dimanche 19 janvier 2025

Bilan annuel du Centre canadien pour l’éducation à la maison

Comme vous le savez, les gouvernements provinciaux sont responsables des lois régissant l'enseignement à domicile. 
 
Au Québec, la Direction de l'enseignement à la maison a légèrement modifié son approche démesurée en matière de réglementation de l'enseignement à la maison: la DEM a remplacé la rencontre annuelle de suivi à domicile par une réunion Zoom en ligne et la rédaction du rapport de mi-année a été facilitée. Bien qu'il s'agisse de changements positifs pour les Québécois, les résultats d'une série d'élections provinciales à travers le Canada au cours de l'année écoulée n'augurent rien de bon pour nos libertés, en général.

Au Nouveau-Brunswick, le Parti libéral est arrivé au pouvoir en octobre 2024 en promettant d'investir de l'argent dans le système d'éducation publique en déclin. Malheureusement, les libéraux ont clairement affiché leur mépris pour les droits parentaux et l'unité familiale. Ils ont déjà voté pour que les enseignants gardent secrètes les informations concernant les élèves et les parents. Les liens étroits de ce gouvernement idéologique avec les syndicats d'enseignants, son mépris pour les droits parentaux et son programme déclaré d'«inclusion» nous inquiètent profondément.

En Colombie-Britannique, le NPD provincial a été réélu en octobre avec une faible majorité. L'enseignement à domicile est depuis longtemps un choix populaire en Colombie-Britannique et de nombreux parents qui font l'école-maison considèrent leur liberté de choix comme acquise. Ils devraient toutefois s'inquiéter du fait que ce même gouvernement néo-démocrate poursuit agressivement un programme radical d'éducation sexuelle dans le système scolaire public. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que cette éducation ne soit exigée dans les écoles privées et même dans les écoles à domicile pour que les élèves puissent obtenir le diplôme provincial d'études secondaires.

Plus préoccupant encore, le NPD du Manitoba, élu à l'automne dernier, a salarié un nouvel agent de liaison dans une commission scolaire du sud du Manitoba afin de tenter de « réintégrer » les familles dans le système scolaire public. La raison en est, selon le ministre, que « certaines de ces familles n'ont jamais connu l'expérience de l'école publique ». Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est que le ministre s'est lancé dans un examen formel de l'enseignement à domicile. Il a entamé une « enquête pilote » afin de déterminer les raisons pour lesquelles l'enseignement à domicile s'est développé de manière aussi importante. Le ministre déclare qu'il espère obtenir « des données concrètes qui nous permettront d'aller de l'avant.» Il s'agit d'une avancée dangereuse qui met en péril nos libertés.

Dans l'année qui vient de passer, le conseil scolaire de la province de Terre-Neuve a commencé à demander beaucoup plus d'informations aux familles que par le passé et refuse à de nombreuses familles l'autorisation de faire l'école à la maison en raison de ce qu'il considère une documentation inadéquate. Tout comme au Manitoba, cette commission scolaire provinciale a également commencé à interroger directement les parents sur les raisons qui les ont poussés à choisir l'éducation à domicile.

Peu importe que vous viviez au Manitoba, à Terre-Neuve ou dans une autre province : les motivations qui vous poussent à choisir d'éduquer vos propres enfants, ça ne regarde tout simplement pas le gouvernement ! Ça ne le concerne pas plus que les questions sur ce qui motive vos choix médicaux, vos décisions en matière d'alimentation, vos projets de voyage ou votre fréquentation ou pas d’une église.

La raison pour laquelle le gouvernement intervient dans la prise de décision des parents est exclusivement idéologique - en d'autres termes, il croit en un système public « unique » qui enseigne la conformité, évite d'enseigner la pensée logique et critique, et enrôle les enfants dans les dernières modes politiques. C'est la raison pour laquelle je suis si préoccupé par ces développements.

Les politiciens et les bureaucrates dont la motivation principale est de supprimer ou même d’interdire l'éducation à domicile ne se soucient pas vraiment de la qualité de l'éducation que reçoivent les enfants canadiens. Soyons honnêtes: s'ils se préoccupaient réellement de la qualité de l'enseignement, ils se concentreraient plutôt sur la correction des échecs du système public, avec ses résultats en baisse, ses taux élevés de décrochage scolaire et son incapacité à offrir des services complets aux enfants ayant des besoins particuliers, sans parler de l'augmentation du nombre de perturbations dans les classes et de l'intimidation dans les cours d'école.

En revanche, il n'y a aucune preuve de carences académiques de la part de la communauté école-maison. En fait, nous disposons de recherches évaluées par des pairs qui prouvent que nos élèves obtiennent des résultats nettement supérieurs à ceux du système public. En outre, tout porte à croire que les jeunes éduqués à la maison poursuivent des études supérieures réussies et mènent des carrières passionnantes. Par ailleurs, quel parent choisira d'investir autant de temps et d'argent dans l'éducation de ses propres enfants s'il n'est pas convaincu qu'il fera un meilleur travail que le système public « gratuit » ?

La seule raison de vérifier les motivations des familles est de chercher à justifier la restriction ou l'interdiction pure et simple de l'enseignement à domicile. Et, soyons clairs, si une province décide de bafouer nos libertés, d'autres provinces pourraient bien emboîter le pas.

C'est donc maintenant qu'il faut agir. Nous avons besoin de votre aide pour constituer un Fonds de défense pour la liberté qui nous permettra de lutter contre toute tentative, au Manitoba, à Terre-Neuve, en Colombie-Britannique ou ailleurs, de restreindre ou de nier vos choix parentaux. Nous avons besoin de ces fonds pour soutenir notre travail de plaidoyer auprès des décideurs et des politiciens. Et si une province va trop loin, nous nous battrons pour vos libertés devant les tribunaux. Nous devons commencer à constituer ce nouveau fonds dès aujourd'hui.

Bien sûr, c'est le travail que la HSLDA et le CCHE ont toujours fait et nous avons connu un succès considérable au cours des 33 dernières années. Mais nous sommes arrivés à un moment critique au Canada avec l'élection d'un si grand nombre de gouvernements provinciaux possiblement hostiles dont certains ont déjà pris des mesures préliminaires pour supprimer nos libertés.

Ferez-vous un don généreux aujourd'hui ?


Cordialement,
Peter Stock, Directeur général, CCHE
Centre canadien pour l'éducation à la maison

Unit 210 - 980 rue Adelaide.
S. London (Ontario)
N6E 1R3
francais@cche.ca
819.376.9739
cche.ca/fr/
Centre canadien pour l’éducation à la maison

samedi 18 janvier 2025

France : seuls 6 % des étudiants hors UE paient l'intégralité des frais d'inscription, mais cette proportion devrait augmenter

Depuis 2019, les étudiants étrangers doivent s’acquitter de droits d’inscription plus élevés que les candidats européens quand ils s’inscrivent dans une université française. Plusieurs universités s’étaient jusqu’ici engagées à ne pas mettre en place ce principe, mais la récente loi « immigration », en inscrivant celui-ci dans le code de l’éducation, rendrait obligatoire son application.

Les étudiants extracommunautaires (hors Union européenne) qui souhaitent s’inscrire à un diplôme national de licence, de maîtrise (master en France) ou de cycle d’ingénieur doivent débourser 2 270 euros pour une licence et 3 770 euros pour une maîtrise, contre 170 et 243 euros pour les autres.

