mardi 6 avril 2010

Le mouvement féministe québécois est-il allé trop loin ?

Un livre qui souhaite déranger remet en question l'héritage du féminisme au Québec. Sept auteurs accusent le gouvernement du Québec de propager de fausses statistiques concernant le nombre de femmes battues pour diaboliser l'homme québécois. Entretien avec deux des auteurs.



Voir aussi :

Pourquoi la gauche française réchignait-elle à accorder le droit de vote aux femmes ?

« Le délit de violence psychologique est liberticide et contre-productif »

Supplément ECR : Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes


La campagne gouvernementale sur la violence faite aux femmes que désirait Mme David









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Essoufflement du « mini baby-boom » ?

Mise à jour, 6 avril

Le nombre de naissances et la population estimés au Québec pour 2009 viennent d'être publiés par l'Institut de la statistique du Québec.

La population du Québec en 2009 est estimée à 7 828 879 habitants, le nombre de naissances en 2009 fut selon les estimations publiées le 2 mars de 88 700. En 2008, le nombre de naissances dénombrées avait été de 87 700. L'augmentation du nombre de naissances entre 2008 et 2009 a donc été de 1,1 % alors que celle entre 2007 et 2008 avait été de 3,8 %.



En 2009, le taux de natalité du Québec a donc atteint 11,33 ‰ (c'est-à-dire 11,33 naissances pour mille habitants), en 2008 ce taux s'élevait à 11,31 ‰. Chiffre que quelques journalistes qualifiaient de nouveau pic de natalité (« baby-boom »). À titre de comparaisons, en 2009, les taux de natalité étaient de 7,64 ‰ pour le Japon, 14,00 ‰ pour la Chine, 12,57 ‰ pour la France, 13,83 ‰ pour les États-Unis, 27,62 ‰ pour le Pakistan et 42,63 ‰ pour le Congo Kinshasa d'après le CIA World Factbook.

Le graphique ci-dessous permet de mieux apprécier l'évolution de la natalité québécoise et de mettre en perspective le prétendu « baby-boom » que nous vivrions selon certains chroniqueurs. Le « baby-boom » de l'après-guerre pendant lequel le nombre d'enfants par femme était d'environ quatre enfants y est indiqué par la mention « pic de natalité ».

Évolution de la natalité au Québec de 1900 à 2010


Le taux de natalité n'est pas la meilleure mesure de la vitalité démographique puisque ce taux est affecté par l'espérance de vie : une population nombreuse de femmes âgées qui n'a plus d'enfants déprime le taux de natalité. L'indice synthétique de fécondité est une meilleure mesure puisqu'il permet d'établir le nombre moyen d'enfants par femme. Ces chiffres n'étaient pas encore disponibles.

[Mise à jour du 6 avril 2010 : L'indice synthétique de fécondité s'établit à 1,731 enfant par femme en 2009 en légère baisse par rapport à celui de l'année 2008 (1,735). Une légère augmentation du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants explique que le taux de fécondité ait baissé alors que le nombre de naissances a très légèrement augmenté.


Observer que les axes ne commencent pas à zéro ce qui tend à exagérer les petites variations, aussi le nombre absolu de naissances n'est pas une mesure très intéressante dans une population qui continue de croître grâce, notamment, à une immigration importante.



Radio Canada insiste aujourd'hui sur "La tendance à la hausse du nombre de naissances", alors que, d'une part, la tendance à la hausse baisse rapidement comme on l'a vu, et que, d'autre part, cette mesure est trompeuse puisque la population croît et qu'il est donc normal que le nombre de naissances augmente, mais augmente-t-il relativement à la population féconde ? Ce n'est plus le cas !
Il ne faut pas désespérer le bobo du Plateau-Mont-Royal, les nouvelles sont toujours excellentes, même si le Québec continue de ne pas assurer le renouvellement de ses générations.]

Le taux de remplacement des générations s'établit à 2,1 enfants par femme.

Investissements croissants dont le rendement s'effouffle ?

La croissance démographique du Québec semble donc s'essouffler alors que des sommes considérables et sans cesse croissantes sont investies dans sa politique « familiale » non universelle qui consiste principalement à encourager les mères à retourner au travail par le biais de garderies fortement subventionnées (7 $ par jour payés par les parents, 43 $/enfant par jour de subventions) et des aides directes aux familles pauvres ou monoparentales. Il ne s'agit pas à proprement parler de mesures natalistes universelles. En 2009, les services éducatifs à l’enfance représentaient une aide d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars, à laquelle il fallait ajouter le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde qui permettait de verser 194 millions de dollars aux familles utilisant la garde à tarif régulier.

Entre 2003 et 2009, l’aide financière accordée aux familles par le gouvernement du Québec a augmenté de plus de 58 %. Cette aide financière comprend l'aide à la garde des enfants (2,6 milliards [source, page 33]), le régime québécois d’assurance parentale (1,2 milliard), l'allocation de soutien aux enfants plus généreuse pour les familles monoparentales ou pauvres (2,2 milliards) et la prime au travail (255 millions). Pendant cette période le taux de natalité a augmenté de 14,8 % et le taux de fécondité de 16,7 %.



