samedi 20 juin 2020

« Tyrannie des minorités » avec le changement de population en Occident « Les revendications deviendront de plus en plus stridentes »

Pour le philosophe Alain Finkielkraut, « Nous sommes entrés dans une guerre idéologique qui pourrait mener à la guerre civile ».

La gauche radicale veut conquérir l’électorat des banlieues « de plus en plus massif et majoritaire »

Le néo-féminisme, les conséquences de la mort de George Floyd ou encore les dérives de l’antiracisme étaient au cœur des interventions des philosophes Alain Finkielkraut et Philippe Bruckner, dans l’émission Élie sans interdit, dimanche soir sur la chaîne israélienne francophone d’information continue.

Les deux penseurs étaient invités à réagir face aux récentes manifestations antiracistes, et ont fait part de leur inquiétude devant la propagation du discours « anti-occidental » des groupuscules indigénistes dans l’espace public.

« Nous vivons sous la tyrannie des minorités qui ont des relais très complaisants dans l’université (…) et qui changent complètement le visage de l’antiracisme. Maintenant c’est un combat contre l’Occident. Le racisme serait consubstantiel au Nouveau [Amérique] et à l'Ancien [Europe] continents, et il doit être extirpé », a dénoncé Alain Finkielkraut, prenant notamment comme exemple le déboulonnage de la statue de Winston Churchill, pourtant grand héros de la Seconde Guerre mondiale.

[Note du carnet: cette lutte contre l'Occident en général est patente, la gauche et les minorités radicales ne déboulonnent ou ne défigurent pas seulement les statues de négriers, mais également celles d'un des premiers abolitionnistes américains, d'un roi décolonisateur (Baudouin de Belgique) qui ne descend même pas de Léopold II et dernièrement de Cervantès, ci-dessous, réduit en esclavage pendant plusieurs années par les Barbaresques. Ils ont l'unique tort et point commun d'être des blancs qui représentent un Occident hégémonique.]



« On le voit aussi dans la mise en cause sur les campus américains de ce qu'on appelle les DWAM, les Dead white American males [les mâles américains blancs morts]. On se dit que les choses vont continuer dans ce sens étant donné l’ampleur du changement démographique en Europe [et en Amérique y compris Québec]. Ces revendications seront de plus en plus stridentes, et beaucoup d’intellectuels plieront le genou dans un geste d’expiation en apparence, mais qui est en fait un geste de soumission », s’est alarmé le philosophe.

De son côté, Pascal Bruckner a estimé que s’était opéré, depuis l’assassinat de George Floyd « un transfert idéologique magique des États-Unis à la France », faisant allusion à la puissance du politiquement correct dans le débat public. « Nos histoires sont radicalement différentes (…) En France, nous sommes liés par un idéal républicain universel, alors que les indigénistes voudraient instaurer une démocratie raciale et sexuelle », a-t-il affirmé. L’essayiste a également fustigé le « formidable conformisme » des médias qu’il accuse de « présenter comme des martyrs et des victimes, des gens dont le CV est pour le moins ambigu », faisant référence à un reportage sur la famille d’Adama Traoré dans Paris Match. « Les médias s’engouffrent dans des voies faciles parce qu’ils cherchent à la fois de l’audience, et le visage d’une nouvelle victime incontestable », a-t-il ajouté.

Pour Pascal Bruckner, la gauche n’avait plus rien à proposer et les États-Unis lui fournissent de nouveaux combats. La gauche a substitué la lutte des races à la lutte des classes.

Alain Finkielkraut a également dénoncé le « conformisme de la presse qui ne sait pas prendre de distances, et qui donne un écho démesuré à des mouvements qui devraient être regardés avec recul et circonspection, alors qu’on les voit sur tous les plateaux de télévision ».

Le philosophe s’est notamment inquiété de la présence accrue de la représentation du Parti des indigènes de la république dans les médias. Il a par ailleurs souligné la gravité de la pratique du clientélisme dans le monde politique, affirmant que la gauche voulait conquérir un électorat des banlieues « de plus en plus massif et majoritaire ».

Les deux philosophes ont enfin partagé leurs craintes quant à un possible affrontement, en France, entre les mouvements identitaires antiracistes qui souhaitent « la soumission de l’occident », et ceux qui refusent de renier l’histoire du pays. « Nous sommes entrés dans une guerre idéologique qui pourrait mener à la guerre civile », s’est alarmé Alain Finkielkraut, tandis que Pascal Bruckner s’est inquiété de la possible alliance, dans un futur proche, de l’ultra-gauche violente avec le terrorisme islamiste, dans le but de mener des attentats sur le territoire.