jeudi 21 mars 2024

Quel bilan pour la laïcité à la française ? Mathieu Bock-Côté face à Iannis Roder

Il y a vingt ans, le 15 mars 2004, les députés français votaient à une très large majorité la loi interdisant le port de signes religieux à l'école. Quel bilan tirer de cette spécificité française ? Certains dirons que cette loi a permis de préserver une partie de la jeunesse de l'islamisme et de sanctuariser l'école, d'autres avanceront qu'elle n'a pas empêché la mort de Samuel Paty ni celle de Dominique Bernard, tués au nom de l'islam radical.

Quel bilan peut-on faire de la laïcité vingt ans après ? Faut-il aller plus loin dans sa défense ? Est-ce un rempart suffisant face à l'islamisme ? Faut-il assumer de parler d'identité française ? Pour en débattre, Eugénie Bastié reçoit Mathieu Bock-Côté, sociologue et essayiste, ainsi que Iannis Roder, professeur agrégé d'histoire dans un collège ZEP de Seine-Saint-Denis, il se place à gauche sur le spectre politique.


mercredi 20 mars 2024

Racialisation de la justice : un Amérindien invoque ses origines pour écoper d'une peine moins lourde

Un Autochtone qui a violé et assassiné 2 femmes il y a 40 ans évoque son enfance misérable pour écoper d’une peine moins lourde.

Un homme qui a échappé à la surveillance de la police pendant près de 40 ans après avoir assassiné deux femmes de Toronto affirme qu’il ne se souvient pratiquement pas de ses crimes. Mais il soutient que le juge de première instance devrait lui accorder une certaine marge de manœuvre en matière de détermination de la peine pour tenir compte du traumatisme qu’il a subi pendant son enfance en tant que garçon autochtone contraint de fréquenter un pensionnat.

Joseph George Sutherland (ci-contre) affirme avoir presque tout oublié des meurtres de Susan Tice et Erin Gilmour, commis en 1983. « Mon esprit a tout effacé », a-t-il déclaré, selon un document déposé par la défense, connu sous le nom de rapport Gladue, qui pourrait être pris en compte dans la sentence qui sera prononcée le 22 mars.

M. Sutherland, 62 ans, n’a été identifié et arrêté pour ses crimes vieux de plusieurs décennies que lorsque la police a utilisé de nouvelles techniques d’enquête ADN pour relancer une enquête sur un meurtre qui était au point mort. En 2022, M. Sutherland est passé aux aveux lorsqu’il a finalement été confronté aux meurtres par effraction.

M. Sutherland est passible d’une peine obligatoire d’emprisonnement à perpétuité, mais une juge examine s’il devrait bénéficier d’une libération conditionnelle après 20 ans, comme l’a suggéré la Couronne, ou après 18 ans seulement. En début de semaine, il a imploré la clémence de la juge Maureen Forestell de la Cour supérieure de l’Ontario, alors qu’il s’excusait devant le tribunal auprès des parents des deux femmes qu’il a violées et poignardées. Les parents ont exhorté la juge à maintenir M. Sutherland en prison jusqu’à ce qu’il meure.

Les rapports Gladue sont fréquents dans les tribunaux canadiens. En 1999, la Cour suprême du Canada a statué sur une affaire de ce nom et a exigé des tribunaux inférieurs qu’ils considèrent les crimes dans le contexte du colonialisme et qu’ils utilisent des alternatives à l’incarcération pour tenter de réduire la surreprésentation des délinquants indigènes dans le système correctionnel.

L’arrêt de 1999 était assorti d’une mise en garde importante : dans les condamnations pour crimes odieux, les juges ne doivent pas accorder aux délinquants autochtones une plus grande marge de manœuvre qu’aux autres délinquants.

Quoi qu’il en soit, l’avocat de la défense de M. Sutherland a déposé un rapport Gladue qui plaide en faveur de la clémence en s’appuyant sur huit entretiens qu’il a eus en prison avec une assistante sociale des services juridiques autochtones de Toronto après sa réponse à l’accusation en octobre dernier.

M. Sutherland est né à Fort Albany (Ontario), une communauté crie isolée située sur la baie James et accessible uniquement par les airs, le 17 décembre 1961. À la mort de son père, il avait sept ans et a été envoyé au pensionnat des Sœurs de Sainte-Anne. « Les religieuses sont venues et ont convaincu ma mère qu’elles pouvaient m’élever mieux qu’elle », a-t-il déclaré à son interlocuteur.

