Selon la Presse qui reproduit les affirmations de partisans du cours d'ECR, « le dalaï-lama serait emballé » par le cours d'éthique et de culture religieuse. Ceci alors que le dalaï-lama, de retour d'un long voyage en Europe, est à l'heure actuelle hospitalisé à Bombay !
Il viendrait même en octobre 2009 (dans plus d'un an) vanter les mérites de ce cours à Montréal !
On a dû mal à croire que le dalaï-lama, avec son horaire chargé, ait pu étudier le nouveau cours en détail alors qu'il n'y a aucun manuel en anglais et que ceux en français viennent juste de sortir. Ceci ne signifie pas évidemment qu'il ne se réjouira pas de la grande place donnée aux spiritualités orientales dans ces manuels et du fait qu'il soit cité sur toute une page en exemple dans les manuels Modulo (non, aucun Pape n'est cité comme modèle). Mais il est peu probable qu'il ait pu se pencher sur la question au-delà de ce qu'on aurait pu lui dire d'en penser.
Il est intéressant de voir comment ces affirmations attribuées au dalaï-lama par des partisans sont si facilement reprises par des « journalistes professionnels et neutres » (la même nouvelle est parue en anglais).
Mission de l'école québécoise : faire des jeunes des citoyens du monde ?
Les propos du dalaï-lama rapportés par Samdup Thubten, de la communauté tibétaine de Montréal, sont assez caractéristiques. Selon M. Thubten, « Le dalaï-lama croit qu'il faut enseigner et instiguer des valeurs d'éthique aux enfants dès leur plus jeune âge pour en faire des citoyens du monde ». On notera qu'on n'a aucune citation directe du dalaï-lama, mais uniquement ce qu'en rapporte un partisan du cours. Ensuite, la partie la plus contestable de cette citation n'est pas le fait d'enseigner des valeurs morales tôt dans la vie des jeunes, mais le fait que ce soit pour en faire des citoyens du monde ! La fonction de l'école québécoise devrait plutôt être d'intégrer les enfants qui la fréquente à la société québécoise ou du moins de les y familiariser, mais pas d'en faire des êtres déracinés qui sont d'abord des citoyens du monde ! C'est évidemment à la mode dans certains milieux, mais pas nécessairement sage dans un Québec qui se détricote très vite.
Le dalaï-lama est-il pour la privation de droits et les menaces répétées de sanction ?
On peut également se demander si le dalaï-lama est d'accord avec la manière dont ce programme est imposé : en supprimant des droits dans les chartes, en enlevant le droit d'objection de conscience aux enseignants, en imposant le cours à tous et en menaçant les parents récalcitrants.
Il nous paraît, toutefois, difficile de penser que ce chef spirituel qui a consacré sa vie à défendre la liberté d’expression, de conscience et de religion puisse avoir donné son aval à la privation de droits qui a accompagné l’introduction de ce cours. Il est également difficile de penser que le chef tibétain approuve les menaces de sanctions scolaires répétées qui planent sur les élèves qui n’assisteraient pas à ce cours pour des raisons religieuses ou philosophiques.
La vraie question
Car, en fin de compte, la question porte sur cela : la liberté en matière d'éducation et le respect des convictions des parents. Que des bouddhistes aiment bien qu'un programme se penche plus sur leur spiritualité quoi de plus normal, que le dalaï-lama dise — enfin des partisans du cours en question disent que le dalaï-lama dit — être en faveur de la formation de citoyens du monde, c'est leur droit le plus strict. Le véritable enjeu est de savoir s'il n'y a de place que pour ce que décide l'État en matière d'enseignement de la morale et de la spiritualité sous peine de sanction. Les parents qui s'opposent à l'imposition de ce cours pensent que l'État qui dit valoriser le pluralisme — c'est un comble ! — n'a pas à imposer un seul cours à tous dans le domaine de la morale et de la spiritualité, qu'il doit permettre la dispense à ce cours comme c'est le cas partout ailleurs dans les pays démocratiques.
Il viendrait même en octobre 2009 (dans plus d'un an) vanter les mérites de ce cours à Montréal !
