dimanche 14 septembre 2025

Natalité au plus bas — La Presse de Montréal s'étonne des femmes tradis qui font des enfants dans une société « laïque »

Rappel : tous les indicateurs démographiques sont au rouge foncé au Québec, nombre de naissances à un creux historique : 77 400 enfants nés en 2024, moins qu’en 1911 alors que la population était de 2 005 776 alors que la population était près de 4,5 fois plus nombreuses (9,1 millions). Taux de natalité au plus bas : 8,5 enfants pour mille habitants, il était encore de 14,0 en 1990. Et enfin un indice de fécondité à un nadir : 1,33 enfant par femme alors qu’il était encore de 1,73 enfant par femme en 2008 et en 2009…

Dans un contexte où le peuple québécois constitue une minorité à l’échelle canadienne, il semble évident qu’il ne peut envisager d’intégrer de larges vagues migratoires sans assurer d’abord sa propre pérennité démographique. Cela suppose, entre autres, de faire des enfants — des enfants 
assez nombreux auxquels les nouveaux arrivants pourront naturellement s’intégrer. Ce n’est plus le cas à Montréal.

On pourrait donc s’attendre à ce que le retour de certaines femmes à la maternité et à des valeurs familiales traditionnelles soit salué. Or, c’est tout le contraire dans
La Presse , qui consacre un dossier spécial à ces femmes dites « traditionnelles », dont la foi — jugée trop visible par le quotidien — semble déranger dans un Québec qui se dit « laïque ».

Mais en quoi la laïcité de l’État devrait-elle interdire à des femmes adultes d’être croyantes, ou de faire des choix de vie conformes à leurs convictions traditionnelles ? Ce glissement entre laïcité et athéisme semble de plus en plus fréquent. La laïcité, pourtant, n’a jamais signifié l’effacement des croyances y compris jusque dans la sphère privée — mais simplement la neutralité de l’État face à celles-ci. 

Voici un de ces textes avec nos commentaires [entre crochets].


Zoé Roy berce sa fillette dans ses bras, debout dans sa cuisine de Limoilou. À 24 ans, la mère au foyer, qui s’identifie comme une conservatrice chrétienne, a déjà trois enfants. Elle aimerait un jour en avoir six.

On a beaucoup entendu parler des jeunes hommes qui seraient de plus en plus nombreux à prôner un retour aux rôles traditionnels de genre. Mais beaucoup moins des jeunes femmes. Pourtant, elles existent.

Elles prônent des valeurs chrétiennes, privilégient le fait de fonder une famille plutôt que de travailler, et estiment que leur place en tant que femme est en soutien à leur mari.

C’est vrai, les jeunes femmes comme Zoé Roy sont l’exception au Québec, pas la règle. Mais notre frontière avec les États-Unis n’est pas si étanche, en ce qui concerne les idées conservatrices et religieuses de nos voisins du Sud.

En fait, il suffit d’avoir accès à l’internet et de comprendre l’anglais pour y être exposé [comme on le verra, ce n’est pas vraiment le cas puisque des influenceuses tradis québécoises ont des milliers d’abonnées].

La preuve : quatre jeunes femmes nous ont raconté leur cheminement. L’une d’entre elles élève ses enfants à la maison en suivant la Bible, une autre veut déménager aux États-Unis pour vivre son conservatisme plus librement, et les deux dernières organisent des séances d’étude biblique chaque semaine.

Et elles font à leur tour la promotion de leur mode de vie sur leurs réseaux sociaux, cette fois pour un public québécois.

L’idéal de la féminité traditionnelle trouve bel et bien un public au Québec, même si un tel repli peut sembler anachronique dans une société laïque. Et c’est sur les réseaux sociaux qu’on peut retracer les origines de ce mouvement.

Zoé Roy explique avoir grandi dans une famille assez conservatrice, mais avoir été exposée à davantage d’idées progressistes à l’adolescence, surtout sur les réseaux sociaux. « Je voyais surtout des revendications, de la victimisation », rapporte-t-elle, la voix douce.

De fil en aiguille, l’algorithme a exposé Zoé à davantage d’idées conservatrices.

J’ai commencé à voir l’autre côté de la médaille. Et j’ai vu des familles, j’ai vu de la stabilité, j’ai vu des femmes qui acceptaient leur rôle féminin. J’ai vu des hommes qui acceptaient la masculinité. J’ai vu des familles unies.

Après avoir donné naissance à son premier enfant à l’âge de 18 ans, la jeune femme explique avoir entrepris une véritable quête spirituelle. Elle et son mari se sont convertis au christianisme il y a deux ans.

Sur sa chaîne TikTok, Zoé Roy affiche à son tour ses convictions. Dans ses vidéos, elle parle d’entretien ménager, de maternité et de religion à ses quelque 4000 abonnés, et elle s’affiche publiquement comme une conservatrice.

Le conservatisme de Zoé passe par une adoption du rôle féminin traditionnel : celui de mère, de femme et de responsable du foyer. « Mais mon identité, ce n’est pas juste ma maternité, affirme-t-elle. Moi aussi j’ai besoin d’avoir des accomplissements [succès, réalisations] dans la vie, que ça soit du bénévolat, du scrapbooking… »

Les idéaux de la jeune femme s’apparentent à un phénomène culturel qui a pris naissance aux États-Unis il y a quelques années : celui des épouses traditionnelles, femmes au foyer, les tradwives.

Ces influenceuses, généralement chrétiennes, se mettent en scène sur les réseaux sociaux en s’adonnant à des tâches typiquement féminines, souvent campées dans un décor champêtre, vêtues de robes vaporeuses et mariées avec plusieurs enfants.

L’exemple le plus notoire est sans doute celui de Ballerina Farm, le compte Instagram de l’influenceuse mormone Hannah Neeleman. La mère de huit enfants et ex-gagnante de concours de beauté exploite une énorme ferme avec son mari au cœur de l’Utah.

Dans les vidéos qu’elle partage avec ses 10 millions d’abonnés, elle se montre parfois en train de boire du lait fraîchement sorti du pis de ses vaches, parfois en train de cuire du pain au levain. On ne la voit jamais se plaindre, et on la voit rarement obtenir de l’aide pour accomplir ses innombrables tâches ménagères (à part, occasionnellement, un de ses enfants plus âgés).

Avec ses robes amples en coton, son insistance sur les produits naturels et son adhésion aux normes genrées traditionnelles, Zoé Roy coche certaines des cases de l’identité tradwife. Mais elle hésite à se décrire comme telle.

Pour moi, tradwife, c’est un mot positif. Si quelqu’un me dit que j’en suis une, c’est comme si tu me disais que j’étais belle. Mais moi, je ne suis pas quelqu’un de parfait, alors je ne me considère pas comme une tradwife.

En soi, documenter son quotidien de mère à la maison n’a rien de mal, souligne l’autrice, réalisatrice et chercheuse en science politique Léa Clermont-Dion. Mais c’est lorsque cette image sert à faire avancer une idéologie de droite plus radicale qu’elle devient inquiétante, selon elle.

Le mouvement conservateur, surtout aux États-Unis, est nataliste. Il prône la reproduction de patrie, de la nation, et particulièrement chez les Blancs. Et le rôle des femmes dans ce projet-là, c’est de se reproduire, c’est de s’occuper de la maison.

Léa Clermont-Dion, autrice, réalisatrice et chercheuse en science politique
[Note du carnet : Léa Clermont-Dion affirme que le mouvement conservateur, surtout aux États-Unis, est nataliste et qu’il prônerait la reproduction « particulièrement chez les Blancs ». Cette affirmation suggère que la valorisation de la maternité dans ces milieux serait racisée — c’est-à-dire uniquement réservée aux femmes blanches dans une logique nationaliste ethnique.

C’est une généralisation excessive qui ne tient pas compte de la diversité du conservatisme, même aux États-Unis. Il existe de nombreuses familles conservatrices afro-américaines, latinas, musulmanes ou Asiatiques qui valorisent des rôles traditionnels féminins sans adhérer à une idéologie racialiste.

Elle projette un cadre idéologique nord-américain extrême (blanc, chrétien, conservateur identitaire) sur un phénomène plus large, parfois spirituel, culturel ou simplement personnel.