Plus d’un étudiant international sur deux, venant d’Afrique et susceptible d’être concerné, partiellement exonéré des droits différenciés. Les étudiants extracommunautaires en génie sont plus susceptibles de pays le tarif plein.

« Respecter la loi »

Le ministère avait cependant accordé, par décret, aux facultés la possibilité d’exonérer de droits d’inscription 10 % de leurs étudiants. Un dispositif que les présidents ont massivement choisi d’utiliser en faveur des candidats extracommunautaires. De cette façon, en 2023, 57 % des universités (soit 42 d’entre elles) ont exonéré l’intégralité des étudiants étrangers, selon un décompte publié par l’agence de presse spécialisée AEF. Elles sont 16 (22 %) à en exonérer une partie, selon des critères académiques, de nationalités ou linguistiques. Seules 13 universités (18 %) appliquent complètement les frais majorés.

Selon la vice-présidente de l’université Paris-II Panthéon-Assas, Emmanuelle Chevreau, à la rentrée 2023, ces frais majorés, mis en place par l’administration précédente, ont concerné 900 étudiants — sur les 3 000 candidats étrangers accueillis. Ces derniers peuvent ensuite faire une demande d’exonération partielle. « Ensuite, 50 % des demandes sont acceptées selon des critères économiques et sociaux. Cette année, seuls 10 % des étudiants en ont fait la demande », indique-t-elle.

En pratique, rares sont les étudiants qui payent l’intégralité des frais : sur les 96 600 étudiants inscrits à la rentrée 2021, ils ne sont même que 6 %, indique une note du service statistique et analyse de l’enseignement supérieur parue en mars 2023. Près de 17 % en sont totalement exonérés, le reste bénéficiant d’exonérations partielles, décidées par l’établissement ou via des bourses du gouvernement et d’ambassade.

À l’université de Limoges, jusqu’en 2021, la présidence avait refusé de faire payer davantage aux étudiants étrangers. Mais la nouvelle équipe, elle, a fait un autre choix. « Nous avons simplement décidé de respecter la loi », souligne le vice-président de l’établissement, Laurent Bourdier, qui réfute « toute considération idéologique ».

« Nous avons essayé de faire quelque chose d’équilibré en mettant en place plusieurs garde-fous et surtout en jouant sur le jeu des exonérations par le biais d’attributions de bourses d’excellence », détaille-t-il. Sur les 2 000 étudiants étrangers accueillis sur le campus de Limoges, seuls 420 se sont bien acquittés des frais dans leur intégralité. « Le système reste imparfait, il y a eu quelques remous, ça a été difficile d’introduire les droits d’inscription différenciés auprès de nos équipes, reconnaît M. Bourdier. Je ne minimise pas le fait qu’il s’agit de frais importants qui peuvent freiner certains candidats. »

Ces droits différenciés avaient été présentés par le ministère comme une manne financière devant permettre un meilleur accueil de ces étudiants.

Plus d’argent dépensé pour accueillir les étudiants étrangers

« Nous avons un devoir d’exemplarité envers tous ceux qui s’acquittent de ces frais », assure le responsable. À Limoges, ce sont donc 90 000 euros qui sont consacrés à l’accompagnement « individualisé » des étudiants étrangers. Entre 600 000 et 700 000 euros sont dévolus à l’agrandissement du campus international. En tout, les droits d’inscription différenciés rapporteraient environ 900 000 euros à l’établissement.

D’autres universités arguent qu’elles n’ont pas d’autre choix que d’appliquer ces droits. C’est le cas à l’université de Strasbourg, où pour la première fois, en 2024, l’établissement appliquera les droits différenciés pour les étudiants étrangers puisque le seuil d’exonération de 10 % devrait être dépassé. Une règle a toutefois été décidée : exonérer complètement les étudiants en licence, mais faire payer ceux arrivant en maîtrise.

Certaines universités s’obstinent à ne pas respecter la loi. À Rennes-II, les candidats étrangers représentent 15 % de la population étudiante (23 000) et 85 % d’entre eux sont des étudiants extracommunautaires. Vincent Gouëset, le président de l’université, s’était opposé, dès 2019, à la mise de cette mesure en pointant du doigt la « rupture d’égalité » pour les étudiants étrangers issus de milieux défavorisés. « Le choix de ne pas appliquer ces droits différenciés nous conduit à dépasser le seuil des 10 % autorisé, c’est un choix assumé qui répond aux valeurs d’inclusion et de justice sociale portées par l’établissement, le rectorat en est informé et ne nous a rien dit », déclare le président, conscient que l’adoption de la loi sur l’immigration pourrait pousser le rectorat à lui imposer une application plus stricte des textes.

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Droits différenciés : profil et évolution des étudiants internationaux concernés par leur mise en place depuis 2019

vendredi 17 janvier 2025

Le fossé économique entre l'Afrique et le reste du monde ne cesse de se creuser

À bien des égards, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour naître africain. Depuis 1960, l’espérance de vie moyenne a augmenté de plus de moitié, passant de 41 ans à 64 ans. La proportion d’enfants qui meurent avant leur cinquième anniversaire a diminué de trois quarts. La proportion de jeunes Africains qui fréquentent l’université a été multipliée par neuf depuis 1970.

La majeure partie de la croissance démographique mondiale prévue pour le reste du XXIe siècle devrait avoir lieu en Afrique. La population totale de ses 54 pays a doublé en 30 ans, pour atteindre 1,5 milliard d’habitants. Les Nations unies prévoient qu’elle doublera encore d’ici à 2070.

La démographie, l’urbanisation, la politique et les technologies de consommation signifient que le continent subit de profonds changements sociaux. Mais ce changement n’est pas étayé par une transformation économique. Au contraire, les économies africaines sont de plus en plus à la traîne par rapport au reste du monde. En 1960, le PIB par personne en Afrique, ajusté pour tenir compte des différences de coût des biens d’un endroit à l’autre (ce que l’on appelle la parité de pouvoir d’achat ou PPA), représentait environ la moitié de la moyenne du reste du monde. Aujourd’hui, il représente environ un quart. À l’époque, la région était à peu près au même niveau que l’Extrême-Orient (Asie de l’Est). Aujourd’hui, les Asiatiques de l’Est ont des revenus moyens sept fois supérieurs à ceux de l’Afrique subsaharienne. Selon Jakkie Cilliers, de l’Institute for Security Studies, un groupe de réflexion sud-africain, le fossé qui se creuse régulièrement ressemble « aux mâchoires d’un crocodile qui bâille ». Une ligne monte, l’autre reste presque plate.

Si les tendances actuelles se maintiennent, les Africains représenteront plus de 80 % des pauvres de la planète d’ici à 2030, contre 14 % en 1990.

Même à l’époque grisante de 2000-14, lorsque le PIB réel par personne augmentait de 2,4 % par an, d’autres régions en développement connaissaient une croissance plus de deux fois plus rapide et créaient davantage d’emplois. Depuis lors, malgré quelques excellents résultats, le revenu par personne est resté stable. La Banque mondiale parle d’une « décennie de résultats économiques décevants » en Afrique subsaharienne.

