mardi 16 septembre 2025

Netflix — Jihad Alexander Abdallah incarnera le roi suédois Gustave III

 

L'acteur Jihad Alexander Abdallah, dont les parents sont libanais, incarnera le roi suédois Gustave III (1746-1792) dans le nouveau film dramatique de Netflix Les de Fersen (The von Fersens) portant sur les intrigues de la cour du roi.

Trame annoncée : Le nouveau film romantique se déroule dans le Stockholm du XVIIIe siècle, en Suède. Il retrace la vie tumultueuse des personnages historiques Sophie et Axel de Fersen. Issus d'une des familles les plus influentes et nobles, les deux frères et sœurs sont rapidement devenus le couple incontournable de leur époque. Lorsque leur statut leur est retiré, ils se battent pour protéger l'avenir de leur famille et découvrent que l'amour pourrait être la clé pour le sauver.

Il semble que cette déchéance soit une licence artistique de plus. Car il n'existe aucune preuve à notre connaissance d'une déchéance ou d'une « annulation » du rang des Fersen par le roi. Leur influence a décliné plus tard, après l'assassinat de Gustave III en 1792. Axel de Fersen est célèbre pour son rôle de favori et d'intrigant auprès de la reine de France Marie-Antoinette. 


Enfin la fin de l'écologisme et le retour de l'écologie ?

Une enquête de l’institut Verian analysée par la Fondapol fait état d’une demande grandissante, dans l’opinion publique, d’une écologie enfin débarrassée de son carcan idéologique. Une mise au point bienvenue qu’il convient cependant d’approfondir.


L’étude publiée à la fin du mois d’août par l’institut Verian (ex-Kantar) et qui porte sur la perception qu’ont les Français de la religion des temps modernes : l’écologie ? Il faut l’espérer car les résultats qu’elle met en avant pourraient dessiller bien des yeux chez nos élites dirigeantes. « La principale leçon de cette étude, observe Dominique Reynié, directeur général de la Fondapol, qui en a assuré le commentaire, est de mettre en lumière un fait dont on sait l’existence mais qui reste pourtant négligé et peu traité : dans l’opinion publique française, une large adhésion à l’écologie cohabite avec un rejet massif de l’écologisme. » La nature, oui ; ceux qui s’en font les porte-parole, non.

Regardons le détail. L’étude devant être présentée à l’occasion des Rencontres des entrepreneurs de France (Ref), un accent particulier est mis sur le lien entre l’écologie et les entreprises. Lien passablement dégradé, les écologistes n’ayant que mépris pour l’entreprise, l’industrie, l’agriculture et pour tout ce qui, de manière générale, fonctionne et soutient une société. Bonne surprise, cette triste réalité est connue ! Ainsi, 66 % des personnes interrogées pensent qu’il y a “trop de normes environnementales pour les entreprises” et que ces normes, “révélatrices d’une bureaucratie trop importante” (75 %), “fragilisent la compétitivité de l’industrie française” (67 %).

Autre point intéressant, et très actuel : la fiscalité verte [penser taxe carbone]. Les “gilets jaunes” sont passés par là, et la fin du monde ne fait plus le poids face aux fins de mois. Cette fiscalité à but écologique est considérée par 62 % des sondés comme “un outil injuste qui pèse d’abord sur les classes moyennes, rurales ou défavorisées”. Revenus des grands discours catastrophistes, les Français sont également 62 % à voir dans l’écologie politique “un prétexte pour créer un nouvel impôt” et pas du tout “une nécessité face à l’urgence environnementale”, qui est pourtant l’un des arguments massues du discours écologiste sur l’air du “c’est pour le climat, c’est pour la planète”. Conclusion de l’étude : ça ne marche plus.

« J’avoue que je n’espérais pas un tel soutien populaire à nos entreprises, ni une telle défiance envers les excès écologistes », s’enthousiasme Benoît Rittaud, président de l’Association des climato-réalistes. Bertrand Alliot, porte-parole d’Action Écologie, abonde dans son sens : « Cette étude montre de manière éclatante qu’une grande majorité de Français estime que l’excès d’écologisme est un puissant facteur de désorganisation. » Plus important encore, selon lui, en estimant à 78 % que “l’écologie devrait davantage s’adapter aux réalités économiques et industrielles”, les Français « réfutent l’idée d’une “crise existentielle” pour l’humanité liée aux enjeux écologiques car, dans le cas contraire, ils diraient que c’est l’économie qui doit s’adapter aux réalités écologiques ».

Plus encourageant encore (quoique de manière moins nette), plus d’un Français sur deux (55 %) considère “la fiscalité verte” comme “une contrainte inefficace qui culpabilise sans offrir d’alternatives concrètes”. Les mots sont importants : “inefficace”, “culpabilise”. On touche ici à la nature même de l’écologisme : une construction essentiellement théorique, dogmatique, dont le but — changer la société — est sans rapport avec l’objet concerné (pesticides, bassines, plastique, etc.).

