mardi 3 juillet 2012

Étude suggère des risques pour les enfants élevés par des couples homosexuels

Dans un article intitulé « À quel point les enfants de parents homosexuels devenus adultes sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales » rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs (Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, n° 4 (juillet 2012) : pp. 779-783), ou même de promoteurs de l’homoparentalité (Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012).

Cette étude remet en cause le dogme établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisqu'au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés (Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011).

Méthodologie de l’enquête

Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée Étude sur les nouvelles structures familiales (NFSS), et il a posé une question à plus de 15 000 Américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » Cent soixante-quinze ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation – soient en tout 2988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. À cette fin, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :

— Famille biologique intacte : un père et une mère mariés depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui (n=919).

— Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme (163).

— Père homo : le père a eu une relation amoureuse avec un homme (73).

— Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans (101).

— Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés (116).

— Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant (394).

— Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant (816).

— Autres configurations, dont le décès d’un des parents (406).

Les principaux résultats

Comparés aux enfants de « famille biologique intacte », les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :




Variable testée
Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte
Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentage
En cohabitation actuellement9 %24 %
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants17 %69 %
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement10 %38 %
Employés à temps plein actuellement49 %26 %
Actuellement au chômage8 %28 %
Ont voté à la dernière élection présidentielle57 %41 %
S’identifient comme entièrement hétérosexuels90 %61 %
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation13 %40 %
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte2 %23 %
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement8 %31 %
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens.
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5)3,192,39
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5)4,133,12
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5)2,33,13
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5)3,753,38
Index de dépression (échelle de 1 à 4)1,832,2
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5)2,823,43
Niveau de revenu (1 à 13)8,276,08
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4)2,042,35
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6)1,321,84
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6)1,792,76
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6)3,013,70
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4)1,181,68
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4)1,11,36
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11)0,221,04
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11)2,794,02

Lecture du tableau 

Exemple pour la première ligne : en moyenne, 9 % des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés alors que c'est le cas de 24 % des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.

Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux repris directement de l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement significatives et testées entre « avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés » et « avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme ».

Quelques conclusions à retenir :

— Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité virtuellement nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière. En effet, d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) et, d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des États-Unis. Par ailleurs, les personnes interrogées ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent. Ils sont en outre souvent des militants de la cause homosexuelle.

— Cette étude est novatrice, car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents homosexuels.

— Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands-parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2 % de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire. (Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012.)

Une seconde étude met à mal un rapport de l'APA

Une seconde étude, également publiée dans Social Science Research, jette un regard critique sur les hypothèses d'un rapport de l'American Psychological Association souvent cité en matière d'homoparentalité.

Le rapport de l'APA dit qu'« aucune étude n'a constaté que les enfants élevés par des couples homosexuels sont désavantagés d'une quelconque manière significative par rapport aux enfants de parents hétérosexuels. »

Cependant, après avoir examiné de près les 59 études qui étayent cette affirmation, Loren Marks, professeur agrégée à l'École d'écologie humaine de l'Université d'État de Louisiane, a déclaré que « les débats sont toujours ouverts » « Le manque de données fiables laisse les questions les plus importantes [au sujet de l'homoparentalité] en suspens. »

Les faiblesses identifiées dans les études utilisées par l'APA concernent la petite taille des échantillons, une sur-représentation des mères lesbiennes bien éduquées blanches et riches, l'absence de résultats portant sur les effets habituels sur les enfants, comme leur éducation, leur taux de chômage, les risques de déclassement social ou de pauvreté, leur taux de criminalité, de grossesses précoces, de consommation de drogues et leur taux de suicide. Au lieu de cela, les études utilisées par l'APA se concentrent sur les comportements des enfants pour y déceler ou non des comportements traditionnels envers les sexes jugés « sexistes », le fonctionnement émotionnel et l'identité sexuelle.

Le Washington Times rapporte qu'il n'a pas réussi à joindre un porte-parole de l'APA pour une réaction à cette étude.

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Chine — les écoles familiales, un traditionalisme éducatif


En marge d’un travail doctoral, Guillaume Dutournier a étudié la diffusion au cours des années 2000 et le fonctionnement de nouvelles formes d’enseignement en Chine continentale et à Taiwan, au cours de multiples visites et d’entretiens avec éducateurs et parents. 

Par commodité, l’auteur nomme « écoles familiales » des expériences éducatives assez diverses, mais qui toutes se reconnaissent dans la méthode promue par l’universitaire taïwanais Wang Caigui (Wang Ts'ai-Kouei en transcription ÉFEO). Il s’agit en fait d’un mélange d'instruction à la maison à la chinoise et de pratique systématique de la « lecture des classiques ».

