jeudi 5 juin 2014

Québec — Les examens recorrigés pour cause de taux d’échec trop élevé

Devant un taux d’échec inhabituellement élevé, le ministère de l’Éducation force tous les enseignants de la 4e année du primaire à corriger de nouveau l’épreuve ministérielle en lecture pour faire réussir plus d’élèves.

Selon les informations obtenues par Le Devoir, la notation de certaines questions de l’épreuve ministérielle obligatoire en lecture de fin du 2e cycle du primaire, qui compte pour 20 % de la note finale, devra être entièrement modifiée. Dans la plupart des cas, les notes de cette épreuve, que les élèves ont passée il y a deux semaines, avaient déjà été envoyées aux élèves et aux parents.

Le Monopole de l’Éducation ne nie pas qu’il a dû procéder des changements. « Certains milieux ont réagi assez vite et ne savaient pas trop comment se comporter face aux résultats des épreuves. Il y avait un grand écart entre l’évaluation en cours d’année faite par les enseignants et les résultats de l’épreuve ministérielle », a expliqué Jean-Guy Hamel, directeur de la sanction des études. « Dans des classes de 25, habituellement 3 ou 4 élèves éprouvaient des difficultés […], mais avec l’examen du ministère, on se retrouvait avec 10 à 15 élèves en situation critique », a-t-il ajouté, se gardant de donner des détails sur le nombre d’échecs ou la moyenne à l’examen.

Aucune note ne sera revue à la baisse

Les quelques élèves qui seraient défavorisés dans le recalcul de la note de l’examen garderont leur résultat initial. « Si, exceptionnellement, certains résultats étaient portés à la baisse à la suite de ces modifications, veuillez maintenir le résultat initial. En d’autres termes, aucun résultat ne peut être revu à la baisse à la suite de l’application de ces modifications », lit-on dans la lettre envoyée aux écoles par la direction des études.

Un enseignant de 4e année la région de Québec déplore cette « obsession » du gouvernement qui ne cherche qu’à atteindre les cibles de réussite. « Ils sont obsédés par les notes et les statistiques, constate-t-il. C’est comme s’ils s’étaient pris à leur propre jeu. Ils mettent la barre très haut, mais, finalement, ils changent les notes parce que les élèves ne réussissent pas », a-t-il ajouté.

[...]

L’enseignant de Québec s’étonne d’une telle confusion. « C’est n’importe quoi. Tout ce qu’ils veulent, c’est sauver la face parce qu’ils ont eu un taux d’échec inattendu », déplore l’homme qui a voulu garder l’anonymat. « Pourtant, ajoute cet enseignant, l’examen a été fait et refait, et vérifié par des cohortes d’enfants. Les enseignants ont même eu une formation là-dessus. C’est assez étonnant que le ministère se soit trompé à ce point. »

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lundi 2 juin 2014

Écoles juives orthodoxes prêtes à négocier, demandent de la souplesse de la part du Monopole

Les écoles juives en 5 dates selon Le Devoir :

2005 : Pierre Reid, ministre de l’Éducation, décide de faire passer le financement des écoles juives de 60 % à 100 %, soit à la hauteur de celles du réseau public, avant de reculer ;

2008 : Le nouveau cours Éthique et culture religieuse devient obligatoire, mais les écoles juives refusent [avec raison] de l’enseigner ;

2009 : Michelle Courchesne, ministre de l’Éducation, signe une entente avec six écoles juives récalcitrantes, envisageant de leur permettre d’enseigner le dimanche [C'était interdit pour les juifs ?] ;

2012 : La ministre Courchesne augmente la subvention annuelle aux écoles qui enfreignent toujours la loi sur l’enseignement privé ;

2014 : La plupart des écoles juives visées par l’entente de 2009 détiennent toujours un permis et reçoivent encore des subventions, malgré les irrégularités qui persisteraient.

Prête à négocier, mais donnant-donnant

La communauté hassidique se dit prête à « négocier » de nouveau avec le gouvernement pour se conformer aux lois sur l’enseignement, mais certains points, comme l’enseignement de la science et des religions, seront intouchables.

Québec peut mettre des balises, mais il ne peut pas les « forcer » à faire quelque chose qui va à l’encontre des croyances de ces communautés, a déclaré au Devoir en entrevue téléphonique Alex Werzberger, le porte-parole de la Coalition d’organisations hassidiques d’Outremont (COHO). « Il y a toujours des choses sur lesquelles certaines écoles ne négocieront pas », ajoute-t-il.

Selon lui, certaines matières obligatoires du programme gouvernemental ne seront jamais enseignées dans les écoles juives, « point final » affirme-t-il, très catégorique. Exit le cours Éthique et culture religieuse ainsi que les cours de biologie et de sciences. « On ne veut pas enseigner la théorie de l’évolution. À un enfant à qui on a dit toute sa vie que c’est Dieu qui avait créé la Terre, on ne va pas soudainement lui dire le contraire. »

Sur d’autres sujets, comme veiller à ce que tous les enseignants embauchés aient des brevets, il se dit prêt à « mettre de l’eau dans [leur] vin ». Même si cela devait signifier — car aucun hassidim ne va probablement à l'université québécoise pour obtenir un diplôme en éducation — que tous les enseignants seraient des gens qui ne partagent pas la vision du monde hassidique et introduisent le doute dans l'esprit des enfants ?

« Ça doit se faire des deux côtés, réitère-t-il. Dans une négociation, il faut qu’il y ait des concessions mutuelles. On a l’impression que le gouvernement demande sans cesse qu'on cède, cède, cède. » Il ne s’étonne pas non plus que le sujet refasse surface périodiquement dans les médias. « Au Québec, quand on parle de religion, les gens deviennent nerveux », déplore-t-il.

Tolérance envers les seuls juifs ?

Certains lecteurs pourraient s'offusquer de cette complaisance envers les seuls juifs hassidiques.

Comme le fait remarquer aujourd'hui Joseph Facal dans le Journal de Montréal, les gouvernements québécois successifs ne savent pas trop quoi faire avec des communautés « tissées serrées » et sûres de leur bon droit comme celles-ci.  Même supprimer les subventions ne les fera sans doute pas plier, les écoles deviendraient clandestines et encore moins sujettes à inspection.

Mais les écoles hassidiques ne sont pas les seules communautés à résister de la sorte à la mise au pas des écoles privées par le Monopole de l'Éducation du Québec. Nous connaissons deux écoles confessionnelles chrétiennes (l'une avec permis, l'autre sans) qui font de même : elles font le dos rond et rusent. Pour bénéficier de cette liberté, les parents doivent être convaincus que leur programme, leurs méthodes et leurs enseignants sont meilleurs que ceux que le Monopole veut leur imposer et ces mêmes parents doivent être prêts à de nombreux sacrifices financiers.