Cette situation alimente la crainte croissante que l’Afrique n’ait pas saisi sa chance. Dans les années 2000, les économies africaines ont été soutenues par la demande chinoise de matières premières et par l’essor de la mondialisation. L’annulation généralisée de la dette, finalisée au milieu des années 2000, a permis aux gouvernements africains de dépenser davantage dans les écoles et les infrastructures et de contracter plus facilement de nouveaux prêts.

La région peut s’enorgueillir de quelques réussites durables. Au cours des 60 dernières années, le Botswana, l’île Maurice et les Seychelles se sont développés à un rythme soutenu, suivant à peu près l’augmentation du PIB par personne dans le reste du monde. Plus récemment, des pays comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et la dictature francophobe du Rwanda, qui bénéficie du trafic de minerais congolais, ont enregistré une croissance impressionnante. Mais il s’agit d’exceptions plutôt que de la règle. Et les plus grandes économies — l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud — ont été particulièrement léthargiques.

Dans la plupart des pays d’Afrique, la population est pauvre et la croissance de la productivité reste faible. Sir Mo Ibrahim, homme d’affaires soudano-britannique, ajoute dans The Economist : « Les attentes non satisfaites, en particulier chez les jeunes, alimentent la frustration et la colère, qui sont les meilleurs déclencheurs de troubles et de conflits ».

Mais les fondements nécessaires à une telle croissance sont en ruine. Selon le FMI, près de la moitié des pays d’Afrique connaissent des « déséquilibres macroéconomiques importants », c’est-à-dire un ou plusieurs des éléments suivants : une inflation de 50 % ou plus, un déficit budgétaire important, des coûts du service de la dette représentant 20 % ou plus des recettes publiques et des réserves de devises étrangères ne permettant de couvrir que trois mois d’importations.

Le financement est de plus en plus difficile à obtenir. Les emprunts en dollars sur les marchés des capitaux sont plus coûteux que dans les années 2010. Les flux d’investissements directs étrangers ont chuté d’environ un tiers depuis 2021. En 2023, les prêts chinois à l’Afrique s’élevaient à 4,6 milliards de dollars, ce qui représente un rebond par rapport aux montants dérisoires du début de la décennie, mais reste inférieur à ce qui a été observé chaque année dans les années 2010. La part de l’aide occidentale destinée à l’Afrique est en baisse.

Il y a d’autres raisons de s’inquiéter. Les tensions géopolitiques sont au plus haut depuis la guerre froide, et le FMI affirme que l’Afrique subsaharienne est la région qui serait la plus durement touchée si le monde se divisait en blocs commerciaux distincts. Certains décideurs politiques craignent également que l’essor de l’automatisation ne rende plus difficile d’attirer le type de fabrication à forte intensité de main-d’œuvre qui a été le moteur de l’essor de l’Asie.

Selon un rapport spécial de The Economist, si les choses restent en l’état, le fossé qui sépare l’Afrique des autres continents ne sera pas comblé. Les pays du continent ont besoin d’investissements beaucoup plus importants de la part des Africains et des étrangers. La plupart ont besoin de secteurs privés plus importants et plus dynamiques, d’exploitations agricoles plus productives et d’une gouvernance plus efficace. Ils ont besoin d’une meilleure fourniture de biens publics et d’une réduction de la corruption. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pourront espérer obtenir les gains de productivité et la transformation économique observés ailleurs dans le monde émergent.

jeudi 16 janvier 2025

Marc Andreessen, géant de la Silicon Valley : La Maison Blanche de Biden prévoyait de « prendre le contrôle » de l'IA

La figure emblématique de la Silicon Valley, Marc Andreessen, partenaire général d’Andreessen Horowitz et inventeur du premier navigateur Internet, affirme avoir assisté à des réunions « absolument horribles » au cours desquelles le gouvernement du président Joe Biden a promis de prendre le « contrôle total » de la technologie de l’intelligence artificielle.

« Nous avons eu des réunions à Washington en mai au cours desquelles nous leur avons parlé de ce sujet. Ces réunions étaient absolument horribles et nous en sommes sortis en décidant que nous devions soutenir Trump », a déclaré M. Andreessen lors d’un récent épisode du podcast Honestly with Bari Weiss.

Lorsqu’on lui a demandé d’expliquer ces réunions, M. Andreessen a répondu : « Ils ont dit : “Écoutez, l’IA est une technologie que le gouvernement va complètement contrôler”. »

« Il ne s’agira pas du domaine des startups », a ajouté Andreessen. Ils nous ont carrément dit : « Ne financez pas les jeunes pousses de l’IA. Ce n’est pas quelque chose que nous allons autoriser. Elles ne seront pas autorisées à exister. Cela ne sert à rien ».

« Ils ont dit en substance que l’IA allait être le jeu de deux ou trois grandes entreprises travaillant en étroite collaboration avec le gouvernement », a déclaré M. Andreessen. Je paraphrase, mais [ils ont dit] : « Nous allons essentiellement les envelopper dans un cocon gouvernemental ».

M. Andreessen a ajouté qu’au cours de ces réunions, le gouvernement Biden a fait savoir qu’il allait les protéger de la concurrence, les contrôler et leur dicter ce qu’ils faisaient.


L’associé d’Andreessen-Horowitz a poursuivi en disant qu’il avait répondu aux représentants du gouvernement : « Je ne comprends pas comment vous allez verrouiller cela à ce point, parce que les mathématiques de l’IA existent déjà et sont enseignées partout. »

Ils m’ont littéralement répondu : « Pendant la guerre froide, nous avons classifié des domaines entiers de la physique et les avons retirés de la communauté des chercheurs — et des branches entières de la physique sont restées dans l’ombre et n’ont pas progressé, et si nous décidons de le faire, nous ferons la même chose avec les mathématiques de l’IA ».

« J’ai répondu que je venais d’apprendre deux choses très importantes, car je n’étais pas au courant de la première, et je ne savais même pas que vous envisagiez de le faire pour la seconde. Ils m’ont alors dit : “Oui, nous allons prendre le contrôle total de tout cela” », a déclaré M. Andreessen.

Il a laissé entendre que le gouvernement Biden cherchait à prendre le contrôle total de l’IA sous prétexte de questions de « sécurité » et « dans la mesure où ce sujet est pertinent pour l’armée », ajoutant : « Il y a aussi l’aspect du contrôle social, et c’est là qu’intervient la censure ».

Andreessen a expliqué qu’il s’agirait de « la même dynamique que celle que nous avons connue avec la censure des médias sociaux, la façon dont elle a été militarisée et la façon dont le gouvernement s’est retrouvé mêlé à la censure des médias sociaux, ce qui est l’un des véritables scandales de la dernière décennie — et un véritable problème constitutionnel ».

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 Les démocrates et les progressistes avaient fait de Twitter un objet de censure 

Près de 50 000 étudiants étrangers signalés comme « absents » des universités et collèges canadiens

Des gens passent devant des bannières invitant les étudiants à étudier au Canada et ailleurs à l’étranger sur un marché d’Amritsar, dans l’État du Pendjab, dans le nord de l’Inde, le 15 octobre 2024.

Près de 20 000 étudiants indiens ont été signalés en infraction avec leur visa d’étudiant par leur absence dans les universités et collèges supérieurs où ils étaient censés étudier.