Paradoxalement, Léa Clermont-Dion fait une lecture ethnocentrée qui invisibilise des millions de femmes non blanches qui choisissent la maternité comme vocation ou par conviction, hors de toute logique suprémaciste. N’est pas nécessairement l’antiraciste celle qui croit l'être ici…]

Émancipation domestique

Là où Zoé se distingue des conservatrices extrémistes, c’est dans le regard qu’elle pose sur les autres : « J’ai des amis qui ne sont pas chrétiens, j’ai des amies qui ont des carrières, j’ai de la famille qui s’identifie comme LGBTQ, puis ce sont toutes des personnes que j’aime », ajoute-t-elle.

Mais selon la jeune mère, les idéaux portés par le féminisme ont carrément heurté les femmes. Elle estime que les demandes du marché du travail sont généralement incompatibles avec la « nature » féminine, et que « forcer une femme à travailler, c’est de l’abus ».

Les femmes conservatrices comme Zoé se préoccupent d’enjeux qu’on associe habituellement à la gauche : un marché du travail parfois incompatible avec la vie familiale, des salaires individuels insuffisants pour faire vivre une famille, ou la dévalorisation du travail domestique effectué par les femmes.

Or, là où les progressistes blâment le capitalisme ou l’inégalité sociale pour ces problèmes, les tradwives pointent dans la direction opposée. « Pour ces femmes-là, le refuge familial paraît comme une option qui est plus simple que d’affronter un monde qui est violent, complexe, et qui fait peur », affirme Léa Clermont-Dion.

[Note du carnet : l'article formule ici un contraste biaisé. Il suggère que les progressistes auraient une analyse légitime — pointer le capitalisme ou l’inégalité sociale — tandis que les femmes tradis auraient une réaction presque irrationnelle, « pointant dans la direction opposée ». C’est une rhétorique subtile, mais dévalorisante : d’un côté des causes structurelles, de l’autre une sorte de fuite dans le « refuge familial ».

Mais cette dichotomie est simpliste et injuste. Car d’un point de vue analytique, les deux approches posent un diagnostic sur le même problème : la tension entre travail et vie familiale. Les progressistes voient l’injustice dans l’organisation économique ; les femmes tradis y voient un décalage entre la structure sociale et les besoins profonds (biologiques, psychologiques ou culturels) des femmes. Ce n’est pas « pointer à l’opposé », c’est identifier une autre causalité.

Par ailleurs, sous-entendre que le refuge familial n’est qu’un repli ou une peur du monde extérieur, c’est réduire à une fragilité psychologique ce qui est, pour beaucoup, un choix positif, réfléchi et cohérent avec leurs valeurs. C’est une manière élégante de disqualifier un modèle de vie sans le dire franchement.

Enfin, Léa Clermont-Dion oublie qu’une autre forme d’idéologie exerce une pression tout aussi forte : le féminisme carriériste, qui érige la carrière en horizon quasi obligatoire. Si les femmes tradis sont accusées de « fuir le monde du travail », le féminisme carriériste ferme la porte à toute alternative hors de lui — en présentant la femme au foyer comme une anomalie sociale.]


Car selon cette logique, c’est le féminisme et le progressisme qui sont responsables d’avoir « effrité l’équilibre social en donnant aux femmes un pouvoir qui n’est pas naturel », explique Léa Clermont-Dion.

Société « systémiquement » dépressive

Un jeune sur quatre serait dépressif : la conclusion d’une récente étude sur la santé mentale des 15-29 ans a de quoi alarmer. Fondée sur un sondage auprès de 5633 jeunes, elle complète celles de Santé publique France, qui pointait, en 2021, la proportion inquiétante de 20,8 % des 18-24 ans touchés par la dépression, contre 11,7 % en 2017. Surtout, elle corrobore les innombrables constats du monde médical sur la détérioration de la santé mentale dans l’ensemble de la population française.

Les explications ne manquent pas, des inquiétudes quant à l’avenir (catastrophisme écologique, crises internationales) aux difficultés du quotidien : fin du monde et fin du mois se conjuguent pour déprimer le moi. Pandémie et stress des confinements sont régulièrement pointés du doigt. Mais si ces causes conjoncturelles sont réelles, on est tenté de dire que la conjoncture a bon dos. Et que ces explications ont surtout pour mérite d’éviter de remettre en question le modèle de société “systémiquement” anxiogène que les élites qui nous gouvernent ont peu à peu mis en place.

Car, oui, la vie est source d’angoisses, et cela est aussi vieux que l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden. La peur du lendemain, la crainte du chômage ou de la maladie, des guerres ou des catastrophes naturelles : quelle époque peut se vanter d’y avoir échappé ? L’existence n’a jamais été autre chose qu’un processus de conjuration de ces inquiétudes universelles. Mais les sociétés traditionnelles avaient une arme fatale pour contourner ces angoisses : elle s’appelait “stabilité”. Pour répondre aux peurs du quotidien, il n’est de meilleur refuge que des points fixes qui nous permettent de constater jour après jour que le monde n’est pas seulement le lieu de l’imprévu, du bouleversement, de la menace, de l’accident toujours possible, mais aussi et surtout un lieu familier, constant, où nos existences étonnamment fragiles résistent malgré tout aux aléas parce qu’elles sont fondées sur le roc des solidarités humaines, des communautés, des traditions, de l’histoire longue. Comme le note Roger Scruton dans Conservatisme (Albin Michel) : « Au cours d’une vie, les habitudes, les lieux, les réseaux, les institutions et les manières d’être partagées augmentent l’étendue de nos attachements et suscitent le sentiment d’être chez soi dans le monde parmi les choses et les êtres connus et dignes de confiance. Le sentiment de familiarité et de confiance nous est précieux, sa perte est une source d’angoisse et de regret. »

Or, au lieu de conforter tout ce qui nourrit ce précieux sentiment de familiarité et de confiance, nos sociétés, depuis des décennies, se sont ingéniées à le saper. Sacrifiant au bougisme et à l’idolâtrie de la nouveauté, le progressisme a minutieusement banni tout élément de stabilité de nos sociétés : on a décomposé la famille, sacrifié les identités locales à une mondialisation abstraite, promu la mobilité au détriment de l’enracinement, l’individualisme au détriment de la communauté ; un État providence anonyme s’est substitué aux solidarités concrètes; on a sacrifié l’enseignement de l’histoire et de la culture générale et, des billets de banque aux plaques d’immatriculation des voitures en passant par les noms des provinces, on a systématiquement gommé tous les symboles qui nous rappelaient que nous venons de quelque part. On a consciencieusement bâti une société liquide qui, dénonce le sociologue Zygmunt Bauman, a abouti à la création d’un « lumpenprolétariat spirituel » qui, n’ayant plus rien de concret et de stable à quoi se raccrocher, s’agrippe à des bouées illusoires qui ne font que l’enfoncer davantage dans le vide existentiel: sans surprise, les symptômes de dépression croissent à mesure du temps passé sur les réseaux sociaux.

Mais il est un critère que cette étude a oublié d’aborder: celui de la vie spirituelle. D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression. Il n’y a là nulle pensée magique : quel point de repère plus stable que de croire que nous avons été aimés de toute éternité par le Dieu qui nous a créés et qu’il nous appelle à partager sa félicité éternelle ? Cette espérance-là, nos élites ont voulu l’éteindre au nom des Lumières et, ce faisant, elles ont plongé l’Occident dans l’obscurantisme de la désespérance. 

Source : Laurent Dandrieu, Valeurs actuelles



samedi 13 septembre 2025

Évolution du spectre politique

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Il y a quelques semaines (2025), un transgenre mécontent a ouvert le feu dans une école catholique de Minneapolis. Il y a tué deux enfants et blessé une douzaine d'autres personnes. La psychotranssexualité est l'une des nombreuses nouvelles identités passionnantes de notre époque, mais les médias américains somnolents ne semblent pas intéressés par le sujet. Ils persistent, de manière tout à fait frauduleuse, à désigner Robin Westman par le pronom « elle », alors que M. Westman lui-même avait renoncé à sa transsexualité avant le carnage.

La journaliste Marion Van Renterghem (ci-dessous), récipiendaire de nombreux prix parmi les plus prestigieux au monde — tels que le prix Albert-Londres ou le prix Louise-Weiss —, a été épinglée pour avoir relayé de fausses informations. Elle a notamment partagé un grossier photomontage accusant à tort le présumé assassin de Charlie Kirk de porter un tee-shirt à l'effigie de Donald Trump. 