Se réclamant de ce professeur, une petite minorité de parents, plutôt aisés et parfois hors de toute légalité, entreprennent de soustraire leurs enfants à l’environnement scolaire, avec pour projet soit d’assumer eux-mêmes leur éducation, soit de les confier à des particuliers de leur choix accueillant d’autres enfants contre rémunération. Ils se détournent de l’enseignement officiel qu’ils jugent trop occidental (motif identitaire) et trop « axé sur les examens » (motif pédagogique). Par-delà les ruptures du XXe siècle, ils veulent renouer avec une éducation à domicile et communautaire, fondée notamment sur la lecture et la mémorisation des classiques confucéens, le dujing (Tou-Tsing). Ces « écoles » (sishu ou sseu-chou, dujingban ou tou-tsing-pan) accueillent de très jeunes enfants mais aussi des adolescents, les « classes » étant constituées sans distinction d’âge.

La pratique éducative a ici de quoi dérouter. Elle repose essentiellement sur l’oralisation de textes très anciens, que les enfants apprennent à lire sans le secours des adultes, par imprégnation collective : la « classe » consiste ici essentiellement en une familiarisation intuitive avec l’écriture de ces textes (qui reprend pour l’essentiel les caractères chinois actuels), indépendamment de toute explication sur leur sens. Les classiques confucéens, textes objectivement difficiles d’accès qui constituaient la base des examens mandarinaux sous l’empire, se voient attribuer une grande valeur par ces pédagogues et parents chinois et taïwanais. Si ces derniers les connaissent rarement dans le détail (eux-mêmes les ont rarement fréquentés dans leur enfance), ils se disent soucieux de transmettre à leurs enfants une tradition confucéenne rejetée, depuis près d’un siècle, par un enseignement officiel d’inspiration moderniste et globalement occidentalisé. Ils partent du principe que les capacités cérébrales propres aux enfants doivent leur permettre de mémoriser facilement ces textes, avant de les conduire à en découvrir le sens et la valeur morale au cours de leur jeune existence.

Si ces principes éducatifs (rôle de la lecture à haute voix, mémorisation primant sur la compréhension…) ont une longue histoire dans la culture chinoise, le professeur Wang Caigui a joué un rôle capital dans leur propagation depuis plus d’une décennie sous la forme d’une théorie pédagogique susceptible de parler aux parents d’aujourd’hui. Les nombreuses conférences que ce professeur charismatique donne à Taiwan et en Chine populaire (où il parvient à s’exprimer publiquement moyennant quelques précautions : en effet le contrôle politique y reste fort) proposent une méthode pédagogique, mais aussi une voie de revitalisation de la « culture chinoise », laquelle est en un sens commune au Continent et à Taiwan (même si, de fait, ces deux entités ne se résument pas à l’héritage confucéen). La « lecture des classiques » se voit ici attribuer un triple rôle :

  • technique, avec un apprentissage relativement rapide de la langue (la maîtrise des caractères chinois est l’affaire de six années environ dans l’enseignement officiel : ici, pour différentes raisons – qui tiennent sans doute beaucoup à la méthode employée – celle-ci s’acquiert objectivement beaucoup plus vite) ;
  • moral, avec la transmission de valeurs attribuées à la pratique des classiques, des valeurs jugées essentielles pour le temps présent (lequel est critiqué au nom du déclin supposé de la culture chinoise, mais aussi parce qu’il est tenu responsable de la non-éclosion des talents dans leur diversité, que doit permettre au contraire la « lecture des classiques ») ;
  • dans certains cas, communautaire, avec la constitution de petits groupes autour de la pratique des classiques, avec lesquels il arrive que les parents se familiarisent aussi.
Le philosophe Kinjiro Ninomiya s'instruisit
 par la lecture dès son plus jeune âge

Quelques remarques:

— La famille est présentée ici, à l’opposé de l’institution scolaire, comme le lieu le plus approprié à la transmission d’une culture. L’imprégnation du passé confucéen que la « lecture des classiques » est supposée permettre chez les enfants est considérée comme bénéfique pour les parents eux-mêmes, qui ont été très souvent éloignés de cet héritage dans leur enfance (à Formose, une propagande d’inspiration confucianiste a certes prédominé sous la période autoritaire dans l’enseignement scolaire des années 60-70 ; mais il ne s’agissait pas alors d’une pédagogie ayant pour but le développement de l’individu).

