dimanche 19 octobre 2025

Nlle-Calédonie — Les communards se portèrent volontaires pour mater la révolte indigène

Après la chute du second Empire et l’écrasement de la Commune en 1871, quelque 5000 condamnés, parmi lesquels Henri Rochefort et Louise Michel, sont envoyés aux antipodes, sur l’île Nou et l’île des Pins. Ils rejoignent plusieurs centaines de Kabyles déportés après la révolte du bachaga Mokrani, en 1871. Amnistiés au terme d’une décennie, les premiers vont retourner en France, les seconds, qui finiront pardonnés, feront souche.
En juin 1878, des massacres de colons, atrocement mutilés, sèment la panique et font douter de la viabilité de la colonie. Des clans canaques tirent prétexte de la divagation du bétail sur leurs cultures vivrières pour déclencher une révolte sanglante. Pendant plusieurs mois, des bandes armées sèment la terreur dans l’arrière-pays. On recense 200 morts chez les Européens. À Nouméa, l’effroi est tel que des armes sont distribuées aux condamnés. Les communards, quoique issus de l’extrême gauche politique, se portent volontaires pour mater la révolte canaque. Seule Louise Michel soutient les insurgés.

Mais c’est le ralliement, à l’instigation du lieutenant de vaisseau Jules Servan, des guerriers du chef Nondo, de Canala, qui permet l’écrasement de l’insurrection. Ces derniers vont tuer le chef rebelle Ataï, lui couper la tête, envoyée à Paris au musée d’Ethnographie : la restitution du crâne du chef et de celui de son sorcier Andja à la Nouvelle-Calédonie n’est intervenue qu’en septembre 2014… Des pièces qui ont été volées en juillet 2024 lors des troubles qui ont frappé l’archipel.


Source :Valeurs Actuelles

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