mercredi 18 mai 2022

Google : la Loi sur les nouvelles en ligne donnerait au gouvernement fédéral une « influence sans précédent »

La vice-présidente et directrice générale de Google Canada, Sabrina Geremia, a averti lundi dans un long article que le projet de loi C-18 — également connu sous le nom de Loi sur les nouvelles en ligne — donnerait au gouvernement fédéral « de nouveaux pouvoirs étendus » pour réglementer le contenu des nouvelles. Extrait du communiqué de Google sur la Loi sur les nouvelles.

La loi sur les nouvelles en ligne donnerait aux régulateurs une influence sans précédent sur les nouvelles.

Le projet de loi donne au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de nouveaux pouvoirs sans précédent pour réglementer tous les aspects de l’industrie canadienne de l’information. Le CRTC serait chargé de déterminer qui est un journaliste, ce qu’est une entreprise de presse éligible et combien d’argent sera versé à chaque entité — des décisions bien au-delà de son expertise en tant qu’organisme de réglementation de la radiodiffusion. Il superviserait et régirait toutes les négociations entre les éditeurs de nouvelles et les entreprises technologiques, y compris la fixation de conditions obligatoires, tout en résolvant tout litige en résultant et en ayant le pouvoir d’imposer des sanctions. Le projet de loi donnerait également au CRTC un pouvoir pratiquement illimité d’exiger des informations des plateformes et des entreprises de presse.

En fin de compte, le CRTC aurait un pouvoir énorme lorsqu’il réglementerait les nouvelles sur lesquelles les Canadiens comptent, avec peu ou pas de freins et contrepoids.

Google n’est pas la seule entreprise à avoir publiquement dénoncé l’intention du gouvernement Trudeau de réglementer les nouvelles en ligne. Meta (anciennement connu sous le nom de Facebook) et Twitter ont également qualifié la législation de « défectueuse ».

Le projet de loi C-18 obligerait, par exemple, les agrégateurs internet à payer pour les liens vers des nouvelles. Le CRTC appliquerait la négociation obligatoire, surveillerait la conduite des parties impliquées et pénaliserait celles qui ne se conforment pas à ses règles.

Meta a récemment menacé de bloquer l’accès aux nouvelles au Canada sur Facebook si le gouvernement mettait ses plans à exécution.

« Pour faire bref, notre réponse est que nous continuons d’évaluer cette loi », a déclaré Rachel Curran, responsable des politiques publiques de Meta pour le Canada, aux parlementaires en avril. « Nous n’en connaissions pas la portée jusqu’à ce qu’il soit déposé très récemment. Je dirais que nous avons des préoccupations assez sérieuses.

En réponse à des lois similaires introduites par l’Australie l’année dernière, Meta avait mis fin à l’accès au contenu d’actualités sur Facebook. Cette décision a contraint le gouvernement australien à renégocier certaines parties de son régime de réglementation de l’internet. Le Canada a cité la législation australienne comme base sur laquelle ses propres lois proposées ont été fondées.

Source : Google

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«La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»

Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique au Figaro comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain. Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ? aux éditions Artège.

Le Figaro. — Votre ouvrage s'intitule « Qui en veut aux catholiques ? » Ne craignez-vous pas de tomber dans un des travers de notre époque : la victimisation ? Quel est son objet ?

Marc EYNAUD. — La victimisation c'est « l'action de victimiser » si on en croit le Larousse. L'objectif de ce livre est justement l'inverse. Les profanations, incendies, attaques et autres apparaissent peu dans l'actualité sinon totalement décorrélées et traitées comme des faits divers banals. Pardonnez-moi de citer cette phrase d'Albert Camus qui a été trop employée mais « Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde ». On ne provoque pas de peur en nommant les choses, en les mettant en lumière mais surtout en les expliquant. Bien au contraire, on rejette le fantasme pour en appeler au palpable, on bannit le sentiment pour faire apparaître la réalité. L'objectif c'est de regarder la réalité en face, de l'appréhender et surtout de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. « Qui en veut aux catholiques » ne veut pas dire « Les catholiques sont des victimes ». On pourrait d'ailleurs pousser le raisonnement en citant le Christ lui-même sous la plume de l'évangéliste Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de Mon Nom ». Ce n'est ni un avertissement, ni une phrase destinée à faire peur mais un constat qui sonne comme une évidence tranquille.

—  Les catholiques sont-ils particulièrement touchés par les agressions et les profanations ?

—  Indubitablement oui. Les quelques chiffres que lâchent du bout des lèvres les services du ministère de l'Intérieur le prouvent : 1052 faits recensés, qui se décomposent en 996 actions et 56 menaces. La religion chrétienne est de loin la plus attaquée. Je demande au lecteur de faire l'expérience de taper les mots-clefs « Profanation église » ou « effraction église » dans un moteur de recherche pour s'en rendre compte. Objectivement c'est assez effrayant. Bien entendu, on peut expliquer ce sinistre record en partie par le fait que les églises et calvaires sont les édifices religieux les plus nombreux sur le territoire, certains d'entre eux abritent des trésors qui excitent l'attrait des voleurs, ferrailleurs et trafiquants d'art. En revanche, les actes purement malveillants sans objectif de vol se multiplient en parallèle. En outre, il ne faut pas l'oublier mais les chrétiens sont les cibles privilégiées des attentats islamistes. L'assassinat du Père Hamel est le plus symbolique mais on peut rajouter les attentats manqués de Villejuif et de Notre-Dame de Paris. Celui, réussi hélas, de la basilique de Nîmes et je révèle dans ce livre qu'un attentat au couteau a été déjoué in extremis à Montmartre.

L'Église a démontré en plus de deux mille ans d'existence qu'elle résistait bien mieux aux coups portés de l'extérieur qu'à ses propres turpitudes.

—  Comment expliquez-vous l'effondrement de la pratique catholique en France, fille aînée de l'Église ?

— Je laisse aux historiens le soin du détail mais on peut parler d'une déchristianisation en plusieurs étapes : les Lumières, la Révolution française, le rationalisme, la séparation de l'Église et de l'État et enfin la sortie de la Seconde guerre mondiale.

Pendant la Révolution française on parlait même de « déprêtrisation ». Cela a entraîné une hémorragie sans précédents dans l'Église de France, une hémorragie aggravée par la perte de son pouvoir temporel, traduite par l'éparpillement de ses biens devenus nationaux. Si cette période n'a pas été fatale à l'Église, elle a cependant provoqué de tels dégâts que les effets s'en font encore sentir aujourd'hui. La séparation de l'Église et de l'État a quant à elle largement sorti l'Église catholique de la place publique, perdant ainsi le monopole de l'Éducation, et plus largement du tissu social. Il faudra attendre la tragédie de 14/18 pour que la République prenne conscience de l'importance du religieux chez les hommes qui mourraient en masse pour elle. Ils auront quand même été 32.000 à servir dans les tranchées. L'Église affronta aussi la modernité, l'essor du marxisme et la confusion entre universalisme et mondialisation… Pour finalement finir dans une société postmoderne dont les valeurs et les envies sont aux antipodes de sa doctrine. On est en train d'assister à une véritable sortie de route.

— La pédocriminalité au sein de l'Église a-t-elle participé de cet effondrement ?

