samedi 26 novembre 2011

Bock-Côté : Merveilleux Monsieur Lazhar

Bock-Coté sur le film Monsieur Lahzar qui traite de l'enseignement.

Je n’ai pas l’habitude des critiques de films. Mais je m’en voudrais de ne pas vous dire tout le bien que je pense d’un film remarquable que j’ai vu récemment : Monsieur Lazhar, réalisé par Philippe Falardeau.

Je vous raconte vite l’histoire. Dans une école montréalaise, une enseignante se suicide. Le traumatisme est généralisé. Bachir Lazhar, un résident permanent se présente à l’école et se fait passer pour un maître d’école prêt à prendre le relais et à faire la classe aux enfants.

Mais voilà, Bachir Lazhar n’est pas vraiment résident permanent. Il est réfugié politique algérien. Et il n’est pas maître d’école. Mais restaurateur. Mais parce qu’il est cultivé, parce qu’il a aussi du bon sens, il devient vite un professeur exemplaire.

Il ne s’agit pas d’un film-à-thèse. Falardeau ne milite pas. Et les personnages eux-mêmes ne sont pas des caricatures d’idées ambulantes. Mais à travers son film, Falardeau fait un portrait ironique, tout en retenue, mais incisif, de l’école québécoise. Peut-être même de la société québécoise.

Dans un système atrocement bureaucratisé, où le ministère impose sa pédagogie sans connaissances, où l’autorité du maître est niée, où les psychologues gèrent mécaniquement les émotions des enfants, où les parents d’enfants-roi ne tolèrent pas qu’on critique leur marmaille, Bachir Lazhar ramène un peu d’humanité.

Non pas que ses collègues en manque. Mais ils ont démissionné devant la pesanteur morbide de la bureaucratie. Monsieur Lazhar ramène le vouvoiement et les bureaux en belles rangées disciplinées. Mieux, il fait ses dictées avec Balzac. Détails ? Non. Ou détails fondamentaux, alors.
Monsieur Lazhar n’est peut-être pas enseignant au sens où l’entendent les sciences de l’éducation et le ministère. Mais c’est un professeur. J’ai bien dit un professeur et non pas un gestionnaire de classe ou un psychopédagogue. Un professeur, c’est-à-dire un homme qui nous fait aimer la culture parce qu’il l’incarne.

C’est parce qu’ils ont un jour rencontré leur propre Monsieur Lazhar que bien des étudiants ont pris le goût de la culture. Monsieur Lazhar me fait penser à quelques films de profs. L’Opus de Monsieur Holland, par exemple. Ou The Browning Version.

C’est le privilège des privilèges, pour les professeurs : compter vraiment, au fil du temps, pour quelques étudiants, peut-être pour beaucoup.

Alors j’en reviens à ce film, à cette histoire. Il nous a donné un personnage merveilleux. Difficile de ne pas y voir un petit chef d’œuvre.

Oui. Merveilleux Monsieur Lazhar.




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Cour de justice de l’Union européenne : respect de l'embryon humain dès fécondation

Mère pleurant son enfant avorté. Œuvre du sculpteur Martin Hudáčeka,
statue inaugurée en présence du ministre slovaque de la Santé, Ivan Uhliarik.
La Cour de justice de l’Union européenne a rendu le 18 octobre un arrêt qui devrait enchanté les défenseurs de la vie à naître et susciter des discus­sions dans les cours d'ECR. Et cela sur la demande de… Green­peace ! Le mouvement écolo­giste interna­tional plaidait contre le biolo­giste allemand Oliver Brüstle, qui avait breveté des cellules souches neurales produites à partir d’em­bryons humains.