On a longtemps cru que les enfants du Moyen Âge n’étaient que peu considérés par leur famille

On a longtemps cru que les enfants du Moyen Âge n’étaient que peu considérés dans des familles obsédées par la survie. C’est tout l’inverse, montre l’historien Didier Lett.

Des nourrissons sanglés dans leur berceau, des emmaillotages si serrés qu’ils pouvaient retarder les premiers pas, des débats sur le lait maternel face à celui des nourrices… Nos obsessions parentales ne datent pas d’hier.

Déjà, au Moyen Âge, on guettait la marche et la parole, on s’inquiétait du sevrage, on mettait en garde contre l’excès de sévérité comme contre l’excès de tendresse. Mais ces gestes et ces inquiétudes n’avaient pas toujours le même sens qu’aujourd’hui : sangler son enfant ne visait pas seulement à prévenir la mort subite, c’était aussi conjurer le diable avant le baptême.

Dans son dernier ouvrage, Enfants au Moyen Âge (XII
e-XVe siècles, le bas Moyen Âge donc) aux  éditions Tallandier, Didier Lett, professeur d’histoire médiévale à l’université Paris-cité, redonne chair à ces pratiques et à leur signification. Loin des caricatures d’une époque dite « obscurantiste », son enquête révèle des parents partagés entre amour et crainte, piété et devoir.

LE FIGARO.  — Aujourd’hui, avec internet et les réseaux sociaux, les parents surveillent de près les étapes de développement. Mais c’était déjà le cas au Moyen Âge. Pourquoi la marche, la parole ou l’« âge de raison » étaient-ils si décisifs ?

DIDIER LETT. — Les médiévaux se concentraient beaucoup sur des âges symboliques. Le chiffre 7, par exemple, est très présent dans la société chrétienne : l’« âge de raison », à partir de 7 ans, reste d’ailleurs une référence encore aujourd’hui. C’est aussi proche de l’âge de l’entrée à l’école, moment clé de l’apprentissage. Les traités de pédagogie médiévaux, de plus en plus nombreux à mesure qu’on avance vers la fin du Moyen Âge, accordent une attention particulière à ces étapes. Ils ne sont plus seulement écrits par des clercs ou des moines, mais aussi par des laïcs, des pères de famille, donc des gens qui observent les enfants au quotidien. Toutes les étapes du développement sont scrutées. Le sevrage, par exemple, est décrit comme un processus progressif, avec des aliments semi-solides avant le passage à la nourriture adulte. La marche fait aussi l’objet d’une grande vigilance. L’archéologie et l’iconographie ont révélé l’usage de « youpalas » ou de petites charrettes à quatre roues, sortes de parcs roulants. Déjà à l’époque, on cherchait la meilleure manière d’apprendre à marcher à un enfant ! Faire marcher l’enfant sur une surface plane, le tenir sous les hanches, etc.

La parole, enfin, est une étape cruciale. Les parents sont très attentifs aux éventuels retards. On actionnait même des roues à carillon en priant Dieu pour que l’enfant parle. La maîtrise du langage, tout comme la marche ou le sevrage, était perçue comme un moment décisif du développement.

— Qu’est-ce qui préoccupait le plus les parents ?

— Les grandes angoisses, ce sont d’abord l’accident et la mort. À l’époque, la mortalité infantile est extrêmement élevée. Le moindre rhume, la plus petite angine - qui nous paraissent aujourd’hui bénins - peuvent être fatals. Les parents cherchent donc à protéger l’enfant de ces dangers. Ils redoutent aussi les accidents, même si, dans les familles paysannes où l’on compte cinq ou six enfants, la surveillance n’a évidemment pas l’intensité de celle que nous connaissons aujourd’hui.

Du côté de l’éducation, ce qui les inquiète le plus, c’est le rapport à Dieu. On est dans une société profondément chrétienne. Les parents insistent sur les bons comportements religieux, comme ne pas mentir, ne pas parjurer, tenir ses promesses, bien faire ses prières. Ce qui les angoisse, c’est de voir leur enfant s’écarter de la foi, basculer vers l’image repoussoir de l’hérétique, du « Juif » ou du « Sarrasin », figures perçues comme des contre-modèles à rejeter absolument.

—Vous décrivez aussi l’attention portée à la grossesse, à l’allaitement, au sommeil du nourrisson. Qu’avez-vous découvert ?

— Ce n’est pas seulement moi, mais aussi Danièle Alexandre-Bidon, pionnière dans l’étude des gestes de puériculture, ainsi que les archéologues qui ont beaucoup travaillé sur les sépultures. On a ainsi découvert que l’enfant était souvent emmailloté dans des bandelettes très serrées. Cela peut nous sembler aujourd’hui antihygiénique, mais, au Moyen Âge, c’était un geste de protection. Le corps de l’enfant était perçu comme fragile, comparable à de la cire molle, et l’emmaillotage visait à éviter les déformations.

On a aussi retrouvé dans les tombes des jouets, y compris pour de très jeunes enfants, preuve que leur univers matériel comptait. Et les traités de médecine, largement hérités d’Hippocrate ou de Galien, montrent combien on cherchait à protéger l’enfant dès sa naissance, et même avant, puisque la femme enceinte bénéficiait d’une attention particulière dans la société médiévale. Sur l’allaitement, il y a beaucoup d’idées reçues. On croit souvent qu’il faut attendre Rousseau, au XVIIIe siècle, pour voir apparaître l’injonction aux mères d’allaiter. Or, au Moyen Âge, l’immense majorité (95 à 99 %) nourrit son enfant au sein. Seules les femmes qui n’avaient pas de lait, ou les grandes familles aristocratiques, princières et royales, faisaient appel à des nourrices. Le lait maternel était perçu comme le meilleur aliment pour l’enfant et son importance était unanimement reconnue. Ce n’est qu’aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles que la mise en nourrice s’est développée. Rousseau réagit donc bien davantage à son époque qu’au Moyen Âge.

— Peut-on dire qu’il existait déjà une « norme éducative » ?

— Oui, tout à fait. Elle n’est évidemment pas la même que la nôtre et peut paraître plus coercitive, plus violente. Les enfants recevaient sans doute plus de coups qu’aujourd’hui, mais guère plus qu’au XIXe siècle. La Bible elle-même - Ecclésiaste 7, 22 - conseille : « As-tu des fils ? Fais leur éducation et fais-leur plier l’échine dès l’enfance. »

Mais les traités de pédagogie médiévaux sont très clairs : il faut d’abord reprendre l’enfant par la parole, lui donner de bons exemples, le conseiller. Ce n’est qu’en dernier recours, si rien n’y fait, qu’une gifle ou un soufflet peuvent être administrés, et toujours « avec modération ». Les mauvais parents sont ceux qui frappent avec excès, assimilés dans les textes à des figures repoussoirs.

« Quand on dit aujourd’hui “je t’aime” à son enfant, ce n’est pas la même chose qu’au XIIIe ou au XIVe siècle »

— Qu’est-ce qui nous rapproche le plus des parents du Moyen Âge ? Et qu’est-ce qui nous en éloigne ?

— Ce qui nous rapproche, c’est l’amour. Le sentiment de l’enfance existe dans toutes les sociétés. Là où l’historien Philippe Ariès, qui parlait de la « naissance du sentiment moderne de l’enfance », s’est trompé, c’est en oubliant qu’il y avait déjà un attachement très fort. Bien sûr, ce sentiment n’est pas exprimé de la même manière selon les époques. Quand on dit aujourd’hui « je t’aime » à son enfant, ce n’est pas la même chose qu’au XIIIe ou au XIVe siècle. Au Moyen Âge, un nouveau-né avait une chance sur trois de mourir à la naissance. L’amour parental était donc vécu dans une tension constante. Et dans une société profondément chrétienne, la différence était immense entre perdre un enfant baptisé et un enfant mort sans baptême.

En somme, le point commun, c’est l’affection, mais elle se décline différemment selon les périodes. Le rôle de l’historien est précisément de contextualiser, de montrer que les sentiments existent mais qu’ils ne se traduisent pas de la même façon. Longtemps, on a jugé le Moyen Âge comme une époque « noire », pour l’enfance aussi. Les recherches récentes permettent au contraire de montrer la complexité et la richesse du rapport à cet âge de la vie.

