dimanche 10 juin 2018

Doug Ford : nous abrogerons le nouveau programme d'éducation à la sexualité

La position de [Doug] Ford sur le programme d’éducation à la sexualité imposé par le Parti libéral de l’Ontario (PLO) a contribué à le propulser à la tête du PC. Il sera sous la pression de cette base pour respecter sa promesse électorale de revenir au programme d’éducation sexuelle de la fin des années 1990 « jusqu’à ce que nous puissions mettre en œuvre un nouveau qui soit adapté aux besoins des parents. »

Interrogé sur le programme d’études vendredi, Ford n’a pas défini de calendrier.

« Je peux vous dire une chose : nous l’abrogeons », a déclaré Ford. « Et je vais vous dire une autre chose : nous tenons nos promesses, ce que nous disons que nous allons le faire, nous allons le faire, nous n’allons pas tourner casaque. »

Source : Yahoo

jeudi 7 juin 2018

Histoire — George Washington et l'assassinat de Jumonville


Malgré quelques erreurs (y compris de français), imprécisions et simplifications, nous trouvons cette vidéo instructive.




En avril 1754, les Français de la Nouvelle-France décident de fortifier les fourches de l’Ohio, qu’ils contrôlent depuis 1650, en construisant le fort Duquesne. Les Britanniques ne restent pas inactifs et envoient un détachement de miliciens virginiens sous les ordres du lieutenant-colonel George Washington. Le chef de la mission française Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur envoie à leur rencontre un petit détachement commandé par le capitaine de Jumonville pour sommer les Britanniques de se retirer. Lorsque le parlementaire Jumonville se mit à lire la lettre de sommation, les Britanniques le tuèrent. Son assassinat par les troupes britanniques sous le commandement de George Washington est un des facteurs engendrant la guerre de Sept Ans.

Plusieurs récits mentionnent que Jumonville n’a pas été capturé comme décrit par Washington, mais fut l’un des premiers tués par sa milice. Adam Stephen, officier qui accompagnait Washington lors de l’événement, rapporte que Jumonville fut même tué le premier. Aucune référence n’a été faite au sujet de la capture de Jumonville ou de l’interrogatoire par le colonel Washington2. Washington, qui avait d’abord reconnu avoir tué Jumonville, écrivit plus tard dans son journal que c’était l’Indien Tanaghrisson qui avait tué l’officier avec sa hache. Mais il n’a jamais été démontré que Jumonville avait été tué par un coup de casse-tête.

Le capitaine Joseph Coulon de Villiers avait deux frères qui firent, comme lui, une carrière militaire :
  • Louis Coulon de Villiers, officier de marine, qui battit George Washington à la bataille de Fort Nécessité.
  • François Coulon de Villiers, (1712-1794), commandant du Fort Cavagnial.

Articles de la Capitulation de Fort Nécessité

(orthographe modernisée)

Capitulation accordée par Monsieur de Villiers, capitaine d’infanterie, commandant des troupes de Sa Majesté très Chrétienne à celui des troupes anglaises actuellement dans le fort de Nécessité qui avait été construit sur les terres du Domaine du Roy.

Ce 3e juillet  1754  à huit heures du soir.

Savoir.

Comme notre intention n’a jamais été de troubler la Paix et la Bonne Harmonie qui régnait entre les deux Princes amis, mais seulement de venger l’assassin qui a été fait sur un de nos officiers porteurs d’une sommation et sur son escorte, comme aussi d’empêcher aucun établissement sur les terres du Roy mon maître.

À ces considérations, nous voulons bien accorder grâce à tous les Anglais qui sont dans ledit fort aux conditions ci-après.

Article  premier


Nous accordons au commandant anglais de se retirer avec toute sa garnison pour s’en retourner paisiblement dans son pays et lui promettons d’empêcher qu’il ne lui soit fait aucune insulte par nos Français, et de maintenir autant qu’il sera en notre pouvoir tous les sauvages qui sont avec nous.

e

Il lui sera permis de sortir d’emporter tout ce qui leur appartiendra à l’exception de l’Artillerie que nous nous réservons

e

Que nous leur accordons les honneurs de la guerre qu’ils sortiront tambour battant avec une pièce de petit canon, voulant bien par la leur prouver que nous les traitons en amis.

e

Que sitôt les articles signés de part et d’autre, ils amèneront le pavillon anglais.

e

Que demain à la pointe du jour un détachement français ira pour faire défiler la garnison et prendre possession dudit fort.