« Inac­ceptable, disait Green­peace, on ne doit pas breveter l’humain  ! » D’où procès devant la Cour fédérale de justice alle­mande, qui a saisi la Cour européenne. Et celle-ci vient de trancher : « Tout ovule humain doit, dès le stade de sa fécondation, être considéré comme un embryon humain dès lors que cette fécondation est de nature à déclencher le processus de développement d’un être humain. Donc la recherche scientifique impliquant l’utilisation d’embryons humains ne peut pas accéder à la protection du droit des brevets : le respect de la personne humaine pourrait en être affecté. »

Jubilation aussitôt chez les catholiques : enfin « une définition large et scientifiquement solide de ce qu’est un embryon humain. », déclare la Commission des épiscopats de la Communauté européenne. Là en effet était le coeur du problème. Que l’embryon humain soit humain, c’est ce que les instances occidentales refusaient de reconnaître depuis trente-cinq ans (la légalisation de l’avortement) ; c’était la chose à ne pas dire. Mais maintenant c’est dit. Et par l’Union européenne… À partir de là, pour les partisans du respect envers l'enfant à naître, on peut détricoter le canevas de sophismes sur lequel repose la bioéthique officielle. C’est une révolution. Le plus singulier est qu’elle soit venue de Greenpeace, bête noire des défenseurs des valeurs traditionnelles.

Il faudra en informer les concepteurs de manuels d'éthique et de culture religieuse qui accumule bien souvent les approximations et les simplismes quand ils décrivent les positions prudentes vis-à-vis des manipulations génétiques. C'est le cas dans la page reproduite ci-dessous.

Cahier de savoirs et d'activités vivre ensemble 2 des éditions ERPI
conçu pour cours d'éthique et culture religieuse, p. 159

En effet, dire au sujet des catholiques à la page 159, que « pour eux, la vie commence dès la conception » est un non-sens. Ce n'est pas l'Église catholique qui dit ça, mais c'est la réalité biologique. Dès la fusion des gamètes, une nouvelle vie humaine est présente, ce n'est pas une question de dogme ou de croyance. Aucun biologiste, athée ou d'une autre religion, ne peut le nier ni prouver le contraire. Mais ce que fait l'Église catholique en revanche, c'est qu'elle admet cette donnée de la biologie et en prend acte et donc se dit : si c'est bien un être humain, alors c'est mon frère, alors je dois le respecter comme un autre moi-même. Et donc, je ne puis détruire sa vie, ni l'instrumentaliser même pour me guérir ou guérir mon propre enfant.

Cet embryon est un sujet de droit, non un objet. De là à dire que l'Église catholique interdise toute manipulation génétique (même page, légende de l'illustration 10.11, Le Devoir, 10 mars 2008) c'est également faux : l'Église catholique interdit toute manipulation qui attenterait à la vie ou au respect d'un être humain, mais une manipulation génétique (la thérapie génique par exemple) qui aurait pour but de guérir est tout à fait légitime et même souhaitable.

Voir aussi

Débat sur l'avortement : l'ainée est pro-avortement et défend l'ordre établi, la cadette pro-vie veut dialoguer

Denise Bombardier : « On paie des avortements » et dans un cas d'espèce une même femme a avorté « 23 fois » aux frais du contribuable québécois.

Seuls 30 % des Ontariens pensent que l'État devrait continuer à rembourser tous les avortements

Complément cour d'ECR — avortements tardifs en Russie, en Espagne et au Québec

Réactions à la suite des propos de Mgr Ouellet sur l'avortement

Erreurs et imprécisions dans le chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire

Omissions et critiques pédagogiques du chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire


mercredi 23 novembre 2011

Impact du cours ECR sur l'initiative du ministre Baird pour la tolérance religieuse (ailleurs qu'au Canada)


Le ministre Baird lors de sa rencontre avec Mgr Ettore Balestrero à Rome
Le ministre des Affaires étrangères John Baird a rencontré le sous-secrétaire aux relations avec les États du Saint-Siège, Monseigneur Ettore Balestrero, le 10 octobre 2011, au Vatican. Le ministre Baird a profité de l'occasion pour discuter de la liberté de religion.

Le gouvernement s'est engagé à créer un Bureau de la liberté religieuse au sein d'Affaires étran­gères et Commerce inter­na­tional Canada, comme il a été annoncé dans le discours du Trône du 3 juin 2011. Cet enga­gement a été l'un des thèmes prin­cipaux du discours du Ministre Baird à l'Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre 2011.

Les bureaucrates fédéraux du Ministère des Affaires étrangères ont toutefois conseillé au ministre John Baird de faire preuve de prudence lors de cette réunion au sujet de son projet de création d'un bureau de la liberté religieuse au sein de son ministère.