— Une chose est certaine, l'Église a démontré en plus de deux mille ans d'existence qu'elle résistait bien mieux aux coups portés de l'extérieur qu'à ses propres turpitudes. Le Père Abbé du Barroux, Dom Louis-Marie, m'avait confié ceci : « C'est une tristesse, mais aussi une réalité, de dire que les premiers coupables de profanation sont bien des hommes d'Église. Les révélations sur les crimes de mœurs en ont montré l'horreur. Des prêtres habitués à des turpitudes des plus abjectes ont célébré la messe. Le pape François a même comparé leur crime à des messes noires ». Indubitablement, ces crimes commis et trop souvent cachés ont fait plus de mal que les pires persécutions antichrétiennes. Elles actent tout de même une défaillance collective chez de trop nombreux évêques. « Pardonne-nous d'avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal », s'était exclamé Mgr de Moulin-Beaufort devant la Grotte de Lourdes, le 6 novembre dernier. L'abjection de ces crimes commis c'est encore le Christ qui en parle le mieux : « Quiconque scandalise un de ces petits qui croient en moi, il lui vaudrait mieux qu'on lui pendît une meule d'âne au cou, et qu'on le jetât au fond de la mer. » Oui, la pédocriminalité a porté un rude coup à l'institution, mais surtout à la confiance des fidèles abusés et de leurs familles et à tous ceux qui voyaient en l'Église une institution bienveillante.

— Vous écrivez : « Les catholiques sont coincés entre leur aspiration à la charité et leur inquiétude de voir les mosquées pousser tandis que les églises se vident lorsqu'elles ne sont pas profanées ou incendiées. » Ce tiraillement semble s'être dessiné dans le vote des catholiques pratiquants lors du premier tour de l'élection présidentielle. Comment y répondre ?

— Les chiffres des sondeurs et les nombreuses enquêtes nous montrent une chose : la répartition des votes chez les catholiques, tout degré de pratique confondu, est sensiblement identique à la répartition nationale. Il n'y a pas d'électorat catholique ou plutôt il n'y a pas de candidat derrière lequel ils seraient susceptibles de se ranger majoritairement. Il y a indubitablement les mêmes fractures chez les catholiques que dans le reste du corps électoral. Scindés entre la génération des baby-boomeurs qui sera portée vers un vote centriste ou social et une jeunesse plus identitaire, plus conservatrice que ses ainés, cela s'est vu à de nombreuses reprises ces dernières années. Les dignitaires de l'Église doivent composer avec une jeunesse attendant davantage « Les cosaques et le Saint-Esprit » pour reprendre la formule de Léon Bloy qu'un « synode sur la synodalité ».

— Jean-Luc Mélenchon est le troisième homme de ce scrutin. Le candidat de la France insoumise a semble-t-il bénéficié d'un vote communautaire, en témoignent ses importants scores à Bobigny (60%), Creil (56%), Roubaix (52%), Dreux (45%), ou Grigny (56%), et les divers appels au vote dans la communauté musulmane les semaines précédant le scrutin. Le discours de la France insoumise sur la laïcité est-il ambigu ?

— Il est surtout incompréhensible sur le plan intellectuel et totalement cynique sur le plan politique. Les Insoumis savent qu'ils reposent sur une imposture : celui de faire croire qu'ils représentent la France des périphéries et des ouvriers alors qu'ils portent l'indigénisme et l'islamisme à bout de bras. Ce n'est pas un hasard si 69 % des musulmans de France ont voté Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas un hasard si les principaux leaders islamistes comme Hani Ramadan ont appelé à voter pour lui. Mélenchon est le candidat des musulmans. Sa famille politique dispute avec EELV la primauté de l'islamo-gauchisme. C'est à l'université d'été de la France Insoumise qu'Henri Pena-Ruiz a été chahuté pour avoir simplement combattu le concept d'islamophobie. C'est à cette occasion que l'élue écologiste Bénédicte Monville, chef de file de l'opposition écolo à Melun s'était exclamée : « Personnellement, je n'ai rien à voir et je combats ces tenants d'une “laïcité” qui exclut, stigmatise, humilie et nous divise ». Cette même élue qui livre un combat acharné contre la mairie de Melun coupable d'avoir voulu installer… une crèche de Noël ! Sans compter que tous ces élus ont évidemment manifesté main dans la main avec des islamistes à cette scandaleuse « Marche contre l'islamophobie ».

Source: Le Figaro


Qui en veut aux catholiques ?

Incendies. Profanations. Ces faits qu'on ne veut pas voir
par Marc Eynaud,
publié aux Éditions Artège,
le 6 avril 2022,
à Paris,
232 pp.,
ISBN-13 : 979-1033612377.





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Éthique et culture religieuse (toujours pas abrogé) — certains profs disent marcher sur des oeufs

Les enseignants ont parfois du fil à retordre avec des sujets abordés dans le cadre du cours d’éthique et culture religieuse (ECR). Face à des contenus jugés plus « délicats », notamment la religion, certains ont « l’impression de marcher sur des œufs », révèle un rapport produit par le ministère de l’Éducation dans la foulée de la refonte de ce cours.

À la rentrée 2023, le cours d’ECR sera remplacé par le cours Culture et citoyenneté québécoise. Dans le cadre de cette refonte, le ministère de l’Éducation a mené une consultation dans les écoles et en a tiré un rapport daté de mars 2021, mais rendu public récemment à la suite d’une demande d’accès à l’information.


Le document lève le voile sur certaines difficultés rencontrées par les enseignants qui ont à aborder en classe des « sujets complexes et sensibles », parfois « source de tension », lit-on dans ce rapport, qui cite une dizaine d’enseignants tout en préservant leur anonymat.

Parmi ces sujets délicats figure « le thème de la tolérance, où la problématique du racisme est abordée avec la tension que le mot en N peut engendrer… », observe un enseignant.

Un autre estime que parler de tolérance « relève de la prouesse ». « […] Plusieurs élèves et leurs parents sont carrément racistes ou xénophobes et cela transparaît dans les réponses de plusieurs élèves… D’autre part, aborder l’intimidation est difficile quand dans les classes mêmes se retrouvent les agresseurs et les victimes », témoigne-t-il dans le document.

Un certain « malaise »

Si le programme ECR est obligatoire de la 1re année du primaire à la 5e année du secondaire, le rapport gouvernemental montre que la perception de la culture religieuse est fort différente selon le niveau auquel on l’enseigne.

Au primaire, des instituteurs jugent que la culture religieuse est « trop abstraite » pour les élèves et une majorité estime qu’elle ne « contribue pas au rôle de l’école ».

La majorité des élèves n’ayant pas d’appartenance religieuse, ou ne sachant même pas qu’ils en ont une, ne sont pas prêts à recevoir ces connaissances. [Rien d’étonnant : on leur enseigne une myriade de petits faits religieux alors qu’ils ne connaissent même pas leur tradition religieuse, ils ont 6 ans en 1re année..]

Une conseillère pédagogique estime pour sa part que le « malaise » de certains enseignants par rapport à l’enseignement de la culture religieuse est « comparable à celui suscité par l’éducation à la sexualité ».  [Un autre sujet « moderne » de l’État qui ne se limite plus à enseigner les matières de bases, mais veut façonner la morale des enfants. Entretemps, le français et la culture générale des enfants sont lacunaires.]

