vendredi 16 septembre 2016

Remplacer le cours d’ECR par un cours sur le patrimoine québécois

Éric Lanthier dans le Héraut de (la rue) Prince Arthur suggère d'abolir le programme ECR et de le remplacer par un cours sur le patrimoine québécois. 

Nous le trouvons trop pessimiste quand il déclare que « les Québécois ont cessé de se battre contre ce cours qui ne plaît qu’aux adeptes du multiculturalisme ». Le simple fait que de nombreuses personnes continuent de vouloir l'abolir ou l'améliorer (Louis Cornellier du Devoir qui simplifie à outrance la position des parents religieux) montre bien la persistante insatisfaction des Québécois face à ce cours controversé. Les Québécois combattent ce programme non seulement en demandant son abrogation, mais également en ne l'enseignant guère dans les écoles et en continuant de vouloir en exempter leurs enfants de manière isolée (nous avons reçu cette semaine plusieurs demandes d'aide de parents qui voudraient que leur enfant en soit exempté, ils sont convoqués par le directeur de l'école (aux ordres) et se trouvent désarmés devant le Monopole de l'Éducation au Québec).

Le cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR) ne fait pas consensus au sein des idéologues; il est contesté par les identitaires, par les croyants de foi athéiste, par les laïcistes intégristes et par les tenants du droit des parents de choisir un cours correspondant à leurs valeurs et à leurs croyances. Par l’usure des choses, les Québécois ont cessé de se battre contre ce cours qui ne plaît qu’aux adeptes du multiculturalisme.

Pour ma part, je suis un partisan du droit des parents. L’école n’appartient ni à l’État, ni à la société civile, ni aux employés qui y travaillent dans des conditions exécrables mais aux parents. L’école a toujours été l’extension du foyer. Le système scolaire est donc un outil collectif pour compléter le travail des parents et pour s’assurer que leur enfant soit équipé à vivre dans le présent siècle.

Base du nouveau programme

Au lieu d’endoctriner les élèves dans une vision du monde contraire à celle des parents, l’école devrait instruire les jeunes sur nos racines et sur notre patrimoine. Cette approche pourrait les aider à mieux comprendre notre contexte culturel.

La place d’ECR

Le cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR) devrait être enseigné uniquement à la fin du secondaire pour donner strictement aux élèves des connaissances sur le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme, l’islam, l’hindouisme et la spiritualité amérindienne. En ce qui concerne les autres niveaux du primaire et du secondaire, le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) [Note du carnet : il est devenu le Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, MEES, en 2015] pourrait offrir aux élèves un cours sur le patrimoine québécois. Essentiellement, ce cours serait en trois volets : le patrimoine religieux, le patrimoine colonial et le patrimoine culturel. Ainsi, il répondrait aux grandes questions suivantes :
  • Pourquoi les fêtes de Noël, de Pâques et de l’Action de grâce font-elles partie du calendrier québécois?
  • D’où vient la fête de Noël?
  • Quelle est la différence entre la Pâque juive et les Pâques chrétiennes?
  • Pourquoi les chrétiens affirment-ils que Jésus est Dieu fait homme?
  • Pourquoi Jacques Cartier plantait-il des croix en Nouvelle-France?
  • Qui furent les premiers chrétiens en Nouvelle-France?
  • Pourquoi fuyaient-ils la persécution?
  • Comment se fait-il qu’il y ait des clochers dans tous les quartiers et dans tous les villages du Québec?
  • Pourquoi des rues et des municipalités portent-elles des noms de saints?
  • Quelle est la différence entre les protestants et les catholiques?
  • Comment les cabanes à sucre sont-elles apparues?
  • Comment danse-t-on les rigodons et les «sets carrés»?
  • Quels sont les vêtements d’époque québécois?
  • Quelle est l’histoire du hockey sur glace?
  • Depuis quand les Québécois s’adonnent-ils à la chasse et à la pêche récréatives?
  • Quels sont les mets typiquement québécois?
  • Qui sont les auteurs, les acteurs et les scientifiques qui ont marqué le panorama québécois?

Par ailleurs, ce cours permettrait aux enfants issus des communautés culturelles de comprendre la culture et le patrimoine québécois. Esquiver ces grandes questions ne serait qu’un mépris pour notre histoire et pour notre patrimoine. Il est temps qu’un leader politique se lève et rallie les élèves autour d’une compréhension commune des sources de notre réalité contemporaine. À défaut, ne sachant pas d’où on vient, on ne sait pas où l’on va…

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