— La mémorisation enfantine des classiques vaut à la fois en tant que legs de l’antiquité chinoise et comme vecteur du développement de l’individu (« La récitation mobilise [tout] le corps. La bouche récite, la langue s’agite, et le cœur s’ouvre […], il y a toute une culture. »)

— Le professeur Wang puise sa réflexion dans le passé confucéen, mais se veut résolument orientée vers l’avenir. Dans ses conférences, il lui arrive de s’exprimer avec véhémence : «  Je vous en prie : ne gâchez pas nos enfants ! […] Nous voulons sauver ton enfant ! Nous voulons sauver notre pays ! » Il prétend parler au nom du bon sens accessible à tout un chacun, à rebours des « experts » (pédagogues modernisateurs) et des intellectuels modernistes (qui ont beaucoup joué dans la rupture avec la culture traditionnelle institutionnalisée de l’empire).

— Le mouvement de « lecture des classiques » est de vaste envergure, et les « écoles familiales » n’en constituent qu’une petite partie. Dans la diversité des situations, on observe toutes sortes d’agencements et de rythmes : certains éducateurs proposent un « système à temps plein » à l’extérieur du système scolaire, d’autres une pratique éducative complémentaire sur le mode de cours du soir. D’une manière générale, ces expériences éducatives sont marquées par une certaine précarité institutionnelle. Les éducateurs (souvent d’anciens enseignants du primaire ou du secondaire) et les parents préfèrent courir les risques afférents, car ils ont l’espoir que cela soit bénéfique à leurs enfants. Étant donné l’extériorité de ces « écoles » par rapport au système scolaire, des incertitudes demeurent quant aux passerelles avec ce dernier : si certains parents ont suffisamment d’argent (et d’assurance dans leurs relations avec le système) pour négocier un retour dans le système scolaire après quelques années d’expérience, il n’en reste pas moins que le passage par ce genre de classes non-officielles peut poser problème (tant pour des raisons administratives que pour des raisons de contenu : certaines de ces écoles, se concentrant exclusivement sur les classiques, n’abordent pas les disciplines scientifiques au nom de leur caractère moins fondamental à leurs yeux).

— Vu ce flou institutionnel, la non-visibilité assumée et le caractère somme toute marginal des « écoles familiales » à l’échelle du monde chinois, il est difficile d’en avoir une évaluation objective. On peut néanmoins dire qu’elles sont vécues par leurs acteurs comme de véritables aventures pédagogiques hors des cadres habituels. Les appréciations des parents et des éducateurs peuvent être différentes selon leur motivation : tous parlent à la fois de l’épanouissement des enfants et de la nécessité d’une meilleure transmission culturelle, mais pas toujours dans les mêmes termes et avec les mêmes priorités. À tout le moins, on peut estimer qu’indépendamment du contenu même de la pédagogie pratiquée, l’investissement parental dans un format éducatif alternatif se traduit par des retombées positives sur les enfants. L’impression générale est de fait celle d’un grand enthousiasme chez ces derniers : la lecture des classiques s’apparente dans l’ensemble pour eux à un jeu instructif, qui permet d’apprendre à lire sans douleur tout en s’imprégnant de « culture » ; certains finissent par prendre ce jeu très au sérieux, avec à terme l’expression de choix et de principes de vie motivés par leur formation.

Pour en savoir plus, et notamment pour avoir accès à l’analyse historico-philosophique et à de nombreuses références, cf. l’article de Guillaume Dutournier intitulé « Les ‘écoles familiales’ en Chine continentale et à Taiwan : triple regard sur le traditionnalisme éducatif », paru dans le n° 33 « Religion, éducation et politique en Chine moderne » de la revue Extrême-Orient, Extrême-Occident.

Source




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États-Unis — une école publique intimidée par le lobby LGBT

L’école publique d’Erie, une paisible bourgade de 1 600 habitants située à l’Ouest de l'Illinois, à la frontière avec l’Iowa (l'ancien Aiouez du régime français), est au centre d’une polémique.

En cause, un nouveau programme conçu par un organisme homosexuel partisan, le Gay, Straight, Lesbian Education Network (GSLEN), qui fait l’apologie du « mariage » homosexuel. Une priorité apparemment ces jours-ci alors qu'il s'agit d'une demande d'une petite minorité au sein d'une petite minorité (moins de 5 % de la population adulte).

Ce programme comprend des suggestions de livres mettant ce type d'union en scène jusqu’en mathématiques avec des problèmes évoquant « une variété de structures familiales et d’expressions du genre ». Exemple : « Rosa et ses papas sont en train de faire les courses et veulent acheter trois boîtes de pâtes… ». Le programme propose aussi des activités de travestissement avec des activités consistant à vêtir un héros de dessin animé avec des habits utilisés par le sexe opposé. Le tout, dès l’âge de… 4 ans !