Certains ont « très peu de culture religieuse et ne se sentent pas compétents pour le faire ; d’autres se font une fausse idée de ce volet ; d’autres encore le comprennent mal. Certains ont eu un vécu personnel négatif en lien avec une religion. Certains craignent les religions et même les haïssent », a confié cette conseillère.

Des enseignants craignent de « heurter certaines sensibilités », note-t-on aussi dans le rapport de Québec.

« En ce sens, le contexte social et familial est pour certains un obstacle : soit on craint que le discours de l’école sur le phénomène religieux confronte la vie religieuse familiale ; soit l’absence de dimension religieuse dans la vie familiale rend le sujet caduc », y lit-on. [Mais qui a eu l’idée d’imposer une seule formation identique pour tous dans ce domaine ?]

Un cours peu valorisé

Parmi les autres difficultés rencontrées dans l’enseignement de ce cours, des professeurs du secondaire citent un trop grand nombre d’élèves, la lourdeur de la tâche et le manque de temps pour bien enseigner.

Un enseignant de Montréal note que certains de ses collègues du secondaire ont jusqu’à 14 groupes à suivre. « Comment mettre de l’avant, mettre en application un programme, quand tu as plus de 450 élèves avec qui faire des suivis ? C’est impossible », a confié l’enseignant.

Un autre considère que le manque de temps consacré à ce cours fait que la matière est « garrochée ».

La moitié des enseignants du secondaire qui ont répondu au questionnaire du ministère de l’Éducation ont indiqué ne pas avoir de formation initiale en éthique et culture religieuse.

Le cours d’éthique et culture religieuse est dévalorisé, notent les auteurs du rapport, qui font état de « frustration » à cet égard chez les enseignants. Un enseignant mentionne un « mépris » par rapport au cours, tandis que d’autres déplorent que ce soit perçu comme une « matière douce », une « matière fourre-tout dans laquelle on envoie tous les intervenants [des associations politiquement correctes] de l’école faire leur petit numéro ».

Le nouveau cours de culture et citoyenneté québécoise sera consacré à la culture et à la citoyenneté québécoises, comme son nom l’indique, ainsi qu’au dialogue et à la pensée critique. Le ministère de l’Éducation entend y inclure des notions d’éducation aux médias et d’éducation à la sexualité. L’élève sera aussi amené « à aborder des dilemmes moraux ainsi qu’à examiner des repères culturels, moraux, religieux, scientifiques et sociaux ». [Fin du volet religieux, donc moins d’informations factuelles, mais toujours autant de « dialogue » et d’éthique… les volets que condamnaient le Collège Loyola.]

Le ministère de l’Éducation indique qu’« un ensemble d’éléments et considérations ont été pris en compte dans le processus de révision du programme d’Éthique et culture religieuse ».

Source : La Presse

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En 2012, la CAQ votait pour l’abolition du programme ECR au primaire (Éric Caire avait été suivi par les militants, le futur ministre Roberge avait plaidé devant eux qu’il fallait conserver ECR)

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Livre sur le cours ECR : Au-delà des apparences (Guy Durand)

Livre Regards sur le cours ECR : La Religion sans confession 

L’ex-ministre Jacques Brassard sur Pauline Marois et ses réformes scolaires  

Mme Marois exigeait en 2009 une révision du cours d’éthique et de culture religieuse, l’ADQ un moratoire. En 2008, Pauline Marois soutenait le cours ECR…

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samedi 14 mai 2022

Lettonie — Vers l'élimination de l'enseignement en russe en 2025

À partir de l’année scolaire 2025/2026, tous les enfants de Lettonie étudieront uniquement en letton, a souligné la ministre de l’Éducation et des Sciences, Anita Muižniece (Convervateurs), le 11 mai 2022 sur TV24.

Le ministre estime que la transition vers des études uniquement en letton au cours des trois prochaines années est tout à fait opportune. « J’aimerais avoir un livre blanc demain, mais il est important pour moi, en tant que ministre, de m’assurer que les décisions que nous prenons soient durables », a-t-il déclaré.

Jusqu’au 24 mai, les ministères devraient approuver les amendements aux textes réglementaires afin de mettre en œuvre la transition vers l’enseignement uniquement dans la langue d’État.

La proposition du ministère de l’Éducation et des Sciences prévoit qu’au début, les élèves de première, quatrième et septième années seront enseignés en letton, puis l’année suivante les élèves en deuxième, cinquième et huitième années, et à partir de l’année scolaire 2025/2026 — tous les enfants du pays seront enseignés dans la langue d’État.

Depuis 2018, il y a eu une transition progressive vers l’enseignement principalement en letton, et au cours de l’année scolaire 2021/2022, le processus touche à sa fin — actuellement, 50 à 80 % de l’enseignement dans les écoles primaires des minorités nationales (à 90 % russophones) se fait en letton.

L’Alliance nationale en demande davantage

Dans les écoles secondaires, l’enseignement est dispensé uniquement dans la langue d’État, ce qui maintient la possibilité pour les élèves d’étudier les langues minoritaires, la littérature et les matières liées à la culture et à l’histoire dans leur langue maternelle, note l’Alliance nationale (AN). L’Alliance nationale qui a récolté 16,61 % des voix aux législatives de 2018 est membre de la coalition conservatrice et libérale au pouvoir.

Logo de l’Alliance nationale
L’Alliance nationale est un parti national-conservateur, très hostile aux migrants et à toute forme de multiculturalisme ainsi qu’à l’expression des droits de la langue russe parlée par près de 40 % de la population à la maison. L’anticommunisme extrême du parti le conduit à considérer les collaborateurs pro-nazis de la Légion lettone comme des « patriotes ». Sur les questions de politique internationale, le parti est particulièrement hostile à la Russie. L’Alliance nationale demande instamment de passer à l’étape suivante et de veiller à ce que le programme scolaire ne soit enseigné que dans la langue d’État et ceci également au niveau de l’enseignement primaire.

Début mars, la Diète (le parlement) a rejeté les amendements proposés par l’AN à la loi sur l’éducation et à la loi sur les établissements d’enseignement supérieur, qui auraient prévu l’enseignement en letton uniquement dans les écoles dès la prochaine année scolaire.

Le russe, langue de la capitale et de 37 % des habitants du pays

La langue officielle de la Lettonie est le letton1 qui, pour environ 62 % de la population, est la principale langue parlée à la maison en 2011. Le russe est la principale langue parlée à la maison par environ 37 % des habitants du pays. Le letton est majoritaire dans tout le pays excepté dans les régions de Riga (la capitale) et de Latgale, où le russe est la langue de respectivement 56 % et 60 % de la population.

Éliminer le russe comme langue seconde

Le 3 février, le président letton Egils Levits a rencontré la ministre de l’Éducation et des Sciences Anita Muižniece au château de Riga. La réunion a porté sur la réforme du réseau scolaire à Dunebourg (Daugavpils) et, lors des discussions, Levits a exprimé l’avis que l’apprentissage d’une deuxième langue dans les écoles lettones devrait se concentrer sur les langues officielles de l’Union européenne — ce qui exclut notamment le russe.

