vendredi 10 février 2017

Église catholique et l'immigration — le grand malaise

Laurent Dandrieu est le rédacteur en chef des pages « Culture » de Valeurs actuelles pour lequel il suit également l’actualité religieuse. Il vient de publier un ouvrage qui suscite la polémique et le débat.

Laurent Dandrieu dénonce le grand malaise de nombreux catholiques qui n’arrivent plus à suivre l’Église sur des questions aussi complexes que l’immigration, l’Islam et l’identité. Pendant que l’Europe, qui n’a déjà pas réussi à intégrer les précédentes générations d’immigrés, est soumise à un afflux de migrants sans précédent. L’Église catholique, plus que jamais, martèle l’unique impératif de l’accueil, donnant l’impression de se faire complice de ce que le pape a lui-même qualifié « d’invasion ».

Pour l’auteur, cette incompréhension n’est pas une fatalité. On peut réconcilier les impératifs de la charité authentique et la défense de la civilisation européenne.



Extrait du livre (pp. 90-93)

Quelques lignes plus loin [La Croix le 16/V/2016], interrogé sur le fait que le rejet des migrants par une partie de l’opinion se nourrit d’une crainte de l’islam, François se livrait à un bel exercice de déni : « Je ne crois qu’il y ait aujourd’hui une peur de l’islam, en tant que tel, mais de Daech et de sa guerre de conquête, tirée en partie de l’islam. »

Pour récuser l’idée que cette conception violente de l’islam pourrait très largement déborder le cas particulier de Daech, le pape se livre ensuite à une parallèle pour le moins douteux entre celui-ci et le christianisme : « L’idée de conquête est inhérente à l’âme de l’islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter, avec la même idée de conquête, la fin de l’Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations. »

Étrange parallèle entre un Dieu qui commande à ses disciples : « Allez, donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28, 19-20) et un Dieu qui dit, selon le Coran : « Et tuez-les où que vous les rencontriez ; et chassez-les d’où qu’ils vous ont chassés : l’association1 [ou la sédition, selon les traductions] est plus grave que le meurtre » (sourate 2, [« La Vache », versets] 190-193) ; un Dieu qui veut « exterminer les incrédules jusqu’au dernier » (sourate 8, [« Le Butin », verset 7]), et dont le Prophète déclare « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils attestent “Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est l’envoyé d’Allah”, accomplissent la prière et versent l’aumône2. » Dans son livre Penser l’islam3, Michel Onfray a pu remplir trois pages de ces commandements violents ou intolérants, en se contentant de les citer.

Parallèle objectivement scandaleux, et insultant pour la religion que le pape a pour mission d’incarner, entre une religion, l’islam qui s’est objectivement propagée par les armes, et un christianisme qui s’est répandu à vive allure à travers le monde par le seul témoignage, poussé jusqu’au sacrifice de leur vie, des disciples de Jésus. Entre une religion musulmane dont la conception du martyre est de gagner le paradis en répandant le sang des autres et une religion chrétienne où il consiste à témoigner de la miséricorde de Dieu en acceptant de donner sa propre vie pour l’amour des autres...


Notes

1 — Le texte vise les associationnistes, c’est-à-dire ceux qui associent Dieu à d’autres divinités, dont font partie les chrétiens en vertu de leur foi trinitaire.

2 — Cité dans Rémi Brague dans « Les religions et la violence : ne pas renvoyer dos à dos islam et christianisme », Le Figaro, 24 mai 2016. Sur la question de l’islam et de la violence, voir Anne-Marie Delcambre, L’Islam des interdits, Desclée de Brouwer, 2003.

3 — Michel Onfray, Penser l’islam, Grasset, 2016, pp. 80-82.




Voir aussi

L’entretien de Laurent Dandrieu avec le site Le Rouge et le Noir.

L’Église catholique — pour qui sonne le glas ? (M-à-j)

Manuel d’histoire (1) — chrétiens intolérants, Saint-Louis précurseur des nazis, pas de critique de l’islam tolérant pour sa part

Manuel d’histoire — Chrétiens tuent les hérétiques, musulmans apportent culture raffinée, pacifique et prospère en Espagne

L’idée banale selon laquelle il suffirait d’oublier ce qui sépare ne mène à rien…

« Un Dieu, trois religions »

Islam et christianisme : les impasses du dialogue interreligieux

Les jeunes apprennent vite grâce au cours d'ECR : toutes les religions sont bonnes

Rémi Brague : Y a-t-il un islam des Lumières ?

« L’arrivée de Muhammad [Mahomet], au VIIe siècle, améliore la situation de la femme », mais « Les femmes [dans le catholicisme] ont une place importante, mais ne peuvent devenir prêtres. » in Le rôle des femmes dans les religions selon le livre ECR d’ERPI pour la 2e secondaire

jeudi 9 février 2017

Démographie : même taux de natalité au Canada qu'au Québec, sans « politique familiale »

Une proportion croissante des Canadiennes choisissent de n’avoir qu’un seul enfant, ou même aucun.