Il y a également le cas, bien sûr, de Loyola. Mais c'est une exception : quelle école est prête à affronter de la sorte pendant des années le Monopole de l'Éducation et d'aller jusqu'en Cour suprême sans être sûre de gagner alors que la demande de Loyola est bien raisonnable à nos yeux et à ceux d'Yves Boisvert de La Presse ? Plusieurs écoles privées préfèrent faire le dos rond sachant que le temps jouent pour elles étant donnée leur démographie florissante. D'autres, enfin, s'installent à quelques encablures du Québec, outre-Outaouais, et jouissent de nettement plus de libertés.


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dimanche 1 juin 2014

L'androgyne comme humain-type de la théorie du genre

Adoptée officiellement par les organisations internationales et de nombreux pays occidentaux, la théorie du genre suscite la polémique. Mais de quoi s’agit-il? Écrivain, philosophe et historien des idées, Alain de Benoist a été l’un des premiers, en France, à s’y être intéressé. Il vient de lui consacrer, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, un essai mordant, exhaustif et critique, les Démons du bien, dans lequel il retrace sa généalogie intellectuelle et les étapes de son développement, et en dégage la signification profonde. Entretien avec Alain de Benoist.

Tout le monde parle aujourd’hui de la théorie du genre. De quoi s’agit-il ?

■ Il s’agit d’une théorie qui affirme que l’identité sexuelle n’a aucun rapport avec le sexe, au sens biologique, anatomique et physiologique du terme, ou plus exactement d’une théorie qui prétend que l’identité sexuelle doit céder la place à une « identité de genre » qui serait une pure construction sociale, mais pourrait aussi résulter d’un choix individuel. Le « genre », qui traduit ici le mot américain gender, n’a évidemment plus grand-chose à voir avec son sens traditionnel (le genre masculin ou le genre féminin), dans la mesure où il est expressément affirmé qu’il n’est en aucune façon le prolongement du sexe. C’est ce que dit explicitement Judith Butler: « Le sexe n’est pas la cause du genre, et le genre ne peut pas se comprendre comme le reflet ou l’expression du sexe. »

L’appartenance sexuée n’est donc plus considérée comme un déterminant majeur de l’identité sexuelle. Ce que veut dire par là la théorie du genre, c’est qu’au-delà des organes génitaux il n’y a pas de différence de sexe, pas de nature féminine ou masculine, pas de tempérament masculin ou féminin, la masculinité et la féminité ne se fondant que sur la perception subjective que chaque individu se fait de son identité. Si les enfants choisissent fréquemment leurs jeux en fonction de leur sexe, si les hommes et les femmes adoptent dans la vie des comportements différents, si certains métiers sont préférentiellement choisis par l’un des deux sexes, c’est seulement la conséquence de « stéréotypes » inculqués par la famille, la culture ou le milieu social. Les différences de comportement que l’on observe entre les garçons et les filles, puis entre les hommes et les femmes, s’expliquent uniquement par l’intériorisation de ces « stéréotypes » contre lesquels il importe de lutter – « dès le plus jeune âge », comme le disent désormais les textes officiels – en favorisant par tous les moyens l’éducation « gender neutral » et la « mixité des rôles ». C’est dans cet esprit que le député socialiste des Hauts-de-Seine (France) Julie Sommaruga a pu proposer, en 2013, que l’« éducation à l’égalité de genre » devienne une mission de l’école élémentaire à partir de six ans.

Dans quel contexte historique cette théorie a-t-elle vu le jour? Vous évoquez le mouvement féministe.

■ Il y a toujours eu deux grandes tendances à l’intérieur du mouvement féministe. On trouve d’un côté un féminisme différentialiste ou identitaire qui, en réaction contre le patriarcat, cherche à promouvoir et à revaloriser le féminin, en montrant qu’il n’a pas moins de valeur que le masculin. Face à ce féminisme qui ne nie nullement la différence des sexes, mais exalte le féminin au risque de tomber parfois dans la misandrie (dans les années 1960, certaines féministes américaines aimaient à dire qu’« une femme a autant besoin d’un homme qu’un poisson d’une bicyclette »!), il existe un féminisme égalitaire ou universaliste, qui considère au contraire que reconnaître la différence des sexes, c’est déjà faire le jeu du patriarcat. Pour les représentantes de ce courant, l’égalité des sexes exige que l’on fasse disparaître tout ce qui les distingue. C’est ce que veut dire Danièle Sallenave quand elle écrit que les femmes doivent « concevoir leur identité sur le mode de la liberté et non sur le mode de l’appartenance ». La différence étant tenue comme indissociable d’une domination, l’égalité est posée comme synonyme de mêmeté: les femmes sont des hommes comme les autres ! La théorie du genre se situe de toute évidence dans le prolongement de ce second féminisme. Elle apparaît dès le début des années 1960 aux Etats-Unis, où elle prend appui sur des études de cas pathologiques d’hermaphrodisme ou d’ambiguïté sexuelle. Elle est ensuite développée, dans les milieux féministes, par des auteurs comme Judith Butler ou Teresa de Mauretis. En 1995, la conférence sur les femmes organisée par l’ONU à Pékin lui donne une sorte de consécration mondiale. A partir de cette date, le terme de « genre » remplace systématiquement le « sexe » dans les documents de travail des organisations internationales.

On a parfois du mal à saisir le sens précis du « genre ». Les partisans de cette théorie ne nous aident pas. Ne les a-t-on d’ailleurs pas vus, récemment, prendre leur distance en allant jusqu’à dire que celle-ci « n’existe pas »?

■ Le genre représente en toute rigueur la dimension sociale historique de l’appartenance au sexe biologique.

C’est le sexe pris dans son acception culturelle, dans la multiplicité de ses constructions sociales, de ses représentations imaginaires et symboliques. Le « gender », lui, est une sorte de fourre-tout. À lire les partisans de la théorie du genre, on constate qu’ils amalgament le « genre » au sens véritable du terme, certaines données relatives au sexe, mais aussi des considérations portant sur les préférences ou les orientations sexuelles, voire sur le sexe « psychologique » (le fait que certaines femmes sont moins féminines que d’autres, et certains hommes plus virils que d’autres). Cette démarche permet de faire apparaître un nombre illimité de « genres », en faisant oublier qu’il n’y a jamais que deux sexes. Certains qualifiaient naguère l’homosexualité de « troisième sexe », alors qu’en réalité les homosexuels sont seulement des hommes ou des femmes dont l’orientation sexuelle diffère de celle
Ci-dessus, enfants des années 1950 plongés
dans la lecture du Petit Chaperon rouge : les fillettes
 n’étaient pas, alors, contraintes de s’identifier au loup,
ni les petits garçons au Chaperon rouge.
de la majorité hétérosexuelle. À partir de là, les tenants de la théorie du genre insistent pour que les pouvoirs publics accordent une reconnaissance légale ou institutionnelle à toutes sortes de fantasmes ou de désirs, comme si la loi se devait de consacrer des sentiments.

