lundi 1 avril 2024

Prix pour la meilleure étude sur les chameaux

Une académie des sciences offre un prix pour la meilleure étude sur les chameaux.

L'érudit français se rend au Jardin des Plantes, s'assoit sur un banc à côté des chameaux, observe les animaux pendant un après-midi et, ce soir-là, écrit un essai de réflexion intitulé « Le Chameau et moi ».

Une scientifique anglaise passe six mois à voyager à travers l'Arabie, où elle recueille d'abondantes
données et publications, dans Nature, "The Camel in Numbers" (« Le Chameau en chiffres »).

Pour sa part, un savant allemand a consacré deux années entouré d'une bibliothèque pour présenter l'étude de 400 pages « Der Begriff des Kamels » (« Le concept du chameau »).

Un universitaire américain, qui n'a jamais vu un vrai chameau de sa vie et qui n'a utilisé que des études de seconde main exclusivement écrites en anglais au cours des deux dernières décennies, a présenté un essai intitulé "Re-thinking and negociating the camel identity" (Repenser et négocier l'identité du chameau), expliquant que seuls les chameaux sont légitimes pour disserter sur le fait d'être un chameau.

Le gagnant devrait être annoncé le 1er avril l'année prochaine.

jeudi 28 mars 2024

Canada : sa fille autiste dit vouloir mourir, la justice donne son feu vert contre l'avis du père

Alors qu’en décembre dernier une Canadienne de 27 ans, atteinte d’autisme, avait été autorisée à recourir à l’« aide médicale à mourir » (AMM, euthanasie), son père a demandé il y a quelques semaines au tribunal de revenir sur l’approbation des médecins.

À la veille du décès de sa fille fixé le 1er février, il avait obtenu une injonction temporaire empêchant la jeune femme de recourir à l’euthanasie.

Bien que deux médecins sur trois aient donné leur accord, il estime que sa fille n’est pas éligible à l’AMM et n’a pas la « capacité à consentir » à cause de sa maladie mentale.

Pour qu’une personne y ait recours au Canada, les médecins doivent attester qu’elle souffre d’un état pathologique « grave et irrémédiable » qui entraîne des souffrances physiques ou psychologiques « intolérables et durables ». Depuis 2021, le critère de la « prévisibilité raisonnable » de la mort naturelle n’est plus exigé (voir Canada : euthanasié pour “perte auditive”).

Contestant la décision des médecins, le père avait demandé à un juge d’examiner les circonstances dans lesquelles ils ont donné leur accord.

Juge donne son feu vert à l'euthanasie

Lundi 25 mars, un juge de Calgary au Canada, Colin Feasby, a rejeté la demande faite par un père pour empêcher que sa fille, âgée de 27 ans, ne recoure à l’« aide médicale à mourir » (AMM, euthanasie)

Le règne du « droit à l’autodétermination »

« Le père, W.V [1], croit que sa fille est vulnérable et n’est pas apte à prendre la décision de mettre fin à ses jours », résume le juge. « Il affirme qu’elle est généralement en bonne santé et pense que ses symptômes physiques, pour autant qu’elle en ait, résultent de troubles psychologiques non diagnostiqués ».

Toutefois, « la dignité de M.V et son droit à l’autodétermination l’emportent sur les questions importantes soulevées par W.V et sur le préjudice qu’il subira en perdant M.V » considère Colin Feasby dans la décision écrite. « Bien que je trouve que W.V a soulevé des questions sérieuses », « les intérêts de M.V en matière d’autonomie et de dignité l’emportent sur les autres considérations » conclut-il, annulant ainsi l’injonction temporaire accordée au père la veille du jour où sa fille devait être euthanasiée au domicile familial, le 1er février.

Le magistrat a cependant suspendu sa décision pendant 30 jours, pour laisser l’occasion à W.V de faire appel s’il le souhaite.

Pas de remise en cause de la décision des médecins

L’avocat du père a demandé une « révision judiciaire » « afin d’examiner comment M.V a obtenu l’approbation pour l’AMM ».

Pour le juge, « la Cour ne peut ni examiner la prise de décision d’une personne qui demande l’AMM ni le jugement clinique des médecins et des infirmières praticiennes ». Toutefois, les actions du « navigateur de l’AMM », une personne qui travaille pour Service de santé de l’Alberta (AHS) et qui « aide à coordonner l’évaluation de l’admissibilité d’un patient », le peuvent.

« Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une question sérieuse puisque la politique de l’aide médicale à mourir d’AHS fait partie du cadre juridique qui régit l’aide médicale à mourir et, en tant que tel, est une question de vie ou de mort », affirme-t-il. Pourtant, Colin Feasby n’a pas décrété d’injonction temporaire qui aurait empêché M.V d’avoir recours à l’euthanasie avant la fin de cette procédure, « car le choix de vivre ou de mourir dans la dignité appartient uniquement à M.V ».

[1] Une ordonnance de non-publication protège l’identité des parties

Si le Canada conserve sa croissance démographique (3,2 %) de l'an dernier, il comptera 100 millions d'habitants en 2053

Le taux de croissance démographique en 2023 est le plus élevé depuis 1957 (alors qu'il était soutenu par la natalité aujourd'hui en berne). Notons que cela signifie également que la richesse par habitant a diminué quasiment d'autant puisque la croissance du PIB réel brut total du Canada est à peine de 1 %. Voir Le Canada n'est plus l'un des pays les plus riches, les autres pays le dépassent les uns après les autres.