Cette tendance se reflète dans l’indice de fécondité du Canada, que les données du recensement de 2016 dévoilées mercredi ont établi à 1,6 enfant/femme, légèrement au-dessus de l’indice de 1,59 publié par Statistique Canada il y a trois ans. C’est le même taux de fécondité (1,6 enfant/femme) que celui-ci du Québec en 2015. En 2013, le taux de fécondité au Québec était encore de 1,65 enfant/femme. Notons également que le Québec a mis en place une ambitieuse « politique familiale » très coûteuse qui ne semble avoir eu à peu près aucun effet à long terme sur la natalité depuis sa mise en place en 1997 avec sa mesure phare : des garderies fortement subventionnées.

Le Nunavut présente la fécondité la plus élevée du Canada. Les femmes y donnent naissance à 2,9 enfants par femme en moyenne, lui permettant d’afficher le taux de croissance démographique le plus élevé au pays, à 12,7 pour cent.

L’indice de fécondité réfère au nombre d’enfants qu’aurait hypothétiquement une femme au cours de sa vie reproductive, calculé pour les femmes de 15 à 49 ans.

Au Canada, cet indice chute de façon constante depuis les dernières décennies : l’année 1971 fut ainsi la dernière où le nombre moyen d’enfants atteignait 2,1, soit le seuil nécessaire pour permettre à la population de se renouveler sans l’aide de l’immigration.



La directrice générale de l’Institut Vanier de la famille, Nora Spinks, rappelle toutefois qu’il s’agit d’une moyenne et qu’il existe toujours des familles qui ont cinq ou six enfants, mais aussi de plus en plus de familles qui n’en ont pas.

« L’une des principales raisons expliquant pourquoi les gens ont moins d’enfants est une combinaison de circonstances et de biologie », a-t-elle expliqué. Plus de femmes choisissent de fonder une famille plus tard, comparativement aux générations précédentes. Dans les années 1960, par exemple, l’âge moyen pour avoir un premier enfant était d’environ 22 ans.

De nos jours, les femmes attendent souvent la trentaine avant d’avoir un premier enfant.

« Plus on retarde l’arrivée du premier enfant, moins on a de temps pour en faire plus, souligne Mme Spinks. Il arrive un moment où on ne peut plus concevoir ou concevoir aussi facilement que lorsqu’on était plus jeune. »

Le coût associé aux enfants — de la garderie à l’éducation postsecondaire, en passant par les activités parascolaires — est un autre élément qui peut venir dicter la taille de la famille, affirme la sociologue et démographe Susan McDaniel, de l’Université de Lethbridge.

C’est exact, mais c’est aussi une question de priorité des parents et des gouvernements. Pour ce qui est des gouvernements, il peut décider d’aider tous les parents ou uniquement ceux qui confient leurs (rares) enfants à des tiers comme le Québec dont la politique familiale se résume principalement à aider les femmes à retourner au bureau et non à alléger la charge fiscale de toutes les familles.


« Les deux tiers de la croissance de la population sont dus à l’immigration, et on sait que les immigrants vont plus s’établir dans les grands centres », fait remarquer Johanne Denis. L’immigration « contribue beaucoup » à l’urbanisation grandissante du Canada, signale-t-elle.

On est cependant bien loin, à Montréal, d’avoir constaté une explosion démographique aussi fulgurante que dans les deux principales villes albertaines, qui dominent leurs rivales de partout au pays : la région de la ville de Calgary a enregistré une croissance de 14,6 pour cent, et celle de la capitale, Edmonton, de 13,9 pour cent.

À l’inverse, la région de la ville néo-brunswickoise de Saint-Jean s’est vidée de ses habitants. Entre 2011 et 2016, la population y a diminué de 2,2 pour cent, alors qu’elle avait pourtant enregistré un bond de 4,4 pour cent au cycle de recensement précédent, entre 2006 et 2011.

L’agence fédérale dévoilait mercredi matin les premières données brutes tirées du recensement réalisé en 2016, année qui marquait le retour du formulaire long obligatoire qui avait été aboli sous le précédent gouvernement conservateur.

Au cours des prochains mois, Statistique Canada révélera une série d’autres trouvailles concernant l’âge, la scolarité, l’immigration ou encore la langue, entre autres indicateurs, qui permettront de brosser un portrait de la société canadienne.

Croissance démographique : le Canada champion des pays industrialisés à cause de l’immigration

Même s’il a enregistré un recul de son taux de croissance démographique entre 2011 et 2016 par rapport à celui du précédent recensement, le Canada demeure en tête de liste des pays du G7 à ce chapitre.



Le taux de croissance annuel moyen de 1 pour cent permet au Canada de « devancer » l’ensemble de ses partenaires du groupe des sept. Il est suivi, dans l’ordre, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la France, de l’Allemagne, puis du Japon, selon Statistique Canada. 

Le Canada était au premier rang de ce palmarès au cours des deux périodes intercensitaires précédentes, soit de 2001 à 2006 et de 2006 à 2011, d’après les données de l’agence fédérale.