Quant à l’argument selon lequel « la théorie du genre n’existe pas », il relève d’un mode de défense qui prête à sourire. Il y aurait uniquement des « études de genre » (c’est-à-dire des études, au demeurant fort légitimes, portant sur les rôles sociaux masculins et féminins au sein des différentes cultures), le seul souci des pouvoirs publics étant d’« assurer l’égalité en luttant contre les stéréotypes ». Or, il suffit de se reporter aux textes pour constater que les « stéréotypes » en question ne peuvent être considérés comme tels que pour autant que l’on a déjà intériorisé les postulats de la théorie du genre. Dans l’ABCD de l’égalité qui a été récemment distribué dans les écoles, on trouve ainsi, à propos du jeu ou de la danse du Petit Chaperon rouge, des recommandations faites aux enseignants de faire jouer le rôle du loup par des filles, le rôle du Chaperon rouge étant réservé aux garçons, au motif que la lutte contre les stéréotypes repose fondamentalement sur la « mixité des rôles »…

Et que dit la science à propos de la théorie du genre ?

■ L’immense majorité des nombreuses études empiriques dont on dispose montrent d’abord que l’appartenance sexuée, loin de se limiter aux organes génitaux, concerne toute la physiologie du corps (y compris celle du cerveau, dont on sait maintenant, grâce à l’imagerie cérébrale par résonance magnétique, qu’il n’est pas structuré ni ne fonctionne exactement de la même façon chez les hommes et les femmes), et surtout qu’elle se traduit dans tous les domaines de l’existence par des différences de comportement, d’attitudes psychologiques et de réactions, qui ne s’expliquent ni par l’« attente sociale » ni par l’influence du milieu. L’esprit, en d’autres termes, est tout aussi sexué que le corps. L’influence hormonale, en particulier, s’exerce toute la vie durant, du tout début de la grossesse jusqu’à la mort.

Ces différences se repèrent dès les premiers jours de la vie. La tendance féminine à l’empathie, la capacité supérieure des filles en matière de fluidité verbale, pour ne citer qu’elles, s’observent dès la plus petite enfance.

À tous les âges et stades du développement, les filles se montrent plus sensibles que les garçons à leurs états émotionnels et à ceux d’autrui (le sexe s’avérant ainsi un excellent prédicteur de l’empathie). Dès le bas âge, les garçons recourent à des stratégies physiques là où les filles recourent à des stratégies verbales. Si les petites filles préfèrent, en général, les poupées aux trains électriques, c’est qu’elles préfèrent le rapport aux personnes au rapport aux objets. Cette tendance se retrouvera par la suite dans leurs choix professionnels. Les travaux réalisés dans ces domaines sont innombrables. Dans mon livre, j’en donne de nombreuses références.

Ce qui apparaît donc visé, c’est l’abolition de la différence sexuelle. Quelle signification donner à cette phobie de la différence ?

■ J’ai désigné sous le nom d’« idéologie du Même » une tendance que l’on repère très tôt dans l’histoire de la pensée, et qui se caractérise par une allergie constitutive aux différences. Cette idéologie, dont il a existé des formes religieuses et profanes, philosophiques ou politiques, et qui relève généralement de l’individuo-universalisme, aspire à voir disparaître tout ce qui distingue les individus, mais aussi les peuples, les cultures, les pays, etc. En s’attaquant à la différence la plus élémentaire que l’on observe dans l’espèce humaine (comme dans la plupart des espèces animales), la différence de sexe, la théorie du genre s’inscrit pleinement dans ce cadre. Comme le disait la romancière Monique Wittig, l’une des pionnières françaises de la théorie du genre, « il s’agit de détruire le sexe pour accéder au statut d’homme universel » ! C’est donc une théorie portée par le goût du neutre, par le désir d’indistinction, d’indifférenciation. Et c’est en cela qu’en dernière analyse, c’est une théorie de mort.

Autre phobie : celle de la nature…

■ Le point de départ de la théorie réside en effet dans une hostilité foncière à la « nature », au corps sexué en particulier. Le corps cesse d’être le donné initial à travers lequel nous appartenons à l’espèce. L’appartenance à l’espèce est détachée de façon métaphysique de toute « incarnation » : elle préexiste au sexe. Entre le sexe et le genre, on pose alors un rapport analogue celui de la nature à la culture, l’erreur étant de croire que l’une peut se passer de l’autre. Les théoriciens des Lumières, suivis par Kant, estimaient déjà que l’homme était d’autant plus humain qu’il s’émancipait de la « nature ». Les partisans de la théorie du genre tombent dans l’excès inverse de ceux qui s’imaginent, bien à tort, que la reconnaissance de la part biologique de notre être nous voue à un déterminisme implacable. En voulant se rendre « maîtres et possesseurs » (Descartes) de leur corps, ils font de celui-ci un objet coupé d’eux-mêmes, sans comprendre que mon corps ne peut « m’appartenir » puisqu’il est déjà moi.

En soutenant que l’identité de genre s’élabore sans se fonder en aucune façon sur le sexe, c’est-à-dire sur un déjà-là, ils tombent dans ce que les psychanalystes appellent le fantasme d’auto-engendrement. Il y a une évidente parenté entre cette attitude et l’idée que l’on peut créer un homme nouveau, qui ne devrait rien à son histoire ni à son passé. Le passé est muet, disent les uns. Le sexe n’a rien à nous dire, disent les autres. La liberté conçue comme liberté de se construire soi-même à partir de rien est un des grands mythes de la modernité.

Quand on lit toute la littérature autour du genre, on est frappé par sa dimension proprement délirante…

■ Qu’une théorie soit délirante n’a jamais nui à sa diffusion ! Les problèmes ne commencent que lorsqu’on cherche à l’appliquer… En décrétant que le sexe est «neutre », la théorie du genre excède très largement le féminisme. Il faudrait même parler, non pas seulement de post-féminisme, mais d’une forme subtile d’antiféminisme, dans la mesure où il est assez peu valorisant pour les femmes d’entendre dire qu’elles ne doivent surtout pas concevoir leur identité en tant que femmes, car ce n’est pas fondamentalement en tant que femmes qu’elles existent, mais seulement comme des individus abstraits, déliés de tout rapport spécifique à leur corps. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines féministes, comme Sylviane Agacinski [la femme de l'ex-Premier ministre Lionel Jospin]ou Camille Froidevaux-Metterie, ont pris fermement position contre cette théorie. Avec la théorie du genre, il ne s’agit plus en effet de se libérer du masculine, ni même des hommes, mais du sexe lui-même.

