Célébrons ici un des plus célèbres anciens élèves du très réputé collège (anciennement jésuite) Jean-de-Brébeuf à Montréal.
Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
dimanche 22 septembre 2019
Justin Trudeau dans le texte (cuvée 2019)
Célébrons ici un des plus célèbres anciens élèves du très réputé collège (anciennement jésuite) Jean-de-Brébeuf à Montréal.
Greta La Science Thunberg devant le Congrès : « Même avec 1° C, un nombre inacceptable de vies perdues »
Greta Thunberg (16 ans) témoigne devant le Congrès américain sur l’« urgence climatique ».
La température de la Terre s’est réchauffée depuis un siècle d’environ un (1) degré Celsius. Ce modeste réchauffement avéré a suscité cette affirmation étonnante de la part de Greta Thunberg :
Même avec un degré de réchauffement, nous constatons une perte inacceptable de vies et de moyens de subsistance.
Cette affirmation nous paraît fausse et sans aucun rapport avec la réalité.
En effet, ce léger réchauffement s’est en fait accompagné d’un effondrement des morts causées par des événements météorologiques. Les données du graphique sont bien connues et proviennent de la base de données sur les catastrophes internationales. Bjorn Lomborg a mis en graphique ces données.
Même en prenant les chiffres absolus illustrés ci-dessous (alors que la population mondiale a quadruplé de 1920 à 2018 !), le nombre de morts causés par des catastrophes météorologiques (ou climatiques) est en net déclin.
Greta « La Science » ne semble pas savoir de quoi elle parle. Mais est-ce vraiment étonnant ?
Voir aussi
« On a basculé dans l'antiscience »
« Suivre Greta Thunberg aggraverait le réchauffement climatique » par le cofondateur de Doctissimo Laurent Alexandre
1989 — prédictions sur le réchauffement climatique pour 1999 (ONU, JT d'Antenne 2)
Hystérie climatique : « la science est davantage en danger que la planète » selon Richard Lindzen du MIT
J-P. Le Goff : « L’écologie participe des nouvelles formes de spiritualités diffuses »
Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique
De plus en plus d'inondations à cause des « changements climatiques », vraiment ?
Écologie — Les hommes ont-ils vraiment fait disparaître 60 % des animaux depuis 1970 ?
Climat et élèves en grève : « On ne veut pas mourir dans 10 ans » (m-à-j)
Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète... Est-ce grave ?
Les « changements climatiques », une des causes de la guerre en Syrie... Vraiment ?
Climat — contrairement aux prévisions, aucune accélération à la hausse du niveau de la mer
« Des coraux plus résistants à la chaleur » ou des études précédentes peu fiables et alarmistes ?
Écologie — Augmentation de la biomasse et des surfaces boisées à l'échelle planétaire
« Urgence climatique » — Le point de rupture à nouveau reporté ? (Pas grave, les gens oublient)
Étatisation des garderies : le ministre va serrer la vis et pousse le personnel vers le secteur subventionné
D’ici « quelques semaines », Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, dévoilera en détail la solution qu’il aura retenue pour serrer la vis à ces garderies en milieu familial non régies. Un changement à la loi ou des contraintes administratives sont envisagés.
« On a un fichu problème de qualité et de sécurité » dans ces services de garde, croit M. Lacombe. Il réagissait aux informations que La Presse a révélées mardi, comme quoi le nombre de plaintes contre les garderies privées en milieu familial a explosé. En 2018-2019, un millier de plaintes ont été retenues par le ministère de la Famille en lien avec ce type de garderies, soit presque trois fois plus qu’un an auparavant.
Des exemples ? Une gardienne qui quitte son domicile et laisse les enfants entre les mains d’un mineur ; une autre qui a une conduite inacceptable avec les bambins ; des personnes qui consomment de la drogue à l’étage supérieur de la garderie en présence des enfants, témoigne M. Lacombe. Parmi le millier de plaintes, il y a celle de Jennifer Boisvert, dont le fils a fréquenté pendant deux semaines, en septembre 2018, la garderie Marie Chocolat à Sherbrooke.
Le ministre Lacombe déplore que ces garderies privées en milieu familial passent totalement sous le radar du ministère de la Famille. « On n’a pas de moyens d’aller vérifier de façon proactive si les enfants sont en sécurité. »
Travaillant sur ce dossier depuis plusieurs mois, le ministre promet des changements concrets. « Ce sera musclé. »
M. Lacombe explique que son ministère a 10 000 places subventionnées en milieu familial à offrir, qui ne trouvent pas preneur étant donné la rareté des éducatrices qui veulent les obtenir. « J’invite les éducatrices qui sont dans le milieu non régi, qui n’ont pas de permis, à joindre le réseau régi. On a des places subventionnées et on a un cadre plus sécuritaire », lance-t-il.
Abolir le modèle ?
Le ministre envisage même d’abolir pour de bon le modèle des garderies en milieu familial non régies.
« Le choix que je fais, c’est de miser sur la sécurité et de m’assurer comme ministre que tous les enfants sont en sécurité. On n’oblige aucun service de garde à fermer. On leur demande seulement d’avoir un permis. Je pense qu’on est capables. »
La députée du Parti québécois Véronique Hivon trouve pour sa part que le gouvernement réagit très tard, alors que le ministre est au courant des plaintes depuis des mois. « C’est une situation qui est très, très grave. »
Mme Hivon déplore que le gouvernement de la Coalition avenir Québec se soit entêté l’an dernier à ne pas encadrer davantage ces garderies en milieu familial non régies, lors de l’étude du projet de loi 143.
« Ils ont refusé tout encadrement. Aujourd’hui, on voit les résultats. Ils partagent une part de cette responsabilité-là, des mauvais services. »
À l’heure actuelle, les propriétaires de ces garderies privées en milieu familial peuvent accueillir un maximum de six enfants et doivent répondre à trois exigences : avoir une assurance responsabilité civile, suivre un cours de réanimation cardiorespiratoire et se plier à une vérification de leurs antécédents judiciaires.
Source
« On a un fichu problème de qualité et de sécurité » dans ces services de garde, croit M. Lacombe. Il réagissait aux informations que La Presse a révélées mardi, comme quoi le nombre de plaintes contre les garderies privées en milieu familial a explosé. En 2018-2019, un millier de plaintes ont été retenues par le ministère de la Famille en lien avec ce type de garderies, soit presque trois fois plus qu’un an auparavant.
Des exemples ? Une gardienne qui quitte son domicile et laisse les enfants entre les mains d’un mineur ; une autre qui a une conduite inacceptable avec les bambins ; des personnes qui consomment de la drogue à l’étage supérieur de la garderie en présence des enfants, témoigne M. Lacombe. Parmi le millier de plaintes, il y a celle de Jennifer Boisvert, dont le fils a fréquenté pendant deux semaines, en septembre 2018, la garderie Marie Chocolat à Sherbrooke.
Le ministre Lacombe déplore que ces garderies privées en milieu familial passent totalement sous le radar du ministère de la Famille. « On n’a pas de moyens d’aller vérifier de façon proactive si les enfants sont en sécurité. »
Travaillant sur ce dossier depuis plusieurs mois, le ministre promet des changements concrets. « Ce sera musclé. »
M. Lacombe explique que son ministère a 10 000 places subventionnées en milieu familial à offrir, qui ne trouvent pas preneur étant donné la rareté des éducatrices qui veulent les obtenir. « J’invite les éducatrices qui sont dans le milieu non régi, qui n’ont pas de permis, à joindre le réseau régi. On a des places subventionnées et on a un cadre plus sécuritaire », lance-t-il.
Abolir le modèle ?
Le ministre envisage même d’abolir pour de bon le modèle des garderies en milieu familial non régies.
« Le choix que je fais, c’est de miser sur la sécurité et de m’assurer comme ministre que tous les enfants sont en sécurité. On n’oblige aucun service de garde à fermer. On leur demande seulement d’avoir un permis. Je pense qu’on est capables. »
La députée du Parti québécois Véronique Hivon trouve pour sa part que le gouvernement réagit très tard, alors que le ministre est au courant des plaintes depuis des mois. « C’est une situation qui est très, très grave. »
Mme Hivon déplore que le gouvernement de la Coalition avenir Québec se soit entêté l’an dernier à ne pas encadrer davantage ces garderies en milieu familial non régies, lors de l’étude du projet de loi 143.
« Ils ont refusé tout encadrement. Aujourd’hui, on voit les résultats. Ils partagent une part de cette responsabilité-là, des mauvais services. »
À l’heure actuelle, les propriétaires de ces garderies privées en milieu familial peuvent accueillir un maximum de six enfants et doivent répondre à trois exigences : avoir une assurance responsabilité civile, suivre un cours de réanimation cardiorespiratoire et se plier à une vérification de leurs antécédents judiciaires.
Source
Grand rassemblement chrétien du 28 septembre
Pourquoi y assister
Date et heure
sam., 28 septembre 2019
19:00 – 21 h HAE
Endroit
Centre Pierre-Charbonneau
3000 Rue Viau
Montréal, QC H1V 3J3
Afin de demeurer sur le site de 17 à 19H00, en s’inscrivant on peut commander une boîte à lunch d’une valeur de 10 $.
Choix entre 2 options : Un sous-marin 6’’ à la dinde ou un sous-marin végétarien accompagné de 2 biscuits, des croustilles et d’un jus.
La boîte à lunch de 10 $ plus l’entrée de 10 $ à 20 $ + frais 2,25 $ = 22,25 $
Aucun remboursement
Ateliers, chorale de 50 personnes, chorégraphie, invités spéciaux, kiosques. Plus de 40 églises évangéliques seront présentes, une première au Québec… et plus !
Inscription ici
- Parce que l’an dernier, 1 600 personnes sont venues pour lancer un signal qu’il y a encore des personnes qui veulent promouvoir et défendre nos valeurs ;
- Puisque Uni-T vise l’ensemble de nos valeurs, notre liberté de croyance, de conscience, de rassemblement et notre liberté d’expression ;
- Pour connaître quels sont les dangers qui guettent les églises et l’expression de la foi des chrétiens ;
- Car plus on sera de participants, plus ce sera motivant et plus il y aura des gens sensibilisés aux enjeux qui nous concernent ;
- Parce que nous avons un message d’espoir à livrer et nos valeurs sont un cadeau pour une société qui veut prospérer socialement.
Date et heure
sam., 28 septembre 2019
19:00 – 21 h HAE
Endroit
Centre Pierre-Charbonneau
3000 Rue Viau
Montréal, QC H1V 3J3
Afin de demeurer sur le site de 17 à 19H00, en s’inscrivant on peut commander une boîte à lunch d’une valeur de 10 $.
Choix entre 2 options : Un sous-marin 6’’ à la dinde ou un sous-marin végétarien accompagné de 2 biscuits, des croustilles et d’un jus.
