mercredi 30 mai 2018

Mauvais signal quand l'État légalise le cannabis et se lance dans sa production

Christian Saint-Germain professeur d’éthique à l’UQAM :


Christian Saint-Germain est un indépendantiste québécois anti-Parti québécois. Il est un virulent critique, d’aucuns diront un pamphlétaire sans nuance, d’une certaine modernité qui aboutit à cul-de-sac collectif.

Il a ainsi critiqué avec virulence dans son ouvrage Le mal du Québec, paru au début de l’automne 2016, l’héritage de la Révolution tranquille à la lumière de ce que Saint-Germain croit être son aboutissement funeste : la loi sur les soins de fin de vie, ou si on préfère, la transformation du suicide assisté en droit fondamental garanti par l’État social. Pour reprendre la recension de cet ouvrage par Mathieu Bock-Côté : « Derrière ce qu’on présente comme un progrès humaniste, Christian Saint-Germain voit la manifestation d’un désir de disparaître qui se ferait de plus en plus sentir au Québec, même si rares sont ceux qui le nomment par son nom. En d’autres mots, la normalisation thérapeutique du suicide assisté serait la traduction inconsciente d’un peuple qui renonce à la vie.

Saint-Germain, en d’autres mots, fait le procès d’une modernité québécoise qui aurait échoué. Les gardiens de la Révolution tranquille ne toléreraient pas la moindre critique parce qu’ils se prennent pour les Québécois les plus évolués. En s’abonnant à la social-démocratie technocratique pour régler tous ses problèmes, le peuple québécois se serait transformé en association d’assistés faisant passer leur dépendance à l’État pour une marque de solidarité nationale. Il aurait renié sa conscience identitaire, son épaisseur historique, pour se laisser absorber par la froide mécanique de l’État bureaucratique. En fait, le désastre serait global. Non seulement l’hôpital tuerait plutôt que soigner mais l’école fabriquerait des analphabètes à la tonne au nom de la massification de l’éducation. “Depuis la Révolution tranquille, l’école publique au Québec n’a-t-elle jamais été autre chose qu’un entrepôt d’enfants mal-aimés, un site d’enfouissement laissé sans surveillance ni inspection générale” (p.100) ? Encore une fois, il frappe fort, très fort, et probablement trop fort. Mais à travers une critique qui peut sembler terriblement injuste, il révèle des vérités désagréables qu’il sera seul à oser regarder en face. »

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