Résultat notable également: les sondés sont 84 % à estimer que “les mouvements écologistes tentent souvent d’imposer leurs convictions par la pression médiatique et judiciaire, sans passer par le débat démocratique”. Un chiffre qui n’est pas étonnant quand on sait que les écologistes ne se soucient du peuple que lorsqu’il pense comme eux ou pour prétendre le corriger. Le peuple en question n’étant pas dupe, cela explique aussi bien ce résultat écrasant que les scores misérables des candidatures écologistes à l’élection présidentielle (3,26 % des suffrages en moyenne depuis 1974), que l’étude rappelle. « On sait depuis longtemps qu’il y a une distorsion énorme entre la visibilité médiatique de l’écologisme et son poids réel dans l’opinion, mais ce rapport qui quantifie les choses est tout à fait bienvenu », poursuit Benoît Rittaud.

Parlant à ce propos d’une « illustration de la théorie de la tyrannie des minorités », Dominique Reynié pose la question essentielle : « Pourquoi, ou à quel titre, un courant électoralement insignifiant, et depuis si longtemps, parvient-il à bénéficier d’une considération politique et médiatique que l’on pensait réservée à de grands partis ou à de grands électorats? »

La réponse est peut-être dans la question (et aurait mérité de ce fait de figurer dans le sondage) : il s’agit du rôle crucial joué par les médias, où le traitement des questions environnementales relève quasiment exclusivement de l’écologisme et non de l’écologie. Une mainmise décisive qui explique d’ailleurs quelques résultats étonnants, présents dans l’étude; ainsi 57 % des sondés ont “une bonne image des associations ou mouvements écologistes”, 49 % considèrent que les associations environnementales constituent un “contre-pouvoir constructif” et 45 % les jugent plus “responsables” que “radicales”. « Ils sont très majoritairement assez sévères et lucides, en les considérant comme des organisations idéologiques, déconnectées du terrain, mais, paradoxalement, ils en ont majoritairement une bonne image, alors que la mise en œuvre de l’écologie punitive sur le territoire français et européen leur doit beaucoup », commente Bertrand Alliot. Preuve que la propagande a bien travaillé, les Français semblent considérer l’écologisme non comme un système intrinsèquement pervers, une erreur anthropologique, mais comme la regrettable dérive d’une idée demeurée malgré tout positive. Or la vérité oblige à dire que l’écologisme a tout envahi, ne laissant rien d’intact dans ce qu’on appelle aujourd’hui, en France, l’écologie. Tout est à reprendre. Par chance, et c’est le grand mérite de cette étude que de le démontrer, pour la grande révolution intellectuelle dont elle a besoin, l’écologie pourra compter sur le soutien populaire. 

Source : Valeurs actuelles

Enseignant montre à ses élèves de 10 et 11 ans des images de l'assassinat de Charlie Kirk

Un enseignant de Toronto a été suspendu après avoir montré à un groupe d’élèves de 5e et 6e année (environ 11 ans)  « une partie d’une vidéo violente » liée à l’assassinat de l’activiste conservateur américain Charlie Kirk.

La directrice de l’école publique Corvette Junior, Jennifer Koptie, a déclaré dans une lettre envoyée vendredi (ci-contre) aux parents que cet incident était « extrêmement troublant et inacceptable ».

Un enseignant du primaire de Toronto relevé de toutes ses fonctions après avoir montré à ses élèves une vidéo liée au meurtre de Charlie Kirk.

Mme Koptie a déclaré que la vidéo avait été montrée aux élèves du programme d’immersion française parce qu’ils avaient des questions « sur un événement tragique survenu récemment aux États-Unis ».

Un porte-parole a refusé de commenter les informations parues dans les médias selon lesquelles les enfants auraient été « forcés » de regarder la vidéo plusieurs fois ou si des commentaires sur M. Kirk avaient été faits.

Le Toronto Sun a cité une source anonyme qui a déclaré que plusieurs élèves avaient été « traumatisés » et en avaient parlé à leurs parents, qui ont à leur tour contacté la direction de l’école. La source a également affirmé que l’enseignant « avait fait un discours à ses élèves sur l’antifascisme, l’antitrans et le fait que Charlie Kirk méritait ce qui lui était arrivé ».

lundi 15 septembre 2025

Éric Zemmour va sortir un nouveau livre intitulé La Messe n'est pas dite

Éric Zemmour va sortir un nouveau livre intitulé La messe n'est pas dite, sous-titré Le sursaut judéo-chrétien. Il est publié aux éditions Fayard et paraîtra le 22 octobre 2025. 

Oui, Éric Zemmour va bien sortir un nouveau livre intitulé La messe n'est pas dite, sous-titré Le sursaut judéo-chrétien, publié par les éditions Fayard et prévu pour le 22 octobre 2025. Ce court essai de 128 pages, vendu au prix de 10 euros, marque un retour à l'édition traditionnelle pour Zemmour, après avoir autopublié ses deux précédents ouvrages (La France n'a pas dit son dernier mot en 2021 et Je n'ai pas dit mon dernier mot en 2023) via sa structure Rubempré. Avant son acquisition par Bolloré à la fin 2023, Fayard avait refusé de publier La France n'a pas dit son dernier mot en 2021.

