Rosstat a constaté un accroissement des naissances dans 70 territoires de la Fédération et la réduction des décès dans 73 territoires sur les 83.

L’accroissement naturel de la population a été enregistré dans 25 territoires en 2009 contre 21 en 2008, toujours selon Rosstat. Symbole de cette renaissance démographique : la Sibérie puisqu’entre 2000 et 2009 la natalité y a augmenté de 40 % ; alors qu'en en 2000 98 000 enfants y étaient nés, ils étaient 174 000 en 2009.


Selon la ministre russe de la Santé et du Développement social Tatiana Golikova la stabilité démographique s’explique principalement par l’accroissement des naissances p;: 1,76 million de Russes ont vu le jour en 2009, c’est-à-dire plus de 2,8 % qu'en 2008 alors qu'on dénombrait 1,714 million de naissances. La ministre a, en outre, souligné que la mortalité restait encore importante, affectant 1,95 millions de personnes en 2009. Bien que légèrement inférieure à la tendance enregistrée en 2008, la décroissance naturelle de la population se poursuit.

Toutefois, cette dépopulation a été compensée par une immigration (de Russes des ex-soviétiques républiques) plus importante, puisque les données fournies par le Service fédéral des migrations témoignent qu’en onze mois de l’année 2009, la citoyenneté russe a été accordée à 333 474 étrangers. Le résultat est une démographie en stabilisation après 20 ans de baisse ininterrompue depuis l'éclatement de l'U.R.S.S.


Source : http://www.gks.ru/


Une augmentation temporaire ?

Si le nombre absolu de naissance augmentent beaucoup, ces succès s'expliquent surtout par la structure démographique de la population qui compte beaucoup de femmes en âge de procréer (20 à 29 ans).

Politique nataliste universelle

Il faut cependant noter que la Russie a mis en place une politique nataliste universelle (contrairement au Québec). Dans son discours au Conseil de la Fédération en mai 2006, l'ex-président Vladimir Poutine a confirmé la mise en place d'une politique nataliste. Cette politique permet notamment aux mères de bénéficier d'une « prime de maternité » conséquente (250 000 roubles, soit 10 000 $, pour la naissance d'un second enfant et 300 000 roubles (12 000 $) pour le troisième). De plus, depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d'un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité », et à la sage-femme de bénéficier d'une « prime d'assistance » de 10 000 roubles (450 $) pour chaque enfant né dans son service.

Lutte contre les avortements

La ministre russe de la Santé, Tatiana Golikova, a également estimé qu'une politique de lutte contre les avortements était nécessaire pour favoriser la natalité en Russie, qui, malgré des progrès, est aux prises depuis 15 ans avec une crise démographique.

Citée par les agences russes, elle a estimé que « Le thème de la réduction du nombre des avortements permettra de régler le problème de la natalité, non pas à hauteur de 100 %, mais de 20 à 30 % »

« Le nombre d'avortements et de naissances sont pratiquement comparables », a-t-elle regretté, notant qu'en 2008 1,714 million de naissances avaient été enregistrées pour 1,234 million d'avortements.

Entretemps au Québec...

Après plusieurs années de légère hausse, l'indice synthétique de fécondité au Québec s'est établi à 1,731 enfant par femme en 2009 en légère baisse par rapport à celui de l'année 2008 (1,735).



Les estimations du nombre de naissances au Québec pour le premier trimestre de 2010 (20 850 naissances) sont en légèrement baisse par rapport à 2009 (21 000), la première baisse pour un premier trimestre depuis 2002.

La croissance démographique du Québec semble donc s'essouffler alors que des sommes considérables et sans cesse croissantes sont investies dans sa politique « familiale » non universelle qui consiste principalement à encourager les mères à retourner au travail par le biais de garderies fortement subventionnées (7 $ par jour payés par les parents, 43 $/enfant par jour de subventions) et des aides directes aux familles pauvres ou monoparentales.

Il ne s'agit pas à proprement parler de mesures natalistes universelles. En 2009, les services éducatifs à l’enfance représentaient une aide d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars, à laquelle il fallait ajouter le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde qui permettait de verser 194 millions de dollars aux familles utilisant la garde à tarif régulier.

Entre 2003 et 2009, l’aide financière accordée aux familles par le gouvernement du Québec a augmenté de plus de 58 %. Cette aide financière comprend l'aide à la garde des enfants (2,6 milliards), le régime québécois d’assurance parentale (1,2 milliard), l'allocation de soutien aux enfants plus généreuse pour les familles monoparentales ou pauvres (2,2 milliards) et la prime au travail (255 millions). Pendant cette période le taux de natalité a augmenté de 14,8 % et le taux de fécondité de 16,7 %.

Rappelons que le programme d'allocation universelle à la naissance avait coûté de 1989 à 1996 1,406 milliard de dollars pour toute cette période soit environ 240 millions de nos dollars de 2010 par an. La fécondité était alors passée de 1,415 enfant par femme en 1988 à 1,611 en 1996, soit une augmentation moyenne de 13,8 %. L'abolition par le Parti québécois de ce programme en 1997 et l'instauration des garderies dites à 5 $ a été suivie d'un abaissement de la fécondité ; l'indice synthétique de fécondité avait alors atteint en 2002 1,475 enfant par femme. Il faut noter que l'économie n'a enregistré aucun recul pendant toute la période de 1997 à 2008, celle-ci ne peut donc expliquer la baisse de la natalité de 1997 à 2002.




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