La boîte à outils du GSLEN déclare que « L'école primaire constitue une merveilleuse et importante occasion pour inculquer et/ou favoriser des attitudes positives et de respect envers les différences individuelles, familiales et culturelles, y compris la diversité liée à l'orientation sexuelle, l'identité de genre, et l'expression du genre. »

Extrait de My Boy Princess : « Quand on va faire des courses, c'est en regardant les habits de filles qu'il est le plus heureux »

Les lignes directrices de ce programme recommandent des livres comme My Boy Princess de Cheryl Kilodavis, destinés aux enfants de 5 à 7 ans, ou Uncle Bobby’s Wedding, qui initie les jeunes élèves à l'idée du « mariage » homosexuel.

À la suite des inquiétudes des parents, le conseil d’administration de l’établissement a finalement décidé par cinq voix contre deux de ne pas mettre en œuvre le programme. Le lobby gay n’a pas apprécié et lancé une campagne nationale d'intimidation de l’école et de ses parents.

Voir aussi 

Pays-Bas – Homosexuels fuient la diversité d'Amsterdam pour s'installer dans les régions rigoristes du pays

Le « mariage gay » et la logique libertarienne new-yorkaise

Le « mariage » homosexuel traité en culture religieuse au primaire

États-Unis — professeur de Floride suspendu parce qu'il s'oppose au mariage homosexuel

Couple homosexuel invité en cours de mathématiques, euh ECR, exercice de « français » sur le prétendu mariage homosexuel




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lundi 2 juillet 2012

Les écoles indépendantes en France





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Le taux de natalité allemand atteint un nadir

Le nombre de bébés nés en Allemagne n'a jamais été si bas, dans la mesure où le taux de natalité de ce pays, jusqu'à présent le plus peuplé d'Europe, est tombé jusqu'à un niveau record à la baisse, soulevant des inquiétudes sur l'éventualité de problèmes démographiques dans l'avenir, ont révélé lundi les récentes statistiques.

À peine 663.000 enfants sont nés en 2011, soit 15.000 de moins que l'année précédente, pour un taux de natalité en recul à 2,2 %, indique un rapport basé sur des chiffres préliminaires de l' Office fédéral des statistiques allemand, basé, à Wiesbaden.

Malgré la persistance de tendances négatives, la population allemande a continué d'augmenter l'année dernière, grâce à l' afflux notable d'immigrants dans le pays, et 279.000 personnes au total sont entrées en Allemagne pour s'y installer en 2011, soit l' un des chiffres les plus élevés de la décennie passée.

En conséquence, la population allemande a augmenté de près de 100.000 habitants au total, a indiqué Reinhold Zahn, l'un des plus grands experts de Destatis, lors de cette conférence de presse à Wiesbaden.

Les statistiques soulignent le fait qu'une tendance à la baisse du taux de croissance démographique total en Allemagne devrait se poursuivre sur le long terme, et qu'il n'y a probablement aucun moyen de l'empêcher sans un changement profond des mentalités.

Natalité et mortalité allemandes 
Source: dpa. Jusqu'en 1990, les données incluent la RDA. Les chiffres sont exprimés en milliers. * = données provisoires.

La baisse du nombre de naissance signifie également à terme une baisse du nombre de mères potentielles dans quelques décennies, et si celles-ci conservent le taux actuel de moins de 2,1 enfants par femme, le nombre de nouveau-nés continuera donc inévitablement de reculer.

Les statistiques montrent non seulement que les Allemands ont généralement moins d'enfant, mais aussi que leur probabilité de se marier est elle-aussi plus faible. En effet, le nombre de mariages a reculé de 1,1% en glissement annuel, avec seulement 378.000 couples mariés en 2011.

Selon l'Office des statistiques, avec une fécondité stagnante, l'Allemagne, jusqu'ici le pays le plus peuplé d'Europe avec 81 millions d'habitants, devrait continuer de se vider d'ici à 2060 pour ne plus compter qu'entre 65 et 70 millions d'habitants à cet horizon avec une forte proportion d'étrangers.


Sources : Die Welt, Agence Chine nouvelle, Le Monde

Voir aussi

Allemagne — 2 millions d’enfants mineurs en moins en dix ans

Allemagne — Une loi autorise désormais les enfants à faire du bruit

Allemagne — Mère de douze enfants emprisonnée : elle refuse pour ses enfants le cours d'éducation sexuelle au primaire





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Une première école primaire à vocation chrétienne en Estrie

Les parents sherbrookois qui souhaitent que leurs enfants évoluent dans un milieu scolaire où sont véhiculées les valeurs chrétiennes auront désormais une alternative. Dès septembre, l'école La Source ouvrira ses portes.

