mardi 28 janvier 2025

29 janvier 1717 — Naissance de Jeffery Amherst

Jeffery Amherst, officier britannique. 
 
En 1731, il s’enrôle dans l’armée et, en 1741, devient aide de camp du général John Ligonier (1680-1770). Ligonier est issu d’une famille noble de huguenots de Castres émigrée en Angleterre à la fin du XVIIe siècle. Au cours de la guerre de Succession d’Autriche, il participe à la défaite anglaise lors de la bataille de Fontenoy en 1745. Il est promu au grade de lieutenant-colonel. Après la signature du traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, il repasse en Angleterre, et la période de paix qui suit réduit ses chances d’avancement. 

Il planifia l’attaque contre Montréal en 1760. En 1763, il reprend les armes contre Pontiac et les autochtones, qu’il méprise. Dans une correspondance, il évoquera l’idée d’utiliser la variole pour tuer les autochtones.
 
Détails
 
Nommé commandant en chef en Amérique du Nord en remplacement de James Abercrombie, il passe l’hiver suivant à New York à faire des plans pour la campagne de l’été suivant. Il remonte en 1759 le lac Champlain avec une armée de 11 000 hommes, et se rend jusqu’à Crown Point (pointe à la Chevelure) où il construit un fort. Il lance quelques attaques sur l’île aux Noix sur la rivière Richelieu, où s’est réfugié le commandant français Bourlamaque. Cette tactique reste néanmoins sans effets notoires et est abandonnée après la prise de Québec par Wolfe en septembre.

Durant l’hiver suivant, Amherst planifie l’attaque de trois armées contre Montréal : James Murray remontant le Saint-Laurent à partir de Québec, William Haviland venant du lac Champlain et Amherst lui-même attaquant à partir du lac Ontario. Au début de septembre 1760, la jonction des trois armées fonctionne parfaitement et aboutit à la capitulation des Français le 8 septembre. Amherst nomme alors trois gouverneurs militaires pour les trois districts du Canada : James Murray, confirmé dans le poste qu’il occupait déjà à Québec, Ralph Burton à Trois-Rivières et Thomas Gage à Montréal.

Cependant, la guerre n’est pas terminée, et Amherst, à titre de commandant en chef, organise au cours de 1761 et 1762 des expéditions à la Dominique, en Martinique et à Cuba. En 1762, une armée française dirigée par Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay débarque à Terre-Neuve. Elle ravage la colonie britannique avant d’être repoussée par une armée britannique commandée par William Amherst, frère de Jeffery Armherst qui l’a nommé à ce poste. Depuis New York, Jeffery Amherst supervise cette opération militaire. La bataille de Signal Hill (à Terre-Neuve) et la capitulation du fort de Saint-Jean mettent fin à l’aventure française en Amérique du Nord.
 
Vue perspective de la descente des François à l’île de Terre-Neuve du côté de Saint-Jean en 1762.


Pendant son séjour à Montréal, ce dernier développe une haine incontestable envers les Amérindiens, il les déteste rien de moins. Il constate avec frustration que quelques tribus indiennes des Grands Lacs, dans la région de Détroit, sous le chef Pontiac font la vie difficile aux troupes britanniques.

En 1763, il écrivit à son subalterne, Colonel Bouquet, avec une suggestion qui révolte plus d’un aujourd’hui. Amherst lui ordonna de faire le nécessaire pour transmettre la variole parmi les populations indiennes à l’aide de couverture infectée par le virus.

Au cours des mois suivants, des épidémies de variole causèrent des ravages dans les tribus Delaware, Mingos et Shawnees. Selon le journal de guerre de Bouquet, ce dernier n’aura jamais mis à exécution les ordres du Commandant en chef. Les coïncidences avec l’épidémie parmi les troupes de Pontiac sont toutefois étranges. Lors de son retour en Europe, il s’installa sur des terres qui lui furent offertes à titre de récompense dans la ville de Sevenoaks dans la région du Kent.

Il fut le premier gouverneur sous l’occupation militaire de la Nouvelle-France, de 1760 à 1763. 

Il décéda le 3 août 1797, à Sevenoaks, à sa résidence appelée Montréal.


On compte plus de morts que de naissances au Québec (aucune réaction politique)

Pour la première fois depuis que la population du Québec est répertoriée, la province a enregistré plus de décès que de naissances durant la dernière année. C’est ce qui ressort des données publiées la semaine dernière par l’institut de la statistique du Québec. Un tel vieillissement démographique apporte son lot de problèmes économiques, comme le financement des retraites ou le coût grandissant des services publics. Cependant, toujours selon le rapport de l’institut de la statistique du Québec, la population a tout de même augmenté durant la période 2023-2024, en raison de l’immigration.

Les seules régions avec plus de naissances que de décès sont les banlieues éloignées de Montréal, l'Outaouais et le Grand-Nord.

Aucune politique nataliste globale (en commençant par un changement de culture pour en adopter une pro-famille dès l’école et dans les politiques d’imposition familiale) n’est proposée par les partis politiques. Rappelons que la politique de garderie a d’abord été conçue comme une politique de retour des femmes au bureau et en opposition à un politique d’allocations universelles généreuses de garde d’enfants (y compris payées aux parents qui garderaient eux-mêmes leurs enfants en bas âge à la maison, ce qui n’est pas le cas actuellement).