La libération sexuelle des années 1960 aboutit ainsi, paradoxalement, à se libérer du sexe. C’est ce néopuritanisme qui, dans la société actuelle, rend de plus en plus difficiles les rapports entre les sexes, les hommes ne sachant plus très bien ce que les femmes attendent d’eux, les femmes ne sachant plus valider leurs partenaires dans leurs attentes.

Que vous inspire la critique chrétienne du genre, en première ligne avec « la manif pour tous » ?

■ Qu’elle émane des chrétiens ou des musulmans, la critique religieuse de la théorie du genre est en général une critique morale. La mienne est exclusivement intellectuelle, philosophique et scientifique: en historien des idées, j’ai cherché à évaluer la valeur de vérité de cette théorie, je constate qu’elle est nulle, je dis pourquoi. On peut évidemment développer une critique morale, mais c’est une critique plus subjective, plus arbitraire. Et parfois sujette à caution, par exemple lorsqu’elle voit dans la théorie du genre un outil au service de la « propagande homosexualiste ». Ce qui est oublier que, d’une part, l’homosexualité n’a pas attendu la théorie du genre pour se légitimer et que, d’autre part, le modèle de cette théorie, ce n’est pas l’homosexuel, mais l’androgyne.

[...]


Source : Spectacle du Monde

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Terre — Et si ce n'était pas la catastrophe annoncée ?

L’ouvrage est passé presque inaperçu. Publié à la fin de 2013, intitulé How Much Have Global Problems Cost the World? (« Quel est le coût mondial des problèmes planétaires ? »), il a été publié par le Copenhagen Consensus Center, dont le directeur, Bjorn Lomborg, s’était fait connaître au début des années 2000 avec l’Écologiste sceptique, un livre rapidement devenu un succès de librairie, dans lequel il militait pour le traitement pragmatique de la question écologique. Alors que l’approche catastrophiste est devenue courante —même si la publication des rapports du GIEC ne s’accompagne plus des mêmes tornades médiatiques —, le message de cet ouvrage pourrait s’exprimer ainsi : si tout ne va pas forcément bien, le monde va quand même mieux.

Plusieurs points sont avancés pour remettre l’état du monde actuel en perspective. Premier d’entre eux, la santé humaine. Sans conteste l’un des progrès les plus nets, les plus irréfutables du siècle écoulé : de 32 ans en 1900, l’espérance de vie mondiale est aujourd’hui en moyenne de 69 ans, et devrait être de 76 ans en 2050. La mortalité infantile a chuté et, quoique toujours élevée en Afrique subsaharienne, elle y est désormais inférieure à ce qu’elle était dans une ville comme Liverpool en 1870. Par ailleurs, l’ouvrage montre que, dans ce processus, le progrès technique (antibiotiques, vaccins…) est plus déterminant qu’un paramètre financier, comme l’augmentation du revenu moyen. L’amélioration de la qualité de l’air, en particulier, et surtout de l’air domestique, explique cette hausse sans équivalent dans l’histoire.

Et comme près de deux milliards de personnes utilisent encore du bois pour se chauffer ou faire cuire leurs aliments, pratique très polluante mais en régression, on peut supposer que l’espérance de vie continuera de croître.

Autre point : la qualité de l’eau, qui, dans les pays développés, causait encore la mort de 15 personnes pour 10 000 habitants en 1950, n’en cause plus que 4 aujourd’hui et n’en causera plus que 2 en 2050. La technologie (infrastructures), la science (eau de javel, traitement des eaux usées) et les modes de vie (hygiène) expliquent ce progrès. Là aussi, une marge de manœuvre importante (dans certaines régions, collecter de l’eau coûte des milliers d’heures à des populations entières) laisse espérer que la situation s’améliore encore. La malnutrition recule, l’éducation progresse dans le monde (70 % d’illettrés en 1900, 26 % aujourd’hui). Enfin, depuis le pic de la Seconde Guerre recul et l’effarant coût humain et économique qu’ils impliquent n’a cessé de dégringoler.

Pour le GIEC néanmoins, le pire semble inéluctable : hausse des températures, hausse du niveau des mers et recrudescence d’événements climatiques extrêmes entraîneront des extinctions massives d’espèces, une insécurité alimentaire exacerbée, des problèmes sanitaires et davantage de conflits. Le climat constituerait ainsi la variable principale dont dépendraient mécaniquement toutes les autres.

De son côté, Lomborg, même s’il ne nie pas un impact potentiellement important sur la biodiversité, considère que le changement climatique présenterait dans un premier temps une influence plutôt positive, le stress hydrique accru ou les inondations plus fréquentes étant « compensés » (toujours d’un point de vue économique global) par les gains de rentabilité agricole et une plus faible dépense de chauffage.

Surtout, il conteste l’efficacité des solutions préconisées : réduction des émissions de gaz à effet de serre, recours massif aux énergies renouvelables alors que celles-ci ne sont pas prêtes, mise en place de taxes — une philosophie inspirée du sommet de Kyoto qui, selon Lomborg, est inadaptée.

« Nous avons gaspillé deux décennies pour un résultat minuscule, affirmait-il dans un entretien au Figaro l’an dernier. Les carburants fossiles fournissent l’énergie nécessaire pour produire quasiment tout ce que nous aimons et [ils] ont sorti 600 millions de Chinois de la pauvreté : voilà pourquoi les émissions de CO2 ont continué de croître. »

Une seule solution : rendre l’énergie verte beaucoup moins chère qu’elle ne l’est actuellement en investissant de manière massive dans la recherche et le développement . « Nous n’avons pas obtenu de meilleurs ordinateurs en subventionnant les tubes à vide. Ou en donnant aux Occidentaux des primes pour qu’ils s’équipent. Nous n’avons pas non plus taxé les machines à écrire. Les percées technologiques ont été obtenues grâce à une forte hausse de la recherche et développement, qui a permis à des compagnies de fabriquer des ordinateurs que les consommateurs ont finalement eu envie d’acheter. »

Source : Valeurs actuelles.

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vendredi 30 mai 2014

Avis juridiques sur l'euthanasie au Québec, personne ne les réclame ?

