mercredi 3 août 2011

Allemagne — 2 millions d’enfants mineurs en moins en dix ans

L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union européenne, a perdu 2,1 millions d’enfants de moins de 18 ans en dix ans, selon des statistiques de l’Office fédéral publiées mercredi.

En 2010, le pays comptait 13,1 millions d’enfants mineurs sur une population totale de 81,7 millions, contre 15,2 millions en 2000, selon un communiqué de Destatis. Un nombre croissant de ces jeunes enfants sont les enfants d'immigrés. L'indice synthétique de fécondité allemand était de 1,36 enfant par femme en 2009.

Destatis s’attend en outre à ce que la population allemande, passée sous la barre des 82 millions fin 2009, chute encore pour s’établir entre 65 et 70 millions d’ici à 2060.

Certains auteurs considèrent que l'État-Providence tend à éliminer toute utilité économique tangible aux enfants et pousse les gens à se dire qu'il vaut mieux dépenser son argent à ses vacances, à sa carrière, à son confort ; les autres faisant les enfants qui financeront les retraites, qui soutiendront l'économie à l'avenir.

Paradoxalement, le taux de fécondité à long terme allemand a diminué alors que la prospérité économique s'améliorait : depuis le début des années 1970, ce taux est resté constamment faible et n'a guère été affecté par les fluctuations économiques. Le démographe Herwig Birg parle d'un « paradoxe démo-économique » : plus une famille peut se permettre des enfants moins elle a d'enfants en moyenne. Seules les familles très aisées font exception à cette règle : elles ont un peu plus d'enfants que la moyenne.

Plus de programmes, moins d'enfants

Selon le rapport sur la famille 2009 (Familienreport 2009), l'État allemand offre 156 services aux familles. Tout a commencé avec la prestation pour enfants, introduite en 1955, qui s'élevait à 25 marks pour le troisième enfant. Prestation offerte dès le premier enfant depuis 1975. S'y sont ajoutées les déductions fiscales et des allocations familiales pour les assistés sociaux, les allocations de naissance pour les hauts revenus, la prise en compte du temps passé à éduquer ses enfants pour le calcul des retraites, la gratuité de l'assurance-santé des enfants dans le fonds statutaire. Aux États-Unis, le taux de natalité est de 2,1, et il n'y aucune politique de soutien à la natalité. Selon le démographe Herwig Birg, « Les gens en Allemagne sont endormis par une confiance injustifiée dans la protection sociale » qu'offre l'État-providence.

« L'État paie, les naissances baissent »
À gauche, la ligne rouge représente les naissances qui passent de 767 000 en 2000 à 665 000 en 2009. Sur le même graphique les barres représentent les dépenses liées à l'allocation à la naissance introduite en 2007 : 1,71 milliard en 2007, 4,48 milliards en 2010. En bas à droite, le montant moyen de l'allocation à la naissance : 1168 € pour un père, 856 € pour une mère par mois pendant un maximum de 14 mois.

À la défense de la politique d'allocation à la naissance, il faut préciser que si les naissances baissent en Allemagne c'est aussi que le nombre de femmes en âge d'enfanter diminue sans cesse en Allemagne.

Fécondité des immigrants

En 2008, selon l'Office fédéral de la statistique Destatis, parmi les femmes nées de 1959 à 1973 en Allemagne, la fécondité était en moyenne de 1,44 enfant, parmi les immigrantes cette fécondité était de 1,95 enfant par femme, les femmes de nationalité turque de cette cohorte ayant en moyenne 2,60 enfants. Les femmes allemandes nées en Allemagne entre 1974-1992 avaient le moins d'enfants (0,33 enfant/femme), alors que celles qui en avaient le plus étaient les femmes turques nées de 1933 à 1958 (3,59 enfants/femme).

Pour 2004, l'Office fédéral de la statistique a déterminé la religion des parents d'enfants nés cette année. Sur les près de 706.000 naissances en 2004, environ 125.000 — soit environ 18 % — venaient d'une famille catholique et 101.000 de parents protestants. En outre, 64.000 enfants nés cette année-là en Allemagne avaient deux parents musulmans.





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