Près de 50 000 étudiants étrangers ayant reçu un permis d’études pour venir au Canada ont été déclarés « absents » dans les collèges et les universités où ils étaient censés suivre leurs cours, selon les chiffres du gouvernement pour deux mois au printemps dernier.

Les chiffres obtenus par le Globe and Mail montrent que les étudiants non conformes représentaient 6,9 % du nombre total d’étudiants étrangers enregistrés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Le ministère de l’Immigration exige des universités et des collèges qu’ils indiquent deux fois par an si les étudiants étrangers sont inscrits et vont en classe conformément à leur permis d’études.

Le Régime de conformité des étudiants étrangers, mis en œuvre en 2014, a été conçu pour aider à repérer les faux étudiants et aider les provinces à identifier les écoles douteuses.

En mars et avril 2024, les collèges et universités ont signalé à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) des étudiants provenant de 144 pays. Les dix premiers pays d’origine des étudiants ayant enregistré le plus grand nombre de « non-présentations » ce printemps-là présentaient des taux de non-conformité très variables.

Il s’agit notamment de 2,2 % pour les Philippines (688 étudiants ne se présentant pas), 6,4 % pour la Chine (4 279 étudiants ne se présentant pas), 11,6 % pour l’Iran (1 848 étudiants ne se présentant pas), 22,5 % pour le Cameroun, 24 % pour l’Algérie, 34,8 % pour le Congo (RDC) et 48,1 % pour le Rwanda (802 étudiants ne se présentant pas).


Henry Lotin, ancien économiste fédéral et expert en immigration, a déclaré qu’un moyen de limiter les abus du système serait d’exiger des étudiants étrangers qu’ils paient les frais d’inscription avant de venir au Canada.

Sur le total des absences, près de 20 000 étudiants indiens — soit 5,4 % du nombre total d’étudiants indiens suivis par l’IRCC — ont été signalés comme n’étant pas en règle avec leur visa d’étudiant et ne se rendant pas dans les écoles où ils étaient censés étudier.

Le mois dernier, les autorités indiennes chargées de l’application de la loi ont déclaré qu’elles enquêtaient sur des liens présumés entre des dizaines d’établissements d’enseignement supérieur au Canada accueillant des étudiants étrangers et deux « entités » en Inde qui seraient impliquées dans le trafic illégal de personnes à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Au lieu d’étudier au Canada, les étudiants auraient franchi illégalement la frontière vers les États-Unis.

La Gendarmerie royale du Canada a déclaré dans un communiqué qu’elle avait pris contact avec l’Inde par l’intermédiaire de ses officiers de liaison de la police internationale afin d’obtenir des informations supplémentaires sur l’enquête.

M. Lotin, fondateur de la société de conseil Integrative Trade and Economics, a déclaré que la plupart des étudiants indiens qui ne s’étaient pas présentés à leur école n’avaient probablement pas franchi la frontière pour entrer aux États-Unis, mais qu’ils étaient probablement encore au Canada, qu’ils travaillaient et qu’ils avaient l’intention de s’y installer. L’année dernière, le nombre d’étudiants étrangers demandant l’asile au Canada a connu une augmentation record.

M. Lotin a déclaré qu’un « très petit sous-ensemble se rendait aux États-Unis. La plupart aspirent à travailler et à devenir des résidents permanents du Canada ».

Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a durci les règles applicables aux étudiants étrangers en novembre afin de lutter contre les abus. Les établissements d’enseignement supérieur qui ne soumettent pas de rapports de conformité peuvent désormais se voir interdire d’accueillir des étudiants étrangers pendant une période pouvant aller jusqu’à un an.

IRCC effectue des contrôles supplémentaires sur les étudiants qui semblent ne pas respecter les conditions de leur permis d’études, délivré aux étudiants qui ont été acceptés dans un collège ou une université du Canada.

« Le Canada a constaté une augmentation de l’exploitation de ses visas de résident temporaire, y compris des étudiants. Ce qui était autrefois un programme de résidents temporaires à faible risque est aujourd’hui considéré comme plus risqué en raison des changements intervenus dans le contexte migratoire mondial, notamment le nombre croissant de conflits et de crises, l’augmentation des abus et des fraudes, ainsi que l’augmentation du trafic organisé », a déclaré Renée LeBlanc Proctor, porte-parole de M. Miller.

« Le Canada est également conscient du fait que des personnes traversent irrégulièrement le territoire américain depuis le Canada, souvent avec l’aide de réseaux de passeurs ou de contrebandiers ».

Selon les chiffres de l’IRCC, 49 676 étudiants étrangers inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur canadiens n’ont apparemment pas respecté les conditions de leur visa et ne se sont pas présentés pour étudier. En outre, les collèges et universités n’ont pas signalé le statut de 23 514 autres étudiants internationaux, ce qui représente 3,3 % des dossiers de l’IRCC.

« D’une manière générale, cela montre qu’au moins 10 % des détenteurs de visas d’étudiants sont portés disparus », a déclaré M. Lotin. « Pour la première fois, nous disposons de données définitives. On se demande encore où se trouvent tous les détenteurs de visas étudiants. »

Un autre problème souligné par M. Lotin est la différence entre Statistique Canada et le ministère de l’Immigration en ce qui concerne le suivi du nombre d’étudiants étrangers.

« Statistique Canada, qui a sa propre méthode de calcul de la population, indique qu’il y avait plus d’un million de titulaires d’une carte d’étudiant valide en avril. Mais les données d’IRCC, qui portent sur les inscriptions, font état d’un nombre nettement inférieur d’étudiants étrangers. Cette lacune suggère qu’un nombre encore plus important d’étudiants n’est pas comptabilisé que ne le suggèrent les données de conformité ».

« Il est urgent de disposer de données de meilleure qualité et plus transparentes », a-t-il ajouté.

Tom Kmiec, porte-parole du Parti conservateur en matière d’immigration, a accusé le gouvernement de mal gérer le système d’immigration.

Le Vatican renforce ses frontières tout en prêchant l'ouverture en grand de celles des autres

Le Vatican sévit contre ceux qui entrent sur le territoire du Vatican sous de faux prétextes. Mais prône l’ouverture des portes pour les autres pays.


Le Vatican « défend » aussi ses frontières. Il le fait par un décret du 19 décembre qui prévoit une peine de 1 à 4 ans et une amende de 10 000 à 25 000 euros pour « quiconque entre sur le territoire de l’État de la Cité du Vatican par la violence, la menace ou la tromperie ». Le paragraphe 2 de l’article 1 du décret entre dans les détails en précisant que « l’entrée est considérée comme ayant eu lieu par tromperie lorsque l’on se soustrait frauduleusement aux systèmes de sécurité et de protection de l’État ou que l’on se soustrait aux contrôles frontaliers ». La dernière partie concernant les contrôles aux frontières est, selon le quotidien Il Giornale, exactement ce que font les migrants illégaux lorsqu’ils arrivent à pied par la route des Balkans. Et aussi ceux qui embarquent en Tunisie et en Libye en débarquant sans autorisation et souvent sans aucun document sur les côtes italiennes, qui plus est après avoir payé les trafiquants. Le pape François défend tous ces migrants prêchant une politique radicale des portes ouvertes et de l’accueil, mais, nouveau décret en main, si un migrant tentait d’entrer dans l’État du Vatican, il devrait être arrêté ou en tout cas lourdement poursuivi avec une amende. L’article 6 prévoit l’entrée par la violence, la menace ou la tromperie « l’arrestation de toute personne prise en flagrant délit ».