Le Canada devance également de pays qui ne font pas partie du G7 comme l’Argentine, la Corée du Sud, la Russie, le Brésil ou la Chine. Pourquoi les gouvernements du Canada pensent-ils que le Canada doit connaître une telle croissance démographique ? En effet, cette croissance rapide change l’équilibre entre les provinces (le Québec perd sans cesse du poids). En outre, l’augmentation rapide de la population a un impact non négligeable sur l’environnement (le Canada étant un grand consommateur d’énergie par tête d’habitant, plus que les pays dont sont originaires ces immigrants). Qu’en pensent les écologistes ? Sont-ils pour cette croissance rapide ?


 


Voir aussi

Démographie — Tout indique une nouvelle chute de la natalité en 2016

Chute importante prévue du français dans les foyers québécois (environ 70 % dans 20 ans)

Québec — Trois nouveau-nés sur dix ont au moins un parent né à l’étranger

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique



mercredi 8 février 2017

« Vivre ensemble » : association musulmane demande plus que le programme ECR

Une coalition de groupes musulmans réclame des gestes concrets en réaction à la tuerie dans une mosquée de Québec.

Ces groupes veulent, entre autres, que les policiers de toutes les municipalités du pays reçoivent des formations sur les crimes haineux et que les ministères de l’Éducation de toutes les provinces ajoutent au curriculum un cours obligatoire sur le racisme systémique.

Haroon [Haroun ?] Bouazzi, de l’Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec (AMAL-Québec), estime que le cours d’éthique et de culture religieuse qui se donne dans les écoles du Québec ne suffit pas.

« Ce cours-là parle de tolérance. Nous, on ne pense pas qu’on est là pour se tolérer. On est ici pour [...] construire un avenir ensemble égalitaire et juste », a exposé M. Bouazzi.

« On pourrait y ajouter explicitement la question du racisme, du sexisme, de l’homophobie, toutes les questions de domination sociale envers des groupes. Aujourd’hui, on parle de vivre ensemble sans expliquer qu’il n’y a pas de vivre ensemble possible sans véritable égalité et justice », a-t-il dit.

Une quarantaine de groupes signent une lettre ouverte qui s’adresse aux trois ordres de gouvernement.

Voir aussi

Éric Zemmour : « C’est toujours au nom des droits individuels qu’avance l’islamisation »



mardi 7 février 2017

Betsy Devos confirmée ministre de l'Éducation de Donald Trump

Elle attise toutes les critiques des syndicats d’enseignants américains et du Parti démocrate.

La milliardaire républicaine Betsy Devos, confirmée mardi à la tête de l’Éducation fédérale lors d’un vote très serré au Sénat, a consacré sa récente carrière à la cause de la privatisation de l’éducation et à la promotion de bourses d’études aux enfants des quartiers pauvres, bourses d'études aussi connues sous le nom de chèques-éducation ou de bons scolaires.

Sa nomination par Donald Trump a suscité tant de rejet de la part du monde syndical qu’il a fallu que le vice-président des États-Unis, Mike Pence, se déplace au Capitole pour voter en personne, comme la Constitution le lui permet en cas d’égalité, ce qui était le cas avec 50 voix pour et 50 voix contre. Deux des 52 républicains se sont joints aux 48 démocrates pour tenter de recaler Mme Devos.

« Le vote d’aujourd’hui aidera chaque enfant à avoir une chance d’obtenir la meilleure éducation possible », a déclaré Mike Pence.

Les partisans de Betsy Devos soutiennent que l’arrivée de cette étrangère au cénacle éducatif représente la meilleure chance de réforme d’un système éducatif déficient, en retard sur d’autres pays développés.

« Les sénateurs [démocrates] protestent pour conserver le statu quo », a écrit Donald Trump sur Twitter. « Betsy DeVos est une réformiste, elle fera une grande ministre de l’Éducation pour nos enfants ! »

Certains opposants à cette nomination semblent avoir perdu tout sens des proportions à l’annonce de cette confirmation. Le critique Richard Lawson de Vanity Fair prévoyait la mort d’enfants à cause de cette nomination dans une série de gazouillis enfiévrés. Il n’hésita pas à envoyer un message où il affirmait : « Les bons scolaires vont mener à plus de suicides. Les politiques de Betsy DeVos tuent des enfants. Ce n’est pas du tout une exagération. » (voir ci-dessous).




Bill Maher, sarcastique, ricana lors de son émission Real Time que « Betsy Devos est la pire personne à se trouver près de livres scolaires depuis Lee Harvey Oswald ». [Lee Harvey Oswald a tiré sur J. F. Kennedy depuis un entrepôt de livres scolaires à Dallas.] La Nouvelle République a exhorté ses lecteurs à « ne pas normaliser Betsy Devos. Ses opinions sont tout simplement trop dangereuses. »

La critique s’est vite répandue outre-Atlantique. Le journaliste Louis Colart du Soir de Bruxelles (sans doute sous perfusion de la presse progressiste américaine) a rapidement déclaré que cette nomination était « le symbole du naufrage annoncé de l’administration Trump ». Rien de moins.