Elle sera la première école primaire privée du genre dans la région.

« On croit que c'est important que les enfants vivent en sachant que Jésus est le sauveur du monde », lance d'entrée de jeu Samuel Fortier, l'un des quatre membres fondateurs de l'école. Avec l'aide de sa conjointe, Véronic Perron, et de ses parents, Martial Fortier et Pauline Therrien, l'enseignant de mathématiques a entrepris ce grand projet il y a plus d'un an.

Ayant désormais en main le permis permettant d'offrir des cours d'éducation préscolaire et d'enseignement primaire décerné par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et les clés de l'édifice qui abritera la future école, soit celles de l'ancienne église de Huntingville dans l'arrondissement de Lennoxville, le groupe a commencé sa campagne de visibilité il y a environ une semaine.

Outre sa vocation chrétienne, l'école La Source aura deux autres singularités   : elle offrira un programme de langues (anglais et espagnol) et elle consacrera une après-midi par semaine à des activités récréatives et sportives.

Au moment d'écrire ces lignes, une vingtaine de familles se sont montrées intéressées par le projet. La direction de l'école espère accueillir une soixantaine d'élèves de la maternelle à la quatrième année en septembre. L'inscription de chaque enfant s'élèvera à 3800 $ par an.

Cours d'ECR dans une perspective chrétienne

Samuel Fortier, l'un des fondateurs de l'école, sent qu'il y a une demande pour un enseignement scolaire dans un milieu chrétien.

La levée de boucliers provoquée par l'implantation du cours d'Éthique et de culture religieuse (ECR) et l'abandon du choix entre le cours de morale et de religion en constitue un exemple concret. Toutefois, l'enseignant tient à le préciser : l'école La Source donnera le fameux cours ECR -- son permis serait immédiatement refusé par le Monopole de l'Éducation si elle osait ne pas se plier à ce diktat -- mais en ne cachant pas la foi chrétienne de l'enseignant.

Pour Sylvain Lamontagne de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) qui s'est fortement opposé au cours ECR, cette façon de faire est un moindre mal : « Ce qu'on critiquait aussi, c'est qu'il est enseigné de façon laïque ». Rappelons que le Monopole de l'Éducation impose que les professeurs d'ECR enseigne cette matière d'une manière neutre. Pour de nombreux parents, cette neutralité est illusoire ou néfaste, puisque en réalité c'est prendre position et traiter toutes les croyances de manière équivalente et instiller par là un certain relativisme par rapport aux religions et aux croyances.  Toutefois, M. Lamontagne déplore que tous les parents ne puissent avoir accès à ce type d'alternative puisque tous les parents ne peuvent se permettre d'envoyer leurs enfants à l'école privée.

Pour palier cette difficulté, l'école La Source souhaite offrir des bourses aux familles les moins nanties.


Source : La Tribune de Sherbrooke




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vendredi 22 juin 2012

Histoire — le grand incendie de Trois-Rivières du 22 juin 1908

 Le 22 juin 1908, le tiers de la magnifique ville de Trois-Rivières est rasé par un incendie. De véritables joyaux architecturaux sont emportés par les flammes : La maison du roi, bâtie en 1723, l’église Immaculée-Conception, édifiée en 1710… Pas moins de 800 maisons passent ainsi au feu. Le beau site Internet « Passionnés d’histoire trifluvienne » (encore en construction mais déjà riche de nombreuses informations) revient sur cette tragédie et présente notamment une galerie photo impressionnante de la ville après le désastre.


 

 




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lundi 11 juin 2012

Jacques Villeneuve — vainqueur du Grand Prix de Montréal 2012

Éric Duhaime revient sur la polémique qui a entouré les déclarations de Jacques Villeneuve sur les étudiants québécois. Rappelons que Jacques Villeneuve avait déjà confié plus tôt en des termes bien sentis pourquoi il ne voulait pas que ses enfants fréquentent l'école québécoise.

Le pilote champion du monde de Formule 1 en 1997 ne participait peut-être pas à la course sur le circuit de l’île Notre-Dame dimanche après-midi, mais on peut quand même le déclarer gagnant du Grand Prix du Canada 2012.

