jeudi 26 avril 2012

À mon école on parle beaucoup d'écologie, le plus grave problème c'est l'existence des hommes

Brian Sussman, auteur d'Eco-Tyranny, s'entretient avec une jeune fille de 6e année lors du Festival 2012 du Jour de la Terre à Santa Cruz, en Californie. Sa fière mère à ses côtés, la très jeune adolescente déclare que la plus grande menace que confronte l'humanité est l'existence des hommes...  La jeune fille pense parfois qu'il vaudrait mieux que l'homme n'existe pas. Elle déclare ensuite qu'à son école on parle beaucoup de ces sujets...




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Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne






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mercredi 25 avril 2012

Et si plus d'État depuis 60 ans c'était faire fausse route ?





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Jeunes adolescents ferment trois écoles secondaires : un excellent « exercice de citoyenneté » ?


Sous prétexte d’un « apprentissage citoyen », la commission scolaire de Montréal a « négocié avec ses élèves » le droit de boycotter leurs cours pendant trois jours.

« La commission scolaire, les directions d’écoles, les enseignants, ont lamentablement abdiqué leurs responsabilités d’éducateurs. Cette situation est très révélatrice de la décadence du réseau public d’éducation du Québec, passé sous le contrôle total des syndicats d’enseignants, qui lessivent en toute liberté les cerveaux de nos enfants et devant qui les directions d’écoles et de commissions scolaires font des génuflexions en empruntant leur même langage.

[...]

Les élèves de ces écoles secondaires sont des mineurs. Les directions des écoles sont responsables de leur sécurité et les élèves n’ont pas le choix d’assister ou non aux cours.

L’autre dimension inquiétante est de savoir ce qu’en pensent les parents et comment réagissent-ils à la décision de leurs enfants de poser un geste de boycott politique de leurs cours ? »



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France — Se libérer de la tyrannie des programmes scolaires étatiques

Le débat public n’aborde que trop rarement la question cruciale des programmes scolaires. S’il le fait, c’est toujours de façon ponctuelle et sous le coup de l’émotion, à l’occasion d’une énième réforme malheureuse, comme récemment sur l’introduction de l’idéologie du gender en SVT [sciences de la vie et de la Terre], l’expulsion de Louis XIV des programmes au profit du Monomotapa, ou la suppression de l’histoire-géographie en terminale S [dernière année du cégep, spécialisation scientifique].



Pourtant, il est urgent aujourd’hui de repenser les programmes, tant ils sont à la fois vides de l’essentiel et embarrassés d’exigences accessoires. Les écoles indépendantes ne peuvent se soustraire à cette responsabilité puisque la loi les laisse libres de déterminer de manière autonome leurs programmes pour peu qu’elles respectent le «   Socle commun de connaissances   ». À elles d’être à la hauteur de cette liberté !

[Note du carnet :  cette liberté existe nettement moins au Québec, les écoles dite privées y sont astreintes de suivre le programme obligatoire y compris par exemple des matières qui ne sont nécessaires à l'obtention du diplôme d'études secondaires comme ECR !]

La piètre qualité des programmes en vigueur est désormais largement reconnue. Le simple fait que l’État ait cru bon en 2005 de fixer un Socle commun de connaissances en sus de ces programmes en dit long. N’est-ce pas reconnaître leur caractère irréaliste ? Leurs fréquents remaniements pour faire droit aux revendications de groupes communautaristes ou pour intégrer les thématiques au goût du jour ajoutent à la confusion, en nuisant à la logique des progressions et à leur cohérence interne. Face à une vision traditionnellement organique et unitive de la connaissance s’est affirmée une approche pointilliste déstructurée, donnant toujours le primat au thème sur la chronologie, et ne respectant pas les méthodes propres à chaque matière au nom de la luridisciplinarité et de la pédagogie de projet.

La nature même des programmes est donc incompatible avec la structuration des esprits dont la nécessité est pourtant unanimement soulignée. Sans conscience du déroulement historique des événements comme des idées ou des styles, l’élève ne peut se forger une représentation du monde autre qu’arbitraire et éclatée. Il sait des bribes sur le roman noir, il a traité le thème du rire mais il est privé de l’intelligence du tout, de la vision architectonique de l’ensemble, qui est pourtant l’objectif de toute formation généraliste. Il est donc clair qu’il faudrait refonder les programmes.