— Qu’est-ce que cela nous dit de notre propre angoisse contemporaine d’être de « bons parents » ?

J’espère que ce livre aidera les lecteurs à relativiser. L’allaitement, la grossesse, l’éducation : ce sont des préoccupations universelles, présentes à toutes les époques. Et il est sans doute rassurant de constater que, malgré nos angoisses, nous vivons dans un temps où les progrès techniques et médicaux ont bouleversé les choses.

Source : Le Figaro

Présentation de l'éditeur 

 Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l’on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n’est plus faux que cette vision misérabiliste.

Didier Lett, spécialiste et précurseur de ce champ historique, nous montre la vive attention à l’enfance dès le ventre maternel. Il s’intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l’enfant entretient avec ceux qui vivent avec lui : père, mère, frères et sœurs... Plus de doute possible : la société médiévale a bien connu un fort « sentiment de l’enfance », manifestant une profonde affection à l’égard des plus petits et développant une riche réflexion sur l’éducation mais avec des différences en fonction du sexe, de l’âge, de la place dans la fratrie et du milieu social. L’auteur s’attarde aussi sur les malheurs de l’enfance dus aux pestes ou aux famines, à des accidents ou à des handicaps et parfois à la violence des adultes, des animaux ou d’autres enfants.

En s’appuyant sur de profonds renouvellements historiographiques, Didier Lett propose une riche synthèse, totalement inédite, centrée sur les quatre derniers siècles du Moyen Âge, qui nous conduit à réfléchir à la longue histoire de l’enfance en Occident.

Biographie de l'auteur

Didier Lett est professeur émérite d’Histoire médiévale à l’Université Paris Cité, membre senior honoraire de l’Institut universitaire de France et spécialiste de l’enfance, la famille, la parenté et le genre. On lui doit notamment Hommes et femmes au Moyen Âge. Histoire du genre XIIe-XVe siècles (2023) et Crimes, genre et châtiments au Moyen Âge. Hommes et femmes face à la justice (XIIe-XVe siècles) (2024), récompensé par le prix de la Dame à la licorne du Musée de Cluny.

Enfants au Moyen Âge: XIIe-XVe siècles
de Didier Lett,
paru aux éditions  Tallandier,
le 8 mai 2025,
416 pp,
ISBN-13 : 979-1021057852

 

 

mercredi 10 septembre 2025

Charlie Kirk, animateur de « Prouvez que j'ai tort », assassiné lors d'un débat en plein air à l'Université d'Utah Valley

L'assassin présumé de Charlie Kirk vivait avec son partenaire transgenre, ont déclaré des hauts responsables du FBI à Fox News Digital. 

Les responsables du Bureau ont confirmé que Tyler Robinson, 22 ans, entretenait une « relation amoureuse » avec cette personne dont l'identité n'a pas été révélée, un homme qui serait « en transition vers le sexe féminin», et qu'ils partageaient un appartement à Saint George, dans le Sud de l'Utah. Ces responsables du FBI ont déclaré à Fox News Digital que le partenaire de Robinson coopérait pleinement à l'enquête du FBI.

Des responsables du FBI ont déclaré à Fox News Digital que le FBI disposait de SMS et d'autres communications entre Robinson et sa compagne qui ont aidé les agents du FBI à se concentrer sur Robinson. Selon Fox News Digital, les responsables ont déclaré que le FBI avait saisi des preuves dans leur appartement, notamment des ordinateurs, qui ont été envoyés à Quantico pour être examinés.

Le FBI a refusé de commenter la question de savoir si le compagnon homosexuel de Robinson serait inculpé.

« Le FBI enquête sur un nombre record d'indices », a déclaré un porte-parole du FBI. « Chaque connexion, chaque groupe, chaque lien fera l'objet d'une enquête et toute personne impliquée dans cette affaire, où qu'elle se trouve dans le monde, sera traduite en justice. »

L'appartement que Robinson et son partenaire partageaient se trouve dans la même communauté du sud de l'Utah où vivent les parents de Robinson. Il est situé à environ quatre heures de l'université de l'Utah Valley, où Robinson aurait tiré sur Kirk.

Selon Andy Ngo, l'amant de l'assassin de Charlie Kirk s'appelerait Lance Twiggs. Il aurait été élevé dans une famille mormone mais aurait perdu la foi. Il aurait été expulsé de sa famille après avoir refusé l'aide de pasteurs mormons. 

Twiggs a ajouté : « Si vous êtes confronté à un évangélisme tordu, partez simplement, car vous ne pourrez pas les aider et ils continueront à vous faire du mal. »

Un voisin de Twiggs et Robinson, Josh Kemp, a déclaré au Sun qu'il pensait que Twiggs était transgenre et qu'il les avait vus s'embrasser environ deux semaines avant l'assassinat. 


Kirk a été tué mercredi alors qu'il s'adressait à une foule sur le campus de l'université à Orem. Les autorités pensent qu'un seul coup de feu a été tiré depuis le toit d'un bâtiment situé à environ 200 mètres. Kirk était âgé de 31 ans, marié et père de deux jeunes enfants.

L'appartement de Tyler Robinson

Robinson vivait dans cet immeuble de Saint George, dans l'Utah, avec son colocataire et son compagnon.

Quelques instants avant que Robinson ne tire sur Kirk, un membre du public a demandé à Kirk : « Savez-vous combien de personnes transgenres ont commis des fusillades de masse au cours des dix dernières années ? » 

Kirk a répondu : « Trop. » 

On a ensuite demandé à Kirk : « Savez-vous combien de tireurs de masse il y a eu en Amérique au cours des dix dernières années ? » 

Kirk a répondu : « En comptant ou en ne comptant pas la violence des gangs ? » 

Kirk a ensuite été assassiné. 

Une source policière a déclaré à Fox News Digital que le père de Robinson, qui l'a finalement livré aux autorités, a déclaré au FBI qu'il avait reconnu son fils grâce aux images de vidéosurveillance que le directeur du FBI, Kash Patel, avait ordonné de rendre publiques alors que la chasse à l'homme durait depuis 33 heures.

La source a déclaré à Fox News Digital que lorsque Robinson est arrivé chez son père, il a dit qu'il voulait se suicider. La source a déclaré à Fox News Digital que le père s'était entretenu avec un pasteur que la famille connaissait avant de livrer son fils. 



Billet du 12 septembre

Le suspect dans le cadre du meurtre de l'activiste conservateur Charlie Kirk survenu deux jours plus tôt dans une université de l'Utah a été arrêté, a confirmé le FBI en conférence de presse vendredi matin, précisant qu'il s'agit d'un dénommé Tyler Robinson.

La veille, un membre de la famille de Tyler Robinson a contacté un ami de la famille, qui a ensuite appelé les autorités pour les informer que Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication dans l’assassinat de Charlie Kirk.

Le directeur du FBI, Kash Patel, a déclaré que le suspect avait été arrêté à 22 h jeudi, soit 33 heures après le meurtre de Charlie Kirk.


Des photos d'identité judiciaire montrent Tyler Robinson, le tueur présumé de Charlie Kirk, publiées par le département de la sécurité publique de l'Utah le 12 septembre 2025.

Un membre de la famille de Tyler Robinson, interrogé par les enquêteurs, a déclaré que le suspect était devenu plus politisé dans les dernières années, selon le gouverneur Cox.

Tyler Robinson avait émis des opinions négatives au sujet de Charlie Kirk avant sa venue sur le campus de l'Université Utah Valley pour un débat public, ajoute-t-on.

Selon le Daily Telegraph, Robinson vivait dans une maison de six chambres d'une valeur de 600 000 dollars américains à Washington, dans l'Utah, une ville de 30.000 habitants de la classe moyenne supérieure. Elle fait partie de la zone métropolitaine de Saint-George de 200 000 habitants.

Des inscriptions extrémistes gravées sur les douilles

Les enquêteurs ont également découvert des inscriptions gravées sur les douilles trouvées avec l’arme à feu, a déclaré le gouverneur de l'Utah, Spencer Cox, en conférence de presse.