e

Que comme les Anglais n’ont presque plus de chevaux ni bœufs, ils seront libres de mettre leurs effets en cache pour venir les chercher lorsqu’ils auront rejoint des chevaux ; ils pourront à cette fin y laisser des gardiens en tel nombre qu’ils voudront aux conditions qu’ils donneront parole d’honneur de ne plus travailler à aucun établissement dans ce lieu ici ni en deçà la hauteur des terres pendant une année à compter de ce jour.

e

Que, comme les Anglais ont en leur pouvoir un officier, deux cadets et généralement les prisonniers qu’ils nous ont faits dans l’assassinat du Sieur de Jumonville, et qu’ils promettent de les renvoyer avec sauvegarde jusqu’au fort Duquesne situé sur la Belle Rivière [rivière Ohio], et que pour sûreté de cet article ainsi que de ce traité. Messieurs Jacob Vannebramme et Robert Stobo, tous deux capitaines, nous seront Remis en otage jusqu’à l’arrivée de nos Canadiens et Français ci-dessus mentionnés.

Nous nous obligeons de notre coté à donner escorte pour ramener en sûreté les deux officiers qui nous promettent nos Français dans deux mois et demi pour le plus tard

Fait double sur un des postes de notre blocus de jour et an que dessus

Ont signé Messieurs James Mackay, George Washington, Coulon Villiers

pour copie Coulon Villiers


Bock-Côté : « Les tricheurs de l’éducation », mais comment réformer le Monopole ?

On trouvera ci-dessous une chronique de Mathieu Bock-Côté sur l'éducation au Québec. 

Nous en partageons en très grande partie le constat. Ce qui manque est une solution. Nous ne croyons pas, devant l'inertie du Monopole de l'Éducation et des syndicats ainsi que la force des multiples tendances identifiées par Bock-Coté que la solution dans le moyen terme sera une refondation venue d'en haut qui imposerait un modèle unique à toutes les écoles. Les réformes venues d'en haut accouchent, d'ailleurs, souvent d'un souris au Québec ou sont carrément détournées (voir le renouveau pédagogique). Chacun voudra imposer sa réforme, sa formule magique. La résistance sera trop grande, la tâche titanesque, le mandat de ministre de l'Éducation trop court. Convaincre tous les acteurs prendrait trop de temps, années pendant lesquelles des enfants continueraient de recevoir une instruction médiocre qui ne correspond pas aux vœux de nombreux parents.

Nous croyons plutôt qu'il faille travailler à plus petite échelle en offrant davantage de liberté pédagogique et de recrutement aux écoles. Les détacher du Monopole de l'Éducation. Des écoles diverses apparaîtraient. Certaines correspondraient plus aux vœux de M. Bock-Côté. Les parents attachés à une véritable culture générale, classique et exigeante, pourraient choisir d'y envoyer leurs enfants. Ces écoles pourront alors se faire une place et une réputation. Elles pourraient se regrouper pour organiser des examens communs distincts des examens du ministère. 

L'exemple de ces écoles servirait d'aiguillon et de pôle aux parents attachés à une éducation plus exigeante et plus tournée vers une culture générale classique. Pour qu'elles soient accessibles à tous, l'État devrait en faciliter le financement. Plusieurs solutions sont possibles : chèque-éducation, déductions fiscales des frais de scolarité ou subventions directes classiques.





Le système d’éducation, au Québec, est soumis à l’empire des tricheurs du ministère. Qui se contente de regarder les statistiques de la réussite scolaire se fait bluffer. Elles sont mensongères. Elles maquillent la réalité davantage qu’elles ne la dévoilent.

Ne nous étonnons pas : les statistiques servent souvent à cela.

Statistiques

Le Devoir nous le rappelait, hier, en rendant compte d’une enquête de la Fédération autonome des enseignants : 50 % des élèves du primaire et autour de 40 % des élèves du secondaire n’ont pas les connaissances correspondant à leur niveau scolaire. En gros, d’une année à l’autre, on les fait passer alors qu’ils n’atteignent pas les objectifs d’apprentissage du programme scolaire. C’est la logique de la réussite obligatoire. Que vaut un diplôme acquis dans un tel contexte ?


Cela ne veut pas dire que les élèves n’apprennent rien à l’école. Les enseignants se démènent pour transmettre un savoir. Cela veut simplement dire que, sauf exception, que vous maîtrisiez ou non ce savoir, vous parviendrez généralement à obtenir ce diplôme. Nous subissons les ravages de l’égalitarisme scolaire : tout le monde est beau, bon, intelligent. Le diplôme devient un droit.


Nul besoin, pourtant, d’être un grand savant pour constater l’échec de la transmission du savoir.