Pour ce faire, il faudrait commencer par se débarrasser de l’idée même d’un programme unique imposé à tous par l’État, ce monopole sur les esprits étant proprement tyrannique, quand bien même on invoquerait l’impératif d’unité nationale pour la défendre : l’État doit s’en tenir à un rôle de garant de l’accès de chacun à une éducation digne de ce nom, et de suppléant lorsque l’offre éducative est défaillante. Les critères de son contrôle doivent être définis par le législateur, démocratiquement et en toute transparence. Ce travail de libération ne sera assuré que lorsque l’État aura également renoncé au monopole de la collation des grades (monopole d’octroi des diplômes). Hélas, la passion exclusive des Français pour le baccalauréat, au mépris d’autres grades et certificats nationaux ou internationaux, aide peu l’État à renoncer à son privilège ! C’est bien dans l’indifférence générale que la préparation du baccalauréat continue de condamner chaque lycéen à un bachotage stérile qui vicie radicalement le rapport à la connaissance.

Les écoles indépendantes doivent faire un effort de libération mentale et mettre à profit leur liberté de programme pour définir et suivre humblement un ordre d’acquisition des connaissances. De manière responsable, c’est-à-dire philosophiquement fondée et « citoyenne », c’est-à-dire publiquement justifiée. Au risque sinon de tomber dans une autre forme de communautarisme et dans l’arbitraire. C’est en ayant une claire conscience du rôle de l’école qui est de former le jugement à travers l’acquisition de connaissances certaines, que les écoles échapperont à tout communautarisme diviseur. La transmission de ces savoirs insèrera nécessairement l’élève dans une tradition et dans l’universel, auquel tend de soi tout savoir. Au delà des spécialisations selon les filières, il conviendra donc de ne pas perdre de vue que le but demeure toujours une formation d’ordre général, une culture.


Guilhem Golfin, professeur de philosophie
guilhem_golfin<arrobe>yahoo.fr
Anne Coffinier, cofondatrice de la Fondation pour l’école
anne.coffinier<arrobe>fondationpourlecole.org






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Lent déclin du français à Montréal et sa banlieue

Guillaume Marois, doctorant en démographie à l'INRS, revient sur les propos de Michel Kelly-Gagnon qui dans un article récent soutient que ceux qui s'inquiètent de la situation du français à Montréal basent leurs analyses sur une mauvaise interprétation des statistiques. Marois est également coauteur du livre Le Remède imaginaire. Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec.

« La première erreur consisterait à concentrer les analyses uniquement sur la municipalité ou l'île de Montréal plutôt que sur la région métropolitaine, incluant les banlieues. Puisque les francophones quittent la ville-centre pour la banlieue dans de plus fortes proportions que les anglophones et allophones, ce déplacement de personnes occasionne une anglicisation de la municipalité sans toutefois transformer la composition de l'ensemble métropolitain. Ce n'est pas faux. Toutefois, cela n'invalide en rien les inquiétudes relatives au déclin du français. La raison est simple : entre 2001 et 2006, la chute du français s'est également observée dans les banlieues. Durant cette période, le poids des francophones est passé de 87 % à 85 %. Sur l'île précisément, la situation est encore plus alarmante : les francophones sont passés de 56 % à 54 %. Ce déclin, tant sur l'île que dans les banlieues, ne peut pas être attribué uniquement à l'augmentation de la proportion d'allophones, puisque durant la même période, l'anglais a, lui, progressé. Pour quiconque se préoccupant du sort du français au Québec, ce ne sont pas des tendances réconfortantes.

M. Kelly-Gagnon rappelle qu'en ne considérant que la proportion de francophones, on oublie que la partie restante n'est pas constituée que d'anglophones, mais également d'allophones qui seront, eux ou leurs enfants, éventuellement intégrés à l'une ou l'autre des deux communautés linguistiques. Il s'empresse de rajouter que si on observe les transferts linguistiques d'allophones rapportés par l'OQLF, ils sont un peu plus nombreux à choisir le français que l'anglais (51 % contre 49 %). J'ignore quel est l'objectif de l'auteur en présentant ces chiffres. Certes, c'est la majorité, mais mathématiquement, c'est loin d'être suffisant pour maintenir le poids du français au Québec. Soyons clairs   : ils illustrent que les allophones choisissent le français dans une proportion nettement inférieure au poids relatif de la communauté francophone (80%) et par conséquent, contribuent à son déclin.