Selon la description officielle de l'éditeur, l'ouvrage propose une réflexion optimiste sur l'avenir de la France et de l'Europe, en appelant à un retour aux racines chrétiennes pour contrer le déclin perçu du continent. Il s'inscrit dans la lignée de ses succès de librairies comme Le Suicide français (2014) et Le Destin français (2018), mais avec un ton plus lumineux et porteur d'espoir, en contraste avec les diagnostics sombres de ses travaux antérieurs. 

Le livre fait partie d'une nouvelle collection chez Fayard intitulée Pensée libre, dirigée par la journaliste Sonia Mabrouk (animatrice sur Europe 1 et CNews). Cette collection vise à publier des essais percutants et "libres", avec des auteurs qui "pensent à rebours" avec exigence et sincérité. Outre Zemmour, elle inclut des ouvrages simultanés d'Éric Naulleau (Les Sermons), du rabbin Élie Lemmel (Le Pardon n'est pas un oubli) et de Gilles-William Goldnadel (Vol au-dessus d'un nid de cocus). Fayard, filiale de Hachette Livre sous le contrôle de Vincent Bolloré depuis fin 2023, accueille ainsi plusieurs figures associées à la droite ou à des idées conservatrices, comme le cardinal Robert Sarah, Éric Ciotti, Philippe de Villiers, Jordan Bardella ou Alain de Benoist. 

L'annonce officielle a été faite par Zemmour lui-même sur X le 5 septembre 2025, avec une image de la couverture et le message "Aujourd'hui en précommande. ", générant plus de 4 600 J'aime, 1 000 reposts et près de 1,1 million de vues en quelques jours.




Infographie tendancieuse du Monde

 
Excellent exemple illustrant à quel point les échelles linéaires sont souvent trompeuses. La richesse des 10 % les plus riches a augmenté de 53 % alors celle des 50 % les plus pauvres de 45  % (en France). La différence entre les deux est modeste, mais l'échelle linéaire choisie par le quotidien Le Monde la fait paraître comme étant énorme. 
 

dimanche 14 septembre 2025

Natalité au plus bas — La Presse de Montréal s'étonne des femmes tradis qui font des enfants dans une société « laïque »

Rappel : tous les indicateurs démographiques sont au rouge foncé au Québec, nombre de naissances à un creux historique : 77 400 enfants nés en 2024, moins qu’en 1911 alors que la population était de 2 005 776 en 1911 soit près de 4,5 fois moins nombreuses (9,1 millions en 2024). Taux de natalité au plus bas : 8,5 enfants pour mille habitants, il était encore de 14,0 en 1990. Et enfin un indice de fécondité à un nadir : 1,33 enfant par femme alors qu’il était encore de 1,73 enfant par femme en 2008 et en 2009…

Dans un contexte où le peuple québécois constitue une minorité à l’échelle canadienne, il semble évident que ce peuple ne peut envisager d’intégrer et assimiler de larges vagues migratoires sans assurer d’abord sa propre pérennité démographique. Cela suppose, entre autres, de faire des enfants — des enfants 
assez nombreux auxquels les nouveaux arrivants pourront naturellement s’intégrer. Ce n’est déjà plus le cas à Montréal.

On pourrait donc s’attendre à ce que le retour de certaines femmes à la maternité et à des valeurs familiales traditionnelles soit salué. Or, c’est tout le contraire dans
La Presse, qui consacre un dossier spécial à ces femmes dites « traditionnelles », dont la foi — jugée trop visible par le quotidien en ligne — semble déranger dans un Québec qui se dit « laïque ».

Mais en quoi la laïcité de l’État devrait-elle interdire à des femmes adultes d’être croyantes, ou de faire des choix de vie conformes à leurs convictions traditionnelles ? Ce glissement entre laïcité et athéisme semble de plus en plus fréquent. La laïcité, pourtant, n’a jamais signifié l’effacement des croyances y compris jusque dans la sphère privée — mais simplement la neutralité de l’État face à celles-ci. 

Voici un de ces textes avec nos commentaires [entre crochets].


Zoé Roy berce sa fillette dans ses bras, debout dans sa cuisine de Limoilou. À 24 ans, la mère au foyer, qui s’identifie comme une conservatrice chrétienne, a déjà trois enfants. Elle aimerait un jour en avoir six.

On a beaucoup entendu parler des jeunes hommes qui seraient de plus en plus nombreux à prôner un retour aux rôles traditionnels de genre. Mais beaucoup moins des jeunes femmes. Pourtant, elles existent.

Elles prônent des valeurs chrétiennes, privilégient le fait de fonder une famille plutôt que de travailler, et estiment que leur place en tant que femme est en soutien à leur mari.

C’est vrai, les jeunes femmes comme Zoé Roy sont l’exception au Québec, pas la règle. Mais notre frontière avec les États-Unis n’est pas si étanche, en ce qui concerne les idées conservatrices et religieuses de nos voisins du Sud.