Réforme de l’éducation de 2004

Une marche de protestation en 2003 contre le prochain transfert des écoles minoritaires en 2004 vers l’enseignement bilingue organisée par le Siège pour la protection des écoles russes,

En 2004, le ministère de l’Éducation et des Sciences de la Lettonie a imposé l’enseignement bilingue dans les écoles russophones (60 % en letton et 40 % en russe), provoquant une série de protestations et d’opposition de la part du Siège pour la protection des écoles russes et de l’Association de soutien des écoles de langue russe.

Réforme de l’éducation 2018-2021

Le 23 janvier 2018, le Conseil des ministres a convenu de lancer une réforme de l’éducation en 2019 qui comprenait une transition progressive vers le letton comme seule langue d’enseignement général dans toutes les écoles secondaires russophones et d’augmenter le pourcentage de matières générales enseignées en letton dans les écoles primaires russophones (au moins 50 % pour le primaire — 6 à 12 ans — et 80 % pour le secondaire inférieur niveaux — 13 à 15 ans), à l’exception de la langue maternelle, de la littérature et des matières liées à la culture et à l’histoire russes qui continueront d’être enseignées en russe.

Manifestation de russophones

Le 4 juillet 2018, le président letton de l’époque, Vējonis, a promulgué un projet de loi controversé proposé par le ministère de l’Éducation et des Sciences visant à étendre les mêmes restrictions linguistiques aux établissements d’enseignement supérieur publics et qu’elles s’imposent également aux universités et collèges privés à partir du 1er septembre 2019. Celles-ci ne seraient plus autorisées à admettre de nouveaux étudiants dans des programmes d’études enseignés dans des langues non officielles de l’Union européenne, à savoir en pratique le seul russe, et que ceux inscrits devront terminer les programmes d’études en cours respectifs d’ici le 31 décembre 2022. Le projet de loi a été opposé par le Parti social-démocrate d’opposition « Harmonie », ainsi que les chefs de plusieurs universités et de plusieurs ONG. Le vice-recteur de l’École internationale d’économie et d’administration des affaires de Riga, Igors Graurs, a déclaré que cela affecterait la capacité d’expatriation des diplômés lettons, entraînant une perte d’environ 54 millions d’euros pour l’économie lettone. Une opinion similaire a été exprimée par l’Union des étudiants de Lettonie qui a qualifié la proposition de « menace pour le développement des programmes d’études et la compétitivité de l’éducation dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur, ainsi que dans le monde ».

Le 3 avril 2018, la Douma d’État (la diète russe) a publié une déclaration s’opposant fermement à la réforme et affirmant qu’elle « viole les principes observés par la plupart des pays civilisés ». Elle a exigé que des « mesures économiques spéciales » soient prises contre la Lettonie, tandis que le ministère des Affaires étrangères de Russie a averti que la nouvelle législation aurait un impact négatif sur les relations entre la Lettonie et la Russie. Le député russe Serge Jelezniak a qualifié la réforme de « génocide linguistique » et l’a comparée au « nazisme perpétré envers la population russe » qui aurait lieu en Ukraine. Le ministère des Affaires étrangères de Lettonie a répondu que « les responsables russes qui expriment leur point de vue sur les amendements aux lois lettones ne semblent pas du tout connaître le fond de la réforme ». Il a souligné que « le soutien de la Lettonie aux minorités est nettement plus élevé que dans d’autres pays européens, y compris la Russie ».

La réforme a été suivie de plusieurs manifestations de la part de Lettons russophones. Le ministre letton de l’Éducation et des Sciences, Kārlis Šadurskis, a qualifié les manifestations de « motivées politiquement », affirmant que le Kremlin désirait que les jeunes russophones de Lettonie aient de faibles compétences en letton et les maintiennent sous l’influence de la propagande russe.

Accueil réservé de la Commission de Venise sur les droits des minorités nationales

La Commission de Venise sur les droits des minorités nationales s’est penchée sur la réforme éducative en Lettonie. Elle a émis un avis en juin 2020 à ce sujet, on peut y lire aux paragraphes 119 et 120 sa conclusion :

119. Néanmoins, le système introduit par la législation récente concernant l’enseignement préscolaire doit être réexaminé pour faire en sorte que les personnes appartenant aux minorités nationales continuent de bénéficier de la possibilité de maîtriser leur langue, ce qui est essentiel pour la protection et la promotion de l’identité des minorités ainsi que pour la préservation de la diversité linguistique au sein de la société lettone. Selon la Commission, tant que la Lettonie garantit cette possibilité à toutes les minorités nationales, privilégier l’enseignement dans certaines langues — soit les langues officielles de l’UE — qui sont dans le même temps les langues de certaines minorités nationales serait acceptable. En outre, les écoles privées devraient être autorisées à dispenser un enseignement dans les langues minoritaires. La Commission rappelle que le respect du droit des personnes appartenant à des minorités de préserver et de développer leur langue ainsi que leur identité ethnique et culturelle est, pour la Lettonie, une obligation qui découle de ses engagements internationaux.

120. Même si l’orientation générale des modifications récentes soumises au présent avis ne constitue pas une source de préoccupation, certaines de ces modifications sont toutefois critiquables, car elles n’assurent pas un juste équilibre entre la protection des droits des minorités et de leurs langues et la promotion de la langue officielle. Pour garantir un tel équilibre, la Commission de Venise recommande de :

  • […]
  • prendre les mesures nécessaires sur le plan législatif, notamment, pour faire en sorte que les écoles publiques proposent un programme d’enseignement pour les minorités chaque fois que la demande en ce sens est suffisante ;
  •  dispenser les écoles privées de l’application des proportions obligatoires relatives à l’emploi de la langue lettone qui sont valables pour les écoles publiques mettant en place des programmes d’enseignement pour les minorités ;
  • élargir les possibilités pour les personnes appartenant à des minorités nationales d’accéder à l’enseignement supérieur dans leur langue minoritaire, soit dans leurs propres établissements d’enseignement supérieur, soit au moins dans les établissements publics d’enseignement supérieur ;
  • contrôler constamment la qualité de l’enseignement reçu par les élèves qui suivent les programmes d’enseignement pour les minorités pour s’assurer que les modifications introduites dans le système éducatif ne nuisent pas à la qualité de l’enseignement et n’entament pas de façon disproportionnée la possibilité qu’ont les élèves d’acquérir une bonne maîtrise de leur langue minoritaire. Les autorités responsables de l’éducation devraient aussi procurer aux écoles qui mettent en place des programmes d’enseignement pour les minorités les supports pédagogiques requis, et donner aux enseignants de ces écoles les possibilités voulues de continuer d’améliorer leurs compétences en letton et dans les langues minoritaires, afin qu’ils soient en mesure de mettre en œuvre le processus éducatif en letton, dans la langue minoritaire et dans deux langues à la fois.

Situation actuelle de l’enseignement dans les langues minoritaires

Selon les informations mises en ligne sur le site internet du ministère des Affaires étrangères de la Lettonie en juin 2018, des programmes d’enseignement pour les minorités existent dans sept langues : 

  • le russe, 
  • le polonais, 
  • l’hébreu, 
  • l’ukrainien, 
  • l’estonien, 
  • le lituanien et 
  • le biélorusse. 