Pour une analyse encore plus honnête, il faut savoir que les transferts linguistiques ne sont pas un très bon indicateur des tendances réellement à l'œuvre, car ils ne concernent qu'une faible proportion des allophones   : ceux dont la langue à la maison n'est pas leur langue maternelle. Si un peu plus de la moitié des allophones qui ont changé de langue ont choisi le français, les deux tiers des allophones n'ont simplement pas effectué de transfert linguistique. Est-ce que cette majorité d'allophones s'intégrera à la communauté francophone ou anglophone? Si on regarde les autres indicateurs linguistiques, rien ne laisse présager que le français sera en bonne posture. Par exemple, les chiffres sur la langue la plus souvent utilisée au travail par les allophones et les immigrants indiquent que le français est loin d'obtenir sa juste part.

La réalité est la suivante   : l'intégration des immigrants et des allophones à la communauté francophone se fait un peu mieux qu'auparavant, mais cette intégration demeure encore nettement insuffisante pour empêcher le déclin démographique du français au Québec, d'autant plus que l'immigration est plus forte que jamais et a par conséquent un impact de plus en plus important sur la composition démolinguistique du Québec. Peu importe l'indicateur utilisé, que ce soit la langue parlée à la maison, la langue parlée au travail ou la langue maternelle, et peu importe la géographie concernée (ville de Montréal, région métropolitaine de Montréal, ensemble du Québec), tout indique que le français est en déclin. »

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Écoles lavalloises — vague d'immigration, pauvreté et tensions raciales

200 000 immigrants en 4 ans au Québec, bon pour le développement durable !?

L'immigration, le remède imaginaire




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dimanche 22 avril 2012

MàJ : Revue Égards — La saga Lavallée : l’État, le judiciaire et l’Église contre la famille, l’école et la législature

La revue Égards (n° 35) qui vient de paraître se penche sur le jugement de la Cour suprême dans l'affaire de l'imposition sans exemption possible du cours ECR à tous les élèves du Québec (sauf les autochtones de la C.S. Kativik). Nous reproduisons ci-dessous le début de l'article écrit par le professeur en sociologie Gary Caldwell.

Édifice de la Cour suprême

« Le jugement du 17 février 2012 de la Cour suprême du Canada (CSC) dans le litige entre la famille Lavallée et la Commission scolaire des Chênes (CSD) est extrêmement révélateur du déséquilibre entre l’État et la société civile. Un bref rappel de l’origine du litige. La famille Lavallée – grand-mère, mère et enfants – s’adresse à la cour en 2008 parce que la CSD a refusé d’accorder une exemption à ses enfants, qui leur permettrait de ne pas assister au cours obligatoire d’éthique et culture religieuse (ÉCR). La famille formulait deux griefs : premièrement, la CSD avait été contrainte par un tiers, soit le ministère de l’Éducation (MELS), de ne pas acquiescer à sa demande; deuxièmement, la nature du cours ÉCR était telle que, selon les parents, il entrait en conflit avec leur autorité en matière d’éducation et que, ce faisant, il empiétait sur leur liberté de religion et de conscience.

La famille ne contestait pas la constitutionnalité du cours, mais plutôt son caractère obligatoire. Il faut souligner qu’elle ne demandait pas un « accommodement raisonnable », mais l’application d’une loi de la législature du Québec, soit l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique, et la protection de cette loi. Cet article prévoit une exemption de cours pour « éviter un préjudice grave » à un enfant.