Rappelons que le programme d'allocation universelle à la naissance avait coûté de 1989 à 1996 1,406 milliard de dollars pour toute cette période soit environ 240 millions de nos dollars de 2010 par an. La fécondité était alors passée de 1,415 enfant par femme en 1988 à 1,611 en 1996, soit une augmentation moyenne de 13,8 %. L'abolition par le Parti québécois de ce programme en 1997 et l'instauration des garderies dites à 5 $ a été suivie d'un abaissement de la fécondité ; l'indice synthétique de fécondité avait alors atteint en 2002 1,475 enfant par femme. Il faut noter que l'économie n'a enregistré aucun recul pendant toute la période de 1997 à 2008, celle-ci ne peut donc expliquer la baisse de la natalité de 1997 à 2002.


Voir aussi


Garderies à 50 $, nouvelle promesse du PQ au coût de 1,5 milliard de $.

Les garderies ruineuses et non universelles (elles avantagent les femmes qui retournent travailler, pas les autres) du Québec augmentent-elles la natalité, font-elles des enfants mieux préparés ?

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école.






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Confirmation — essoufflement du « mini-baby-boum » québécois, légère baisse de la fécondité

Nous l'avions annoncé, il y a plus d'un mois : la natalité et la fécondité québécoises s'effoufflent malgré les sommes faramineuses investies dans la politique dite familiale.

Voici le communiqué de presse du gouvernement libéral du Québec :

Les naissances au Québec en 2009: plus de bébés [mais même natalité], même fécondité

QUÉBEC, le 6 avr. /CNW Telbec/ - Il est né 88 600 bébés au Québec en 2009, soit 1 % de plus qu'en 2008 (87 600). L'indice synthétique de fécondité s'établit à 1,731 enfant par femme, niveau semblable à celui de l'année 2008 (1,735). Une légère augmentation du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants explique que l'on observe à la fois une hausse des naissances et une stabilité de l'indice de fécondité. L'âge moyen à la maternité augmente et atteint 29,8 ans. Il est de 28,0 ans à la venue du premier enfant.

En 2009, l'indice synthétique de fécondité varie de 1,6 enfant par femme à Montréal et dans la Capitale-Nationale à 2,0 enfants par femme en Abitibi-Témiscamingue [région à forte composante autochtone]. Il est de 2,9 enfants par femme dans le Nord-du-Québec [idem].

Entre 2008 et 2009, c'est dans la région de Montréal que la fécondité a le plus augmenté (de 1,58 à 1,62 enfant par femme) [c'est très bas et on ne connaît pas l'impact de l'immigration], tandis que c'est dans la région de la Côte-Nord qu'elle a le plus diminué (de 1,99 à 1,89 enfant par femme).

Ces premiers résultats portant sur les naissances et la fécondité au Québec en 2009 sont tirés du bulletin Coup d'œil sociodémographique, numéro 3, publié aujourd'hui par l'Institut de la statistique du Québec. Le bulletin et de nombreux tableaux sont consultables sur le site Web de l'Institut.


Voir Essoufflement du « mini baby-boom » ?






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Espagne — des centaines d'étudiants manifestent contre la mixité

À Madrid, plusieurs centaines d'étudiants espagnols d'universités privées non-mixtes ont manifesté bruyamment dans la rue mardi 23 mars, nous apprend le journal de gauche El Pais. Pour réclamer la mixité ? Non, pour la rejeter ! Le recteur de la prestigieuse université madrilène de Complutense a annoncé que trois collèges publics qui séparent encore les sexes allaient devenir mixtes, provoquant une révolte conservatrice des étudiants.

Les étudiants scandaient des slogans comme « Nous payons, nous décidons ! ». Quand le recteur de Complutense est sorti, il fut accueilli sous les cris de « démission, démission ! »



Les étudiants ne se plaignaient pas uniquement de la mixité, mais également de l'état lamentable des résidences universitaires (voir la vidéo ci-dessous en espagnol). Plusieurs étudiants se plaignent aussi du manque de consultation dans cette décision d'imposer la mixité.




La plupart des des universités espagnoles sont devenues mixtes dans les années 1960, avec une seconde vague dans les années 1970-1980, sans problème particulier. Aujourd'hui, certains sont incrédules devant cette rebellion inattendue. « J'y ai réfléchi toute la journée et je ne comprends toujours pas ! », a déclaré le président de l'Association des facultés et résidences universitaires publiques.

« Cela prend racine dans une vieille tradition, présente sur tous les continents chez les adolescents et post-adolescents », selon le sociologue Mariano Fernandez Enguita. « Il s'agit d'espèces de rites initiatiques en bande de même sexe qui marquent les débuts de la jeunesse. »

Interrogée par le journal de gauche, El Pais, Anne-Marie Reboul, directrice du collège Teresa de Jesus, l'une des facultés concernées, explique : « Leur argument principal est qu'avec la mixité, ils perdraient leur identité. Mais si on leur pose la question de ce qu'est cette identité, ils ont du mal à la définir. »

Cela n'exclut pourtant pas l'existence d'une telle identité. On sait ainsi que les gens sentent mieux qu'ils ne peuvent définir. La beauté est difficilement définissable en termes précis par le commun des mortels n'existe-t-elle pas pour autant ?

Le recteur de la Complutense, Carlos Berzosa, trouve cette opposition « horrible ». Pour lui, c'est incompréhensible, mai 1968 a commencé parce que les garçons n'avaient pas accès aux dortoirs des filles. En 2010, à Madrid on fait l'inverse, on « retourne en arrière » a-t-il déclaré à l'antenne d'Europapress.

Éric Zemmour revient sur ces mêmes incidents de 1968 et les protestations madrilènes :











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