Selon Ricochet, la vicieuse opposition des démocrates et des syndicats s’expliquent par le fait que Devos pourrait fondamentalement changer les choses :
  • Il en va de l’avenir des syndicats d’enseignants qui ont été dépouillés de nombreux avantages au Wisconsin avec le passage de la loi 10, privilèges qu’ils ont failli également perdre en Californie si ce n’était de la décision partagée (4-4) de la Cour suprême dans l’arrêt Friedrichs c. California Teachers Association et. al.
  • Il en va de l’avenir du ministère de l’Éducation fédéral : sera-t-il fortement réduit dans ses prérogatives ou restera-t-il en grande partie intact et pourra-t-il bientôt revenir à son habitude d’envoyer des lettres surnommées « Cher Collègue » aux universités, aux districts scolaires et autres administrations scolaires leur dictant de mettre de côté les droits traditionnels de l’accusé pour imposer une politique sociétale radicale sous la menace de poursuites judiciaires par l’État fédéral.
  • Il s’agit de savoir si, à l’avenir, les États, les municipalités, et surtout les parents pourront librement choisir parmi une vaste gamme de choix pour l’éducation des enfants — écoles à charte, instruction à la maison, écoles publiques ou écoles privées —, ou ce choix sera-t-il sans cesse restreint en raison de nouveaux règlements dictés par bureaucrates fédéraux à Washington redevables aux intérêts des syndicats d’enseignants ?
  • Il en va de ce qui sera enseigné à l’avenir aux enfants — le gouvernement fédéral sait-il mieux que les parents ce que leurs enfants devraient apprendre à l’école [comme au Québec] ? Un programme établi par le gouvernement fédéral touche plus d’étudiants si davantage d’étudiants sont contraints de rester dans les écoles publiques. Les progressistes (et les syndicats) veulent que l’idéologie progressiste soit enseignée à la prochaine génération. Qu’elle soit « offerte à tous » comme dit le ministre de l’Éducation du Québec (comprendre imposée à tous les élèves). Un ministère de l’Éducation dirigée par Mme Devos mettra probablement fin à l’imposition d’un programme scolaire centralisé commun à tous les États (un tronc commun) et rendra aux États fédérés la liberté d’établir leurs programmes scolaires...

Droit — Liberté d'expression et culpabilité collective (m à j, 4e vidéo, menaces)

Texte de l’avocat Guy Bertrand :

LES DONNEURS DE LEÇON de la rectitude politique et médiatique n’ont pas le droit de se servir du drame qui est survenu dans une mosquée de Québec pour gêner notre droit démocratique à la liberté d’opinion ou d’expression sur de sujets comme l’identité, la culture, la langue, l’immigration, le modèle d’intégration des immigrants, le multiculturalisme, la laïcité les accommodements raisonnables, les religions et l’indépendance notamment.

Sans peur aucune, je continuerai ainsi, aujourd’hui comme demain, et avec vous, mon combat pour la survie du Québec français en abordant tous ces thèmes. Je vous invite à faire de même.

(1/3) LE DÉLIRE COLLECTIF EXISTE-T-IL ? Voyez comment nos médias traditionnels, experts, chercheurs de tout acabit et nos politiciens s’y prennent pour trouver les multiples personnes qui, par action, omission ou même par leur silence, seraient en quelque sorte un peu responsables des crimes commis à la mosquée de Sainte-Foy dimanche dernier. On a l’impression d’être en plein délire collectif.



[Note du carnet : apparemment l’arme à autorisation restreinte n’a pas servi, seul le pistolet 9 mm aurait servi. Alexandre Bissonnette aurait été sous traitement pour anxiété et avait un problème d’alcool. Il était apparemment ivre, selon TVA et le Journal de Montréal, lors de son arrestation.]


MESSIEURS TRUDEAU, COUILLARD, CODERRE ET LABEAUME comment et pourquoi en êtes-vous arrivés tous ensemble à instrumentaliser le drame survenu à la mosquée de Sainte-Foy ? Au nom de quel principe gouvernemental et à partir de quelle politique budgétaire avez-vous décidé de réserver l’Aréna Maurice-Richard à Montréal et le Centre des congrès de Québec pour tenir des cérémonies politico-religieuses ? Est-ce que l’État canadien, et l’État québécois de même que les villes de Montréal et de Québec sont neutres, laïques, confessionnels ou multiconfessionnels ?




Quelle est la meilleure façon de MUSELER UN PEUPLE si ce n’est de faire naître chez-lui, relativement à une tragédie comme celle qu'on a connue à la mosquée de Sainte-Foy, un faux sentiment de culpabilité collective et de honte fondés sur le racisme, la xénophobie, l’islamophobie et la haine de l’autre, quand ce n'est pas le nationalisme, l'identité, les accommodements raisonnables, l'immigration et la langue notamment?



Mise à jour : Le premier ministre Couillard a t-il intimidé son peuple à Tout le monde en parle en disant sur un ton menaçant : « Les gens sur les médias sociaux qui envoient des conneries haineuses, vous êtes surveillés. Si vous continuez, vous allez avoir un casier judiciaire et vous l’aurez bien mérité » ?