Une note d'information obtenue en vertu de la Loi d'accès à de l'information par l’agence de presse la Presse canadienne soulignait un contentieux potentiel avec le Vatican qui suit de près une affaire soumise à la Cour suprême du Canada.

L'affaire concerne les enfants de parents de Drummondville (Québec) qui s'opposent à l'enseignement religieux imposé à leurs enfants. Les bureaucrates ont conseillé à Baird de ne pas mentionner l’affaire. Si jamais ses interlocuteurs venaient à aborder la question, les conseillers du ministre lui ont suggéré de l’écarter en précisant qu’il s’agit d’une question provinciale.

Pour la Presse canadienne, les parents s'opposent à ce que leurs enfants soient forcés de suivre le cours d'éthique et culture religieuse, car celui-ci leur enseigne des faits sur les autres religions, et pas seulement le catholicisme. Toujours selon l’agence de presse, les parents ont fait valoir que le cours occasionne un contact "prématurée" avec une série de croyances qui vont à l'encontre de la foi religieuse de leur famille. Cette présentation de l’agence de presse est faussée et tronquée, les parents ne s’opposent pas tant à l’exposition de faits (peu sont prescrits par le programme), mais à la manière dont les religions et choix de vie sont présentés et qui selon les parents est fondamentalement relativiste.

L’affaire des parents de Drummondville va clairement à contre-courant avec l’intention de la rencontre du Ministre Baird au Vatican dont le but était « de promouvoir et de protéger la liberté de religion et de conscience dans le monde. »

Dans une section intitulée « Messages clés à transmettre », les conseillers du ministère conseillaient au ministre Baird de contourner le sujet du programme d’éthique et de culture religieuse lors de la réunion le 10 octobre et de dire que « la politique de l'éducation est fixée par chaque province. » Le message avait été classifié « Uniquement réactif », ce qui en jargon bureaucrate signifie que le ministre ne devait pas soulever la question et n'en parler que si ses homologues du Saint-Siège en parlaient.

« Le Saint-Siège dénonce la marginalisation de la religion dans les pays ‘qui insistent sur la tolérance et sur le pluralisme’. Il s’est ainsi opposé au programme obligatoire d'éthique et de culture religieuse du Québec », précise la note de service.

« Le Saint-Siège suit l'appel à la Cour suprême intentée par les parents à Drummondville afin d’être exemptés de ce cours obligatoire imposé par province. » La note de service rappelait que le précédent nonce du Saint-Siège au Canada et un cardinal québécois haut placé à Rome « ont publiquement critiqué ce cours comme contraire aux droits parentaux garantis par l'ONU à décider l'éducation de leurs enfants. »

Voir aussi
Le droit à l'ignorance des lecteurs de la Presse, de la Voix de l'Est et du Soleil




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Federal Foreign Minister Baird, the Near-East and the Ethics and Religious Culture curriculum

Foreign Affairs Minister John Baird met with the Under-Secretary for Relations with States of the Holy See, Monsignor Ettore Balestrero, at the Vatican on October 10, 2011. Minister Baird used the opportunity to discuss the issue of freedom of religion.

The government committed to creating an Office of Religious Freedom within Foreign Affairs and International Trade Canada, as outlined in the June 3, 2011, Speech from the Throne. This was a pillar of Minister Baird's address to the United Nations General Assembly on September 26, 2011.
Minister Baird meets with Monsignor Ettore Balestrero
in Rome last October

Federal bureaucrats told Foreign Affairs Minister John Baird to tread carefully during this meeting about his plan to set up an office of religious freedom within his department.

A briefing note obtained under the Access to Information Act by The Canadian Press pointed to a potential trouble spot with the Vatican which is watching a case before the Supreme Court of Canada.

The case involves the parents of Drummondville, Que., students who object to the religious teaching their children receive and bureaucrats advised Baird not to mention the case. If it did come up, they suggested he dismiss it as a provincial matter.

According to the Canadian Press agency, the parents object to their children being forced to take a course in ethics and religious culture because it teaches them about other religions, not just Catholicism. The parents argued that the course caused "premature" contact with a series of beliefs that ran counter to the religious faith of their family. This characterization is inaccurate: the parents do not oppose facts about other religions (the curriculum, in any case, requires very little facts to be known) but the way these religions and life choice in ethics is presented, which they deem to be relativistic.