La boîte à lunch de 10 $ plus l’entrée de 10 $ à 20 $ + frais 2,25 $ = 22,25 $
Aucun remboursement
Ateliers, chorale de 50 personnes, chorégraphie, invités spéciaux, kiosques. Plus de 40 églises évangéliques seront présentes, une première au Québec… et plus !
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Euthanasie — Bing, bing, bing. Pente glissante droit devant.
La semaine passée les chaînes de télévision au Québec (la SRC, TVA, c’était du pareil au même) se réjouissaient en boucle de l’arrêt d’une juge québécoise dans le dossier de l’euthanasie. Le tout accompagné de longs témoignages complaisants de deux personnes ayant demandé à pouvoir être euthanasiées visiblement ravies de cette décision. Ayant lu très peu de critiques de cette décision dans la grande presse, nous croyons bénéfique de publier celle de Michael Cook parue sur Mercatornet.
Un peu plus de 8 000 personnes sont mortes au Canada après l’entrée en vigueur de sa loi sur l’aide médicale à mourir en 2016. Désormais, la chose deviendra probablement encore plus facile après la décision d’une juge québécoise. La semaine dernière, la juge de la Cour supérieure, Christine Baudouin, a déclaré inconstitutionnelle une disposition de la loi C-14, une loi fédérale qui limite l’euthanasie aux patients en phase terminale. Une clause stipule que la mort naturelle du patient doit être « raisonnablement prévisible ». Cela signifie, selon les avocats en faveur de l’euthanasie, que certains patients qui veulent mourir, mais qui n’ont pas de date d’échéance risquent de souffrir indéfiniment. La juge était d’accord.
Dans son arrêt, la juge Baudouin écrit que leur refuser l’accès à l’aide médicale à mourir revenait à les « obliger à endurer de lourdes souffrances physiques et psychologiques ». « Le tribunal n’hésite pas à conclure que l’exigence selon laquelle leur décès doit être raisonnablement prévisible constitue une violation des droits à la liberté et à la sécurité [des plaignants]. » Les militants pro-euthanasie étaient ravis.
« Il y a trois ans, lors du débat sur la loi [fédérale], nous avions fait part de nos préoccupations concernant le critère de prévisibilité raisonnable, affirmant qu’il n’était pas conforme à l’arrêt Carter [de la Cour suprême] », a déclaré Cory Ruf, de Mourir dans la Dignité Canada. Il avait entendu parler de Canadiens qui s’étaient rendus en Suisse pour y être euthanasiés, qui se laissaient mourir de faim ou qui s’étaient suicidés parce qu’ils ne pouvaient obtenir d’aide en vertu de la loi en vigueur. Le bioéthicien Jocelyn Downie et un collègue ont commenté que la décision du juge Baudouin, « longue de 770 paragraphes, est un réquisitoire accablant contre l’inutile cruauté du critère de “prévisibilité raisonnable”. Sa décision est également conforme à l’arrêt Carter de la Cour suprême du Canada, à l’opinion de nombreux spécialistes du droit constitutionnel et à la majorité des membres du Sénat canadien. »
Cependant, pour le Dr Michel Racicot, qui représente le Collectif des médecins contre l’euthanasie, le jugement envoie un mauvais message. « Si on enlève ce critère (être en fin de vie), on transforme l’aide médicale à mourir non plus en une aide au mourant, mais ça devient presque une mort sur demande pour des gens qui souffrent, mais qui ont encore peut-être une longue période de vie devant eux ».
De plus, alors que le gouvernement canadien fait la promotion de la prévention du suicide, la suppression de la clause « raisonnablement prévisible » crée un système de suicide à deux niveaux, a-t-il observé. « On va avoir deux sortes de suicides : le bon suicide, qui va être l’aide médicale à mourir pour les personnes qui ne sont pas en fin de vie — parce que c’est une forme de suicide, il ne faut pas se le cacher — et le mauvais suicide, qu’on essaie de prévenir. »
Il y a un épisode mémorable dans Winnie L’Ourson, un classique de la littérature enfantine, qui décrit ce qui se passe au Canada.
« Voici l’Ours Martin qui descend l’escalier, bing, bing, bing, sur la nuque, derrière Christophe Robin. C’est, autant qu’il le sache, la seule façon de descendre l’escalier, mais il lui semble parfois qu’il doit y avoir une autre façon, si seulement il pouvait s’arrêter un moment de se cogner la tête et réfléchir. »
Bing, bing, bing, la loi sur l’Aide médicale à mourir canadienne descend l’escalier glissant. Loi qui fut imposée aux Canadiens par la Cour suprême, rappelons-le, et ne fut pas approuvée par les électeurs lors d’un référendum. À la grande consternation de Mourir dans la Dignité Canada, la clause du « raisonnablement prévisible » du projet de loi C-14 a empêché l’Aide médicale à mourir de devenir l’euthanasie sur demande quand elle a été adoptée en 2016. Cette clause représentait une lueur de bon sens dans une mauvaise loi.
Comme l’a souligné le Dr Racicot, elle a empêché les personnes vulnérables de mettre fin à leurs jours simplement parce qu’elles étaient abattues. Le Canada se rend aux urnes le 18 octobre. Quel que soit le parti gagnant, le gouvernement devra se pencher sur ce jugement en faisant appel ou en l’acceptant simplement. Malheureusement, les choses pourraient facilement empirer. Le projet de loi C-14 avait laissé trois autres problèmes en suspens : l’euthanasie pour les enfants (mineurs de moins de 18 ans), les directives anticipées pour l’euthanasie et l’euthanasie pour les maladies mentales. Le gouvernement fédéral actuel prépare des rapports sur chacune de ces questions. Compte tenu du précédent du jugement de la juge Baudouin et des pressions intenses exercées par le lobby de l’euthanasie, il sera difficile de résister à la pente glissante qui entraîne la loi vers l’euthanasie à la demande.
« Si seulement il pouvait s’arrêter un moment de se cogner la tête et réfléchir. » Les Canadiens, comme Winnie l’Ourson, n’auront peut-être pas l’occasion de le faire.
Voir aussi
Conséquence de la légalisation de l'euthanasie ? Suspension de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec
Novlangue : « Interruption volontaire de vie, sans demande du patient »
Suicide assisté : décision disproportionnée de la Cour suprême dans ses effets prévisibles et potentiels ?
Un Québec à l'avenir radieux : l'euthanasie pour tous ?
Un peu plus de 8 000 personnes sont mortes au Canada après l’entrée en vigueur de sa loi sur l’aide médicale à mourir en 2016. Désormais, la chose deviendra probablement encore plus facile après la décision d’une juge québécoise. La semaine dernière, la juge de la Cour supérieure, Christine Baudouin, a déclaré inconstitutionnelle une disposition de la loi C-14, une loi fédérale qui limite l’euthanasie aux patients en phase terminale. Une clause stipule que la mort naturelle du patient doit être « raisonnablement prévisible ». Cela signifie, selon les avocats en faveur de l’euthanasie, que certains patients qui veulent mourir, mais qui n’ont pas de date d’échéance risquent de souffrir indéfiniment. La juge était d’accord.
Dans son arrêt, la juge Baudouin écrit que leur refuser l’accès à l’aide médicale à mourir revenait à les « obliger à endurer de lourdes souffrances physiques et psychologiques ». « Le tribunal n’hésite pas à conclure que l’exigence selon laquelle leur décès doit être raisonnablement prévisible constitue une violation des droits à la liberté et à la sécurité [des plaignants]. » Les militants pro-euthanasie étaient ravis.
« Il y a trois ans, lors du débat sur la loi [fédérale], nous avions fait part de nos préoccupations concernant le critère de prévisibilité raisonnable, affirmant qu’il n’était pas conforme à l’arrêt Carter [de la Cour suprême] », a déclaré Cory Ruf, de Mourir dans la Dignité Canada. Il avait entendu parler de Canadiens qui s’étaient rendus en Suisse pour y être euthanasiés, qui se laissaient mourir de faim ou qui s’étaient suicidés parce qu’ils ne pouvaient obtenir d’aide en vertu de la loi en vigueur. Le bioéthicien Jocelyn Downie et un collègue ont commenté que la décision du juge Baudouin, « longue de 770 paragraphes, est un réquisitoire accablant contre l’inutile cruauté du critère de “prévisibilité raisonnable”. Sa décision est également conforme à l’arrêt Carter de la Cour suprême du Canada, à l’opinion de nombreux spécialistes du droit constitutionnel et à la majorité des membres du Sénat canadien. »
Cependant, pour le Dr Michel Racicot, qui représente le Collectif des médecins contre l’euthanasie, le jugement envoie un mauvais message. « Si on enlève ce critère (être en fin de vie), on transforme l’aide médicale à mourir non plus en une aide au mourant, mais ça devient presque une mort sur demande pour des gens qui souffrent, mais qui ont encore peut-être une longue période de vie devant eux ».
De plus, alors que le gouvernement canadien fait la promotion de la prévention du suicide, la suppression de la clause « raisonnablement prévisible » crée un système de suicide à deux niveaux, a-t-il observé. « On va avoir deux sortes de suicides : le bon suicide, qui va être l’aide médicale à mourir pour les personnes qui ne sont pas en fin de vie — parce que c’est une forme de suicide, il ne faut pas se le cacher — et le mauvais suicide, qu’on essaie de prévenir. »
Il y a un épisode mémorable dans Winnie L’Ourson, un classique de la littérature enfantine, qui décrit ce qui se passe au Canada.
« Voici l’Ours Martin qui descend l’escalier, bing, bing, bing, sur la nuque, derrière Christophe Robin. C’est, autant qu’il le sache, la seule façon de descendre l’escalier, mais il lui semble parfois qu’il doit y avoir une autre façon, si seulement il pouvait s’arrêter un moment de se cogner la tête et réfléchir. »
Bing, bing, bing, la loi sur l’Aide médicale à mourir canadienne descend l’escalier glissant. Loi qui fut imposée aux Canadiens par la Cour suprême, rappelons-le, et ne fut pas approuvée par les électeurs lors d’un référendum. À la grande consternation de Mourir dans la Dignité Canada, la clause du « raisonnablement prévisible » du projet de loi C-14 a empêché l’Aide médicale à mourir de devenir l’euthanasie sur demande quand elle a été adoptée en 2016. Cette clause représentait une lueur de bon sens dans une mauvaise loi.
Comme l’a souligné le Dr Racicot, elle a empêché les personnes vulnérables de mettre fin à leurs jours simplement parce qu’elles étaient abattues. Le Canada se rend aux urnes le 18 octobre. Quel que soit le parti gagnant, le gouvernement devra se pencher sur ce jugement en faisant appel ou en l’acceptant simplement. Malheureusement, les choses pourraient facilement empirer. Le projet de loi C-14 avait laissé trois autres problèmes en suspens : l’euthanasie pour les enfants (mineurs de moins de 18 ans), les directives anticipées pour l’euthanasie et l’euthanasie pour les maladies mentales. Le gouvernement fédéral actuel prépare des rapports sur chacune de ces questions. Compte tenu du précédent du jugement de la juge Baudouin et des pressions intenses exercées par le lobby de l’euthanasie, il sera difficile de résister à la pente glissante qui entraîne la loi vers l’euthanasie à la demande.