La famille a perdu en première instance, la Cour supérieure du Québec (CSQ) à Drummondville devant le juge Dubois, et la Cour d’appel du Québec (CAQ) a refusé de l’entendre, acceptant l’argument de la CSD et du procureur général du Québec (PGQ), selon qui les enfants, étant à ce moment-là à l’école privée (d’intérêt public), n’étaient plus dans l’obligation de suivre le cours et qu’en conséquence, la question n’était plus d’intérêt public. C’est une erreur de fait puisque le caractère obligatoire du cours concerne aussi les écoles privées d’intérêt public, comme le démontre le litige entre le PGQ et le Collège Loyola de Montréal. Les juges de la CSC ont entériné cette erreur de fait; ce qui laisse à penser que leur apprécia­tion des faits a été influencée par des motifs idéologiques. Qu’ils aient accordé si peu de place, dans leur jugement, aux plaidoyers de sept intervenants, tous aussi pertinents et étayés les uns que les autres, surtout si on les compare aux plaidoyers pitoyables de la CSD et du PGQ, peut nous laisser songeurs quant à l’ouverture d’esprit des honorables juges... Avaient-ils déjà un parti-pris multiculturaliste et étatique ? [Une vidéo de ces plaidoyers ainsi que le texte du jugement sont disponibles sur demande à partir du site Web de la CSC. Le numéro de la cause est 33678. Un compte rendu gratuit de l'audience est disponible ici.]

Venons-en au jugement même. En substance, il prétend que le cours ÉCR ne constitue pas, dans l’état actuel des connais­sances sur le programme, connaissances qui se fondent sur l’intention du ministère et les manuels [note du carnet : deux manuels, le juge Dubois ayant refusé une analyse exhaustive de tous les manuels et cahiers d'activités alors disponibles contrairement au juge Dugré dans l'affaire Loyola], une atteinte aux droits constitutionnels des parents – leur droit, comme parents, de transmettre leur religion – bien qu’il pourrait (selon deux des juges) en constituer une, selon la façon dont le programme sera mis en œuvre. D’après le jugement, le fardeau de la preuve, quant à la possible atteinte à leurs droits constitution­nels, repose selon la jurisprudence des deux chartes (cana­dienne et québécoise), sur les épaules des parents. La cour a jugé que les parents n’avaient pas réussi à faire une telle preuve. Appel rejeté avec dépens.

Ainsi, l’État a maintenant l'imprimatur de la CSC pour impo­ser un tel cours, et les parents et leurs enfants n’ont qu’à en subir les conséquences, à moins de faire la preuve, après le fait, d’une atteinte à leur liberté de religion et de conscience. En d’autres mots, il faut que le préjudice ait été subi avant qu’on puisse se prévaloir d’un droit d’exemption. Réfléchis­sons sur les implications de ce jugement.

D’abord, la CSC accorde à l’État le pouvoir d’imposer un cours qui pose que toutes les religions recourent à des mythes qui s’équivalent; en conséquence, il ne peut y avoir une vérité en matière de religion, mais « des vérités », pas plus vraies les unes que les autres. Pour la CSC, le cours ÉCR n’im­pose pas le relativisme religieux et moral, mais répond à une nécessité dans une société multiculturelle et diverse. De plus, selon la Cour suprême, l’État (le gouvernement du Québec) aurait « l’obligation » d’exposer les enfants dès l’âge de six ans à cette réalité sociale. Par le biais d’un cours de culture reli­gieuse obligatoire ! Exposer les jeunes de la fin du secondaire à une diversité culturelle et religieuse est une chose. Mais parler de plusieurs religions dès l’âge de six ans à des enfants qui n’ont pas encore eu le temps d’être initiés à celle de leurs parents en est une autre !

Cette idée que l’État a l’obligation de donner un ensei­gnement qui aura pour effet de relativiser, en matière reli­gieuse et éthique, les croyances héritées de la famille, est une énormité. Dans notre tradition occidentale, les premiers responsables de l’éducation des enfants sont les parents, principe entériné par la législature (Assemblée nationale du Québec); ensuite, selon le principe de séparation de l’État et de l’Église, l’État n’a pas d’affaire à présenter, encore moins à imposer un contenu religieux à l’école. L’école, elle, pour­rait le faire avec le consentement des parents, en autant que soient respectées les valeurs fondamentales de la civilisa­tion occidentale. Il est à noter qu’avant l’instauration du pro­gramme ECR, l’enseignement dit « confessionnel » n’était pas obligatoire. C’est en reconnaissant cet état de fait historique que la législature a prévu une possibilité d’exemption du cours ÉCR.