Cette critique avait déjà été formulée dans le passé par divers représentants de la Lega Nord, à commencer par Umberto Bossi, et la réponse du monde catholique pro-migrants a toujours été qu’il s’agissait d’une « polémique spécieuse ». Le décret ne mentionne jamais l’immigration illégale, mais il ne l’exclut pas non plus en parlant de ceux qui se soustraient aux contrôles frontaliers. L’entrée dans le minuscule État du Vatican est réglementée par des permis, même pour se rendre à la célèbre pharmacie du Saint-Siège. Ceux qui n’ont pas de permis n’entrent pas et il devrait en être de même pour les immigrés clandestins, qui entrent en Europe à la recherche d’un illusoire Eldorado occidental. Le décret a été signé par le président de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, un organe doté de fonctions législatives, le cardinal espagnol Fernando Vergez Alzaga. Il était probablement nécessaire en raison du Jubilé et de la possibilité d’infiltration terroriste ou d’envahisseurs.

Des circonstances aggravantes indiquent « l’utilisation d’armes à feu et d’instruments offensifs » pour s’introduire au Vatican. Ou si l’accès au « territoire de l’État » se fait « au volant d’un véhicule, en évitant ou en forçant un contrôle frontalier ou en n’obtempérant pas à une invitation à s’arrêter émise par la force publique ». On peut penser à la voiture bélier ou piégée d’un terroriste, mais on peut aussi penser aux véhicules des passeurs de la frontière Nord-Est, qui transportent des immigrés clandestins en se soustrayant aux contrôles. Et parfois, s’ils sont interceptés, ils se lancent dans une course-poursuite avec la police.

Le décret n’était peut-être pas destiné à l’immigration clandestine, mais il réaffirme en fait un principe simple et commun à toutes les nations : la défense des frontières, qui n’est pas reconnue par le Vatican si ceux qui veulent entrer illégalement dans les États d’autrui sont des migrants sans papiers et sans permis, comme l’envisage le Saint-Siège.

Source : Il Giornale

« Pourquoi la dénatalité est un suicide collectif »

Chronique d'Eugénie Bastié sur le livre Les balançoires vides de l’économiste Maxime Sbaihi où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la crise démographique.

Notre classe politique est-elle irresponsable ? Il y avait un contraste saisissant cette semaine entre les chiffres catastrophiques de la natalité produits par l’INSEE (le nombre de naissances au plus bas depuis la seconde guerre mondiale) et l’absurde insistance de la moitié des partis politiques français à vouloir abroger une réforme des retraites pourtant minimale. Notre pyramide des âges est en train de s’inverser, le système par répartition est condamné par la dénatalité, mais des politiciens continuent à mentir à leurs électeurs et à sacrifier la jeunesse sur l’autel de promesses intenables.

« L’exception démographique française n’est plus » résume l’économiste Maxime Sbaihi dans un livre passionnant Les balançoires vides (éditions de l’Observatoire), où il fait le point sur les enjeux vertigineux de la dénatalité. Pendant longtemps, grâce à son modèle culturel (égalité hommes femmes [à voir si cela fut vraiment un facteur décisif]) et social (État providence) la France résistait mieux qu’ailleurs à la tendance globale d’une chute de la natalité. Avec un taux de fécondité historiquement bas à 1,66, c’est terminé. Ouvrir une école c’est fermer une prison disait Victor Hugo.

En France aujourd’hui, fermer une école c’est ouvrir un Ephad [maisons de retraite médicalisées]. 5000 écoles ont fermé en France depuis 2010, pour 300 maisons de retraite qui sont sorties de terre. La France est un pays vieillissant et le piège de la dénatalité pourrait bientôt se refermer sur elle, avertit Sbaihi. Plus la France vieillit, plus les actifs, qui doivent financer le poids des retraités trinquent. Plus les actifs trinquent, moins ils ont envie de faire d’enfants. Moins ils font d’enfants, plus le pays vieillit, etc… Quand le taux de fécondité descend à 1,4 [le Québec est sous ce seuil!] il devient presque impossible de revenir en arrière.

Mais après tout, pourquoi est-ce grave ? Certains écolos se réjouissent même de cette nouvelle : moins de bébés, c’est moins de pollueurs. Sbaihi rappelle opportunément à quel point cet argument est de mauvaise foi : « dans l’ordre de grandeur à l’échelle d’une année, un vol transatlantique est plus polluant que d’avoir un enfant ». Avis à Meghan Markle et au Prince Harry qui ont annoncé en grande pompe renoncer à un troisième enfant par « écologie».

La démographie, c’est le destin, disait Auguste Comte. La stérilité est la mère du déclin. La dénatalité a des conséquences vertigineuses sur l’économie. Un pays vieillissant, c’est un pays précautionneux, qui a peur du risque, qui n’innove plus et qui stagne. Un pays vieillissant, c’est un pays qui s’endette pour financer un modèle social intenable. Un pays vieillissant, c’est aussi un pays où la décision publique est orientée en faveur des électeurs âgés au détriment des plus jeunes, où l’avenir est sacrifié. Jusqu’à présent aucun pays n’a réussi à concilier croissance forte et chut des naissances, sans compenser par l’immigration massive. Le Japon en est un exemple qui a entamé son crépuscule économique en même temps que son crépuscule démographique.

« O mères françaises, faites donc des enfants, pour que la France garde son rang, sa force et sa prospérité » disait Émile Zola en 1896. Quant à Raymond Aron, il prophétisait dans ses Mémoires : « Les Européens sont en train de se suicider par dénatalité. Les peuples dont les générations ne se reproduisent pas sont condamnés au vieillissement, et du même coup, guettés par un état d’esprit d’abdication, de fin de siècle ». Malheureusement une certaine gauche préfère pratiquer envers le natalisme une reductio ad petainum grotesque et irresponsable. C’est une priorité qui devrait transcender les partis politiques. C’est même la priorité politique par excellence. Car qu’est-ce que la politique sinon le souci des générations futures ?

Alors peut-on enrayer ce phénomène qui semble à la fois global et irréversible ? Sbaihi explore les trois grandes pistes permettant de pallier la dénatalité : la relance de la procréation, l’immigration et la robotisation. Il n’y a pas de solution miracle. La Hongrie, malgré une politique hyper nataliste n’a réussi que péniblement à relever son taux de fécondité à 1,5 et stagne depuis. L’Allemagne, qui a eu très tôt conscience de sa faiblesse démographique, a importé des millions d’immigrés pour pallier son manque de main-d’œuvre, mais subit aujourd’hui les conséquences d’une intégration impossible. Le Japon a fait le pari de la robotisation, mais les maisons de retraite animées par des androïdes séduisent peu.

