lundi 23 mai 2022

« La destruction de la figure paternelle conduit à la destruction de la patrie »

Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, est intervenu lors de la grande Conférence pour l’action politique conservatrice en Hongrie ces 19 et 20 mai 2022 (CPAC : Conservative Political Action Conference). La CPAC est le plus important rassemblement des conservateurs au monde. Lancée en 1974, la CPAC rassemble des centaines d’organisations conservatrices et des milliers de militants et téléspectateurs.

Budapest

Alors que ce forum international se déroule habituellement aux États-Unis, il avait lieu pour la première fois sur le continent européen, en Hongrie, pays symbole de la résistance à la culture « woke. » Victor Orban, Premier ministre hongrois fraichement réélu s’est exprimé sous la devise affichée l’événement : « Dieu, Patrie, Famille ». De nombreux orateurs se sont partagé la parole sur deux jours, notamment l’ancien député britannique Nigel Farage, les Américains Rick Santorum, Candace Owens et le célèbre présentateur de Fox News : Tucker Carlson. Deux Français enfin : Jordan Bardella, député européen du RN et Grégor Puppinck. L’ECLJ compte parmi les organisations internationales ayant à cœur de défendre le droit naturel, le bien commun et les libertés fondamentales contre la modernité positiviste, individualiste et de déconstruction de notre civilisation. Voici le discours traduit de l’anglais qu’a prononcé Grégor Puppinck dans le centre de conférence « Bálna » (baleine) de Budapest :

« Le père est un homme et la mère est une femme »

Oui, je suis bien d’accord ! En tant qu’époux et en tant que père, je peux vous assurer que le père est un homme, et la mère est une femme. Cependant, en plus de cela, l’homme se doit d’être un père. Ce que je souhaite faire comprendre par-là, c’est que l’homme se doit d’être un père, tout du moins de se comporter comme un père, même s’il n’a pas d’enfant. Un père, c’est une personne qui assure la protection et qui montre le chemin, qui fait preuve d’autorité et qui se comporte de façon responsable.

Cependant, de nos jours, malheureusement, trop de jeunes garçons n’ont pas la moindre idée de ce que cela signifie d’être un homme, un mari et un père. Où sont les exemples de tels hommes, lorsque la doxa libérale prétend vouloir « déconstruire » les genres sexuels ? En France, M. Macron incarne parfaitement l’exemple de l’homme déconstruit, affirmant qu’un père n’est pas forcément un homme.

Évidemment, sans paternité, aucune famille solide, ni même aucune forme de « patrie » durable, ne peuvent exister.

La destruction de la paternité mène à celle de la patrie, car c’est grâce à la famille que les individus prennent racine dans une terre, ainsi que dans l’histoire. C’est la famille et la terre natale qui nous permettent de vivre avec une profondeur historique, non pas de dériver au gré des événements actuels.

La famille est l’endroit unique où peuvent se transmettre la famille et la culture.

Dans un monde de plus en plus artificiel et virtuel, la famille nous enracine également profondément dans la nature, la biologie. Les liens de sang, la sexualité ainsi que la procréation sont l’expérience la plus directe et la plus belle de notre contribution à la vie naturelle. Il n’y a rien de plus écologique que la défense de la famille.

Je souhaite également ajouter que la famille est une réalité qui ne peut « s’acheter ». La famille nous rappelle que tout ce qui a le plus d’importance dans la vie n’est pas à vendre. Ce sont vos vertus plus que votre argent qui permettent de fonder une famille.

Cependant, la destruction de la famille ne mène pas seulement à la destruction de la patrie, mais également à la perte de nos véritables et fondamentales libertés.

Nous savons que le point commun de toutes les dictatures est la destruction de la famille. Elles veulent transformer la structure naturelle, organique de la société en une construction artificielle pour supplanter les parents et Dieu afin de contrôler et soumettre la société.

C’était et c’est encore aujourd’hui, la volonté des communistes et de toutes autres sortes de socialistes.

Après la Seconde Guerre mondiale, les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme ont voulu s’opposer à la dictature en reconstruisant la société sur la base de la famille. La DUDH stipule que c’est la famille, et non pas l’individu, qui « est l’élément naturel et fondamental de la société », c’est-à-dire que la famille ne doit pas son existence à l’État. Depuis lors, de nombreux textes internationaux ont maintenu la compréhension naturelle et organique de la société, qui trouve son origine dans le principe de subsidiarité : l’homme n’est pas un être abstrait et isolé, mais bien une créature vivante et sociale.

Également, les rédacteurs de la Convention européenne des droits de l’homme ont souhaité protéger le droit des parents à éduquer leurs enfants. C’est à travers la famille qu’ils voulaient protéger (je cite) : « la jeunesse contre la menace de la nationalisation, de l’appropriation ou la réquisition par l’État ».

Oui, les familles sont bien un mur, un rempart contre la dictature. Elles sont un bastion de la liberté. Parce que s’est au sein de la famille que tout héritage survit et se transmet : éducation, religion, histoire et amour.

Il est faux de dire que l’individualisme est le seul moyen de contrer le collectivisme et la dictature. Car, comme nous le savons tous, l’individualisme radical mène également à l’aliénation. L’individualisme radical entraîne à une soumission similaire à l’État et aux autres autorités internationales.

À ce titre, l’idéologie postmoderne ne diffère pas des idéologies communistes et socialistes.

La famille est à l’opposé de ce que souhaitent les postmodernistes. C’est la raison pour laquelle ils la détestent tant et pourquoi ils veulent la détruire. Les familles sont attaquées de toutes parts, nous le savons. Les lois et les médias déconstruisent la famille, et les parents de plus en plus dépossédés de leurs droits et devoirs envers leurs enfants.

Aujourd’hui, malheureusement, trop nombreux sont les enfants, garçons et filles, qui ignorent ce qu’est une famille saine. Même la Cour européenne des droits de l’homme a déconstruit la famille : la famille est devenue purement subjective, un simple genre de lien émotionnel entre des individus.

La destruction de la famille se fait au nom de la liberté, de la liberté individuelle. Mais il s’agit d’un chemin vers l’asservissement.