The Drummondville case was clearly at cross purposes with Baird's intention for the meeting, which was to work with the Holy See "to promote and protect freedom of religion and conscience around the world."

In a section titled, "Key Messages to Convey," Baird was advised to sidestep the topic of the Quebec program during the Oct. 10 meeting and say, "Education policy is set at the provincial level." The message was deemed "Responsive Only," which is bureaucratese instructing him not to raise the matter unless his Vatican hosts bring it up.

"The Holy See speaks out against the marginalization of religion in countries 'that accord importance to tolerance and pluralism.' It has for example objected to Quebec's obligatory Ethics and Religious Culture course," the memo states.

"The Holy See is following the appeal to the Supreme Court by parents in Drummondville to overturn the compulsory nature of the province-imposed course."

The memo noted that the Vatican's previous ambassador to Canada and a highly-placed Canadian cardinal in Rome "have publicly criticized this course as contrary to the UN guaranteed right of parents to make decisions about the education of their children."

See also
Mother to National Post: "Gross misrepresentation of my views"





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mardi 22 novembre 2011

France — La proportion des plus faibles lecteurs augmentent, principalement dans les zones prioritaires

Pour certains la baisse du niveau des élèves est une évidence, pour d’autres c’est un fantasme, mais la proportion des plus faibles augmente et leurs difficultés s’aggravent.

Selon une enquête de l'INSEE, depuis une dizaine d’années, le pourcentage d’élèves en difficulté face à l’écrit a augmenté de manière significative et près d’un élève sur cinq est aujourd’hui concerné en début de 6e.

Si le niveau de compréhension de l’écrit des élèves moyens n’a pas évolué, la plupart des  évaluations témoignent d’une aggravation des difficultés parmi les élèves les plus faibles.

Alors que la maîtrise des mécanismes de base de la lecture reste stable, les compétences langagières (orthographe, vocabulaire, syntaxe) sont en baisse, ce qui explique l’aggravation du déficit de compréhension des textes écrits, parmi les élèves les plus faibles. En moyenne, les filles ont de meilleures performances que les garçons dans le domaine de la compréhension de l’écrit ; cet écart s’accroît dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE depuis une dizaine d’années. En France, le statut  économique, social et culturel des parents explique aujourd’hui une plus grande part de la variation des scores des élèves qu’en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE. C’est dans les collèges en zones d'éducation prioritaire des banlieues à forte immigration que l’augmentation des difficultés est la plus marquée : près d’un tiers de ces collégiens éprouvent des difficultés face à l’écrit, contre un quart il y a dix ans.
Erreurs grammaticales : En 1987 ils étaient 87 % à ne pas en faire, 20 ans plus tard ils ne sont plus que 63 %.
« La plus grande difficulté est qu’il y a des « non-lecteurs » qui sont mélangés à d’autres qui lisent très bien et on a du mal à remédier aux difficultés de ces lecteurs-là car il nous manque des clés. » 

Ces difficultés persistent au collège (secondaire).  En fin de collège, en 3e , (14-15 ans, secondaire IV au Québec), la comparaison des résultats de l’évaluation entre 2003 et 2009 montre que la situation des collèges dans les banlieues difficiles et zones dites prioritaires s'y détériore plus qu'ailleurs en France: le score moyen des élèves qui y sont inscrits a baissé de 12 points sur la période observée, contre une baisse de 5 points dans l’ensemble de la population des élèves de 3e. La proportion d’élèves dans les niveaux de performances les plus faibles (inférieurs au niveau 2) dans le secteur de l’éducation prioritaire a augmenté de 7,7 points entre les deux cycles d’évaluation, passant de 24,9 % en 2003 à 32,6 % en 2009. En comparaison, la part des élèves faibles n’a augmenté que de 2,9 points dans les collèges du secteur public hors éducation prioritaire et elle est restée stable dans le secteur privé. En 2009, près d’un tiers des élèves de fin de 3e sont ainsi en difficulté dans le secteur de l’éducation prioritaire, contre 17,7 % dans les collèges publics hors éducation prioritaire et 8,5 % dans les établissements privés.




