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vendredi 23 mai 2025

Trump interdit à Harvard d'accueillir des étudiants étrangers

Le gouvernement Trump a retiré la certification qui permet à la prestigieuse université d'obtenir des visas pour ses recrues internationales. La pression financière s'accroît sur Harvard.


Jeudi, l'administration Trump a interdit à la prestigieuse université de recruter des étudiants étrangers dès la rentrée 2025-2026. C'est la dernière et sans doute la plus terrible flèche décochée par l'exécutif pour abattre l'institution quatre fois centenaire, qui se bat pour rester imposer son ordre du jour tout en bénéficiant des subventions gouvernementales.

La secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem a annoncé dans une lettre au président de l'université, Alan Garber, la révocation « à effet immédiat » de la certification qui permet à Harvard de faire venir des étudiants étrangers aux États-Unis, grâce à des visas F ou J.

« Comme je vous l'ai expliqué dans mon courrier d'avril, c'est un privilège de recruter des étudiants étrangers, et c'est aussi un privilège d'employer des étrangers sur le campus », écrit Kristi Noem. La ministre accuse Alan Garber de ne pas s'être conformé aux demandes d'informations du ministère « tout en perpétuant l'insécurité sur un campus qui est hostile aux étudiants juifs, qui promeut les sympathies pro-Hamas et déploie des politiques racistes de « diversité équité et inclusion » ; des accusations que dément l'université.

Privée de 2,6 milliards de subventions

La « perte de ce privilège » ne va pas seulement peser sur l'année prochaine. « Cette dé-certification signifie que les étrangers actuels avec un statut F ou J non-immigrant doivent être transférés à une autre université afin de maintenir leur statut », ajoute Kristi Noem. Un coup dur pour les Harvardiens, à trois semaines de l'obtention de leur diplôme.

Aujourd'hui, près de 7.000 étudiants sont des recrues internationales, soit 25 % de l'effectif. Souvent, ils paient leur scolarité plein tarif, contrairement aux Américains. Cette décision touche donc l'établissement directement au portefeuille.

Donald Trump veut faire plier l'orgueilleuse université en la dépouillant. Il l'a déjà privée en plusieurs étapes de 2,6 milliards de subventions. Comme les autres établissements, Harvard a aussi perdu des financements publics pour la recherche. Donald Trump a également promis de supprimer une exemption fiscale qui lui rapporte 465 millions par an, selon les calculs de Bloomberg.

Et le projet de budget en cours d'examen au Congrès augmente de façon spectaculaire la taxation des investissements nets des fondations universitaires. Harvard dispose d'un magot supérieur à 50 milliards et serait imposé à 21 % au lieu de 1,4 %, soit 850 millions par an, estime Phillip Levine, professeur d'économie au Wellesley College.

Les yeux tournés vers Harvard

La secrétaire à la Sécurité intérieure laisse cependant une dernière « chance » à Alan Garber de récupérer sa certification. Sous 72 heures, l'université doit livrer au gouvernement tous les enregistrements, officiels ou non, sur tous types de supports, et depuis cinq ans, montrant que des étudiants étrangers se sont livrés à des « activités dangereuses ou violentes sur le campus ou à l'extérieur », ont « menacé » des personnes, ou simplement participé à des manifestations. Il doit aussi communiquer au gouvernement tous les dossiers disciplinaires des étrangers depuis 2021.

Jeudi soir, Harvard n'avait pas encore dit si elle comptait s'exécuter, ou contre-attaquer en justice. Mais dans la journée, un [1!] juge de district californien à Oakland [Harvard n'est pas en Californie...] a interdit à l'administration Trump de révoquer sans examen individualisé le statut qui permet aux étudiants étrangers d'étudier et de travailler dans le pays. Ce jugement ne change rien au sort de Harvard, mais protège en théorie ces étudiants contre une détention ou une expulsion hâtive.

Toutes les universités élitistes des États-Unis ont les yeux tournés vers Harvard. Depuis la fin mars, c'est le chef de file la résistance au sein de l'Ivy League, ce bastion du progressisme et de l'intelligentsia que le gouvernement voudrait mettre sous tutelle.

Contrairement à Columbia qui fait des concessions dans l'espoir de récupérer 400 millions de subventions, Harvard a porté plainte contre l'administration après que cette dernière a lancé une revue de ses aides, qui s'élèvent à 9 milliards de dollars. Ce n'est pas gagné pour Harvard, mais Columbia n'a pas recouvré ses financements non plus.

Source : Les Échos

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mardi 2 janvier 2024

M à j : elle démissionne et crie au racisme (Solidarité — Controversée présidente de Harvard maintenue grâce à Obama ?)

La présidente de l'université américaine Harvard, Claudine Gay, a annoncé mardi démissionner, après des accusations de plagiat et une audition tendue au Congrès sur la lutte contre l’antisémitisme dans les campus.

« C’est le cœur lourd, mais avec un profond amour pour Harvard que je vous écris pour vous annoncer que je vais quitter mon poste de présidente », a déclaré Claudine Gay, 53 ans, dans une lettre de démission publiée mardi.

Cette professeure de sciences politiques – devenue en juillet la première présidente noire de l’université Harvard, située près de Boston – était ces dernières semaines sous le feu des critiques. Elle détient ainsi le mandat de présidente le plus court de l'histoire de Harvard.

Elle était visée par des accusations de plagiat liées à ses travaux universitaires et par des critiques liées à ses réponses, lors d’une audition parlementaire sur la lutte contre l’antisémitisme sur les campus. Notons que dans le monde de Harvard (voir ci-dessous), le plagiat de la part d'une présidente d'origine haïtienne devient du « langage dupliqué » pour finit encore plus euphémisé en « faux pas ». Nouveaux exemples de plagiats découverts ces derniers jours.

Depuis l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, suivie de représailles meurtrières de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées.

Mardi 5 décembre, dans une ambiance tendue, Claudine Gay et ses homologues de l’université de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology, Elizabeth Magill et Sally Kornbluth, avaient répondu cinq heures durant aux questions d’élus de la Chambre des représentants.

Lorsque Mme Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non ? », Mme Gay avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter : « Si c’est dirigé contre une personne. »

Leurs réponses, devenues virales, ont provoqué un tollé jusqu’à la Maison-Blanche, dont un porte-parole, Andrew Bates, a jugé « incroyable que cela doive être dit : les appels au génocide sont monstrueux ».

«Il a été compliqué de voir le doute planer quant à mes engagements à faire face à la haine et à respecter la rigueur académique... et effrayant de faire l'objet d'attaques personnelles et de menaces alimentées par du racisme», a expliqué Claudine Gay dans sa lettre de démission. Vieille technique pour détourner l'attention, inverser les rôles et jouer la victime. Mais le "racisme" explique-t-il pourquoi la présidente de l'Université de Pennsylvanie, Liz Magill, blanche elle, a également démissionné après le même genre de déclarations devant Mme Stefanik ? À moins que ce soit alors du sexisme ?

Claudine Gay est une descendante d'immigrants haïtiens aux États-Unis ; ses parents se sont rencontrés à New York alors qu'ils étaient étudiants.


 

Billet du 28 décembre sur la solidarité ethnique et le soutien actif de Barack Obama

Selon le New York Post, l’ancien président Barack Obama a secrètement fait pression sur les responsables de l’université de Harvard pour qu’ils soutiennent la présidente Claudine Gay, alors qu’elle est poussée à démissionner pour avoir cautionné l’antisémitisme sur le campus de son université et pour avoir commis des plagiats dans la rédaction de sa thèse.

Barack Obama (à gauche), Mme Gay (à droite)

M. Obama, 62 ans, diplômé de la faculté de droit de Harvard en 1991, a demandé en privé à l’université de laisser Mme Gay en poste après son témoignage du 5 décembre devant la commission de l’éducation et du travail de la Chambre des représentants, lors duquel elle a déclaré que les appels au génocide des juifs pouvaient être autorisés par le code de conduite de l’université, selon le « contexte ».