Pourtant il doit y avoir des marges de manœuvre pour réduire l’infécondité involontaire qui subsiste dans notre pays. Le désir d’enfant reste stable en France : 2,2, bien supérieur au taux de fécondité actuel (1,6). Ce hiatus entre la volonté et la réalité prouve qu’il existe une frustration de l’engendrement. A-t-il des racines culturelles ou économiques ? En bon économiste, Sbaihi insiste sur la dimension matérielle: la crise du logement, l’absence de modes de garde abordables, le marasme économique jouent certainement dans l’absence de projection.

L’essayiste, qui a publié précédemment Le Grand Vieillissement, insiste sur la fracture générationnelle qu’implique la dénatalité. La génération du baby-boom, a profité du dynamisme économique induit par l'essor démographique sans se reproduire elle-même. Elle fait aujourd’hui payer la facture par les générations plus jeunes, grevées par le poids des retraites (un tiers du salaire brut). Rendre aux actifs le fruit de leur travail serait une première mesure nataliste. Mais la dimension anthropologique est centrale. Un article du Financial Times publié cette semaine et intitulé « La récession des relations amoureuses devient mondiale » montre que la chute du couple est l’une des principales causes de la dénatalité. Aux États-Unis, les couples continuent à faire des enfants, mais il y a de moins en moins de couples. En France, les deux tiers des Français vivaient en couple en 1980 contre un peu plus de la moitié aujourd’hui.

La part des jeunes vivant en couple a été divisée par deux. Il y a 11 millions de célibataires en France. Une révolution des modes de vie liée à la longueur des études, au dogme de l’émancipation individuelle, mais aussi à la technologie qui permet et promeut cette épidémie de solitude. Pour retrouver le chemin de la fécondité, il nous faudra donc retrouver le chemin du lien, de l’amour et de la confiance entre les sexes. Un « chantier » plus ambitieux que celui que veut ouvrir François Bayrou sur la réforme des retraites.

Les balançoires vides: Le piège de la dénatalité Broché
de Maxime Sbaihi,
paru le 15 janvier 202,
aux éditions de L'Observatoire,
ISBN-13 : 979-1032930663

mercredi 15 janvier 2025

L’Algérie ne tolère plus les conversions au christianisme


Vue de la chapelle Santa Cruz d’Oran.

Toutes les églises protestantes évangéliques du pays sont désormais fermées, s’inquiète l’association Portes ouvertes dans son «Index mondial de persécution des chrétiens».

Inquiétées depuis des années, «les 47 églises protestantes chrétiennes évangéliques d’Algérie sont fermées ou sous scellés. Le pasteur Youssef Ourahmane, vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA), a même été condamné le 2 mai 2024 à un an de prison ferme pour avoir célébré un culte “non autorisé”», expliquait, mardi à Paris, Guillaume Guennec, l’un des responsables de l’association protestante Portes ouvertes , lors de la présentation du dernier « Index mondial de persécution des chrétiens », publié chaque année depuis 1993.

En 2019, le pasteur Ourahmane était venu à Paris pour tirer la sonnette d’alarme. Depuis, les choses ont empiré pour les 60.800 chrétiens évangéliques algériens, sans compter les 42.900 pentecôtistes. En mai dernier, 4 des 47 églises de l’EPA étaient encore ouvertes, aucune n’est accessible à présent selon Portes ouvertes : «C’est la fin d’une exception,commente Guillaume Guennec. L’Algérie était le seul pays de cette région du nord de l’Afrique où des chrétiens convertis pouvaient se réunir dans leurs propres églises. »

Mais il précise : «Il y a deux situations très différentes pour les chrétiens. Les églises catholiques sont tranquilles parce que seuls les expatriés les fréquentent, ils sont 7000. Mais les églises protestantes, constituées par des Algériens convertis de l’islam, ne sont plus tolérées. Les protestants évangéliques doivent désormais fonctionner en mode clandestin en raison d’un tour de vis très sévère des autorités. » Le pasteur Ourahmane n’est d’ailleurs pas le seul à être inquiété, «une vingtaine de chrétiens convertis sont actuellement aux prises avec la justice ». Dans le classement mondial publié par Portes ouvertes, la Corée du Nord occupe toujours le premier rang. «Le seul fait d’être chrétien vaut la mort sur-le-champ ou l’internement, les chrétiens n’ont pas le droit d’exister en Corée du Nord », dénonce l’association, même si 400.000 personnes y vivraient secrètement leur foi.

25% d’augmentation des persécutions

Comme l’an passé, l’association est fortement inquiète pour les chrétiens d’Afrique subsaharienne qui sont «pris pour cibles privilégiées par le déchaînement de la violence djihadiste ». Le Nigeria détient ainsi depuis 2015 le triste record de chrétiens tués : 3100 en 2024, pour 4476 chrétiens tués à travers le monde. «Les milices fulani (peules) radicalisées, observe le rapport, font désormais plus de victimes que les groupes terroristes comme Boko Haram et ISWAP (État islamique en Afrique de l’Ouest). » Certes les chrétiens ne sont pas les seuls ciblés, mais ils totaliseraient trois fois plus de victimes que les autres catégories de la population malgré les efforts du nouveau président, qui n’a pu, toutefois, endiguer des massacres à Pâques 2024 dans le sud de l’État de Kaduna.

Comme elle le fait chaque année, Portes ouvertes comptabilise aussi le nombre d’églises détruites, endommagées, fermées : elles sont au nombre de 7679 en 2024, dont 4000 au Rwanda. C’est moins qu’en 2023, où la Chine, à elle seule, avait bouclé 10.000 lieux de culte chrétiens. L’« Index » publie aussi le chiffre des chrétiens détenus. Ils étaient 4744 l’an dernier, dont 2 176 en Inde, à la suite d’une « utilisation abusive des lois “anticonversions” mises en place dans 11 États de l’Inde ».

Plus globalement, ces dix dernières années ont vu, selon les indicateurs de cet observatoire, la persécution des chrétiens dans le monde augmenter de 25 % ; 380 millions de chrétiens seraient ainsi confrontés à de «fortes persécutions ou discriminations en raison de leur foi» dans 78 pays. Soit «1 chrétien sur 7 dans le monde ».

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Des géants américains de l'internet distancés dans les pays du tiers-monde

Il est inhabituel qu'Amazon, le plus grand magasin en ligne du monde, rattrape son retard dans son propre secteur d'activité. C'est pourtant exactement ce que la société fait en Inde, où elle a commencé le mois dernier à piloter un service de commerce rapide dans la ville de Bangalore, qui permet de livrer une grande variété de marchandises en quelques minutes. Elle a des années de retard sur des vedettes locales telles que Swiggy, Zepto et Zomato, qui proposent déjà ce type de service.

Il y a dix ans, Jeff Bezos, fondateur puis patron d'Amazon, se tenait au sommet d'un camion aux couleurs vives à Bangalore et brandissait un chèque de 2 milliards de dollars, déterminé à dominer le marché indien. La lutte n'a pas été facile. L'entreprise, qui représente un quart des ventes de commerce électronique en Inde, est à la traîne derrière Flipkart, un rival local du commerce électronique qui détient un tiers du marché (et qui appartient désormais à Walmart, le géant américain de la vente au détail). Ailleurs, le bilan d'Amazon est moins bon. En Asie du Sud-Est, il a été battu par des entreprises locales telles que Shopee, Tokopedia et Lazada. En Amérique latine, MercadoLibre, une entreprise argentine, est le leader incontesté du commerce électronique (voir graphique).