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Syndicats et gouvernement pour interdire la religion dans les garderies familiales

Il était une époque où les parents payaient eux-mêmes pour la garde de leurs tout-petits et quand les garderies familiales et privées n'étaient ni syndiquées ni financées par les impôts.

Aujourd'hui, le passage des impôts des parents par le gouvernement et la syndicalisation de ce secteur de la garde, signifie que les parents n'auraient plus la possibilité de choisir une garderie familiale où l'on chante des chants religieux, l'on fait une petite prière avant de manger ou l'on explique certains rites ou images religieuses, même si les parents et les gardiennes d'enfants voudraient le faire !

Michael Coren & Brian Liley et l'influence grandissante de l'État monopole dans les garderies


Jointes au téléphone, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représenteraient des milliers de responsables des services de garde en milieu familial, se sont dites d'accord avec le principe  d'interdire la religion dans les services de garde en milieu familial.


Le quotidien La Presse indique, dans son édition de vendredi, que le ministère de la Famille envisage d'émettre une directive interdisant la religion dans les services de garde familial, comme il a fait pour les Centres de la petite enfance (CPE) et les garderies privées subventionnées.

« L'instruction religieuse, ça se fait avec les Églises, pas dans les CPE et pas dans les garderies », a affirmé en entrevue Jeff Begley, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

La religion serait donc bannie des familles, puisque ces garderies sont en milieu familial ?

« C'est tout à fait dans ce qui est raisonnable. Il y a une place pour l'instruction religieuse, mais ce n'est pas dans les affaires financées par l'État. Et même si c'est un milieu familial, c'est financé par l'État », a rappelé M. Begley. L'État ne favorise donc dans les faits que les athées et les agnostiques et non les parents croyants.

À la CSQ, le projet de directive du ministère est aussi très bien accueilli. La première vice-présidente, Louise Chabot, admet cependant que « ça pose des questions particulières » qui doivent être étudiées soigneusement.



« On a un groupe de travail avec le ministère, actuellement, pour étudier la question. En milieu familial, on se retrouve en situation de travailleuses autonomes, où leur milieu de travail est leur domicile, donc un milieu privé, contrairement à une école ou à un Centre de la petite enfance. Donc, avec les questions de liberté de religion qu'on retrouve dans les chartes, il y a des questions plus juridiques à regarder pour ne pas que les directives du ministère contreviennent aux chartes des droits et libertés de la personne », a expliqué Mme Chabot. Parions que des juristes payés à même les impôts de tous les Québécois seront employés pour tenter de trouver des arguments juridiques pour réduire la liberté de ces travailleuses et des parents. Alors qu'il suffirait de laisser les parents choisir !

Selon Mme Chabot, le ministère viserait le mois de février pour émettre sa directive touchant les services de garde en milieu familial.

La CSQ dit représenter 13 900 responsables de service de garde en milieu familial et la CSN environ 1 500. Environ 90 000 enfants fréquentent ces services de garde en milieu familial dans l'ensemble du Québec.

Voir aussi

Économiques, les garderies à 7 $ ?

CPE s'arment pour une bataille juridique contre le gouvernement

Répression religieuse plus sévère dans les garderies que dans les écoles

Garderies discriminatoires : elles privilégient les athées et agnostiques



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Californie — Clivage ethnique important au sujet du financement public des études des illégaux

La loi californienne DREAM (Développement, assistance et éducation pour les étrangers mineurs) ratifiée le 8 octobre permettra à partir de 2013 aux jeunes immigrés qui sont arrivés aux États-Unis illégalement avant l'âge de 16 ans de bénéficier de bourses et autres aides financières afin de suivre un enseignement universitaire.

L'étudiante Yesenia Capellino de l'Université de Californie à Los Angeles soutient énergiquement
la loi DREAM qui va permettre aux immigrés illégaux diplômés d'une école
 californienne de recevoir des subventions et bourses pour leur permettre de suivre leurs études
 dans une université ou un collège californien à partir de 2013.