La population du Canada a augmenté plus rapidement l’année dernière qu’elle ne l’a jamais fait depuis les années 1950, dans un contexte d’augmentation du nombre de résidents temporaires, a indiqué mercredi Statistique Canada.

L’agence fédérale souligne que la population canadienne a bondi de 3,2 % en 2023, son rythme le plus rapide depuis 1957, lorsqu’elle avait augmenté de 3,3 %. Cette augmentation a porté la population canadienne à 40 769 890 habitants au 1er janvier 2024, une hausse de 1 271 872 personnes en un an.

Statistique Canada précise que la majeure partie de cette croissance de 3,2 % l’an dernier était due à l’immigration temporaire. Sans cette immigration dite temporaire, le taux de croissance de la population canadienne aurait été de 1,2 %, indique l’agence fédérale.

Des taux de croissance supérieurs à 3 % n’ont « jamais été observés dans un pays développé » depuis les années 1950, a souligné Frédéric Payeur, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.

L’augmentation de la migration au Canada est comparable à celle d’Israël dans les années 1960 et à celle de l’Irlande en 2006 et 2007 – lorsque ce pays a connu un boom de l’immigration au cours d’une période de croissance économique rapide, a déclaré M. Payeur. Mais même dans ces cas, aucun de ces pays n’a connu une croissance démographique supérieure à 3 %, dit-il.

« Notre conclusion est qu’en chiffres absolus, il s’agit de la plus forte croissance jamais vue, a précisé M. Payeur. En proportion de la population, en 1957, il y a eu une croissance globale un peu plus élevée, mais cela était principalement dû au baby-boom, combiné à une vague migratoire liée aux évènements de Hongrie. »

Plus de 37 000 réfugiés hongrois avaient fui vers le Canada lorsque les troupes soviétiques ont écrasé un soulèvement contre le régime communiste en novembre 1956.

Partout au Canada, la population a augmenté de 1 271 872 entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024. Statistique Canada affirme que 97,6 % de cette croissance démographique était le résultat de l’immigration : 471 771 immigrants se sont installés dans le pays l’année dernière et le nombre de résidents temporaires – dont la plupart sont des travailleurs étrangers – a augmenté de 804 901.

Baisse du poids du Québec

Au Québec, le taux d’accroissement démographique s’établissait à 2,5 % à la fin de 2023, comparativement à 3,4 % dans le reste du Canada sans cette province.

« Le poids démographique du Québec dans l’ensemble du Canada diminue ainsi de nouveau légèrement pour se situer à 22,0 % au 1er janvier 2024, comparativement à 22,2 % au 1er janvier 2023 », souligne mercredi l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans un communiqué.

La population du Québec a augmenté de 218 000 personnes en 2023, pour atteindre 8,98 millions d’habitants, selon l’ISQ. Cette croissance repose presque exclusivement sur la migration internationale – surtout l’immigration temporaire (+ 174 200), « qui est plus de trois fois supérieure à l’immigration permanente (+ 52 800) », indique l’Institut.

Le nombre de ces « résidents non permanents » atteignait au 1er janvier dernier 560 000 personnes au Québec. Selon l’ISQ, ce groupe est notamment composé de 234 000 travailleurs étrangers temporaires, de 177 000 demandeurs d’asile et de 124 000 étudiants internationaux, dont certains munis d’un permis de travail.

En exploitant les données administratives d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, Statistique Canada estime qu’au 1er janvier 2024, le Québec comptait 19 % des travailleurs étrangers temporaires du Canada, 54 % des demandeurs d’asile et 12 % des étudiants internationaux.

L'Institut de la statistique du Québec

La croissance démographique du Québec, bien que record, a été inférieure à celle de toute autre province, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador.

C’est l’Alberta qui a connu la plus forte croissance démographique en 2023, à 4,3 %, selon les données de Statistique Canada adaptées par l’ISQ ; l’Île-du-Prince-Édouard suit avec un taux de 3,6 %.

La population de l’Ontario a augmenté de 3,4 %, même si elle a perdu 36 197 habitants au profit d’autres provinces, indique Statistique Canada. L’Alberta a accueilli 55 107 personnes en provenance d’autres provinces, soit la plus forte augmentation depuis que des données comparables sont devenues disponibles en 1972.

Le Québec n’a déclaré que 400 naissances de plus que les 77 550 décès en 2023. « Un total de 77 950 naissances a été enregistré au Québec en 2023, soit le nombre le plus faible depuis 2005, indique l’ISQ. La tendance générale est à la baisse depuis 2013, et elle s’observe également à l’international et ailleurs au Canada. »

mardi 26 mars 2024

Le piège de la faible fécondité en Chine

La politique de l’enfant unique est peut-être révolue, mais ses effets néfastes perdurent.


Un nombre devrait hanter le sommeil des dirigeants chinois : 1,1. C’est le nombre d’enfants que, compte tenu des tendances actuelles, chaque femme chinoise devrait avoir en moyenne au cours de ses années fécondes. L’indice synthétique de fécondité (ISF) de la Chine, pour reprendre le terme des démographes, est tombé bien en dessous des 2,1 enfants nécessaires à la stabilité de la population. En 2023, la population chinoise a diminué pour la deuxième année consécutive.