C’est le marché des dupes des postmodernistes. Ces personnes prétendent que l’individu est enfin en train de « s’émanciper ». Pour eux, l’obtention du droit d’être mère par les hommes, ou de se donner la mort au moyen du suicide assisté, ou bien de pratiquer l’avortement, constitue la plus grande avancée de l’Humanité.

En réalité, jamais personne n’a été aussi peu autonome que ne l’est de nos jours l’individu post-moderne, qui est complètement dépendant.

Donc le meilleur moyen de combattre l’étatisme et de renforcer la société, la liberté et la responsabilité est de renforcer les familles.

Si nous souhaitons que nos pays soient forts, survivent et restent indépendants, nous nous devons de renforcer la famille sous tous ses aspects.

C’est pourquoi, en guise de conclusion, je souhaiterais féliciter la Hongrie pour la réussite de sa politique familiale. Cette politique a mené à un plus grand nombre de mariages, à une diminution des divorces et à une augmentation des naissances. Cela devrait être l’objectif de tout politicien qui se respecte.

Je vous remercie beaucoup.

Source


dimanche 22 mai 2022

L'État se féminise et se « diversifie » (m à j)

Mise à jour (2022)

Les femmes comptaient pour 59,5 % de l’effectif régulier de la fonction publique québécoise en mars 2021, comparativement à 58,6 % en mars 2017. 

La proportion des femmes cadres dans l’effectif régulier a atteint 49,9 % en mars 2021, soit un accroissement de 3,4 points de pourcentage depuis mars 2017.

La proportion d’embauches de personnes membres d’au moins un groupe cible (minorités visibles et ethniques, anglophone, autochtone, personne handicapée) dans l’ensemble du personnel régulier recruté se situait à 22,9 % pour l’année 2020-2021, soit une augmentation de 5,7 points de pourcentage par rapport à l’exercice financier 2016-2017. 

La proportion d’embauche de personnes membres de communautés culturelles se situait à 20,8 % en 2020-2021, soit une augmentation de 5,5 points de pourcentage par rapport à l’exercice financier 2016- 2017.

 Source


Voir aussi 
 
 
 
  
 
 
 
 
Billet originel (2013)
 
En mars 2007, l’effectif régulier de la fonction publique québécoise était composé de 55,6 % de femmes et de 44,4 % d’hommes, soit un écart de 11,2 points de pourcentage en faveur des femmes. En mars 2011, l’écart s’est accentué pour atteindre 16,0 points de pourcentage, l’effectif régulier comportant maintenant 58,0  % de femmes et 42,0 % d’hommes  (page 34 de ce rapport gouvernemental).

Les femmes constituaient 60,0 % des nouvelles embauches en 2010-2011. (p. 44) Que fait Madame Marois pour corriger cette féminisation ?

Répartition des sexes dans la fonction publique québécoise

Le taux d’embauche des personnes membres d’au  moins un groupe bénéficiant de discrimination positive (minorités immigrées, anglophone, autochtone, personne handicapée) se situe à 22,0 % pour l’année 2010-2011, soit une hausse de 2,5 points de pourcentage depuis 2006-2007. Les membres de minorités visibles ont vu leur taux d’embauche passer de 14,0 % à 19,1 % entre 2006-2007 et 2010-2011.

Répartition des groupes bénéficiant de la discrimination positive


Pour ce qui est des commissions scolaires (un groupe distinct et séparé de la fonction publique comprenant également le personnel enseignant ou non des écoles publiques), les hommes étaient 29,6 % (45 636 sur 154 183 employés)  et les femmes 70,4 % des effectifs en 2007.  Voir la p. 44 de ce rapport du Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJQ). Ce qui n'empêchait pas la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec d'indiquer un manque de 5 618 femmes (p. 46) ! Une fois cet objectif atteint, les hommes seraient à 26 %.

En 2011, le dernier rapport de la CDPDJQ précise que le nombre d'employés dans les commissions scolaires était de 154 187 (p. 57), mais il ne donne que le pourcentage d'handicapés dans ce tableau récapitulatif. Il faut aller aux annexes I et III pour totaliser les effectifs de chaque commission (il y en a 70) et dénombrer la prétendue sous-représentation des femmes dans chacune des commissions scolaires : 5 612.  Eh, oui, les effectifs des commissions scolaires sont très majoritairement féminins (108 547 soit 70,4 %), mais il y aurait toujours une sous-représentation des femmes dans ces mêmes commissions scolaires — près de 5600 femmes manqueraient ! — selon ce rapport au titre orwellien  « L’Accès à l'égalité en emploi »...

Bock-Côté sur Pap Ndiaye, le controversé nouveau ministre de l'Éducation en France

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Le Macron nouveau : Ndiaye militant communauriste noir à l'Éducation nationale française

Pierre Poilièvre ne s'oppose pas à l'augmentation de l'immigration annuelle à plus de 400.000 par an

M. Poilièvre (quatrième de la gauche) : « Merci aux chefs d’entreprise tamouls locaux d’avoir rejoint le mouvement pour redonner aux Canadiens le contrôle de leur vie, en supprimant les gardiens qui bloquent les emplois et le logement. »

Pierre Marcel Poilièvre, né le 3 juin 1979 à Calgary, se présente au poste de chef du parti conservateur.

Il fut adopté dans la famille saskatchewanaise de Marlène et Donald Poilièvre. Son père était originaire du village de Léoville dans le Nord de la Saskatchewan, ses ancêtres étaient arrivés de France au début du XXe siècle. Le père de Donald Poilièvre, Paul Michel Poilièvre, vit le jour en 1912 à Prud’Homme en Saskatchewan. Son père à lui, Joseph Constant Poilièvre, fut le premier de ce nom à s’établir dans les Prairies, né en 1884 à Maumusson en France, il épousa en 1904 Eugénie Lequeux (également née en France) à Prince Albert en Saskatchewan.

La mère biologique du candidat à la chefferie conservatrice était d’ascendance irlandaise.