« Il semble que l’on ait demandé aux gens de resserrer les rangs pour préserver la stabilité de l’administration dans son ensemble, y compris sa composition », a déclaré une source au Jewish Insider à propos des efforts dissimulés de l’ancien président.

Le rapport ne précise pas si cet effort s’est poursuivi après que les compétences de Mme Gay ont été remises en question en raison de son témoignage sur des dizaines de cas de plagiat présumés.

Une porte-parole d’Obama n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. Harvard a refusé de commenter l’affaire auprès de Jewish Insider.

Le sort de Mme Gay est en partie entre les mains de Penny Pritzker, ancienne secrétaire d’État au commerce de Barack Obama, membre d’une grande famille de Chicago — son frère est le gouverneur de l’Illinois J. B. Pritzker — qui est membre de la Harvard Corporation, la plus haute instance dirigeante de l’université, qui a récemment examiné les publications universitaires de la présidente Gay pour y déceler des preuves de plagiat.

Mme Gay a déclaré au Boston Globe : « Je suis convaincue de l’intégrité de mon travail universitaire. Tout au long de ma carrière, j’ai veillé à ce que mes travaux universitaires respectent les normes académiques les plus strictes ».

Harvard a annoncé que des « exemples de duplication de langage sans attribution appropriée » avaient été trouvés dans la thèse de doctorat de M. Gay en 1997, à la suite d’un examen effectué par un sous-comité de quatre personnes de la Corporation.

Le même jour, la commission de l’éducation de la Chambre des représentants a envoyé une lettre à Mme Pritzker pour demander à l’université de lui remettre des documents internes sur sa gestion du scandale, après avoir lancé une enquête antérieure sur l’antisémitisme à Harvard.

« Si une université est prête à fermer les yeux et à ne pas demander des comptes à ses professeurs pour des comportements scientifiques malhonnêtes, elle dévalorise sa mission et la valeur de son enseignement », a écrit la présidente de la commission, la députée Virginia Foxx (R-NC).

« Les étudiants doivent être évalués équitablement, selon des normes connues, et ont le droit de voir que les professeurs le soient aussi. »

Au cours de l’audition, la députée Elise Stefanik (R-NY) a reproché à Mme Gay, à la présidente du Massachusetts Institute of Technology, Sally Kornbluth, et à la présidente de l’Université de Pennsylvanie, Liz Magill, d’avoir refusé de dénoncer les manifestations antisémites qui se déroulaient sur leurs campus.

Chacun a souligné que les discours antisémites — y compris les appels au génocide des Juifs — n’enfreignaient pas nécessairement les politiques universitaires et dépendaient du contexte.

Magill a démissionné une semaine après l’audition, tandis que Gay et Kornbluth sont restés à leur poste.

Mme Pritzker, diplômée de Harvard en 1981, a été nommée senior fellow de la Corporation en 2022 après avoir fait don de 100 millions de dollars à l’université — et elle a dirigé le comité de recherche qui a nommé Mme Gay comme nouvelle présidente de l’école l’année dernière.

Lors de l’annonce de ce choix en décembre 2022, elle a fait l’éloge de Mme Gay en la qualifiant de « dirigeante remarquable profondément dévouée au maintien et à l’amélioration de l’excellence académique de Harvard ».

À la suite de nouvelles allégations de plagiat à l’encontre de la présidente, de nombreux universitaires ont demandé la démission de Claudine Gay, en plus de ceux qui l’ont demandée après son audition au Congrès, notamment un professeur dont la présidente de Harvard aurait copié les travaux.

« Virez Claudine Gay sans délai », a déclaré Carol Swain, professeur de sciences politiques à l’université Vanderbilt, sur X. « Elle peut être relevée de ses fonctions jusqu’à ce que les conditions [de son renvoi] soient négociées. Engagez le meilleur homme ou la meilleure femme qui puisse ramener l’université à la raison ».

Mme Swain a déclaré que Mme Gay avait repris des parties d’un livre qu’elle avait publié en 1993 et d’un article qu’elle avait écrit en 1997 sans les citer.

John McWhorter, chroniqueur au New York Times et professeur de linguistique à l’université de Columbia, a également demandé à Mme Gay de démissionner. Il estime que les plus de 40 cas d’attribution incorrecte dans ses travaux scientifiques « rendent insoutenable son maintien en fonction ».

Mme Pritzker n’a pas encore réagi publiquement à la controverse, mais les membres du conseil d’administration de la Harvard Corporation ont déclaré, le 12 décembre, qu’ils « réaffirmaient » leur soutien à la direction de Mme Gay.

Toutefois, le gestionnaire de fonds spéculatifs et milliardaire Ken Griffin a déclaré au New York Times que Mme Pritzker, qui est juive, avait convenu en privé que la réaction de Harvard à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre avait été tiède et qu’une déclaration de solidarité avec Israël s’imposait.

Entre-temps, les fidèles partisans de l’école ont suspendu des centaines de millions de dollars de dons en raison de la décision de Mme Gay de soutenir les groupes d’étudiants qui accusent l’État juif des atrocités commises par le Hamas.

Source : New York Post

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lundi 4 août 2025

Ce que Trump apprend à Harvard

À Harvard, vous pouvez étudier la négociation. Comme il s'agit de Harvard, il existe en fait tout un programme universitaire consacré à cet art. Les principes sont simples. Comprenez vos alternatives – que se passe-t-il si vous vous battez plutôt que de faire des compromis – et vos intérêts à long terme. Comme nous sommes dans l'Amérique de Donald Trump, Harvard elle-même fait désormais l'objet d'une étude de cas.

Le gouvernement a cherché à revoir certains cours dispensés à Harvard, M. Trump ayant fait pression pour que l'université embauche moins de « gauchistes idiots » et sanctionne les manifestants pro-palestiniens. Lorsque l'université a refusé, son administration a gelé des subventions fédérales pour la recherche d'une valeur de 3 milliards de dollars et a tenté de l'empêcher d'inscrire des étudiants étrangers.

Harvard a riposté et a poursuivi le gouvernement à deux reprises. Ses nombreux partisans ont bruyamment soutenu cette résistance. Sept professeurs sur dix ayant participé à un sondage réalisé par le Crimson, un journal étudiant, ont déclaré que l'université ne devrait pas accepter un accord. Pourtant, il semble probable que Harvard cédera, à l'instar de l'université Brown et de Columbia ; selon certaines informations, elle devrait payer jusqu'à 500 millions de dollars.

Examinons les options qui s'offrent à Harvard. Le recours en justice a d'abord été couronné de succès : un juge a suspendu l'interdiction d'admettre des étudiants étrangers. Harvard a bénéficié d'une audience favorable dans le cadre de son procès visant à rétablir le financement public. Cependant, l'université sait qu'elle ne peut pas compter sur la Cour suprême, dont la majorité est conservatrice. Parallèlement, les dommages potentiels causés par la campagne de M. Trump semblent à la fois graves et existentiels. La perte des fonds fédéraux transformerait Harvard, qui passerait d'une université de recherche de classe mondiale à une université dépendante des frais de scolarité. Ces fonds représentent 11 % du budget de fonctionnement et la quasi-totalité des fonds discrétionnaires disponibles pour la recherche. Pour s'en passer tout en maintenant le niveau actuel des dépenses, l'université devrait puiser dans sa dotation de 53 milliards de dollars à raison d'environ 2 % par an. Cela est possible pendant un certain temps, mais cela éroderait les revenus futurs et une grande partie de cette dotation est de toute façon soumise à des restrictions imposées par les donateurs.

Harvard a déjà gelé certaines embauches et licencié du personnel de recherche. D'autres difficultés sont à prévoir. Le fisc américain (IRS) envisage de révoquer le statut d'exonération fiscale de Harvard. Elise Stefanik, membre républicaine du Congrès, a suggéré que l'université s'était rendue coupable de fraude boursière lorsqu'elle a émis une obligation en avril et omis dans un premier temps d'informer les investisseurs des exigences du gouvernement. Elle souhaite que la SEC (Securities and Exchange Commission) mène une enquête. Le département de la Sécurité intérieure a demandé des informations sur les étudiants étrangers qui ont participé à des manifestations en faveur de la Palestine.