Les dirigeants du parti communiste peuvent se raccrocher à un (mince) réconfort. Ce désastre a de nombreuses causes, dont une est la politique de l’enfant unique, un système sévère qui, entre 1980 et 2016, a contraint la plupart des familles urbaines à n’avoir qu’un seul enfant, et de nombreuses familles rurales à n’en avoir que deux. La baisse de la fécondité en Chine s’est surtout produite dans les années 1970, sous l’effet de facteurs tels que l’urbanisation et l’allongement des études des femmes (les appels de l’époque de Mao en faveur des familles nombreuses ont également cessé). Des forces similaires ont fait chuter les taux de natalité dans toute l’Asie de l’Est. Au Japon, l’ISF est tombé en dessous de 1,3 et en Corée du Sud, ce qui est catastrophique, il est inférieur à 0,8. Le vieillissement rapide de la population chinoise suit également les tendances observées dans toute la région.

Néanmoins, des remords devraient troubler les rêves des chefs du parti. La politique de l’enfant unique n’est pas la seule cause de cette crise, mais son héritage fera qu’il sera exceptionnellement difficile pour la Chine d’échapper à un destin démographique funeste. La structure démographique de la Chine est durablement déséquilibrée. Des fonctionnaires brutaux et souvent corrompus ont fait respecter les règles en recourant à la propagande, aux amendes et à des dizaines de millions d’avortements et de stérilisations, souvent forcés. On compte aujourd’hui environ 150 millions de familles à enfant unique. Pire encore, de nombreux parents qui voulaient des fils ont choisi d’avorter des filles, laissant la Chine avec 30 millions de femmes de moins que d’hommes.

Cette politique était à la fois cruelle et une erreur. Les responsables de la planification familiale pensaient que les taux de natalité repartiraient à la hausse une fois les contrôles abolis. Hélas, ils ont trop bien rééduqué les parents. L’enfant unique est devenu la norme, surtout dans les villes. Considérons un autre chiffre qui devrait hanter les dirigeants : 1,7. C’est le nombre d’enfants que les femmes chinoises en âge de procréer considèrent comme idéal. L’idéal chinois est l’un des plus bas du monde, bien inférieur à celui du Japon ou de la Corée du Sud. Les Chinoises nées après 1995 sont celles qui en veulent le moins : 48,3 % d’entre elles ont déclaré à l’enquête sociale générale chinoise de 2021 qu’elles ne souhaitaient qu’un seul enfant ou pas d’enfant du tout. Il est de plus en plus évident que ces attitudes sont fortement influencées par la façon dont les gens et leur entourage ont vécu la politique de l’enfant unique.

Lorsqu’on leur demande pourquoi ils veulent des familles peu nombreuses, les parents chinois invoquent généralement le coût de l’éducation des enfants. En fait, il n’y a pas de lien direct entre les taux de fécondité et les revenus moyens. Les taux de natalité sont très bas dans la ville la plus riche de Chine, Chang-haï (Shanghai), mais aussi dans le nord-est post-industriel du pays. Ces endroits très différents ont un point commun. Chang-haï appliquait sévèrement les règles en matière de natalité. Il en va de même pour les entreprises d’État qui emploient des millions de personnes dans le nord-est du pays, note Yu Jia, du Centre de recherche sociale de l’université de Pékin.


Lorsqu’on leur demande pourquoi ils veulent des familles peu nombreuses, les parents chinois invoquent généralement le coût de l’éducation des enfants. En fait, il n’y a pas de lien direct entre les taux de fécondité et les revenus moyens. Les taux de natalité sont très bas dans la ville la plus riche de Chine, Chang-haï (Shanghai), mais aussi dans le nord-est post-industriel du pays. Ces endroits très différents ont un point commun. Chang-haï appliquait sévèrement les règles en matière de natalité. Il en va de même pour les entreprises d’État qui emploient des millions de personnes dans le nord-est du pays, note Yu Jia, du Centre de recherche sociale de l’université de Pékin.

Une autre variation révélatrice concerne les quelque 9 % de Chinois qui appartiennent à des minorités ethniques. La politique a été appliquée (un peu) moins strictement pour les minorités, ce qui a permis aux familles nombreuses de rester la norme dans des endroits isolés comme le Tibet, mais aussi dans diverses régions rurales où vivent les Bai, les Miao, les Yi, les Zhuang et d’autres peuples. On peut encore aujourd’hui en observer les effets distinctifs. Même en tenant compte de l’éducation et du degré de contact social avec la majorité dominante han de la Chine, de nombreux groupes ethniques se distinguent par leur désir d’avoir des familles plus nombreuses. Selon Mme Yu, l’un des facteurs constants est que les ménages minoritaires se sont vu appliquer « des règles différentes en matière d’enfant unique ».

Intriguée, Mme Chaguan s’est rendue dans le Kouy-Tchéou (Guizhou), une province du sud-ouest de la Chine où vivent de nombreuses minorités et où le taux de natalité est le plus élevé de toutes les régions en dehors du Tibet. Les habitants expliquent de diverses manières les taux de fécondité élevés et se souviennent très bien des règles de planification familiale. En route vers le cœur montagneux du peuple Miao, la première étape  de Mme Chaguan a été la commune de Zhou Xi. Les habitants y affluaient à une foire en plein air marquant un festival Miao, le Lusheng. Les étals proposaient des mandarines, de la canne à sucre et du chien rôti. M. Wang, un père de famille d’une trentaine d’années, observait ses deux fils qui jouaient sur un château gonflable. Lui-même issu d’une fratrie de trois enfants, il se souvenait que sa propre mère se cachait des fonctionnaires chargés de faire respecter la limite de deux enfants dans son village. Les contrevenants bravaient les amendes et la confiscation des vaches, des poulets ou des cochons pour avoir des familles plus nombreuses. « Nous, les Miao, sommes plus hospitaliers à tous points de vue, nous préférons avoir beaucoup de parents et d’amis », explique M. Wang.