« Si seulement il pouvait s’arrêter un moment de se cogner la tête et réfléchir. » Les Canadiens, comme Winnie l’Ourson, n’auront peut-être pas l’occasion de le faire.
Voir aussi
Conséquence de la légalisation de l'euthanasie ? Suspension de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec
Novlangue : « Interruption volontaire de vie, sans demande du patient »
Suicide assisté : décision disproportionnée de la Cour suprême dans ses effets prévisibles et potentiels ?
Un Québec à l'avenir radieux : l'euthanasie pour tous ?
samedi 21 septembre 2019
Zemmour : Le mot « réactionnaire » ne me scandalise pas
Dans un entretien publié dans le Figaro Magazine de ce samedi 21 septembre, Éric Zemmour revient sur le mot de « réactionnaire » dont on le qualifie souvent et en l’occurrence Laurent Mouchard (Joffrin à la ville). Extraits de cet entretien axé en partie sur le roman historique de Laurent Joffrin.
Zemmour. — Le mot « réactionnaire » ne me scandalise pas. Tous les grands révolutionnaires sont réactionnaires : Saint-Just voulait revenir à la Rome antique, Lénine et Trotski voulaient revenir à la Révolution française… On ne fait des choses grandes et révolutionnaires qu’en voulant revenir au passé. Cette querelle est vaine. L’identité française est résumée par la phrase de De Gaulle : « Un pays de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine. » Laurent Joffrin a raison de la qualifier de trésor. Et nous sommes en train de le dilapider. Prétendre que la France, de toute éternité, avait existé et devait exister est faux. La France est fragile, c’est une création artificielle, politique, qui aurait très bien pu ne jamais exister et qui, d’ailleurs, a été en danger en permanence. Laurent Joffrin considère son histoire comme un progrès de la liberté. Or, ce n’est pas le cas. Dès que la France, au nom d’idéaux — que ce soit l’universalisme catholique ou l’universalisme des droits de l’homme —, a plongé dans un certain humanisme, cela s’est retourné contre elle.
À chaque fois que notre pays a été en danger de dislocation, de désintégration — ce que l’on appelait la « balkanisation » —, il n’a été sauvé que par des « hommes providentiels » qui sont avant tout des hommes à poigne.
[...]
Notre désaccord est réglé par une phrase de Péguy que de Gaulle citait souvent : « Seul l’ordre fait la liberté, le désordre fait la servitude. » Notre querelle est là. La liberté telle que la pense Laurent Joffrin, c’est le désordre donc la servitude. L’histoire telle qu’il la pense est un mariage de deux histoires. La première est une histoire classique, républicaine, c’est-à-dire qu’elle pense qu’il existe une aspiration à la liberté présente depuis des siècles et la Révolution française y est une espèce de nirvana, de fin de l’histoire et de début d’une histoire nouvelle paradisiaque. C’est cette histoire que nous avons tous deux apprise lorsque nous étions enfants. La deuxième histoire se glisse dans les interstices : c’est la contre-histoire portée depuis quarante ans par l’extrême gauche décoloniale. On retrouve ainsi, de-ci de-là, des éléments qui rappellent la méchante colonisation… Mais ces deux histoires se contredisent. Ce sont les Lumières qui ont fait la colonisation, ce sont les républicains qui ont colonisé.
[...]
Jules Ferry [de gauche très laïcarde] est, au contraire, cohérent [quand il prône la colonisation pour y apporter la civilisation]. C’est Victor Hugo qui déclare que nous sommes la lumière du monde, que nous sommes les Grecs du monde et que nous devons apporter cette lumière à des peuples qui sont dans la nuit. Ce ne sont pas des préjugés : la liberté est une religion. Clemenceau — qui est politiquement marginal à l’époque — explique que, sachant que les Allemands s’estiment un peuple supérieur aux Français, il se méfie de l’idée de peuple supérieur. Il n’est d’ailleurs pas le seul à être contre la colonisation. Pourquoi ne pas rappeler qu’à l’époque les grands opposants à la colonisation viennent de l’extrême droite, à l’instar de Maurras ou de Léon Daudet ? Laurent Joffrin, votre livre aurait pu s’appeler « Le Roman noir de l’histoire de France » : Saint Louis est un fanatique, Jeanne d’Arc, c’est la religion dans sa version la plus archaïque, vous comparez le djihad et les croisades…
[...]
Vous jugez avec vos yeux d’homme du XXIe siècle. Je ne le fais pas. Prenons l’exemple de l’esclavage : tous les peuples ont été esclavagistes. Nous devrions donc nous glorifier d’être la seule civilisation à avoir aboli l’esclavage. On ne devrait donc pas en faire un sujet de repentance. Votre problème est que vous raisonnez en termes de morale quand je raisonne en termes d’intérêt de la France.
[...]
La nature humaine est à la fois bonne et mauvaise, mais cette philosophie de l’optimisme mène toujours à la catastrophe. Les optimistes sont toujours ceux qui ne veulent pas voir la tragédie arriver et qui, quand elle leur tombe dessus, la déplorent. Mais c’est la condition humaine et les optimistes nous empêchent de nous défendre à temps contre les malheurs qui arrivent. À toutes les époques, ils ne cessent de dire que tout va bien mais finissent par prendre la tragédie en pleine figure et ensuite, pleurent et se lamentent parce que l’humanité est méchante.
Voir aussi
Étude — Plus on est « progressiste », plus idéaliserait-on ou nierait-on la réalité ? (les formes géométriques par exemple)

[...]
Notre désaccord est réglé par une phrase de Péguy que de Gaulle citait souvent : « Seul l’ordre fait la liberté, le désordre fait la servitude. » Notre querelle est là. La liberté telle que la pense Laurent Joffrin, c’est le désordre donc la servitude. L’histoire telle qu’il la pense est un mariage de deux histoires. La première est une histoire classique, républicaine, c’est-à-dire qu’elle pense qu’il existe une aspiration à la liberté présente depuis des siècles et la Révolution française y est une espèce de nirvana, de fin de l’histoire et de début d’une histoire nouvelle paradisiaque. C’est cette histoire que nous avons tous deux apprise lorsque nous étions enfants. La deuxième histoire se glisse dans les interstices : c’est la contre-histoire portée depuis quarante ans par l’extrême gauche décoloniale. On retrouve ainsi, de-ci de-là, des éléments qui rappellent la méchante colonisation… Mais ces deux histoires se contredisent. Ce sont les Lumières qui ont fait la colonisation, ce sont les républicains qui ont colonisé.
[...]
Jules Ferry [de gauche très laïcarde] est, au contraire, cohérent [quand il prône la colonisation pour y apporter la civilisation]. C’est Victor Hugo qui déclare que nous sommes la lumière du monde, que nous sommes les Grecs du monde et que nous devons apporter cette lumière à des peuples qui sont dans la nuit. Ce ne sont pas des préjugés : la liberté est une religion. Clemenceau — qui est politiquement marginal à l’époque — explique que, sachant que les Allemands s’estiment un peuple supérieur aux Français, il se méfie de l’idée de peuple supérieur. Il n’est d’ailleurs pas le seul à être contre la colonisation. Pourquoi ne pas rappeler qu’à l’époque les grands opposants à la colonisation viennent de l’extrême droite, à l’instar de Maurras ou de Léon Daudet ? Laurent Joffrin, votre livre aurait pu s’appeler « Le Roman noir de l’histoire de France » : Saint Louis est un fanatique, Jeanne d’Arc, c’est la religion dans sa version la plus archaïque, vous comparez le djihad et les croisades…
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Jules Ferry le laïcard pro-colonisation croquant un prêtre |
[...]
Vous jugez avec vos yeux d’homme du XXIe siècle. Je ne le fais pas. Prenons l’exemple de l’esclavage : tous les peuples ont été esclavagistes. Nous devrions donc nous glorifier d’être la seule civilisation à avoir aboli l’esclavage. On ne devrait donc pas en faire un sujet de repentance. Votre problème est que vous raisonnez en termes de morale quand je raisonne en termes d’intérêt de la France.
[...]
La nature humaine est à la fois bonne et mauvaise, mais cette philosophie de l’optimisme mène toujours à la catastrophe. Les optimistes sont toujours ceux qui ne veulent pas voir la tragédie arriver et qui, quand elle leur tombe dessus, la déplorent. Mais c’est la condition humaine et les optimistes nous empêchent de nous défendre à temps contre les malheurs qui arrivent. À toutes les époques, ils ne cessent de dire que tout va bien mais finissent par prendre la tragédie en pleine figure et ensuite, pleurent et se lamentent parce que l’humanité est méchante.
Voir aussi
Étude — Plus on est « progressiste », plus idéaliserait-on ou nierait-on la réalité ? (les formes géométriques par exemple)
Les musulmans de France semblent se radicaliser avec le temps
L’auteur de « L’archipel français » (Seuil) livre dans l’édition du 19 septembre du Point les principaux enseignements de sa grande étude auprès de la population musulmane.
Le Point. — Il y a trente ans éclatait l’affaire des foulards à Creil. Est-ce un tournant important dans la société française ? Est-ce un tournant important dans la société française ?
Jérôme Fourquet. — À partir du début des années 1980, il y a une prise de conscience collective, par la société française, non seulement de la réalité de la présence d’immigrés de culture musulmane sur son territoire, mais aussi du fait que cette immigration a vocation à rester sur place. La première date symbolique, c’est 1983, avec la Marche des beurs et les grèves dans l’automobile. On commence à parler de « la deuxième génération ». 1989 est une autre date clé, avec cette fois-ci une prise de conscience des dés que représente cette immigration musulmane, notamment sur le principe de la laïcité. Les signes religieux dans les établissements publics ne sont alors plus une problématique dans une société française qui est en train de s’apaiser sur la guerre des deux écoles et qui, comme l’écrit Marcel Gauchet en 1985 dans « Le désenchantement du monde », a déjà bien entamé son processus de sortie de la religion. L’affaire de Creil repose subitement la question de la manifestation du religieux dans l’espace public et, comme le montre bien le livre que viennent de publier les éditions de l’Aube et la Fondation Jean-Jaurès, « Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil. 1989 », ce retour du religieux, mais musulman, est particulièrement problématique pour la gauche française. La laïcité, élément structurant de l’identité de la gauche française, avait toujours été pensée dans le contexte de l’opposition au catholicisme. Là, elle se retrouve confrontée à la religion musulmane, ce qui change énormément de choses.