On apprend aujourd'hui que cette mesure controversée divise la population californienne en fonction de l'ethnie des personnes interrogées. Parmi les Latinos, 79 % des personnes interrogées appuient l'aide gouvernementale accordées aux immigrants illégaux inscrits dans les universités de l'État, alors que seuls 30 % des blancs de Californie partagent cet avis.

L'enquête menée par l'Université du Sud de la Californie (USC) a constaté qu'une faible majorité de démocrates inscrits (à savoir 53 %) soutient cette nouvelle politique ratifiée le mois dernier par le gouverneur démocrate Jerry Brown. Mais seuls 23 % des Républicains sont dans ce cas.

« Je ne pense pas que les étrangers illégaux devraient avoir accès à tous les avantages de ce pays » de déclaré un des sondés, Lois Hartman, 64 ans, un républicain.




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Université contre la discrimination à l'encontre des handicapés mentaux...

Étrange règle de l'Université Victoria qui interdit toute discrimination à l'encontre des handicapés mentaux....




Est-ce que les universités ne discriminent pas en permanence contre les minus habens ? Est-ce qu'elles ne favorisent pas les plus intelligents sans cesse ? Hmmm. Tout compte fait, quand on considère l'inflation des notes dans les universités nord-américaines...


Source



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lundi 21 novembre 2011

Québec francophone : serions-nous cocus ?

Joseph Facal revient sur les derniers événements qui semblent indiquer un recul du français au Québec et au Canada.
Il faudrait être lâche ou de mauvaise foi pour ne pas admettre que le Québec français recule sur tous les fronts.

Des anglophones unilingues sont nommés à des postes de juge, de vérificateur, de cadre à la Caisse de dépôt [et l'anglais est la langue de travail dans la fonction public à Québec pour 14 % des postes]. L’affichage illégal est partout. Notre poids parlementaire chute à Ottawa.

Mais tout cela n’est que la pointe de l’iceberg. Les serveurs de restaurant sont maintenant insultés dans leur dignité quand le client exige d’être servi en français. 

Peu de français au centre-ville de Montréal... Cliquer sur l'image pour l'agrandir.


Chez ceux que cela préoccupe encore, le réflexe premier sera de blâmer nos dirigeants. Et il est vrai qu’il y a beaucoup de blâmes à distribuer.

Jean Charest est génétiquement indifférent à cette question. Christine St-Pierre est la ministre affectée au dossier linguistique la plus avachie et peureuse depuis le pathétique Guy Rivard en 1985.

L’Office de la langue française devrait être rebaptisé Orifice de la langue française tellement il consent à subir les derniers outrages avec placidité. Et si vous comptiez sur Stephen Harper ou les poteaux québécois du NPD pour défendre le français, votre naïveté est une maladie incurable.

Tout cela est aussi possible en raison de la complicité active ou passive de la population. Mais si nous sommes tous des cocus dans cette histoire, il y a quand même différentes façons de l’être.

Il y a d’abord le cocu innocent, qui ne se rend compte de rien, qui croit que sa femme est réellement partie se faire masser.  La grande majorité de la population entre dans cette catégorie.

Il y a ensuite le cocu content, qui a totalement intégré le logiciel du multiculturalisme et de la mondialisation. Pour lui, l’anglicisation du Québec vient avec la modernité et l’ouverture. Elle permet d’accéder à un stade supérieur de sophistication et seuls des dinosaures pourraient penser autrement.

Il y a aussi le cocu dépressif. Dans une récente chronique («Du Canadien à la Caisse», 16 novembre) qui ne risque pas de figurer dans ses 1000 meilleures, Patrick Lagacé, habituellement si perçant et que j’aime tant, incarnait cette attitude invertébrée. C’est celle du cocu qui va se soûler au bistrot en pleurnichant.

Il y a également le cocu pervers, qui participe avec délectation à sa propre humiliation. C’est le gars qui aime regarder sa femme se faire baiser par un autre. Cynique et manipulateur, il justifie tous les reculs au nom de la bonne entente parce qu’il craint qu’une crise linguistique ranime la flamme nationaliste.

Il y a enfin le cocu enragé, qui veut que ça cesse, qui se retient pour ne pas commettre l’irréparable, qui se bat pour retrouver sa dignité perdue. Combien en reste-t-il de ceux-là au Québec ?