En fait, il suffit d’avoir accès à l’internet et de comprendre l’anglais pour y être exposé [comme on le verra, ce n’est pas vraiment le cas puisque des influenceuses tradis québécoises ont des milliers d’abonnées].

La preuve : quatre jeunes femmes nous ont raconté leur cheminement. L’une d’entre elles élève ses enfants à la maison en suivant la Bible, une autre veut déménager aux États-Unis pour vivre son conservatisme plus librement, et les deux dernières organisent des séances d’étude biblique chaque semaine.

Et elles font à leur tour la promotion de leur mode de vie sur leurs réseaux sociaux, cette fois pour un public québécois.

L’idéal de la féminité traditionnelle trouve bel et bien un public au Québec, même si un tel repli peut sembler anachronique dans une société laïque. Et c’est sur les réseaux sociaux qu’on peut retracer les origines de ce mouvement.

Zoé Roy explique avoir grandi dans une famille assez conservatrice, mais avoir été exposée à davantage d’idées progressistes à l’adolescence, surtout sur les réseaux sociaux. « Je voyais surtout des revendications, de la victimisation », rapporte-t-elle, la voix douce.

De fil en aiguille, l’algorithme a exposé Zoé à davantage d’idées conservatrices.

J’ai commencé à voir l’autre côté de la médaille. Et j’ai vu des familles, j’ai vu de la stabilité, j’ai vu des femmes qui acceptaient leur rôle féminin. J’ai vu des hommes qui acceptaient la masculinité. J’ai vu des familles unies.

Après avoir donné naissance à son premier enfant à l’âge de 18 ans, la jeune femme explique avoir entrepris une véritable quête spirituelle. Elle et son mari se sont convertis au christianisme il y a deux ans.

Sur sa chaîne TikTok, Zoé Roy affiche à son tour ses convictions. Dans ses vidéos, elle parle d’entretien ménager, de maternité et de religion à ses quelque 4000 abonnés, et elle s’affiche publiquement comme une conservatrice.

Le conservatisme de Zoé passe par une adoption du rôle féminin traditionnel : celui de mère, de femme et de responsable du foyer. « Mais mon identité, ce n’est pas juste ma maternité, affirme-t-elle. Moi aussi j’ai besoin d’avoir des accomplissements [succès, réalisations] dans la vie, que ça soit du bénévolat, du scrapbooking… »

Les idéaux de la jeune femme s’apparentent à un phénomène culturel qui a pris naissance aux États-Unis il y a quelques années : celui des épouses traditionnelles, femmes au foyer, les tradwives.

Ces influenceuses, généralement chrétiennes, se mettent en scène sur les réseaux sociaux en s’adonnant à des tâches typiquement féminines, souvent campées dans un décor champêtre, vêtues de robes vaporeuses et mariées avec plusieurs enfants.

L’exemple le plus notoire est sans doute celui de Ballerina Farm, le compte Instagram de l’influenceuse mormone Hannah Neeleman. La mère de huit enfants et ex-gagnante de concours de beauté exploite une énorme ferme avec son mari au cœur de l’Utah.

Dans les vidéos qu’elle partage avec ses 10 millions d’abonnés, elle se montre parfois en train de boire du lait fraîchement sorti du pis de ses vaches, parfois en train de cuire du pain au levain. On ne la voit jamais se plaindre, et on la voit rarement obtenir de l’aide pour accomplir ses innombrables tâches ménagères (à part, occasionnellement, un de ses enfants plus âgés).

Avec ses robes amples en coton, son insistance sur les produits naturels et son adhésion aux normes genrées traditionnelles, Zoé Roy coche certaines des cases de l’identité tradwife. Mais elle hésite à se décrire comme telle.

Pour moi, tradwife, c’est un mot positif. Si quelqu’un me dit que j’en suis une, c’est comme si tu me disais que j’étais belle. Mais moi, je ne suis pas quelqu’un de parfait, alors je ne me considère pas comme une tradwife.

En soi, documenter son quotidien de mère à la maison n’a rien de mal, souligne l’autrice, réalisatrice et chercheuse en science politique Léa Clermont-Dion. Mais c’est lorsque cette image sert à faire avancer une idéologie de droite plus radicale qu’elle devient inquiétante, selon elle.

Le mouvement conservateur, surtout aux États-Unis, est nataliste. Il prône la reproduction de patrie, de la nation, et particulièrement chez les Blancs. Et le rôle des femmes dans ce projet-là, c’est de se reproduire, c’est de s’occuper de la maison.

Léa Clermont-Dion, autrice, réalisatrice et chercheuse en science politique
[Note du carnet : Léa Clermont-Dion affirme que le mouvement conservateur, surtout aux États-Unis, est nataliste et qu’il prônerait la reproduction « particulièrement chez les Blancs ». Cette affirmation suggère que la valorisation de la maternité dans ces milieux serait racisée — c’est-à-dire uniquement réservée aux femmes blanches dans une logique nationaliste ethnique.