Plus globalement, l’affaire de Creil va susciter un intense débat dans la société française autour de l’interrogation sur l’acclimatation possible de l’islam à notre modèle républicain. 1989 ouvre en quelque sorte une nouvelle ère et acte médiatiquement et sociologiquement l’existence de l’islam en France. L’Ifop, qui a pour vocation de suivre les évolutions de fond de la société française, a d’ailleurs commencé cette année-là à sonder et interroger la population de confession ou de culture musulmane. Trente ans après cet événement marquant, Le Point et la Fondation Jean-Jaurès ont demandé à notre institut de jeter un nouveau coup de projecteur sur cette population de confession ou de culture musulmane.
— Quels sont les principaux enseignements de l’enquête ?
— Le premier enseignement réside dans la puissance de l’orthopraxie, qui se renforce au fil du temps, notamment auprès des jeunes générations. L’orthopraxie désigne la capacité d’une religion à fixer des règles comportementales concernant la vie quotidienne et le fait que le public de croyants se conforme aux injonctions de la religion à laquelle il est rattaché spirituellement et culturellement. L’islam en comporte un certain nombre et son empreinte sur la vie quotidienne a gagné du terrain. En 1989, beaucoup ont cru à une crise d’adolescence et qu’il suffisait d’être patient. S’opposant à l’exclusion des collégiennes voilées de Creil, SOS racisme estimait que le jean finirai [t] par l’emporter sur le tchador ». Avec trente ans de recul, et alors que les jeunes qui avaient 15 ans à l’époque en ont aujourd’hui 45, on voit que l’empreinte de la religion sur cette population ne s’est pas effacée, bien au contraire.
Notre enquête montre ainsi que la proportion de personnes (de confession ou de culture musulmane) déclarant participer à la prière du vendredi à la mosquée a plus que doublé, passant de 16 % en 1989 à 38 % aujourd’hui.
C’est spectaculaire. Bien sûr, il s’agit de déclaratif, et il faut donc relativiser cette assiduité affichée. [Faudrait-il aussi relativiser les déclarations qui vont dans le sens « progressistes », plus faciles à faire en France, comme la relative tolérance des musulmans envers les homosexuels [67 % y seraient tolérants] ?]
Mais le biais déclaratif était le même dans le sondage de 1989. Ce que ces résultats traduisent, c’est que, dans cette population, la norme sociale est beaucoup plus religieuse aujourd’hui qu’il y a trente ans. Quand on regarde dans le détail, on observe que cette pratique est, comme dans les pays musulmans, beaucoup plus importante chez les hommes (55 % des hommes déclarent fréquenter la mosquée le vendredi, contre 20 % chez les femmes).
Des écarts importants apparaissent également selon les tranches d’âge. C’est l’inverse du catholicisme, c’est-à-dire que les générations les plus âgées apparaissent moins sous l’influence de cette injonction à la prière (seulement 28 % des plus de 50 ans disent aller à la mosquée le vendredi), alors que 49 % des jeunes disent se conformer à ce commandement. Le respect du jeûne pendant.
le ramadan est aussi en progression depuis 1989, passant de 60 % à 66 %. La progression s’est surtout faite au début des années 2000, période où s’est produit un réveil identitaire et religieux dans tout le monde musulman.
Troisième manifestation de l’empreinte religieuse sur la vie quotidienne : nous constatons une chute de la proportion de personnes de religion ou culture musulmane déclarant boire de l’alcool, même occasionnellement, passant de 35 % en 1989 à seulement 21 % aujourd’hui. Il y a sans doute, là encore, un biais déclaratif (et nous n’allons pas vérifier dans leur vie quotidienne !), mais, de nouveau, ce biais déclaratif valait aussi en 1989. Manifestement, à l’époque, le conformisme ambiant dans cette population était moins strict en la matière.
Quatrième élément : la forte prégnance de l’halal, qui ne se limite plus à la viande. Parmi les sondés, 57 % disent consommer uniquement de la confiserie halal, mais 47 % achètent aussi des plats cuisinés halal et 48 % affirment systématiquement regarder la composition des produits alimentaires achetés pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas de la gélatine animale ou du porc.
La masse grandissante facilite cette augmentation dans la pratique musulmane personnelle
Comme le poids de cette population musulmane a augmenté et que l’orthopraxie y est plus répandue, des acteurs économiques ont répondu à cette demande, et un marché s’est créé, facilitant et encourageant en retour le respect de l’halal par le consommateur. Il y a trente ans, lors de l’affaire de Creil, les débats tournaient autour du foulard. Aujourd’hui, dans la sphère scolaire, les tensions se cristallisent autour de la question de l’halal. Au regard de ces résultats, on constate que l’évolution générale ne va pas dans le sens d’une sécularisation, mais d’une réaffirmation identitaire et religieuse se manifestant notamment dans les comportements quotidiens.
[...]

Quand on regarde dans le détail, on voit que les demandes concrètes d’adaptation de la laïcité sont soutenues et parfois très massivement. Ainsi, 82 % des sondés pensent qu’on devrait pouvoir manger halal dans les cantines scolaires et 68 % estiment qu’une jeune fille devrait avoir la possibilité de porter le voile à l’école. L’islam étant une religion assez injonctive dans la vie quotidienne, ces injonctions se heurtent au cadre laïque.
Autre chiffre, 54 % déclarent également qu’on devrait avoir la possibilité d’armer son identité religieuse au travail. Après l’école et l’halal, la question des signes ostentatoires dans le monde du travail monte depuis plusieurs années. Si 26 % des cadres disent qu’on devrait pouvoir armer son identité religieuse au travail, ils sont 38 % parmi les professions intermédiaires et 55 % chez les employés et ouvriers. Cette revendication est plus forte dans les milieux populaires et rappelle les débats qu’il y a eu par exemple à la RATP ou parmi le personnel de Roissy. Les organisations syndicales, historiquement et culturellement de gauche, souvent très laïques, sauf la CFTC, sont confrontées à ces demandes. La CFTC revendique ses racines chrétiennes, mais ne fait pas grève pour exiger la présence d’un crucifix.
Dans le monde du travail, là notamment où il y a beaucoup d’employés ou d’ouvriers, comme dans les transports publics, les chantiers ou les plateformes logistiques, ces questions des signes religieux ostentatoires se posent depuis plusieurs années. L’affaire de Creil n’était que le début, pas un prurit momentané, comme certains ont pu le penser. Pour autant, nous n’assistons pas à un assaut généralisé contre le cadre laïque, mais plutôt à de multiples demandes pour qu’on desserre le cadre républicain et laïque. Parmi les personnes interrogées, 27 % sont d’accord avec l’idée que « la charia devrait s’imposer par rapport aux lois de la République », résultat qui est conforme avec l’étude de l’Institut Montaigne de 2016.
Les musulmans en France ne forment pas un bloc homogène. La grande majorité des musulmans demande des adaptations, mais une minorité se positionne sur un agenda beaucoup plus maximaliste et radical. À ce propos, un différentiel assez important se dessine selon l’ancienneté de la présence en France. Parmi ceux qui sont français de naissance, « seuls » 18 % estiment que la charia devrait s’imposer. Parmi ceux qui sont français par acquisition, ils sont 26 % et parmi les étrangers, c’est 46 %. Cette revendication d’une suprématie de la charia est donc d’abord portée par les nouveaux arrivants qui viennent de pays où l’empreinte de l’islam est très forte. En 1989, avec l’affaire de Creil, beaucoup pensaient qu’avec le temps le processus de sécularisation et de « sortie de la religion » allait aussi concerner la population immigrée. Sauf que, depuis, des centaines de milliers de personnes ont rejoint la France, et le bain culturel des pays d’origine a été entretenu et vivifié par la persistance des flux migratoires, là où le flux des Polonais, par exemple, s’était tari dans les années 1930.
— Qu’en est-il du port du voile ?
Aujourd’hui, un petit tiers de femmes d’origine ou de confession musulmane disent porter le voile, contre 24 % en 2003. Et 19 % d’entre elles le portent toujours. Le phénomène s’est renforcé, mais il demeure minoritaire. 68 % des sondées disent ne jamais porter le voile. La réalité, c’est donc que la grande majorité des femmes musulmanes ne sont pas voilées, et 10 % déclarent d’ailleurs l’avoir porté autrefois, mais ne le portent plus, ce qui montre que l’attitude face au voile évolue en fonction de l’âge et de la situation personnelle. Parmi les 15-17 ans, seules 15 % disent porter le voile, ce qui laisse penser que la loi de 2004 sur l’école joue un rôle important. On atteint ensuite un pic de 35 % pour les 18-35 ans. Cela retombe à 25 % auprès des 35 ans et plus. C’est à la sortie de l’adolescence et au début de la vie d’adulte que le voile est le plus porté. Encore une fois, on voit que les musulmans ne sont pas un bloc, mais un public bien hétérogène, notamment dans son rapport à la religion, même si le poids de la matrice musulmane s’est incontestablement renforcé depuis 1989.
— Y a-t-il des différences en fonction des origines des sondés ?
Sur une série de sujets, on observe une gradation dans les réponses entre les sondés qui ont des origines familiales en France, ceux qui ont un père issu du Maghreb et ceux qui ont un père originaire d’Afrique subsaharienne. De manière générale, le poids de la matrice religieuse est beaucoup plus prégnant parmi les musulmans originaires d’Afrique subsaharienne, arrivés plus récemment. En 1989, l’islam de France est un islam maghrébin. Trente ans plus tard, la situation s’est considérablement diversifiée, et le paysage socio-culturel est archipelisé. La population issue d’Afrique subsaharienne (Mali, Sénégal, Mauritanie…), provenant souvent de zones rurales, pèse plus démographiquement. Or celle-ci semble très éloignée du processus de sortie de la religion.
Ainsi, 55 % des femmes dont le père est né en Afrique subsaharienne portent le voile, contre 32 % des femmes dont le père est né en France et 31 % pour celles dont le père est né au Maghreb. Concernant la fréquentation de la mosquée, c’est 18 % si le père est né en France, 32 % si celui-ci vient du Maghreb, mais 63 % s’il est issu d’Afrique subsaharienne. Sur ces pratiques, on constate ainsi un écart beaucoup plus important entre des personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne qu’entre celles issues du Maghreb et les familles d’origine immigrée, mais dont les parents sont nés en France.
Les études sociologiques montrent que les diplômés sont moins religieux que ceux qui n’ont pas fait d’études supérieures. Mais, dans cette enquête, c’est parfois le contraire. Parmi les femmes sondées qui ont un niveau bac+5, 41 % disent par exemple porter le voile, contre 16 % chez celles qui n’ont pas de diplôme.
Ces chiffres s’expliquent en partie par la variable de l’âge, très liée dans cette population au niveau de diplôme. Les générations les plus âgées sont principalement constituées de primoarrivants, qui ne disposaient que d’un faible bagage éducatif, à l’inverse des générations les plus jeunes (souvent les enfants et les petits-enfants des précédents) qui ont été à l’école de la République et y ont obtenu des diplômes. Le réveil identitaire et religieux a d’abord touché ces générations, alors que les générations plus âgées (et peu diplômées) ont été moins sensibles à ce réveil.
