vendredi 29 août 2008

Le dalaï-lama hospitalisé à Bombay « serait emballé par le cours d'ECR »

Selon la Presse qui reproduit les affirmations de partisans du cours d'ECR, « le dalaï-lama serait emballé » par le cours d'éthique et de culture religieuse. Ceci alors que le dalaï-lama, de retour d'un long voyage en Europe, est à l'heure actuelle hospitalisé à Bombay !

Il viendrait même en octobre 2009 (dans plus d'un an) vanter les mérites de ce cours à Montréal !

On a dû mal à croire que le dalaï-lama, avec son horaire chargé, ait pu étudier le nouveau cours en détail alors qu'il n'y a aucun manuel en anglais et que ceux en français viennent juste de sortir. Ceci ne signifie pas évidemment qu'il ne se réjouira pas de la grande place donnée aux spiritualités orientales dans ces manuels et du fait qu'il soit cité sur toute une page en exemple dans les manuels Modulo (non, aucun Pape n'est cité comme modèle). Mais il est peu probable qu'il ait pu se pencher sur la question au-delà de ce qu'on aurait pu lui dire d'en penser.

Il est intéressant de voir comment ces affirmations attribuées au dalaï-lama par des partisans sont si facilement reprises par des « journalistes professionnels et neutres » (la même nouvelle est parue en anglais).

Mission de l'école québécoise : faire des jeunes des citoyens du monde ?

Les propos du dalaï-lama rapportés par Samdup Thubten, de la communauté tibétaine de Montréal, sont assez caractéristiques. Selon M. Thubten, « Le dalaï-lama croit qu'il faut enseigner et instiguer des valeurs d'éthique aux enfants dès leur plus jeune âge pour en faire des citoyens du monde ». On notera qu'on n'a aucune citation directe du dalaï-lama, mais uniquement ce qu'en rapporte un partisan du cours. Ensuite, la partie la plus contestable de cette citation n'est pas le fait d'enseigner des valeurs morales tôt dans la vie des jeunes, mais le fait que ce soit pour en faire des citoyens du monde ! La fonction de l'école québécoise devrait plutôt être d'intégrer les enfants qui la fréquente à la société québécoise ou du moins de les y familiariser, mais pas d'en faire des êtres déracinés qui sont d'abord des citoyens du monde ! C'est évidemment à la mode dans certains milieux, mais pas nécessairement sage dans un Québec qui se détricote très vite.

Le dalaï-lama est-il pour la privation de droits et les menaces répétées de sanction ?

On peut également se demander si le dalaï-lama est d'accord avec la manière dont ce programme est imposé : en supprimant des droits dans les chartes, en enlevant le droit d'objection de conscience aux enseignants, en imposant le cours à tous et en menaçant les parents récalcitrants.

Il nous paraît, toutefois, difficile de penser que ce chef spirituel qui a consacré sa vie à défendre la liberté d’expression, de conscience et de religion puisse avoir donné son aval à la privation de droits qui a accompagné l’introduction de ce cours. Il est également difficile de penser que le chef tibétain approuve les menaces de sanctions scolaires répétées qui planent sur les élèves qui n’assisteraient pas à ce cours pour des raisons religieuses ou philosophiques.

La vraie question

Car, en fin de compte, la question porte sur cela : la liberté en matière d'éducation et le respect des convictions des parents. Que des bouddhistes aiment bien qu'un programme se penche plus sur leur spiritualité quoi de plus normal, que le dalaï-lama dise — enfin des partisans du cours en question disent que le dalaï-lama dit — être en faveur de la formation de citoyens du monde, c'est leur droit le plus strict. Le véritable enjeu est de savoir s'il n'y a de place que pour ce que décide l'État en matière d'enseignement de la morale et de la spiritualité sous peine de sanction. Les parents qui s'opposent à l'imposition de ce cours pensent que l'État qui dit valoriser le pluralisme — c'est un comble ! — n'a pas à imposer un seul cours à tous dans le domaine de la morale et de la spiritualité, qu'il doit permettre la dispense à ce cours comme c'est le cas partout ailleurs dans les pays démocratiques.

Le 3 septembre, réunion d'information des milieux évangéliques à Saint-Romuald (Lévis) sur le cours d'ECR

Plusieurs intervenants évangéliques considèrent que le programme obligatoire d’Éthique et de Culture Religieuse du MELS comporte des menaces sérieuses à la liberté de conscience et surtout au droit des parents de transmettre leurs valeurs à leur enfant. Selon le gouvernement, les enfants de famille évangéliques ne peuvent se soustraire de ce cours, même dans les écoles privées !

Prière de transmettre cette invitation à une soirée d’information le 3 septembre 2008 à 19h00 au :

Centre du Plein Évangile de la Rive-Sud,
1575 Chemin du Sault,
Saint-Romuald (Lévis), Qc.


Cet évènement est organisé en collaboration avec plusieurs organismes évangéliques et avec la Coalition pour la liberté en éducation.

Essentiellement, cette question débattue depuis plus d’un an a été présentée de façon forte incomplète par les média et par le MELS. Les parents sont au centre de ce débat et doivent entendre tous les points de vue avant de décider de leur action en ce qui concerne au plus haut point LEUR ENFANT.

La réunion sera diffusée en direct sur Internet grâce à la collaboration de Radio VPJC <http://www.dravard.net/vpjc/>. Pour syntoniser, rendez-vous sur http://www.cpers.qc.ca/MediaCPERS.htm.

Vous y trouverez les instructions pour entendre les conférenciers, de même que des moyens pour intervenir immédiatement dans les discussions par courriel ou par audio.

Si vous habitez en dehors de la région immédiate de Québec, nous vous suggérons d’organiser une réunion « branchée » à ce moment, dans un lieu où vous pourrez diffuser l’évènement (un ordinateur branché à Internet suffit) et permettre à des gens d’interagir avec ceux du CPERS.

Pour information à ce sujet contacter : media<arrobe>cpers.qc.ca

Le mouvement de retrait s'étend

La Tribune de Sherbrooke indique que le retrait des enfants des cours imposés d'éthique et de culture religieuse s'étend désormais à au moins cinq écoles dans la région sherbrookoise.

Après Valcourt, c'est maintenant au tour de parents de Sherbrooke de s'organiser pour retirer leurs enfants des cours d'éthique et de culture religieuse. Des parents font aussi de même dans la région de Drummondville.

« Boycott, ce n'est pas le terme que j'aime. On a un droit de retrait qui va être exercé », indique Claudette Lavallée, mère d'une élève du Collège Sacré-Coeur de Sherbrooke qui a l'intention de retirer sa fille du cours ce vendredi.

Au total, cinq écoles seraient concernées sur le territoire sherbrookois: quatre écoles publiques et le Collège Sacré-Coeur, selon Mme Lavallée.