C’est une généralisation excessive qui ne tient pas compte de la diversité du conservatisme, même aux États-Unis. Il existe de nombreuses familles conservatrices afro-américaines, latinas, musulmanes ou Asiatiques qui valorisent des rôles traditionnels féminins sans adhérer à une idéologie racialiste.

Elle projette un cadre idéologique nord-américain extrême (blanc, chrétien, conservateur identitaire) sur un phénomène plus large, parfois spirituel, culturel ou simplement personnel.

Paradoxalement, Léa Clermont-Dion fait une lecture ethnocentrée qui invisibilise des millions de femmes non blanches qui choisissent la maternité comme vocation ou par conviction, hors de toute logique suprémaciste. N’est pas nécessairement l’antiraciste celle qui croit l'être ici…]

Émancipation domestique

Là où Zoé se distingue des conservatrices extrémistes, c’est dans le regard qu’elle pose sur les autres : « J’ai des amis qui ne sont pas chrétiens, j’ai des amies qui ont des carrières, j’ai de la famille qui s’identifie comme LGBTQ, puis ce sont toutes des personnes que j’aime », ajoute-t-elle.

Mais selon la jeune mère, les idéaux portés par le féminisme ont carrément heurté les femmes. Elle estime que les demandes du marché du travail sont généralement incompatibles avec la « nature » féminine, et que « forcer une femme à travailler, c’est de l’abus ».

Les femmes conservatrices comme Zoé se préoccupent d’enjeux qu’on associe habituellement à la gauche : un marché du travail parfois incompatible avec la vie familiale, des salaires individuels insuffisants pour faire vivre une famille, ou la dévalorisation du travail domestique effectué par les femmes.

Or, là où les progressistes blâment le capitalisme ou l’inégalité sociale pour ces problèmes, les tradwives pointent dans la direction opposée. « Pour ces femmes-là, le refuge familial paraît comme une option qui est plus simple que d’affronter un monde qui est violent, complexe, et qui fait peur », affirme Léa Clermont-Dion.

[Note du carnet : l'article formule ici un contraste biaisé. Il suggère que les progressistes auraient une analyse légitime — pointer le capitalisme ou l’inégalité sociale — tandis que les femmes tradis auraient une réaction presque irrationnelle, « pointant dans la direction opposée ». C’est une rhétorique subtile, mais dévalorisante : d’un côté des causes structurelles, de l’autre une sorte de fuite dans le « refuge familial ».

Mais cette dichotomie est simpliste et injuste. Car d’un point de vue analytique, les deux approches posent un diagnostic sur le même problème : la tension entre travail et vie familiale. Les progressistes voient l’injustice dans l’organisation économique ; les femmes tradis y voient un décalage entre la structure sociale et les besoins profonds (biologiques, psychologiques ou culturels) des femmes. Ce n’est pas « pointer à l’opposé », c’est identifier une autre causalité.

Par ailleurs, sous-entendre que le refuge familial n’est qu’un repli ou une peur du monde extérieur, c’est réduire à une fragilité psychologique ce qui est, pour beaucoup, un choix positif, réfléchi et cohérent avec leurs valeurs. C’est une manière élégante de disqualifier un modèle de vie sans le dire franchement.

Enfin, Léa Clermont-Dion oublie qu’une autre forme d’idéologie exerce une pression tout aussi forte : le féminisme carriériste, qui érige la carrière en horizon quasi obligatoire. Si les femmes tradis sont accusées de « fuir le monde du travail », le féminisme carriériste ferme la porte à toute alternative hors de lui — en présentant la femme au foyer comme une anomalie sociale.]


Car selon cette logique, c’est le féminisme et le progressisme qui sont responsables d’avoir « effrité l’équilibre social en donnant aux femmes un pouvoir qui n’est pas naturel », explique Léa Clermont-Dion.

Voir aussi
 
 

Société « systémiquement » dépressive

Un jeune sur quatre serait dépressif : la conclusion d’une récente étude sur la santé mentale des 15-29 ans a de quoi alarmer. Fondée sur un sondage auprès de 5633 jeunes, elle complète celles de Santé publique France, qui pointait, en 2021, la proportion inquiétante de 20,8 % des 18-24 ans touchés par la dépression, contre 11,7 % en 2017. Surtout, elle corrobore les innombrables constats du monde médical sur la détérioration de la santé mentale dans l’ensemble de la population française.

Les explications ne manquent pas, des inquiétudes quant à l’avenir (catastrophisme écologique, crises internationales) aux difficultés du quotidien : fin du monde et fin du mois se conjuguent pour déprimer le moi. Pandémie et stress des confinements sont régulièrement pointés du doigt. Mais si ces causes conjoncturelles sont réelles, on est tenté de dire que la conjoncture a bon dos. Et que ces explications ont surtout pour mérite d’éviter de remettre en question le modèle de société “systémiquement” anxiogène que les élites qui nous gouvernent ont peu à peu mis en place.