Note du carnet : On ne trouve dans les « J’aime » d’Alexandre Bissonnette sur Facebook aucune radio de Québec. Mais des personnages de tous horizons : Donald Trump, Jack Layton, le NPD, le militant athée Richard Dawkins, Marine Le Pen, les féministes en mouvement de l’Université Laval, le livre l’Amoralité de l’athéisme, en anglais. Ce « nationaliste québécois » écrivait d’ailleurs presque exclusivement en anglais sur Facebook...

vendredi 3 février 2017

Pays-Bas — Une femme « euthanasiée contre sa volonté »

Aux Pays-Bas, un médecin sera jugé pour avoir réalisé une « euthanasie à l’encontre de la volonté de la patiente ». Bien que cette affaire soit « choquante », le Comité régional d’examen a estimé que « le médecin avait agi de bonne foi ». Il demande à la Cour de ne pas le condamner, mais de clarifier les faits et de « confirmer qu’un médecin agissant de bonne foi ne peut être poursuivi s’il “euthanasie” une personne atteinte de démence ». Le Comité n’exclut pas d’avoir affaire à d’autres cas de ce genre à l’avenir.

La patiente était âgée de plus de 80 ans et souffrait de démence. Placée dans une maison de soins par son mari, elle y montrait des signes de « peur et de colère ». Le médecin a estimé qu’« elle souffrait intolérablement », mais « qu’elle n’était plus en mesure d’exprimer son souhait d’euthanasie ». Il reconnait qu’elle a tout de même répété à plusieurs reprises dans les jours précédant sa « mise à mort » : « Je ne veux pas mourir ». À son insu, il a versé un sédatif dans son café puis commencé les injections létales. La patiente a réagi et « lutté désespérément pour ne pas être tué » ; le médecin a alors « demandé aux parents de la patiente de la tenir pour achever son geste ».

Cette affaire est révélée alors que la loi sur l’euthanasie est en passe d’être de nouveau étendue dans ce pays, pour « autoriser l’euthanasie de toutes les personnes de plus de 75 ans ».

Sources:
Volkskrant. Peter de Graaf (26/1/2017)
The Daily Mail, Giulia Crouch (28/1/2017)

vendredi 27 janvier 2017

Le Québec tolérant à l'œuvre : Mathieu Bock-Côté entarté (m. à j. vidéo)





Après la tournée des radios à Québec pour la promotion de son dernier livre, Mathieu Bock-Côté présent à la libraire de la rue Cartier pour présenter ce dernier essai, a été attaqué et entarté par un jeune homme en béquille portant un bonnet noir. La Vie agricole venue écouter l’un de ses chroniqueurs était présente.



L’homme a paradoxalement crié « fasciste », puis a lancé une tarte comme geste de protestation au discours du célèbre auteur. L’homme a été retenu par les nombreux auditeurs jusqu’à l’arrivée de la police attendue lorsque nous avons quitté les lieux pour écrire ces lignes.

Mathieu Bock-Côté très professionnel après s’être changé a repris le cours de sa conférence


Source : La Vie agricole



Message de Mathieu Bock-Coté sur Facebook

Chers amis, alors l'information circulant très rapidement aujourd'hui, ce n'est pas un secret, j'ai été entarté ce soir dans le cadre d'une causerie que je donnais à la librairie du Quartier, à Québec. Je ne ferai pas semblant de trouver ça drôle : ce ne l'est pas. Je me permets aussi d'ajouter qu'il faut être un petit barbare pour troubler ainsi un événement public ... dans une librairie.

Je me permets quand même de remercier les gens qui s'étaient déplacés pour la soirée et qui sont restés pour la suite de la conférence, le temps qu'on reprenne nos esprits. Malgré tout, c'était un bel événement ! Je remercie aussi les gens de la librairie qui ont été remarquables - quelle belle librairie, d'ailleurs, je vous suggère d'y faire un tour !


Liens vers les entretiens donnés à la radio lors de cette tournée :

À l’émission de Richard Martineau pour parler du livre Le Nouveau Régime.

Entretien à Énergie

Passage à l’émission Duhaime et Drainville à propos de son livre Le Nouveau Régime.

Le plus récent livre de Mathieu Bock-Côté : Le Nouveau Régime (présentation de l’éditeur)

« La démocratie se mondialise, l’identité se diversifie, les mœurs traditionnelles se dissolvent, les sociétés occidentales font pénitence de leurs fautes passées, les minorités sexuelles et culturelles accèdent enfin à la reconnaissance publique et les droits de l’homme refondent intimement et profondément le pacte politique occidental. De gauche, du centre ou de droite, nous communions dans une même célébration de notre époque lumineuse. »

Cette époque, celle du « dépassement » des vieilles contraintes et des préjugés hérités du passé, le discours commun et la propagande des puissants veulent nous la présenter comme l’aboutissement normal de la démocratie moderne, dont les promesses, enfin, seraient sur le point de se réaliser pleinement. Or ce n’est pas du tout ce que pense Mathieu Bock-Côté. Pour lui, le monde qui se met en place depuis un quart de siècle au Québec comme dans l’ensemble de l’Occident, loin de prolonger ou d’accomplir l’histoire qui l’a précédé, marque au contraire une rupture radicale, sinon une « trahison », c’est-à-dire l’abandon pur et simple de ce qui a guidé jusqu’ici nos façons d’être, de penser, de vivre en société, par l’instauration de ce qu’il appelle un nouveau régime, fondé sur une vision entièrement nouvelle de l’homme et de la cité, celle d’un homme coupé de toutes racines, de toute appartenance, soucieux uniquement de son bonheur et de ses droits d’individu, celle d’une cité qui cesse de se voir et d’agir comme communauté politique et culturelle pour n’être plus qu’un rassemblement de consommateurs semblables à tous les consommateurs de la planète.