À ce sujet, la loi prévoit que ce sont les écoles ou les com­missions scolaires (en l’occurrence la CSD), et non l’État, qui doivent trancher sur une demande d’exemption. Devant les tribunaux, la famille Lavallée avait fait valoir (au procès de Drummondville) que l’État avait abusé de son pouvoir en contraignant la CSD à refuser d’accorder une exemption. Cette allégation d’une contrainte par un tiers, en l’occurence l’État en la personne de la ministre, n’a pas été retenue par le juge Dubois, ni par les juges de la CSC. C’est très étonnant, et là encore révélateur d’une disposition idéologique de l’État. Pour revenir aux faits : le tribunal de Drummondville a convo­qué quatre journalistes invitées à une « séance d’information » donnée par la ministre. Trois d’entre elles (la dernière a refusé de témoigner parce qu’elle était en grève) ont maintenu que la ministre avait affirmé qu’« il n’y aurait pas d’exemp­tion », paroles amplement rapportées dans les médias. C’est méconnaître la société québécoise de penser qu’après une pareille intervention, une directive explicite du ministère de l’Éducation s’avérait nécessaire : le Québec est une société suffisamment homogène pour que, lorsque la ministre se prononce devant les médias, les instances concernées n’aient pas besoin qu’on leur fasse un dessin. Ce constat se trouve confirmé par le fait que, sur plus de deux mille demandes soumises aux commissions scolaires à travers le Québec, pas une seule n’a été acceptée.

[Note du carnet. Ajoutons ici quelques informations.

Les lettres de refus de toutes les commissions scolaires au Québec étaient identiques, certaines portant même une date erronée correspondant à la date de la lettre originale de refus envoyée par un organisme de coordination des directeurs généraux de commission scolaire du Québec (l'ADIGECS). Lettre non sollicitée envoyée à la Commission scolaire des Chênes, parmi d'autres commissions scolaires donc, quelques jours après la prise de position publique de la ministre de l'Éducation contre toute exemption (car une exemption pourrait « ouvrir une brêche » dans les termes de la journaliste du Devoir interrogée par le juge Dubois). C'est cette lettre que les parents Lavallée recevront pour leur signifier le refus d'exemption.

Plusieurs demandes d'accès à l'information ont été faites auprès des commissions scolaires, du ministère de l'Éducation et de l'ADIGECS pour connaître la genèse de ces lettres de refus et étayer la thèse de la « dictée d'un tiers ». L'ADIGECS est commodément une association privée non régie par la Loi sur l'accès à l'information... Elle refuse donc de répondre. C'est pourtant cette association privée qui rédige et envoie des lettres de refus non sollicitée comme l'ont admis les responsables de la Commission scolaire des Chênes dans le cadre du procès de Drummondville. Quant à plusieurs autres commissions scolaires, elles ont d'abord omis de remettre toute correspondance (y compris donc cette lettre obtenue grâce au procès de Drummondville) quand on leur a demandé leur correspondance au sujet de l'établissement de la politique d'exemption ou plutôt de refus systématique d'exemption au cours ECR. Après une seconde demande mentionnant le fait que l'ADIGECS leur avait bien envoyé une lettre à ce sujet, elles ont déclaré qu'il fallait se renseigner auprès des organismes qui avaient envoyé cette correspondance. L'ADIGECS refusant de répondre, il a également été demandé au MELS toute correspondance envoyée aux commissions scolaires ou organismes associatifs des commissions scolaires au sujet des demandes d'exemption. Le MELS a d'abord refusé, puis a envoyé une longue documentation où n'apparaît pas de lettres spécifiques sur les demandes d'exemption alors que, dans leur correspondance, certaines commissions scolaires demandent des instructions au MELS à ce sujet et à la fronde naissante et que le MELS répond qu'il suit ce sujet de près car il est important, mais semble d'après ses documents remis n'avoir envoyé aucune lettre à ce sujet !

Pour refus d'information, il a été fait appel devant la Commission d'accès à l'information. Une première rencontre devant le directeur de la Commission devait avoir lieu il y a quelques mois, mais le MELS a immédiatement demandé de la reporter ce qui a été accepté sans consultation de la partie demanderesse. Aucune date n'est encore fixée pour une autre comparution. Affaire à suivre donc...]
Ces « faits » indirects et d’autres circonstances n’ont pas amené la CSC à accepter l’allégation qu’un tiers, l’État, avait empiété sur ce qui, selon la loi, rele­vait de la compétence de l’école ou de la commission sco­laire.