L’observation de la vie ordinaire en témoigne. Il suffit de surfer sur les réseaux sociaux, par exemple, pour voir qu’on y massacre quotidiennement la langue française. De même, la culture historique des Québécois est globalement nulle. Certains se consoleront en se disant que celle des autres peuples l’est aussi.

C’est une banalité de dire que l’école est la question la plus importante qui soit, mais elle doit être rappelée. Mais nous ne savons plus vraiment comment l’aborder.

Les uns se contentent d’en appeler à un financement toujours plus considérable du système scolaire. Les autres fantasment sur des solutions gadgets à la crise de l’éducation, comme on le voit avec le Lab-École. Sans oublier ceux qui ne comprennent rien à sa mission et qui veulent la soumettre toujours davantage au marché du travail, comme si elle devait seulement former des travailleurs flexibles et malléables. Nous n’oublierons pas ceux qui veulent l’associer à un fantasme technologique où l’ordinateur remplacerait peu à peu le professeur.

C’est un brouillard d’idées fausses qui nous empêche de renouer avec une évidence : l’école doit d’abord et avant tout transmettre un ensemble de connaissances qui, reliées entre elles, donnent ce qu’on appelle la culture générale.

Culture

Il s’agit de maîtriser sa langue, et de préférence au moins une autre, de connaître l’histoire et la géographie, d’avoir de grands repères scientifiques, de savoir se plier à un exercice mathématique, et ainsi de suite.

Il s’agit de les inscrire dans un monde qui les précède et qui leur survivra, et où ils n’ont pas le droit d’arriver comme de petits barbares excités à l’idée de faire table rase.

L’école a besoin d’une révolution philosophique pour revenir à l’essentiel. Elle en est loin.

lundi 4 juin 2018

La maternelle à 4 ans au Québec, étude : peu d'effets positifs

Nous reproduisons ci-dessous les conclusions d’une recherche dont le mandat visait spécifiquement « à examiner la qualité de l’environnement préscolaire en maternelle 4 ans et sa contribution potentielle à la préparation à l’école chez des enfants en milieux défavorisés. »

Ce projet de recherche fut mené par la chercheuse Christa Japel de l’UQAM, épaulée par plusieurs autres intervenantes du milieu de la petite-enfance, il s’agit de l’analyse approfondie de plus de 300 enfants de ce groupe d’âge qui a été observé.

Conclusions de l’étude :

La qualité de l’environnement éducatif est généralement très basse avec des lacunes marquées en ce qui a trait au mobilier et à l’aménagement des lieux, aux soins personnels, à la stimulation du langage et du raisonnement, aux activités offertes, aux interactions et à la structure du service.
[...]

La performance cognitive et comportementale des enfants au début de la maternelle 4 ans et leur progrès au cours de cette année scolaire sont associés à des facteurs individuels et familiaux. Les diverses expériences préscolaires ne semblent pas mieux préparer les enfants à la maternelle 4 ans, et la qualité de l’environnement éducatif étant généralement faible, celle-ci ne contribue pas significativement au progrès des enfants.
[...]

Nos résultats indiquent que l’intensité et la qualité des maternelles 4 ans ont très peu d’effet sur la préparation à l’école et, ainsi, ne réduisent pas de façon significative l’effet des conditions sociodémographiques des enfants sur leur préparation à l’école. [...]

Voir aussi

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire

La maternelle à 4 ans n’a pas atteint ses objectifs, Québec en crée 100 classes de plus

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Les enfants en maternelle à Montréal sont plus vulnérables qu’ailleurs au Québec

Québec — Doutes sur l’utilité de la maternelle dès 4 ans et les dépenses consenties

France — Instruction obligatoire dès 3 ans : quel intérêt à légiférer ?



Québec — l'école numérique du Monopole de l'Éducation, enflure, naïveté ou électoralisme ?

Extraits d’un éditorial du Devoir :

Les ministres Sébastien Proulx et Hélène David ont dévoilé un plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur, un plan qui sent quelque peu la précipitation puisque les écoles sont invitées à se doter de « combos » technologiques avant même que le ministère ait défini les « compétences numériques » à développer. Sans parler des « apprenants » [ici Robert Dutrisac s’emmêle dans le jargon pédagogiste : l’apprenant est un élève, l’enseignant est un animateur] actuels qui, pour la plupart, n’ont pas la formation pour répandre cette vision techniciste de l’éducation.

[...]

Même si on peut déceler ici une tendance à l’enflure verbale et un enthousiasme qui ne manque pas de candeur — les progrès techniques s’y prêtent admirablement bien —, l’essor du numérique, commencé dans les années 50 avec la cybernétique, décuplé par le développement d’Internet il y a vingt ans, à l’aube aujourd’hui de la généralisation de l’intelligence artificielle, pourrait avoir un effet révolutionnaire que certains comparent à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg. Il s’agirait bien plus qu’une simple révolution industrielle ; c’est le rapport à l’expérience et au savoir qui pourrait changer.