Pierre Poilièvre fit ses études secondaires en anglais. Il obtint un diplôme en relations internationales de l’Université de Calgary, après des études en commerce à la même institution.

Pierre Poilièvre a épousé l’assistante au Sénat Anaida Galindo avec qui il a deux enfants (Valentina Alejandra et Cruz Alejandro). Anaida est une émigrée vénézuélienne de Caracas. Elle tient un carnet sur internet, a un compte Instagram et Twitter, elle y écrit en anglais. Gageons qu’on ne parle plus guère le français chez les Poilièvre.

(Poilièvre écrit son nom sans accent)

Pierre Poilièvre axe sa campagne à la chefferie du parti conservateur sur les libertés (économiques, professionnelles, médicales) et l’élimination des entraves à celles-ci. Il s’agit donc d’éliminer les « garde-barriere » comme il désigne les bureaucrates. Dans la ligne de mire de Poilièvre : les bureaucrates qui empêchent la construction de nouvelles maisons, qui ne reconnaissent pas les diplômes des immigrés, les fonctionnaires de la Banque du Canada qui ont imprimé trop d’argent, ont augmenté la masse monétaire cause d’une inflation néfaste et tout cela pour ne répondre qu’à la demande politique du gouvernement Trudeau fils.

Poilièvre s’insurge ainsi, à raison, contre l’inflation des prix des maisons au Canada. Un des pays où le logement est le moins abordable au monde. L’augmentation de la masse monétaire explique, bien sûr, en partie cette inflation des prix de l’immobilier. Les tracasseries bureaucratiques peuvent aussi expliquer ce prix : hausse des droits d’aménagements exigés par les municipalités, règlements de zonage, etc. 

Étrangement, M. Poilièvre ne semble jamais considérer la demande croissante de logements induite par une immigration massive vers le Canada. Rappelons que le Canada a un des plus hauts taux d’immigration de l’OCDE et que M. Trudeau veut importer plus de 400 000 personnes par année. Pierre Poilièvre ignore donc le versant demande dans le diptyque traditionnel dans tout marché : l’offre et la demande. Rappelons que le logement est, depuis des décennies, nettement plus cher à Toronto et à Vancouver qui concentrent l’immigration étrangère, bien avant l’inflation récente apparue sous Justin « La Science » Trudeau.

Cette volonté de ne pas parler de l’impact de l’immigration de masse sur le prix des maisons et sur la qualité de vie des citadins canadiens est, selon nous, délibérée.

Lors du débat à la direction des conservateurs du 11 mai, le modérateur Tom Clark a demandé aux candidats s’ils étaient d’accord avec la politique du gouvernement libéral d’augmenter le nombre annuel d’immigrants à plus de 400 000.

« Nous avons besoin de main-d’œuvre, franchement », a répondu M. Poilievre, « mais lorsque nous amenons des immigrants ici, nous devons nous assurer qu’ils ont la liberté de posséder une maison en nous débarrassant des gardes-barrière qui empêchent la construction de logements et les privent de travailler dans leur domaine en se débarrassant des règles qui les empêchent d’obtenir des permis dans leurs professions et leurs métiers. Je vais donc me débarrasser de ces gardes-barrière et leur donner cette chance. »

Pour être complet, il faut dire qu’aucun des candidats à la chefferie conservatrice lors de ce débat ne s’est opposé clairement à ce chiffre record d’immigrants. Au mieux, a-t-on entendu des remarques sur la qualité plutôt que la quantité (Mme Leslyn Lewis) et de la capacité d’intégration (M. Jean Charest) sans remettre en question le chiffre de 400 000 immigrants en tant que tel. Les autres candidats ont ressorti les poncifs habituels sur le manque de la main-d’œuvre que l’immigration allait miraculeusement résorber : comme si on ne nous serinait pas cette scie depuis 40 ans, comme si les immigrants seront tous qualifiés (leur taux de chômage est plus important que celui des Canadiens) et comme si ces immigrants ne créaient pas eux-mêmes une demande de services supplémentaires : par exemple dans l’enseignement, les services sociaux ou la santé, tous subventionnés par le contribuable qui n’en peut déjà mais. Voir la vidéo ci-dessous.

 

(Segment sur l’immigration, 3 minutes 11 secondes chrono, lors du débat à la chefferie du 11 mai)

M. Poilièvre considère que plus aucun candidat ne peut devenir Premier ministre du Canada sans l’appui des électeurs immigrants. Il a dit au micro de Jordan Peterson que les voix des conservateurs sont trop concentrées dans l’Ouest. Il semblait suggérer qu’il a un plan pour remédier à cette faiblesse : s’adresser aux immigrants des grandes villes anglophones aux valeurs sociales conservatrices et qui souvent ne parviennent pas à s’en sortir financièrement. Il courtise donc activement les communautés des minorités visibles. Lors de rassemblements où la population locale est multiethnique, la foule à ses rassemblements est également diverse sur le plan ethnique. 

Mais qui dit que les immigrants déjà établis au Canada veulent une immigration de masse qui ne pourra que renchérir l’accès à la propriété du moins dans l’immédiat, car il faudra du temps pour construire toutes les maisons que voudrait voir bâties M. Poilièvre ? Quels sont les immigrants déjà installés au Canada qui rêvent de vivre dans des mégapoles de plus en plus grandes et chères ? Quels sont ceux qui rêvent de davantage de béton, de routes plus longues, plus embouteillées ? 


Pour finir, ajoutons que l’indifférence des politiciens anglophones face à la disparition programmée de l’identité occidentale et chrétienne du Canada anglophone est tout simplement consternante.
 
Si le Canada anglais poursuit sur ce chemin de dilution rapide de sa population européenne dans un conglomérat multiethnique et multireligieux, alors que le Québec continue d’y être en plus grande partie réfractaire, la distance ne pourra que s’accroître entre le Canada anglais et le foyer des Canadiens français : à la fracture linguistique s’ajoutera de plus un plus une fracture ethnique et confessionnelle. Les Canadiens « anglais » veulent-ils vraiment voir s’élargir le fossé entre les deux solitudes du Canada, d'en faire un gouffre encore plus profond entre les héritiers de la Nouvelle-France et les habitants des terres anglophones désormais majoritairement non blancs ?