L’État a procuré des financements à 104 écoles mettant en place de tels programmes (parmi elles, 94 ont mis en place des programmes en russe et bilingues, 4 en polonais et bilingues, 1 en ukrainien et bilingues, 2 en hébreu et bilingues, 1 en letton et lituanien, et 1 en letton et en estonien) et 68 écoles proposant à la fois des programmes d’enseignement en letton et dans les langues minoritaires (« écoles à double cursus »). 

Pour l’année scolaire 2017-2018, 49 380 élèves au total étaient inscrits aux programmes d’enseignement de base pour les minorités (de la 1re à la 9e année) sur un total de 176 675 élèves pour ces années et 9 271 élèves aux programmes du second cycle de l’enseignement secondaire pour les minorités (de la 10e à la 12e année) sur un total de 36 693 élèves pour ces années.

Certaines écoles privées dispensent également un enseignement dans d’autres langues que le letton. Toutefois, le nombre d’établissements d’enseignement de base et secondaire privés utilisant d’autres langues est négligeable. Selon les données communiquées aux rapporteurs par le ministère de l’Éducation, en 2018-2019, 58 établissements d’enseignement de base et secondaire privés existaient en Lettonie (de la 1re à la 12e année) : 6 d’entre eux étaient des écoles internationales, 11 écoles enseignaient en russe, 8 en letton et en russe, 2 en anglais, 1 en allemand, 1 en letton et en français, 1 en hébreu, et le reste uniquement en letton. Au cours de cette même année scolaire, le nombre total d’élèves inscrits dans les programmes d’enseignement pour les minorités ethniques (russe-letton bilingue) des établissements privés s’élevait à 1 484.

 Sources : TV3.lv, lsm.lv, Commission de Venise

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La minorité « historique » anglophone du Québec comprend 258 605 personnes, la communauté anglophone 1 103 475 (soit 844 870 allophones assimilés depuis à l’anglais). 

La « prescription » par l’État d’un programme aux objectifs éthiques est peu efficace et même parfois contreproductive 

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vendredi 13 mai 2022

Netflix prévient ses employés wokes : si vous n'aimez pas notre contenu vous pouvez partir

Le service de diffusion sur internet Netflix a fait circuler une nouvelle « note de service sur la culture » indiquant à ses employés qu’ils étaient libres de quitter l’entreprise s’ils se sentaient offensés par le contenu diffusé par l’entreprise.

Les patrons ont averti qu’ils ne « censureront pas d’artistes ou des voix particulières », même si des employés considèrent le contenu comme « nocif ».

Le document a également appelé les travailleurs à se serrer la ceinture et à maîtriser les dépenses de l’entreprise alors que les finances de l’entreprise faiblissent.

La plate-forme en difficulté a perdu des millions de téléspectateurs au cours de la dernière année alors que ses rivaux Amazon, Disney et Apple prennent de l’ampleur et que la guerre en Ukraine l’a privé de près d’un million d’abonnés.

Les actions de Netflix ont plongé au cours des six derniers mois, passant de près de 700 dollars à 166 dollars hier 12 mai 2020, malgré une légère remontée à la fin de la journée.

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Cégep francophone : certains étudiants écrivent leurs travaux en anglais, pour ensuite les traduire grâce à Google Traduction

Réaction de David Anctil, professeur de cégep, à un article de Frédéric Lacroix : le problème c’est le français.

Excellent texte de Frédéric Lacroix comme d’habitude. La pensée mythique et les discours idéologiques ne peuvent pas servir de fondement pour nos politiques linguistiques et éducationnelles ; il faut observer calmement les faits connus et les dynamiques que nous ne voulons pas mieux connaître pour des raisons… étranges. 

 


Moi aussi mes étudiants me posent des questions en classe en anglais parce que" c’est plus clair ». Ils me demandent s’ils peuvent utiliser des traductions en anglais des œuvres à l’étude, car ils n’ont plus le niveau de français adéquat, même en 4e session du collégial francophone. Anecdote supplémentaire : mes étudiants écrivent de plus en plus leurs travaux de session en anglais, pour ensuite utiliser Google Traduction pour traduire leur propre texte… Ils m’expliquent que c’est trop difficile de construire leur pensée en français, parce qu’ils « pensent en anglais ». En fait ils « pensent en anglais » parce qu’ils vivent, s’alimentent culturellement et communiquent essentiellement en anglais, à l’exception de ce qu’on leur « impose » en français à l’école. Ce n’est pas de leur faute ; c’est un cercle vicieux dont nous sommes collectivement responsables. On leur dit depuis le primaire que l’anglais est supérieur et que sa maîtrise est la voie du succès et de l’émancipation. Pour eux, être bilingue, c’est donc vivre en anglais ; les humanités et les sciences en français deviennent des archaïsmes de plus en plus intolérables. Et comme pédagogue, je constate que c’est devenu le principal obstacle à leur succès scolaire.

De deux choses l’une : on prend la question du français au sérieux ou bien on passe graduellement vers l’anglais pour l’enseignement supérieur dans la grande région de Montréal. La re-francisation ou l’anglicisation assumée : que les partis politiques affirment clairement leur position sur l’avenir linguistique de Montréal à la prochaine élection.


jeudi 12 mai 2022

Maths — « L’excellence pour tous proclamée, l’excellence pour personne dans les faits »

Une adolescente ukrainienne scolarisée en France s’est étonnée du faible niveau en mathématiques de sa nouvelle classe.

Le rapport remis à Jean-Michel Blanquer le 21 mars sur « la place des mathématiques dans la voie générale du lycée » le reconnaît sans ambages : « Le niveau moyen de compétences en mathématiques en France est en baisse depuis près de quarante ans », et ce « quel que soit l’outil d’évaluation mobilisé (Timss, Cedre, LEC ou Pisa) ».

Olivier Rey
Le Figaro. — Comment expliquez-vous cette baisse de niveau ?

Olivier Rey. — Dans son discours aux « acteurs du numérique », en septembre 2020, Emmanuel Macron s’enchantait : « L’éducation, on a un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. (…) Quelle autre économie au monde permet à des talents de former leurs enfants à l’école publique avec une école de qualité exceptionnelle tout au long de leur vie ? La France. » Il y a soixante ans, pareilles affirmations auraient été fondées. Aujourd’hui, on se demande ce qui permet à la présidence de la République de tenir des propos que tout dément, de la simple observation à l’ensemble des enquêtes, nationales ou internationales. Peut-être un rapport Mckinsey serait-il nécessaire pour que l’information remonte jusqu’à l’Élysée ? Quelques décennies de réformes ininterrompues, plus désastreuses les unes que les autres, ont accompli cette performance de ravaler « un des meilleurs systèmes éducatifs au monde » au rang de système déglingué, que seul un certain nombre d’enseignants encore pénétrés de l’ancienne dignité de leur tâche empêchent de s’effondrer tout à fait.

