mardi 14 janvier 2020

Université de Montréal : le triomphe des censeurs et des fanatiques

« Lors de la journée d’accueil de l’Université de Montréal [...] un groupe de manifestants a bloqué l’accès à notre kiosque en affirmant “vouloir brimer volontairement notre liberté d’opinion et d’expression” », a déploré le président de l’aile jeunesse de la CAQ, Keven Brasseur, dans une publication sur les médias sociaux.



M. Brasseur a tout d’abord accusé Québec solidaire, avant de rectifier sa publication : « QS UdeM s’en dissocie, merci », a-t-il indiqué. Il a précisé qu’il s’agissait plutôt d’un groupe anarchiste.


M. Brasseur a indiqué au Journal que ces militants, moins d’une dizaine, ont mentionné eux-mêmes « qu’ils étaient de Québec solidaire », mais que « ce n’était pas nécessairement revendiqué par le parti ». Pour sa part, QS confirme que « vérifications faites, ce ne sont pas des militants solidaires ».


M. Brasseur déplore ces techniques d’obstruction qui ont empêché les jeunes militants de rencontrer les étudiants et de partager leurs idées. Une poignée de militants a accusé les jeunes caquistes d’être des « xénophobes » et, en scandant des slogans comme « fuck la CAQ », ils se sont placés devant le kiosque caquiste.

« Je dénonce cette action qui est antidémocratique et qui brime la liberté d’expression dans nos campus. On peut certes exprimer notre désaccord sur les idées, mais couper l’accès aux étudiant. e. s intéressé. e. s est inacceptable », a-t-il dit.

« Ce n’est pas un cas isolé. C’est arrivé à l’Université Sherbrooke, à l’Université Laval. On a reçu Mathieu Bock-Côté comme conférencier. Il disait lui-même que c’était difficile de faire des conférences dans des universités. Notre crainte, c’est que la prochaine fois, qu’est-ce qui va se passer quand on va vouloir faire une conférence ? », a-t-il dit.

Le président de l’association caquiste de l’UdeM, Gabriel Jarvis, a renchéri. « J’ai essayé de leur parler, de dialoguer avec eux. Une fille m’a juste répondu : on ne débat pas avec des xénophobes. Wow. Ils ne bougeaient pas et obstruaient notre vue pour nous empêcher de parler aux étudiants », a-t-il dit.

L’Université de Montréal affirme par ailleurs être « rapidement intervenue » lors de cette activité « en rappelant l’importance de tenir des discussions dans le respect des opinions de chacun ». « Nous sommes aussi à faire la lumière sur ce qui s’est passé et un suivi sera effectué », a indiqué la porte-parole Geneviève O’Meara.

Pour Mathieu Bock-Côté, « la chose peut sembler banale aujourd’hui, tellement de semblables événements se répètent un peu partout ici et ailleurs : la gauche radicale croit avoir le monopole de la parole légitime sur les campus et considère que la liberté d’expression ne devrait pas être celle d’exprimer autre chose que ce qu’elle a envie d’entendre. Pour elle, on ne devrait pas autoriser les discours allant dans le sens contraire de sa conception de l’émancipation. Il faudrait proscrire les discours heurtant la sensibilité des “minorités” et plus particulièrement de ceux qui prétendent parler en leur nom qui seraient en droit de transformer l’espace public en “espace sûr”. Et pour cela, elle se croit à peu près tout permis. Elle cherche à faire annuler des conférences. À perturber la tenue de colloques. À empêcher la tenue d’un kiosque d’un parti politique dont elle condamne les idées. Quitte à hurler. Quitte à organiser une manifestation contre le conférencier. Quitte à faire des menaces à ceux qui l’invitent. La gauche radicale n’a pas d’adversaires légitimes mais des ennemis qu’elle voudrait mettre au ban de la cité. »

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