Les inscriptions sur les douilles indiquaient : Hey, fasciste! Attrape!, Si tu lis ceci, tu es gay et O bella ciao, bella ciao.

La police fédérale avait déclaré jeudi avoir retrouvé l'arme du crime, une arme à feu munie d'une lunette de visée, dans des bosquets, ainsi qu'une empreinte de chaussure et une empreinte de paume.

Les enquêteurs ont également obtenu les conversations de Robinson sur la plate-forme de messagerie Discord, a indiqué M. Cox. Dans ces messages, Tyler Robinson affirmait avoir besoin d'une arme à feu et décrivait ensuite avoir laissé l'arme dans un buisson, enveloppée dans une serviette.


Billet du 11 septembre

Slogans « antifascistes » et pro-trans retrouvés sur les cartouches

Les enquêteurs ont découvert dans le fusil des cartouches marquées de slogans transgenres et antifascistes, selon le Wall Street Journal. L’arme, un ancien fusil de chasse calibre .30, a été retrouvée dans les bois près de l’Université de la Vallée de l’Utah, avec trois munitions intactes également gravées.

Réjouissances après l'assassinat de Kirk

Le département d’État de Marco Rubio interdira l’entrée sur le territoire à tout étranger ayant célébré en ligne l’assassinat de Charlie Kirk, confirme le vice-secrétaire d’État Chris Landau.

 

Bien évidemment, Charlie Kirk n'a jamais dit que le port d'armes s'était bien uniquement pour les blancs. Par contre, les positions de Kirk sur Gaza étaient alignées sur une vision conservatrice pro-Israël, anti-Hamas et anti-immigration musulmane. Toutefois, Charlie Kirk a exprimé des opinions sur les guerres en général qui reflètent une perspective nationaliste et sceptique envers l'interventionnisme américain. Kirk a régulièrement attaqué ce qu'il appelle le « complexe militaro-industriel », accusant les politiciens et les entreprises de défense de profiter des guerres. En 2024, il a dénoncé les démocrates et certains républicains pour leur soutien à des budgets militaires massifs, comme les 61 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, qu'il a qualifiés de « chèque en blanc » pour des conflits étrangers au détriment des contribuables américains.

Autre cagnotte pour la famille de Charlie Kirk : plus de 2,3 millions d'accumulés.

Tucker Carlson affirme que Neil Patel et lui ont organisé une collecte de fonds pour la famille de Charlie Kirk et ont lancé l'initiative avec 1 million de dollars. Plus de 2,3 millions de dollars ont été accumulés ce vendredi matin.


 

Billet originel du 10 septembre 

Charlie Kirk, militant conservateur et fondateur de Turning Point USA, est décédé après avoir été abattu mercredi devant un large foule lors d'un événement organisé sur le campus de l'université d'Utah Valley.

Le président Donald Trump a confirmé la mort de Kirk dans un message publié sur Truth Social.

« Le grand, voire légendaire, Charlie Kirk est décédé. Personne ne comprenait ou n'avait mieux le cœur de la jeunesse aux États-Unis d'Amérique que Charlie. Il était aimé et admiré par TOUS, en particulier par moi, et maintenant, il n'est plus parmi nous », a écrit Trump. « Melania et moi-même adressons nos condoléances à sa magnifique épouse Erika et à sa famille. Charlie, nous t'aimons ! »

Charlie Kirk s'exprime avant d'être abattu lors de la visite de Turning Point à l'université Utah Valley à Orem, dans l'Utah, le mercredi 10 septembre 2025.

Kirk est décédé après avoir été transporté à l'hôpital dans un état critique après avoir été abattu mercredi lors d'un événement dans l'Utah, a déclaré un responsable des forces de l'ordre à l'Associated Press.

Une vidéo publiée depuis l'événement semble montrer Kirk se faire tirer dessus alors qu'il s'adressait à la foule depuis une tente blanche. Après le coup de feu, la foule s'est dispersée, les spectateurs criant « Courez, courez, courez ! ».

Charlie Kirk a été tué d'une seule balle au cou alors qu'il abordait la seconde question de la foule, selon Jason Chaffetz, témoin de la scène, question qui portait sur les transgenres et les tueries auxquelles ils seraient associés (le dernier exemple étant le transgenre Robin Westman, 23 ans, qui a tué deux enfants dans une école catholique de Minneapolis).


(Il existe une version en gros plan du moment tragique où Charlie Kirk a été assassiné, ici, une balle, le sang gicle de son cou)

La violence politique de la gauche 

Une figure conservatrice de premier plan a été abattue sur scène, dans une reconstitution presque minute par minute de la tentative d'assassinat du président l'année dernière... un autre accès de violence politique de gauche qui n'a suscité que très peu d'intérêt de la part de la presse. Charlie sur Twitter il y a tout juste cinq mois :


Chasse à l'homme

Dans une déclaration à Fox News Digital, la porte-parole de l'UVU, Ellen Treanor, a déclaré : « Un suspect était initialement en détention, mais à ma connaissance, cette personne a été libérée. Notre police du campus mène actuellement une enquête en collaboration avec la police d'Orem. » 

Dans un communiqué, l'UVU a déclaré que la police escortait les étudiants hors du campus : « Le campus de l'UVU est fermé. Les cours sont annulés. Ceux qui se trouvent sur le campus doivent rester en sécurité jusqu'à ce que les policiers puissent les escorter hors du campus en toute sécurité. La police se rend actuellement de bâtiment en bâtiment pour escorter les personnes hors du campus. Les routes menant au campus sont actuellement fermées. »

« Nous avions un conférencier, Charlie Kirk, qui avait été invité par un groupe d'étudiants, Turning Point USA, et qui s'exprimait aujourd'hui à midi sur le campus », indique le communiqué.

« Vers 12 h 20, des coups [un seul selon plusieurs témoin] de feu ont été tirés depuis un bâtiment situé à environ 200 mètres du conférencier. À notre connaissance, l'individu a été touché et immédiatement emmené par son personnel de sécurité », a déclaré M. Treanor.

Dans une alerte diffusée à l'ensemble du campus, l'université de l'Utah Valley a déclaré : « Un seul coup de feu a été tiré sur le campus en direction d'un conférencier invité. La police mène actuellement une enquête. »


Kirk a épousé l'ancienne Miss Arizona USA Erika Frantzve en mai 2021. Ils ont eu deux enfants, une fille de 3 ans et un fils de 1 an.

Il est l'auteur de quatre livres, dont le plus récent, « The MAGA Doctrine: The Only Ideas that Will Win the Future » (La doctrine MAGA : les seules idées qui gagneront l'avenir). Kirk est l'animateur du podcast The Charlie Kirk Show, qui a été téléchargé plus de 120 millions de fois au cours des 12 derniers mois et se classe régulièrement parmi les 10 émissions les plus écoutées du classement Apple Podcasts.

Réaction du multimilliardaire Elon Musk

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Nashville (2023) : 3 enfants et 3 adultes abattus dans une école privée chrétienne par une meurtrière trans (m à j : menaces préalables, motifs écrits)

Robin Westman achète des armes
peu avant le bain de sang
Haine (2022) — le tueur du club LGBTQ se dit « non binaire », veut qu’on utilise « they » comme pronom, né dans une famille décomposée  
 
  • Il y a quelques semaines (2025), un transgenre mécontent a ouvert le feu dans une école catholique de Minneapolis. Il y a tué deux enfants et blessé une douzaine d'autres personnes. La psychotranssexualité est l'une des nombreuses nouvelles identités passionnantes de notre époque, mais les médias américains somnolents ne semblent pas intéressés par le sujet. Ils persistent, de manière tout à fait frauduleuse, à désigner Robin Westman par le pronom « elle », alors que M. Westman lui-même avait renoncé à sa transsexualité avant le carnage :

Robin Westman, l'auteur de la fusillade dans une école de Minneapolis, a avoué qu'il était « fatigué d'être trans » : « J'aurais aimé ne jamais m'être lavé le cerveau ».

Certes, il voulait être une fille, mais il a fini par comprendre qu'il ne l'était pas : « Je sais simplement que je ne peux pas y arriver ».

Mais est-ce vrai ? « S'identifier » est très bien vu, jusqu'à ce que vous décidiez revenir sur cette identification et être ce que vous étiez à la naissance. Ainsi, au New York Times, à Radio-Canada, France Inter et ailleurs, M. Westman est une femme pour l'éternité.