[...]

D’entrée de jeu, on souligne que « la plupart des jeunes nés au XXIe siècle ont manipulé des appareils numériques avant même d’apprendre à lire et à écrire. Ils ont donc développé des intérêts et des aptitudes propres à leur époque ». On doit [vraiment ?] « répondre à cette réalité avec de nouvelles formes d’enseignement et de nouveaux outils d’apprentissage », ce qui amène « des changements fondamentaux au sein des systèmes éducatifs ». Les systèmes éducatifs plutôt que l’école. [Mais encore...]

Ceux à qui le « renouveau pédagogique » donne de l’urticaire ne trouveront aucun réconfort à la lecture du plan d’action. Ainsi, on apprend que le ministère n’a pas encore « établi un cadre de référence des compétences numériques transversales [elles n’ont donc pas disparu...] à tous les ordres d’enseignement ». En clair, c’est qu’on ne sait trop quelles « compétences » il faut développer chez les élèves, ni quelles compétences les enseignants devront acquérir. Pour cette catégorie d’apprenants que sont les enseignants, le nouveau « référentiel » doit être produit pour l’hiver 2019.

Entre-temps, toutes les écoles seront invitées à acquérir dès la rentrée de septembre des « combos numériques », une terminologie qui, doit-on convenir, fait très [resto rapide] Ce matériel comprend notamment des robots programmables, des iPad et des imprimantes 3D. En laissant un certain choix à chacune des écoles, on veut éviter l’erreur des tableaux interactifs qui ont coûté cher et qui étaient souvent mal adaptés aux besoins du milieu scolaire. [Note du carnet : Gageons que cela n’empêchera pas répéter la même erreur : à quoi serviront ces robots, ces iPad et ces imprimantes 3D assez coûteux une fois l’intérêt de la nouveauté passé ?]

Au cours de la conférence de presse, Sébastien Proulx partageait la scène avec deux jeunes animateurs jovialistes et « mon ami NAO », a-t-il dit, un tendre robot humanoïde qui, malheureusement, pour une raison technique, n’a pu réussir son petit numéro de ventriloque.

Au-delà des « bébelles », pour reprendre le vocable utilisé par Hélène David dans son allocution, le plan d’action vise à ce que la programmation informatique soit enseignée dans une majorité d’écoles primaires et secondaires, publiques ou privées, d’ici 2020-2021. Le codage est en vogue à l’heure actuelle et donnerait d’excellents résultats, surtout chez les garçons.

[Ce carnet n’est pas opposé au codage en tant que tel.

Cependant, d’une part, ce n’est pas la première fois qu’on tente cette expérience. On l’a déjà essayé avec le langage Logo et la tortue qui connut son apogée dans les années 80. L’« apprenant » pouvait ainsi décrire à l’écran un carré de cette façon (AV = avancer, TD ou DR = tourner à droite suivi d’un angle) :


POUR CARRE
AV 100 TD 90
AV 100 TD 90
AV 100 TD 90
AV 100 TD 90
FIN

ou plus simplement


POUR CARRE
REPETE 4 [AV 100 TD 90]
FIN


Les expériences LOGO en milieu scolaire se sont souvent arrêtées après une ou deux semaines, c’est-à-dire le temps de découvrir et de s’amuser avec la tortue graphique. Dès le début des années 1990, Logo est considéré comme un produit vieillot et désuet en Amérique du Nord. L’impact fut quasi nul.

Notons que la France utilise dans les premières années du secondaire (le collège) Scratch, un langage de programmation basé sur des briques de commandes visuelles. Dans la mesure où sa mise en place dans les classes peut se faire de façon économique, c’est un outil pour introduire les élèves à certaines notions de la programmation comme l’itération, l’appel de fonctions ou les conditions. Cette utilisation est toute fois assez limitée (une dizaine d’exercices par année dans le cadre du programme de mathématiques).


Interface de Scratch, programme simpliste pour dessiner un carré

D’autre part, nous ne pensons pas ce que cette introduction soit nécessaire au primaire. La rigueur peut être apprise au travers d’autres matières plus traditionnelles et à meilleur marché au primaire comme au secondaire. L’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, l’analyse grammaticale, l’apprentissage d’une langue classique (le latin par exemple) peuvent aussi servir.