 Les champions américains de l'internet semblaient autrefois destinés à conquérir le monde. La Chine leur étant interdite, nombre d'entre eux se sont tournés vers les marchés en développement. Certains d'entre eux ont triomphé, notamment Google, le géant de la recherche, et Meta, le titan des médias sociaux. Mais beaucoup n'ont pas réussi, en particulier dans des domaines tels que le commerce électronique, le covoiturage et les paiements numériques, où les connaissances locales ou la présence physique sont importantes. Uber, qui avait promis de rendre « le transport aussi fiable que l'eau courante, partout, pour tout le monde », s'est retiré de l'Asie du Sud-Est en 2018 après y avoir englouti plus de 700 millions de dollars. PayPal, une société de paiement, a eu du mal à s'implanter dans une grande partie du monde en développement, même si les paiements numériques y ont connu un essor fulgurant.

Les concurrents locaux dans les pays du Sud ont déjà imité les offres américaines et ont rivalisé en les adaptant intelligemment à leurs marchés nationaux. MercadoLibre et Flipkart ont mis en place des réseaux logistiques dans des endroits où l'infrastructure existante était médiocre. MercadoLibre s'est tourné vers les motos pour les villes encombrées. Flipkart a introduit le « paiement à la livraison » pour contrer la méfiance à l'égard des paiements en ligne. Aujourd'hui, les entreprises internet du Sud passent de l'adaptation à l'invention et donnent des leçons aux entreprises américaines.

Le commerce rapide en est un exemple. La frénésie pandémique de l'Occident pour les livraisons en dix minutes a largement disparu. En Inde, elle ne fait que commencer. Dans ses villes densément peuplées, où les routes sont souvent bloquées, des conducteurs de deux-roues effectuent de petites livraisons à de nombreux clients, en s'appuyant sur des réseaux d'entrepôts compacts. Les produits proposés vont bien au-delà de l'épicerie et comprennent tout, des vêtements aux pièces d'or en passant par l'électronique. Le courtier Bernstein estime que les ventes du commerce rapide en Inde atteindront 7,2 milliards de dollars en 2024, contre seulement 200 millions de dollars en 2021, et qu'elles doubleront presque cette année.

La banque numérique est un autre exemple. Alors que les banques séculaires continuent de dominer en Occident, les banques numériques ont fait de grandes percées dans le Sud. Nubank, un prêteur numérique brésilien, compte plus de 100 millions de clients sur son marché domestique, soit plus de la moitié de la population adulte, et se développe rapidement dans toute l'Amérique latine. Son approche a consisté à se concentrer sur les segments de la population qui ont été mal desservis par les banques traditionnelles, dont la dépendance à l'égard des succursales physiques rend coûteux le service aux clients les plus pauvres. Après avoir commencé par les cartes de crédit, elle propose aujourd'hui des comptes bancaires, des assurances et des investissements. La stratégie consistant à cibler les clients mal desservis a également bien fonctionné pour Meesho, une plateforme de vente en ligne qui s'est concentrée sur les petites villes de l'Inde et qui est aujourd'hui la troisième entreprise de commerce électronique du pays en termes de chiffre d'affaires.

Un dernier exemple est le commerce social, qui associe le commerce et le divertissement. Il a pris son essor en Asie du Sud-Est, où la plupart des achats en ligne sont effectués sur des téléphones intelligents (65 % des ventes de commerce électronique en Indonésie sont réalisées sur des appareils mobiles, contre 39 % en Amérique). Jianggan Li, de Momentum Works, un cabinet d'études singapourien, note que les sites de commerce électronique traditionnels dépensent beaucoup d'argent pour attirer les utilisateurs. La vente sociale permet de maintenir les coûts à un niveau bas, car les utilisateurs viennent pour se divertir et restent pour faire des achats.

En 2021, TikTok, une application de vidéos courtes appartenant à ByteDance, un géant chinois de la technologie, a lancé TikTok Shop, qui permet aux utilisateurs d'acheter des produits tout en faisant défiler les pages. En 2023, l'application a vendu pour 20 milliards de dollars de produits, dont les trois quarts en Asie du Sud-Est. Le modèle a connu un tel succès en Indonésie que le gouvernement a interdit les ventes de commerce électronique sur les plateformes de médias sociaux afin de protéger les petits commerçants. En réaction, TikTok a racheté Tokopedia et propose désormais un service similaire par son intermédiaire. En septembre, Shopee a annoncé un partenariat avec YouTube, un site vidéo américain, pour développer une offre concurrente.

Toutes ces innovations ne pourront pas être adoptées en Occident. Le coût de la main-d'œuvre et la faible densité de population rendent le commerce rapide difficile en Amérique et en Europe. Il peut être difficile de trouver des populations mal desservies dans les pays riches. Le commerce social, quant à lui, gagne du terrain. L'Amérique est désormais le plus grand marché pour TikTok Shop, dépassant l'Indonésie l'année dernière. Bien que la Cour suprême américaine doive décider de maintenir ou non l'interdiction de l'application dans le pays à partir du 19 janvier, TikTok continue de se développer ailleurs en Occident.

Les idées locales mettent souvent du temps à « remonter » jusqu'au siège de la Silicon Valley, note Kevin Aluwi, cofondateur de Gojek, une application indonésienne de covoiturage, qui est aujourd'hui investisseur en capital-risque. Ces retards pourraient coûter cher aux champions américains.

Source : The Economist

mardi 14 janvier 2025

La « dysphorie sexuelle déclenchée par l’incarcération » – un nouveau coup dur pour la dignité des femmes


Cet article, initialement publié en anglais par l’Institut Macdonald-Laurier, a été traduit par Tradfem.

Les politiques du Service correctionnel du Canada (SCC) en matière d’identité sexuelle sont une fois de plus sur la sellette après le procès au Québec d’un père accusé (et maintenant reconnu coupable) d’avoir tué sa femme et ses deux jeunes enfants. Mohamed Al Ballouz, qui a commencé à se déclarer femme après son arrestation, est accusé d’avoir poignardé à mort sa conjointe Synthia Bussières pas moins de 23 fois avant d’asphyxier les deux fils du couple, Eliam, cinq ans, et Zac, deux ans.

Ballouz, logé à l’Établissement de détention pour femmes Leclerc, se fait maintenant désigner par le prénom « Levana ». C’est un cas de plus d’un nouveau phénomène que l’on a baptisé « dysphorie sexuelle déclenchée par l’incarcération ». Il s’agit d’une forme suspecte de prétendu malaise profond face à son corps sexué qui « émerge » par coïncidence chez des hommes condamnés ou en attente de jugement pour des crimes graves passibles de longues peines d’emprisonnement.

Ce phénomène pourrait être en augmentation dans les pays qui ont adopté des politiques d’auto-désignation du sexe (Sex Self-ID) dans leur système correctionnel. Les origines de la « dysphorie sexuelle déclenchée par l’incarcération » au Canada remontent à un meeting public organisé en janvier 2017 à Kingston (Ontario), au cours duquel le Premier ministre Justin Trudeau, dans une réponse impromptue à une question venue de l’auditoire, s’est personnellement engagé à séparer les détenus fédéraux en fonction de leur identité sexuelle autodésignée plutôt qu’en fonction de leur sexe biologique.

