mercredi 17 mars 2010

De plus en plus de commissaires pour accorder l'exemption au cours ECR

La Commission scolaire des Sommets (CSS) maintient sa décision de ne pas permettre l'exemption des deux filles de Marthe Morin et Sylvain Lamontagne du cours d'éthique et de culture religieuse.

Même si le résultat est le même que l'année passée : refus d'exemption, ce qui frappe est le nombre croissant de commissaires scolaires qui sont désormais disposés à sortir du chemin balisé par le Monopole de l'Éducation, de la doxa pluraliste normative (« le cours est essentiel au vivre-ensemble, il ne porte nullement atteinte à la liberté de conscience »). On voit donc de plus en plus de commissaires prêts à affirmer leur opposition au cours et à accorder l'exemption.

C'est pourquoi M. Lamontagne et Mme Morin affichaient de la satisfaction à la sortie de l'assemblée publique : un vote avait été demandé pour justifier la décision des commissaires et les commissaires s'étaient montrés nettement plus partagés qu'ils ne l'avaient prévu : dix (10) étaient favorables à la proposition de rejeter leur demande alors que six se sont prononcés contre.

« Il y avait zéro commissaire de notre bord l'an dernier et là six nous ont appuyés. On est enchanté de cet appui », a affirmé le père des deux adolescentes de 13 et 15 ans.

La Commission scolaire des Sommets avait invoqué le caractère obligatoire du cours d’éthique et de culture religieuse pour opposer un non à la demande du couple. De plus, d’après son évaluation, les parents n’ont pas démontré que leurs enfants pouvaient subir un « préjudice grave » n'accordant aucune valeur aux faits que les parents affirment que le cours va à l'encontre de leur foi et fournissent de nombreux documents d'experts allant dans leur sens.

Après un refus initial de la part de la Commission scolaire des Sommets, M. Lamontagne avait fait appel et demandé la révision de ce refus. Un comité de révision où siégeaient trois commissaires scolaires avait recommandé aux seize commissaires réunis hier de refuser à nouveau la demande d'exemption.

M. Lamontagne s'est exprimé avec beaucoup de cœur et de conviction devant les seize commissaires réunis. Il a rappelé la position de grands spécialistes et de politiciens connus, de la sociologue Joëlle Quérin, de l'ex-ministre de l'Éducation Louis O'Neill, du théologien spécialiste en éthique et ex-enseignant universitaire Guy Durand et des ex-ministres MM. Joseph Facal et Jacques Brassard. Il a rappelé le rôle essentiel des commissaires : représenter les parents.

Il a également rappelé les échecs de l'éducation des jeunes par l'État au Québec : très haut taux de suicide et de décrochage. Comme père, M. Lamontagne a déclaré qu'il s'efforçait de transmettre des valeurs qui font grandir ses enfants de l'intérieur alors que, selon lui, le cours ÉCR mine les jeunes de l'intérieur et qu'il ne permettra pas qu'un cours comme ÉCR vienne miner ses efforts.

Un des commissaires, Stéphan Fillion, a alors demandé un vote pour déterminer si les commissaires accorderaient ou non l'exemption. Celui se fera à main levée.

Lyne Beauchamp, avocate et secrétaire générale de la Commission scolaire, présidait le vote. On a assisté à un certain cafouillage. Une des commissaires, se disant nouvelle et ayant compris après un premier vote qu'elle avait mal voté, clama haut et fort qu'elle était contre le cours ECR. Le fait que tous ne votaient pas comme l'avait recommandé la commission scolaire a semblé prendre Lyne Beauchamp au dépourvu. Il y eut un moment de flottement. Voyant que seules 10 voix refusaient l'exemption, l'avocate a hésité avant de demander s'il y avait des commissaires absents ou des abstentions — il n'en y avait pas — et enfin, apparemment surprise, des commissaires appuyant les parents. Il y en avait six.

Bien que le cours soit offert depuis plus d’un an et qu’il soit obligatoire, les deux adolescentes concernées n’ont jamais assisté à celui-ci. « En 2008, ils nous ont fait du chantage, mais mes enfants ne rentreront pas là. Ce n’est pas négociable ! », a confié Sylvain Lamontagne à La Tribune.

Le couple avait formulé une première demande par écrit et fait face à une fin de non-recevoir. Par la suite, il est revenu à la charge en demandant la révision de la décision. Il a rencontré un comité de révision la semaine dernière.

M. Lamontagne a notamment laissé entendre, durant son intervention devant les commissaires hier soir, qu’une importance démesurée est accordée au cours. « On parle de quatre périodes en neuf jours et ça alors que nos jeunes ont de la misère à compter. »

« On fonde de l’espoir sur vous, mais le lien de confiance avec le ministère de l’Éducation du Québec est brisé », a par ailleurs lancé aux commissaires M. Lamontagne, qui craint de voir la foi chrétienne de ses filles s’étioler si elles étaient forcées d’assister au cours.

Le commissaire à l’origine du vote, Stéphan Fillion, souhaite mettre la main sur une foule de documents scolaires en lien avec le cours d’éthique et de culture religieuse. « On devrait avoir à notre disposition tous les documents de la maternelle à la cinquième secondaire » afin de juger sur pièces, dit-il. S'outiller pour poser un jugement critique sur le matériel et ne plus seulement se fier au jugement de la ministre et son équipe rapprochée, c'est déjà un grand pas.






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1 commentaire:

Sébas a dit…

C'est vraiment très encourageant comme nouvelle...

Et cela peut devenir très intéressant pour l'avenir:

"Le commissaire à l’origine du vote, Stéphan Fillion, souhaite mettre la main sur une foule de documents scolaires en lien avec le cours d’éthique et de culture religieuse."

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Serait peut-être temps de s'impliquer au niveau des élections scolaires...
;-)

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Pour Perpétue, j'ai répondu à vos commentaires ici:

http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2010/03/essoufflement-du-baby-boom.html