Voir aussi 

Vers un couronnement de Pierre Poilièvre à la tête du Parti conservateur du Canada ?  

Les ⅔ des Québécois contre une hausse du nombre d’immigrants (sondage mai 2022)

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés 

Canada, champion de l’augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration… 

Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe 

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million

L'initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

samedi 21 mai 2022

La prime au diplômé est devenue négative aux États-Unis

L'avantage salarial des diplômés universitaires baisse depuis 2020. Il s'agit d'une première depuis les années 1970.

Ce changement s'explique en grande partie en raison d'une augmentation relative sans précédent des salaires au bas de l'échelle.


Le Macron nouveau : Ndiaye militant communauriste noir à l'Éducation nationale française

Passer de Blanquer à Ndiaye à la tête de l’Éducation nationale illustre la politique du pire au niveau culturel. Macron fait plaisir à la masse des indigénistes pour rallier leurs suffrages devenus importants par le poids croissant des immigrés et de leurs descendants non assimilés dans la population française. Non assimilés politiquement, précisément parce que leurs voix ne se distribuent pas comme celles des Français de plus longue date. Les voix des musulmans se sont ainsi massivement concentrés à 69 % sur Mélenchon au premier tour de la présidentielle. 

Trois axes sont perceptibles dans les nominations des ministres du gouvernement Borne :

  1. Les ministres dits de centre-droit sont confinés à des tâches de gestion. Certaines ingrates comme l’économie alors que la France va devoir affronter les conséquences inflationnistes du quoi qu’il en coûte et des sanctions qu’elle a imposées servilement contre la Russie alors que la France n’avait aucun intérêt vital en Ukraine, mais de nombreux intérêts économiques en Russie (la France était le troisième investisseur étranger en Russie, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni).
  2. Un eurofédéralisme forcené.
  3. La nomination d’un ministre militant de gauche radicale comme Ndiaye dans le domaine sociétal et la reconduction de ministres de la Justice (Dupont-Moretti) et de l’Intérieur (Darmanin) qui ne sont pas craints par la gauche et les quartiers à forte immigration.

Réactions d’Éric Zemmour

Plus long extrait sur CNews cette fois : 

 


Parcours de Pap Ndiaye

Pap Ndiaye naquit le 25 octobre 1965 à Antony (Hauts-de-Seine). Il a une sœur cadette, Marie. Les deux enfants sont élevés en banlieue parisienne par leur mère, Simone, fille de paysans du Loiret, devenue professeure de sciences naturelles. Leur père, Tidiane Ndiaye, un étudiant sénégalais, fils d'un cheminot de la ligne Dakar-Bamako, les a abandonnés. Les enfants passent les étés dans la ferme des grands-parents, où Pap suit avec passion le Tour de France. « Notre culture était absolument française, souligne Marie. Nous étions dans un milieu blanc. Il n’y avait pas d'autres visages noirs. » « Notre vie était très années 1970, sans rien de particulier », constate Marie, sa sœur, romancière et auteure de théâtre. La cadette décrit un univers conforme à l’idéal républicain, expurgé des différences, a fortiori du racisme : « Nous n’avons pas été frottés à ces questions. »

Pap Ndiaye bénéficie en 1991 d’une bourse d’études en raison de sa couleur de peau. C’est ainsi qu’il se voit proposer une bourse américaine afin de poursuivre ses études à l'université de Virginie, puis à celle de Pennsylvanie. « Je ne l’ai su que très récemment, mais mon dossier avait été sélectionné en vertu de l'affirmative action (discrimination raciale). » « C’est aux États-Unis que j’ai découvert le monde noir », poursuit le nouveau ministre de l'Éducation.

À son retour des États-Unis en France en 1998, il obtient un poste de maître de conférences à l’EHESS où ses travaux portent davantage sur la question noire, les discours et pratiques de discrimination raciale en France et en Amérique. 

Il est l’un des pionniers en France à traiter de la question complexe de la population d’ascendance africaine vivant en France et de la diaspora que l’on nomme outre-Atlantique les Black studies, notamment à travers son ouvrage paru en 2008, La Condition noire : essai sur une minorité française, avec lequel il espérait « poser les fondations [de ce] nouveau champ d’études ». 

En 2003, aux côtés d’autres intellectuels, tels que Patrick Lozès et Catherine Coquery-Vidrovitch, il participe à la création d’une association, le Cercle d’action pour la promotion et la diversité en France (Capdiv). Catherine Coquery-Vidrovitch témoigne : « Nous ne voulions pas apparaître comme communautaristes, mais traiter de la discrimination dont étaient victimes les Noirs. Pap était très impliqué. » 

En 2005, est créé le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), présidé par Patrick Lozès. Pap Ndiaye siège à son « conseil scientifique ». 

Pap Ndiaye est aussi l’un des co-auteurs du rapport condamnant le manque de diversité ethnique à l’Opéra de Paris. L’Opéra de Paris a pris la décision inédite de revoir ses critères de recrutement pour encourager l’entrée de davantage d’artistes non blancs, et a annoncé la future nomination d’un « référent diversité ».

En 2016, Pap Ndiaye participait à une réunion interdite aux Blancs à l’université Paris VIII.