Les anciens élèves, les professeurs et les étudiants se disent fiers du président de Harvard, Alan Garber, qui résiste au chantage de M. Trump. Pourtant, de plus en plus de professeurs réclament un accord, en particulier dans les domaines de la médecine et des sciences, car ce sont eux qui ont le plus à perdre. Steven Pinker, professeur de psychologie, a plaidé en faveur d'une « sortie qui préserve la dignité » : M. Trump est peut-être « dictatorial », mais « la résistance doit être stratégique, et non suicidaire ».

Un accord similaire à celui de Brown ne serait pas si difficile à accepter. Pour récupérer ses fonds fédéraux, cette université versera 50 millions de dollars à des organisations de développement de la main-d'œuvre. Le modèle le plus probable est celui conclu avec Columbia, qui a versé 200 millions de dollars au gouvernement. La plupart de ses fonds fédéraux, d'une valeur de 1,3 milliard de dollars, ont été rétablis et les enquêtes sur les violations présumées des droits civils ont été closes. Vu de l'extérieur, le prix payé par Columbia semble arbitraire, car aucune explication n'a été donnée sur la manière dont il a été calculé.

Columbia a également accepté de démanteler ses initiatives discriminatoires diversitaires (DEI) et d'embaucher des professeurs spécialisés dans Israël et le judaïsme, entre autres concessions. Un contrôleur externe veillera au respect de ces mesures. Claire Shipman, présidente par intérim de l'université, a déclaré que Columbia n'avait pas accepté de diktats sur ce qu'il fallait enseigner ou sur les personnes à embaucher et à admettre.

C'est peut-être vrai, mais l'accord ressemble fort tout de même à une extorsion. M. Trump a contourné la procédure légale par laquelle le gouvernement peut annuler des fonds. Selon la loi, l'administration doit organiser une audience et soumettre un rapport au Congrès au moins 30 jours avant que la suppression des fonds ne prenne effet. Rien de tout cela n'a été fait. Bien sûr, les accords bilatéraux coercitifs sont le métier de M. Trump : il en a conclu avec des cabinets d'avocats et des partenaires commerciaux.

Harvard a apporté des changements sur le campus qui pourraient être qualifiés de concessions dans le cadre d'un éventuel accord. Certains semblent effectivement destinés à apaiser M. Trump. Depuis janvier, l'université a adopté la définition de l'antisémitisme préconisée par le gouvernement, mis fin à son partenariat avec l'université de Birzeit en Cisjordanie, destitué la direction du Centre d'études sur le Moyen-Orient et suspendu le Comité de solidarité avec la Palestine, un groupe d'étudiants de premier cycle. Les bureaux DEI ont été renommés et leurs sites web ont été nettoyés.

Le manque de diversité idéologique à Harvard ne sera pas résolu par décret. En 2023, un sondage Crimson a révélé que moins de 3 % des professeurs se considéraient comme conservateurs. Aujourd'hui, l'université envisagerait de créer un centre de réflexion conservateur similaire à la Hoover Institution de Stanford. Sur le campus, il semble que trop d'étudiants ne soient pas armés pour faire face à des opinions qui remettent en question les leurs, explique Edward Hall, professeur de philosophie.

Source : The Economist



jeudi 29 mai 2025

Professeure célèbre de Harvard licenciée pour avoir manipulé des données sur la malhonnêteté


Une professeure renommée de l'université Harvard a été dépouillée de son poste permanent et licenciée après qu'une enquête a révélé qu'elle avait falsifié des données dans plusieurs études consacrées à la malhonnêteté.

Francesca Gino, célèbre spécialiste du comportement à la Harvard Business School, a été licenciée après que le conseil d'administration de l'école a déterminé qu'elle avait modifié les observations de quatre études afin que leurs conclusions corroborent ses hypothèses, a rapporté GBH News.

Les administrateurs de Harvard ont informé la faculté de commerce que Mme Gino (ci-contre) avait perdu son emploi lors d'une réunion à huis clos la semaine dernière, a rapporté le média.

Harvard n'a pas donné de détails sur le licenciement de la professeure ni sur la révocation de son poste permanent, invoquant une question personnelle, mais a déclaré à GBH News que l'école n'avait pas révoqué le poste permanent d'un professeur depuis des décennies.

Aucun professeur n'a vu son poste permanent révoqué à Harvard depuis les années 1940, lorsque l'Association américaine des professeurs d'université a officialisé les règles de licenciement, selon The Harvard Crimson.

Cette professeure vedette de l'Ivy League, auteure de plus de 140 articles scientifiques et lauréate de nombreux prix, avait fait l'objet d'une enquête en 2023 lorsqu'un trio de spécialistes du comportement avait publié une série d'articles sur le carnet Data Colada, présentant des preuves accusant quatre de ses articles publiés entre 2012 et 2020, dont elle était co-auteure, de contenir des « données frauduleuses ».

Une enquête préliminaire sur les travaux de Mme Gino fut lancée par Harvard en octobre 2021, à la suite de préoccupations concernant une étude dont elle était co-auteure et qui affirmait que le fait d'exiger des individus qu'ils signent un engagement d'honnêteté au début d'un formulaire, plutôt qu'à la fin, augmentait considérablement le nombre de réponses honnêtes.

Cette étude a été définitivement retirée en 2021 en raison de « preuves » de fabrication de données, qui s'appuyaient sur trois expériences de laboratoire distinctes pour étayer ses conclusions.

Les trois mêmes spécialistes du comportement identifièrent des preuves indiquant que trois autres études figurant dans le même article semblaient s'appuyer sur des données manipulées.

Une enquête approfondie sur ces allégations fut menée en 2022 et 2023, au cours de laquelle Gino et les personnes qui avaient collaboré avec elle sur ces articles furent interrogées, et les professeurs de la Harvard Business School examinèrent et analysèrent également ses données, ses e-mails et les manuscrits de ses articles.

Une société d'expertise judiciaire externe fut également engagée pour analyser les données de ses études.

Interrogée sur les problèmes liés à ses travaux, Gino affirma que ceux-ci pouvaient provenir d'erreurs commises par elle-même ou ses assistants de recherche, ou d'une éventuelle falsification par une personne ayant des « intentions malveillantes », selon le rapport de l'université.

Cependant, les enquêteurs rejetèrent ces deux théories et présentèrent leurs conclusions au doyen de la HBS, Datar, en mars 2023.

L'université de l'Ivy League mit Gino en congé sans solde et entama une procédure de licenciement.

Les enquêteurs par ailleurs suggérèrent que l'université procède à un audit du travail de Gino et demande le retrait de trois de ses articles ; un quatrième article avait déjà été retiré au moment de leur enquête.

Alors que l'enquête était en cours en 2023, Gino a nié les accusations portées contre elle sur son site web.

« Il y a une chose dont je suis certaine : je n'ai pas commis de fraude académique. Je n'ai pas manipulé les données pour obtenir un résultat particulier », avait-elle écrit.

« Je n'ai pas falsifié de données pour renforcer un résultat quelconque. Je n'ai pas commis l'infraction dont je suis accusée. Point final. »

Gino, dont les recherches comportementales sur la tricherie, le mensonge et la malhonnêteté ont fait l'objet d'une large couverture médiatique au cours de la dernière décennie, a intenté un procès de 25 millions de dollars contre Harvard, le doyen de la Harvard Business School, Srikant Datar, et les blogueurs de Data Colada.

Dans ses documents judiciaires, Gino a invoqué une atteinte à sa réputation ainsi qu'une perte de revenus et d'opportunités professionnelles en raison de l'enquête menée par l'université et de sa décision de la mettre en congé administratif à compter de juin 2023, en plus des blogs Data Colada.