Le rapport Gladue indique que l’expérience de M. Sutherland à l’école a brisé ses liens familiaux et communautaires. Il ne parlait que le cri lorsqu’il a commencé à fréquenter l’école, mais on lui a fait parler uniquement l’anglais, et un professeur d’éducation physique anonyme avait l’habitude d’appeler les jeunes élèves et de les étouffer.

« Nous nous retournions et il tenait sa main sur notre bouche et notre nez jusqu’à ce que nous perdions connaissance », a déclaré M. Sutherland à son interlocuteur. Le rapport indique que M. Sutherland se demande aujourd’hui si « le fait d’être régulièrement étouffé a affecté le développement de son cerveau ».

Il a dit à son interlocuteur qu’il avait été abusé sexuellement par un parent lorsqu’il est retourné dans sa communauté d’origine au cours de son premier été après avoir quitté l’hôpital Sainte-Anne. « Il n’en a jamais parlé à personne », précise le rapport.

M. Sutherland a quitté Sainte-Anne à l’âge de 10 ou 11 ans, a abandonné l’école en 8e année et a commencé à boire peu de temps après. Selon le rapport, l’alcoolisme sévère était un problème dans la famille.

M. Sutherland a cessé de boire dix ans plus tard. Mais avant cela, il a oscillé entre le nord et le sud de l’Ontario et, en 1983, il était au début de la vingtaine et vivait seul dans une garçonnière de Toronto.

En août, il s’est introduit dans la maison de Mme Tice, poignardant cette mère de quatre enfants, âgée de 45 ans, à 13 reprises, avant de la violer. En décembre, quelques jours après avoir fêté ses 22 ans, il s’est introduit dans la maison de Mme Gilmour, âgée de 22 ans, lui liant les mains et la tuant à l’aide d’une autre arme blanche.

Le rapport Gladue indique que M. Sutherland se souvient très peu de tout cela.

« Mon esprit l’a effacé parce que mon esprit s’est brisé », a-t-il déclaré à son interlocuteur, ajoutant qu’« on ne peut pas ressentir quelque chose si on ne s’en souvient pas ».

Racialisation de la justice

En août 2021, le gouvernement Trudeau avait pris deux décisions, depuis août dernier [2021], faisant en sorte que la justice devra encore plus qu’avant prendre en compte l’ethnicité des contrevenants pour déterminer la peine qui leur convient.

La première de ces décisions est un financement de 8,9 millions de dollars octroyés au British Columbia First Nations Justice Council. Cet argent servira à multiplier les centres de justice autochtone dans cette province. Ces centres ont pour mission d’éviter le plus possible l’incarcération des Autochtones, notamment en militant pour le recours accru à la justice réparatrice, en réclamant moins de conditions de libération pour eux (le non-respect de ces conditions est une source importante de réincarcération) et surtout, en aidant à la préparation de rapports Gladue.

La seconde (et la plus transformatrice) de ces décisions fédérales est survenue en août en pleine campagne électorale. Ottawa a versé 6,64 millions de dollars pour que soient étendues à la grandeur du Canada les EIOEC néo-écossaises, soit les Évaluations de l’incidence de l’origine ethnique et culturelle.

Rapports Gladue ? EIOEC ?

Gladue est le nom d’un arrêt rendu la Cour suprême en 1999 concernant une Crie du nom de Jamie Tanis Gladue. Alors qu’elle était ivre, elle a poignardé à mort son mari en apprenant qu’il la trompait avec sa sœur. Elle a écopé de trois ans de prison, mais a été libérée après six mois. Ce jugement phare a déterminé les critères d’application d’un article du Code criminel inséré cinq ans plus tôt et stipulant que les juges doivent envisager des « sanctions substitutives » avant de recourir à l’emprisonnement des Autochtones. Le principe de Gladue était né. Les rapports Gladue sont des exposés sur le vécu de l’accusé présentés au tribunal avant le prononcé de la peine.

C’est en vertu de ce principe qu’une jeune femme ayant tué son père infidèle avait vu en 2018 sa peine réduite à deux ans de prison. La Cour d’appel du Québec a tranché que Stacey Sikounik Denis-Damée avait vécu dans un « environnement familial pitoyable » et que les séquelles des pensionnats autochtones sur la descendance « constituent des facteurs historiques et systémiques qui amoindrissent son degré de culpabilité morale ».

Les EIOEC, elles, appliquent la même logique, mais aux inculpés noirs ou « racisés ». Elles ont fait leur apparition en 2014 en Nouvelle-Écosse. Comme les rapports Gladue, il s’agit d’exposés sur le vécu des personnes « racisées » visant à minimiser leurs crimes.