Ensuite, une route sinueuse mène à Puzi, un hameau de montagne à l’odeur de fumée de bois. De nombreux villageois en âge de travailler sont des Miao, mais ils travaillent dans de lointaines villes chinoises han. Certains d’entre eux ont adopté le point de vue des grandes villes. M. Mu a travaillé dans une usine de Dongguan, une ville côtière du sud, pendant près de 12 ans. Il est retourné à Puzi pour la récente fête du printemps et est resté pour assister à des funérailles. Il a deux fils et cite les croyances Miao selon lesquelles un seul enfant n’est pas suffisant. Mais ses voisins de Dongguan, qui n’ont qu’un seul enfant, ont une vie « plus facile », affirme-t-il. Face à la perspective d’aider ses fils à acheter des voitures et des maisons pour qu’ils puissent se marier, il soupire : « Je suis sous forte pression ».

Méfiez-vous des fonctionnaires qui prétendent planifier à long terme

La dernière étape a été Guiyang, la capitale provinciale endormie où les Chinois Han et les minorités vivent côte à côte. Dans un parc situé à l’extérieur d’un hôpital pour enfants, on rencontre un couple Han d’une trentaine d’années originaire de la province du Hunan, M. Luo et Mme Yang. Ils ont eu un premier enfant il y a 13 ans, alors qu’ils travaillaient dans la riche province orientale de Kiang-sou (Jiangsu), et craignaient qu’un autre enfant ne soit « trop fatigant ». S’ils étaient restés dans la province de Kiang-sou, ils en auraient encore un. Mais après avoir déménagé à Guiyang pour ouvrir un magasin, les voisins Miao les ont convaincus que les enfants uniques sont « solitaires ». Ils ont fini par en avoir trois, a déclaré Mme Yang en riant, tandis qu’une paire de petits enfants tiraient sur ses manches.

Même ici, les habitants dans la vingtaine s’alignent sur les normes nationales, se marient plus tard et ne veulent qu’un ou deux enfants, rapporte Mme Yang, qui ajoute : « Nous sommes probablement la génération qui aura le plus d’enfants ». Des mots qui hanteront les dirigeants chinois. 


Source : The Economist


lundi 25 mars 2024

Petit guide en huit étapes pour détruire une civilisation

Samuel Fitoussi liste huit éléments qui permettraient, à coup sûr, de réduire en poussière notre modèle civilisationnel. Fitoussi est un auteur, essayiste, chroniqueur au Figaro. En 2023, dans
Woke Fiction (Le Cherche Midi), il s'en prend au mouvement woke, qui, sous couvert de « diversité » ou d'« inclusivité », tente de réécrire la culture ou de faire taire tout ce qui n'est pas en ligne avec une vision ultra-politisée du monde et de la culture. Il s’y réfère largement à Thomas Sowell.

1. Transformez votre système universitaire en gigantesque pyramide de Ponzi. Demandez par exemple à des professeurs d’étude de genre de superviser le doctorat d’étudiants qui deviendront eux-mêmes professeurs d’étude de genre et superviseront d’autres doctorats. En parallèle, réduire le budget de la recherche en physique nucléaire.

2. Menez une guerre contre l’excellence. Combattez les écoles privées sélectives, les classes préparatoires, les concours administratifs… Combattez la sélection jusqu’à ce qu’il devienne impossible pour un élève issu d’un milieu populaire de se distinguer et de s’élever par son intelligence et son travail. Baissez le niveau des programmes scolaires jusqu’à ce que cesse d’être transmis l’héritage scientifique et littéraire de votre civilisation. Au nom du combat contre les inégalités de capital culturel, combattez la culture.

3. Plantez des graines de guerre civile. Cultivez le ressentiment identitaire. Inculquez à certains la conviction, dès le plus jeune âge, que leurs échecs sont imputables au racisme de la société. Expliquez-leur que les dés sont pipés, que ceux qui réussissent bénéficient d’un privilège indu. Racisez le débat public, triez les individus selon leur couleur de peau, assignez à certains phénotypes une valeur morale positive (« diversité ») à d’autres une valeur morale négative (« absence de diversité »).

4. Formez vos futures élites à la haine de votre civilisation. Inscrivez des générations entières d’étudiants à des cours de post-colonialisme, d’intersectionnalité ou de théorie critique de la race, dans lesquels ils apprendront que leurs pays ont été construits sur l’exploitation capitaliste, la destruction de la planète et la colonisation. Cultivez leur ingratitude envers tout ce qui les a (et tous ceux qui les ont) précédés. Éveillez-les à la sociologie «critique» (qu’il ne faut jamais critiquer) : les sociétés dans lesquelles ils habitent sont malades, les institutions qui paraissent nécessaires (police, justice, frontières…) sont en réalité oppressives et problématiques. Enseignez-leur à déconstruire plutôt qu’à transmettre, à condamner plutôt qu’à admirer.

5. Au nom du combat contre l’ethnocentrisme, interdisez la critique d’autres civilisations. Tout en faisant preuve de la plus grande sévérité avec vos propres artefacts culturels (dénoncez la grammaire invisibilisante, les stéréotypes dans les contes pour enfants, l’absence de parité dans les programmes de littérature du XVIIe siècle…), défendez les traditions et les pratiques les plus rétrogrades, pourvu qu’elles soient exotiques. Tolérez l’intolérance mais ne tolérez surtout pas l’intolérance de l’intolérance.