Le Point. — Il y a trente ans éclatait l’affaire des foulards à Creil. Est-ce un tournant important dans la société française ? Est-ce un tournant important dans la société française ?
Jérôme Fourquet. — À partir du début des années 1980, il y a une prise de conscience collective, par la société française, non seulement de la réalité de la présence d’immigrés de culture musulmane sur son territoire, mais aussi du fait que cette immigration a vocation à rester sur place. La première date symbolique, c’est 1983, avec la Marche des beurs et les grèves dans l’automobile. On commence à parler de « la deuxième génération ». 1989 est une autre date clé, avec cette fois-ci une prise de conscience des dés que représente cette immigration musulmane, notamment sur le principe de la laïcité. Les signes religieux dans les établissements publics ne sont alors plus une problématique dans une société française qui est en train de s’apaiser sur la guerre des deux écoles et qui, comme l’écrit Marcel Gauchet en 1985 dans « Le désenchantement du monde », a déjà bien entamé son processus de sortie de la religion. L’affaire de Creil repose subitement la question de la manifestation du religieux dans l’espace public et, comme le montre bien le livre que viennent de publier les éditions de l’Aube et la Fondation Jean-Jaurès, « Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil. 1989 », ce retour du religieux, mais musulman, est particulièrement problématique pour la gauche française. La laïcité, élément structurant de l’identité de la gauche française, avait toujours été pensée dans le contexte de l’opposition au catholicisme. Là, elle se retrouve confrontée à la religion musulmane, ce qui change énormément de choses.
Plus globalement, l’affaire de Creil va susciter un intense débat dans la société française autour de l’interrogation sur l’acclimatation possible de l’islam à notre modèle républicain. 1989 ouvre en quelque sorte une nouvelle ère et acte médiatiquement et sociologiquement l’existence de l’islam en France. L’Ifop, qui a pour vocation de suivre les évolutions de fond de la société française, a d’ailleurs commencé cette année-là à sonder et interroger la population de confession ou de culture musulmane. Trente ans après cet événement marquant, Le Point et la Fondation Jean-Jaurès ont demandé à notre institut de jeter un nouveau coup de projecteur sur cette population de confession ou de culture musulmane.
— Quels sont les principaux enseignements de l’enquête ?
— Le premier enseignement réside dans la puissance de l’orthopraxie, qui se renforce au fil du temps, notamment auprès des jeunes générations. L’orthopraxie désigne la capacité d’une religion à fixer des règles comportementales concernant la vie quotidienne et le fait que le public de croyants se conforme aux injonctions de la religion à laquelle il est rattaché spirituellement et culturellement. L’islam en comporte un certain nombre et son empreinte sur la vie quotidienne a gagné du terrain. En 1989, beaucoup ont cru à une crise d’adolescence et qu’il suffisait d’être patient. S’opposant à l’exclusion des collégiennes voilées de Creil, SOS racisme estimait que le jean finirai [t] par l’emporter sur le tchador ». Avec trente ans de recul, et alors que les jeunes qui avaient 15 ans à l’époque en ont aujourd’hui 45, on voit que l’empreinte de la religion sur cette population ne s’est pas effacée, bien au contraire.
Notre enquête montre ainsi que la proportion de personnes (de confession ou de culture musulmane) déclarant participer à la prière du vendredi à la mosquée a plus que doublé, passant de 16 % en 1989 à 38 % aujourd’hui.
C’est spectaculaire. Bien sûr, il s’agit de déclaratif, et il faut donc relativiser cette assiduité affichée. [Faudrait-il aussi relativiser les déclarations qui vont dans le sens « progressistes », plus faciles à faire en France, comme la relative tolérance des musulmans envers les homosexuels [67 % y seraient tolérants] ?]
Mais le biais déclaratif était le même dans le sondage de 1989. Ce que ces résultats traduisent, c’est que, dans cette population, la norme sociale est beaucoup plus religieuse aujourd’hui qu’il y a trente ans. Quand on regarde dans le détail, on observe que cette pratique est, comme dans les pays musulmans, beaucoup plus importante chez les hommes (55 % des hommes déclarent fréquenter la mosquée le vendredi, contre 20 % chez les femmes).
Des écarts importants apparaissent également selon les tranches d’âge. C’est l’inverse du catholicisme, c’est-à-dire que les générations les plus âgées apparaissent moins sous l’influence de cette injonction à la prière (seulement 28 % des plus de 50 ans disent aller à la mosquée le vendredi), alors que 49 % des jeunes disent se conformer à ce commandement. Le respect du jeûne pendant.
le ramadan est aussi en progression depuis 1989, passant de 60 % à 66 %. La progression s’est surtout faite au début des années 2000, période où s’est produit un réveil identitaire et religieux dans tout le monde musulman.
Troisième manifestation de l’empreinte religieuse sur la vie quotidienne : nous constatons une chute de la proportion de personnes de religion ou culture musulmane déclarant boire de l’alcool, même occasionnellement, passant de 35 % en 1989 à seulement 21 % aujourd’hui. Il y a sans doute, là encore, un biais déclaratif (et nous n’allons pas vérifier dans leur vie quotidienne !), mais, de nouveau, ce biais déclaratif valait aussi en 1989. Manifestement, à l’époque, le conformisme ambiant dans cette population était moins strict en la matière.
Quatrième élément : la forte prégnance de l’halal, qui ne se limite plus à la viande. Parmi les sondés, 57 % disent consommer uniquement de la confiserie halal, mais 47 % achètent aussi des plats cuisinés halal et 48 % affirment systématiquement regarder la composition des produits alimentaires achetés pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas de la gélatine animale ou du porc.
La masse grandissante facilite cette augmentation dans la pratique musulmane personnelle
Comme le poids de cette population musulmane a augmenté et que l’orthopraxie y est plus répandue, des acteurs économiques ont répondu à cette demande, et un marché s’est créé, facilitant et encourageant en retour le respect de l’halal par le consommateur. Il y a trente ans, lors de l’affaire de Creil, les débats tournaient autour du foulard. Aujourd’hui, dans la sphère scolaire, les tensions se cristallisent autour de la question de l’halal. Au regard de ces résultats, on constate que l’évolution générale ne va pas dans le sens d’une sécularisation, mais d’une réaffirmation identitaire et religieuse se manifestant notamment dans les comportements quotidiens.
[...]
Quand on regarde dans le détail, on voit que les demandes concrètes d’adaptation de la laïcité sont soutenues et parfois très massivement. Ainsi, 82 % des sondés pensent qu’on devrait pouvoir manger halal dans les cantines scolaires et 68 % estiment qu’une jeune fille devrait avoir la possibilité de porter le voile à l’école. L’islam étant une religion assez injonctive dans la vie quotidienne, ces injonctions se heurtent au cadre laïque.
Autre chiffre, 54 % déclarent également qu’on devrait avoir la possibilité d’armer son identité religieuse au travail. Après l’école et l’halal, la question des signes ostentatoires dans le monde du travail monte depuis plusieurs années. Si 26 % des cadres disent qu’on devrait pouvoir armer son identité religieuse au travail, ils sont 38 % parmi les professions intermédiaires et 55 % chez les employés et ouvriers. Cette revendication est plus forte dans les milieux populaires et rappelle les débats qu’il y a eu par exemple à la RATP ou parmi le personnel de Roissy. Les organisations syndicales, historiquement et culturellement de gauche, souvent très laïques, sauf la CFTC, sont confrontées à ces demandes. La CFTC revendique ses racines chrétiennes, mais ne fait pas grève pour exiger la présence d’un crucifix.
Dans le monde du travail, là notamment où il y a beaucoup d’employés ou d’ouvriers, comme dans les transports publics, les chantiers ou les plateformes logistiques, ces questions des signes religieux ostentatoires se posent depuis plusieurs années. L’affaire de Creil n’était que le début, pas un prurit momentané, comme certains ont pu le penser. Pour autant, nous n’assistons pas à un assaut généralisé contre le cadre laïque, mais plutôt à de multiples demandes pour qu’on desserre le cadre républicain et laïque. Parmi les personnes interrogées, 27 % sont d’accord avec l’idée que « la charia devrait s’imposer par rapport aux lois de la République », résultat qui est conforme avec l’étude de l’Institut Montaigne de 2016.
Les musulmans en France ne forment pas un bloc homogène. La grande majorité des musulmans demande des adaptations, mais une minorité se positionne sur un agenda beaucoup plus maximaliste et radical. À ce propos, un différentiel assez important se dessine selon l’ancienneté de la présence en France. Parmi ceux qui sont français de naissance, « seuls » 18 % estiment que la charia devrait s’imposer. Parmi ceux qui sont français par acquisition, ils sont 26 % et parmi les étrangers, c’est 46 %. Cette revendication d’une suprématie de la charia est donc d’abord portée par les nouveaux arrivants qui viennent de pays où l’empreinte de l’islam est très forte. En 1989, avec l’affaire de Creil, beaucoup pensaient qu’avec le temps le processus de sécularisation et de « sortie de la religion » allait aussi concerner la population immigrée. Sauf que, depuis, des centaines de milliers de personnes ont rejoint la France, et le bain culturel des pays d’origine a été entretenu et vivifié par la persistance des flux migratoires, là où le flux des Polonais, par exemple, s’était tari dans les années 1930.
— Qu’en est-il du port du voile ?
Aujourd’hui, un petit tiers de femmes d’origine ou de confession musulmane disent porter le voile, contre 24 % en 2003. Et 19 % d’entre elles le portent toujours. Le phénomène s’est renforcé, mais il demeure minoritaire. 68 % des sondées disent ne jamais porter le voile. La réalité, c’est donc que la grande majorité des femmes musulmanes ne sont pas voilées, et 10 % déclarent d’ailleurs l’avoir porté autrefois, mais ne le portent plus, ce qui montre que l’attitude face au voile évolue en fonction de l’âge et de la situation personnelle. Parmi les 15-17 ans, seules 15 % disent porter le voile, ce qui laisse penser que la loi de 2004 sur l’école joue un rôle important. On atteint ensuite un pic de 35 % pour les 18-35 ans. Cela retombe à 25 % auprès des 35 ans et plus. C’est à la sortie de l’adolescence et au début de la vie d’adulte que le voile est le plus porté. Encore une fois, on voit que les musulmans ne sont pas un bloc, mais un public bien hétérogène, notamment dans son rapport à la religion, même si le poids de la matrice musulmane s’est incontestablement renforcé depuis 1989.
— Y a-t-il des différences en fonction des origines des sondés ?