Cet engagement spontané a conduit à l’adoption par le Service correctionnel du Canada (SCC) du Bulletin d’orientation provisoire 584, remplacé depuis par le Bulletin d’orientation 685. Cette politique permet aux détenus transidentifiés d’être logés en fonction de leur identité de genre auto-désignée, « peu importe leur anatomie », à moins que des préoccupations dominantes en matière de santé ou de sécurité ne puissent être résolues.

Les femmes incarcérées au Canada ont ressenti presque immédiatement les effets de la décision improvisée de M. Trudeau. Une étude du SCC réalisée en 2022 a révélé qu’entre 2017 et 2022, 20 détenus de sexe masculin s’identifiant comme transgenres ont été logés dans des prisons fédérales pour femmes au pays, soit un tiers de la population totale des détenus de sexe masculin s’identifiant comme transgenres au cours de cette période.

L’étude du SCC a également montré que la plupart des détenu-es transgenres et « de la diversité de genre » (gender-diverse) au Canada sont de sexe masculin et purgent de longues peines, 90 % d’entre eux ayant été condamnés pour des crimes de violence, y compris des infractions sexuelles et des homicides. Dans un autre rapport de l’institut Macdonald-Laurier publié l’an dernier à propos de l’identité de genre et des schémas de délinquance au Canada, Jo Phoenix, professeure de criminologie, note que presque toutes les personnes incluses dans l’étude et ayant des antécédents d’infractions sexuelles ont commis leurs crimes avant de s’identifier comme trans ou non binaire.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un criminel masculin condamné pourrait exploiter une politique autorisant à s’auto-désigner dans le système pénitentiaire féminin. Une telle démarche pourrait faciliter son traitement en détention, l’accès à des partenaires sexuelles ou, dans le cas des délinquants sexuels, l’accès à de nouvelles victimes. Selon April Kitzul, agente du SCC à la retraite, les délinquants sexuels sont également « les détenus les plus méprisés », ce qui fait du transfert vers un établissement pour femmes un moyen attrayant d’éviter le harcèlement par d’autres détenus.

Les hommes qui réussissent dans leur demande de transfert se retrouvent logés aux côtés de certaines des femmes les plus vulnérables de la société canadienne, dont la vie est marquée par la pauvreté, la marginalisation et des taux disproportionnés de violence conjugale et d’agression sexuelle. Les politiques d’auto-désignation du sexe signifient que des femmes déjà extrêmement vulnérables doivent supporter d’être enfermées avec des individus tels que Ballouz, qui a été reconnu coupable d’un triple homicide, ou Tara DeSousa, le plus jeune délinquant sexuel condamné au Canada qui, à l’âge de 15 ans, a violé un bébé de trois mois, ce qui a obligé cet enfant à subir une intervention chirurgicale corrective d’urgence.

DeSousa a commencé à se déclarer femme après sa condamnation et est maintenant hébergé à l’Institut des femmes de la vallée du Fraser, un établissement doté d’une unité mère-bébé. Des signalements issus de femmes de cet établissement décrivent comment DeSousa rôde à proximité de l’unité mère-enfant et adresse des commentaires sexuels et inappropriés aux utilisatrices de cette ressource.

En 2022, les femmes incarcérées au Canada ont eu la rare occasion de faire connaître leurs expériences d’emprisonnement avec des criminels masculins. Dans une série de lettres personnellesThe Prison Letters, elles ont décrit des incidents répétés de harcèlement sexuel, de sévices et d’agressions. L’une d’entre elles a raconté qu’elle était constamment sur les nerfs et que les femmes ne pouvaient plus faire des choses aussi simples que de revenir de la douche vêtue d’une serviette. « Vous vous sentez plus gênée et obligée de calculer chacun de vos mouvements », a-t-elle expliqué.

Comme on aurait pu s’y attendre, de telles politiques ne bénéficient pas du soutien du Canadien moyen. Un sondage réalisé par MLI en 2023 a révélé qu’un peu plus de 70 % des Canadiens et des Canadiennes s’opposaient à ce que des criminels de sexe masculin soient logés dans des prisons pour femmes. Pour la plupart des gens, la notion même que des meurtriers, des violeurs en série, des pédophiles et même un nécrophile puissent s’auto-désigner femme après avoir été condamnés pour leurs crimes odieux et être logés dans des prisons pour femmes, dépasse l’entendement. Cependant, lorsqu’un pays rejette la réalité et laisse ses politiques publiques être guidées par un système de croyances aussi incohérent que l’idéologie du genre, tout devient possible.

Selon le ministère canadien de la Justice, la définition de la femme est « toute personne qui s’identifie comme une femme ». Cette définition est tout simplement absurde. Une femme est un être humain adulte de sexe féminin, ce que même le Service correctionnel du Canada (SCC) reconnaît tacitement. Seul un tiers des détenus masculins transidentifiés sont logés dans des prisons pour femmes, tandis que les deux autres tiers restent dans des établissements pour hommes. Cela indique manifestement que le SCC reconnaît ces personnes comme des hommes, indépendamment de leur identité féminine autodésignée. Après tout, il n’existe aucun scénario dans lequel une véritable femme serait placée dans une prison pour hommes. La sécurité des détenu-es est déjà un facteur clé dans les décisions de classification et de logement. Les détenus transidentitaires, comme les autres groupes vulnérables, peuvent être protégés en étant placés dans des unités plus petites ou plus isolées, avec d’autres détenus du même sexe dont les caractéristiques présentent un plus faible risque de préjudice.

S’il y a peu d’espoir que le gouvernement Trudeau prenne un jour en considération le droit des femmes détenues à leur vie privée et à leur dignité, on voit se profiler à l’horizon la possibilité d’un gouvernement fédéral du Parti conservateur. Comme l’a fait remarquer en mars dernier Brian Crowley, fondateur de l’IML, il suffirait, pour remédier aux retombées des politiques d’auto-désignation du sexe dans les prisons, de révoquer certaines politiques malavisées et d’en appliquer de nouvelles qui protègent les droits des femmes détenues. Aucune modification législative n’est nécessaire.

Le phénomène grotesque de la « dysphorie sexuelle déclenchée par l’incarcération » – et le fait qu’il soit pris au sérieux – souligne l’absurdité des politiques d’auto-désignation et met en évidence la nécessité d’un leadership beaucoup plus audacieux pour s’attaquer au problème dans son ensemble. Il s’agit simplement d’un symptôme ponctuel du problème beaucoup plus vaste posé par l’idéologie du genre. Si le leader conservateur Pierre Poilièvre se retrouve à la barre et chargé de réparer les dommages causés par des années d’acquiescement des Libéraux aux extrémistes de l’idéologie du genre, il doit adopter une position ferme pour défendre la réalité. Cette prise de position devrait commencer par le rétablissement ferme de la définition d’une femme comme être humain adulte de sexe féminin.


Mia Hughes est spécialisée dans la médecine pédiatrique du genre, les épidémies de type psychiatrique, la contagion sociale et l’intersection des droits des transgenres avec les droits des femmes. Elle est l’autrice de l’essai The WPATH Files et est Senior Fellow à l’Institut Macdonald-Laurier.

Peter Copeland est directeur adjoint de la Politique intérieure à l’Institut Macdonald-Laurier.

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