Extraits d'un article de l'ancien ministre Jacques Brassard dans le Journal de Montréal :

En octobre 2013, Philippe Couillard, maintenant premier ministre, révélait qu’il avait « de sérieuses réserves » sur le projet de loi fallacieusement intitulé « aide médicale à mourir ». Il n’a jamais précisé la nature de ces réserves, mais on sait désormais qu’elles n’existent plus. Évaporées ! Le projet de loi sera donc redéposé et adopté à toute vapeur. Le vote sera-t-il libre ? J’en doute fort ! L’autre jour, au Salon Rouge, l’ancien président Clément Richard, après avoir reçu la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec, souhaitait que le vote libre soit une règle reconnue sur les « questions morales ». C’est loin d’être le cas. On proclamera sans doute qu’il y a vote libre, mais, en réalité, c’est la ligne de parti qui va prévaloir.

[...]

Trompeur et dissimulateur

Ce n’est pas ce que pense cependant le Dr Patrick Vinay, chef de l’unité des soins palliatifs à l’Hôpital Notre-Dame : « L’euthanasie, écrit-il, est présentée sous le nom d’“aide médicale à mourir”, comme étant un soin s’insérant naturellement dans le continuum des soins palliatifs. Or, soigner, c’est ouvrir un meilleur espace de futur, même court, pour le malade fragilisé. Tuer, au contraire, élimine le futur. Tuer n’est pas soigner, c’est priver le malade des possibles auxquels il a droit. » Le Dr Vinay a raison. Ce projet de loi est délibérément de mauvaise foi, trompeur, dissimulateur. Il présente l’euthanasie, qui en vertu des chartes contrevient à « l’inviolabilité de la vie de chaque citoyen », comme un « soin de fin de vie », une « aide médicale à mourir », un « geste de respect de la dignité du malade ». Quelle hypocrisie ! « Mal nommer les choses, écrivait Albert Camus, c’est ajouter au malheur du monde. » Le projet de loi 52 nomme très mal les choses. Et le pire, c’est que c’est voulu.

[...]

Soins palliatifs

« Les soins palliatifs, écrit encore le Dr Vinay, ont toujours trouvé une solution non euthanasique pour répondre aux 2 ou 3 demandes qui persistent, parfois avec l’aide précieuse de la sédation palliative, une procédure qui n’abrège pas la vie, mais ramène le confort. Nous n’avons jamais eu besoin de l’euthanasie, et la majorité des médecins de soins palliatifs n’en veulent pas : d’autres approches efficaces existent. » Mourir dans la dignité, ce n’est pas légaliser l’euthanasie, c’est rendre accessibles des soins palliatifs de qualité partout au Québec. Le Collectif des médecins contre l’euthanasie a écrit au premier ministre pour lui dire que « d’un point de vue juridique et politique, il est clair que le Québec n’a pas compétence pour légaliser l’euthanasie et que les dispositions du projet de loi à cet égard seront contestées devant les tribunaux ». À propos, il doit bien y avoir des avis juridiques sur la question. Curieusement, personne ne les réclame.





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Liberté temporaire des écoles juives québécoises

Le Monopole de l'Éducation du Québec tolère depuis six ans cinq écoles de confession juive de Montréal qui ne respectent pas le régime pédagogique gouvernemental. Le ministre Yves Bolduc a déclaré avoir une « tolérance temporaire ». En 2008, le Monopole de l'Éducation (MELS) avait renouvelé les permis et les subventions de ces écoles malgré plusieurs lacunes: présence de personnel enseignant non qualifié selon ce même Monopole, temps consacré aux services éducatifs inférieur au temps prescrits par le gouvernement, liberté par rapport au régime pédagogique unique étatique, élèves non déclarés, non-respect de la Charte de la langue française, absence de laboratoire, insuffisance de ressources matérielles, refus d'enseignement du très controversé cours d'éthique et de culture religieuse imposé par le gouvernement, etc.

En vertu d'une entente convenu en 2009, le ministère de l'Éducation avait donné cinq ans à ces écoles pour apporter les correctifs nécessaires et se conformer à toutes ses exigences. Dans son dernier rapport remis au Monopole de l'Éducation, la Commission consultative de l'enseignement privé recommandait de ne pas renouveler les permis et les subventions de ces écoles privées financées à 60 % par des fonds publics. Ainsi à l'automne 2012, les conditions posées à ces écoles n'avaient toujours pas été satisfaites. Le Collège rabbinique du Canada, l'École communautaire Belz, l'École première Mesifta, Les écoles communautaires Skver et l'école Yechiva Gedola-Merkaz Hatorah de Montréal étaient toujours en défaut de respecter les conditions imposées par le gouvernement. Une vérification sur le site Internet du MELS a permis au Journal de Montréal de constater qu'au moins quatre des ces cinq écoles ont obtenu un nouveau permis, sauf le Collège rabbinique du Canada. Ce dernier a toujours pignon sur rue à Montréal.

La CAQ pour moins de liberté, patience au MELS ?

« Ces écoles devaient se conformer depuis 2009 (...) une situation tolérée tant par les ministres du Parti québécois que du Parti libéral qui n'ont pas eu le courage de faire appliquer la loi (...) Le ministre peut-il nous garantir que dès septembre, les élèves de ces écoles illégales fréquenteront des écoles qui respectent le régime pédagogique », a demandé la députée caquiste Nathalie Roy à l'Assemblée nationale. Nathalie Roy ne devrait-elle pas plutôt militer pour l'assouplissement des règlements et lois sur l'enseignement qui pourraient profiter à tous les parents québécois ?

Le ministre de l'Éducation soutient vouloir se montrer tolérant envers ces écoles qui « ont besoin de s'améliorer ». « Les écoles qui ne répondent pas aux normes on va travailler avec elles. Il faut avoir une tolérance temporaire pour qu'elles puissent se conformer. Entrer en conflit avec certaines communautés, ça ne serait pas une bonne chose », a exposé Yves Bolduc. Quant aux écoles sans permis et qui existent clandestinement, M. Bolduc dit manquer de moyens pour les fermer. « On n'a pas tous les outils légaux pour le faire. [Que faut-il comprendre ? Serait-ce illégal de les fermer donc?] J'ai formé un comité avec mes collègues de la Justice et des Services sociaux », a dit M. Bolduc.