On voit ici le préjugé idéologique de la CSC à l’effet que, comme elle le dit explicitement dans son jugement, l’État a « l’obligation » d’exposer les enfants à plusieurs religions. Voici, en toutes lettres, la prise de position idéologique mul­ticulturaliste et étatiste de la CSC :

De plus, l’exposition précoce des enfants à des réalités autres que celles qu’ils vivent dans leur environnement familial immédiat constitue un fait de la vie en société. Suggérer que le fait même d’exposer des enfants à différents faits religieux porte atteinte à la liberté de religion de ceux-ci ou de leurs parents revient à rejeter la réalité multiculturelle de la société canadienne et méconnaître les obligations de l’État québécois en matière d’éducation publique.
Par le simple fait que les enfants appartiennent à diverses cultures et à différentes religions, ils sont familiarisés avec ces différences. Faut-il comprendre que l’État aurait le devoir d’enseigner ces différences religieuses dans un cours obliga­toire ? Et cela dès l’âge de six ans !

[...]
»


Lire la suite dans le n°35 de la Revue Égards.




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samedi 21 avril 2012

La CAQ vote pour l'abolition du programme ECR au primaire

Le premier programme de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a été adopté samedi par les quelque 600 militants réunis à Victoriaville en congrès de fondation.

Après un vibrant plaidoyer du député Éric Caire, les militants caquistes ont voté majoritairement en faveur de la disparition du controversé cours d'Éthique et de culture religieuse (ECR).

Un instituteur, M. Jean-François Roberge, qui enseigne le programme ECR dans une école primaire a défendu devant les militants l'imposition du programme qu'il trouve utile.

Dans une autre résolution, la CAQ désire imposer un cours obligatoire d'« économie, de finances personnelles et d'entreprenariat » en secondaire IV. C'est l'année de la double dose d'ECR. Il n'est pas impossible que cela surcharge la grille horaire en secondaire IV et qu'il faudra réduire l'envergure d'ECR.

[D'autres résolutions portant sur l'éducation ont été adoptées et une renvoyée à la commission politique, celle portant sur les frais de scolarité universitaire, nous y reviendrons dès que le libellé officiel de ces résolutions sera connu.]




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jeudi 19 avril 2012

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

Mise à jour du 19 avril 2012

Étude sur les garderies qui se paieraient d'elles-mêmes : la multiplication des pains (l'économiste  Martin Coiteux)

Défendre l’indéfendable… sans succès! (Nathalie Elgrably-Lévy de l'IEDM)




Les réactions continuent de paraître sur l'étude Fortin et Godbout (non publiée dans une revue scientifique à notre connaissance) sur le fait que les garderies à 7 $ se paieraient d'elles-mêmes. Le tout fondé sur un rattrapage (tout relatif, voir ci-dessous) des femmes québécoises (y compris celles sans enfants !) sur le marché du travail.



« C'est une étude totalement loufoque, a fait savoir Éric Duhaime au Journal de Montréal. Faudrait-il comprendre que si l'État investissait 100 milliards $ en programmes publics, il réglerait tout le déficit du Québec ? »

Le chroniqueur considère qu'il serait plus rentable de fournir des subventions pour les études aux femmes les plus démunies que de maintenir un programme universel qui profite surtout «aux couples millionnaires».

Pierre Lefebvre, professeur au département d'études économiques, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, croit que, même si tous paient des impôts, « les familles les plus nanties sont proportionnellement les plus avantagées, écrivait-il en décembre 2011 (…) Dans les familles les moins nanties, on n'utilise pas ou peu les services à 7 $. »

David Descôteaux, chroniqueur à Argent estime qu'il faut soutenir les parents à la place de financer un système étatique qui sera appelé à augmenter à cause des revendications des éducatrices syndiquées et de la lourdeur administrative du programme.

M. Descôteaux pense qu'on pourrait arriver au même résultat si l'argent était versé aux parents qui pourraient l'utiliser avec plus de flexibilité.

« Ce qui envoie la mère sur le marché du travail, c'est le faible montant à verser pour la garderie, a-t-il affirmé. Pas les CPE ou le système de garderie en soi. »

Payer ailleurs

Le grand gagnant de ces avantages québécois serait le gouvernement fédéral.