La politique de garderie est extrêmement coûteuse, elle n’a pas enrayé le déclin de la natalité au Québec. Rappelons les réticences fréquentes exprimées par le Conseil de la femme à toute politique nataliste visant toutes les familles québécoises. En 1982, Claire Bonenfant, la très féministe présidente du Conseil de la Femme, s’était interrogée, au sujet d’une politique avec de timides conséquences natalistes : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? »


Source : Journal de Montréal

Plus les enfants regardent des vidéos courtes, plus leurs résultats scolaires déclinent


Entre les Reels sur Instagram, les vidéos sur TikTok et sur Snapchat, les contenus courts sur les réseaux sociaux sont privilégiés par les jeunes utilisateurs. Une tendance qui semble avoir un impact négatif sur leurs résultats scolaires. Selon une étude chinoise, plus les écoliers consomment ce type de vidéos, moins ils ont de chances de réussir à l’école.

En bref

Une étude de la Chinese Academy of Sciences publiée dans PLOS One analyse l’impact des vidéos courtes sur les élèves de primaire à Shenzhen, Chine.

Les chercheurs ont découvert que la consommation excessive de vidéos courtes diminue l’attention des élèves, affectant négativement leurs résultats scolaires.

L’étude souligne l’importance du rôle des parents dans la gestion de l’utilisation des vidéos courtes pour améliorer les performances académiques des enfants.

Sommaire

  • Un lien entre le manque d’attention et les vidéos courtes
  • Les parents doivent donner l’exemple et offrir un cadre

C’est un grief de plus contre les réseaux sociaux. Alors que certaines études ont déjà dénoncé les effets négatifs des formats courts, favorisant notamment l’ennui, une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences, publiée sur PLOS One, met en lumière l’impact, là encore négatif, sur les résultats scolaires des jeunes écoliers.

Un lien entre le manque d’attention et les vidéos courtes

En analysant les habitudes de 1052 élèves de primaire à Shenzhen, en Chine, les chercheurs ont établi un lien entre leur manque d’attention significatif et leur consommation massive de vidéos courtes : « Les vidéos courtes sont souvent conçues avec des visuels très attrayants et un contenu rapide et captivant, ce qui peut créer une dépendance chez les jeunes utilisateurs. Cette dépendance peut se traduire par un engagement prolongé, ce qui risque de détourner le temps et l’énergie des élèves de leurs études », indique l’étude.


Un problème qui concerne davantage les jeunes étudiants chinois : « La proportion de mineurs utilisant des applications de vidéos courtes comme Kwai et TikTok atteint 65,3 %, ce qui fait des vidéos courtes une plateforme essentielle pour leur vie en ligne. Les statistiques montrent que l’utilisation des applications de vidéos courtes parmi les élèves de l’école primaire a atteint 66 %, un chiffre encore plus élevé que celui des élèves de l’école secondaire (62,7 %) », précise l’étude.

Les résultats de l’étude sont clairs : la consommation de vidéos courtes diminue l’attention des étudiants et, par conséquent, leurs capacités à se concentrer en classe et donc à réussir leurs examens : « Les résultats de la recherche ont confirmé le lien étroit entre l’utilisation excessive de vidéos courtes chez les élèves de l’école primaire et la baisse des résultats scolaires, soulignant l’impact potentiel des médias sur les résultats scolaires des élèves », confirme l’étude.


Avec la multiplication de médias diffusant des vidéos courtes, l’étude souligne la « menace pour les capacités cognitives des élèves » et « l’impact à long terme des médias numériques sur le développement cognitif des enfants ».

Les parents doivent donner l’exemple et offrir un cadre

Pourtant, les enfants ne sont pas les seuls responsables de cette situation. La modération gérée par les parents apparaît comme une variable importante dans cette équation : « L’utilisation des vidéos courtes par les parents a un effet de modèle sur les enfants, leur faisant percevoir l’utilisation des vidéos courtes comme un comportement acceptable sans générer d’attitudes négatives ou exercer consciemment un contrôle de soi », expliquent les chercheurs. En somme, si l’un des parents regarde aussi souvent des vidéos courtes, l’enfant n’aura pas de scrupules à en consommer davantage et sera aussi surtout moins maîtrisé.

Selon l’étude, les parents ont donc un rôle essentiel à jouer pour le bien-être de leur progéniture et pour leurs résultats académiques : « La gestion des médias numériques au sein de l’environnement familial devrait être cruciale pour façonner l’attention et les résultats scolaires des enfants. Les parents doivent être conscients de l’impact de leur comportement en matière d’utilisation des médias sur leurs enfants et s’efforcer d’établir des modèles positifs d’utilisation des vidéos courtes ».

Pour les aider dans cette tâche, l’étude avance des pistes comme le fait de respecter un temps imparti pour cette activité : « Les parents et les enfants pourraient se mettre d’accord pour limiter le temps passé à utiliser des vidéos courtes et s’y tenir collectivement, en encourageant davantage d’activités de plein air et de communication en face à face ».


Sources :

  • Doctissimo
  • ETX Studio
  • Gong Q, Tao T (2024) The relationship between short video usage and academic achievement among elementary school students: The mediating effect of attention and the moderating effect of parental short video usage. PLoS ONE 19(11): e0309899. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0309899

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Noir bilan pour tableaux blancs

lundi 27 janvier 2025

Mayotte, comment l'immigration détruit une société (y compris l'école)

 

Après le cyclone Chico, Mayotte, le 101e département français, si longtemps oublié, s'impose à nouveau dans l'agenda politique avec le double enjeu de la reconstruction et de l’immigration.

Jusqu'en septembre 2024, le docteur Alain Destexhe a travaillé au centre de santé de Dzoumonié, au nord de Mayotte. Il a ainsi été un témoin privilégié, non seulement de la situation sanitaire catastrophique de l’île, mais aussi de la violence et du délabrement des services publics.

La société mahoraise est détruite par une immigration sans fin, des Comores et de Madagascar, mais désormais aussi de l’Afrique des Grands Lacs. Les moyens que l'État met en œuvre pour faire face s’avèrent dérisoires. Paradoxalement, l’accession au statut de département en 2011 a aggravé la situation.