Sur une série de sujets, on observe une gradation dans les réponses entre les sondés qui ont des origines familiales en France, ceux qui ont un père issu du Maghreb et ceux qui ont un père originaire d’Afrique subsaharienne. De manière générale, le poids de la matrice religieuse est beaucoup plus prégnant parmi les musulmans originaires d’Afrique subsaharienne, arrivés plus récemment. En 1989, l’islam de France est un islam maghrébin. Trente ans plus tard, la situation s’est considérablement diversifiée, et le paysage socio-culturel est archipelisé. La population issue d’Afrique subsaharienne (Mali, Sénégal, Mauritanie…), provenant souvent de zones rurales, pèse plus démographiquement. Or celle-ci semble très éloignée du processus de sortie de la religion.
Ainsi, 55 % des femmes dont le père est né en Afrique subsaharienne portent le voile, contre 32 % des femmes dont le père est né en France et 31 % pour celles dont le père est né au Maghreb. Concernant la fréquentation de la mosquée, c’est 18 % si le père est né en France, 32 % si celui-ci vient du Maghreb, mais 63 % s’il est issu d’Afrique subsaharienne. Sur ces pratiques, on constate ainsi un écart beaucoup plus important entre des personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne qu’entre celles issues du Maghreb et les familles d’origine immigrée, mais dont les parents sont nés en France.
Les études sociologiques montrent que les diplômés sont moins religieux que ceux qui n’ont pas fait d’études supérieures. Mais, dans cette enquête, c’est parfois le contraire. Parmi les femmes sondées qui ont un niveau bac+5, 41 % disent par exemple porter le voile, contre 16 % chez celles qui n’ont pas de diplôme.
Ces chiffres s’expliquent en partie par la variable de l’âge, très liée dans cette population au niveau de diplôme. Les générations les plus âgées sont principalement constituées de primoarrivants, qui ne disposaient que d’un faible bagage éducatif, à l’inverse des générations les plus jeunes (souvent les enfants et les petits-enfants des précédents) qui ont été à l’école de la République et y ont obtenu des diplômes. Le réveil identitaire et religieux a d’abord touché ces générations, alors que les générations plus âgées (et peu diplômées) ont été moins sensibles à ce réveil.
Mais cette variable de l’âge n’explique pas tout. À l’époque de l’affaire de Creil, beaucoup pensaient que l’attachement à la religion allait s’étioler avec l’accès progressif des enfants de l’immigration à des études longues et à l’université. Or on voit que le diplôme n’« immunise » pas, contrairement à ce que pensent les esprits athées, contre la religion. 20 % des personnes bac + 5 de confession ou d’origine musulmanes estiment par exemple qu’en France la charia devrait s’imposer aux lois de la République. Le niveau de diplôme n’induit donc pas de manière massive et systématique une prise de distance avec la religion. L’islamologue Olivier Roy voit dans ces manifestations de raidissement identitaire un baroud d’honneur de la religion dans un contexte d’inexorable victoire d’une sécularisation déjà très avancée. Les résultats de cette enquête indiquent que les injonctions de la religion musulmane sont aujourd’hui plus prégnantes que lors de l’affaire de Creil et que cette empreinte est puissante dans la jeunesse et sur certains points, y compris parmi les diplômés. Cela démontre la force et la vigueur de cette matrice religieuse. Pour paraphraser la formule utilisée à l’époque par SOS Racisme : trente ans après, le « tchador » n’a pas encore dit son dernier mot face au « blue jean ».
Contestations à l’école
Certificats médicaux pour allergie au chlore ou à la poussière an d’excuser une sortie à la piscine ou la visite d’une cathédrale, demande de réduction sur la facture en période de jeûne… Trente ans après Creil, le port du foulard n’est plus un sujet à l’école. Certes, une minorité d’élèves tentent encore de contourner l’interdiction des signes religieux avec des bandeaux sur les cheveux ou des jupes jugées trop longues par certains chefs d’établissement, mais tous les acteurs qui veillent à faire respecter la laïcité en milieu scolaire s’accordent à dire que la question a été plutôt bien réglée par la loi de 2004. Le ministère de l’Éducation nationale, qui a mis en place, en 2018, une plateforme en ligne permettant au personnel de signaler, anonymement, des cas d’atteinte à la laïcité, nous confirme que les incidents liés aux tenues vestimentaires sont « vite traités ». Le problème s’est déplacé à la cantine et lors des sorties scolaires, les contestations d’enseignement ne représentant que 10 à 20 % des signalements.
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a d’ailleurs demandé au Conseil des sages (qui regroupe seize experts de la laïcité) de plancher sur la question de la cantine an d’établir une même doctrine sur tout le territoire. « Il peut arriver que des dames de cantine demandent aux enfants : “Qui fait le ramadan ?” précise le politologue Laurent Bouvet, membre du Conseil des sages. Elles le font sans arrière-pensée, mais on n’a pas le droit de demander à des enfants leurs convictions religieuses. Cela relève plus de la méconnaissance des règles de laïcité que du prosélytisme. »
À la cantine, si 20 % des contestations ont trait à des questions religieuses, la majorité concerne des revendications liées à des tendances alimentaires (régimes végétarien, sans gluten…). Quant aux sorties scolaires, les signalements sont à la hausse, et ces situations génèrent encore des incertitudes d’interprétation malgré la position du Conseil d’État.
Contestations à l’école
Certificats médicaux pour allergie au chlore ou à la poussière an d’excuser une sortie à la piscine ou la visite d’une cathédrale, demande de réduction sur la facture en période de jeûne… Trente ans après Creil, le port du foulard n’est plus un sujet à l’école. Certes, une minorité d’élèves tentent encore de contourner l’interdiction des signes religieux avec des bandeaux sur les cheveux ou des jupes jugées trop longues par certains chefs d’établissement, mais tous les acteurs qui veillent à faire respecter la laïcité en milieu scolaire s’accordent à dire que la question a été plutôt bien réglée par la loi de 2004. Le ministère de l’Éducation nationale, qui a mis en place, en 2018, une plateforme en ligne permettant au personnel de signaler, anonymement, des cas d’atteinte à la laïcité, nous confirme que les incidents liés aux tenues vestimentaires sont « vite traités ». Le problème s’est déplacé à la cantine et lors des sorties scolaires, les contestations d’enseignement ne représentant que 10 à 20 % des signalements.
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a d’ailleurs demandé au Conseil des sages (qui regroupe seize experts de la laïcité) de plancher sur la question de la cantine an d’établir une même doctrine sur tout le territoire. « Il peut arriver que des dames de cantine demandent aux enfants : “Qui fait le ramadan ?” précise le politologue Laurent Bouvet, membre du Conseil des sages. Elles le font sans arrière-pensée, mais on n’a pas le droit de demander à des enfants leurs convictions religieuses. Cela relève plus de la méconnaissance des règles de laïcité que du prosélytisme. »
À la cantine, si 20 % des contestations ont trait à des questions religieuses, la majorité concerne des revendications liées à des tendances alimentaires (régimes végétarien, sans gluten…). Quant aux sorties scolaires, les signalements sont à la hausse, et ces situations génèrent encore des incertitudes d’interprétation malgré la position du Conseil d’État.
Trudeau « mecsplique » à une femme qu'il ne faut plus dire mankind (« humanité ») mais peoplekind (« personnité »)
Mise à jour du vendredi 9 février 2018
Un des principaux conseillers de Justin Trudeau, Gerald Butts, a fait entendre que ceux qui ont ri de « peoplekind » seraient des nazis. Cette remarque n’est pas restée sans réponse de la part de certains journalistes, comme Piers Morgan, qui s’étaient moqué de ce néologisme frappé au coin de la rectitude lexicale la plus ridicule.
Gerald Michael Butts est le principal conseiller politique du Premier ministre Justin Trudeau. Depuis novembre 2015, il est le secrétaire principal du Premier ministre. De 2008 à 2012, il a été président et chef de la direction du World Wildlife Fund Canada, un organisme mondial de conservation de la faune. En 2014, le magazine Maclean’s a déclaré que Butts était le quatorzième Canadien le plus puissant. Il est diplômé (maîtrise) en littérature anglaise de l’Université McGill à Montréal. C’est à McGill qu’il a été présenté à Justin Trudeau par un ami commun.
L’hilarité générale provoquée par le commentaire ridicule de son patron suscita rapidement ce gazouillis de sa part :
Le célèbre journaliste britannique Piers Morgan qui avait osé se moquer du néologisme de Justin Trudeau n’a pas goûté ce tweet. Agacé de l’amalgame fort peu subtil que Butts fait entre les nazis et les détracteurs de Trudeau, il répondit :
Piers Morgan a poursuivi en faisant remarquer que
Piers Morgan finit par se demander « s’il ne manquait pas une case à Butts. Incroyable qu’un conseiller aussi proche de votre Premier ministre puisse lancer de telles âneries aussi dangereusement incendiaires en son nom. »
Mise à jour de ce mercredi 7 février
Justin Trudeau a affirmé avoir fait une « blague stupide », la semaine dernière, quand il a proposé en anglais l’utilisation du terme « peoplekind » plutôt que « mankind », des propos critiqués autant au Canada qu’à l’international.
« J’ai fait une blague stupide il y a quelques jours », a déclaré le Premier ministre du Canada, mercredi matin à son arrivée au caucus libéral.
Le député conservateur Gérard Deltell a jugé mercredi matin que Justin Trudeau a fait la bonne chose en s’excusant pour sa « blague niaiseuse », mais il doute de la sincérité du Premier ministre.
« Ça va dans la logique de M. Trudeau de neutraliser à peu près tout », a-t-il observé, rappelant que les libéraux ont fait changer les paroles de l’hymne national pour le rendre plus inclusif, un changement dénoncé par l’opposition officielle.
Billet originel
Lors d’une assemblée publique à l’Université MacEwan à Edmonton, vendredi dernier, le Premier ministre Justin Trudeau a interrompu une femme qui avait utilisé le mot « mankind » (« humanité »).
Il a alors mecspliqué [1] que « nous préférons le terme de “peoplekind” » (quelque chose comme « personnité ») puisque le terme « mankind » en anglais fait référence à l’homme (“man”).
Justin Trudeau a expliqué que cela serait plus « inclusif », un peu comme vouloir remplacer « patrimoine » par « héritage culturel » (une idée de Québec solidaire) en français. Certaines féministes, encore plus radicales, préconisent « matrimoine ».
Notons que nous ne savons pas trop qui est « nous » dans cette remarque de Justin Trudeau. Aucun site gouvernemental canadien ne semble utiliser « peoplekind »... Alors qu’on trouve près de 10 000 occurrences de mankind sur ces mêmes sites... En fait, nous soupçonnons M. Trudeau d’avoir oublié que « humankind » ou « humanity » sont parfois proposés comme alternative non « genrée » en anglais par la fonction publique canadienne.
Remarquons enfin que la dame interrompue pour des raisons de correctivisme genré avait aussi utilisé le terme « d’amour maternel », mais Justin Trudeau ne l’a pas reprise ici (« people’s love » ?)