Au cœur du recul actuel, il y a notre refus de voir et de nommer l’éléphant dans le salon. Cet éléphant est la dimension PO-LI-TI-QUE et collective de la question linguistique.

Si un peuple dort au gaz, s’il vote contre ses propres intérêts, s’il rate tous ses grands rendez-vous avec l’Histoire, s’il pense que fuir ses responsabilités n’a jamais de conséquences, tous ceux qui se fichent de lui en prendront bonne note.

Et cela donnera ce qu’on voit en ce moment.

Et pendant ce temps, le PLQ a augmenté le temps que les écoliers francophones apprennent l'anglais, leur a imposé un programme de multiculturalisme 101 avec la complicité du PQ, édulcoré l'histoire du Québec d'une conscience nationale mal venue. Quant à l'ADQ, elle voulait l'année passée encore plus d'anglais au primaire...




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Révolution tranquille, « un héritage épuisé et paralysant »

Extrait d'un article de Monique Jérôme-Forget, ex-ministre des Finances du Québec, tiré de l'ouvrage collectif La Révolution tranquille en héritage paru chez Boréal en octobre 2011.

« [...] est-il normal que la convention collective [des enseignants] contienne plus de 500 articles, comporte 274 pages, et que certains articles se déclinent sur 8 pages ? Il faut se demander si la mainmise des syndicats sur le réseau n’expliquerait pas le désintéressement de nombreux parents. Dans les années qui ont suivi le rapport Parent, sous le gouvernement Lesage, l’éducation fut l’objet principal des débats publics, alors que l’emprise syndicale sur le fonctionnement des écoles ne s’était pas encore manifestée. C’est à cette époque où l’éducation apparaissait à tous comme un enjeu vital et prioritaire que notre système d’éducation a donné ses meilleurs résultats. Est-ce un hasard ? Je ne crois pas.

Pour stimuler la réussite de tous ses élèves, une école doit se forger son propre ethos, une âme et une personnalité qui lui soit propre, et assez forte pour générer un sentiment d’appartenance et de fierté chez tous ceux qui la fréquentent. La passion des enseignants, leur implication, leur contrôle sur l’école constituent la clé du succès de celle-ci. [Mme Jérôme-Forget parlera plus loin de l'implication des parents et du fait qu'ils doivent sentir que l'école leur apparteint aussi] C’est ce que toute la littérature sur le sujet nous apprend, et ce qu’illustrent à merveille les quelques établissements, privés ou publics, qui en ont le secret. Hélas, il est pour une école extrêmement difficile, et donc exceptionnel, de se forger une telle personnalité dans un système aussi outrageusement centralisé et codifié.

[...]

Bien que plus rarement, j’ai quand même entendu alors que j’étais ministre des Finances la recommandation suivante : « Que les entreprises ou les riches payent. » Or, il y a de moins en moins de riches au Québec, beaucoup moins qu’ailleurs au Canada. Les ménages à faible revenu sont proportionnellement plus nombreux que dans le reste du pays, alors que c’est l’inverse pour les très grandes fortunes et même pour les revenus dépassant 100 000 $ par année. Comme aime à le dire Pierre Fortin, « le Québec est riche en pauvres, mais pauvre en riches ». Pensons par ailleurs à notre régime de service de garde à contribution réduite. Alors que j’étais présidente de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), une étude faite par un chercheur de l’UQAM, Pierre Lefebvre, démontrait que les plus grands bénéficiaires des garderies à cinq dollars étaient les familles les plus fortunées. J’endosse totalement un programme de garderies qui favorise le développement social et intellectuel des enfants [malheureusement plusieurs études prouvent que ce n'est pas du tout le cas : voir ici, ici et là.] Un tel programme permet à des parents, et surtout aux femmes, de pouvoir travailler avec un minimum d’appui de la société. Mais son financement et son fonctionnement sont-ils adéquats pour une société comme la nôtre ? Avons-nous les moyens de subventionner à raison de plus de 40 $ par jour tous les enfants en garderie dès la première année de leur existence, quelque soit le revenu des parents ? Même si ce programme fait l’envie de plusieurs parents dans le monde, ne devrions-nous pas le réexaminer et revoir son financement sans en compromettre l’esprit et l’accès ?