Si j'étais journaliste dans le Minnesota, je serais curieux de savoir à quelles procédures irréversibles M. Westman s'est soumis, car il serait très dur pour n'importe quel jeune homme ou jeune femme de se rendre compte qu'il ou elle est désormais, disons, impuissant(e) à vie à cause d'une phase adolescente passagère. Les « soins qui affirment le genre » se révèlent finalement pas si affirmatifs ou positifs que ça. 

Carney maintient le cap Trudeau en ce qui a trait aux traitements chimiques et chirurgicaux des enfants qui se disent trans

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Pour l'OCDE, certains étudiants à l'université française n'ont pas les compétences à l'écrit d'un enfant de 10 ans

Jour de rentrée pour des étudiants en BTS dans un lycée de Poitiers

L’OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques) pointe le paradoxe français : un record d’accès à l’enseignement supérieur mais une réussite universitaire en berne, notamment faute d’une véritable éducation à l’orientation. Cette dernière reste le maillon faible du lycée, comme le dénoncent de multiples rapports. L'organisation critique également le niveau – faible – d'une minorité de diplômés du supérieur.

L’éducation est la mère des batailles, serinent tour à tour les politiques avec raison. Mais quid de l’orientation ? L’édition 2025 du rapport international de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulée « Regards sur l’éducation » révèle à quel point la France est à la traîne concernant ce volet essentiel. Seuls 34 % des étudiants inscrits en licence universitaire en France en 2023 ont obtenu leur diplôme dans les temps : trois ans, le plus souvent. Il faut attendre quatre ans – un redoublement ou une réorientation – pour n’obtenir qu’un très maigre 46 % de réussite. A contrario, dans l’OCDE, les étudiants réussissent en moyenne à décrocher leur licence du premier coup et 59 % l’obtiennent grâce à un an supplémentaire.

L’OCDE souligne que nombre d’étudiants ne finissent pas leurs études, en particulier les hommes, en raison d’une inadéquation entre attentes et réalité de la formation, ou d’un manque de soutien aux étudiants.

Autre problème : diplôme ne veut pas toujours dire compétences. Ces dernières, notamment en maîtrise de l’écrit et des mathématiques, ont stagné ou diminué sur la dernière décennie dans la plupart des pays membres.

« En France, il y a des adultes qui ont passé des années à l’école et parfois à l’université et qui n’ont même pas les compétences en littératie [compétences à l’écrit, NDLR] d’un enfant de 10 ans », a relevé Andreas Schleicher, directeur du département d’Éducation et des compétences de l’OCDE, lors de la présentation. Ainsi, 13 % des diplômés universitaires de l’OCDE présentent de faibles compétences en littératie. En France, ce chiffre est de 8 % en 2023, selon l’enquête PIAAC. 

Sources : Marianne, Le Parisien

France — « L’État profond a fait main basse sur l’Éducation nationale »

Dans son nouveau livre *, l’enseignant et essayiste Joachim Le Floch-Imad dévoile les causes profondes de la faillite de l’école selon lui et déplore la démission des dirigeants politiques successifs face à l’État dans l’État que constitue désormais l’Éducation nationale. Joachim Le Floch-Imad est diplômé de Sciences Po et de la Sorbonne, Joachim Le Floch-Imad est enseignant et essayiste. Il est l’auteur, au Cerf, de Tolstoï, une vie philosophique (Prix Brantôme de la biographie historique 2024).

— La régression éducative nous précipitera dans la tiers-mondisation », écrivez-vous. N’est-ce pas alarmiste ? En quoi la crise de l’école est-elle un défi existentiel ? Notre économie vaudra demain ce que vaut notre école aujourd’hui, tant en matière de gains de productivité que d’innovation et de croissance. Selon les économistes E. Hanushek et L. Wößmann, 25 points Pisa en plus représentent 30 % de PIB supplémentaires à l’horizon 2100. Cela devrait nous inquiéter, alors que la moitié des collégiens ne maîtrise pas les compétences élémentaires en français et que le niveau en mathématiques des écoliers se situe, selon Timss, entre le Kazakhstan et le Monténégro.

— Le délitement éducatif ne fait pas qu’appauvrir la France : il la défait. De la capacité de l’école à transmettre les savoirs dépend en effet le maintien de la paix civile, la barbarie des actes s’inscrivant dans le vide de la pensée. Se joue également la survie d’un modèle de citoyenneté, d’une culture et d’une langue. Peut-on « faire nation » lorsque la moitié des 16-24 ans ignore en quelle année a débuté la Révolution française ? La France qui veut rester la France doit comprendre qu’aucune cause n’importe plus que celle de l’école.

— Vous attribuez la responsabilité de cette crise aux élites coupables d’« un suicide assisté ». Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

— Nous ne sommes pas gouvernés par une élite, mais par une caste qui s’en donne le nom sans en assumer les devoirs. En discours, celle-ci rivalise de slogans pour expliquer que l’école est « la mère des batailles ». En actes, le courage, le sens de l’intérêt général et le souci du long terme font défaut, si bien que les ministres abdiquent très tôt et sont relégués à un rôle de gestionnaire ou de communicant. Sans cap, l’école navigue quant à elle à vue, au gré d’effets d’annonce et de propositions de façade sur des sujets aussi périphériques que les rythmes scolaires, l’éducation à la sexualité ou l’écocitoyenneté. Le retrait du politique crée une brèche dans laquelle s’engouffre l’administration de la Rue de Grenelle, avec ses « experts », lobbys et syndicats qui édulcorent les réformes, voire refusent de les mettre en œuvre.

— Quel est cet État dans l’État qui aurait fait « main basse sur l’Éducation nationale » ?

— L’État dans l’État, immuable et indépendant des gouvernements, constitue moins un bloc qu’une coalition. Il y a d’abord les tenants des pédagogies constructivistes qui voient l’école comme une contre-société libertaire. Leur credo est celui de l’Éducation nouvelle et de son pionnier Roger Cousinet : « Il faut que le maître cesse d’enseigner pour que les élèves commencent à apprendre. » Cette idéologie infuse à tous les échelons, de l’administration centrale aux rectorats en passant par l’Inspection générale.

Je pense en outre à l’omniprésence des syndicats, malgré une faible représentativité, et à leurs responsables, qui sortent de leurs prérogatives et défient l’autorité du ministre. Les illustrations ne manquent pas, de la prise en otage des copies du bac sous Blanquer au refus d’appliquer le « choc des savoirs » et l’interdiction de l’abaya, en passant par le mouvement des « désobéisseurs » sous Darcos et les consignes de vote proextrême gauche aux élections législatives. S’y ajoutent ces associations agréées qui importent leur militantisme dans les classes et les instances où l’on décide des programmes. SOS Méditerranée, La Ligue des droits de l’homme, l’Observatoire des inégalités, CoExist : la liste est longue.

Il y a enfin le pouvoir des juges constitutionnels et administratifs, ainsi que de Bercy qui traite l’école comme une variable d’ajustement, au prix d’efforts budgétaires mal ciblés. On réduit les dépenses nécessaires et on arrose le désert quand des économies s’imposent, à l’université, par exemple, où l’échec massif en premier cycle coûte 543 millions par an.

— Vous parlez d’« État profond ». Ne craignez-vous pas le procès en « populisme » et en « complotisme » ?

— La priorité est moins de traquer le « populisme » que de défendre les plus modestes qui n’ont que l’école pour s’élever. Notre classe dirigeante s’en désintéresse, car elle se sait à l’abri du naufrage, sa reproduction sociale étant assurée grâce au hors contrat [privé non subventionné], au contournement de la carte scolaire [inscrire l'enfant ailleurs que dans les écoles publiques proches de sa résidence] et à la scolarisation à l’étranger. Le problème n’est pas que l’on cherche le meilleur pour ses enfants, mais que l’on organise l’enseignement de l’ignorance pour ceux des autres. La notion d’État profond renvoie à l’impuissance politique, un mal souvent pointé en matière économique, judiciaire et migratoire, et qui frappe tout autant l’éducation. La cohorte de ministres corsetés en témoigne. Même Anne Genetet a dit s’être heurtée, Rue de Grenelle, à une administration avançant seule et prenant des décisions politiques.