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mardi 27 mai 2014

Euthanasie – Recours aux tribunaux du Québec

Une requête en jugement déclaratoire est en voie d'être déposée à la Cour Supérieure du Québec, district de Montréal. Les requérants sont Mme Lisa D'Amico, citoyenne handicapée, et le Dr Paul J. Saba, médecin de famille. Cette requête les oppose au Procureur général du Québec et met en cause le Procureur général du Canada, afin de faire déclarer que :

  1. L'euthanasie d'un être humain par son médecin, notion plus connue au Québec sous l'euphémisme d'« aide médicale à mourir », n'est pas un soin ;
  2. Le Québec n'a donc pas compétence pour légiférer en la matière ;
  3. L'euthanasie est contraire aux Chartes canadienne et québécoise des droits fondamentaux, au Code criminel canadien, au Code Civil du Québec, à la Loi sur les services de santé et les services sociaux du Québec, ainsi qu'au Code de déontologie des médecins du Québec et à la Loi Constitutionnelle de 1867 ;
  4. Il est impossible de constater au Québec un consentement libre et éclairé des patients concernés par l'euthanasie en raison de leur vulnérabilité accentuée découlant du manque de ressources en matière de soins appropriés, en raison de leur état de santé et du manquement à l'accès universel aux soins palliatifs à toutes les personnes qui en ont besoin, notamment pour apaiser les souffrances ;
  5. Il est impossible et incompatible de confier la vérification des conditions de l'euthanasie et le geste létal aux seuls médecins, qui transgresseraient leur code déontologie et la loi criminelle fédérale.

Madame D'Amico a un intérêt personnel à agir en affirmant craindre que l'insuffisance des moyens en soins et en services sociaux au Québec ne la place en situation de grande vulnérabilité, en l'incitant à accepter l'euthanasie en raison de l'évolution de sa condition. Le Dr Saba estime qu'il n'est pas possible de demander à un médecin de pratiquer l'euthanasie sur un patient. Il rappelle deux principes qui sont parmi les fondements de la pratique de la médecine :

·        En premier lieu, l'adage primum non nocere, qui peut se traduire comme étant « le devoir de ne rien faire qui puisse nuire à l'état du patient ». L'administration d'une injection létale, lorsqu'il y a d'autres options moins agressives et dangereuses, est contraire aux principes d'une saine pratique de la médecine.

        Deuxièmement, l'idée du bien commun ou celle du Bon Samaritain, devrait assurer l'ensemble de la population que les soins autorisés ne vont pas nuire à ses proches. Cette notion doit guider le médecin afin de protéger les intérêts de l'ensemble de la population. Dans ce sens, l'euthanasie va causer des décès inadmissibles et que l'on peut éviter : celui des personnes qui seront euthanasiées à cause d'erreurs de diagnostic et de pronostic.

Selon la Société canadienne des médecins de soins palliatifs, l'euthanasie est un geste qui consiste à causer délibérément la mort d'une autre personne pour mettre fin à ses souffrances. La médecine palliative n'inclue pas la pratique de l'euthanasie. Les soins palliatifs appropriés ne sont pas offerts de façon égale sur tout le territoire québécois ni dans tous les établissements de soins et ne sont offerts qu'à des taux variant de 20 à 60 % selon les régions et les types de maladies (Rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, mars 2012, page 26). Une majorité de patients n'y a donc pas accès et ne sera donc pas en mesure de faire un véritable choix libre et éclairé. Cette requête soulève une question d'intérêt public. Il existe un risque réel de danger immédiat que la légalisation de l'euthanasie conduise à mettre fin rapidement, sans balises sérieuses, à la vie des personnes les plus vulnérables de notre société, au premier rang desquelles figurent les personnes handicapées. L'expérience de la Belgique a démontré qu'il y a des dérapages avec 32 % des personnes euthanasiées sans leur consentement ou celui de leurs familles (Physician-assisted deaths under the euthanasia law in Belgium: a population based survey, Journal de l'Association médicale canadienne, édition du 15 juin 2010). Des changements récents à la loi Belge donne maintenant aux personnes dépressives et aux enfants l'accès à l'euthanasie. Ces situations ne sont pas à la hauteur des valeurs fondamentales de notre pays. L'euthanasie est un accroc à la Déclaration sur l'euthanasie de l'Association médicale mondiale – représentant 9 millions de médecins dans 100 pays, dont plusieurs du Canada – qui stipule ce qui suit : « L'euthanasie, c'est-à-dire mettre fin à la vie d'un patient par un acte délibéré, même à sa demande ou à celle de ses proches, est contraire à l'éthique… et doit être condamnée par la profession médicale. » Et par résolution : « L'Association médicale mondiale encourage vivement toutes les associations médicales nationales et les médecins à refuser de participer à un acte d'euthanasie, même si la loi nationale l'autorise ou la décriminalise dans certaines situations. » L'Assemblée nationale du Québec leur ayant fait la sourde oreille, les demandeurs font maintenant appel aux tribunaux où ils sont confiants d'être entendus quant au projet de loi 52, dont les articles prévoyant l'euthanasie ne respectent pas notre constitution ni nos valeurs fondamentales, l'euthanasie ne constituant pas un soin médical.

La requête en jugement déclaratoire (33 pages en PDF)




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dimanche 25 mai 2014

France et euthanasie — les médecins de l'Académie de médecine préfèrent soigner

Si la presse générale fait ses choux gras (symbole d'ouverture, tolérance et toutes les scies désormais habituelles) d'une femme à barbe choisie par les jurys et non le vote téléphonique des téléspectateurs, il y a un fait dont on a étonnamment peu entendu parler : le rapport émis par l’Académie nationale de médecine sur la fin de vie.

Il répond à la saisine du Conseil d’État faisant suite à l’affaire Vincent Lambert. S’il n’a pas vocation à prendre une position ferme sur cette affaire en particulier, le rapport réaffirme des principes fondamentaux destinés à éclairer la prise de décision. Face au pathos mis en avant par les promoteurs de l’euthanasie et du suicide assisté, l’Académie prend position et met en avant une évidence que l’on cherche à nous faire oublier : un médecin a pour unique mission de soigner, aucun ne peut accepter de donner la mort. « L’arrêt de vie en réponse à une demande volontaire à mourir ne peut être assimilé à un acte médical. Sans équivoque, quand bien même il s’agirait “seulement” d’une aide au suicide, il n’est pas dans la mission du médecin de provoquer délibérément la mort. »

Cette mission de soin doit être menée quel que soit l’état de conscience : l’Académie s’oppose à ce que l’on opère une distinction dans les traitements qui soit subordonnée à la capacité relationnelle du patient. Elle considère, en effet, qu’il est difficile de déterminer les états végétatifs chroniques de ceux de conscience minimale. Ainsi, un état comateux ne saurait justifier un arrêt des soins et de l’alimentation – ce qui est pourtant le cas pour Vincent Lambert. Ces soins doivent être administrés dans des structures adaptées : c’est aussi l’inadéquation des moyens qui amène à les remettre en question.