Notons que l’introduction du codage prendra du temps. Au détriment de quelle matière de base cela se fera-t-il ? Des enseignants québécois (notamment ceux du Syndicat du personnel de l’enseignement des Hautes-Rivières [SPEHR]) se plaignent déjà que l’école québécoise est devenue un « fourre-tout » : après l’ajout dans la grille-matières du controversé programme d’éthique et de culture religieuse, de notions sur l’intimidation et la violence, le civisme et l’orientation scolaire et professionnelle, c’est au tour de l’éducation à la sexualité d’être ajoutée dans le programme d’enseignement. Selon M. Boisjoli, directeur du SPEHR, « un enseignant de 6e année par exemple, doit enseigner le français, les mathématiques, les arts, l’éthique et culture religieuse, l’univers social, les sciences... alors on vient ajouter dans la grille-matières, l’éducation à la sexualité et les contenus en orientation scolaire. On manque de temps pour tout enseigner. »

En résumé, ce carnet n’est pas opposé à une introduction au codage dans certaines écoles pour autant que celle-ci ne soit pas obligatoire et qu’elle ne doit pas dispendieuse.

Robert Dutrisac continue :]

On aurait tort cependant d’y voir une compétence qui pourra s’avérer utile sur le marché du travail ; il est à prévoir que, grâce à l’intelligence artificielle, les lignes de code seront écrites dans quelques années par des machines. [Carnet : toutes les lignes de code ne seront pas écrites par des machines. Il restera des programmeurs. Ce qui est vrai, cependant, c’est que le codage restera une activité pratiquée par une petite minorité, comme la médecine ou le journalisme.]

Dans le meilleur des cas, il pourrait s’agir d’un savoir inutile qui, à l’instar du latin ou des échecs, contribue à développer l’esprit. [Ne pinaillons pas : développer l’esprit n’est pas inutile. Que ce soit avec le latin (qui renforce aussi la maîtrise du français et le sens historique) ou la géométrie...]

N’eût été l’approche des élections, le gouvernement libéral aurait attendu d’avoir ficelé son plan avant de le présenter et surtout d’approfondir la réflexion. S’il touche un mot de certains problèmes liés au numérique, notamment en matière de protection de la vie privée, le plan occulte le fait que ces outils ubiquitaires peuvent nuire à l’apprentissage en réduisant la capacité de concentration des jeunes, leur goût pour la lecture et leur esprit critique.  [Note du carnet : nous partageons ces réserves vis-à-vis de la technomanie ambiante.]
 
Ce n’est pas faire preuve de technophobie que d’insister pour qu’on pousse plus loin la réflexion sur l’éducation en cette ère du numérique et de refuser de s’émouvoir devant un pantin programmé, si mignon puisse-t-on le concevoir.

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dimanche 3 juin 2018

Québec — les enseignants ne seront pas forcés d’enseigner la sexualité

Les commissions scolaires devront embaucher à l’externe des travailleurs sociaux ou organismes communautaires pour donner les capsules d’éducation à la sexualité l’an prochain s’ils ne trouvent pas suffisamment de profs volontaires.

C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx jeudi en mêlée de presse.

Jeudi, le Syndicat de Champlain, sur la Rive-Sud de Montréal, avait invité ses membres à ne pas se porter volontaires pour enseigner l’éducation à la sexualité.


« Pas un fiasco »

Malgré cela, le retour de ce programme dans toutes les écoles du Québec l’automne prochain « ne sera pas un fiasco », a assuré le ministre Proulx.

« Les commissions scolaires ont la capacité de confier [ce cours] aux enseignants ou à d’autres personnes. Ils peuvent embaucher des professionnels », a poursuivi le ministre de l’Éducation.

« Les profs qui ne veulent pas le faire ne sont pas obligés de le faire », a-t-il rappelé.

Les canevas pédagogiques du programme sont « presque terminés » et les conseillers pédagogiques des commissions scolaires ont été formés ou s’apprêtent à l’être.

Voir aussi

Pétition pour amender le nouveau programme québécois d'éducation à la sexualité (m-à-j)

Éducation à la sexualité : pourquoi aucune école pilote dans la ville de Montréal ?

Québec — Le nouveau programme d’éducation sexuelle prônerait l’exploration sexuelle...?

Étude — De l'avantage de l'école catholique et de la discipline de soi

Pour les milliers de religieuses qui ont dirigé des écoles catholiques, leur insistance sur l’autodiscipline devait tomber sous le sens. Mais une nouvelle étude universitaire confirmerait que les sœurs étaient sur une bonne piste : il est possible d’instiller l’autodiscipline auprès des élèves, une vertu qui les aidera dans leurs études et plus tard dans la vie.