Dans ce sombre tableau, les mathématiques occupent une place à part. Un moment, en tant que seule discipline sélective qui demeurât, les mathématiques ont résisté au naufrage. Mais bientôt, cette résistance elle-même a paru insupportable : les horaires ont été rabotés, les filières ont perdu de leur substance, les exigences ont baissé dramatiquement. Comme le relevaient d’éminents scientifiques : « Que dans l’état actuel des programmes, des professeurs parviennent néanmoins à initier leurs élèves aux mathématiques et que certains élèves continuent à travailler et à s’intéresser aux mathématiques et aux sciences est un miracle qui tient à l’existence d’esprits particulièrement robustes et pugnaces, et aussi à l’aide des familles ou de remédiations extérieures, mais un “miracle” qui s’accompagne d’une chute très importante du nombre des vocations, et dont nous ne savons pas combien de temps encore il perdurera si les conditions actuelles ne s’améliorent pas. » Selon les dernières enquêtes, la France, naguère bastion de l’enseignement mathématique, occupe une place désastreuse, très inférieure à la moyenne de l’Union européenne ou de L’OCDE. Au collège, par exemple, 2 % des élèves sont crédités du niveau « avancé » en mathématiques, contre 11 % dans l’Union européenne et 50 % à Singapour. Le Vietnam, dont le système scolaire est demeuré profondément marqué par ce que la France avait mis en place du temps de la colonisation, obtient aujourd’hui, précisément parce qu’il est demeuré fidèle à cette empreinte, de bien meilleurs scores que notre pays qui, par ses mirobolantes réformes prétendant assurer l’excellence pour tous, ne cesse d’étendre le domaine de la médiocrité.

— Des initiatives n’ont-elles pas été prises pour remédier à cet état de fait ?

— En 2005, le président de la République Jacques Chirac a créé un Haut Conseil de l’éducation, dont les préconisations devaient aider à redresser une situation déjà jugée alarmante. Parmi les membres de ce conseil, le mathématicien Laurent Lafforgue, qui s’était vu décerner quelques années auparavant la médaille Fields. Le conseil ayant décidé, pour mener ses travaux, de faire appel aux experts du ministère de l’Éducation nationale, Lafforgue a fait part, dans un courrier privé adressé au président du conseil, Bruno Racine, de son désespoir : comment attendre le salut de ceux-là mêmes qui avaient conduit à une situation si dégradée ? Racine diffusa ce courrier et demanda à Lafforgue de démissionner. Moyennant quoi les experts en pédagogie ont continué leur œuvre : pour eux, la réponse aux échecs patents de leurs réformes consiste à poursuivre et radicaliser celles-ci. Les forces à l’œuvre avaient été parfaitement identifiées et décrites dès les années 1980 par le philosophe Jean-Cclaude Milner, dans son livre De l’école. Depuis, le mouvement n’a fait que se prolonger et s’intensifier. Fiant paedagogiae progressistae principia et pereat Gallica schola [1].

— Avec la réforme du baccalauréat en 2019, les mathématiques ont été purement et simplement supprimées des enseignements dits communs, rendant caduc leur apprentissage obligatoire en première (hors spécialité mathématique). Jean-Michel Blanquer a annoncé un retour aux modalités antérieures. Était-ce une erreur stratégique de supprimer cet enseignement ?

— Simone Weil remarquait que, « bien qu’aujourd’hui on semble l’ignorer, la formation de la vertu d’attention est le but véritable et presque l’unique intérêt des études. La plupart des exercices scolaires ont aussi un intérêt intrinsèque ; mais cet intérêt est secondaire. Tous les exercices qui font vraiment appel au pouvoir d’attention sont intéressants au même titre et presque également ». Le premier objet d’attention à proposer aux enfants à l’école est la langue avec laquelle nous nous exprimons. Être attentif aux mots que l’on emploie et à la syntaxe est au fondement de tout — y compris en mathématiques, où nombre de difficultés rencontrées par les élèves, à l’heure actuelle, tiennent tout simplement à une maîtrise insuffisante de la langue. Au début du XIXe siècle, le père du jeune Augustin Louis Cauchy, constatant les dispositions de son fils pour les mathématiques, alla demander conseil au grand géomètre Lagrange sur l’éducation qu’il convenait de donner à l’enfant. Lagrange répondit : « Ne lui laissez pas ouvrir un livre de mathématiques ni écrire un chiffre, avant qu’il ait achevé ses études littéraires. » Le jeune Cauchy collectionna les prix en latin et en grec, avant de devenir un des plus brillants mathématiciens de son temps. Aujourd’hui que l’enseignement des langues anciennes a presque disparu, et n’a plus rien du niveau d’antan, le conseil de Lagrange est « obsolète ». Au sein du marasme général, seules les mathématiques avaient réussi à conserver un minimum de prestige et d’exigence. De ce fait, leur éviction des enseignements communs au lycée est un renoncement supplémentaire.

— Vous avez vous-même fait Polytechnique, puis êtes devenu chercheur en mathématiques au CNRS avant de vous tourner vers la philosophie. En quoi l’enseignement des mathématiques est-il fondamental ?

— Comme je l’ai dit, je ne tiens pas l’enseignement des mathématiques comme le plus fondamental — la langue et la littérature viennent avant. Il y a des esprits bien formés et d’une intelligence supérieure tout à fait fermés aux mathématiques. Encore faut-il que l’enseignement des humanités ressemble à quelque chose. Par ailleurs, nous vivons dans un monde technologique. Je distingue les techniques, fruits directs de l’ingéniosité humaine, des technologies, inimaginables sans les sciences mathématiques de la nature qui ont pris leur essor au XVIIe siècle, et ont changé la face du monde à partir du XIXe. Lors des journées portes ouvertes à l’école polytechnique, des visiteurs du Centre de mathématiques posaient régulièrement la question : à quoi peuvent bien servir aujourd’hui les mathématiques ? La vérité, c’est qu’elles servent à peu près à tout, impliquées qu’elles sont dans les théories physiques, la modélisation, et « encapsulées » qu’elles se trouvent dans l’immense majorité des dispositifs et appareils que nous utilisons. Dans la mesure où les mathématiques sont au fondement du monde dans lequel nous évoluons, elles sont bel et bien devenues un savoir fondamental.

— Selon l’organisation professionnelle de l’ingénierie, il manquerait près de 20 000 ingénieurs diplômés en France par an. Peut-on faire un lien avec la baisse de niveau en mathématiques ? Que cela vous inspire-t-il ?

L’ingénierie a à faire avec la technologie, liée aux sciences mathématiques de la nature, et donc aux mathématiques. De ce fait, une baisse générale de niveau en mathématiques ne peut qu’avoir des effets négatifs dans le domaine de l’ingénierie. Depuis des décennies, le souci unique des réformes de l’enseignement est d’inclure tout le monde, hier jusqu’au lycée, aujourd’hui jusqu’au bac, demain peut-être jusqu’au doctorat. L’alignement sur les élèves en difficulté se justifie par le fait que les autres, « ils s’en sortiront toujours ». Ils s’en sortent sans doute, mais à un niveau inférieur à celui qui aurait été le leur si leurs capacités avaient été correctement cultivées. L’excellence pour tous proclamée, cela ne donne dans les faits l’excellence pour personne.

Le manque en ingénieurs de bon niveau a une autre cause, qui tient au virage massif et revendiqué de l’économie française vers les services, au détriment de la production. Les écoles d’ingénieurs en tirent les conséquences : de moins en moins écoles d’ingénieurs, de plus en plus d’écoles de commerce, dont beaucoup des meilleurs élèves s’orientent vers la finance et le « conseil ».