En conséquence, ce territoire musulman vote massivement pour le Rassemblement national et des candidats de droite. Petite comme un vingtième de la Corse, Mayotte a vu sa population augmenter de plus de 40% en dix ans. Ce livre est un appel à comprendre et agir. Mayotte ne peut s'en sortir sans résoudre la question migratoire. Un témoignage vertigineux et glaçant qui vous fera découvrir le 101e département sous un angle réaliste.

Alain DESTEXHE, médecin, ex-secrétaire-général de MSF, sénateur honoraire belge, contribue au Figaro, à Causeur et au Gatestone Institute (New York). Dernier livre paru, "Rwanda 94 : le carnage. 30 ans après, retour sur place" (2024) aux éditions Texquis.

dimanche 26 janvier 2025

Les hommes ont grandi deux fois plus vite que les femmes au XXe siècle, selon une étude

Les hommes seraient-ils de plus en plus grands que les femmes ? Une étude de l’université de Roehampton au Royaume-Uni a démontré que les êtres humains de type masculins avaient grandi deux fois plus vite que leurs homologues féminins au cours du XXe siècle.

Comme le rapporte The Guardian, le professeur Lewis Halsey et ses équipes, situées en banlieue de Londres, se sont appuyées sur des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’autorités étrangères de plus d’une dizaine de pays et des registres britanniques. L’objectif : voir comment la taille et le poids ont changé en fonction des conditions de vie.

Le rôle des conditions de vie

La conclusion est simple. Pour chaque augmentation de 0,2 point de l’Indice de développement humain (IDH), les femmes étaient en moyenne plus grandes de 1,7 cm et plus lourdes de 2,7 kg, tandis que les hommes étaient plus grands de 4 cm et plus lourds de 6,5 kg.

Or l’IDH ne cesse d’augmenter dans la plupart des pays. Au Royaume-Uni, l’IDH est passé de 0,8 en 1900 à 0,94 en 2022. Dans le même temps, au cours de la première moitié du XXe siècle, la taille moyenne des femmes a grimpé de 3 cm, contre près de 7 cm chez les hommes.

« Pour mettre cela en perspective, environ une femme sur quatre née en 1905 était plus grande que l’homme moyen né en 1905, mais ce chiffre est tombé à environ une femme sur huit pour celles nées en 1958 », a déclaré Halsey.

Les hommes seraient donc non seulement de plus en plus lourds et de plus en plus grands par rapport aux femmes, mais plus les conditions de vie s’améliorent, plus les écarts de poids et de taille augmentent entre les deux sexes.

« Nous découvrons comment la sélection sexuelle a façonné le corps de l’homme et de la femme et comment l’amélioration de l’environnement, en termes d’alimentation et de réduction de la charge de morbidité, nous a libérés de nos entraves », explique le professeur Lewis Halsey dans cette étude publiée dans Biology Letters. Mais jusqu’à quelles limites ? Plusieurs études ont déjà démontré que la taille de l’être humain était en train de plafonner.

Réfutation de la thèse féministe de Priscille Touraille

Il y a quelques années, de nombreux médias ont présenté comme une vérité scientifique la théorie de Priscille Touraille selon laquelle le dimorphisme sexuel chez les êtres humains serait dû au fait que chez nos ancêtres les hommes restreignaient l’accès des femmes à la nourriture. Touraille avançait donc l’idée que les hommes auraient historiquement restreint l’accès des femmes à certaines ressources alimentaires, particulièrement la viande, ce qui aurait conduit à un dimorphisme sexuel plus prononcé. Cette théorie est parfois appelée le « patriarcat du steak » dans les discussions médiatiques.

Les travaux de Touraille ont bénéficié d’une large couverture médiatique, notamment à la suite d’un documentaire sur Arte intitulé « Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? ». Cette couverture a souvent été peu critique, présentant ses idées comme des vérités scientifiques établies sans suffisamment remettre en question la méthodologie ou les preuves derrière ces assertions.

Si cette thèse était vraie, on aurait dû observer un rétrécissement de la différence de taille entre hommes et femmes au XXe dans les pays développés, car les sociétés sont devenues plus égalitaires entre les sexes et les hommes n’empêchent plus (si cela a jamais été le cas) les femmes de manger de la viande, mais en réalité c’est l’inverse qu’on observe. Cela tend à confirmer que la sélection sexuelle explique mieux le dimorphisme sexuel chez l’être humain, comme dans la plupart des autres espèces.

Sélection des grands par les femmes ?

Dans une étude publiée dans Biology Letters et intitulée « Le corps masculin attrayant et redoutable : la taille et le poids des hommes sont des traits sexuellement sélectionnés en fonction des conditions », les scientifiques supposent que les préférences sexuelles des femmes ont pu alimenter une tendance pour des hommes plus grands et plus musclés — bien qu’à l’ère de l’obésité, lourd n’est pas nécessairement synonyme de musclé.

La stature et le physique sont les principaux indicateurs de la santé et de la vitalité, a déclaré Halsey, tandis que la sélection sexuelle favorise également les hommes qui sont mieux à même de protéger et de défendre leur partenaire et leur progéniture contre d’autres personnes.

« Les femmes peuvent trouver la taille des hommes attrayante parce qu’elle les rend potentiellement plus redoutables, mais aussi parce que la taille suggère qu’ils sont bien faits », a déclaré M. Halsey. « En grandissant, ils n’ont pas subi les effets d’un mauvais environnement et ont donc atteint une plus grande partie de leur potentiel de taille. C’est un indicateur qu’ils sont bien faits ».