On a dû mal à croire que le dalaï-lama, avec son horaire chargé, ait pu étudier le nouveau cours en détail alors qu'il n'y a aucun manuel en anglais et que ceux en français viennent juste de sortir. Ceci ne signifie pas évidemment qu'il ne se réjouira pas de la grande place donnée aux spiritualités orientales dans ces manuels et du fait qu'il soit cité sur toute une page en exemple dans les manuels Modulo (non, aucun Pape n'est cité comme modèle). Mais il est peu probable qu'il ait pu se pencher sur la question au-delà de ce qu'on aurait pu lui dire d'en penser.
Il est intéressant de voir comment ces affirmations attribuées au dalaï-lama par des partisans sont si facilement reprises par des « journalistes professionnels et neutres » (la même nouvelle est parue en anglais).
Les propos du dalaï-lama rapportés par Samdup Thubten, de la communauté tibétaine de Montréal, sont assez caractéristiques. Selon M. Thubten, « Le dalaï-lama croit qu'il faut enseigner et instiguer des valeurs d'éthique aux enfants dès leur plus jeune âge pour en faire des citoyens du monde ». On notera qu'on n'a aucune citation directe du dalaï-lama, mais uniquement ce qu'en rapporte un partisan du cours. Ensuite, la partie la plus contestable de cette citation n'est pas le fait d'enseigner des valeurs morales tôt dans la vie des jeunes, mais le fait que ce soit pour en faire des citoyens du monde ! La fonction de l'école québécoise devrait plutôt être d'intégrer les enfants qui la fréquente à la société québécoise ou du moins de les y familiariser, mais pas d'en faire des êtres déracinés qui sont d'abord des citoyens du monde ! C'est évidemment à la mode dans certains milieux, mais pas nécessairement sage dans un Québec qui se détricote très vite.
On peut également se demander si le dalaï-lama est d'accord avec la manière dont ce programme est imposé : en supprimant des droits dans les chartes, en enlevant le droit d'objection de conscience aux enseignants, en imposant le cours à tous et en menaçant les parents récalcitrants.
Il nous paraît, toutefois, difficile de penser que ce chef spirituel qui a consacré sa vie à défendre la liberté d’expression, de conscience et de religion puisse avoir donné son aval à la privation de droits qui a accompagné l’introduction de ce cours. Il est également difficile de penser que le chef tibétain approuve les menaces de sanctions scolaires répétées qui planent sur les élèves qui n’assisteraient pas à ce cours pour des raisons religieuses ou philosophiques.
Car, en fin de compte, la question porte sur cela : la liberté en matière d'éducation et le respect des convictions des parents. Que des bouddhistes aiment bien qu'un programme se penche plus sur leur spiritualité quoi de plus normal, que le dalaï-lama dise — enfin des partisans du cours en question disent que le dalaï-lama dit — être en faveur de la formation de citoyens du monde, c'est leur droit le plus strict. Le véritable enjeu est de savoir s'il n'y a de place que pour ce que décide l'État en matière d'enseignement de la morale et de la spiritualité sous peine de sanction. Les parents qui s'opposent à l'imposition de ce cours pensent que l'État qui dit valoriser le pluralisme — c'est un comble ! — n'a pas à imposer un seul cours à tous dans le domaine de la morale et de la spiritualité, qu'il doit permettre la dispense à ce cours comme c'est le cas partout ailleurs dans les pays démocratiques.
3 commentaires:
Vous pensez franchement que les journalistes québécoises (bizarre cette féminisation...) sont objectives ? Qu'elles réfléchissent avant d'écrire ce qui va dans le sens de leurs préjugés ???
Quelle naïveté!
Et vous voudriez qu'elles posent aussi des questions embarrasantes (le dalaï-lama est-il pour qu'on impose ce cours à tous ?).
Vous rêvez en couleurs.
Si cet article reflète les intentions du Dalaï-Lama, on peut dire à tout le moins qu’il ne cultive vraiment pas l’art de se faire des amis en s’immisçant ainsi dans les affaires internes d’un pays.
C'est de la grosse propagande! Si c'est vrai... Eh bien, j'attends le jour où le Pape Benoît XVI viendra dire que le cours ECR n'est pas bon... On verra bien, alors, la réaction de nos journalistes consensuels québécois.
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