Pour réfléchir à ces questions oubliées, nous nous sommes constitué. e. s en groupe de réflexion organisé en non-mixité [raciale] et nous proposons une semaine d’ateliers, conférences, débats, projections. […]

Vendredi 15 avril — Être noir. e en France
12 h : Rencontre avec Pap Ndiaye, Françoise Vergès et Maboula Soumahoro —La condition noire en France
18 h : Rencontre avec Kery James (à confirmer) et repas vegan de clotûre »

Florilège de déclarations de Pap Ndiaye

Selon lui, la Suisse « ne peut pas s’exonérer d’une histoire qui a des liens avec le vaste monde colonial », qui se déploie à partir du XVIe siècle: “La Suisse n’a pas de passé colonial, au sens où elle n’a pas eu d’empire, mais tous les pays d’Europe ont été liés à l’histoire coloniale des Européens par des relations commerciales ou des investissements de marchands suisses, y compris dans la traite transatlantique.” [Source : RTS, 25/III/2021

[Rappelons : 1) le faible impact de ces investissements, 2) que ce sont des négriers africains qui vendaient les esclaves (souvent des prisonniers de tribus ennemies) aux Européens qui ne pénétraient pas profondément dans les terres du continent noir, ces esclavagistes africains ont également bénéficié de la traite. Leurs héritiers africains ne peuvent-ils donc « s'exonérer d'une histoire qui a des liens avec le vaste monde colonial [et musulman] » ? Ou la repentance multiséculaire ne s'applique-t-elle qu'aux Blancs, même ceux qui n'ont pas eu de colonies ?]


Voir aussi 

« Le racisme anti-blanc existe, il est systémique et institutionnalisé »

Zemmour : je suis tombé dans le panneau de J-M Blanquer 

« La traite arabo-musulmane est volontairement occultée dans les mémoires de l'esclavage »

 France — Traitement inégalitaire pour les lycéens des écoles libres au bac 2021 

Alors que la « culturophobie » menace l’école, le ministre Blanquer lutte contre la transphobie 

France — L’Éducation nationale se dit pro-innovation, mais ne l’est pas dans les actes

France — Enseignement à distance, la semaine calamiteuse 

France — Fin de la liberté d’instruire ses enfants à la maison sauf stricte et subjective autorisation gouvernementale (sous Macron et Blanquer)

Michel Desmurget : « Le télé-enseignement est une parodie éducative »

France — Nouveau bac : fin de l’anonymat et du diplôme national, davantage de bachotage, pas plus d’excellence ?

France — La droite conservatrice se trompe-t-elle au sujet de Blanquer ?

France — le ministre de l’Éducation Blanquer bouscule la « gauche pédago »  (jeu de rôles)

Réforme Blanquer : en 2021, le programme de philosophie « sera féminisé et deviendra plus multiculturel qu’il ne l’est actuellement » 

France — la Théorie du genre enseignée (rien n’a changé avec Blanquer) 

France — Chute inquiétante du niveau des élèves dans les quartiers immigrés

Très faible impact du dédoublement très coûteux des classes en « banlieues difficiles »

France — dédoublement des classes en banlieues, fermeture de 200 à 300 classes en milieu rural

France — Classes dédoublées en banlieues immigrées, l’intendance ne suit pas 

Pour Barbara Lefebvre, M. Blanquer le ministre de l’Éducation en France, a tenu à sa nomination un langage conservateur. mais il ne changera rien sur le fond  

France — Le grand oral du bac risque d’être une fabrique de conformisme

France — Les écoles hors contrat, coupables de mieux réussir que l’État ? 

France — malgré des moyens très importants, constat d’échec des politiques d’éducation prioritaires

 

 

vendredi 20 mai 2022

Lobby musulman contre lobby LGBTQ2SAI+ : 1-0

Un message sur les réseaux sociaux de l’Université Western (à London en Ontario au Canada) soutenant la lutte contre l’homophobie comprenait une illustration de deux femmes en hijab sur le point de s’embrasser. Il a déclenché une réaction virulente de la communauté musulmane de la ville de London qui a forcé les responsables de l’université à le supprimer.


L’image, publiée sur le compte Instagram de l’établissement mardi pour marquer la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, a suscité une avalanche de critiques de la part de personnes offensées par ce dessin.

Ils ont déclaré que ce message était « inapproprié » et « irrespectueux », car le hijab, un voile islamique, a des connotations religieuses et spirituelles. Une personne a écrit : « Honte à toi, Occidental, pour un billet aussi insultant qui se moque de ma religion ».

En réponse, les responsables de l’université ont d’abord apporté leur appui à cette affiche, soulignant qu’ils comprenaient « la complexité et l’intersectionnalité de ce sujet » et que « l’image choisie pouvait être choquante pour certains musulmans ». Mais mercredi, un responsable de l’université Westerm responsable de l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) a publié un communiqué indiquant que l’image avait été retirée.

« Nous pensons que c’est l’occasion d’une discussion sincère et réfléchie sur la façon dont nous pouvons soutenir au mieux les membres de la communauté musulmane homosexuelle, ainsi que ceux de toutes les confessions religieuses et de tous les milieux au sein de la communauté 2SLGBTQ+ », a déclaré Opiyo Oloya. « Afin de promouvoir cette discussion, nous avons retiré l’image du billet de crainte de gêner ces conversations importantes. »

Un responsable de la communauté musulmane, Iman Abd Alfatah Twakkal, a déclaré que la communauté musulmane de London rédigeait une réponse aux images qu’il a qualifiées d’« inappropriées ».

« Nous respectons les droits de la personne de tout le monde, tels que protégés par la loi ontarienne sur les droits de la personne », a-t-il dit. « Bien que nous comprenions que l’intention est de promouvoir l’inclusion, l’affiche fait le contraire. Le fait de singulariser un symbole religieux musulman dans ce contexte est inapproprié. »

L’affiche a également suscité une pétition demandant à l’université de retirer la représentation des femmes musulmanes. La pétition comptait plus de 33 000 signatures vendredi soir. « Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’une attaque contre la communauté LGBT+ et que l’existence de musulmans homosexuels est reconnue », peut-on lire dans la pétition. « Ce qui est dépeint est extrêmement irrespectueux, indélicat et dénué de perspicacité envers la communauté musulmane dans son ensemble. »

La pétition souligne qu’« Il convient également de préciser que si vous n’êtes pas musulman, vous n’avez pas le droit de nous dire ce que nous pouvons et ne pouvons pas trouver offensant. » 

Sources : National Post, la pétition, Instagram.


«Chez les catholiques pratiquants réguliers, le vote contestataire est désormais dominant»

Une étude de l’IFOP pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69 % des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Le politiste Yann Raison du Cleuziou, spécialiste des religions, analyse ces résultats. « Les catholiques et encore plus les catholiques pratiquants ont un très fort niveau de participation électorale », explique Yann Raison du Cleuziou. Yann Raison du Cleuziou est politiste, maître de conférences à l’université de Bordeaux — Institut de Recherche Montesquieu.