— In fine, cela se traduit-il par une perte de savoir-faire et de souveraineté ? 

— Oui. Lorsque la situation générale se tend, la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel revient sur le devant de la scène : que les « chaînes de valeur » se grippent, que la logistique s’enraye, et ceux qui savent faire se retrouvent en bien meilleure position que ceux qui ne savent plus que faire faire.

— Vous avez séjourné dans des universités chinoises. Avez-vous pu observer l’investissement de la Chine dans l’enseignement des mathématiques ?

— À la fin du XIXe siècle, un lettré chinois écrivait ceci : « Les superbes inventions des pays occidentaux nous sont, pour la plupart, inconnues et nous semblent incroyables… Mais, mon grand frère, peut-être allez-vous demander si toutes ces choses presque miraculeuses rendent les hommes plus heureux ? C’est une question très difficile à résoudre. Je ne sais pas ! Tout ce que je sais, c’est que ces machines travaillent cent fois plus vite que le manœuvre. Vous allez me demander si la vitesse est un bonheur… Je ne sais pas. Je suis seulement persuadé que sans ces inventions techniques et cette vitesse, on ne peut acquérir aucune puissance. Si on ne l’atteint pas, on reste plongé dans l’humiliation. Si l’on veut pouvoir se défendre, il faut absolument être en possession de cette science matérielle. » En Chine, la période qui s’étend de la première guerre de l’opium, en 1839, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est nommée « siècle de l’humiliation ». Et c’est cette expérience qui nourrit la frénésie avec laquelle la Chine s’est lancée depuis lors dans la course technologique.

Les Chinois procèdent avec méthode, et ont parfaitement compris qu’un développement technologique pérenne suppose une base mathématique de premier ordre. Pendant un temps, ils ont encouragé l’expatriation de nombreux étudiants dans les meilleures universités américaines. Certains de ces étudiants ont préféré rester en Amérique, beaucoup sont revenus au pays, et aujourd’hui, l’université chinoise tourne à plein régime. La politique menée a répondu à des motifs « intéressés » : il s’agissait d’acquérir les moyens de la puissance. Mais si cette politique a réussi, c’est qu’elle a pu faire fond sur des dispositions qui se sont prodigieusement amenuisées en Occident, alors qu’elles sont demeurées très vivaces en Extrême-Orient : à savoir le respect des choses de l’esprit, l’exigence intellectuelle, l’ardeur à l’étude. Il est très stimulant de travailler dans un tel contexte. La question à laquelle je n’ai pas de réponse est la suivante : est-ce que la Chine est prémunie contre l’évolution que nous connaissons, ou bien ne fait-elle que bénéficier d’un retard de quelques décennies dans cette même évolution ? Quoi qu’il en soit, son avantage présent est considérable.

— Peut-on être une puissance dans notre monde globalisé sans une grande maîtrise des mathématiques ?

— Non. Les sciences mathématiques de la nature ne sont pas des sciences de la nature, mais des sciences de nos rapports opératoires avec la nature — de là, à la fois, leurs courtes limites philosophiques et leur prodigieuse puissance pratique. Et, comme le disait le lettré chinois, à partir du moment où certains disposent de cette puissance, il faut en disposer également, sans quoi « on reste plongé dans l’humiliation ».

Pour les pythagoriciens et les platoniciens, la réflexion géométrique était un exercice spirituel, par lequel l’âme apprenait à se détacher des réalités sensibles pour se tourner vers l’intelligible. Il est toujours possible de pratiquer les mathématiques dans cet esprit aujourd’hui. Mais depuis Platon, on a aussi découvert la puissance extraordinaire qu’elles confèrent sur le monde sensible.

[1] « Que s’accomplissent les principes de la pédagogie avancée et que périsse l’école française. »

*Olivier Rey est l’auteur de nombreux essais salués par la critique, comme « Quand le monde s’est fait nombre » (Stock, « Les Essais », 2016), « Leurre et malheur du transhumanisme » (Desclée de Brouwer, 2018) et « Réparer l’eau » (Stock, 2021). Il a également publié, sur le Covid, « L’idolâtrie de la vie » (Gallimard, « Tracts », 2020).

Le cas du Vietnam, conservateur de l’ancien système français

Le Vietnam, dont le système scolaire « est profondément marqué par ce que la France avait mis en place du temps de la colonisation, obtient aujourd’hui, précisément parce qu’il est demeuré fidèle à cette empreinte, de bien meilleurs scores que notre pays dans les classements internationaux »

Le souci unique des réformes « de l’enseignement est d’inclure tout le monde, aujourd’hui jusqu’au bac, demain peut-être jusqu’au doctorat. l’alignement sur les élèves en difficulté se justifie par le fait que les autres, “ils s’en sortiront toujours”. Sans doute, mais à un niveau inférieur à celui qui aurait été le leur si leurs capacités avaient été correctement cultivées »

« Wokisme », « covidé », « genre fluide »... Quels sont les nouveaux mots du dictionnaire Petit Robert ?

L’édition 2023 du Petit Robert contient de nouvelles définitions, dont les termes ont été largement employés dans l’actualité récente, notamment sanitaire.

Les questions sanitaires, sociétales et environnementales font partie intégrante du choix des nouveaux mots qui font leur entrée dans le dictionnaire du Petit Robert 2023.

Les mots du/de la Covid-19

Parmi les nouvelles définitions établies, les termes employés lors de la pandémie de Covid-19 ne manquent pas à l’appel. Ainsi, figurent, par exemple :

  • Covid long : Dont les symptômes persistent.
  • Covidé : Qui est atteint du Covid.
  • Écouvillonner : Prélever un échantillon (dans une cavité naturelle) à l’aide d’un écouvillon.
  • Portage : Capacité que possède une personne, un animal de transmettre un germe (➙ porteur). Vaccin qui empêche le portage et la circulation d’un virus. Le vocabulaire des nouvelles technologies et du cyber

Outre le domaine médical, le vocabulaire de l’informatique, régulièrement employé ces dernières années, fait aussi son apparition.

  • Brouteur : Escroc qui piège ses victimes sur Internet.
  • Cyberespionnage : Espionnage pratiqué en infiltrant les systèmes informatiques pour s’emparer de données stratégiques.
  • Harponnage : Hameçonnage ciblé
  • NFT : ANGLICISME. Certificat cryptographique associé à un objet numérique (image, vidéo, musique…) dont l’authenticité et la traçabilité sont garanties par la blockchain. Les œuvres d’art numériques s’échangent sous forme de NFT. Le NFT est un titre de propriété, dont la valeur dépend du cours des cryptomonnaies. — Cet actif numérique. Le marché des NFT.