Car, oui, la vie est source d’angoisses, et cela est aussi vieux que l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden. La peur du lendemain, la crainte du chômage ou de la maladie, des guerres ou des catastrophes naturelles : quelle époque peut se vanter d’y avoir échappé ? L’existence n’a jamais été autre chose qu’un processus de conjuration de ces inquiétudes universelles. Mais les sociétés traditionnelles avaient une arme fatale pour contourner ces angoisses : elle s’appelait “stabilité”. Pour répondre aux peurs du quotidien, il n’est de meilleur refuge que des points fixes qui nous permettent de constater jour après jour que le monde n’est pas seulement le lieu de l’imprévu, du bouleversement, de la menace, de l’accident toujours possible, mais aussi et surtout un lieu familier, constant, où nos existences étonnamment fragiles résistent malgré tout aux aléas parce qu’elles sont fondées sur le roc des solidarités humaines, des communautés, des traditions, de l’histoire longue. Comme le note Roger Scruton dans Conservatisme (Albin Michel) : « Au cours d’une vie, les habitudes, les lieux, les réseaux, les institutions et les manières d’être partagées augmentent l’étendue de nos attachements et suscitent le sentiment d’être chez soi dans le monde parmi les choses et les êtres connus et dignes de confiance. Le sentiment de familiarité et de confiance nous est précieux, sa perte est une source d’angoisse et de regret. »

Or, au lieu de conforter tout ce qui nourrit ce précieux sentiment de familiarité et de confiance, nos sociétés, depuis des décennies, se sont ingéniées à le saper. Sacrifiant au bougisme et à l’idolâtrie de la nouveauté, le progressisme a minutieusement banni tout élément de stabilité de nos sociétés : on a décomposé la famille, sacrifié les identités locales à une mondialisation abstraite, promu la mobilité au détriment de l’enracinement, l’individualisme au détriment de la communauté ; un État providence anonyme s’est substitué aux solidarités concrètes; on a sacrifié l’enseignement de l’histoire et de la culture générale et, des billets de banque aux plaques d’immatriculation des voitures en passant par les noms des provinces, on a systématiquement gommé tous les symboles qui nous rappelaient que nous venons de quelque part. On a consciencieusement bâti une société liquide qui, dénonce le sociologue Zygmunt Bauman, a abouti à la création d’un « lumpenprolétariat spirituel » qui, n’ayant plus rien de concret et de stable à quoi se raccrocher, s’agrippe à des bouées illusoires qui ne font que l’enfoncer davantage dans le vide existentiel: sans surprise, les symptômes de dépression croissent à mesure du temps passé sur les réseaux sociaux.

Mais il est un critère que cette étude a oublié d’aborder: celui de la vie spirituelle. D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression. Il n’y a là nulle pensée magique : quel point de repère plus stable que de croire que nous avons été aimés de toute éternité par le Dieu qui nous a créés et qu’il nous appelle à partager sa félicité éternelle ? Cette espérance-là, nos élites ont voulu l’éteindre au nom des Lumières et, ce faisant, elles ont plongé l’Occident dans l’obscurantisme de la désespérance. 

Source : Laurent Dandrieu, Valeurs actuelles



samedi 13 septembre 2025

Évolution du spectre politique

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Nashville (2023) : 3 enfants et 3 adultes abattus dans une école privée chrétienne par une meurtrière trans (m à j : menaces préalables, motifs écrits)

Robin Westman achète des armes
peu avant le bain de sang
Haine (2022) — le tueur du club LGBTQ se dit « non binaire », veut qu’on utilise « they » comme pronom, né dans une famille décomposée  

Il y a quelques semaines (2025), un transgenre mécontent a ouvert le feu dans une école catholique de Minneapolis. Il y a tué deux enfants et blessé une douzaine d'autres personnes. La psychotranssexualité est l'une des nombreuses nouvelles identités passionnantes de notre époque, mais les médias américains somnolents ne semblent pas intéressés par le sujet. Ils persistent, de manière tout à fait frauduleuse, à désigner Robin Westman par le pronom « elle », alors que M. Westman lui-même avait renoncé à sa transsexualité avant le carnage.

La journaliste Marion Van Renterghem (ci-dessous), récipiendaire de nombreux prix parmi les plus prestigieux au monde — tels que le prix Albert-Londres ou le prix Louise-Weiss —, a été épinglée pour avoir relayé de fausses informations. Elle a notamment partagé un grossier photomontage accusant à tort le présumé assassin de Charlie Kirk de porter un tee-shirt à l'effigie de Donald Trump. 



On a longtemps cru que les enfants du Moyen Âge n’étaient que peu considérés par leur famille

On a longtemps cru que les enfants du Moyen Âge n’étaient que peu considérés dans des familles obsédées par la survie. C’est tout l’inverse, montre l’historien Didier Lett.

Des nourrissons sanglés dans leur berceau, des emmaillotages si serrés qu’ils pouvaient retarder les premiers pas, des débats sur le lait maternel face à celui des nourrices… Nos obsessions parentales ne datent pas d’hier.