Ces conclusions s’appuient sur des travaux antérieurs qui ont montré que les femmes recherchent davantage les hommes de grande taille que les hommes les femmes de petite taille. Mais il y a des inconvénients à être grand. Si les personnes de grande taille ont tendance à gagner plus, elles sont aussi plus sujettes à divers cancers, peut-être parce qu’elles ont plus de cellules susceptibles d’accumuler des mutations qui aboutissent à la maladie.

Michael Wilson, professeur d’écologie, d’évolution et de comportement à l’université du Minnesota, a déclaré que l’augmentation plus rapide de la taille et du poids des mâles était « frappante ». Il a ajouté que cela correspondait à une idée de longue date selon laquelle les femelles sont le sexe « le plus contraint écologiquement » en raison des exigences de la reproduction, en particulier chez les mammifères où la grossesse et l’allaitement sont « coûteux sur le plan énergétique ».

« L’investissement des mâles dans une plus grande taille corporelle semble être sensible aux conditions nutritionnelles », a-t-il déclaré. « Lorsque les hommes grandissent avec des aliments plus denses en énergie, ils grossissent davantage que les femmes. »

Voir aussi 

Le paradoxe de l'égalité entre les sexes c. la théorie du genre (rediff)

Les populations européennes ont fait l'objet d'une forte sélection génétique récente pour un certain nombre de caractéristiques

Robert Plomin: « La génétique influe plus sur notre personnalité et notre réussite que l’environnement »

Deux fois plus de dépressions chez les femmes qu’il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

Les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes dans les métropoles américaines

Discrimination — Les lesbiennes gagnent plus que les hétérosexuelles.

Le cerveau des hommes et celui des femmes seraient connectés différemment

Mads Larsen et le rôle néfaste de l'État-Providence sur la formation des couples et la natalité

Polytechnique

Femmes tradi : retour du « patriarchat », montée en puissance de l'« extrême-droite » ?

Le mythe de la misogynie ambiante et pernicieuse

Partialité ? Préférence pour nommer des femmes professeurs dans les sciences plutôt qu'hommes avec même CV

Australie — Recrutement sur base de CV anonymisés augmente nombre d'hommes blancs sélectionnés

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Québec — 70 % des médecins seraient bientôt des femmes, « une bonne nouvelle »

Festival de Cannes 2024 — Un homme reçoit le prix d'interprétation... féminine

Canada — Administration centrale fédérale : 33 361 embauches en 2022-2023, 61 % de femmes et 31,3 % de non blancs

Juge de la Cour suprême du Canada opte pour « personne avec un vagin » plutôt que pour « femme »

« Les inégalités en défaveur des hommes passent à la trappe ! »

jeudi 23 janvier 2025

« En Belgique, la RTBF censure Trump mais invite les islamistes »

La chaîne publique belge a décidé de ne pas diffuser en direct le discours d’investiture du président américain, se défendant a posteriori de toute censure. Ce choix révèle la persistance du «cordon sanitaire» en Wallonie, déplore le sénateur honoraire belge Alain Destexhe dans les colonnes du Figaro.

Alain Destexhe est chercheur au Gatestone Institute, un laboratoire de réflexion conservateur américain, sénateur honoraire belge et ex-président de l’International Crisis Group.

Une femme voilée devant une affiche publicitaire de la RTBF moquant Donald Trump, à Bruxelles, en 2016.

Les Français ont parfois l’occasion de découvrir la désolation du paysage médiatique belge francophone. Sur CNews, Pascal Praud s’est ainsi récemment moqué de la RTBF, la chaîne publique belge. Seule au monde, celle-ci avait diffusé le discours inaugural de Donald Trump avec un «léger décalage pour prendre le temps de l’analyse» car, selon la jeune directrice éditoriale adjointe, Trump avait «tenu des propos racistes, d’extrême droite, xénophobes et d’incitation à la haine» . Cette annonce, faite sur un ton empreint d’évidence et de bonne conscience, fut suivie sans aucun humour par la précision qu’il «n’était pas question de censure» !

En réalité, la censure est bel et bien pratiquée par les médias francophones belges, qui s’arrogent ce droit dès qu’il s’agit de combattre ce qu’ils désignent comme «l’extrême droite» – un concept flou et jamais défini. Ce terme semble englober toute critique de l’immigration massive, de l’islam, du droit à l’avortement, du réchauffement climatique, ou encore tout soutien à Donald Trump. Récemment, le journal Le Soir titrait tout en nuances : «Trump : premier criminel à la Maison-Blanche» . Cette censure n’a aucun fondement juridique et elle est anticonstitutionnelle. Le cordon sanitaire est né en 1989 après une victoire électorale du Vlaams Blok (devenu Vlaams Belang), un parti nationaliste flamand proche du Rassemblement national. Depuis, il est strictement appliqué du côté francophone du pays, où les médias invisibilisent tout ce qui est, selon eux, un peu trop marqué à droite.

Alors qu’en Flandre, comme dans les pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas), les partis nationalistes progressent partout, en Wallonie, le parti Chez Nous, qui avait bénéficié de la venue de Jordan Bardella lors de son lancement – sans aucune couverture médiatique, cela va de soi – n’a obtenu aucun siège aux élections européennes et législatives de l’année dernière. Une preuve s’il en fallait que les médias traditionnels [de grand chemin] jouent encore un rôle déterminant dans le formatage de l’opinion publique.