L’étude a été menée pour l’Institut Thomas B. Fordham par Michael Gottfried, professeur agrégé à l’Université de Californie à Santa Barbara, et Jacob Kirksey, un doctorant. Les auteurs ont analysé deux vagues de données nationales américaines sur les élèves des écoles élémentaires recueillies dans le cadre de l’Étude longitudinale sur la petite enfance du Centre national de la statistique de l’éducation. Ils ont comparé les enfants dans les écoles catholiques avec ceux des écoles publiques et d’autres écoles privées, religieuses et laïques.

Les auteurs ont trouvé des preuves statistiquement significatives que les élèves des écoles catholiques montraient moins de comportements perturbateurs que leurs homologues des autres écoles. « Selon leurs enseignants, les écoliers catholiques se disputaient, se battaient, se mettaient en colère, agissaient de manière impulsive et perturbaient la classe moins fréquemment », écrivent les auteurs. Plus précisément, les élèves des écoles catholiques « étaient plus susceptibles de maîtriser leur humeur, de respecter la propriété des autres, d’accepter les idées de leurs camarades et de gérer la pression des pairs. » En d’autres termes, ils montraient plus d’autodiscipline.



Les auteurs concèdent que leurs résultats ne prouvent pas un lien de causalité, c’est-à-dire qu’il pourrait y avoir des différences non observées entre les élèves des différentes écoles qui expliqueraient les différences frappantes qu’ils ont trouvées. Toutefois la corrélation est forte entre l’accent mis par les écoles catholiques sur l’autodiscipline et le meilleur comportement des élèves. Nous savons aussi que, surtout dans les zones urbaines, les élèves noirs et latino-américains qui fréquentent les écoles catholiques sont plus scolarisés, obtiennent de meilleurs résultats et sont plus souvent diplômés que ceux des écoles publiques avoisinantes.

L’école catholique de la « Grande Noirceur » et d’aujourd’hui selon un cahier d’ECR...
Page 56 — cahier-manuel d’éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re secondaire des éditions La Pensée

Alors que les différents taux de retenue pratiquée envers les élèves blancs et non blancs enveniment actuellement le débat, les auteurs proposent trois conclusions principales :

Primo, « Les écoles qui valorisent et se concentrent sur l’autodiscipline seront sans doute celles qui parviendront le mieux à favoriser celle-ci parmi leurs élèves. » Si les autres écoles « accordaient à la discipline de soi avec autant d’importance que les écoles catholiques, elles ne devraient pas consacrer autant de temps et d’énergie à punir leurs élèves » quand ils se comportent mal.

Secundo : « En supposant que ces résultats reflètent un “effet des écoles catholiques”, d’autres écoles pourraient envisager des méthodes explicites et implicites pour le reproduire. » Le rapport note que certaines écoles à charte « sans excuses » le font déjà, que ce soit dans le cadre du programme d’enseignement ou la façon dont les élèves interagissent avec le personnel de l'école qui doit aussi être un modèle de maîtrise de soi.

Tertio : « Ne sous-estimez pas le pouvoir de la religion pour influencer positivement le comportement d’un enfant. » La religion n’est pas le seul moyen de favoriser l’autodiscipline, soulignent les auteurs, mais elle est efficace par rapport à la plupart des autres manières de canaliser l’énergie juvénile en une maîtrise de soi productive.

Bien que les auteurs n’offrent pas de solutions faciles, ils affirment cependant que la fermeture constante de tant d’écoles catholiques est une « tragédie nationale » alors qu’elles sont plus nécessaires que jamais. Leurs leçons méritent d’être conservées.

Source
(en partie) : Wall Street Journal, The Catholic School Difference, 1er juin 2018

mercredi 30 mai 2018

Situation de l'école québécoise : témoignage de deux enseignants


Hausse du nombre d'élèves hors du public au Canada et au Québec

L’attrait de l’école privée est en progression depuis 2001 pratiquement dans toutes les provinces du Canada que l’école privée soit subventionnée (comme au Québec) ou non (notamment l’Ontario). Il en va de même de l’instruction à domicile.


Toutes les provinces du Canada ont des écoles indépendantes (elles sont dites privées au Québec). Les écoles indépendantes sont caractérisées par des approches distinctes au niveau pédagogique ou une orientation religieuse. Notons qu’au Québec, l’école privée est nettement moins libre ailleurs qu’au Canada (lire Les règles imposées à l’école privée sont responsables de la sélection pratiquée). Plusieurs types d’écoles privées (notamment religieuses) sont légales au Canada, mais interdites uniquement au Québec (c’est le cas d’écoles mennonites par exemple).