« Harvard a rendu son affaire publique. Et bien que mes avocats m'aient déconseillé de m'exprimer, je tiens à dire que je ne me suis jamais livrée à une fraude académique », a déclaré Mme Gino sur son site web en mars 2024.

« Une fois que j'aurai l'occasion de le prouver devant les tribunaux, avec le soutien d'experts qui m'ont été refusés lors de l'enquête menée par Harvard, vous comprendrez pourquoi leur dossier est si faible et qu'il s'agit d'allégations fallacieuses. »

Cependant, un juge fédéral de Boston a rejeté les accusations de diffamation portées par Gino contre Harvard et les blogueurs de Data Colada en septembre dernier, selon The Harvard Crimson.

Le juge a estimé que la professeure était une personnalité publique, ce qui permettait que son travail soit examiné à la lumière du premier amendement.

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Études manipulées autour de la maladie d'Alzheimer

Fraude délibérée aurait plombé deux décennies de recherche sur Alzheimer

Une nouvelle étude nous apprend par ailleurs, la même semaine, qu’il n’y aurait aucun lien entre la dépression et la sérotonine. Cette découverte remet en cause l’efficacité de nombreux antidépresseurs.

Comment la science se trompe.... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples. 

« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ? 

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Le président de l’université de Stanford a été démasqué pour falsification de données. Les preuves sont choquantes et il est déprimant de voir que Marc Tessier-Lavigne, ancien éminent neuroscientifique, n’ait pas été sanctionné comme il se doit pour sa faute professionnelle. (Voir les articles qui ont dévoilé ces scandales 1re partie, 2nde partie). 

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dimanche 29 juin 2025

Harvard et l'université de Toronto collaborent pour permettre aux étudiants étrangers d'étudier à Toronto si interdits d'accès aux États-Unis


Harvard et l'université de Toronto élaborent un plan d'urgence pour permettre aux étudiants étrangers d'étudier s'ils sont interdits d'accès aux États-Unis.

Le programme sera accessible aux étudiants internationaux qui ont déjà effectué une année sur le campus américain de Harvard

L'Université de Harvard et l'Université de Toronto ont révélé un plan d'urgence qui permettrait à certains étudiants internationaux diplômés de Harvard de poursuivre leurs études au Canada si le plan de l'administration Trump visant à imposer des restrictions sur les visas américains et à les empêcher de rentrer aux États-Unis est confirmé par les tribunaux.

Le mois dernier, le ministère américain de la Sécurité intérieure a pris des mesures pour mettre fin à la capacité de Harvard d'inscrire des étudiants internationaux après que l'université ait prétendument omis de fournir les dossiers comportementaux complets des détenteurs de visas d'étudiants que l'agence avait demandés, y compris les images d'activités de protestation impliquant des détenteurs de visas d'étudiants, même si elles ne sont pas criminelles, et les dossiers disciplinaires de tous les détenteurs de visas d'étudiants au cours des cinq dernières années.

Depuis, un juge fédéral a bloqué la tentative du gouvernement de mettre fin au programme de visas de l'université.En raison des difficultés potentielles liées à l'obtention d'un visa américain, les étudiants de la faculté de gouvernement John F. Kennedy de l'université de Harvard qui ne pourraient pas retourner aux États-Unis auront la possibilité de poursuivre leurs études dans le cadre d'un programme d'étudiants invités à la faculté Munk d'affaires mondiales et de politique publique de l'université de Toronto.

Selon les doyens, ce programme combinera des cours dispensés par les professeurs de la Kennedy School (HKS)  et de la Munk School.

Les plans d'urgence ont été publiés pour atténuer l'incertitude des étudiants, mais ils ne seront utilisés que s'il y a une demande suffisante de la part des étudiants qui ne peuvent pas entrer aux États-Unis en raison d'éventuelles restrictions en matière de visa ou d'entrée, ont déclaré les doyens dans un communiqué.

"Grâce à ces plans d'urgence, la HKS sera en mesure de continuer à dispenser un enseignement de politique publique de niveau international à tous ses étudiants, même s'ils ne peuvent pas se rendre sur notre campus cette année", a déclaré Jeremy Weinstein, doyen de la Harvard Kennedy School.

Le programme sera accessible aux étudiants étrangers qui ont déjà passé une année sur le campus américain.

L'administration Trump a décidé de réduire de plusieurs milliards de dollars le financement fédéral de la recherche à Harvard, en partie à cause de sa gestion des allégations d'antisémitisme et de violence sur le campus au milieu des manifestations anti-israéliennes déclenchées par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

M. Weinstein a annoncé des licenciements à l'université Kennedy dans un récent courriel adressé au corps enseignant et au personnel, évoquant de « nouveaux vents contraires sans précédent » qui créent des « défis financiers importants », notamment une « proposition d'augmentation substantielle de l'impôt sur les dotations » et des « réductions massives du financement fédéral de la recherche ».

Au cours des cinq dernières années, plus de 50 % des étudiants de Kennedy sont venus de l'extérieur des États-Unis, a indiqué le service de presse de l'école.

Au total, 739 étudiants originaires de 92 pays sont inscrits à des programmes visant à développer le leadership en matière de politique publique et de gouvernement, selon le site web du Bureau international de Harvard.

vendredi 25 juillet 2025

L'université Columbia versera 200 millions de $ US comme amende pour pratiques discriminatoires

L'université Columbia a conclu un accord avec l'administration Trump, mettant fin à une confrontation à haut risque qui a perturbé le secteur de l'enseignement supérieur américain et déclenché une renégociation controversée des relations entre le monde universitaire et le gouvernement fédéral.

Dans le cadre de cet accord, Columbia versera 200 millions de dollars américains au gouvernement fédéral sur trois ans pour régler les allégations selon lesquelles l'université aurait enfreint les lois anti-discrimination.

Selon Crémieux, le service des admissions de Columbia a été piraté, et nous savons désormais qu'ils continuent à pratiquer la discrimination positive.

L'université a également accepté de régler les enquêtes menées par la Commission américaine pour l'égalité des chances en matière d'emploi (EEOC) pour un montant de 21 millions de dollars américains.

L'accord conclu entre Columbia et le gouvernement fédéral comprend des dispositions visant à garantir la non-discrimination dans les admissions et les embauches : « Columbia maintiendra des politiques d'admission fondées sur le mérite. Columbia ne peut en aucun cas accorder illégalement la préférence à des candidats en fonction de leur race, de leur couleur ou de leur origine nationale dans le cadre des admissions à ses programmes. Aucun système de substitution pour l'admission fondée sur la race ne sera mis en place ou maintenu. Columbia ne peut utiliser les déclarations personnelles, les récits sur la diversité ou toute référence des candidats à leur identité raciale comme moyen d'introduire ou de justifier une discrimination. »

En contrepartie, l'administration Trump rétablira la quasi-totalité des centaines de millions de dollars de subventions de recherche qu'elle avait retirées à Columbia en mars. L'université pourra également bénéficier à l'avenir de financements fédéraux.

L'accord ne comprend pas de décret de consentement, ce que l'administration Trump avait initialement demandé.

Cela aurait donné à un juge fédéral la responsabilité de veiller à ce que Columbia modifie ses pratiques. Au lieu de cela, un « observateur indépendant sélectionné conjointement » évaluera le respect par Columbia des termes de la résolution.

En mars, le gouvernement fédéral a annulé 400 millions de dollars de subventions et de contrats, accusant l'université d'avoir violé les lois sur les droits civils en ignorant ce qu'il considérait comme du harcèlement à l'encontre d'étudiants juifs après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

La bataille entre l'administration Trump et Columbia a été la première d'une série d'attaques contre les universités de recherche d'élite qui dépendent des fonds fédéraux pour fonctionner.

Elle a contribué à la réalisation d'une promesse de campagne faite par le président Donald Trump de freiner les idées progressistes dans les universités d'élite, qu'il qualifiait d'« attaque marxiste contre notre héritage américain et la civilisation occidentale elle-même ».

Le conflit entre la Maison Blanche et l'université Harvard n'est toujours pas résolu.