 

LE FIGARO. — Selon une étude IFOP pour La Croix, Marine Le Pen et Éric Zemmour réalisent, au total, 40 % chez les catholiques. Que vous inspire ce chiffre ? Faut-il voir, chez une partie des catholiques, le signe d’une hantise du déclin ?

Yann RAISON DU CLEUZIOU. — Pour interpréter le vote des catholiques, il faut déjà se demander de quels catholiques parle-t-on? Le catholicisme renvoie à des idées, à des identités, et à des formes d’appartenance extrêmement variables dans la société française. Selon les différentes études, entre 45 et 50 % de la population française de 18 ans et plus se déclare catholique. En même temps, seulement 1,8 % des catholiques vont à la messe de manière hebdomadaire.

Par ailleurs, tous les catholiques électeurs ne sont pas des électeurs catholiques. Autrement dit, tous les électeurs catholiques ne votent pas en fonction de leur appartenance religieuse. Il faut faire attention à ne pas surinterpréter la dimension religieuse du vote des catholiques. Une enquête de l’IFOP publiée par La Vie en mars 2022 montre que seulement 22 % des électeurs catholiques pratiquants considèrent que leurs convictions religieuses ont beaucoup d’influence dans leurs choix électoraux.

Depuis la publication des travaux de Guy Michelat et Michel Simon (1977), on sait que tendanciellement, les catholiques pratiquants votent bien plus à droite que le reste de la population française. Au premier tour d’une élection présidentielle sous la Ve République, ils ont toujours voté à 65 ou 70 % pour les différents courants de droite, mais le Front national n’en a jamais profité. En revanche, cette résistance où cette réserve ne se retrouve pas chez les catholiques non-pratiquants qui, depuis les années 1990 votent au-dessus des moyennes nationales pour le Front national.

En ce qui concerne les catholiques non-pratiquants, leur engouement pour le Rassemblement national augmente à mesure que ce parti continue de percer dans le corps électoral français. La nouveauté est ailleurs : les réserves que pouvaient avoir les pratiquants à l’égard du RN sont en train de s’estomper : 21 % d’entre eux ont choisi Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle 2022. C’est donc un clair alignement sur les tendances nationales, même s’ils restent encore juste en deçà.

— Si seulement 7 % des non-pratiquants ont voté Zemmour, ils sont 10 % parmi les pratiquants occasionnels et 16 % parmi les réguliers. Dans un contexte d’effondrement statistique, le catholicisme se recompose sur ceux qui restent, les plus fervents et conservateurs ?

— Le score d’Éric Zemmour chez les pratiquants réguliers, soit plus du double de la moyenne nationale, montre une radicalisation de cette frange du catholicisme. Par ailleurs, une enquête pour La Vie de mars 2022 montrait que ce vote pour Zemmour repose sur une dynamique spécifiquement religieuse : 71 % des électeurs catholiques qui votent pour lui le font au nom de leurs convictions religieuses.

C’est très différent du vote Marine Le Pen puisque la candidate du RN obtient 21 % chez les pratiquants réguliers, 26 % chez les pratiquants occasionnels, et 29 % chez les non pratiquants. Plus il y a un détachement de la pratique religieuse, plus le vote en faveur de Marine Le Pen augmente, au contraire du vote Zemmour.

Éric Zemmour a permis la structuration politique d’une droite catholique conservatrice, et par sa rhétorique (le « grand remplacement ») il a contribué à la tirer vers l’extrême droite. Cela s’explique par plusieurs facteurs. Des facteurs politiques liés à la reconfiguration partisane d’abord. Les courants catholiques conservateurs, qui se sont réaffirmés depuis la Manif pour tous, se sont dispersés après 2013 dans tous les partis de droite. Dans ces formations, les catholiques conservateurs (Sens Commun chez LR, le Cercle Fraternité au RN…) ont été mis en échec et marginalisés. Éric Zemmour a accordé à ces réseaux catholiques conservateurs une place centrale, une notabilité qu’ils ne parvenaient pas à avoir dans leur précédent parti. Jean-Frédéric Poisson ou Laurence Trochu n’ont jamais eu autant d’exposition médiatique que depuis leur ralliement à Reconquête !

Les catholiques conservateurs sont conscients du déclin du catholicisme, mais ils ont le sentiment qu’ils sont les seuls à anticiper les effets sociaux profonds que ce déclin va susciter.

Yann Raison du Cleuziou

Cet engouement repose aussi sur le positionnement d’Éric Zemmour et la manière dont il construit les enjeux politiques. Il accorde une place cardinale au catholicisme dans la définition des défis politiques que la France doit relever dans les prochaines décennies. Pourquoi ? Parce qu’il fait du catholicisme l’origine de l’identité nationale. Il en fait ensuite la matrice des formes de gouvernement qui existent en France, lesquels accordent une grande importance à la liberté politique et à la laïcité. Enfin, il en fait le marqueur des mœurs majoritaires. Par conséquent, pour Éric Zemmour, l’effondrement statistique du catholicisme pose des problèmes fondamentaux à la France. Et ces problèmes sont selon lui aggravés par des flux migratoires qui tendent à importer une autre forme de civilisation sur le territoire, une forme de civilisation qu’il identifie à l’islam. Ce discours a été abondamment mis en scène, et suscite un engouement certain chez les catholiques qui pensent que leur religion à une dimension civilisationnelle.

Les catholiques conservateurs sont conscients du déclin du catholicisme, mais ils ont le sentiment qu’ils sont les seuls à anticiper les effets sociaux profonds que ce déclin va susciter. Cette indifférence les accable. Éric Zemmour vient leur apporter de la reconnaissance et les confirmer dans leur vision de la décadence de la France.

— Aussi, 29 % des catholiques ont voté pour Emmanuel Macron, et le vote de gauche n’a pas disparu, y compris chez les pratiquants réguliers, comme cela a pu être parfois avancé. Comment l’expliquez-vous ?