Déjà, au Moyen Âge, on guettait la marche et la parole, on s’inquiétait du sevrage, on mettait en garde contre l’excès de sévérité comme contre l’excès de tendresse. Mais ces gestes et ces inquiétudes n’avaient pas toujours le même sens qu’aujourd’hui : sangler son enfant ne visait pas seulement à prévenir la mort subite, c’était aussi conjurer le diable avant le baptême.

Dans son dernier ouvrage, Enfants au Moyen Âge (XII
e-XVe siècles, le bas Moyen Âge donc) aux  éditions Tallandier, Didier Lett, professeur d’histoire médiévale à l’université Paris-cité, redonne chair à ces pratiques et à leur signification. Loin des caricatures d’une époque dite « obscurantiste », son enquête révèle des parents partagés entre amour et crainte, piété et devoir.

LE FIGARO.  — Aujourd’hui, avec internet et les réseaux sociaux, les parents surveillent de près les étapes de développement. Mais c’était déjà le cas au Moyen Âge. Pourquoi la marche, la parole ou l’« âge de raison » étaient-ils si décisifs ?

DIDIER LETT. — Les médiévaux se concentraient beaucoup sur des âges symboliques. Le chiffre 7, par exemple, est très présent dans la société chrétienne : l’« âge de raison », à partir de 7 ans, reste d’ailleurs une référence encore aujourd’hui. C’est aussi proche de l’âge de l’entrée à l’école, moment clé de l’apprentissage. Les traités de pédagogie médiévaux, de plus en plus nombreux à mesure qu’on avance vers la fin du Moyen Âge, accordent une attention particulière à ces étapes. Ils ne sont plus seulement écrits par des clercs ou des moines, mais aussi par des laïcs, des pères de famille, donc des gens qui observent les enfants au quotidien. Toutes les étapes du développement sont scrutées. Le sevrage, par exemple, est décrit comme un processus progressif, avec des aliments semi-solides avant le passage à la nourriture adulte. La marche fait aussi l’objet d’une grande vigilance. L’archéologie et l’iconographie ont révélé l’usage de « youpalas » ou de petites charrettes à quatre roues, sortes de parcs roulants. Déjà à l’époque, on cherchait la meilleure manière d’apprendre à marcher à un enfant ! Faire marcher l’enfant sur une surface plane, le tenir sous les hanches, etc.

La parole, enfin, est une étape cruciale. Les parents sont très attentifs aux éventuels retards. On actionnait même des roues à carillon en priant Dieu pour que l’enfant parle. La maîtrise du langage, tout comme la marche ou le sevrage, était perçue comme un moment décisif du développement.

— Qu’est-ce qui préoccupait le plus les parents ?

— Les grandes angoisses, ce sont d’abord l’accident et la mort. À l’époque, la mortalité infantile est extrêmement élevée. Le moindre rhume, la plus petite angine - qui nous paraissent aujourd’hui bénins - peuvent être fatals. Les parents cherchent donc à protéger l’enfant de ces dangers. Ils redoutent aussi les accidents, même si, dans les familles paysannes où l’on compte cinq ou six enfants, la surveillance n’a évidemment pas l’intensité de celle que nous connaissons aujourd’hui.

Du côté de l’éducation, ce qui les inquiète le plus, c’est le rapport à Dieu. On est dans une société profondément chrétienne. Les parents insistent sur les bons comportements religieux, comme ne pas mentir, ne pas parjurer, tenir ses promesses, bien faire ses prières. Ce qui les angoisse, c’est de voir leur enfant s’écarter de la foi, basculer vers l’image repoussoir de l’hérétique, du « Juif » ou du « Sarrasin », figures perçues comme des contre-modèles à rejeter absolument.

—Vous décrivez aussi l’attention portée à la grossesse, à l’allaitement, au sommeil du nourrisson. Qu’avez-vous découvert ?

— Ce n’est pas seulement moi, mais aussi Danièle Alexandre-Bidon, pionnière dans l’étude des gestes de puériculture, ainsi que les archéologues qui ont beaucoup travaillé sur les sépultures. On a ainsi découvert que l’enfant était souvent emmailloté dans des bandelettes très serrées. Cela peut nous sembler aujourd’hui antihygiénique, mais, au Moyen Âge, c’était un geste de protection. Le corps de l’enfant était perçu comme fragile, comparable à de la cire molle, et l’emmaillotage visait à éviter les déformations.

On a aussi retrouvé dans les tombes des jouets, y compris pour de très jeunes enfants, preuve que leur univers matériel comptait. Et les traités de médecine, largement hérités d’Hippocrate ou de Galien, montrent combien on cherchait à protéger l’enfant dès sa naissance, et même avant, puisque la femme enceinte bénéficiait d’une attention particulière dans la société médiévale. Sur l’allaitement, il y a beaucoup d’idées reçues. On croit souvent qu’il faut attendre Rousseau, au XVIIIe siècle, pour voir apparaître l’injonction aux mères d’allaiter. Or, au Moyen Âge, l’immense majorité (95 à 99 %) nourrit son enfant au sein. Seules les femmes qui n’avaient pas de lait, ou les grandes familles aristocratiques, princières et royales, faisaient appel à des nourrices. Le lait maternel était perçu comme le meilleur aliment pour l’enfant et son importance était unanimement reconnue. Ce n’est qu’aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles que la mise en nourrice s’est développée. Rousseau réagit donc bien davantage à son époque qu’au Moyen Âge.