Lundi, un juge fédéral a entendu les arguments de Harvard, qui affirmait que le gouvernement n'avait aucune raison de réduire de 2,2 milliards de dollars le financement de la recherche.

Les avocats du gouvernement ont insisté sur le fait qu'il avait le pouvoir d'annuler les contrats avec les universités qui ne correspondaient plus aux priorités du gouvernement.

Les mesures prises par l'administration Trump pour remodeler l'enseignement supérieur ont torpillé un modèle économique universitaire vieux d'un demi-siècle, bouleversant la recherche et perturbant la carrière de milliers de scientifiques dont les travaux sont financés par le gouvernement fédéral.

Columbia est devenue la cible de l'administration Trump après que des manifestations pro-palestiniennes en 2024 ont conduit l'université à dispenser ses cours en ligne, tandis qu'un rabbin du campus a déconseillé aux étudiants juifs de retourner sur le campus après les vacances de Pâques, craignant que le climat ne soit pas sûr.

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dimanche 18 avril 2021

« Une espèce menacée » : la raréfaction des professeurs conservateurs à Harvard

Le professeur de sciences politiques Harvey C. Mansfield, classe de 1953, est souvent cité sur le campus comme l’exemple typique du professeur conservateur à Harvard. 
 
Selon Mansfield, ce n’est pas parce que ses opinions possèdent une sorte de « supériorité » par rapport à celles des autres, mais simplement parce qu’un professeur avec ses convictions politiques est « rare » sur le campus de Harvard.

« Chaque fois que vous assistez à un cours, il faut se situer par rapport à ce que dit le professeur », a déclaré Mansfield. « Parce que si le professeur est un libéral, il ne s’en cachera pas. »

« Il y a beaucoup plus de conservateurs parmi les étudiants que parmi les professeurs ou les administrateurs », a-t-il déclaré, ajoutant que ces étudiants viennent le trouver parce qu’il est l’une des rares voix conservatrices à la Faculté des arts et des sciences.

Il n’est pas surprenant que le corps professoral de Harvard penche fortement à gauche du spectre politique. Sur 236 membres de la Faculté des arts et des sciences (FAS) qui ont répondu à un questionnaire sur les tendances politiques dans The Crimson’s 2021 Faculty Survey, seuls sept — 3 % — se disent « plutôt » ou « très conservateurs », comparativement à 183 qui se qualifient de « plutôt » ou « très libéral. »

Les contributions aux partis politiques des membres de la FAS montrent un penchant similaire vers la gauche. Les contributions du corps professoral de la FAS aux démocrates enregistrées auprès de la Commission électorale fédérale sont accessibles au public pour 2017-2020. Elles s’élèvent à 744 143 $, tandis que les dons aux républicains ne se sont élevés qu’à 3010 $, moins que les 5600 $ que les professeurs de la FAS ont versés aux candidats indépendants.

Harvard n’est pas un cas isolé à cet égard, cependant. La représentation conservatrice au sein de la faculté de Yale dépassait à peine celle de Harvard dans une enquête 2017 du Yale Daily News. Sur les 314 répondants, seuls 7 % des professeurs se sont identifiés comme conservateurs.

Le professeur émérite d’informatique Harry R. Lewis, classe de 1968, doyen du Harvard College de 1995 à 2003, a déclaré que la tendance sinistrogyre du milieu universitaire pourrait découler de son objectif de faire progresser des idées nouvelles et parfois radicales, plutôt que de maintenir le statu quo.

« Le plus grand compliment que vous puissiez faire à un professeur est “il a changé la façon dont tout le monde pense dans ce domaine” », a-t-il déclaré. « C’est presque par définition anti-conservateur, car nous accordons une énorme valeur à la création de nouvelles connaissances. » [Note du carnet : Encore faut-il voir si dans les sciences « molles », il s’agit de connaissances brutes, plutôt que de nouvelles opinions ou idéologies.]

Alors que l’Université a fait un effort concerté au cours de la dernière décennie pour promouvoir la diversité de genre et raciale parmi ses professeurs, Harvard n’a fait aucun effort explicite pour renforcer la représentation de tout le spectre idéologique.

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mercredi 31 janvier 2024

La responsable en chef de la diversité à Harvard accusée de plagiat et de manipulation de données

Harvard est de nouveau sous le feu de la critique après le départ de son ancienne présidente, Claudine Gay, accusée de plagiat. Sherri Ann Charleston (ci-dessous), responsable de la diversité et de l’inclusion à l’université de Harvard, semble avoir commis de nombreux plagiats dans ses travaux universitaires, reprenant de larges portions de texte sans guillemets et s’attribuant même le mérite d’une étude réalisée par un autre chercheur — son propre mari — selon une plainte déposée auprès de l’université lundi et une analyse du Washington Free Beacon.


La plainte contient 40 accusations de plagiat qui couvrent l’ensemble des publications de Charleston. Dans sa thèse de 2009, présentée à l’université du Michigan, Mme Charleston cite ou paraphrase près d’une douzaine d’universitaires sans les citer comme il se doit, selon la plainte. Et dans son seul article publié dans une revue évaluée par des pairs — écrit avec son mari, LaVar Charleston, en 2014 — le couple recycle une grande partie d’une étude publiée en 2012 par LaVar Charleston, vice-chancelier adjoint chargé de la diversité et de l’inclusion à l’université du Wisconsin-Madison, en faisant passer l’ancien matériel pour une nouvelle recherche.

Par ce tour de passe-passe, Sherri Ann Charleston s’est effectivement attribuée les travaux de son mari. L’article de 2014, coécrit avec Jerlando Jackson, aujourd’hui doyen de la faculté d’éducation de l’université d’État du Michigan, et publié dans le Journal of Negro Education, reprend les mêmes méthodes, les mêmes résultats et la même description des sujets de l’enquête que l’étude de 2012, qui comportait des entretiens avec des étudiants noirs en informatique et qui a été publiée pour la première fois dans le Journal of Diversity in Higher Education (Journal de la diversité dans l’enseignement supérieur).

Les deux articles font même état de réponses identiques de la part de ces étudiants. Ce chevauchement suggère que les auteurs n’ont pas mené de nouveaux entretiens pour l’étude de 2014, mais qu’ils se sont appuyés sur les entretiens de LaVar Charleston de 2012, ce qui constitue une grave violation de l’éthique de la recherche, selon les experts qui ont examiné les allégations.

« L’article de 2014 semble être entièrement contrefait », a déclaré Peter Wood, directeur de la National Association of Scholars et ancien doyen associé de l’université de Boston, où il a mené plusieurs enquêtes sur l’intégrité académique. « Il s’agit d’une manifeste fraude en matière de recherche ».

Sherri Ann Charleston était responsable de la discrimination positive à l’université du Wisconsin-Madison avant de rejoindre Harvard en août 2020 en tant que première responsable de la diversité dans l’histoire de l’université. À ce titre, Mme Charleston a siégé au comité consultatif du personnel qui a contribué à orienter le processus de recherche du président de l’université, lequel a abouti à la sélection de l’ancienne présidente de Harvard, Claudine Gay, en décembre 2022, selon le Harvard Crimson.

Historienne et avocate de formation, Mme Charleston a donné des cours sur les études de genre à l’université du Wisconsin, selon sa biographie à Harvard, qui la décrit comme « l’une des principales expertes nationales en matière de diversité ». Le site précise que son travail consiste à « traduire la recherche sur la diversité et l’inclusion en actions concrètes pour les étudiants, le personnel, les chercheurs, les boursiers postdoctoraux et les professeurs de couleur ».

Les experts qui ont examiné les allégations contre Charleston ont déclaré qu’elles allaient d’un plagiat mineur à une possible falsification de données et qu’elles justifiaient une enquête. Certains ont également affirmé que Charleston avait commis un péché scientifique plus grave que Gay, l’ancienne présidente de Harvard, qui a démissionné en janvier après avoir été accusée d’avoir repris de longs passages d’autres auteurs sans les attribuer correctement.