6. Célébrez toutes les identités sauf l’identité nationale. Encouragez le sentiment nationaliste ou patriotique pour autrui (vibrez à la vue de drapeaux palestiniens ou algériens) tout en l’incriminant dans votre pays. Louez le droit à la différence, mais rendez suspecte votre différence. Célébrez l’autre, mais oubliez que vous êtes vous-même un Autre pour l’autre.

7. Réduisez les incitations au travail, augmentez les incitations au parasitisme. Accablez le secteur productif de prélèvements pour financer un «modèle social» toujours plus généreux. Facilitez la tâche de ceux qui souhaitent vivre du travail des autres, compliquez celle de ceux qui souhaitent vivre du leur. Contraignez les jeunes actifs à reverser la moitié des fruits de leur labeur à l’état - les invitant donc à moins travailler, à moins produire, voire à s’expatrier. À mesure que s’élargira votre « modèle social » (que le monde entier vous enviera, mais que personne n’imitera), votre secteur privé se rabougrira. Il vous faudra donc augmenter les prélèvements. Reproduisez le cycle plusieurs fois. Les résultats vous surprendront.

8. Poussez le relativisme et la post-vérité jusqu’à l’affaissement le plus total des valeurs. Tolérez ceux qui aiment les brocolis (n’allez toutefois pas jusqu’à la tolérance des choux de Bruxelles), qui disent «Belle journée», qui jugent Haaland meilleur que Mbappé, ou qui refusent de se plonger dans l’œuvre de Jean-François Revel.

jeudi 21 mars 2024

Quel bilan pour la laïcité à la française ? Mathieu Bock-Côté face à Iannis Roder

Il y a vingt ans, le 15 mars 2004, les députés français votaient à une très large majorité la loi interdisant le port de signes religieux à l'école. Quel bilan tirer de cette spécificité française ? Certains dirons que cette loi a permis de préserver une partie de la jeunesse de l'islamisme et de sanctuariser l'école, d'autres avanceront qu'elle n'a pas empêché la mort de Samuel Paty ni celle de Dominique Bernard, tués au nom de l'islam radical.

Quel bilan peut-on faire de la laïcité vingt ans après ? Faut-il aller plus loin dans sa défense ? Est-ce un rempart suffisant face à l'islamisme ? Faut-il assumer de parler d'identité française ? Pour en débattre, Eugénie Bastié reçoit Mathieu Bock-Côté, sociologue et essayiste, ainsi que Iannis Roder, professeur agrégé d'histoire dans un collège ZEP de Seine-Saint-Denis, il se place à gauche sur le spectre politique.


mercredi 20 mars 2024

Racialisation de la justice : un Amérindien invoque ses origines pour écoper d'une peine moins lourde

Un Autochtone qui a violé et assassiné 2 femmes il y a 40 ans évoque son enfance misérable pour écoper d’une peine moins lourde.

Un homme qui a échappé à la surveillance de la police pendant près de 40 ans après avoir assassiné deux femmes de Toronto affirme qu’il ne se souvient pratiquement pas de ses crimes. Mais il soutient que le juge de première instance devrait lui accorder une certaine marge de manœuvre en matière de détermination de la peine pour tenir compte du traumatisme qu’il a subi pendant son enfance en tant que garçon autochtone contraint de fréquenter un pensionnat.

Joseph George Sutherland (ci-contre) affirme avoir presque tout oublié des meurtres de Susan Tice et Erin Gilmour, commis en 1983. « Mon esprit a tout effacé », a-t-il déclaré, selon un document déposé par la défense, connu sous le nom de rapport Gladue, qui pourrait être pris en compte dans la sentence qui sera prononcée le 22 mars.

M. Sutherland, 62 ans, n’a été identifié et arrêté pour ses crimes vieux de plusieurs décennies que lorsque la police a utilisé de nouvelles techniques d’enquête ADN pour relancer une enquête sur un meurtre qui était au point mort. En 2022, M. Sutherland est passé aux aveux lorsqu’il a finalement été confronté aux meurtres par effraction.

M. Sutherland est passible d’une peine obligatoire d’emprisonnement à perpétuité, mais une juge examine s’il devrait bénéficier d’une libération conditionnelle après 20 ans, comme l’a suggéré la Couronne, ou après 18 ans seulement. En début de semaine, il a imploré la clémence de la juge Maureen Forestell de la Cour supérieure de l’Ontario, alors qu’il s’excusait devant le tribunal auprès des parents des deux femmes qu’il a violées et poignardées. Les parents ont exhorté la juge à maintenir M. Sutherland en prison jusqu’à ce qu’il meure.

Les rapports Gladue sont fréquents dans les tribunaux canadiens. En 1999, la Cour suprême du Canada a statué sur une affaire de ce nom et a exigé des tribunaux inférieurs qu’ils considèrent les crimes dans le contexte du colonialisme et qu’ils utilisent des alternatives à l’incarcération pour tenter de réduire la surreprésentation des délinquants indigènes dans le système correctionnel.

L’arrêt de 1999 était assorti d’une mise en garde importante : dans les condamnations pour crimes odieux, les juges ne doivent pas accorder aux délinquants autochtones une plus grande marge de manœuvre qu’aux autres délinquants.

Quoi qu’il en soit, l’avocat de la défense de M. Sutherland a déposé un rapport Gladue qui plaide en faveur de la clémence en s’appuyant sur huit entretiens qu’il a eus en prison avec une assistante sociale des services juridiques autochtones de Toronto après sa réponse à l’accusation en octobre dernier.