— Peut-on dire qu’il existait déjà une « norme éducative » ?

— Oui, tout à fait. Elle n’est évidemment pas la même que la nôtre et peut paraître plus coercitive, plus violente. Les enfants recevaient sans doute plus de coups qu’aujourd’hui, mais guère plus qu’au XIXe siècle. La Bible elle-même - Ecclésiaste 7, 22 - conseille : « As-tu des fils ? Fais leur éducation et fais-leur plier l’échine dès l’enfance. »

Mais les traités de pédagogie médiévaux sont très clairs : il faut d’abord reprendre l’enfant par la parole, lui donner de bons exemples, le conseiller. Ce n’est qu’en dernier recours, si rien n’y fait, qu’une gifle ou un soufflet peuvent être administrés, et toujours « avec modération ». Les mauvais parents sont ceux qui frappent avec excès, assimilés dans les textes à des figures repoussoirs.

« Quand on dit aujourd’hui “je t’aime” à son enfant, ce n’est pas la même chose qu’au XIIIe ou au XIVe siècle »

— Qu’est-ce qui nous rapproche le plus des parents du Moyen Âge ? Et qu’est-ce qui nous en éloigne ?

— Ce qui nous rapproche, c’est l’amour. Le sentiment de l’enfance existe dans toutes les sociétés. Là où l’historien Philippe Ariès, qui parlait de la « naissance du sentiment moderne de l’enfance », s’est trompé, c’est en oubliant qu’il y avait déjà un attachement très fort. Bien sûr, ce sentiment n’est pas exprimé de la même manière selon les époques. Quand on dit aujourd’hui « je t’aime » à son enfant, ce n’est pas la même chose qu’au XIIIe ou au XIVe siècle. Au Moyen Âge, un nouveau-né avait une chance sur trois de mourir à la naissance. L’amour parental était donc vécu dans une tension constante. Et dans une société profondément chrétienne, la différence était immense entre perdre un enfant baptisé et un enfant mort sans baptême.

En somme, le point commun, c’est l’affection, mais elle se décline différemment selon les périodes. Le rôle de l’historien est précisément de contextualiser, de montrer que les sentiments existent mais qu’ils ne se traduisent pas de la même façon. Longtemps, on a jugé le Moyen Âge comme une époque « noire », pour l’enfance aussi. Les recherches récentes permettent au contraire de montrer la complexité et la richesse du rapport à cet âge de la vie.

— Qu’est-ce que cela nous dit de notre propre angoisse contemporaine d’être de « bons parents » ?

J’espère que ce livre aidera les lecteurs à relativiser. L’allaitement, la grossesse, l’éducation : ce sont des préoccupations universelles, présentes à toutes les époques. Et il est sans doute rassurant de constater que, malgré nos angoisses, nous vivons dans un temps où les progrès techniques et médicaux ont bouleversé les choses.

Source : Le Figaro

Présentation de l'éditeur 

 Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l’on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n’est plus faux que cette vision misérabiliste.

Didier Lett, spécialiste et précurseur de ce champ historique, nous montre la vive attention à l’enfance dès le ventre maternel. Il s’intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l’enfant entretient avec ceux qui vivent avec lui : père, mère, frères et sœurs... Plus de doute possible : la société médiévale a bien connu un fort « sentiment de l’enfance », manifestant une profonde affection à l’égard des plus petits et développant une riche réflexion sur l’éducation mais avec des différences en fonction du sexe, de l’âge, de la place dans la fratrie et du milieu social. L’auteur s’attarde aussi sur les malheurs de l’enfance dus aux pestes ou aux famines, à des accidents ou à des handicaps et parfois à la violence des adultes, des animaux ou d’autres enfants.

En s’appuyant sur de profonds renouvellements historiographiques, Didier Lett propose une riche synthèse, totalement inédite, centrée sur les quatre derniers siècles du Moyen Âge, qui nous conduit à réfléchir à la longue histoire de l’enfance en Occident.

Biographie de l'auteur

Didier Lett est professeur émérite d’Histoire médiévale à l’Université Paris Cité, membre senior honoraire de l’Institut universitaire de France et spécialiste de l’enfance, la famille, la parenté et le genre. On lui doit notamment Hommes et femmes au Moyen Âge. Histoire du genre XIIe-XVe siècles (2023) et Crimes, genre et châtiments au Moyen Âge. Hommes et femmes face à la justice (XIIe-XVe siècles) (2024), récompensé par le prix de la Dame à la licorne du Musée de Cluny.

Enfants au Moyen Âge: XIIe-XVe siècles
de Didier Lett,
paru aux éditions  Tallandier,
le 8 mai 2025,
416 pp,
ISBN-13 : 979-1021057852