De ce nouveau régime, Mathieu Bock-Côté propose donc, dans la vingtaine d’essais réunis ici, à la fois un tableau et une critique, en abordant certaines de ses manifestations et certains de ses mythes les plus actuels, de la théorie dite du genre à la prétendue « fin des idéologies », du suicide assisté conçu comme un droit de l’homme à la célébration du « multiculturalisme ».

Voir aussi

« Extirper l'hérésie et le blasphème » ?

La SAAQ interdit à des employés de dire « Monsieur » ou « Madame », À la suite d’une plainte d’un transgenre sur près de 22 millions de transactions par an



jeudi 26 janvier 2017

France — Articles qui obligent à obtenir autorisation pour ouvrir une école sont censurés

Le Conseil constitutionnel français avait été saisi par plus de soixante sénateurs et plus de soixante députés de la loi relative à l’égalité et à la citoyenneté.

« Le Conseil constitutionnel s’est prononcé sur l’article 39, figurant au sein du titre Ier de la loi, qui habilitait le Gouvernement à prendre par ordonnance les mesures nécessaires pour remplacer, dans le code de l’éducation, les régimes de déclaration d’ouverture préalable des établissements privés d’enseignement scolaire par un régime d’autorisation.

Le Conseil constitutionnel a jugé que, eu égard à l’atteinte susceptible d’être portée à la liberté de l’enseignement par la mise en place d’un régime d’autorisation administrative, le législateur, en confiant au Gouvernement sans autre indication le soin de préciser “les motifs pour lesquels les autorités compétentes peuvent refuser d’autoriser l’ouverture” de tels établissements, a insuffisamment précisé les finalités des mesures susceptibles d’être prises par voie d’ordonnance.

Le Conseil a ainsi censuré l’insuffisante précision de l’habilitation donnée au Gouvernement. Il n’a pas pris position sur le principe de la substitution d’un régime d’autorisation à un régime de déclaration préalable. »

L’article 31 sur l’instruction à domicile a été jugé sans lien avec le projet de loi et censuré également. Cet article prévoyait qu’en cas de refus répété de contrôle des connaissances des enfants par l’État cet enfant devait être inscrit dans les quinze jours dans un établissement d’enseignement public ou privé.

Au Québec, les écoles doivent demander un permis préalable (mesure censurée en France) et ne bénéficient pas du régime actuel français de simple déclaration d’ouverture (avec inspection postérieure) et de libertés pédagogiques, de sélection du personnel enseignant et l’établissement des frais scolaires.

Communiqué de la Fondation pour l’école à ce sujet

Dans sa décision n° 2016-745 DC du 26 janvier 2017 sur la Loi relative à l’égalité et à la citoyenneté, le Conseil constitutionnel — saisi par plus de soixante sénateurs et plus de soixante députés — s’est prononcé sur l’article 39, qui habilitait le Gouvernement à prendre par ordonnance les mesures nécessaires pour remplacer, dans le code de l’éducation, le régime de déclaration d’ouverture préalable des établissements privés d’enseignement scolaire par un régime d’autorisation.

« Le Conseil constitutionnel a jugé que, eu égard à l’atteinte susceptible d’être portée à la liberté de l’enseignement par la mise en place d’un régime d’autorisation administrative, le législateur, en confiant au Gouvernement sans autre indication le soin de préciser “les motifs pour lesquels les autorités compétentes peuvent refuser d’autoriser l’ouverture” de tels établissements, a insuffisamment précisé les finalités des mesures susceptibles d’être prises par voie d’ordonnance. » (extrait du communiqué du Conseil constitutionnel du 26/01/2017)

La Fondation pour l’école se réjouit de cette décision du Conseil constitutionnel, qui empêche que le Ministre Mme Najat Vallaud-Belkacem ne mette à exécution son projet de rendre plus difficiles les créations d’écoles libres.
C’est une bonne nouvelle pour l’avenir de ces dernières en France, qui connaissent une croissance de 12 % par an, et plus largement pour la liberté de penser et d’entreprendre dans notre pays en matière d’éducation.
La vitalité des entrepreneurs de l’éducation est une chance pour le paysage éducatif français : elle apporte de l’aération au système éducatif dans son ensemble. La censure de l’article concernant l’école à la maison va aussi dans le sens du nécessaire respect des libertés éducatives des familles.

Une belle victoire pour la Liberté scolaire : nous nous réjouissons que notre travail d’information ait pu porter ses fruits, puisque la saisine du Conseil constitutionnel sur ce dossier s’est effectuée à la demande de parlementaires des deux Assemblées.

Espérons que le Conseil d’État censurera, dans un même ordre d’idées, le décret qui tend à réduire à la portion congrue la liberté de programmes des écoles hors contrat. Mais il faudra attendre de longs mois avant de connaître sa décision, ce recours n’étant pas en référé. Nous espérons vivement que le prochain gouvernement abrogera ce décret malheureux pour assurer sans attendre un plein respect de la liberté pédagogique des écoles indépendantes.