Les écoles universitaires alternatives comprennent celles qui utilisent les méthodes d’enseignement Waldorf ou Montessori. La plupart des écoles à vocation confessionnelle au Canada sont soit catholiques (dans les provinces sans commission scolaire entièrement financée par la province) soit protestantes, bien que des écoles islamiques, juives, mennonites, adventistes du Septième jour, Amish et d’autres écoles confessionnelles existent aussi.

Actuellement, la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et le Québec subventionnent en partie les écoles indépendantes approuvées, tandis que l’Ontario et les provinces de l’Atlantique ne le font pas.

Le montant des subventions des écoles indépendantes diffère d’une province à l’autre, mais elles sont généralement liées à une proportion du coût moyen lié à l’instruction d’un élève dans la commission scolaire publique où se trouve l’école indépendante.

La figure ci-dessus présente le pourcentage d’inscriptions dans les écoles indépendantes en 2014-2015, comparé à celui de 2000-2001. La Colombie-Britannique compte la plus forte proportion d’élèves inscrits dans une école indépendante, soit 12,9 %. Ce n’est plus le Québec qui arrive au deuxième rang avec 12,3 %. C’est un changement par rapport à l’édition précédente de cette étude qui avait le Québec avec le plus haut taux et la Colombie-Britannique avec la deuxième plus forte proportion d’élèves dans les écoles indépendantes durant l’année scolaire 2012-13. Un nombre croissant de familles en Colombie-Britannique choisissent des écoles indépendantes pour l’éducation de leurs enfants.

Fait intéressant, l’Ontario compte un pourcentage plus élevé (6,1 %) d’élèves inscrits dans des écoles indépendantes que deux des cinq provinces (Alberta et Saskatchewan) qui offrent un soutien financier aux écoles indépendantes. Cependant, il est important de noter que l’Ontario est aussi la province, de par un règlement peu tatillon, qui facilite le plus l’ouverture d’écoles indépendantes (Allison, 2015) et que le changement de politique de la Saskatchewan qui finance désormais toutes les écoles indépendantes indépendantes n’a été introduit qu’en 2012.

Le Nouveau-Brunswick conserve le taux le plus bas d’inscriptions dans des écoles indépendantes en proportion au nombre total d’écoliers, soit 0,8 %. En général, les provinces de l’Atlantique affichent des taux relativement faibles de scolarisation dans les écoles indépendantes : 2,7 % en Nouvelle-Écosse, 1,1 % à l’Île-du-Prince-Édouard et 1,4 % à Terre-Neuve-et-Labrador.

La part des inscriptions dans les écoles indépendantes par rapport au nombre total d’inscriptions a augmenté entre 2000-2001 et 2014-2015 dans chacune des dix provinces. Bien que la Saskatchewan compte une proportion relativement faible d’élèves fréquentant des écoles indépendantes (2,4 % du nombre total d’inscriptions), elle a connu la plus forte augmentation (102,3 %) comparativement à 1,2 % en 2000-2001. Le nombre d’inscriptions dans les écoles indépendantes du Nouveau-Brunswick a diminué en termes absolus, mais a tout de même enregistré une modeste augmentation de la part des inscriptions totales, qui est passée de 0,7 % en 2000-2001 à 0,8 % en 2014-2015. Rappelons que la population scolaire en chiffres absolus est en forte baisse partout au Canada (sauf en Alberta) malgré une très importante immigration.

Instruction à domicile (indépendante)

Les parents de toutes les provinces ont légalement le droit d’éduquer leurs enfants à la maison. Certaines provinces accordent aux parents plus de liberté dans leur choix d’éduquer leur famille, exigeant seulement un avis au conseil scolaire local, tandis que d’autres exigent l’approbation des plans d’éducation avant de commencer l’école, ainsi que des rapports périodiques sur les progrès de l’élève. Il n’y a pas de preuves que les enfants instruits à domicile dans les provinces les plus tatillonnes ont globalement de meilleurs résultats. Aux États-Unis, des études ont montré que les enfants instruits à la maison ont d’aussi bons résultats dans les États peu contraignants que dans les États tatillons.

En général, l’éducation à domicile n’est pas financée par les gouvernements provinciaux. Trois provinces — la Colombie-Britannique, l’Alberta et la Saskatchewan — offrent un financement limité pour les coûts directs liés à l’instruction à domicile. Alors que les autres provinces n’offrent pas de financement particulier aux élèves scolarisés à domicile, elles peuvent permettre aux étudiants formés à domicile de s’inscrire à des cours spécifiques, de participer à des activités parascolaires scolaires telles que des équipes sportives et des excursions scolaires. Le Québec débourse de l’argent, mais c’est surtout pour surveiller les enfants instruits à domicile, un refus de déclaration entraînant une dénonciation des services sociaux (la redoutée DPJ). Pour plus de détails sur le projet de loi 144 sur l’instruction à domicile au Québec.