Quant aux situations d’arrêt de traitements, le médecin doit opérer une consultation collégiale des proches avant de décider s’il y a obstination déraisonnable. Une sédation peut alors être entreprise, dans le respect de la dignité du malade. N’en déplaise à nos politiciens, ce n’est donc pas à la justice mais au corps médical de trancher, même si cette grande latitude donnée n’est toutefois pas sans risques de dérives…

Une prise de position ferme par un organisme compétent : de quoi expliquer le silence observé par la plupart des médias à l’information sélective. Cette mobilisation du monde médical contre l’euthanasie active rappelle les fondamentaux du serment d’Hippocrate, et trouve aussi un écho avec le collectif d’étudiants en médecine Soigner dans la dignité. Face à l’absence d’éthique dans leur formation et devant une notion de la dignité galvaudée, ces futurs médecins se refusent à donner délibérément la mort et font la promotion des soins palliatifs.

Il ne reste plus qu’à saluer ces observations sensées rappelant la vocation du médecin : soigner et accompagner le patient jusqu’au bout de sa vie, quels que soient sa couleur de peau, son niveau intellectuel, de santé ou son état de conscience.

Source




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samedi 24 mai 2014

Examens du Ministère du Québec: les exigences à la baisse et effets de l'anglais intensif

Le Soleil de Québec du 23 mai 2014 nous apprend qu'il a consulté les documents que le Monopole de l'Éducation du Québec fournit aux enseignants pour corriger les examens de sixième année en mathématiques et en français.


Compter moins de fautes

Pour corriger un texte de français, le Ministère demande maintenant de ne compter qu'une seule erreur « lorsque tous les mots d'un groupe (y compris l'attribut) régis par la même règle d'accord ne sont pas accordés comme ils devraient l'être ». Par exemple, dans la phrase suivante, « Les chatte sont noire », les profs doivent compter une seule erreur plutôt que deux, puisqu'il s'agit de la même règle d'accord du pluriel qui n'est pas respectée.

« J'enseigne depuis 12 ans, presque toujours en sixième année. C'est nouveau que l'on me prescrive de diminuer ainsi le nombre de fautes. C'est du nivellement par le bas », affirme une enseignante, qui refuse toutefois d'être identifiée. [On la comprend.]

Le scénario est semblable en mathématiques. Par exemple, il est maintenant possible d'obtenir un A si l'élève commet « au plus deux erreurs mineures (imprécisions, oublis, etc.) » ou « certaines erreurs de transcription ». Une situation qui perdure depuis déjà quelques années, alors qu'avant, l'élève pouvait obtenir un A seulement si les calculs étaient « exacts », peut-on lire sur une grille de correction de 2007. Les critères ont aussi été assouplis pour l'obtention des autres cotes, B, C ou D.

« Ça n'a pas de sens! Les critères de correction diminuent d'année en année, on baisse les exigences », déplore une autre enseignante qui refuse d'être identifiée par crainte de représailles de la part de sa commission scolaire.

Un constat qui ne surprend vraiment pas Suzanne G.-Chartrand, didacticienne du français et professeure retraitée de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval. « À chaque année, le Ministère trouve des façons de diminuer le nombre d'erreurs [sanctionnées] », lance-t-elle.

Double discours

Les exemples sont nombreux, ajoute Mme Chartrand. En réaction aux nombreuses critiques entourant les programmes de la réforme, le ministère de l'Éducation a publié il y a quelques années une «progression des apprentissages» pour chacune des matières, un document qui détaille les connaissances à acquérir pour chaque année scolaire.

[...]

[Mme Chartrand explique:] « Il y a un double discours. On a des programmes ambitieux et exigeants, ça paraît bien, mais l'évaluation ne suit pas »

[...]


Du côté de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), on affirme avoir entendu « certains commentaires » concernant la baisse des exigences dans les grilles de correction, mais aucun bilan n'est disponible pour l'instant. « On a des vérifications à faire. Mais ça ne nous surprendrait pas si c'était le cas », affirme Josée Scalabrini, présidente de la FSE.

Effets de l'anglais intensif en 6e ?

L'anglais intensif, que le gouvernement Charest avait voulu rendre obligatoire pour tous les élèves de sixième année, pourrait expliquer en partie cette tendance, ajoute-t-elle.

Avec cette formule, la moitié de l'année scolaire est consacrée exclusivement à l'enseignement de la langue de Shakespeare. « En diminuant de 50 % le temps consacré aux autres matières, il faut baisser les exigences si on veut que tout le monde passe, ajoute Mme Scalabrini. Ça ne peut pas faire autrement. »

[Pour les élèves moyens ce n'est pas impossible. On a observé une chute des résultats en France quand on a fait repasser la même dictée à trente ans d'intervalle. Le test a été soumis à des élèves « mélangés » : en banlieue, en centre-ville, en province. En 1976, l'éducation des jeunes de 14/15 ans était déjà quasi universelle. L'exercice a été pioché dans les épreuves du brevet des collèges de 1976. Principale cause probable de cette dégringolade : le manque d'heures de français, les élèves français passent en effet 800 heures de moins (de 12 à 16 ans) à étudier le français qu'en 1976.]

Voir aussi

France — les ados sont devenus nuls en dictée

Syndicats satisfaits : taux du nombre d'élèves par enseignant en baisse constante au moins jusqu'en 2015

Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »

L’enseignement intensif de l’anglais au primaire financé à coup de dizaines de millions de dollars par Ottawa

Réaction contre l'imposition de l'année bilingue aux jeunes écoliers francophones québécois

Québec — la 6e année bilingue pas imposée aux anglophones, mais bien aux francophones et aux immigrants que l'on prétend franciser

L'ADQ pour que l'État impose plus d'anglais dès la première année du primaire, qu'en dit un linguiste ?

Mythe : « seuls les enfants peuvent apprendre de nouvelles langues avec un haut degré de maîtrise »

Lent déclin du français à Montréal et sa banlieue

Épreuve de français pour enseignants — « démission calamiteuse »

Échec massif des futurs enseignants au test de français


Québec — Les examens du ministère à nouveau mis en cause

Québec — Examen de français au rabais en secondaire V ?

Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l'anglais intensif de manière « brutale »

Élèves de l'école publique à Montréal : le français perd du terrain depuis 1998 tandis que l'anglais demeure stable

Les francophones bientôt minoritaires à Montréal, légère baisse des francophones dans l'ensemble du Québec

Écoles lavalloises — vague d'immigration, pauvreté et tensions raciales

200 000 immigrants en 4 ans au Québec, bon pour le développement durable !?