Voir aussi

Les règles imposées à l’école (dite) privée du Québec

mercredi 25 janvier 2017

France — Plus de neuf parents sur dix veulent une autre école

Selon un sondage BVA, les Français estiment que l’école doit s’adapter à chaque enfant afin de transmettre les fondamentaux et de réduire les inégalités.

Un constat sans ambiguïté. À lire le sondage BVA, on mesure le haut degré d’insatisfaction des familles française à l’égard de l’école. Plus de 9 parents d’élèves sur dix — public et privé confondus — voudraient la voir réformée : dans certains domaines pour 52 % d’entre eux, en profondeur pour 44 %.


S’ils aspirent au changement, c’est qu’en dépit des réformes successives, l’école, selon eux, n’est pas à la hauteur des enjeux. Ainsi, à peine 56 % des sondés considèrent qu’elle permet à tous les élèves de maîtriser les « fondamentaux » (lire, écrire, compter), alors que cette tâche est identifiée comme sa mission première (2).


L’intégralité du sondage


Les parents d’élève du (semi — ) privé plus sévères

Les familles apparaissent d’ailleurs de plus en plus critiques au fur et à mesure que leurs enfants avancent dans leur scolarité. Signe peut-être, relève Julien Goarant, directeur clientèle chez BVA, que « les lacunes, identifiées trop tard, se font sentir pleinement à partir du collège ». Les parents de lycéens sont en tout cas seulement 42 % à penser que l’école offre à tous cette maîtrise.

Sur ce même point, les parents d’élèves du privé [il n’est pas clair si c’est uniquement ceux du privé sous contrat soumis à de nombreuses restrictions] se montrent les plus sévères : ils sont seulement 48 % (contre 58 % dans le public) à exprimer pareille opinion. « Sans doute présentent-ils des attentes plus fortes vis-à-vis de l’école. Sans doute aussi leur sentiment d’inefficacité de l’école publique explique-t-il en partie leur repli vers le privé », ajoute le sondeur.


Leur point de vue rejoint en tout cas les enseignements d’études récentes, réalisées par ou avec l’Éducation nationale, et qui attestent notamment d’une baisse de niveau en orthographe et d’une vraie faiblesse en mathématiques, matière dans laquelle nos élèves de CM1 sont bons derniers de la classe européenne.

Un manque d’adaptabilité de l’école

En France plus qu’ailleurs, ces difficultés scolaires sont souvent, comme le montre l’étude PISA conduite par l’OCDE, corrélées au niveau social des parents. Ce dont une majorité de sondés semble avoir conscience, puisque 58 % d’entre eux pensent que l’école ne permet pas de réduire les inégalités sociales. Autre jugement, encore plus sévère : les deux tiers des parents estiment que l’école ne sait pas « s’adapter à chaque enfant ».

Ce qu’ils attendent d’elle ? Un soutien renforcé dès les premières difficultés rencontrées (76 % jugent cette idée « prioritaire ») et des pédagogies adaptées à chacun (62 %). Autrement dit, alors que le quinquennat qui s’achève a été marqué par 60 000 créations de postes dans l’éducation, le recrutement d’enseignants supplémentaires (57 %) n’est pas, aux yeux des sondés, la seule ni même la principale solution.


« Ce sondage conforte nos observations : les enseignants français sont plutôt bien formés d’un point de vue académique [anglicisme], mais ont besoin d’être mieux armés pour gérer l’hétérogénéité des classes et aider les élèves en difficulté », commente Éric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE. Les sondés sont ainsi une majorité à juger « prioritaire » un renforcement de la formation des professeurs, initiale (57 %) et continue (56 %). « Parce qu’ils n’ont pas une mauvaise opinion des enseignants, les Français considèrent que c’est leur formation qui est défaillante », observe Julien Goarant.

Pour plus d’autonomie des établissements

Rejoignant là encore les recommandations de l’OCDE, les parents d’élèves se prononcent pour une plus grande autonomie des écoles. Plus de huit sur dix estiment que donner la possibilité aux chefs d’établissement de recruter leurs équipes influerait positivement sur la réussite scolaire, l’implication des enseignants ou encore la qualité de l’accompagnement des élèves. « Au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas, les établissements, jouissant d’une plus grande autonomie, utilisent souvent une partie de leurs moyens pour renforcer l’accompagnement personnalisé et l’aide aux devoirs », abonde Éric Charbonnier.

Les parents sont en tout cas très nombreux (86 %, et jusqu’à 92 % dans le cas des classes sociales défavorisées) à répondre par l’affirmative lorsqu’on leur demande si les élèves devraient pouvoir, au moins jusqu’à la fin du collège, effectuer les devoirs à l’école, après les cours, avec l’aide d’un adulte compétent. Des devoirs qui, aujourd’hui, pèsent souvent sur l’ambiance familiale et renforcent les inégalités sociales, chaque enfant ne bénéficiant pas, hors de l’école, du même soutien. « Même si beaucoup sont orientés avant tout vers la réussite de leurs propres enfants, les Français attendent de l’école, très liée à la République, davantage d’égalité, via un accompagnement adapté à chacun », conclut Julien Goarant.
Source : La Croix

(1) Enquête réalisée en ligne auprès de 604 parents d’enfants scolarisés au primaire et/ou au secondaire du 4 au 9 janvier 2017.