M. Sutherland est né à Fort Albany (Ontario), une communauté crie isolée située sur la baie James et accessible uniquement par les airs, le 17 décembre 1961. À la mort de son père, il avait sept ans et a été envoyé au pensionnat des Sœurs de Sainte-Anne. « Les religieuses sont venues et ont convaincu ma mère qu’elles pouvaient m’élever mieux qu’elle », a-t-il déclaré à son interlocuteur.

Le rapport Gladue indique que l’expérience de M. Sutherland à l’école a brisé ses liens familiaux et communautaires. Il ne parlait que le cri lorsqu’il a commencé à fréquenter l’école, mais on lui a fait parler uniquement l’anglais, et un professeur d’éducation physique anonyme avait l’habitude d’appeler les jeunes élèves et de les étouffer.

« Nous nous retournions et il tenait sa main sur notre bouche et notre nez jusqu’à ce que nous perdions connaissance », a déclaré M. Sutherland à son interlocuteur. Le rapport indique que M. Sutherland se demande aujourd’hui si « le fait d’être régulièrement étouffé a affecté le développement de son cerveau ».

Il a dit à son interlocuteur qu’il avait été abusé sexuellement par un parent lorsqu’il est retourné dans sa communauté d’origine au cours de son premier été après avoir quitté l’hôpital Sainte-Anne. « Il n’en a jamais parlé à personne », précise le rapport.

M. Sutherland a quitté Sainte-Anne à l’âge de 10 ou 11 ans, a abandonné l’école en 8e année et a commencé à boire peu de temps après. Selon le rapport, l’alcoolisme sévère était un problème dans la famille.

M. Sutherland a cessé de boire dix ans plus tard. Mais avant cela, il a oscillé entre le nord et le sud de l’Ontario et, en 1983, il était au début de la vingtaine et vivait seul dans une garçonnière de Toronto.

En août, il s’est introduit dans la maison de Mme Tice, poignardant cette mère de quatre enfants, âgée de 45 ans, à 13 reprises, avant de la violer. En décembre, quelques jours après avoir fêté ses 22 ans, il s’est introduit dans la maison de Mme Gilmour, âgée de 22 ans, lui liant les mains et la tuant à l’aide d’une autre arme blanche.

Le rapport Gladue indique que M. Sutherland se souvient très peu de tout cela.

« Mon esprit l’a effacé parce que mon esprit s’est brisé », a-t-il déclaré à son interlocuteur, ajoutant qu’« on ne peut pas ressentir quelque chose si on ne s’en souvient pas ».

Racialisation de la justice

En août 2021, le gouvernement Trudeau avait pris deux décisions, depuis août dernier [2021], faisant en sorte que la justice devra encore plus qu’avant prendre en compte l’ethnicité des contrevenants pour déterminer la peine qui leur convient.

La première de ces décisions est un financement de 8,9 millions de dollars octroyés au British Columbia First Nations Justice Council. Cet argent servira à multiplier les centres de justice autochtone dans cette province. Ces centres ont pour mission d’éviter le plus possible l’incarcération des Autochtones, notamment en militant pour le recours accru à la justice réparatrice, en réclamant moins de conditions de libération pour eux (le non-respect de ces conditions est une source importante de réincarcération) et surtout, en aidant à la préparation de rapports Gladue.

La seconde (et la plus transformatrice) de ces décisions fédérales est survenue en août en pleine campagne électorale. Ottawa a versé 6,64 millions de dollars pour que soient étendues à la grandeur du Canada les EIOEC néo-écossaises, soit les Évaluations de l’incidence de l’origine ethnique et culturelle.

Rapports Gladue ? EIOEC ?

Gladue est le nom d’un arrêt rendu la Cour suprême en 1999 concernant une Crie du nom de Jamie Tanis Gladue. Alors qu’elle était ivre, elle a poignardé à mort son mari en apprenant qu’il la trompait avec sa sœur. Elle a écopé de trois ans de prison, mais a été libérée après six mois. Ce jugement phare a déterminé les critères d’application d’un article du Code criminel inséré cinq ans plus tôt et stipulant que les juges doivent envisager des « sanctions substitutives » avant de recourir à l’emprisonnement des Autochtones. Le principe de Gladue était né. Les rapports Gladue sont des exposés sur le vécu de l’accusé présentés au tribunal avant le prononcé de la peine.

C’est en vertu de ce principe qu’une jeune femme ayant tué son père infidèle avait vu en 2018 sa peine réduite à deux ans de prison. La Cour d’appel du Québec a tranché que Stacey Sikounik Denis-Damée avait vécu dans un « environnement familial pitoyable » et que les séquelles des pensionnats autochtones sur la descendance « constituent des facteurs historiques et systémiques qui amoindrissent son degré de culpabilité morale ».

Les EIOEC, elles, appliquent la même logique, mais aux inculpés noirs ou « racisés ». Elles ont fait leur apparition en 2014 en Nouvelle-Écosse. Comme les rapports Gladue, il s’agit d’exposés sur le vécu des personnes « racisées » visant à minimiser leurs crimes.

En août 2021, une décision influencée par une EIOEC fait grand bruit à Halifax. Rakeem Rayshon Anderson, un Noir dans la vingtaine ayant été intercepté au volant de sa voiture avec un revolver chargé à la taille, écope d’une assignation à résidence plutôt que des deux à trois ans de prison réclamés par la Couronne. Dans son EIOEC, on avait fait valoir qu’il ne se sentait pas en sécurité parce que son meilleur ami avait été assassiné. Le rapport EIOEC prétendait également que le port d’une arme est une « norme culturelle acceptée » dans le secteur d’Halifax où il a grandi. « Plusieurs hommes noirs s’arment non pas parce qu’ils planifient s’en prendre à quelqu’un, mais plutôt parce qu’ils sentent le besoin de se protéger. » Il était aussi question de l’esclavage qui a sévi en Nouvelle-Écosse (lequel a disparu il y a environ 200 ans).