Les articles qui omettent quelques citations ou guillemets reçoivent rarement plus qu’une correction, selon les experts. En revanche, lorsque les chercheurs recyclent de grandes parties d’une étude antérieure — en particulier ses données ou ses conclusions — sans les citer, l’article ainsi reproduit est souvent rétracté et peut même enfreindre la loi sur le droit d’auteur.

Cette infraction, connue sous le nom de « publication en double », est typiquement une forme d’auto-plagiat dans laquelle les auteurs republient d’anciens travaux dans le but d’étoffer leur CV. Dans le cas présent, l’article dupliqué ajoute deux nouveaux auteurs, Sherri Ann Charleston et Jerlando Jackson, qui n’ont pas participé à l’original, ce qui leur permet de s’attribuer le mérite de la recherche et de se rendre complices de l’escroquerie.

« Sherri Charleston semble avoir utilisé les recherches de quelqu’un d’autre sans attribution appropriée », a déclaré Steve McGuire, ancien professeur de théorie politique à l’université de Villanova, qui a examiné les articles de 2012 et de 2014.

Un cinquième de l’article de 2014, y compris les deux tiers de sa section « résultats », a été publié dans l’étude de 2012, selon la plainte, et trois réponses d’entretien sont identiques dans les deux articles, ce qui suggère qu’elles proviennent de la même enquête.

Selon Lee Jussim, psychologue social à l’université Rutgers, « il est essentiellement impossible que deux personnes différentes dans deux études différentes produisent la même citation ». Dans le meilleur des cas, les auteurs se sont trompés et ont mélangé des interviews réalisées dans le cadre de deux enquêtes distinctes, qui impliquaient toutes deux 37 participants présentant exactement le même profil démographique. Dans le pire des cas, les auteurs ont commis une falsification de données en faisant passer d’anciennes réponses à l’enquête pour de nouvelles, ce qui constitue une infraction distincte et plus grave.

Le Journal of Negro Education n’a pas répondu à une demande de commentaire. Sherri Ann Charleston, LaVar Charleston et Jerlando Jackson n’ont pas répondu aux demandes de commentaires du FreeBeacon.

La plainte déposée lundi sous le couvert de l’anonymat intervient alors que Harvard est confrontée à des questions concernant l’intégrité de ses partenaires de recherche et l’idéologie de ses bureaucrates de la diversité, dont la plupart dépendent du bureau tentaculaire que Sherri Ann Charleston supervise.

Le Dana-Farber Cancer Institute, l’un des trois hôpitaux universitaires de la Harvard Medical School, a annoncé en janvier qu’il allait rétracter six articles et en corriger des dizaines d’autres après que certains de ses cadres supérieurs ont été accusés de manipulation de données. Cette nouvelle fait suite à un essai viral dans lequel Carole Hooven, biologiste à Harvard, décrit comment elle a été chassée de son poste d’enseignante par le comité de diversité de son département après avoir déclaré lors d’une interview qu’il n’y a que deux sexes.

L’université Harvard fait également l’objet d’une enquête du Congrès sur sa gestion de l’antisémitisme et sur sa réponse aux allégations de plagiat à l’encontre de Gay, que Harvard a d’abord tenté d’étouffer par des coups de sabre juridiques. La moitié des travaux publiés par Mme Gay contenaient des éléments plagiés, allant de simples phrases à des paragraphes entiers, certains des plagiats les plus graves ayant été relevés dans sa thèse. Bien que Mme Gay ait quitté ses fonctions de présidente le 2 janvier, elle reste membre permanent de la faculté et perçoit un salaire annuel de 900 000 dollars.

lundi 18 mars 2024

Épidémiologiste et professeur à Havard licencié pour ses opinions sur les politiques Covid-19

Martin Kulldorff était professeur à la Harvard Medical School jusqu’à récemment. L’épidémiologiste a été professeur à Harvard pendant 20 ans. Il a déclaré qu’il avait été licencié pour avoir été un des coauteurs de la Déclaration de Great Barrington, une coalition de médecins et de scientifiques qui s’opposaient aux fermetures générales pour supprimer le virus, et pour s’être exprimé publiquement contre la réponse du gouvernement à la pandémie.

Pendant la pandémie, il a soutenu que la fermeture des écoles était une politique malavisée, que les confinements étaient inappropriés et draconiens, que les obligations vaccinales étaient injustes, que l’immunité naturelle conférait une protection contre les maladies graves ultérieures, que les enfants n’avaient pas besoin d’être vaccinés et que les enfants de deux ans ne devaient pas porter de masques en tissu à la crèche.

Sur toutes ces positions, Kulldorff s’est heurté au point de vue de l’« ordre établi ».

Il a finalement été licencié pour un délit mineur. Quel aurait été ce crime ?

Martin a refusé de se faire vacciner contre le COVID-19, alors qu’il avait contracté le COVID-19 et qu’il s’en était remis. C’est une décision raisonnable, car personne n’a jamais démontré que la vaccination d’une personne ayant contracté le COVID-19 réduisait davantage le risque de maladie grave ou d’hospitalisation. En outre, cela ne bénéficie pas aux autres, car aucune vaccination Covid ne put en empêcher la transmission. Enfin, la FDA n’a jamais exigé de Pfizer qu’elle réalise un essai sur des personnes atteintes du COVID-19, ce qui constitue une violation de son obligation de fournir des données au peuple américain.

État-il éthique de mettre en œuvre une obligation vaccinale avec un produit non fiable, car il ne peut pas enrayer la transmission de l’infection visée ?

Kulldorf a annoncé son licenciement sur 𝕏 cette semaine, en partageant son vécu dans un article qu’il a écrit pour le City Journal intitulé « Harvard piétine la vérité » et avec ce chapô : « Lorsqu’il s’est agi de débattre des confinements Covid, [la devise de l’université] Veritas n’a pas été le principe qui guidait l’université ».

Quel message ce renvoi envoie-t-il au corps enseignant ? Les universités sont pleines de gens qui ont refusé les vaccins et ont pu continuer à y travailler. Et pourtant Harvard licencie le seul professeur qui s’exprime contre les politiques du gouvernement. Il semble que Harvard applique son règlement de manière sélective.

Ce licenciement envoie le message qu’il est interdit de s’élever contre une politique — même si elle relève de votre compétence — en temps de crise. Bien entendu, les universités sont pleines de règles mesquines et peuvent fermer les yeux si l’on viole l’une ou l’autre de ces règles. Elles les appliqueront de manière sélective et vous licencieront de façon arbitraire. Et au diable la titularisation censée protéger les professeurs. (Techniquement c’est d’abord un hôpital universitaire affilié à Harvard qui a renvoyé M. Kulldorff et ceci aurait automatiquement mis fin à son emploi par l’université Harvard… Une ruse administrative ?)

Critiquer les politiques publiques ou universitaires peut vous voir priver de votre salaire par Harvard. Sauf si vous plagiez, de manière répétée et fréquente et que vous appartenez à une « minorité » — alors vous démissionnerez de votre poste de présidente, mais vous conservez le même salaire de 900 000 $ ! (Voir aussi La responsable en chef de la diversité à Harvard accusée de plagiat et de manipulation de données.)

La Suède comme modèle

mardi 9 janvier 2024

Éric Kaufman : Les allégations de plagiat de la présidente de Harvard révèlent la « corruption de l'Université »

Nico Perrino, vice-président de la Fondation pour les droits individuels et l’expression, et Eric Kaufman, professeur de politique, réagissent à la démission de la présidente de Harvard, Claudine Gay, à la suite d’allégations de plagiat. Extrait vidéo de l’entretien en anglais, puis transcription complète traduite en français. 

Transcription complète

— Si vous regardez son travail, encore une fois, si vous comparez avec les précédents présidents de Harvard, elle a très peu de publications. Certains présidents de Harvard ont publié plus en un an qu’elle pendant toute sa carrière.

Mais plus sérieusement, elle a plus de 40 cas de plagiat, c’est-à-dire qu’elle a pris des paragraphes entiers et les a insérés dans son texte sans en donner l’origine. Ce sont des choses pour lesquelles les étudiants seraient recalés.