Dans un contexte d’absence de pluralisme, ces médias combattent vaillamment un fascisme imaginaire, tandis que l’islamisation de Bruxelles et d’autres villes wallonnes progresse à un rythme inquiétant, sans susciter leur alarme. Récemment, deux écoles d’Anderlecht ont refusé de participer à une commémoration de la Shoah. Aux dernières élections, un nouveau parti islamiste, Team Fouad Ahidar, a obtenu des élus au Parlement bruxellois et dans plusieurs communes. Par sa présence, ce parti, qui déconseille le divorce aux femmes, a déclenché une surenchère entre les partis de gauche pour séduire l’électorat musulman sur des thèmes tels que Gaza, le port du voile ou l’abattage rituel.

En 2024, en plein cœur de l’Europe, des meetings politiques se sont tenus où les femmes étaient séparées des hommes par un rideau ! Mais ni cette islamisation visible de tous, ni la percée d’un parti d’extrême gauche comme le PTB [Parti des travailleurs], qui se revendique ouvertement du communisme, n’émeuvent les médias. Les représentants du parti islamiste, tout comme ceux du PTB, sont même régulièrement invités sur les plateaux. En réalité, ce cordon sanitaire et cette censure sont indispensables pour maintenir l’hégémonie culturelle et politique de la gauche belge francophone, qui s’effrite partout ailleurs. Aux dernières élections de juin 2024, c’est le Mouvement réformateur (MR) de Georges-Louis Bouchez qui est arrivé en tête en Wallonie, mettant fin à 70 ans de domination socialiste.

Bien que située au cœur de la prospérité de l’Europe, la Wallonie reste une région pauvre, avec un bilan économique, éducatif et social désastreux, quels que soient les indicateurs utilisés. Pour masquer cet échec, la gauche doit se montrer à l’avant-garde de la lutte contre une extrême droite fantasmée, ce qui lui permet, à bon compte, d’affirmer sa supériorité morale. Dans cette perspective, une connivence tacite existe entre les médias belges, tous marqués à gauche, et les partis de gauche. Si le cordon sanitaire venait à tomber, ces derniers seraient les premiers à en subir les conséquences électorales, comme on l’a vu partout ailleurs en Europe.

Le maintien de la censure n’est donc pas seulement une question démocratique, mais un enjeu vital pour ceux qui n’ont aucun intérêt à remettre en cause ce système confortable. Ainsi, de micro-événements sans réelle signification politique sont montés en épingle pour alimenter ce fantasme. En France, le passage d’un obscur militant du RN à LR passerait inaperçu. Mais en Belgique, le ralliement d’un membre de Chez Nous, suivi par une centaine de personnes sur 𝕏, au Mouvement réformateur, a fait la une des médias pendant plusieurs jours, dans une tentative manifeste de déstabiliser Georges-Louis Bouchez. Dans le cadre très contraint de la «démocratie» belge, le jeune leader du MR tente courageusement de briser le monopole de la gauche dans les médias, les associations et le système éducatif. À Bruxelles, Liège, Namur ou Charleroi, en attendant le Prophète, nous sommes toujours en 1936 : No pasaran !

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Ère numérique : voici pourquoi il faut continuer d'écrire à la main

L'abandon du stylo au profit des ordinateurs portables et des tablettes a radicalement transformé notre processus de pensée lors de l'écriture. Selon des recherches récentes menées par l'Université norvégienne des sciences et des technologies, les mouvements précis et contrôlés de l'écriture manuscrite stimulent des schémas cérébraux favorables à l'apprentissage, une stimulation absente lors de l'utilisation d'un clavier. Même si l'ordinateur portable est uniquement employé pour prendre des notes, il nuit à l'apprentissage en favorisant un traitement superficiel de l'information. Trois études ont démontré que les étudiants utilisant un ordinateur portable pour prendre leurs notes de cours obtenaient des résultats inférieurs aux questions conceptuelles comparés à ceux qui écrivaient à la main.

Titre de l'étude : "L'importance de l'écriture cursive par rapport à la dactylographie pour l'apprentissage en classe : une étude EEG à haute densité chez des enfants de 12 ans et des jeunes adultes"

    Contexte : L'écriture manuscrite, en particulier cursive, est souvent comparée à la dactylographie en termes d'efficacité pour l'apprentissage. Avec l'augmentation de l'utilisation des appareils numériques, il devient crucial d'examiner les implications de ces pratiques sur le développement cognitif.
    Méthodologie : L'étude utilise l'électroencéphalogramme (EEG) à haute densité sur 12 jeunes adultes et 12 enfants de 12 ans pour analyser l'activité cérébrale pendant l'écriture cursive, la dactylographie et le dessin de mots.

    Résultats :
     Écriture Cursive : Chez les jeunes adultes, écrire en cursive active des zones pariétales et centrales du cerveau, montrant une synchronisation de l'activité dans la bande de fréquence theta, ce qui suggère un engagement profond dans le processus d'apprentissage.
      Comparaison : Par rapport à la dactylographie, l'écriture cursive implique un traitement plus profond des informations, stimule différentes régions cérébrales et favorise une meilleure rétention et compréhension des informations.
    Conclusion : L'étude suggère que l'écriture cursive pourrait offrir des avantages uniques pour l'apprentissage par rapport à la dactylographie, en activant des processus cérébraux différents et en renforçant les connexions neuronales liées à la mémoire et à la compréhension.
    Implications : Les résultats appuient l'idée que l'écriture manuscrite, et en particulier cursive, devrait être maintenue dans les programmes d'éducation pour des raisons pédagogiques et développementales.

L'article intitulé "The Effect of Cursive Writing Instruction on Handwriting Skills, Reading, and Spelling for Primary Grade Students: A Meta-Analysis" examine l'impact de l'enseignement de l'écriture cursive sur les compétences en écriture manuscrite, en lecture et en orthographe chez les élèves du primaire. Cette méta-analyse compile les résultats de plusieurs études pour déterminer si l'apprentissage de l'écriture cursive offre des avantages significatifs par rapport à d'autres méthodes d'enseignement de l'écriture.