C’est de cette décision que s’est inspiré Ottawa pour financer la généralisation pancanadienne des EIOEC. Mais cette voie a-t-elle porté ses fruits et mérite-t-elle d’être étendue ?

Les Autochtones ne forment que 4,7 % de la population canadienne, mais 32 % de la population carcérale fédérale (et même 48 % du côté des femmes). Les Noirs ne sont que 3 % au Canada, mais 9,5 % dans les pénitenciers. La pyramide des âges explique sans doute en partie cet état de fait. La criminalité est affaire de jeunesse. Or, les Autochtones et les Noirs sont significativement plus jeunes que la moyenne canadienne, avec des âges médians respectifs de 29 et 30 ans contre 41. Mais d’aucuns invoquent surtout le racisme systémique.

Malgré 22 ans d’application, le principe de Gladue n’a pas permis de freiner la hausse des détentions d’Autochtones. Ce principe dérange aussi les victimes. Dans son rapport final, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a demandé aux gouvernements « d’évaluer de façon exhaustive les répercussions des principes de l’arrêt Gladue […] sur l’équité en matière de sanctions en lien avec la violence à l’égard des femmes autochtones ». En effet, la violence étant souvent intracommunautaire, les victimes des criminels autochtones sont souvent autochtones elles aussi. Comment alors exaucer le désir de l’Enquête que l’identité autochtone d’une victime soit considérée comme un facteur aggravant si d’autre part, l’identité autochtone du contrevenant est considérée comme un facteur atténuant ?

Dans le guide de rédaction des rapports Gladue qu’elle a concocté, la British Columbia First Nations Justice Council explique qu’il faut se demander si l’inculpé autochtone a été affecté par des abus de substances dans sa famille, par la pauvreté, par le chômage chronique, par le racisme ou encore par une désintégration de sa famille ou de sa communauté. Combien de prisonniers blancs issus des bas-fonds de Montréal ou de Québec ont également vécu ces mêmes abus, sévices et désintégration. Leur vécu misérable est-il moins lourd du fait qu’il est moins répandu dans leur communauté raciale d’appartenance ?

Sources : Globe and Mail, Toronto Sun et Le Droit.

mardi 19 mars 2024

« Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien »

Jean-François Caron est un professeur de science politique canadien, exilé au Kazakhstan depuis 8 ans, où il enseigne la philosophie politique à l’université Nazarbaïev.  Exil « conscient et volontaire », se plaît-il à dire, sans doute avec une légère envie de provocation !

Il a récemment été « annulé » — sans explication, aucune — deux heures avant de prendre la parole devant un comité de la Chambre des communes qui l’avait invité à témoigner sur l’évolution de la politique étrangère du pays.

« Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien. »

Un exemple de censure flagrant qui fait dire au professeur Caron que la liberté d’expression est peut-être aujourd’hui plus grande dans certains pays totalitaires qu’elle ne l’est au Canada !  Avec le recul, il est convaincu que d’avoir rappelé, lors de certaines entrevues dans les médias, la collaboration entre l’Ukraine et les forces nazies pendant la Seconde Guerre mondiale est très probablement son « crime originel ». Une vérité historique qu’il aurait été préférable de taire au début du conflit déclenché en 2022 par la Russie ?

Dans cet entretien, Jean-François Caron explique comment la « morale » dispensée par les diplomates canadiens depuis 20 ans a miné la fameuse influence (« soft power ») dont le pays s’enorgueillissait. Il revient sur les dangers du communautarisme canadien, la guerre en Ukraine, la crise de la Covid et la tentation du « totalitarisme soft » qui guette nos vieilles démocraties libérales.

Le professeur Caron a écrit une douzaine de livres, le plus récent est Homo Superstes publié aux Presses de l’Université Laval.

00:00 — Intro

01:50 — Les mésaventures du prof Caron à Ottawa.

05:03 — Attention, expliquer l’histoire peut se retourner contre vous, surtout si vous revenez sur la collaboration entre l’Ukraine et les nazis !

13:41 — Vivons-nous vraiment encore en démocratie ?

16:12 — Nos diplômes universitaires valent-ils encore quelque chose ?

24:30 — “Je suis chanceux d’enseigner dans une université au Kazakhstan où on a réellement une liberté d’enseignement, où le wokisme et la culture de l’annulation n’existent pas !”

29:55 — Un précédent dommageable ; “le wokisme est entré au parlement canadien.”

35:16 — Jean-François Caron règle-t-il des comptes avec le monde universitaire canadien ? 

44:50 — Le “moralisme” du Canada nuit à son influence dans le monde.

51:52 — Les dangers du clientélisme auprès des diasporas qui vivent au Canada.

54:54 — Le totalitarisme mou nous guette.

01:16:33 — La paix est-elle possible en Ukraine ?

01:04:27 — L’obsession totalitaire est liberticide.

01:11:48 — Nous perdons l’habitude du véritable débat d’opposition.

Les locaux de l'Université de Montréal ont accueilli l'école marxiste d'hiver... et ses 600 participants

Les 17 et 18 février, plus de 600 communistes se sont réunis pour lancer le Parti communiste révolutionnaire. Son congrès fondateur aura lieu du 18 au 20 mai. 