— Vous expliquez que ce coup d’État a été rendu possible par la démission des hommes politiques…

—  Notre impuissance éducative est consentie, et même fabriquée — à force de renoncements, d’amateurisme et d’aveuglement. Le politique, ayant consenti à son effacement, n’est plus qu’un contre-pouvoir, un figurant parmi d’autres. Briser cet engrenage pour rétablir la souveraineté populaire sera l’enjeu majeur de l’élection présidentielle à venir.

— De Gaulle concluait déjà « qu’aucune institution ne peut être vraiment réformée si ses membres n’y consentent pas, à moins de faire table rase par la dictature ou par la révolution ». Ne serait-il pas plus simple de « raser la Rue de Grenelle », selon le mot de Jacques Julliard ?

— Il faut surtout rendre à chacun ses attributions naturelles : le politique fixe le cap et l’administration l’exécute. L’Éducation nationale n’est pas ingouvernable, mais mal gouvernée, du fait notamment de sa bureaucratie pléthorique. 20 % de la dépense totale des établissements est allouée à des personnels non enseignants, un record qui justifie des coupes dans le millefeuille administratif, les emplois de bureau semi-fictifs et les comités Théodule (Conseil scientifique de l’Éducation nationale, Conseil d’évaluation de l’école, etc.). Il est de même urgent de supprimer les INSPÉ (ex-IUFM) où l’on apprend aux professeurs à ne rien apprendre, avec des formations toujours plus idéologiques : « Guérir de “l’hégémonie hétérosexuelle” », « La nature a-t-elle un genre ? », « Queeriser le curriculum ». Cette thérapie de choc ne signifie pas la privatisation. La France a trop souffert des guerres scolaires pour en raviver le spectre. Si le Titanic se dirige vers l’iceberg, mieux vaut en changer le cap plutôt que d’inviter chacun à affréter son canot de sauvetage.

— Les racines de la crise de l’école sont lointaines. Emmanuel Macron n’a-t-il pas néanmoins aggravé cette crise ?

— Emmanuel Macron n’est pas l’initiateur du désastre éducatif, mais son accompagnateur. Dans la mesure où il avait décrit l’école comme son « domaine réservé », il porte l’entière responsabilité de la noirceur à laquelle elle est en proie. La valse des contre-ordres et des ministres — sept en trois ans — constitue le symptôme le plus éloquent de son manque de volonté politique. « Le pays vit pour l’administration, et non l’administration pour le pays », déplorait Emmanuel Macron en 2016 dans Révolution. Force est de constater pourtant que l’administration de l’Éducation nationale n’a jamais été aussi puissante ni autonome qu’à la fin de son second quinquennat. La révolution attendra. Le redressement de l’école aussi !

— Si vous étiez ministre de l’Éducation nationale, quelle mesure prendriez-vous d’emblée ?

— Notre école a besoin d’idéaux régulateurs clairs et de politiques publiques ambitieuses : recentrage sur les fondamentaux et la culture générale au détriment des sciences de l’éducation et de l’approche par compétences ; réécriture des programmes ; reconstruction de la valeur certificative des examens ; orientation plus précoce et revalorisation de la voie technique ; passage au collège modulaire ; remise à plat de la politique d’éducation prioritaire ; revalorisation des professeurs ; resanctuarisation et impunité zéro pour les élèves violents et les parents démissionnaires. Ce virage à 180 degrés implique de nettoyer les écuries d’Augias et de libérer le politique de l’emprise de la technostructure. Des rotations ciblées seront nécessaires aux postes clés, tant chez les directeurs d’administration qu’au sein de l’Inspection générale et des recteurs, dont certains profils donnent à frémir. Au besoin de cohérence dans les nominations s’ajoute celui de sanctionner ceux qui violent le devoir de « loyauté » et de « neutralité » auquel les textes officiels astreignent les agents publics. Ce changement de méthode fera grand bruit. Vu l’abîme dans lequel se trouve l’école, il est néanmoins illusoire d’imaginer la sauver sans vagues.

— Croyez-vous le sursaut possible ?

— Oui. L’histoire de France prouve notre capacité à surmonter l’esprit de défaite et à rebâtir sur les ruines. Du Portugal à l’Estonie, en passant par la Pologne ou le Maroc, bien des pays ont su redresser leur école via des décisions de bon sens. À nous de nous en inspirer pour trouver le remède à nos malheurs et la force de résister à nos déconstructeurs. Les trésors de dévouement dont sont capables nos enseignants me donnent envie d’y croire. Aussi longue que soit la nuit, l’aurore demeure inéluctable.


Source : Figaro Magazine



Main basse sur l’Éducation nationale : Enquête sur un suicide assisté

de Joachim Le Floch-Imad
paru le 21 août 2025,
aux éditions du Cerf,
à Paris,
274 pages
ISBN-10 : 2 204 157 759
ISBN-13 : 978-2204157759


mardi 9 septembre 2025

10 septembre 1725 — Rameau assiste à la visite de deux chefs indiens de Nouvelle-France, il s'en inspire pour écrire les Indes Galantes

Lors d’une représentation le 10 mars 1736, Rameau présente un nouvel acte (« une entrée ») à son opéra-ballet Les Indes galantes. Ce nouvel acte présente une histoire qui se déroule dans une forêt de la Nouvelle-France ou de Louisiane sous le régime français. Les « Sauvages » y tiennent le beau rôle, les prétendants européens de la belle Indienne Zima sont tournés en ridicule (l’un trop jaloux, l’autre trop volage). Non, décidément, le jeune prétendant indien de Zima, Adario, aime le plus simplement. La forêt nord-américaine est également un havre de paix où « jamais un vain désir ne trouble ici nos cœurs ». Les deux prétendants européens de Zima sont à l’arrière de la scène dans la vidéo ci-dessous. Ils sont tout essoufflés après quelques pas de danse, alors qu’Adario reste frais et fringant.




Rameau a assisté aux danses de deux chefs indiens de la Louisiane sur la scène du théâtre des Italiens à Paris en septembre 1725. Toutefois, la chorégraphie de la vidéo ci-dessus est bien moderne. La diction aussi d’ailleurs (pour une prononciation plus archaïque de ce rondeau, voir ici).

On trouvera ci-dessous la description de la danse de Deux Sauvages exécutée pour la première fois le lundi 10 septembre 1725 sur le Théâtre des Italiens. Ce texte fut publié pour la première fois dans le Mercure du mois de septembre 1725, puis dans le Parfaict Dictionnaire (1767).

Les Comédiens Italiens, avant leur départ pour Fontainebleau, donnèrent sur leur Théâtre une nouveauté des plus singulières. Deux Sauvages venus depuis peu de la Louisiane, grands & bien faits, âgés d’environ vingt-cinq ans, dansèrent trois sortes de danses, ensemble & séparément, & d’une manière à ne pas laisser douter qu’ils n’aient appris les pas & les sauts qu’ils font, très loin de Paris. Ce qu’ils prétendent figurer est sans doute fort aisé à entendre dans leur pays, mais ici rien n’est plus difficile à pénétrer : voici ce que nous en avons pu apprendre.

Le premier Danseur représentait un Chef de sa Nation, vêtu un peu plus modestement qu’on ne l’est à la Louisiane, mais en sorte que le nu du corps paraissait assez. Il avait sur la tête une espèce de couronne, pas riche, mais fort ample, ornée de plumes de différentes couleurs. L’autre n’avait rien qui le distinguât d’un simple guerrier. Le premier fit entendre à celui-ci, par sa façon de danser, & par ses attitudes cadencées, qu’il venait proposer la paix, & présenta le calumet ou étendart à son ennemi. Ensuite, ils dansèrent ensemble la danse de la paix. La seconde danse appelée la guerre, exprime une assemblée de Sauvages, où l’on prend le parti de faire la guerre à tel ou à tel peuple, & on en voit toutes les horreurs. Ceux qui sont de ce sentiment opinent en venant se mêler à la danse. Dans la troisième le guerrier va d’abord à la découverte de l’ennemi, armé d’un arc & d’un carquois garni de flèches, pendant que l’autre assis par terre bat du tambour, ou espèce de timbale pas plus gros que la forme d’un chapeau. Après avoir découvert l’ennemi, le Sauvage revient en donner avis à son Chef. Il imite ensuite le combat, dans lequel il suppose avoir défait l’ennemi. Après quoi ils dansent ensemble la danse de la Victoire.