(2) Suivent « apprendre à l’élève à apprendre, en lui faisant acquérir des méthodes de travail » et « former l’élève pour qu’il soit capable de réussir sa vie professionnelle ».

Effet de l'école québécoise sur le sentiment nationaliste des jeunes ?

Mathieu Bock-Coté se penche sur le rôle de l’école sur le déclin du sentiment nationaliste chez les jeunes Québécois. Se rappeler que le Parti québécois ne s’est notamment jamais vraiment opposé à l’implantation du programme d’éthique et de culture religieuse, et même aujourd’hui il ne s’y oppose pas par nationalisme, mais par féminisme ! Notons le chiffre cité confond les francophones et les non-francophones. Quel est donc l’impact de l’immigration ? Combien de ces jeunes sont issus de l’immigration et donc issus de familles très peu favorables à la souveraineté du Québec ?

Le sondage Léger paru lundi dans Le Devoir a de quoi effrayer les souverainistes : non seulement leur option est globalement en baisse, mais la jeune génération la rejette massivement.
77 % des jeunes de 18 à 24 ans s’opposent à l’indépendance.

On peut bien se dire que les résultats­­ sont un peu exagérés.

Mais la tendance est là. Nous sommes devant un épuisement de l’identité nationale.

Masochisme

Comment la jeunesse en est-elle­­ venue à rejeter la souve­raineté ?

Mon hypothèse est la suivante : la souveraineté est l’expression la plus conséquente de l’idée de nation au Québec.

Plus vous considérez le Québec­­ comme une nation à part entière, et plus vous souhaiterez qu’il s’autodétermine.

Or, la jeune génération a évolué depuis sa naissance dans un environnement idéologique et médiatique qui disqualifie la nation­­.

À l’école, on lui a présenté une vision tronquée et grossière du passé.

L’harmonie autour du tipi...
Manuel d’Éthique et de culture religieuse CEC, 3e primaire


Autant on a célébré l’Amérique amérindienne, autant on a présenté la Nouvelle-France comme une époque odieuse.

En gros, l’aventure des Européens­­ en Amérique serait fondamentalement criminelle.

La jeunesse a été éduquée dans un sentiment de culpabilité collective.

L’harmonie dans le tipi...
Manuel d’Éthique et de culture religieuse CEC, 3e primaire, p. 37

Cela fait en sorte que la jeune génération est très souvent favorable aux nationalismes amé­rindiens et très hostile au nationalisme québécois.

Elle croit ainsi défendre la justice sociale. En fait, elle chante « l’autre » pour mieux masquer son mépris d’elle-même.

On l’a aussi élevée dans un individualisme­­ extrême.

La seule bataille qui vaille, c’est celle pour l’extension infinie des droits individuels et des droits des minorités. La majorité serait raciste et xénophobe.


La Grande Noirceur (à gauche) et notre merveilleuse époque (à droite)
Page 56 — cahier-manuel d’éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re secondaire des éditions La Pensée

La jeunesse se passionne plus aisément pour les toilettes mixtes ou toutes les questions liées à l’identité sexuelle que pour l’avenir du fait français en Amérique.

[Dans les médias aujourd’hui : La SAAQ interdit à des employés de dire « Monsieur » ou « Madame », À la suite d’une plainte d’un transgenre sur près de 22 millions de transactions par an]

On lui a aussi inculqué l’idée que la mondialisation était l’horizon­­ de notre temps.

La nation serait désormais une communauté insignifiante et la souveraineté du Québec, un projet­­ dépassé.

On lui dit : votre identité est mondiale. On l’enferme dans une fausse alternative : pourquoi faire­­ un pays quand vous pouvez sauver la planète ?



Et cela sans évoquer le poids de l’immigration massive.

De même, pourquoi tenir au français quand la langue anglaise est décrétée la seule langue d’avenir. Il faut ajouter qu’on lui a inculqué un sentiment illusoire de sécurité identitaire, comme si le Canada multiculturel et massivement anglophone ne menaçait plus notre identité.

Et allons au fond des choses : fondamentalement, cette jeunesse­­ est née dans un peuple vaincu par deux défaites référendaires et psychologiquement ébranlé. Les souverainistes ont l’air de petits perdants, timorés et misérables.

La défaite défait.

Reconstruire

Elle perd ses repères québécois et en cherche ailleurs : au Canada, aux États-Unis, dans le tiers-monde ou sur la planète entière­­.

Mais elle dédaigne le Québec. Son indifférence est le symptôme d’un suicide collectif.

Que faire, alors ?

Adapter la souveraineté à cette génération à l’identité anémiée ? Non. Un peuple qui ne sait plus qu’il est un peuple ne voudra jamais l’indépendance.
Mieux vaudrait réveiller le sentiment national refoulé par la jeunesse et reconstruire celui du peuple québécois.

Cela prendra du temps.

[Note du carnet : Cela peut commencer à la maison pour autant que l’on ait une descendance... plus importante que le chiffre moyen de 1,4 enfant/femme francophone.]

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