— Emmanuel Macron fait un score tout à fait honorable parmi les catholiques pratiquants réguliers, avec 25 % des voix. Cela reste en deçà des moyennes nationales. Et en 2017, François Fillon obtenait dans le même électorat 55 % des voix au premier tour. Le président sortant ne parvient donc pas à mobiliser derrière lui les catholiques pratiquants qui partagent un positionnement de centre-droit ou un attachement à une droite de gouvernement raisonnable dans son conservatisme.

Chez les électeurs catholiques pratiquants, il y a toujours entre 20 et 25 % de voix qui vont à gauche.

Yann Raison du Cleuziou

Grâce à cette enquête IFOP/La Croix, on observe que le vote contestataire est désormais dominant, à plus de 60 %, chez les catholiques pratiquants réguliers alors qu’auparavant le vote pour les partis de gouvernement était la tendance dominante. C’est un phénomène majeur qui nécessite de nouvelles investigations pour être bien compris. Je pense qu’il peut y avoir un effet de la pandémie de Covid-19. La restriction des libertés publiques et religieuses, la surexposition aux réseaux sociaux, la montée en puissance d’un pouvoir médical dont les catholiques se méfiaient déjà en raison de leur expérience des débats bioéthiques, ont sans doute favorisé une exaspération dans le rapport aux institutions.


 

Jean-Luc Mélenchon, lui, a considérablement augmenté son vote. Cette dynamique est encore plus forte que celle du vote pour Éric Zemmour, mais est moins liée à des considérations religieuses.

Chez les électeurs catholiques pratiquants, il y a toujours entre 20 et 25 % de voix qui vont à gauche. Cette année, le candidat LFI a réussi à prendre un leadership sur toutes les autres candidatures de gauche. La logique de vote utile a fonctionné parmi les catholiques pratiquants. De plus, un certain nombre de personnalités catholiques, comme l’économiste et jésuite Gaël Giraud ou Samuel Grzybowski, cofondateur de la Primaire populaire, avaient appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

— En termes de participation, 78 % des catholiques ont mis un bulletin dans l’urne. Est-ce lié à un sens du civisme plus prononcé ou en raison du statut social des catholiques, en moyenne plus favorisés que le reste des Français ?

— Le très fort civisme des catholiques est un fait établi. C’est un constat qui se renouvelle à chaque élection. Les catholiques et encore plus les catholiques pratiquants ont un très fort niveau de participation électorale. Cela s’explique, historiquement, par une forte conscientisation de l’enjeu moral qu’est la participation à la vie de la cité politique. Ils ont un vrai sens du devoir, et de la culpabilité lorsqu’ils ne peuvent pas participer.

Les travaux de Claude Dargent ou de Vincent Tiberj ont montré que les Français musulmans votent, de manière massive et quasi unanime pour la gauche.

Yann Raison du Cleuziou

Ce phénomène est aussi lié à leur intégration sociale, lié à la classe sociale ou à l’âge. Il ne faut pas oublier que la pyramide des âges du catholicisme est inversée. Les retraités constituent de forts bataillons du catholicisme. Et il est connu que les retraités ont aussi un fort niveau de participation électorale.

— Par ailleurs, 69 % des Français musulmans ont voté Jean-Luc Mélenchon. Est-ce un vote d’adhésion, lié au projet économique du candidat notamment, ou un rejet d’Éric Zemmour et Marine Le Pen, qui ont en partie fait campagne sur la crainte de voir la France s’islamiser ?

— Les travaux de Claude Dargent ou de Vincent Tiberj ont montré que les Français musulmans votent, de manière massive et quasi unanime pour la gauche. Cette orientation électorale s’inscrit dans la longue durée. C’est pourquoi leur choix pour Jean-Luc Mélenchon n’a rien d’exceptionnel, et il ne faut pas le surinterpréter.

Claude Dargent a par ailleurs expliqué que ces Français ne votent pas en raison de leur foi, mais en raison de leur positionnement social et de leur environnement professionnel. L’expérience de la précarité et la mémoire ou l’expérience des migrations par exemple, nouent leur alliance avec les gauches plus que leur positionnement religieux. [C’est vrai en partie, les musulmans demandent plus d’interventions de l’État, mais c’est une explication lacunaire, l’abandon de la volonté d’assimilation républicaine et de la laïcité militante par les Insoumis a rapproché Mélenchon des musulmans, voir : « Il est le seul qui a défendu les musulmans ».]


Le nombre de cadres « racisés » a augmenté à Radio-Canada, les femmes y représentent 63 % des cadres

La directrice des services français de Radio-Canada en Ontario, Zaahirah Atchia, à la tribune du Club canadien de Toronto.

L’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont tellement ancrées dans les pratiques d’employeurs comme Radio-Canada que ces valeurs ont maintenant leurs plans d’action et leur sigle : EDI.

À Radio-Canada, l’équipe EDI rapporte que la proportion de personnes « racisées » occupant des postes de cadres est passée de 13,7 à 17 % de 2018 à 2021.

La nouvelle directrice des services français de Radio-Canada en Ontario, Zaahirah Atchia, s’en est félicitée à la tribune du Club canadien de Toronto, ce jeudi 19 mai.

Le déjeuner du Club canadien de Toronto avait lieu au restaurant Malaparte du TIFF, rue King Ouest.

Incarner le Canada multiculturaliste

Car c’est une priorité du diffuseur public d’« incarner le Canada d’aujourd’hui », qui est multiculturel. C’était d’ailleurs le titre de son allocution et l’entièreté de son propos au Club canadien.

Sa nomination, en novembre dernier, représente elle-même un effort, de la part de Radio-Canada, de promouvoir l’EDI.

Zaahirah Archia est originaire de l’île Maurice, en Afrique dans l’Océan indien. Membre du Barreau de l’Ontario, elle a été directrice générale de la radio communautaire franco-torontoise CHOQ-FM.

