lundi 23 mars 2015

Finlande — Fin des matières cloisonnées, bienvenue aux compétences transversales

Depuis des années, la Finlande est considérée comme l’un des pays ayant le système scolaire et éducatif le plus performant du monde. Souvent sans comprendre pourquoi ou en avançant de mauvaises raisons, selon certains chercheurs.

C’est d’ailleurs un des pays les mieux notés dans le classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) bien que ses résultats soient en baisse récemment. La 12e place de la Finlande dans le classement PISA avait constitué une grosse déception pour le pays. En 2009, le pays nordique était troisième du classement, ce qui lui avait valu l’attention du monde entier. Des politiciens et experts en éducation venus du monde entier se rendaient à Helsinki dans l’espoir de trouver la recette miracle de ce système éducatif. Aujourd’hui, une nouvelle formule d’enseignement est en train d’y voir le jour.

École finlandaise
« Un enseignement pour préparer les jeunes à la vie active »

La Finlande s’apprête à lancer un tout nouveau système de cours. Il s’agit d’une réforme radicale du programme scolaire finlandais, selon The Independent qui rapporte cette information. Fini d’enseigner les traditionnelles matières comme les mathématiques, la géographie ou l’histoire. La Finlande veut les remplacer par des « sujets » transversaux. « Cela représente un grand changement dans l’enseignement en Finande qui n’en est qu’à son début », précise Liisa Pohjolainen, chargée de l’éducation des jeunes et des adultes à Helsinki.

« Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est d’un genre différent d’enseignement qui prépare à la vie active », explique Pasi Silander, directeur du Développement de la capitale finlandaise. « Nous devons effectuer des changements en matière d’éducation qui sont nécessaires pour l’industrie et la société moderne. »

Des cours de cafétéria et d’Union européenne

La manière classique d’enseigner est déjà en train de disparaitre pour les jeunes de 16 ans dans certaines écoles d’Helsinki. Les Finlandais appellent ça « l’enseignement phénomène », mais on peut l’appeler plus sobrement l’« enseignement par sujets ».

Par exemple, un étudiant de la filière professionnelle peut prendre comme cours « service de cafétéria ». Ce cours transversal permet à l’étudiant d’apprendre les mathématiques, les langues pour servir des clients étrangers, ainsi que des compétences en écriture et en communication.

Dans les filières plus générales, on pourrait envisager de prendre un sujet « Union européenne », qui mélangerait des éléments d’économie, d’histoire, de langue et de géographie.

« Une approche active et collaborative »

Les matières scolaires ne sont pas la seule chose que la Finlande veut voir évoluer dans son système. La manière d’enseigner va elle aussi changer. Généralement, les étudiants sont assis dans la classe, à écouter leur professeur et à attendre d’être interrogés. Le système finlandais veut mettre les élèves à contribution, en instaurant une approche plus collaborative, notamment en les faisant travailler en petits groupes pour résoudre des problèmes tout en améliorant leurs compétences communicationnelles.

De meilleurs résultats selon certaines données

Marjo Kyllonen, directrice de l’éducation d’Helsinki, présentera son plan de changement au conseil à la fin du mois, souligne The Independent. Pour elle, « ce n’est pas seulement Helsinki, mais l’ensemble de la Finlande qui doit faire place à ce changement. Nous avons besoin de repenser notre enseignement et de redessiner notre système, pour préparer nos jeunes à leur futur en leur transmettant des compétences utiles pour aujourd’hui et demain. Nous avons besoin d’un enseignement qui convient au XXIe siècle ».

Les premières données issues des écoles qui ont adopté l’apprentissage transversal montreraient que les étudiants en tirent des bénéfices. Depuis l’instauration de la nouvelle méthode, les résultats s’améliorent. Environ 70 % des enseignants des écoles secondaires de la ville ont été formés à cette nouvelle méthode d’enseignement. Marjo Kyllonen espère que son plan de réforme sera mis en place dans toutes les écoles du pays d’ici 2020.



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1 commentaire:

Quentin a dit…

Pauvre Finlandde ! Vont encore baisser.

Genève et Québec ont abandonné la transversalité officielle par projets, enfin en partie pour le Québec.