samedi 5 décembre 2015

Faits troublants autour du massacre de la Polytechnique



André Arthur parle de la tuerie de la Polytechnique et de faits troublants à ce propos, concernant l’intervention policière. Sept des 14 victimes sont mortes après l’arrivée des policiers. Treize familles sur quatorze ont demandé une enquête publique, seule la famille d’un policier dont la fille a été tuée sur place se serait opposée à une enquête. Un extrait de l’émission « Le Midi avec André Arthur » (2008-2009) sur les ondes de TQS.




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Euthanasie — Naïve ruse des gouvernements québécois éventée

Texte intéressant de Lysiane Gagnon (avec laquelle nous ne sommes pas souvent d’accord) :

Le juge Michel Pinsonnault de la Cour supérieure vient de faire voler en éclats la fiction inventée avec une étrange unanimité par la classe politico-médiatique du Québec, qui a toujours présenté « l’aide médicale à mourir » comme un « soin de fin de vie », une étape s’inscrivant « dans un continuum de soins ». Bref, rien de plus dramatique qu’une compresse fraîche sur le front, une séance d’acuponcture ou une légère dose de morphine. Le juge a peut-être regardé le Larousse, qui définit l’euthanasie comme « l’acte d’un médecin qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie ». Ou alors il s’est servi de son bon sens pour décréter que l’injection d’un produit mortel, serait-ce à la demande d’un malade en fin de vie, constitue une forme d’euthanasie active pour le médecin et, pour le patient, un suicide médicalement assisté — pratique interdite par le Code criminel canadien. Gros branle-bas de combat au Québec, où l’on accuse Ottawa d’« ingérence », les moins excités lui reprochant de ne pas avoir « fait ses devoirs » en amendant le Code criminel, comme la Cour suprême le lui recommandait en février dernier. Le gouvernement Harper, tout à son animosité envers la Cour, n’a rien fait. Justin Trudeau s’est dit d’accord avec la loi québécoise, mais son gouvernement vient d’être élu, et l’on n’amende pas un code criminel, surtout quand il s’agit d’y inclure la notion controversée de suicide médicalement assisté, comme on change la recette d’un pâté chinois. Il s’agit tout de même d’une pratique qui n’a été légalisée que dans quatre pays européens et quatre États américains ! Le fédéral n’avait pas le choix d’appuyer la demande d’injonction. Que dirait-on d’un gouvernement qui irait à l’encontre de son propre code criminel pour accommoder des amis politiques ?

Patience

Le ministère fédéral de la Justice demande un délai de six mois pour réviser le Code criminel. C’est parfaitement raisonnable. Les partisans les plus engagés du droit à la mort pourraient même recevoir d’Ottawa une heureuse surprise [pour eux], car le libellé de l’avis de la Cour suprême laisse croire que la loi fédérale élargira le droit au suicide assisté à des personnes dont la mort n’est pas imminente, pour peu qu’elles soient affectées d’une maladie incurable et d’intolérables souffrances. Les politiciens québécois avaient présenté ce projet d’euthanasie comme un simple « soin » relevant du domaine de la santé (donc du provincial) pour contourner le Code criminel fédéral.

C’était à prévoir, ce naïf stratagème a été éventé.

Tromper le public par la novlangue

L’autre but de la tactique était de faire passer en douce un projet qui, s’il avait été présenté avec un minimum de franchise, aurait probablement été controversé comme il l’a été dans tous les pays qui ont examiné la question du suicide assisté. La tactique a bien réussi, car à la veille de l’adoption du projet de loi, un sondage Ipsos indiquait que 40 % des Québécois ignoraient le sens du mot « euthanasie », et que 51 % croyaient que « l’aide médicale à mourir » était synonyme de « soins palliatifs » ou d’arrêt de l’acharnement thérapeutique. Bref, le merveilleux consensus dont tout un chacun se vante ces jours-ci a été obtenu à coup d’euphémismes. Et aussi en étiquetant d’emblée les adversaires du projet (dont faisaient partie nombre de spécialistes des soins palliatifs) comme des intégristes religieux attardés. La décriminalisation de l’euthanasie médicale et la reconnaissance du suicide assisté, à l’intérieur de balises très strictes, est un projet qui se défend. Il aurait été plus honorable, cependant, de permettre un débat ouvert et transparent. On réclame la transparence pour l’octroi de contrats de pavage. Pourquoi pas pour des questions de vie et de mort ?

« Mourir dans la dignité » autre euphémisme utilisé pour faire passer la loi autorisant l'euthanasie au Québec


Voir aussi

Euthanasie — le Québec et son culte du consensus froissés

La légalisation du suicide assisté augmenterait le nombre de suicides (y compris non assistés)

Grande-Bretagne : projet de loi d'« aide à mourir dans la dignité » résolument rejeté

L’euthanasie, jusqu’où ?

France — Euthanasie, la mort dans l’âme

Suicide assisté : décision disproportionnée de la Cour suprême dans ses effets prévisibles et potentiels ?

Euthanasie au Québec — Quid de l'autonomie des médecins ? Consensus fondé sur la confusion des termes.