Elle le fait en tant que présidente d’une institution, mais je pense que cela soulève un problème plus profond, celui de la corruption dans l’enseignement supérieur, non seulement aux États-Unis, mais dans tout l’Occident.

L’accent est mis non plus sur ce que j’appellerais le libéralisme culturel, à savoir l’égalité de traitement, la liberté d’expression, la vérité objective et la méthode scientifique, mais sur le socialisme culturel, c’est-à-dire l’égalité des résultats pour les groupes minoritaires par rapport aux groupes majoritaires, ainsi que la protection contre les préjudices, la protection contre les préjudices émotionnels, contre les discours que vous n’appréciez pas.

L’inclusion signifie que vous allez abroger la liberté d’expression et la recherche de la vérité afin d’atteindre ces objectifs d’égalité, et c’est un peu ce que fait Claudine Gay.

Son embauche et sa promotion en tant que présidente sur la base de la couleur de sa peau, de son sexe et d’un faible nombre de publications illustrent ce problème.

—  La devise d’Harvard est, je crois, Veritas, la vérité. Vous pensez donc qu’elle s’est éloignée de la vérité ?

—  Je veux dire que si vous affirmez, comme Carole Hooven qui vient d’être mentionnée, que l’on croit que le sexe biologique et le genre sont liés et qu’une femme est biologiquement comme ceci et pas comme cela, alors vous êtes forcé de quitter l’université et de vous retirer de la vie publique.

Vous avez donc énoncé une vérité, et les gens peuvent maintenant la contester. C’est la liberté d’expression, c’est la liberté intellectuelle de l’enseignant. Mais sous le nouveau régime où, vous le savez, l’égalité des résultats et la protection contre les préjudices émotionnels passent avant tout, la vérité et la liberté des universitaires viennent en second. La première l’emporte sur l’autre et elle disparaît donc.

Ce que je veux dire, c’est que toute la mission de recherche de la vérité, la Veritas, a été corrompue en faveur de ce que j’appelle le socialisme culturel, que d’autres appellent la justice sociale, ou la diversité, l’équité et l’inclusion.

La diversité et l’équité signifient l’égalité des résultats, l’inclusion signifie que nous allons vous protéger des discours que vous n’aimez pas et c’est vraiment l’éthique de la nouvelle université.

Claudine Gay a donc promu, poussé ces idées.

Elle voulait décoloniser les programmes, renommer les choses, surveiller les programmes, embaucher et promouvoir des personnes sur la base de la couleur de la peau et du sexe.
C’est ce qu’elle a mis en avant. Et c’est en fin de compte ce qui a conduit à certaines de ces violations des codes de la parole.

Par exemple, licencier des personnes parce qu’elles disent des choses qui vont à l’encontre de l’orthodoxie de la DEI.

— Et que dire de la catastrophe de l’audition au Congrès ? Je me suis remémoré l’argument selon lequel il s’agirait d’une question de contexte pour savoir si le fait d’appeler au génocide des Juifs serait contraire au code de Harvard. Je suppose que ce ne serait pas une question de contexte si vous appeliez au génocide des Asiatiques, des Blancs, des Noirs ou de presque tous les autres peuples auxquels on peut penser. Avez-vous un avis sur la question ?

— Je pense que l’appel au génocide de Blancs n’aurait aucune répercussion. Mais vous savez, si vous appelez au génocide des Noirs, vous êtes exclu.

Si Harvard avait été comme l’Université de Chicago et avait été politiquement neutre, avait défendu la liberté d’expression, la lettre de la loi, alors les gens pourraient dire qu’ils sont cohérents, mais quand Harvard est au bas des 254 institutions en matière de liberté intellectuelles des enseignants et qu’elle essaie de se défendre en disant « oh non, nous croyons en la liberté d’expression et c’est pourquoi nous ne pensons pas qu’appeler au génocide des juifs soit une offense. »

C’est l’hypocrisie qui pose problème, pas le principe, car beaucoup de gens pourraient dire « bon, vous appliquez le premier amendement, c’est conforme à la loi, d’accord ».

Mais bien sûr, cette norme n’a pas été appliquée à tout un tas d’autres personnes lorsqu’il s’agissait des totems sacrés préférés de la gauche progressiste en matière de race, de genre et de sexualité.

— Des centaines d’universitaires se sont prononcés en faveur de Claudine Gay. Cela signifie-t-il que changer de président ne changera rien ?

— Je pense que changer de président ne changera rien. Je suis désolé de le dire, mais cette culture est trop profondément enracinée : l’administration est trop profondément saturée par cette nouvelle idéologie DEI/socialiste culturelle.

— Préciser ce qu’est la DEI, tout le monde ne sait pas ce qu’est al DEI.

— Diversité, équité et inclusion. Il s’agit de l’égalité des résultats entre les groupes minoritaires et les groupes majoritaires et l’inclusion signifie qu’on vous protégera contre tout préjudice lié à l’expression qui pourrait vous offenser parce que vous pourriez vous sentir « en danger » (entre guillemets). Cela signifie simplement que nous allons mettre fin à la liberté d’expression des gens, comme Carole Hooven qui dit « Je crois au sexe biologique » et c’est le genre de situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, et je crains que malgré le départ de Claudine Gay, je ne pense pas que nous irons vers une situation bien meilleure.

jeudi 21 décembre 2023

L'université Harvard, un asile psychiatrique à ciel ouvert ? (satire) [m à j]

Mise à jour aux accusations de plagiat dans la thèse de doctorat de la présidente diversitaire de Harvard.
 
Pour l'université Havard, relayée par le New York Times, il ne s'agit pas de nombreux cas de plagiats, mais de « langage duplicatif ».





Il s’agit d’une fable satirique imaginée par Samuel Fitoussi. À partir de faits souvent réels.

Marc a 17 ans, c’est un adolescent heureux, équilibré et intelligent, que tout destine à une vie réussie. Malheureusement, tout va basculer : il sera admis à Harvard.


Tout commence lorsqu’il découvre, surpris, qu’il doit soumettre au jury d’admission non seulement une lettre de motivation, mais aussi un texte prouvant son « engagement en faveur de la diversité ».
Il consulte les bonnes pratiques : il doit prouver qu’il rendra le campus « plus inclusif et équitable », qu’il connaît « les obstacles et l’oppression auxquels sont confrontées les identités marginalisées » et qu’il maîtrise les notions de « préjugés implicites, privilège, colonialisme, racisme systémique et hétéropatriarcat (1) ». En rédigeant sa lettre (avec un peu d’aide de CHATGPT), il commence à s’éveiller : le monde n’est pas tel qu’il le pensait ; sous des interactions sociales en apparence anodines se cachent souvent des rapports de domination. Il apprend ensuite qu’il peut choisir de ne pas révéler au jury le résultat qu’il obtiendra au SAT (équivalent du bac). En effet, puisqu’en moyenne, les Blancs, les Asiatiques et les Noirs n’obtiennent pas les mêmes scores, Harvard a jugé qu’il s’agissait d’un examen raciste. [Jusqu’à au moins 2026] Chouette : Marc n’avait jamais aimé travailler. Il décroche scolairement.

Il ne lui reste plus qu’à répondre à un questionnaire administratif.

Un ami lui a filé un tuyau : pour maximiser ses chances d’admission, se faire passer pour une femme noire lesbienne.

Il entre à Harvard.