Sexualité, genre, et discriminations

Parmi les questions sociétales, les mots employés dans les thématiques qui concernent le genre, la sexualité ou encore les discriminations sont aussi définis. On y retrouve notamment :

  • Culture de l’annulation : DIDACTIQUE (anglais cancel culture). Culture de l’annulation, visant à ostraciser quiconque serait considéré comme offensant par ses propos ou ses actes.
  • Culture de l’effacement : Culture de l’effacement, visant à bannir de l’espace public ou de la mémoire collective des personnalités, des œuvres, au nom de certaines valeurs (recomm. offic. pour remplacer l’anglicisme cancel culture).
  • Thérapie de conversion : Thérapie de conversion, prétendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne (pratique interdite dans plusieurs pays).
  • Dégenrer : Supprimer toute distinction en fonction du genre pour favoriser la mixité et l’égalité.
  • Genre fluide : (anglais gender fluid) Genre fluide, caractérisé par des fluctuations de l’identité de genre.
  • Identité de genre : Le genre auquel la personne s’identifie. « L’identité de genre est le sexe dans lequel se reconnaît le sujet » (J.-D. Vincent). Iel : Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier (iel) et du pluriel (iels), employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. Iel se définit comme non binaire. Les stagiaires ont reçu les documents qu’iels doivent signer. « Au pluriel iels peut être pratique, iels plutôt que ils pour dire : les gens, désigner une foule, un groupe mixte. » (C. Delaume).
  • Woke: 2017 ◊ argot afro-américain « éveillé », de to wake « se réveiller ». ANGLICISME. Qui est conscient et offensé des injustices et des discriminations subies par les minorités et se mobilise pour les combattre, parfois de manière intransigeante (surtout péjoratif, par dénigrement) ➙ conscientisé, engagé, vigilant. — N. Les wokes. ♦ N. m Ce mouvement, cette pensée. ➙ wokisme. « Les dérives du woke, bien réelles et navrantes » (P. Ndiaye) (cf. Culture de l’effacement).
  • Wokisme : 2020 ◊ de woke ANGLICISME (souvent péjoratif). Courant de pensée d’origine américaine qui dénonce les injustices et discriminations ; mouvement, pensée woke.

Les mots de l’environnement

  • L’écologie et les thématiques de l’environnement sont bien sûr aussi présentes.
  • Dôme de chaleur : MÉTÉOROLOGIE. Système fermé de haute pression (anticyclone) sous lequel se crée une zone stationnaire de forte chaleur.
  • Écoanxiété : Anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète.
  • Écogarde : Garde chargé(e) de la gestion et de la surveillance des espaces naturels, de la protection du patrimoine naturel et de la préservation de la biodiversité.
  • Îlot de chaleur urbain : MÉTÉOROLOGIE. Zone localisée caractérisée par des températures très élevées.
  • Verdissement d’image : attribution abusive de qualités écologiques à un produit, une marque. ➙ blanchiment (écologique), écoblanchiment. Recomm. offic. pour greenwashing.

Gastronomie, culture et mots « familiers » (souvent issus de l’immigration)

Pour cette édition 2023, le dictionnaire Petit Robert a également intégré des définitions de plats gastronomiques, tels que le 

  • « café blanc » (boisson chaude, eau aromatisée à l’eau de fleur d’oranger), ou encore 
  • « le labné/labneh » (Fromage frais égoutté préparé traditionnellement avec du lait de chèvre ou de brebis — spécialité moyen-orientale).

Concernant les mots employés dans le domaine culturel, on retrouve la définition du nom

  • « instagrammeur, euse : Personne (influenceur, créateur de contenu) qui exerce son activité en publiant des photos et des vidéos sur son compte Instagram », ou encore du 
  • « visionnage : Visionnage boulimique : fait de regarder à la suite de nombreux épisodes d’une série. Recomm. offic. pour binge watching ».

Enfin, quelques mots employés dans le langage familier (en France) sont aussi présentés :

  • Bail : Chose que l’on ne peut nommer. ➙ machin, truc. J’ai un bail à te raconter. — Affaire, projet mal défini. « Et c’est quoi les bails maintenant ? » (E. Bayamack-Tam). T’as un bail pour ce soir ?
  • Chiller: Prendre du bon temps à ne rien faire.
  • Gênance : Sentiment de gêne, de malaise éprouvé dans une situation embarrassante. Quel moment de gênance !
  • Go : 1997 ◊ d’une langue d’Afrique de l’Ouest (bambara) FAMILIER. Jeune fille, jeune femme, petite amie.
  • Toubab : On rencontre la forme babtou (verlan). PÉJORATIF Babtou fragile : personne faible, qui se pose en victime. [Ajoutons qu'en Afrique, et probablement dans certaines banlieues françaises, ce terme désigne les Européens, les blancs voir Wikipédia...]

Source


mercredi 11 mai 2022

Covid-19 — Indicateurs ne confirment pas l'épidémie catastrophique annoncée, mais la gestion le fut

Laurent Toubiana : « Tous les indicateurs ne démontrent pas une épidémie catastrophique comme elle l’avait été annoncée. En revanche, les mesures qui ont été mises en place ont généré une crise catastrophique. »

Extrait :



Segment au complet :


Laurent Toubiana rappelle aussi que la crise en Ukraine a occulté totalement une vague de Covid-19 plus récente, vague qui adopta le même comportement que les précédentes alors que toutes les mesures étaient levées. Cela indiquerait pour le chercheur à l’INSERM que les mesures antérieures étaient virtuellement sans effet sur la pandémie et que celle-ci a évolué de manière habituelle.

Toubiana signale la faible surmortalité en France (nulle pour les moins de 65 ans, elle ne touche que légèrement les plus de 65 ans) et que la Suède qui a été nettement moins stricte, moins draconienne que la plupart des pays s’en sort mieux sorti que beaucoup de pays nettement plus stricts dans leurs mesures anti-Covid-19.

(On remarque que la chute de l’espérance de vie est plus grande chez les non-blancs aux États-Unis.  Noter que l’espérance de vie a augmenté en Suède pendant la pandémie. Cliquer pour agrandir.)



Un rapport soutenu par l’OMS conclut que 9 décès sur 10 sont survenus dans des pays où les niveaux d’obésité sont élevés

(Source : John Hopkins, via FT)

Taux d’obésité au Canada et au Québec

Les provinces avec le moins d’adultes obèses au Canada en 2018 étaient le Québec et la Colombie-Britannique. En effet, la moyenne du taux d’obésité au Canada était de 26,8 % alors qu’il n’était que de 25 % au Québec (25,0 %) et 23,1 % en Colombie-Britannique.


Taux de surpoids dans le monde

Source

 

 

Obésité, genre et infection à la covid (en français, même si toutes les diapos sont en anglais, c'est la Frônce de Macron)


Voir aussi

Québec — Augmentation de la consommation de drogues, des dépressions et de l’obésité  

Covid-19 — A-t-on donné le mauvais type de vaccins ? (étude danoise vaccins ARNm par rapport à vaccins à vecteur adénovirus)


 

mardi 10 mai 2022

« J’ai vu des crimes abominables » commis par les soldats ukrainiens

Un témoignage d’Adrien Bocquet, ancien militaire, de retour de trois semaines de mission humanitaire en Ukraine à Boucha et Lviv/Lvov/Lemberg/Léopol. Il a été témoin d'exactions contre des soldats russes : il dit avoir des vidéos de soldats ukrainiens qui tirent dans les genoux de soldats russes qui s'étaient rendus et de balles tirées dans la tête d'officiers russes qui s'étaient eux aussi rendus. Il parle également de l'attribution de dégâts causés par des mortiers ukrainiens aux Russes et d'une certaine mise en scène à Boucha.