En général, l’enseignement à domicile représente une très petite part de l’effectif total des étudiants. Le Manitoba a le plus haut niveau d’enseignement à domicile au pays, bien qu’il ne représente que 1,5 % du total des inscriptions. Les deux autres provinces des Prairies, l’Alberta et la Saskatchewan, ont la plus forte proportion d’élèves scolarisés à la maison, soit respectivement 1,4 % et 1,2 %. Le Québec a la proportion la plus faible d’élèves scolarisés à la maison à seulement un peu plus de 0,1 %, soit 1 275 élèves en 2014. Depuis 2014, ce chiffre atteint près de 2 000 élèves (0,2 %), principalement parce que le Québec impose la fermeture des écoles trop religieuses (il les qualifie d’« écoles illégales »). Les parents qui y envoyaient leurs enfants n’ont guère d’autre choix que l’école à la maison puisqu’ils considèrent comme inacceptables les écoles publiques et les écoles privées approuvées par l’État.

En dépit des faibles effectifs liés à cette forme de scolarisation, l’instruction à domicile a connu une forte croissance en termes d’effectifs absolus au cours des cinq dernières années dans neuf provinces sur dix.

La seule exception est la Colombie-Britannique. Dans son rapport sur l’état de l’éducation à domicile au pays, Van Pelt (2015) attribue ce déclin en partie à l’énorme croissance des programmes d’apprentissage distribué (DL, une forme d’éducation à distance, comme le CNED en France, qui peut être fournie par une école publique ou privée) en Colombie-Britannique au cours de cette même période, un substitut et un complément pour l’apprentissage traditionnel à domicile.

Voir aussi

Les règles imposées à l’école privée sont responsables de la sélection pratiquée

Étude sur l’instruction à domicile au Canada

Nombre record d’enfants instruits à la maison au Québec (en 2016)

Les enfants instruits à la maison ont d’aussi bons résultats dans les États peu contraignants que dans les États tatillons

Les enfants instruits à la maison aux États-Unis réussissent mieux que ceux des écoles publiques

Source : Fraser Institute

Mauvais signal quand l'État légalise le cannabis et se lance dans sa production

Christian Saint-Germain professeur d’éthique à l’UQAM :


Christian Saint-Germain est un indépendantiste québécois anti-Parti québécois. Il est un virulent critique, d’aucuns diront un pamphlétaire sans nuance, d’une certaine modernité qui aboutit à cul-de-sac collectif.

Il a ainsi critiqué avec virulence dans son ouvrage Le mal du Québec, paru au début de l’automne 2016, l’héritage de la Révolution tranquille à la lumière de ce que Saint-Germain croit être son aboutissement funeste : la loi sur les soins de fin de vie, ou si on préfère, la transformation du suicide assisté en droit fondamental garanti par l’État social. Pour reprendre la recension de cet ouvrage par Mathieu Bock-Côté : « Derrière ce qu’on présente comme un progrès humaniste, Christian Saint-Germain voit la manifestation d’un désir de disparaître qui se ferait de plus en plus sentir au Québec, même si rares sont ceux qui le nomment par son nom. En d’autres mots, la normalisation thérapeutique du suicide assisté serait la traduction inconsciente d’un peuple qui renonce à la vie.

Saint-Germain, en d’autres mots, fait le procès d’une modernité québécoise qui aurait échoué. Les gardiens de la Révolution tranquille ne toléreraient pas la moindre critique parce qu’ils se prennent pour les Québécois les plus évolués. En s’abonnant à la social-démocratie technocratique pour régler tous ses problèmes, le peuple québécois se serait transformé en association d’assistés faisant passer leur dépendance à l’État pour une marque de solidarité nationale. Il aurait renié sa conscience identitaire, son épaisseur historique, pour se laisser absorber par la froide mécanique de l’État bureaucratique. En fait, le désastre serait global. Non seulement l’hôpital tuerait plutôt que soigner mais l’école fabriquerait des analphabètes à la tonne au nom de la massification de l’éducation. “Depuis la Révolution tranquille, l’école publique au Québec n’a-t-elle jamais été autre chose qu’un entrepôt d’enfants mal-aimés, un site d’enfouissement laissé sans surveillance ni inspection générale” (p.100) ? Encore une fois, il frappe fort, très fort, et probablement trop fort. Mais à travers une critique qui peut sembler terriblement injuste, il révèle des vérités désagréables qu’il sera seul à oser regarder en face. »