Races, handicaps, orientations sexuelles…

Elle mentionne aussi qu’à Radio-Canada, toujours de 2018 à 2021, les cadres handicapés ont vu leur nombre augmenter de 2,4 à 3,7 %, et les Autochtones de 0,7 à 1,3 %. Les gens qui s’auto-identifient comme LGBTQ représentent 7,8 % de l’effectif radio-canadien.

Et, attention !, roulement de tambour !, « 63 % des cadres de Radio-Canada sont des femmes, ce chiffre dépassant le taux de disponibilité sur le marché du travail ». Cette nouvelle a été accompagnée d’applaudissements de la part de la majorité des invités présents.

On parle donc ici de diversité dans toutes ses dimensions : des « différences visibles et invisibles ». (« Sauf la diversité des idées », a murmuré un facétieux à une table…)

L’immeuble de la CBC et de Radio-Canada à Toronto
 « Impératif moral et économique »

« La diversité n’est pas simplement un atout à l’ère de la quatrième révolution industrielle, mais un impératif de pertinence, de croissance et d’impact pour toute organisation de vision », soutient Mme Atchia. La directrice des services français de Radio-Canada en Ontario n’a pas démontré en quoi la diversité raciale était un atout à l’ère de la quatrième révolution industrielle par rapport, notamment, à un recrutement basé sur la compétence.

Autrement dit, selon l’oratrice, le respect de l’EDI ne serait pas seulement un impératif moral, mais bien un impératif économique. Les organisations qui l’adopteraient en deviennent plus efficaces et plus concurrentielles. Pour ce carnet, tout cela reste à prouver;  ce qui sera difficile avec la SRC qui jouit d’un monopole, est massivement subventionnée et ainsi ainsi complètement isolée de toute politique  inefficace.

De ce point de vue, l’EDI n’est plus seulement uniquement du ressort des départements des ressources humaines, affirme Mme Atchia. C’est la responsabilité de toute l’organisation et donc de sa direction.

Dans le personnel et dans le contenu de Radio-Canada

L’EDI est devenu à Radio-Canada « une mesure de notre succès ».

Cela doit se refléter autant dans la composition du personnel que dans les contenus diffusés à la radio, à la télévision et sur le web. On doit donc s’attendre à davantage d’information sur le pluralisme du pays et de divertissement « célébrant toutes les différences ».

« L’EDI est maintenant au cœur de tout ce que nous faisons à Radio-Canada », conclut Zaahirah Atchia. Ce discours a été qualifié par un invité de « scolaire » et de soporifique : une litanie de clichés, de poncifs, de lieux communs et de stéréotypes diversitaires.

Des élèves réfugiés ukrainiens étudieraient en anglais au Québec malgré la loi 101 (et la loi 96)

Les enfants ukrainiens arrivés au Québec peuvent s’inscrire dans des écoles anglophones, a appris La Presse. Ils peuvent notamment le faire en vertu d’un statut de résident temporaire qui leur a été accordé par Ottawa à leur arrivée au pays.

Le ministère de l’Éducation a confirmé à La Presse que « selon le cadre législatif et réglementaire en vigueur au Québec, les élèves ukrainiens dont le parent détient un permis de travail temporaire seraient admissibles à l’enseignement en anglais ».

Un programme fédéral d’immigration temporaire d’urgence donne aux Ukrainiens un tel statut. L’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU) vise à accélérer l’entrée au pays des familles ukrainiennes qui fuient la guerre. Elle est valide pour trois ans et peut être renouvelée.

Les Ukrainiens peuvent ensuite faire une demande de résidence permanente, ou retourner dans leur pays d’origine, explique Stéphane Handfield, avocat spécialisé en immigration.

Onze élèves ukrainiens scolarisés en anglais

Jusqu’ici, une centaine d’élèves arrivés d’Ukraine se sont inscrits dans les trois centres de services scolaires francophones de Montréal.

Depuis mars dernier, le ministère de l’Éducation précise avoir accordé une autorisation de fréquenter une école anglophone à 11 enfants ukrainiens scolarisés au Québec.

À la commission scolaire Lester-B.-Pearson, dans l’ouest de Montréal, on indique qu’à ce jour, « cinq étudiants [d’origine ukrainienne] qui remplissaient les conditions d’éligibilité du ministère de l’Éducation du Québec ont été autorisés à s’inscrire » dans une de ses écoles.

La commission scolaire English-Montréal affirme pour sa part qu’aucun élève arrivé récemment d’Ukraine ne fréquente une de ses écoles. « Malheureusement, nous avons essayé et nous ne pouvons accueillir aucun d’entre eux », écrit son porte-parole, Michael Cohen.

La commission scolaire Riverside, sur la Rive-Sud de Montréal, n’a pas rappelé La Presse.

Front commun

En mars dernier, les neuf commissions scolaires anglophones de la province ont fait front commun pour demander à Québec d’offrir des exemptions à de jeunes réfugiés ukrainiens pour qu’ils puissent fréquenter des écoles anglophones.

Les commissions scolaires faisaient alors valoir que beaucoup de ces élèves avaient sans doute l’anglais comme langue seconde et exhortaient le gouvernement à faire « preuve de compassion ».

Le Québec a la capacité de les accueillir dans les écoles francophones, avait alors rétorqué le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. La loi 101 s’applique « à tous les nouveaux arrivants sans distinction de la langue utilisée dans le pays d’origine », avait déclaré M. Roberge.

Au Québec, les enfants de familles qui font une demande de résidence permanente ou qui arrivent avec un statut de réfugié doivent obligatoirement fréquenter une école francophone.

Les nouveaux arrivants ayant un permis de séjour temporaire sont autorisés à envoyer leurs enfants dans les écoles anglophones du Québec. C’est le cas, par exemple, des enfants d’expatriés ayant un permis de travail temporaire et des membres des Forces armées canadiennes appelés à se déplacer à l’intérieur du pays.

[On peut se demander pourquoi cette échappatoire n’a pas été éliminée par le projet de loi 96 récemment. Celui-ci n’a réduit l’exemption pour les immigrants « temporaires » que de 6 à 3 ans.]

Source : La Presse

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