Version de chambre par l'Orchestre baroque de Slovénie :

Version ba-rock par Dmitry Ivanchey, homme orchestre :

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Si l'histoire de France et de l'Europe est singulièrement absente des écoles québécoises, les prières autochtones et le rapprochement délibéré entre l’écologisme et la spiritualité autochtone (en partie fantasmée) sont bien présents dans le matériel scolaire québécois. Ici une prière amérindienne à la Terre-Mère, illustration du manuel d’ECR Près de moi, publié par les éditions CEC, destiné à la 2de année du premier cycle du primaire, manuel B, p. 60

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ECR — obsession pour les Amérindiens écologistes

Québec — Le peu de place consacrée à l’Europe (à la France) dans les programmes d’histoire

Canada — Financement par élève serait supérieur pour les écoles autochtones aux écoles publiques


Illustration du manuel d’ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 8


lundi 8 septembre 2025

États-Unis — une réfugiée ukrainienne poignardée à mort dans le tramway, lourd silence médiatique

Le meurtre d'une réfugiée ukrainienne de 23 ans, poignardée dans le tramway, suscite une vive polémique aux États-Unis. De nombreuses voix dénoncent le silence des grands médias nationaux. Elon Musk et plusieurs figures conservatrices accusent la presse et les responsables démocrates de minimiser le drame.

 

Iryna Zarutska (à gauche), 23 ans, réfugiée ukrainienne installée en Caroline du Nord, a été attaquée par derrière, égorgée et tuée lors d'une attaque au couteau dans le tramway de Charlotte par un homme au lourd dossier judiciaire.

Iryna Zarutska avait fui la guerre en Ukraine pour trouver refuge aux États-Unis. La jeune femme de 23 ans a été poignardée à mort le 22 août dernier dans un train à Charlotte, en Caroline du Nord, par un sans-abri au lourd passé judiciaire. La diffusion d’images de vidéosurveillance de l’agression a suscité une vague d’indignation, doublée d’une polémique sur l’absence de relais par les grands médias américains.

Selon The Telegraph, Iryna Zarutska venait de terminer son service dans une pizzeria lorsqu’elle a pris le tram ce soir-là. Sur les images rendues publiques par la régie locale des transports, on la voit s’installer en uniforme de travail, assise devant l’agresseur présumé, Decarlos Brown Jr., 34 ans. Quelques minutes plus tard, l’homme, décrit comme souffrant de troubles psychiatriques et déjà condamné à plusieurs (14 apparemment) reprises, sort un couteau pliant et lui assène trois coups à la gorge. La victime s’effondre sur son siège .La vidéosurveillance de la Charlotte Area Transit System (CATS) a montré qu'il n'y avait aucune interaction préalable entre Brown et Iryna avant l'attaque, ce qui renforce l'hypothèse d'un acte « aléatoire ».

Toujours d’après le quotidien, l’assaillant a été filmé en train d’errer ensuite dans la rame, retirant son coton ouaté (sweat/kangourou) à capuche ensanglanté avant de quitter le train. Le couteau a été retrouvé près du quai. Brown a été inculpé pour meurtre au premier degré. D’après la chaîne WSOC-TV, il avait déjà purgé une peine de cinq ans de prison pour vol à main armée et faisait l’objet de multiples arrestations depuis 2011.

Affaire similaire passée sous silence, la victime et le tueur ne cochant pas les bonnes cases ?

Occultation dans les médias de grand chemin

Si le drame a été largement couvert par les médias locaux, plusieurs personnalités conservatrices dénoncent le silence des grands titres nationaux. « Si Iryna était noire et son tueur blanc, les médias parleraient sans arrêt », a écrit sur X le podcasteur Benny Johnson.

Même ton du côté du New York Post, qui parle d’un « silence assourdissant » de la part des dirigeants démocrates et de la presse nationale. Elon Musk a partagé un message affirmant qu’aucun article n’avait été publié sur ce sujet par des médias comme le New York Times, le Washington Post, CNN ou la BBC. Le président du Salvador Nayib Bukele a également réagi en écrivant : « Vous ne détestez pas assez les médias ».
   

Capture d'écran de la vidéo de la mise à mort d'Iryna Zarutska

Certains internautes ont comparé l’affaire au meurtre de George Floyd. Pour rappel, cet Afro-Américain au lourd casier judiciaire de 46 ans est mort en mai 2020 à Minneapolis après qu’un policier a maintenu son genou sur son cou pendant plus de neuf minutes, un drame qui avait déclenché des manifestations mondiales contre les violences policières et le racisme. « George Floyd a eu un cercueil doré et une indignation internationale pendant des années. Iryna Zarutska sera oubliée en quelques jours », s'est indigné le youtubeur conservateur Kangmin Lee.


Iryna Zarutska aurait compris le silence médiatique entourant sa mort violente. Dans son modeste logement, elle avait consciencieusement griffonné « Black Lives Matter » et « I can't breathe » sur son tableau blanc. Elle faisait partie de ces immigrants à l'ancienne qui s'assimilaient tellement qu'ils en adoptaient vite les délires bien-pensants de l'Amérique libérale. Aujourd'hui, nombre d'immigrants modernes (non européens) semblent plutôt vouloir que de leur pays d'accueil s'assimile à eux.

« Je l'ai eue cette blanche »

Hommages et recueillement à Charlotte

À Charlotte, l’émotion reste vive. « Nous avons perdu non seulement une employée exceptionnelle, mais une véritable amie », a écrit la pizzeria Zepeddie’s, où travaillait la victime, sur Instagram. Une cagnotte en ligne lancée par ses proches a déjà permis de collecter près de 46 000 dollars pour sa famille.

La maire démocrate Vi Lyles a salué « les médias et membres de la communauté » qui ont choisi de ne pas relayer les images du meurtre, par respect pour la famille. Une prise de position critiquée par plusieurs élus républicains locaux, qui y voient un manque de fermeté face à l’insécurité.

Iryna Zarutska était née le 22 mai 2002 à Kyiv, en Ukraine. Elle a fui la guerre en Ukraine en août 2022 avec sa mère Anna, sa sœur Valeriia et son frère Bohdan, pour chercher une vie plus sûre aux États-Unis. Installée à Charlotte, en Caroline du Nord, elle s'était rapidement adaptée à sa nouvelle vie, devenant fluent en anglais en peu de temps. Iryna était une artiste talentueuse, diplômée du Synergy College de Kyiv en art et restauration. Elle aimait sculpter, concevoir des vêtements originaux et partager ses créations avec ses proches. Passionnée par les animaux, elle s’occupait souvent des animaux de ses voisins et rêvait de devenir assistante vétérinaire. Elle travaillait également dans une pizzeria, Zepeddie’s, où elle était appréciée comme une employée et amie précieuse.

Une campagne GoFundMe a été lancée par sa famille, recueillant près de 96 000 dollars pour aider à couvrir les frais imprévus. Sa mort a suscité une vague d’émotion, avec des hommages soulignant sa gentillesse, son sourire rayonnant et son esprit créatif. Iryna laisse derrière elle ses parents, sa sœur, son frère, son partenaire Stas Nikulytsia, ainsi que de nombreux proches et amis.

Statistiques

Selon le rapport unifié sur les crimes du FBI en 2019, parmi les victimes d’homicides, 54,7 % étaient noires, 42,3 % blanches et les homicides de blancs par des noirs étaient effectivement 2,3 fois plus fréquents que l’inverse (566 contre 246) alors que les Noirs sont une petit minorité de la population (environ 13%). Le taux d’infraction par habitant (per capita offending rates) qui mesure le nombre d’infractions commises par des membres d’un groupe par 1 000 personnes de ce groupe (contre un groupe cible) est de 11,6 (pour les Noirs contre Blancs) par rapport à 0,38 (Blancs contre Noirs) ce qui donne un taux d’environ 31 contre 1.

Source : JDD

Images très dures de l'attaque. La jeune femme est stupéfaite, porte ses mains à son visage, sanglote, se vide lentement de son sang, puis s'effondre silencieusement de son siège vers le sol tandis que personne ne se soucie d'elle.