PAS LA LANGUE DE BOIS, MENACES ENVERS VILLENEUVE

Jacques Villeneuve invitait jeudi dernier les étudiants à arrêter « de faire les fainéants » et les sommait de « retourner à l’école ». Il a simplement dit tout haut ce que l’écrasante majorité pense tout bas. Et plutôt que s’excuser ou se taire, Villeneuve en a rajouté le lendemain, qualifiant d’acte « terroriste » le blocage des wagons de métro. Après Gilbert Rozon, il devenait ainsi la deuxième personnalité publique à rompre le silence pour exprimer son désaccord avec le mouvement étudiant. Comme Rozon, il s’est fait rabrouer de la pire des façons : insultes, injures et même menaces de mort. Incapables de s’en prendre au message, certains s’attaquent au messager. Dans le Montréal d’aujourd’hui, t’es soit un carré rouge ou, sinon, tu vas passer « au cash », pis « ta yeule »  Curieux quand même que ceux qui dénonçaient judicieusement il y a quelques jours une loi qui brime notre liberté d’expression ne se rendent même pas compte du ridicule de jouer aujourd’hui les censeurs. Pourtant, les Gabriel Nadeau-Dubois de ce monde auraient grand intérêt à prêter une oreille attentive au deuxième Québécois le plus connu à travers le monde après Céline Dion. Jacques Villeneuve a fait bien plus que s’inquiéter pour la tenue d’une course automobile. Il a véritablement donné deux grandes leçons à nos élèves qui pratiquent depuis quatre mois l’école buissonnière.

LEÇON ÉCONOMIQUE

En brillant homme d’affaires qu’il est devenu, Villeneuve a dressé un constat économique sur le coût du conflit : « Ça coûte une fortune à la Ville, à la province et au Canada. Ils (les étudiants) disent que le gouvernement doit payer. Mais d’où vient l’argent du gouvernement ? Ils disent : prenez l’argent aux riches ! Mais les riches vont déménager dans un autre pays. » Autrement dit, l’argent ne pousse pas dans les arbres et nous ne vivons plus en autarcie. Les trop rares riches québécois peuvent aujourd’hui transférer leurs millions de dollars dans une juridiction moins gourmande en taxes et impôts plus rapidement que les bolides de F1 peuvent se déplacer.

LEÇON POLITIQUE

Puis, Villeneuve a ajouté : « Nous vivons dans une démocratie : on vote pour des gens et, quand on n’est pas content, on vote pour d’autres gens la fois suivante. » Autrement dit, prenez votre mal en patience, il reste à peine quelques semaines avant les prochaines élections et ce coup-là, grouillez-vous le derrière pour aller voter ! J’ajouterais qu’aux dernières élections québécoises en décembre 2008, seulement 41,5 % des 18-24 ans ont daigné se déplacer vers une boîte de scrutin. C’est bien beau de voter la grève ou le boycott de ses cours, mais encore faut-il choisir nos élus le jour des élections avant de jouir du droit de critiquer nos politiciens. Je suis désolé Lewis Hamilton, mais cette année, tu dois définitivement partager ton podium avec Jacques Villeneuve, le véritable vainqueur de la semaine !

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Jacques Villeneuve au sujet de ses enfants : « je n'ai pas l'intention de les faire étudier dans le système québécois »




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samedi 9 juin 2012

L'ancien ministre Louis O'Neill sur la Cour suprême et ECR : « Un jugement qui laisse perplexe »

L'ancien ministre et théologien Louis O'Neill revient sur le jugement de la Cour suprême dans le dossier ECR sur son carnet :

Pas facile de décrypter le jugement rendu par les honorables juges de la Cour suprême concernant le cours Ethique et culture religieuse. Il s’appuie sur deux évaluations juxtaposées et donne l’impression que le glaive de la justice aurait pu aussi bien pencher d’un côté de la balance que de l’autre. Au point de conclure, comme l’ont fait certains, que ce n’est que partie remise.

Une problématique embrouillée

La juge Deschamps, dont l’opinion reflète aussi celle de six collègues, constate au départ que « le programme dit en réalité peu de chose sur le contenu concret de l’enseignement et sur l’approche qui sera effectivement adoptée par les enseignants dans leurs relations avec les élèves. Il ne détermine pas non plus le contenu des manuels ou des autres ressources pédagogiques qui seront utilisés, ni leur approche à l’égard des faits religieux ou des rapports entre les valeurs religieuses et les choix éthiques ouverts aux étudiants. Le programme est composé d’énoncés généraux, de diagrammes, de descriptions d’objectifs et de compétences à développer, ainsi que de recommandations diverses sur son application. Il ne permet guère d’apprécier quel effet entraînera réellement son application ». Donc rien qui prouve qu’il viole la Charte canadienne ou la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ou qu’il porte atteinte aux droits des parents.