Les conclusions indiquent que l'enseignement de l'écriture cursive peut améliorer la fluidité et la lisibilité de l'écriture manuscrite des élèves. Cependant, les effets sur les compétences en lecture et en orthographe sont moins clairs, avec des résultats variables selon les études. Les auteurs suggèrent que, bien que l'écriture cursive puisse offrir certains avantages en termes de développement moteur et de mémorisation, son impact direct sur la lecture et l'orthographe nécessite davantage de recherches pour être pleinement compris.

L'article souligne l'importance de considérer l'écriture cursive comme une composante potentiellement bénéfique de l'enseignement de l'écriture manuscrite, tout en reconnaissant la nécessité de recherches supplémentaires pour clarifier son influence sur d'autres domaines académiques.

Écrire à la main, taper à la machine ou dessiner - laquelle de ces stratégies est la plus efficace pour un apprentissage optimal en classe ? Alors que les appareils numériques remplacent de plus en plus l'écriture manuelle traditionnelle, il est crucial d'examiner les implications à long terme de cette pratique. L'électroencéphalogramme haute densité (EEG HD) a été utilisé chez 12 jeunes adultes et 12 enfants de 12 ans pour étudier l'activité électrique du cerveau pendant qu'ils écrivaient en cursive à la main, tapaient à la machine à écrire ou dessinaient des mots présentés visuellement et dont le degré de difficulté variait. Des analyses de l'évolution spectrale temporelle (TSE, c'est-à-dire les changements d'amplitude en fonction du temps) ont été effectuées sur les données EEG enregistrées avec un réseau de capteurs à 256 canaux. Chez les jeunes adultes, nous avons constaté que lors de l'écriture manuelle à l'aide d'un stylo numérique sur un écran tactile, les zones cérébrales des régions pariétales et centrales présentaient une activité synchronisée liée à l'événement dans la gamme thêta. La littérature existante suggère qu'une telle activité neuronale oscillatoire dans ces zones cérébrales particulières est importante pour la mémoire et l'encodage de nouvelles informations et, par conséquent, fournit au cerveau des conditions optimales pour l'apprentissage. En dessinant, nous avons trouvé des modèles d'activation similaires dans les zones pariétales, en plus d'une désynchronisation liée à l'événement dans la gamme alpha/bêta, ce qui suggère à la fois des similitudes mais aussi de légères différences dans les modèles d'activation lors du dessin et de l'écriture à la main.

Lors de l'écriture au clavier, nous avons constaté une activité désynchronisée liée à l'événement dans la gamme thêta et, dans une moindre mesure, dans la gamme alpha dans les régions pariétales et centrales du cerveau. Cependant, comme cette activité était désynchronisée et différente de celle observée lors de l'écriture manuelle et du dessin, sa relation avec l'apprentissage n'est pas claire. Chez les enfants de 12 ans, les mêmes schémas d'activation ont été observés, mais dans une moindre mesure. Nous suggérons que les enfants, dès leur plus jeune âge, doivent être exposés à des activités d'écriture et de dessin à l'école pour établir les schémas d'oscillation neuronale qui sont bénéfiques pour l'apprentissage. Nous concluons qu'en raison des avantages de l'intégration sensori-motrice due à la plus grande implication des sens ainsi qu'aux mouvements fins et précisément contrôlés de la main lors de l'écriture manuelle et du dessin, il est vital de maintenir ces deux activités dans un environnement d'apprentissage afin de faciliter et d'optimiser l'apprentissage.

Sources : Juillet 2020 – « L'importance de l'écriture cursive par rapport à la dactylographie pour l'apprentissage en classe : une étude EEG à haute densité sur des enfants de 12 ans et des jeunes adultes. »

mercredi 22 janvier 2025

Télévision publique belge (RTBF) ne diffuse pas en direct le discours de Trump pour le décrypter et filtrer les idées désapprouvées par la RTBF

La RTBF a diffusé en léger différé le discours de Trump pour mettre en place un "cordon sanitaire médiatique", afin d'analyser ses propos qualifiés de misogynes, de racistes et de ne pas banaliser de tels propos.

Une pratique mise en œuvre depuis plusieurs années en Belgique francophone... (afin de museler le discours politique). La RTBF n'invite d'ailleurs jamais le parti de droite nationaliste flamand le Vlaams Belang.

Il ne s'agirait pas de la censure selon la directrice éditoriale adjointe de l'information à la RTBF.

Elle précise enfin, le plus sérieusement du monde, que la RTBF ne serait ni pro ni anti-Trump...

Cette décision fait polémique. Elle a fait réagir de nombreuses personnes, dont Georges-Louis Bouchez, le président du MR (centre-droit francophone), qui dénonce une dérive de la part du service public.

Réaction de Pascal Praud:

« Des milliers de femmes souffrent du syndrome post-IVG en France », alerte Marie Sentis

Avorter, en particulier sous la contrainte, peut laisser d'importantes blessures psychiques, déplore Marie Sentis, qui recueille les témoignages de femmes en détresse depuis des années.

En ce mois de janvier, on célèbre les cinquante ans de la loi Veil en France. La posture actuelle vis-à-vis de l’avortement, en particulier depuis son inscription dans la Constitution, est d’en faire un totem et un tabou. Pourtant Simone Veil elle-même reconnaissait que cet acte était toujours un drame. Et ce drame laisse des séquelles chez des milliers de femmes. Marie Sentis le constate depuis des années, à travers son association d’écoute, IVG, vous hésitez ? Venez en parler !. Omerta sur la souffrance, avortement sous contraintes ou faute de moyens financiers, syndrome post-IVG : on réalise que l’avortement n’est pas vraiment l’acte libérateur vendu par une partie des féministes.