 Le site de l’organisation ne précisait pas le lieu de cette réunion, mais indiquait :

LIEU ET HÉBERGEMENT

Plus de détails (sur le lieu précis, l’hébergement suggéré, etc.) seront fournis dans les semaines à venir.

Dans un reportage sur cette réunion, la journaliste parle d’une université, mais elle ne précise pas laquelle. 
 
Il s’agit de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal.

Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique du Centre contre la radicalisation violente déclare, goguenard, ne pas être inquiet par cette organisation qui est « assez dynamique » et qualifie ce rassemblement d’« assez impressionnant ». Il admet toutefois que son message est radical.

Il est intéressant de noter la discrétion de cette organisation et de cette journaliste sur le lieu de ce congrès.

Peut-être cette discrétion s’explique-t-elle par le désir de ne pas embarrasser l’Université de Montréal qui a prêté ses locaux et d’éviter que la réunion ne soit annulée ou dérangée par des troublions.

Ce genre de choses est réservé aux organisations conservatrices ou pro-vie.

Rappelons qu’une organisation chrétienne poursuit le gouvernement du Québec après s’être vue refuser l’accès à un centre de congrès l’été dernier parce qu’elle est pro-vie.
 

Voir aussi

Extrémisme — vandalisme contre Radio-Canada pour un documentaire sceptique envers les « soins transgenres » sur les ados 

Citations ethniquement incorrectes de Karl Marx

Le communisme, cette religion profane

Organisation chrétienne refuse 100 k$ et un règlement à l'amiable, mais poursuit le gouvernement du Québec

 

Organisation chrétienne refuse 100 k$ et un règlement à l'amiable, mais poursuit le gouvernement du Québec

Une organisation chrétienne poursuit le gouvernement du Québec après s’être vue refuser l’accès à un centre de congrès l’été dernier parce qu’elle est pro-vie.

Caroline Proulx, la ministre du Tourisme du Québec


Le pasteur Art Lucier de Harvest Ministries a récemment révélé qu’il avait refusé une proposition de règlement de 100 000 $ et qu’il allait poursuivre le gouvernement provincial du Québec en justice après que celui-ci ait interdit à Harvest Ministries d’organiser un événement dans un centre de congrès public en raison de son engagement moral pro-vie.

« Nous avons rejeté un règlement de 100 000 $ du gouvernement du Québec pour que nous nous fassions oublier », a déclaré M. Lucier.

« En outre, le gouvernement n’allait assumer aucune responsabilité pour leur action », a-t-il ajouté. Selon le pasteur Lussier, il aurait répondu : « Gardez votre argent. Il faut que vous reconnaissiez que vous avez enfreint la loi. »

Harvest Ministries International, qui est basé en Colombie-Britannique, avait prévu d’organiser un événement religieux, culturel et artistique appelé « Bataille pour le Canada » au Centre des congrès de Québec, du 23 juin au 2 juillet.

Cependant, après l’annonce de l’événement, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, avec la bénédiction du Premier ministre du Québec, François Legault, de la Coalition Avenir Québec (CAQ), a demandé au directeur général du centre des congrès de mettre fin au rassemblement de Harvest en raison de son thème supposé « anti-avortement » (ce qui n’était pas le cas), malgré le fait que Harvest Ministries avait signé un contrat avec le centre des congrès.

 

Le pasteur Lussier s’explique sur cette poursuite. Il indique aussi que l’événement à Québec avait pour thème la réconciliation des peuples au Canada et non de s’opposer à l’avortement, contrairement au bobard propagé par la CBC.

Au cours de la rencontre de règlement, qui s’est tenue les 6 et 7 février, M. Lucier a « clairement indiqué que nous ne nous contenterions pas de prendre l’argent des contribuables et de nous enfuir ».

« Nous voulons que le gouvernement du Québec reconnaisse qu’il a commis une erreur et qu’il nous permette d’organiser une réunion à l’avenir », a-t-il expliqué.

Cependant, au lieu de s’excuser, le gouvernement du Québec a fait pression pour que l’affaire soit résolue à l’amiable en promettant une compensation monétaire pour l’événement annulé.

« Nous allons maintenant aller devant les tribunaux parce que nous ne sommes pas intéressés par une simple compensation pour la perte subie par notre ministère, même si elle a été substantielle », a déclaré M. Lucier.

« Nous avons besoin de savoir que nous ne serons plus ciblés de la sorte à l’avenir », a-t-il poursuivi. « Nous avons besoin que la ministre Proulx reconnaisse qu’elle a commis une erreur et qu’elle s’y est mal prise ».

« Aucune lettre de ce type n’a été envoyée et nous irons donc au tribunal, malheureusement », a ajouté M. Lucier.

Bien que la date du procès n’ait pas encore été fixée, M. Lucier est convaincu que Harvest Ministries aura gain de cause, expliquant que c’est la raison pour laquelle le gouvernement du Québec souhaitait régler le litige à l’amiable.

« Ils savent qu’ils vont perdre, et c’est pourquoi ils essaient de faire disparaître cette affaire », a-t-il déclaré.

« Nous sommes convaincus que nous gagnerons », a déclaré M. Lucier. « Il s’agit d’une affaire assez simple, mais surtout, nous pensons qu’il est important de s’opposer à la tyrannie de nos jours et à l’ingérence gouvernementale, que nous gagnions ou non est moins important que le fait de nous opposer à ces pratiques. »

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