Dans une deuxième partie du jugement le juge LeBel, appuyé par le juge Fish, se rallie à l’opinion des autres magistrats mais introduit certaines nuances. « Par ailleurs, écrit-il, l’état de la preuve ne me permet pas non plus de conclure que le programme et sa mise en application ne pourront éventuellement porter atteinte aux droits accordés aux appelants et à des personnes placées dans la même situation. A cet égard, le seul manuel scolaire versé au dossier laisse dans une certaine mesure perplexe quant à la présentation des rapports entre le contenu religieux et le contenu éthique du programme. Par exemple, le contenu proposé à des élèves de six ans à l’occasion de la fête de Noël inviterait-il à la folklorisation d’une expérience et d’une tradition assimilées à de simples contes sur des souris ou des voisins surprenants ? Ce sont des questions et des inquiétudes possibles. Le dossier soumis à notre Cour ne permet pas d’y répondre. Toutefois, il se peut que la situation juridique évolue au cours de la vie du programme ECR ».

De tels propos laissent songeur. Comment a-t-on pu formuler un jugement en apparence définitif en s’appuyant sur des données incomplètes et insuffisantes ? N’était-on pas placé devant une situation où, vu les enjeux particulièrement délicats, on se devait d’appliquer le principe de précaution ? Celui-ci aurait conduit à reconnaître le droit à l’exemption prévu à l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique. En outre, lors des débats entourant l’imposition du nouveau cours, il fut à maintes reprises question de relativisme, de pluralisme normatif, de ce danger de folklorisation auquel a fait allusion le juge LeBel. Dans un tel contexte, marqué par l’ambiguïté et l’incertitude, il eut été séant, me semble-t-il, de tenir davantage compte des convictions intimes des appelants, de leurs inquiétudes, et donc faire preuve de prudence en accordant le droit à l’exemption.

On n’a pas mis en doute les convictions sincères des appelants. Ce préalable avait servi de critère dans des décisions antérieures, par exemple dans le cas du port du kirpan ou dans celui du droit de construire un souccah sur le balcon d’un condominium. On ne comprend pas pourquoi il ne s’applique pas ici. C’est parce que les appelants, paraît-il, n’ont pas su faire la preuve que le nouveau cours portait atteinte à leurs convictions religieuses. Mais peut-on exiger de simples citoyens un argumentaire méthodique et détaillé dans une cause de ce genre où les honorables juges eux-mêmes avouent s’y retrouver difficilement, tellement il manque de pièces au dossier ? On aurait pu prendre acte de l’existence de convictions sincères, sans exiger de démonstration rigoureuse, comme avait tenté de le faire un plaideur de première instance qui s’était évertué, pareil à un inquisiteur zélé, à tenailler un adolescent en le bombardant de questions insidieuses sur la sincérité de ses convictions religieuses.

La suite des choses

Le jugement rendu par la Cour suprême n’empêche en rien une commission scolaire de reconnaitre le droit à l’exemption fondé sur un préjudice appréhendé par des parents. Ce qui irait, semble-t-il, à l’encontre dudit jugement serait que le ou la ministre de l’Éducation interdise une telle application de la loi. Le jugement de la Cour suprême ne rend pas inopérant l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique.

Demeure en suspens la délimitation des droits parentaux. Ceux-ci ne sont pas absolus et sont restreints de prime abord par ceux des jeunes. On voit mal que des ados n’aient rien à dire sur des choix qui concernent leur propre liberté de conscience. En outre, les citoyens en général auraient raison d’intervenir face à un exercice de droits parentaux qui irait à l’encontre de valeurs sociales communément admises, comme cela se produit parfois dans des sectes. En revanche, les parents ne perdent pas leurs droits de premiers intervenants quand ils font appel aux service d’un système d’éducation, qu’il soit public ou privé. La délégation de responsabilité ne supprime pas ces droits, car « les parents ont par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (Déclaration universelle des droits de l’homme, art.26, para 3).

Autre voie à explorer : renvoyer à l’enseignement de l’histoire et à des disciplines connexes l’initiation aux différentes traditions religieuses. Cela rendrait superflu cet étrange mixage que constitue le cours ECR et libérerait la transmission du savoir de l’indéfinissable substrat idéologique qui en constitue l’ossature. Ce qui n’empêche pas de conserver un volet éthique fondé sur des valeurs faisant consensus dans une société moderne héritière de la double tradition judéo-chrétienne et gréco-latine, telles le respect de la vie, la dignité de la personne, l’égalité, la responsabilité, la solidarité.