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jeudi 22 mai 2014

Abolir les commissions scolaires, une bonne idée ?

Article intéressant de Michel Pallascio dans le numéro 43 d'Égards sur la question d'abolir les commissions scolaires :

« La question de l’abolition des commissions scolaires a été soulevée à plusieurs reprises lors des dernières campagnes électorales. À ma connaissance, elle a été présentée pour la première fois par l’Action démocratique du Québec (ADQ) lors de l’élection de 2008. Elle a été récupérée ensuite par la Coalition Avenir Québec (CAQ), le parti de François Legault. Et, plus récemment, le Parti libéral du Québec (PLQ) n’avait pas fermé la porte à l’idée de cette abolition, sondages d’opinion obligent.

Il n’est pas facile de répondre à une telle question. Il faut d’abord préciser que l’ADQ et la CAQ ont proposé cette mesure dans une optique essentiellement économique, et non dans le cadre plus global d’une réforme de notre système d’éducation. Dans ce contexte, la proposition ne nous avance guère. Il est douteux que l’abolition des commissions scolaires apporte quelque économie que ce soit, étant donné la garantie d’emploi des gens syndiqués œuvrant dans ces institutions et les services rendus par ces mêmes personnes au bénéfice des écoles.

Rappelons-nous les conséquences liées à la réduction du nombre de commissions scolaires au cours des années 1990. Cette opération avait aussi pour but ultime d'apporter des économies d'échelle et de faciliter la gestion de ces institutions. Il était pourtant à prévoir que le résultat serait « nul ». Exemple : là où il existait trois commissions scolaires avec trois directeurs généraux, on s'est retrouvé avec un directeur général et deux adjoints. Il ne faut pas oublier que le salaire de ces personnes est déterminé en fonction de l'importance de la clientèle, donc commission scolaire plus « grosse », salaire plus « gros », CQFD.

Il faut aussi noter que les représentants de l'ADQ et de la CAQ ont toujours fourni des réponses assez vagues lorsqu'on leur demandait d'expliquer quel organisme allait reprendre des pouvoirs octroyés aux commissions scolaires. Encore aujourd'hui, personne n'est en mesure de répondre de façon claire et satisfaisante.

En ce qui concerne l'ADQ, Mario Dumont avait mentionné publiquement que les pouvoirs des commissions scolaires seraient remis au gouvernement. Cette proposition était pour le moins surprenante venant d'un parti qui prônait «moins d'État» et semblait privilégier, en général, la «subsidiarité», notamment dans le domaine de la famille. Quant à la CAQ, son programme indique que son gouvernement accorderait plus d'autonomie à l'école », mais sans donner plus d'explications sur la réalisation d'un tel objectif. Pour sa part , le Parti Québécois (PQ) a préconisé un certain temps l'abolition des directions régionales du ministère de l'Éducation du Québec CMÉQ) et la transformation des commissions scolaires actuelles en banques de service pour les écoles, mais cette résolution semble s'être évaporée. Il faut toutefois mentionner que ce parti insistait beaucoup sur l'autonomie de l'école. Encore là, on ne sait pas ce qu'il serait advenu des droits et obligations des commissions scolaires et rien n'avait été dit concernant l'avenir des commissaires élus.

Dans tous les cas, il s'agit d'abord de mesures économiques qui ne sauraient résoudre les problèmes de fond du système d'éducation québécois. On s'attaque aux structures, sans oser [remettre en question] les différentes réformes de l'éducation pilotées par les « théologiens » du MÉQ.

Si l'on veut vraiment « dégraisser le mammouth », il faudrait peut-être envisager de remettre en cause le fonctionnement de certaines instances œuvrant au niveau de l'éducation. Tout de suite, il me vient à l'esprit le pouvoir abusif des syndicats, pouvoir qui leur a été octroyé en opérant une centralisation à outrance des négociations patronales/syndicales. Il est bon de rappeler qu'au début des années 1980, le gouvernement provincial dirigé alors par le Parti Québécois (avec Pierre Marc Johnson comme ministre de l'Éducation) avait mis en tutelle la CECM pour une période de vingt-quatre heures, afin de signer une convention collective avec l'Alliance des professeurs de Montréal, passant ainsi outre aux pouvoirs légitimes de la commission scolaire. Il est bien entendu qu'à partir de ce moment, le p ou voir de négociation, principalement au niveau salarial (ne laissant que les questions normatives au niveau local), a été retiré graduellement aux commissions scolaires. Pour se donner bonne conscience, on a permis aux commissions scolaires d 'être représentées aux tables de négociations provinciales.

Par contre, il faut le signaler, bien des commissions scolaires ont tiré une certaine satisfaction, pour ne pas dire un certain soulagement de cette situation. Elles s'éviteraient désormais les conflits locaux avec le lot de misère, de contestations et de gestes disgracieux qui accompagnaient généralement le renouvellement des négociations collectives. Malheureuse ment, c'était aussi le début de la fin. Aujourd'hui, il est évident que les syndicats négocient directement avec leur véritable employeur, l'État, que les commissions scolaires soient présentes ou non aux tables de négociations provinciales. Pourtant Louis-Philippe Audet, dans son livre Le système scolaire de la province de Québec (Québec, Éditions de l'Érable, tome I, 1951 , p. 137) soulignait : « Mandataires des parents dont ils ont mission de compléter la tâche éducatrice, les instituteurs, dans la provin ce de Québec, ne sont pas des fonctionnaires de l'État. Ils sont engagés par la commission qui représente tous les propriétaires de biens-fonds de leur municipalité scolaire ». Il appert que les commissaires d'école ont ainsi abandonné leurs droits et leurs obligations.


[...]

Le rôle de la commission scolaire a toujours été de permettre aux communautés locales de gérer leurs écoles publiques avec des objectifs scolaires communs et d'utiliser conjointement les ressources nécessaires au bon fonctionnement des écoles. On peut soutenir sans se tromper que les objectifs scolaires sont maintenant déterminés par le ministère de l'Éducation — l'exemple du cours d'Éthique et culture religieuse (ÉCR) le démontre amplement, aucune commission scolaire à ma connaissance n'ayant amorcé une quelconque réflexion sur son contenu et procédé à l'analyse des demandes d'exemption de façon sérieuse.

[...]

»

Lire la suite en vous abonnant ou en achetant en ligne Égards.




†  Ex-commissaire de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) de 1980 à 1990 et de 1994 à 2003; président de cette même commission scolaire de 1984 à 1990 et de 1994 à 1999.