La remarque du Premier ministre adulé a été aussitôt applaudie de façon nourrie par salle y compris par la jeune femme qui avait laissé glisser le rétrograde « mankind ». La jeune femme en question, Aimee, est membre de l’Église de Dieu société de la mission mondiale, une église féministe controversée fondée en Corée du Sud. Cette église croit en Dieu le père et Dieu la mère.
La remarque de Trudeau a été nettement moins bien accueillie ailleurs, plusieurs commentateurs dans l’anglosphère ont vertement critiqué cette « rectitude linguistique » qui semble primer sur le fond chez Justin Trudeau. L’animateur britannique Piers Morgan a qualifié M. Trudeau d’« imbécile de première, côté rectitude politique ».
L’émission « Fox and Friends », qui serait suivie tous les matins par le président Trump, a consacré à cette « affaire » tout un segment, mardi matin. Les trois animateurs ont interviewé le professeur de psychologie de l’Université de Toronto, Jordan Peterson, connu pour sa volonté de ne pas plier devant les dictats et les modes de la « rectitude politique post-moderne et marxiste ». Le professeur Jordan Peterson a qualifié cette interruption d’assez typique et de pavlovienne : « Je crains que la pensée de Premier ministre ne soit capable de suivre que quelques pistes idéologiques très étroites. Nous en avons vu les prémices quand M. Trudeau a constitué son cabinet. Il tenait à ce que 50 % des postes reviennent à des femmes malgré le fait que seuls près de 22 % des députés sont des femmes. Il était plus facile pour lui d’utiliser ce critère que de sélectionner ses ministres en ne considérant que les compétences nécessaires. On a déjà vu pas mal de ce genre de comportements. Mais là on a affaire à un exemple extrême. Trudeau écoutait une femme qui voulait sérieusement discuter d’une question importante et il est intervenu pour faire une déclaration idéologique au milieu de ce dialogue. Cela trahit clairement, à mon sens, sa façon de penser. Mais je ne crois pas qu’il pense, son esprit fonctionne à l’idéologie. Et il en accepte le résultat sans se poser de questions. Et nous allons vraiment en payer le prix au Canada d’une manière insoupçonnée pour l’instant. »
Pour l’universitaire et chroniqueur québécois Mathieu Bock-Côté, « Immédiatement, ivre de vertu inclusive, [Trudeau] a corrigé la demoiselle en lui disant qu’elle devrait plutôt parler de “peoplekind”. Fiou ! Un terme “genré” venait d’être banni de l’assemblée, et on s’en doute, l’égalité entre les sexes s’est mieux portée. On lutte contre les discriminations un mot à la fois ! [...] Mais nous ne sommes pas ici simplement devant les lubies amusantes d’un Premier ministre qui confond la modernité et l’ouverture d’esprit avec l’adhésion à toutes les modes idéologiques. Ce qui se dévoile, c’est la tentation de plus en plus forte de soumettre le langage à une perpétuelle reconstruction idéologique. Quels sont les prochains mots que nous bannirons ? »
La CBC a interrogé un lexicographe et, apparemment, M. Trudeau ne serait pas le premier à utiliser le mot « peopleskind ». Même si le mot est très rare, le lexicographe ajoute « J’en ai trouvé une attestation assez tôt en 1988 dans un livre sur l’écriture non sexiste. Et ce livre citait en fait quelqu’un d’autre, disant : “Eh bien, évidemment, ce mot ne prendra jamais.” »
M. Trudeau doit amorcer mercredi une visite officielle aux États-Unis pour parler commerce, notamment pour mousser les dispositions d’égalité hommes-femmes que son gouvernement tente d’intégrer à un nouvel Accord de libre-échange nord-américain. Visiblement une priorité économique ! (Voir ce que Jordan Peterson pense de l’imposition gouvernementale de l’égalité de résultats entre les hommes et les femmes.)
La gouverneure générale, Julie Payette, doit accorder bientôt la sanction royale à un nouvel « Ô Canada » de genre neutre, afin qu’en anglais, « un vrai amour de la patrie » n’anime plus « tous tes fils », mais qu’il « nous anime tous »...
Butts et Trudeau, étudiants à McGill |
Gerald Michael Butts est le principal conseiller politique du Premier ministre Justin Trudeau. Depuis novembre 2015, il est le secrétaire principal du Premier ministre. De 2008 à 2012, il a été président et chef de la direction du World Wildlife Fund Canada, un organisme mondial de conservation de la faune. En 2014, le magazine Maclean’s a déclaré que Butts était le quatorzième Canadien le plus puissant. Il est diplômé (maîtrise) en littérature anglaise de l’Université McGill à Montréal. C’est à McGill qu’il a été présenté à Justin Trudeau par un ami commun.
L’hilarité générale provoquée par le commentaire ridicule de son patron suscita rapidement ce gazouillis de sa part :
La leçon à tirer de cette blague déformée par Infowars et d’autres amis nazis d’extrême droite de The Rebel, c’est qu’ils nous écoutent. Allez l’ #ÉquipeTrudeau.
Le célèbre journaliste britannique Piers Morgan qui avait osé se moquer du néologisme de Justin Trudeau n’a pas goûté ce tweet. Agacé de l’amalgame fort peu subtil que Butts fait entre les nazis et les détracteurs de Trudeau, il répondit :
a) Je ne suis pas nazi.
b) Ce n’était pas une blague.
c) Si vous êtes l’un des principaux conseillers de @JustinTrudeau, pas étonnant qu’il fasse autant de gaffes.
Piers Morgan a poursuivi en faisant remarquer que
« Le monde entier a ri de votre patron et de son #peoplekind absurdement politiquement correct qui suinte l'exhibitionnisme vertueux [le pharisaïsme]. Si vous décidez de traiter tous ceux qui ont ri de nazis, alors je vous suggère poliment que vous êtes un demeuré absolu. »
Piers Morgan finit par se demander « s’il ne manquait pas une case à Butts. Incroyable qu’un conseiller aussi proche de votre Premier ministre puisse lancer de telles âneries aussi dangereusement incendiaires en son nom. »
Mise à jour de ce mercredi 7 février
Justin Trudeau a affirmé avoir fait une « blague stupide », la semaine dernière, quand il a proposé en anglais l’utilisation du terme « peoplekind » plutôt que « mankind », des propos critiqués autant au Canada qu’à l’international.
« J’ai fait une blague stupide il y a quelques jours », a déclaré le Premier ministre du Canada, mercredi matin à son arrivée au caucus libéral.
Le député conservateur Gérard Deltell a jugé mercredi matin que Justin Trudeau a fait la bonne chose en s’excusant pour sa « blague niaiseuse », mais il doute de la sincérité du Premier ministre.
« Ça va dans la logique de M. Trudeau de neutraliser à peu près tout », a-t-il observé, rappelant que les libéraux ont fait changer les paroles de l’hymne national pour le rendre plus inclusif, un changement dénoncé par l’opposition officielle.
Billet originel
Lors d’une assemblée publique à l’Université MacEwan à Edmonton, vendredi dernier, le Premier ministre Justin Trudeau a interrompu une femme qui avait utilisé le mot « mankind » (« humanité »).
Il a alors mecspliqué [1] que « nous préférons le terme de “peoplekind” » (quelque chose comme « personnité ») puisque le terme « mankind » en anglais fait référence à l’homme (“man”).
Justin Trudeau a expliqué que cela serait plus « inclusif », un peu comme vouloir remplacer « patrimoine » par « héritage culturel » (une idée de Québec solidaire) en français. Certaines féministes, encore plus radicales, préconisent « matrimoine ».
Notons que nous ne savons pas trop qui est « nous » dans cette remarque de Justin Trudeau. Aucun site gouvernemental canadien ne semble utiliser « peoplekind »... Alors qu’on trouve près de 10 000 occurrences de mankind sur ces mêmes sites... En fait, nous soupçonnons M. Trudeau d’avoir oublié que « humankind » ou « humanity » sont parfois proposés comme alternative non « genrée » en anglais par la fonction publique canadienne.
Remarquons enfin que la dame interrompue pour des raisons de correctivisme genré avait aussi utilisé le terme « d’amour maternel », mais Justin Trudeau ne l’a pas reprise ici (« people’s love » ?)
La remarque du Premier ministre adulé a été aussitôt applaudie de façon nourrie par salle y compris par la jeune femme qui avait laissé glisser le rétrograde « mankind ». La jeune femme en question, Aimee, est membre de l’Église de Dieu société de la mission mondiale, une église féministe controversée fondée en Corée du Sud. Cette église croit en Dieu le père et Dieu la mère.
La remarque de Trudeau a été nettement moins bien accueillie ailleurs, plusieurs commentateurs dans l’anglosphère ont vertement critiqué cette « rectitude linguistique » qui semble primer sur le fond chez Justin Trudeau. L’animateur britannique Piers Morgan a qualifié M. Trudeau d’« imbécile de première, côté rectitude politique ».
L’émission « Fox and Friends », qui serait suivie tous les matins par le président Trump, a consacré à cette « affaire » tout un segment, mardi matin. Les trois animateurs ont interviewé le professeur de psychologie de l’Université de Toronto, Jordan Peterson, connu pour sa volonté de ne pas plier devant les dictats et les modes de la « rectitude politique post-moderne et marxiste ». Le professeur Jordan Peterson a qualifié cette interruption d’assez typique et de pavlovienne : « Je crains que la pensée de Premier ministre ne soit capable de suivre que quelques pistes idéologiques très étroites. Nous en avons vu les prémices quand M. Trudeau a constitué son cabinet. Il tenait à ce que 50 % des postes reviennent à des femmes malgré le fait que seuls près de 22 % des députés sont des femmes. Il était plus facile pour lui d’utiliser ce critère que de sélectionner ses ministres en ne considérant que les compétences nécessaires. On a déjà vu pas mal de ce genre de comportements. Mais là on a affaire à un exemple extrême. Trudeau écoutait une femme qui voulait sérieusement discuter d’une question importante et il est intervenu pour faire une déclaration idéologique au milieu de ce dialogue. Cela trahit clairement, à mon sens, sa façon de penser. Mais je ne crois pas qu’il pense, son esprit fonctionne à l’idéologie. Et il en accepte le résultat sans se poser de questions. Et nous allons vraiment en payer le prix au Canada d’une manière insoupçonnée pour l’instant. »
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Les réseaux sociaux se sont copieusement moqués du « peopleskind », ici Manhattan est rebaptisé « Peoplehattan » |
Pour l’universitaire et chroniqueur québécois Mathieu Bock-Côté, « Immédiatement, ivre de vertu inclusive, [Trudeau] a corrigé la demoiselle en lui disant qu’elle devrait plutôt parler de “peoplekind”. Fiou ! Un terme “genré” venait d’être banni de l’assemblée, et on s’en doute, l’égalité entre les sexes s’est mieux portée. On lutte contre les discriminations un mot à la fois ! [...] Mais nous ne sommes pas ici simplement devant les lubies amusantes d’un Premier ministre qui confond la modernité et l’ouverture d’esprit avec l’adhésion à toutes les modes idéologiques. Ce qui se dévoile, c’est la tentation de plus en plus forte de soumettre le langage à une perpétuelle reconstruction idéologique. Quels sont les prochains mots que nous bannirons ? »
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Comment parler anglais comme Justin Trudeau : le Manitoba devient le Personnetoba |
La CBC a interrogé un lexicographe et, apparemment, M. Trudeau ne serait pas le premier à utiliser le mot « peopleskind ». Même si le mot est très rare, le lexicographe ajoute « J’en ai trouvé une attestation assez tôt en 1988 dans un livre sur l’écriture non sexiste. Et ce livre citait en fait quelqu’un d’autre, disant : “Eh bien, évidemment, ce mot ne prendra jamais.” »
M. Trudeau doit amorcer mercredi une visite officielle aux États-Unis pour parler commerce, notamment pour mousser les dispositions d’égalité hommes-femmes que son gouvernement tente d’intégrer à un nouvel Accord de libre-échange nord-américain. Visiblement une priorité économique ! (Voir ce que Jordan Peterson pense de l’imposition gouvernementale de l’égalité de résultats entre les hommes et les femmes.)