On pourrait en outre explorer une troisième voie, celle où, tout en maintenant le cours ECR sans qu’il soit obligatoire, on créerait un espace de liberté où l’on puisse offrir à ceux qui le désirent et là où le nombre de demandeurs le justifie, un cours de véritable culture religieuse dispensé par des enseignants compétents et qui sachent faire preuve d’une sensibilité spirituelle idoine. Ce qui à la fois respecterait la liberté de conscience et ajouterait un enrichissement culturel de qualité. Il y a de la place, dans un contexte de laïcité ouverte, pour une innovation de ce genre.

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« Match nul » sur la constitutionnalité du programme ECR, entretemps Jésus, Superman même combat !

Jugement de la Cour suprême : Réaction du Mouvement laïque québécois

ECR en Cour suprême — Mémoire du Regroupement chrétien pour le droit parental en éducation

LexView — Whose Children Are They, Anyway?

« In Canada, the state is the first educator of children in matters of faith... It seems.»

La neutralité de l'État et la neutralité de l'enfant

Réaction de l'avocat des parents à la décision de la Cour suprême du Canada

Ethics and Religious Culture in Quebec: Canada’s Supreme Court has erred

« État ou parent, qui est le premier éducateur des enfants ? »

Quebec’s Ethics and Religious Culture course is more about indoctrination than education





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vendredi 8 juin 2012

Jacques Brassard : « Une jeunesse à la dérive »

Du carnet de l'ancien ministre Jacques Brassard :

D’abord, une précision : il n’y a pas, au Québec comme ailleurs, UNE jeunesse, un bloc monolithique, uniforme, porteuse d’une seule vision des choses et inspirée par une seule idéologie. Il y a plusieurs jeunesses. C’est le cas maintenant et ce l’était aussi dans le passé.

Vous en doutez? La preuve est pourtant sous vos yeux : une nette majorité d’étudiants ont complété leur session et obtenu leurs diplômes. C’est d’ailleurs le cas de mes trois petits-enfants qui fréquentent le cegep et l’université. Et tous les trois sont au travail.

Il y a une autre jeunesse, celle des enfants-rois, qui considère que l’éducation universitaire est un droit absolu et non pas également une forme d’investissement dans son avenir et que, par conséquent, toute hausse des frais de scolarité est une scandaleuse aberration sociale. C’est d’ailleurs la gratuité pure et simple qui serait pour elle idéale. Cette jeunesse est notoirement soutenue par les grandes centrales syndicales qui voient en elle les troupes d’avant-garde dans les combats à venir ayant pour but de préserver intacts les privilèges issus de l’État-Providence.

Et nous découvrons qu’il y a une troisième jeunesse, celle qui a ingurgité et réussi à digérer tant bien que mal le ragoût idéologique pourtant bien indigeste de l’anti capitalisme, de l’anarchisme et du communisme. Cette jeunesse-là s’est manifestée avec bruits et fureurs à l’occasion du boycott des cours dans certains cegeps et universités. Et on a vu à l’œuvre sur la place publique plusieurs groupuscules anarcho communistes soutenus par des professeurs gauchistes.

C’est le cas, par exemple, de Normand Baillargeon, qui enseigne à l’UQUAM et qui annonce qu’il portera le carré noir de l’anarchisme. «Je le porterai, proclame-t-il, pour me rappeler l’immense et noble espoir que l’anarchisme n’a cessé de porter.»

On peut d’ailleurs découvrir toute la «noblesse» de la cause anarcho-communiste dans le Manifeste du Carré Noir. Quelques citations devraient vous en convaincre. «Nous n’infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l’organiser, nous faisons battre son cœur.» Poétique en plus! Mais c’est clair : les anarchistes ne sont pas en marge du mouvement, ils en sont le cœur battant.

«Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l’usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics.» C’est également limpide : la violence n’est pas un déraillement, un dérapage, elle fait partie intégrante de leur stratégie d’action. Et les policiers n’ont pas le statut d’êtres humains, ce ne sont que des «individus armurés», mercenaires de l’ordre établi. Les attaquer et les blesser est tout à fait légitime.

Je suis toujours stupéfié de voir des jeunes et leurs mentors rêver encore d’une société communiste. Comment peut-on, en plein XXIe siècle, ignorer les ravages humains des régimes communistes qui se sont établis sur des meurtres de masse, des famines, des génocides, des goulags, la misère et la négation des libertés?

C’est à la fois angoissant et démoralisant d’observer le basculement d’une partie de la jeunesse québécoise dans un cloaque idéologique aussi malsain.

On sait tous qu’un poisson commence à pourrir par la tête. Il semble qu’une société amorce son pourrissement par sa métropole. Par vent d’ouest, nous en sentons les effluves!




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