Sur le campus, il vit en septembre quelques-unes des meilleures semaines de sa vie. Il fait de l’aviron tous les matins, noue une relation amoureuse avec une fille sublime et lance une entreprise qui décolle. Mais, au début du mois d’octobre, il mégenre une élève (il l’appelle « elle », alors qu’elle se sent « iel »). Il est convoqué par Mme Stokes, membre de l’administration, coordinatrice « diversité et inclusion (2) », qui l’interroge : sa passion pour l’aviron, symptôme de masculinité toxique, ne serait-elle pas le signe d’une dysphorie de genre ? Marc est perplexe. Et s’il était, au fond, une femme ? Il s’interroge : il n’apprécie pas la Formule 1, n’aime pas particulièrement s’occuper du barbecue (il a même un peu peur des flammes), préfère le rosé au vin rouge. La semaine suivante, il entame un traitement hormonal pour changer de sexe. Marc devient Marcia. Marcia remplace l’aviron par des séances de discussion sur la charge mentale, l’entrepreneuriat par des rendez-vous quotidiens chez le psychologue du campus, et sa copine par une relation polyamoureuse avec un trouple de non-binaires en non-mixité transgenre.

En cours de littérature, Marcia découvre que les romans qu’on l’obligeait à lire sont écrits par des auteurs problématiques (à partir de l’an 1614, Shakespeare était un mâle blanc de plus de 50 ans) et véhiculent des stéréotypes datés : tant mieux, c’étaient en général de gros livres, écrits tout petits, assez prise de tête. Marcia se lie d’amitié avec Jennifer, une étudiante noire avec qui elle fait les quatre cents coups (exiger, au nom du principe de précaution, la mise en quarantaine de tous les mâles blancs du campus ; distribuer des serviettes hygiéniques usagées pour alerter sur la précarité menstruelle, etc.). Mais, un jour, lors d’un atelier sur les « préjugés inconscients », Marcia découvre que sans en avoir conscience, elle opprime sa camarade. Dans les semaines qui suivent, elle s’efforce de communiquer avec Jennifer sans la micro-agresser. Elle évite le vocabulaire qui pourrait évoquer la colonisation, n’emploie pas l’impératif, se mure souvent dans le silence au cas où son amie racisée voudrait profiter d’un moment sans blanchité. Un jour, Marcia a mal à la tête : elle se retient de demander un Doliprane à son amie pour ne pas faire étalage de sa fragilité blanche. Pendant les heures de cours, elle lui fait des petits cadeaux en guise de « réparations » pour l’esclavage (elle lui glisse un peu d’argent dans sa trousse, l’autorise à copier lors des contrôles, propose de la porter sur son dos dans les escaliers). Étonnamment, Jennifer coupe court à leur amitié.

Pendant les vacances scolaires, Marcia entreprend de décoloniser l’appartement familial en supprimant les papiers peints trop clairs et en retirant la clôture autour du jardin (la propriété privée est au cœur du système d’exploitation raciste occidental).

Une nuit, des cambrioleurs entrent par la fenêtre. Marcia se précipite dans la chambre de son père pour l’empêcher d’appeler la police : elle craint que les cambrioleurs soient stigmatisés et incarcérés, alors que la prison, elle l’a appris en cours, n’est jamais la solution. Elle finit par couper les ponts avec son père, mais les rétablit de temps en temps pour lui réclamer de l’argent.

De retour sur le campus, elle se spécialise en sociologie des dominations et apprend que les groupes identitaires les mieux intégrés économiquement et les moins délinquants doivent leur réussite à un privilège indu. Elle devient donc antisémite. Plus tard, elle apprend que les valeurs sont relatives (sauf les siennes) et que l’occident, raciste, juge les autres cultures avec un regard ethnocentré et islamophobe : elle développe donc un regard critique sur la doxa médiatique qui diabolise le Hamas et l’état islamique. Elle hésite à émigrer à Gaza pour combattre l’entité sioniste, mais son psy lui enjoint la prudence : les Gazaouis ne sont pas formés à l’utilisation des bons pronoms personnels et pourraient la heurter émotionnellement.

Après ses études, Marcia devient directrice des ressources humaines. Elle œuvre en faveur de la diversité et l’inclusion, et fait couler une vingtaine d’entreprises.

Source : Le Figaro
 
(1) https://bokcenter.harvard.edu/ diversity-statements 
(2) https://edib.harvard.edu/about
 
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La présidente de l’Université Harvard, Claudine Gay, nommée pour des raisons diversitaires, est dans l’eau chaude : non seulement elle a mis en place des politiques liberticides, mais elle aurait aussi plagié de grandes parties de sa thèse de doctorat.



Gay a publié sa thèse, « Taking Charge: Black Electoral Success and the Redefinition of American Policies », en 1997, dans le cadre de son doctorat en sciences politiques à Harvard. L’article traite de la représentation politique des Blancs et des Noirs et des attitudes raciales. Selon la politique de l’université en matière de plagiat, l’article contient au moins trois types d’utilisation et de citations problématiques.


dimanche 17 juin 2018

Harvard accusée de discrimination contre les Américains d’origine asiatique

Selon des documents rendus publics dans le cadre d’une plainte, Harvard aurait régulièrement attribué des notes plus basses sur les traits de personnalité aux candidats d’origine asiatique. La prestigieuse université aurait été au courant d’un « biais » dans sa sélection, sans y remédier. Des accusations qu’elle rejette.

« Les candidats asiatiques-américains [Américains d’origine asiatique] à l’université de Harvard avaient des résultats scolaires parmi les meilleurs, des intérêts extrascolaires variés, et ils impressionnaient les anciens étudiants dans les entretiens, mais ils étaient constamment mal notés sur un critère clé : leur personnalité », résume The Boston Globe. C’est ce qui ressort de documents présentés à la justice le 15 juin dans le cadre d’une action intentée contre la très prestigieuse université.

S’appuyant sur l’examen des données de milliers de candidatures, l’association Students For Fair Admissions, qui accuse l’université de discrimination à l’encontre des étudiants d’origine asiatique, soutient que Harvard leur a systématiquement attribué de moins bonnes notes sur une série de critères : la « personnalité positive », la capacité à susciter la sympathie, le courage, la gentillesse ou encore le fait d’être « largement respecté », énumère The New York Times.

Selon les mêmes documents, une enquête interne conduite par l’université en 2013 aurait conclu à l’existence d’un biais à l’encontre des candidats d’origine asiatique. Mais l’université n’aurait jamais rendu publiques ces conclusions ni pris de mesures en conséquence.

La Cour suprême pourrait trancher

Comme le rappelle The Boston Globe, cette affaire est emblématique et met en cause la politique de discrimination positive appliquée par les universités américaines depuis les années 1960. Elle pourrait « au bout du compte être tranchée par la Cour suprême dans plusieurs années » et risque de « changer la façon dont les universités prennent en compte l’appartenance raciale pour décider quels candidats sont admis ».

D’après les plaignants, Harvard applique de facto une forme de quotas, réduisant le nombre d’étudiants d’origine asiatique au bénéfice d’étudiants blancs, noirs ou hispaniques moins qualifiés. D’après l’enquête interne de 2013, si seuls les résultats scolaires avaient été pris en considération, les Asiatiques-Américains auraient dû représenter 43 % des étudiants admis. Or ils n’étaient à l’époque que 19 % du total.

L’université se défend vigoureusement de toute discrimination, note The Boston Globe. Elle souligne que le taux d’admission pour les Asiatiques-Américains a augmenté de 29 % dans la dernière décennie. Elle accuse en outre Students for Fair Admissions d’avoir sélectionné les données qui l’arrangeaient. De son propre examen des données, l’université conclut que le fait d’être d’origine asiatique n’a pas d’effet tangible sur l’admission. Harvard pointe aussi du doigt l’implication de l’association et de son président, Edward Blum, dans plusieurs actions en justice contre la discrimination positive ces dernières années.

Une minorité ambivalente

Comme l’observe The New York Times, la plainte contre Harvard reflète « une ambivalence dans la minorité des Asiatiques-Américains, pas uniquement vis-à-vis de la discrimination positive, mais au sujet de leur place dans l’ordre racial américain ».

Certains Américains d’origine asiatique — notamment chinoise — ont été parmi les opposants les plus bruyants aux politiques de discrimination positive, dont ils ont le sentiment d’être victimes. Mais les enquêtes nationales montrent qu’une majorité d’Asiatiques-Américains est favorable à la discrimination positive, et que beaucoup sont solidaires des autres minorités.