Entretien paru dans Valeurs actuelles.

​Valeurs actuelles.— Pourquoi avoir choisi de consacrer un ouvrage à la question du post-avortement ?

Marie Sentis.— Depuis 2008, nous recevons beaucoup d’appels et de messages de femmes avant ou après une IVG. Elles sont des milliers à nous confier une détresse et un mal-être survenus après un avortement. Or, personne ne parle de ce problème en France, surtout dans les milieux hospitaliers et médicaux. Cette souffrance a un nom : le syndrome post-IVG, qui recouvre beaucoup de symptômes très différents, qui se déclarent plus ou moins rapidement. Chez certaines femmes, la souffrance est immédiate, chez d’autres, elle se révèle au bout de cinq, dix, voire vingt ans. Ce qui est certain, c’est que même lorsque la femme dit ne pas regretter son avortement, sa déclaration est généralement toujours suivie de cette phrase terrible : « Je n’avais pas le choix… » Qui plus est, je remarque qu’aucune femme n’oublie son avortement. Certaines disent d’ailleurs : « J’ai eu deux enfants mais j’en ai perdu/avorté un. »

L’acte est vraiment inscrit dans la mémoire de son corps et de son esprit. J’ai la conviction que ces femmes doivent s’exprimer. Qu’elles puissent dire leur douleur, expliquer les circonstances, les raisons de leur avortement. Car cela constitue, pour elles, un chemin d’apaisement. Pour certaines, cela leur fait aussi du bien de pouvoir se dire que leur témoignage douloureux pourra dissuader une femme qui se pose la question de l’IVG.

—  Quel est ce “syndrome post-avortement” exactement ?

— Tabou en France, ce syndrome regroupe un ensemble de symptômes qui surgissent après un avortement, soit juste après, soit parfois au bout de quelques mois ou même quelques années. Le premier de ces symptômes, le plus fréquent, est des troubles du sommeil : insomnies, réveils la nuit, difficultés à se rendormir… Beaucoup ont recours à une consommation de somnifères et d’anxiolytiques. Une partie des femmes développe aussi des angoisses, parfois sur des choses anodines, qu’elles n’avaient pas auparavant. Dans certains cas plus importants, elles font même des crises de pleurs le matin ou plus encore le soir. Les appels de détresse que nous recevons après un avortement sont passés entre 20 heures et minuit. D’autres n’arrivent plus à aller travailler le matin. Elles ont des blocages qu’elles n’expliquent pas. Une sorte de dégoût de la vie, qu’elles finissent à un moment par relier à leur avortement. Dans certains cas, dont personne ne parle, il y a des tentatives de suicide. Il est très net que ces femmes-là vivent dans un climat de mort.

Dans un autre registre, une bonne partie de ces femmes qui souffrent de leur avortement deviennent agressives et souffrent de voir des femmes enceintes qui leur rappellent leur début de grossesse et leur avortement. Je suis frappée de voir qu’avant l’avortement, ce fœtus est une « chose, un amas de cellules », voire d’autres termes plus dépréciatifs. Et systématiquement, après l’avortement, le fœtus acquiert un statut de personne. Elles ne parlent plus de l’embryon ou du fœtus, mais de leur bébé… Les femmes posent ces deux mêmes questions : « C’était qui ? », « Il aurait été comment ?». Cette souffrance est encore plus grande pour celles ayant déjà des enfants. Parce qu’elles savent ce qu’est un enfant et de le porter. Et elles peuvent souffrir de l’image de la chaise vide : fêter l’anniversaire de l’un des enfants et se dire que sur une des chaises vides autour de la table, il aurait dû y avoir quelqu’un… L’avortement, quelque part, c’est parfois la raison qui a gagné contre l’amour, car il y a plein de raisons qui y poussent. Mais par contre, il reste les émotions, le cœur et le psychisme en peine…

— Comment expliquer que certaines femmes avortent plusieurs fois si une telle douleur est présente ?

—Tout d’abord, très souvent, les situations n’ont pas changé : ces femmes sont blessées dans l’amour que ce soit par rapport au conjoint, à la maman ou à leur famille. Elles recommencent car la situation se renouvelle. Le conjoint ne va pas vouloir assumer et faire pression ou se dérober en désertant, les familles vont faire bloc contre la grossesse. Ensuite, il y a l’engrenage : pour des femmes qui ont avorté trois ou quatre fois, il est très dur de garder le quatrième ou le cinquième. Parce qu’elles repensent à l’avortement et elles se disent, même si la situation est plus stable ou que le conjoint a changé, « il n’y a pas de raison que je garde celui-là plus que ceux que j’ai supprimés ». Elles se sentent mal et disent qu’elles « n’ont pas ce droit ». Une grossesse après un ou plusieurs avortements n’est jamais facile…

— Qu’est-ce qui vous marque le plus dans tous les témoignages que vous recevez ?

— Ce qui est terrible, c’est le nombre de femmes qui actuellement aimeraient garder leur bébé mais n’ont aucun soutien autour d’elles pour le faire. Or, notre service d’écoute est de plus en plus attaqué et dénigré. Une des écoutantes de l’équipe se désolait et me disait : « Marie, c’est terrible, toutes ces femmes qui aimeraient être soutenues pour garder leur bébé, comment vont-elles nous trouver ? » Ce qui me frappe aussi, et qui m’inquiète, c’est que nous avons des appels de femmes qui ont pris le premier comprimé pour l’IVG médicamenteuse, qui rentrent chez elles et qui se disent : « Qu’est-ce que j’ai fait ! » et qui veulent désespérément faire demi-tour.

Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir.

C’est un phénomène en pleine expansion. Car désormais, on peut avorter en une journée et bien trop de sages-femmes et de médecins ne prennent pas le temps de discuter avec les femmes pour comprendre les raisons de leur démarche. Ils leur font juste avaler le comprimé et les renvoient chez elles. Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir. Or, au lieu d’être soutenues, écoutées, je constate que bien souvent, on les enfonce. Nous recevons nombre de témoignages dans lesquelles des femmes nous disent : « Ma sage-femme/mon médecin m’a dit qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’avorter. »

— Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de générer une culpabilité, une douleur chez les femmes ayant avorté ?

— On est souvent attaqué sur ce sujet. Les femmes qui sont décidées à avorter ne nous contactent pas. Par contre, nous sommes contactées par toutes celles qui hésitent, sont en détresse, sous pression et abandonnées. Pourtant, c’est quand nous avons fini par être au top dans les moteurs de recherche pour le mot-clé IVG que nous nous sommes retrouvés malgré nous dans le viseur des féministes et des politiques. À la fin du quinquennat Hollande, une campagne de presse inouïe a provoqué une loi sur le « délit d’entrave numérique à l’IVG ». La ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, m’a dit en face que cette loi sur le délit d’entrave avait été établie surtout contre nous… C’est terrible, car nous sommes là pour écouter ces femmes, accueillir leurs douleurs ou leurs interrogations. On est loin du délit d’entrave ! Elles se culpabilisent elles-mêmes et c’est pour cela qu’elles nous appellent… Nous les aidons comme nous pouvons. On leur propose d’aller lire des témoignages sur notre site, qui sont tous évidemment véridiques.

On nous accuse de mensonges, mais étonnamment, aucun journaliste n’a souhaité pousser une investigation sur ces témoignages ! L’une des grandes satisfactions de notre engagement réside dans les retours que nous recevons après avoir soutenu des femmes en quête d’aide. Il s’agit souvent de femmes qui, bien que tentées par l’IVG ont renoncé et “gardé le bébé”. Leur gratitude, exprimée à travers des messages de remerciement, est précieuse. Elles nous confient leur soulagement de nous avoir trouvé et nous partagent leur joie lors de la naissance de leur enfant. Les voir heureuses et épanouies nous rappelle l’importance de notre action et nous conforte dans l’idée que notre soutien est utile. Dans une partie de notre société, la maternité est parfois perçue comme un obstacle à la liberté et à l’épanouissement personnel. Cette vision contribue à une pression sociétale qui pousse de nombreuses femmes vers l’avortement. Nous, au contraire, proposons une perspective différente, en valorisant le choix de la maternité et en offrant une vision d’espérance.

—  On entend qu’il faut protéger l’avortement, car il reste encore entravé en France ; qu’en pensez-vous ?

— Maintenant, sur Doctolib, on peut programmer un avortement sans aucune difficulté. Les sages-femmes peuvent pratiquer les avortements. On peut désormais avorter très vite, en particulier pour les avortements médicamenteux. Peu de temps est laissé à la réflexion. Donc on est loin de l’entrave… Pour l’avortement entre quatorze et seize semaines, il y a peut-être un peu plus de difficultés, car de moins en moins de médecins ont envie de le pratiquer. Mais d’autres n’hésitent même pas à dépasser les délais légaux…

On se réfère à la loi Veil comme à un totem mais elle est désuète: on l’a dépassée depuis longtemps.

— Avorter, est-ce un choix libre ?

— Beaucoup de femmes qui y ont recours se trouvent dans une situation désespérée. Psychologiquement et/ou matériellement. Elles avortent souvent parce qu’elles sont abandonnées, seules et que personne ne les soutient dans cette aventure d’une future maternité. Ou pire, elles sont contraintes d’avorter par leurs conjoints ou leur famille qui les menacent de les quitter. Certains usent de violence physique ou psychologique pour qu’elles se “débarrassent” de leur grossesse : chantage, coups, menaces… ces femmes sont dans une telle désespérance qu’elles n’osent pas s’éloigner de ces proches maltraitants. On se demande d’ailleurs où sont nos féministes habituelles. Quand ces femmes nous appellent, nous leur conseillons de se réfugier dans des maisons d’accueil. Et nous recevons ensuite des messages : « Comme cela m’a fait du bien, j’ai pu écouter mon cœur ! ». Elles nous disent que nous avons été les seuls à leur dire qu’elles pouvaient “garder le bébé”. Hélas, trop n’ont pas eu cette possibilité de soutien et finissent justement par recourir à l’avortement. Ce sont ces femmes-là qui risquent d’avoir ce syndrome post-avortement. Clairement la liberté n’est pas entière.

—  Cinquante ans après, quel regard portez-vous sur la loi Veil ? Que préconisez-vous ?

— On se réfère à la loi Veil comme à un totem, mais elle est complètement obsolète : on l’a dépassée depuis longtemps.

​Rappelons-nous qu’elle disait que l’avortement était toujours un drame, une exception, que ce n’était pas un droit, etc. Et qu’il fallait tout faire pour le dissuader. On en est loin maintenant. La grossesse n’est désormais acceptée et acceptable que si l’enfant est désiré. Je préconise au moins ce qui se fait en Italie. Dans chaque hôpital a été instaurée une petite cellule d’écoute pour les femmes. Elle doit leur dire qu’il y a des possibilités pour qu’elles puissent garder leur bébé. Il faudrait en France beaucoup de lieux d’écoute et de conseils avec des psychologues formés au syndrome post-IVG.

Après l’IVG, des femmes témoignent,
de Marie Philippe,
aux éditions Artège,
208 pages
ISBN-13: 979-1033603740