Dans l'étude « Les garderies à 7 $, sont-elles une aubaine ? », publiée en 2010, les professeurs Claude Laferrière et Francis Montreuil de l'UQAM s'interrogent sur les répercussions d'un tarif réduit sur d'autres mesures gouvernementales. « Elle vous fera perdre de l'argent ailleurs », ont-ils fait savoir. D'une part, les frais de garde à 7 $ ne sont pas admissibles au crédit d'impôt québécois.

D'autre part, du côté fédéral, les familles risquent de payer plus d'impôts, de recevoir moins d'allocations familiales fédérales, moins de crédit de TPS et voir la prestation fiscale pour revenu de travail être réduite à zéro. « Cette politique fait perdre aux ménages à faible revenu des sommes importantes. Si le revenu familial se situe entre 30 000 $ et 45 000 $, le programme de garderie à 7 $ constitue une mauvaise décision financière », ont-ils calculé.

Même si depuis 2005, le Québec offre des mesures fiscales pour soutenir les familles monoparentales, les auteurs sont catégoriques.

« Chaque fois qu'un enfant est placé dans une garderie à 7 $ plutôt qu'à 26 $ ou 28 $, Ottawa reçoit un cadeau, ont souligné Claude Laferrière et Francis Montreuil. Pour l'année 2010, on peut évaluer ce cadeau à plus de 320 $ millions. »

Le professeur Luc Godbout a reconnu que le gouvernement fédéral en profite grandement. L'étude l'indique également. Néanmoins, selon les auteurs, le Québec en sort gagnant puisqu'il y a plusieurs avantages sociaux qui s'ajoutent aux rentrées fiscales, dont moins de familles sur l'aide sociale.

Le programme de services de garde a été lancé par le gouvernement du Québec en septembre 1997. En mars 2011, le programme accueillait 215 000 enfants d'âge préscolaire, soit seulement près de la moitié de tous les enfants québécois de cette catégorie d'âge. De ce nombre, 38 % fréquentaient des «centres de la petite enfance» (CPE), 43 % des services en milieu familial et 19 % d'autres garderies subventionnées.

Voir aussi


« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »




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Les contes de fée modernisés


France — « La grande braderie » des diplômes

« L’inventivité n’a plus de limite quand il s’agit de trouver les moyens d’accorder des licences à des étudiants qui n’ont pas le niveau », se moquait mercredi matin Éric Zemmour sur la radio française RTL, alors qu’à partir de la rentrée 2012, les notes éliminatoires seront interdites pendant les trois premières années à l'université.

« Profitez, jeunes gens, c’est la grande braderie ! Jadis, la verve populaire des parigots avait une expression imagée : trouvé dans une pochette surprise. Tout le monde est d’accord, le ministère veut lutter contre l’échec, l’UNEF [syndicat] veut lutter pour l’égalité : la belle et bonne alliance pour toujours plus de médiocrité ! »

L’« objectif officiel » des pouvoirs publics ? « Conduire 50 % d’une classe d’âge à la licence. Objectif de la droite comme de la gauche », cherchez l’erreur ! « Et des syndicats, bien sûr. Toujours plus d’étudiants signifie toujours plus d’emplois de profs et plus de budgets. » La réforme de l’autonomie des universités de Nicolas Sarkozy (« dont il est si fier ») ? Courageux mais pas téméraire, le président sortant « a pris la précaution d’en débrancher le principe de sélection prévue » !

Certes, « certaines universités sélectionnent discrètement, mais au niveau du master [maîtrise], c’est-à-dire après la licence [baccalauréat québécois]. Pendant trois ans, après le bac [DEC québécois], sans compter les éventuels redoublements, les étudiants seront donc laissés à leur médiocrité et à leurs illusions. On retarde une fois encore le moment où leurs yeux se désilleront. On prolonge encore la garderie débutée au primaire et qu’on a prolongé avec le collège unique dans les années 70 et jusqu’au bac dans les années 90 ».

Dire que « le même jour, une étude officielle du ministère de l’Éducation nationale s’inquiétait de l’affaiblissement continu des élèves du primaire en grammaire et en orthographe ».

Et Éric Zemmour de conclure, fataliste : « Pendant la campagne présidentielle, l’effondrement continue : la droite a poursuivi l’œuvre de démolition que la gauche avait commandé et qu’elle achèvera. »








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