samedi 4 octobre 2008

Les parents devraient avoir le droit de choisir le programme de religion

Les écoles confessionnelles devraient pouvoir présenter un autre programme

Extraits traduits d’une communication de Martin P. Murphy.
« Le pluralisme en éducation, une fois bien compris, nous impose d’être attentifs à toutes les personnes et tous les groupes et non pas de réduire les différences religieuses et culturelles afin de n’offrir à tous qu’un seul système pédagogique. »
Feu cardinal Paul Grégoire, archevêque de Montréal, 1980


Quand les commissions scolaires linguistiques ont été créées en 1998, le gouvernement du Québec avait promis qu’il respecterait la liberté d'instruction religieuse et les droits parentaux. À l’époque, l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne stipulait que les parents « ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions ». En 2005, cet article a été modifié sans aucune consultation publique. La nouvelle version déclare simplement que les parents ont « le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci. »

La différence entre ces deux versions est que, alors que le gouvernement provincial dit du bout des lèvres qu’il continue de défendre le choix en matière d’instruction religieuse, il ne le garantit plus dans les « établissements d'enseignement publics ».

C’est loin d’être uniquement un problème catholique. Il s’agit d’une question de liberté de religion qui est intimement liée au droit des parents d’éduquer leurs enfants conformément à leur foi. En tant que Conseil catholique d'expression anglaise, nous déclarons que le rôle de l’État ne consiste pas à remplacer les parents dans ce contexte. Ce qui s’enseigne en classe, plus particulièrement ce qui a trait à la foi et aux valeurs, devrait former un tout cohérent et ne pas rentrer en conflict avec l’éducation de l’enfant à la maison.

Ceci m’amène au nouveau programme d’éthique et de culture religieuse qui a été lancé cette année dans les écoles québécoises. Le Conseil catholique d'expression anglaise salue les efforts du ministère dans sa prise en compte de la diversité religieuse. Toutefois, nous soutenons que le programme ECR doit respecter les droits parentaux et les convictions des parents quant à l’éducation morale et religieuse. Nous contestons aussi le fait d’être passé d’un régime de choix en matière d’instruction religieuse à un cours obligatoire. Pire, on découvre qu’il n’y a non seulement aucun choix de cours, mais qu’on ne peut même pas demander d’en être exempté.

Récemment, le collège Loyola, une école catholique privée pour garçons, a demandé d’être exempté au nom de 85 % de ses élèves et parents parce que le cours est incompatible avec la nature confessionnelle du collège.

Conformément à la Loi sur l’enseignement privé et aux règles habituelles, Loyola a envoyé à la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, une proposition de programme qui satisferait les exigences du programme ECR tout en respectant le caractère catholique de Loyola. Le ministre a refusé cette demande d’exemption et, à notre connaissance, n’a pas répondu à la correspondance de l’école qui a suivi ce refus. L’affaire fait maintenant l’objet d’une poursuite en justice. Le Conseil catholique d'expression anglaise soutient résolument le collège Loyola en cette matière.

Le Conseil catholique d'expression anglaise recommande que le programme d’ECR soit enseigné d’une façon qui respecte les droits parentaux et le choix en matière d’instruction morale et religieuse.

En outre, les écoles confessionnelles devraient avoir le droit, conformément à la Loi sur l’instruction privée, de respecter les exigences du programme d’ECR en présentant un cours équivalent qui respecte leur caractère confessionnel. Il s’agirait de pas dans la bonne direction dans une société libre et démocratique.

Martin P. Murphy est le directeur général du Conseil catholique d'expression anglaise. Il a écrit ce texte au nom du conseil d’administration.