La gouverneure générale, Julie Payette, doit accorder bientôt la sanction royale à un nouvel « Ô Canada » de genre neutre, afin qu’en anglais, « un vrai amour de la patrie » n’anime plus « tous tes fils », mais qu’il « nous anime tous »...
[1] « Mecspliquer », néologisme qui désigne le fait qu’un homme explique quelque chose de façon paternaliste à une femme (et l’interrompe ici de façon inopportune). Radio-Canada avec nos impôts fait la promotion de « pénispliquer » (En F [sic] rançais SVP : remplacer mansplaining par « pénispliquer »).
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jeudi 19 septembre 2019
Cégep de Granby organise la marche pour le climat à Granby
Le mouvement planétaire de la Marche pour le climat envahira aussi Granby, le 27 septembre en après-midi.
Selon Michel Bélanger, directeur des affaires étudiantes au Cégep de Granby et
organisateur de la marche avec le Comité d’action et de concertation en
environnement du cégep et le groupe Vert Tige, des milliers de personnes seraient attendues à cette manifestation qui veut forcer les dirigeants politiques « de l’urgence d’agir » face « aux changements climatiques ».
Selon ce militant, « Toutes les études vont dans la même direction », dit-il. La pollution aggrave le climat « et on ne peut pas, comme collège, se fermer les yeux ». « On veut que l’ensemble de la journée soit axé sur l’environnement », dit
M. Bélanger, ajoutant que le directeur général du Cégep de Granby, Yvan O’Connor, « a été l’un des premiers à dire qu’on devrait faire quelque chose » ce jour-là.
M. Bélanger affirme que « Le milieu scolaire a comme mission de promouvoir la protection de l’environnement ». C’est pourquoi le cégep se joint aux manifestations dans plusieurs villes du Québec et en Occident. La controversée militante écologiste Greta Thunberg doit notamment participer à la marche qui aura lieu à Montréal.
Des activités sont aussi prévues en matinée au cégep, dont des ateliers portant sur la fabrication de produits de beauté maison et de sacs réutilisables, le zéro déchet ainsi qu’un « café philosophique » sur l’environnement.
Source : Voix de l’Est
Voir aussi
« L’école ne devrait pas transformer les élèves en militants »
Le scandale des études militantes sur les enfants des « familles homos »
Les études présentées à l’Assemblée nationale française dans le cadre de l’examen du projet de loi de bioéthique ont « toutes été conduites avec un objectif militant : montrer que tout va bien pour les enfants accueillis par un couple de même sexe ». Le 5 septembre dernier, le Dr Pierre Lévy-Soussan, directeur du Centre de consultation médico-psychologique filiation de Paris (COFI-CMP) et ancien membre du Conseil d’orientation de l’Agence de biomédecine, a alerté la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de bioéthique, de ce constat, fait par plusieurs psychiatres de renom. L’objectif est clair : il vise à modifier la législation sur la PMA. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait estimé « pertinent » de « s’appuyer sur des recherches fiables sur l’impact de cette situation ». Or « aucune étude d’impact sur le projet n’a été conduite », s’est étonné le Dr Lévy-Soussan.
En novembre 2018 déjà, le Dr Sarah Bydlowski, pédopsychiatre et chercheur associé au laboratoire de psychopathologie de l’université René-Descartes avait déclaré devant la mission parlementaire : « Notre réticence n’est pas théorique ». Elle a ainsi affirmé au député Jean-Louis Touraine qui se référait aux « travaux menés en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Belgique », qu’aucun de ces travaux, qu’elle connaissait « très bien », n’était fondé « sur des observations cliniques précises de l’enfant : tous sont fondés sur des autoquestionnaires ». Il s’agit bien d’une simple liste de questions posées aux parents, dont les réponses sont ensuite analysées. Une méthode « insuffisante » selon les professionnels, pour un sujet « aussi complexe que la filiation et l’équilibre psychique de l’enfant ».
En outre, ces études « se limitent au court terme et font l’impasse sur la vie psychique de l’enfant », a remarqué le Dr Christian Flavigy, psychiatre et auteur du Débat confisqué. « Demander aux filles de Marc-Olivier Fogiel si tout va bien ne suffit pas ». « Même si c’est encore un vrai tabou, a expliqué le Dr Lévy-Soussan lors de son audition, on se rend compte que c’est plus compliqué avec la PMA, en termes de filiation. L’existence d’un tiers complexifie les représentations. Dans les PMA actuelles, on voit les difficultés qu’ont les parents à se transformer en fils et fille. Modifier les paramètres de la PMA va donc forcément retentir sur l’enfant. » Selon lui, imposer à un enfant d’avoir « deux mères » est une « violence contre le réel ».
En 2006, le Dr Loren Marks a rapporté dans un ouvrage [1] la « surincidence, chez les enfants se trouvant dans ce contexte, de troubles dépressifs, de toxicomanie, de troubles anxieux, de troubles de la conduite, d’idées suicidaires, voire de tentatives de suicide ». Enfin, en 2012, Mark Regnerus, professeur de sociologie à l’université du Texas, a publié une étude dans Social Science Research, qui révèle que les résultats des études sur l’homoparentalité « sont tirés souvent d’échantillons de petite taille, ne permettant pas de généraliser les résultats à la population des familles homosexuelles dans son ensemble. » Ayant réalisé sa propre étude, auprès de 2 998 adultes de 18 à 39 ans, celle-ci aboutissait, entre les familles homoparentales et les autres, à des « différences notables dans de nombreux résultats, dont beaucoup sont manifestement suboptimaux (comme les études, les états dépressifs, la situation professionnelle ou la consommation de marijuana ». « L’affirmation empirique qu’il n’existe aucune différence particulière doit cesser », concluait-il.
Le 6 octobre prochain aura lieu un grand rassemblant des opposants au projet de loi. Interrogé sur cette manifestation, Monsieur Aupetit, l’archevêque de Paris a déclaré « nous ne nous mobilisons pas seulement pour l’immédiat, mais pour l’avenir ». « L’histoire montre que ce sont les résistants qui transforment le monde, la masse des moutons indifférents ou résignés ne change rien » a-t-il ajouté.
Sources :
[1] Pediatrics, vol 118, n° 5, novembre 2006.
Famille chrétienne, Jean-Marie Dumont (18/09/2019) — « PMA pour toutes » le scandale des études biaisées
En novembre 2018 déjà, le Dr Sarah Bydlowski, pédopsychiatre et chercheur associé au laboratoire de psychopathologie de l’université René-Descartes avait déclaré devant la mission parlementaire : « Notre réticence n’est pas théorique ». Elle a ainsi affirmé au député Jean-Louis Touraine qui se référait aux « travaux menés en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Belgique », qu’aucun de ces travaux, qu’elle connaissait « très bien », n’était fondé « sur des observations cliniques précises de l’enfant : tous sont fondés sur des autoquestionnaires ». Il s’agit bien d’une simple liste de questions posées aux parents, dont les réponses sont ensuite analysées. Une méthode « insuffisante » selon les professionnels, pour un sujet « aussi complexe que la filiation et l’équilibre psychique de l’enfant ».
En outre, ces études « se limitent au court terme et font l’impasse sur la vie psychique de l’enfant », a remarqué le Dr Christian Flavigy, psychiatre et auteur du Débat confisqué. « Demander aux filles de Marc-Olivier Fogiel si tout va bien ne suffit pas ». « Même si c’est encore un vrai tabou, a expliqué le Dr Lévy-Soussan lors de son audition, on se rend compte que c’est plus compliqué avec la PMA, en termes de filiation. L’existence d’un tiers complexifie les représentations. Dans les PMA actuelles, on voit les difficultés qu’ont les parents à se transformer en fils et fille. Modifier les paramètres de la PMA va donc forcément retentir sur l’enfant. » Selon lui, imposer à un enfant d’avoir « deux mères » est une « violence contre le réel ».
En 2006, le Dr Loren Marks a rapporté dans un ouvrage [1] la « surincidence, chez les enfants se trouvant dans ce contexte, de troubles dépressifs, de toxicomanie, de troubles anxieux, de troubles de la conduite, d’idées suicidaires, voire de tentatives de suicide ». Enfin, en 2012, Mark Regnerus, professeur de sociologie à l’université du Texas, a publié une étude dans Social Science Research, qui révèle que les résultats des études sur l’homoparentalité « sont tirés souvent d’échantillons de petite taille, ne permettant pas de généraliser les résultats à la population des familles homosexuelles dans son ensemble. » Ayant réalisé sa propre étude, auprès de 2 998 adultes de 18 à 39 ans, celle-ci aboutissait, entre les familles homoparentales et les autres, à des « différences notables dans de nombreux résultats, dont beaucoup sont manifestement suboptimaux (comme les études, les états dépressifs, la situation professionnelle ou la consommation de marijuana ». « L’affirmation empirique qu’il n’existe aucune différence particulière doit cesser », concluait-il.
Le 6 octobre prochain aura lieu un grand rassemblant des opposants au projet de loi. Interrogé sur cette manifestation, Monsieur Aupetit, l’archevêque de Paris a déclaré « nous ne nous mobilisons pas seulement pour l’immédiat, mais pour l’avenir ». « L’histoire montre que ce sont les résistants qui transforment le monde, la masse des moutons indifférents ou résignés ne change rien » a-t-il ajouté.
Sources :
[1] Pediatrics, vol 118, n° 5, novembre 2006.
Famille chrétienne, Jean-Marie Dumont (18/09/2019) — « PMA pour toutes » le scandale des études biaisées
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