[...]

Du point de vue des parents, l’école québécoise se conjugue au singulier. C’est celle de leur quartier, que fréquente leur enfant. S’ils ne sont pas motivés, s’ils ne sont pas outillés pour s’approprier leur école et contribuer à son succès, ou si leur contribution n’est pas la bienvenue, l’apport inestimable des parents est gaspillé. Ni le réseau dans son ensemble ni même les commissions scolaires ne sont — on le constate maintenant — des institutions où l’implication des parents et de la communauté peut fonctionner. Notre système confère très peu d’autonomie à l’école, qui n’est pas libre d’employer les enseignants qu’elle souhaite ni d’organiser leur tâche à sa façon. Comment pourrait-elle, alors, être imputable aux parents ? Les bulletins, les évaluations et les méthodes d’apprentissage changent fréquemment sans que les parents soient mis dans le coup. Comment ces derniers peuvent-ils alors soutenir l’apprentissage de leurs propres enfants ? Il faut conférer aux écoles plus d’autonomie, à leurs dirigeants plus de responsabilité et d’imputabilité, et aux parents un rôle plus déterminant que la vente de chocolat.

[...]

Par exemple, l’accroissement des coûts de la santé ne peut être soutenu exclusivement par les impôts comme c’est le cas actuellement. La poursuite du statu quo nous condamne à un réveil brutal dans un avenir pas trop lointain, ou à des années de rationnement des services d’ici là. Ainsi, pendant longtemps, on a maintenu sous contrôle les dépenses en diminuant le nombre de médecins qui, faute de se trouver un emploi dans un environnement de leur choix, quittent la province. Le Québec les a éduqués pendant sept à dix ans, parfois plus, et il se permet de les laisser partir. C’est une approche qui coûte cher à la société. C’est une approche viciée car elle s’appuie sur cette idée de centraliser à outrance les décisions. Plusieurs pays ont reconnu et corrigé cette erreur. Le Québec tarde à le faire. J’ai toujours trouvé aberrant que le ministre de la Santé soit tenu personnellement imputable en chambre pour chacune des situations navrantes résultant des erreurs d’un professionnel dans un si vaste réseau. Il faudra décentraliser certaines décisions et la gestion du réseau pour permettre au citoyen de dicter ses besoins[.]

[...]

De décennie en décennie, la médecine repousse les limites de sa capacité d’intervenir pour soulager la douleur et limiter les handicaps sans pour autant guérir durablement ses patients. Or l’effet net, qui n’a rien à voir avec une explosion du nombre de personnes âgées — qui n’a pas encore eu lieu —, est que les coûts de la santé augmentent de 5 à 6 % par année, alors que notre économie ne s’accroît que de 2 à 3 % par année. La conclusion qu’il faut en tirer est aussi simple et brutale que l’arithmétique que je viens d’évoquer: seule une augmentation notable de notre productivité, capable d’impulser une croissance plus rapide de toute l’économie, saura nous éviter un rationnement toujours plus strict des soins disponibles.

Quatrièmement, la productivité est l’aspect le moins  reluisant de la performance économique du Québec depuis la Révolution tranquille. Les statistiques sur la productivité du travail indiquent qu’au Québec elle a progressé au rythme moyen de 1 % par année au cours des cinq dernières décennies. Le Canada dans son ensemble a progressé deux fois plus vite, les États-Unis, trois fois.

Cinquièmement, si le financement des garderies doit être revu, celui des universités mérite que l’on regarde la situation bien en face. Qui bénéficie d’une formation universitaire et qui doit en payer la facture ? Plusieurs études ont été menées sur le sujet. Il faut penser maintenant à inclure toutes les parties dans cette discussion et à dépolitiser le débat. Il s’agit d’un débat vital pour l’avenir du Québec, et la partisannerie n’y a pas sa place.

Au-delà des politiques publiques et des débats entre politiciens, les attitudes populaires face au rôle de l’État sont appelées à se modifier, sans quoi nos institutions continueront de s’éparpiller sans cesse jusqu’à ce que la dette nous explose au visage ou que tous les contribuables se soient exilés. »
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