En août 2021, une décision influencée par une EIOEC fait grand bruit à Halifax. Rakeem Rayshon Anderson, un Noir dans la vingtaine ayant été intercepté au volant de sa voiture avec un revolver chargé à la taille, écope d’une assignation à résidence plutôt que des deux à trois ans de prison réclamés par la Couronne. Dans son EIOEC, on avait fait valoir qu’il ne se sentait pas en sécurité parce que son meilleur ami avait été assassiné. Le rapport EIOEC prétendait également que le port d’une arme est une « norme culturelle acceptée » dans le secteur d’Halifax où il a grandi. « Plusieurs hommes noirs s’arment non pas parce qu’ils planifient s’en prendre à quelqu’un, mais plutôt parce qu’ils sentent le besoin de se protéger. » Il était aussi question de l’esclavage qui a sévi en Nouvelle-Écosse (lequel a disparu il y a environ 200 ans).

C’est de cette décision que s’est inspiré Ottawa pour financer la généralisation pancanadienne des EIOEC. Mais cette voie a-t-elle porté ses fruits et mérite-t-elle d’être étendue ?

Les Autochtones ne forment que 4,7 % de la population canadienne, mais 32 % de la population carcérale fédérale (et même 48 % du côté des femmes). Les Noirs ne sont que 3 % au Canada, mais 9,5 % dans les pénitenciers. La pyramide des âges explique sans doute en partie cet état de fait. La criminalité est affaire de jeunesse. Or, les Autochtones et les Noirs sont significativement plus jeunes que la moyenne canadienne, avec des âges médians respectifs de 29 et 30 ans contre 41. Mais d’aucuns invoquent surtout le racisme systémique.

Malgré 22 ans d’application, le principe de Gladue n’a pas permis de freiner la hausse des détentions d’Autochtones. Ce principe dérange aussi les victimes. Dans son rapport final, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a demandé aux gouvernements « d’évaluer de façon exhaustive les répercussions des principes de l’arrêt Gladue […] sur l’équité en matière de sanctions en lien avec la violence à l’égard des femmes autochtones ». En effet, la violence étant souvent intracommunautaire, les victimes des criminels autochtones sont souvent autochtones elles aussi. Comment alors exaucer le désir de l’Enquête que l’identité autochtone d’une victime soit considérée comme un facteur aggravant si d’autre part, l’identité autochtone du contrevenant est considérée comme un facteur atténuant ?

Dans le guide de rédaction des rapports Gladue qu’elle a concocté, la British Columbia First Nations Justice Council explique qu’il faut se demander si l’inculpé autochtone a été affecté par des abus de substances dans sa famille, par la pauvreté, par le chômage chronique, par le racisme ou encore par une désintégration de sa famille ou de sa communauté. Combien de prisonniers blancs issus des bas-fonds de Montréal ou de Québec ont également vécu ces mêmes abus, sévices et désintégration. Leur vécu misérable est-il moins lourd du fait qu’il est moins répandu dans leur communauté raciale d’appartenance ?

Sources : Globe and Mail, Toronto Sun et Le Droit.

mardi 19 mars 2024

« Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien »

Jean-François Caron est un professeur de science politique canadien, exilé au Kazakhstan depuis 8 ans, où il enseigne la philosophie politique à l’université Nazarbaïev.  Exil « conscient et volontaire », se plaît-il à dire, sans doute avec une légère envie de provocation !

Il a récemment été « annulé » — sans explication, aucune — deux heures avant de prendre la parole devant un comité de la Chambre des communes qui l’avait invité à témoigner sur l’évolution de la politique étrangère du pays.

« Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien. »

Un exemple de censure flagrant qui fait dire au professeur Caron que la liberté d’expression est peut-être aujourd’hui plus grande dans certains pays totalitaires qu’elle ne l’est au Canada !  Avec le recul, il est convaincu que d’avoir rappelé, lors de certaines entrevues dans les médias, la collaboration entre l’Ukraine et les forces nazies pendant la Seconde Guerre mondiale est très probablement son « crime originel ». Une vérité historique qu’il aurait été préférable de taire au début du conflit déclenché en 2022 par la Russie ?

Dans cet entretien, Jean-François Caron explique comment la « morale » dispensée par les diplomates canadiens depuis 20 ans a miné la fameuse influence (« soft power ») dont le pays s’enorgueillissait. Il revient sur les dangers du communautarisme canadien, la guerre en Ukraine, la crise de la Covid et la tentation du « totalitarisme soft » qui guette nos vieilles démocraties libérales.

Le professeur Caron a écrit une douzaine de livres, le plus récent est Homo Superstes publié aux Presses de l’Université Laval.

00:00 — Intro

01:50 — Les mésaventures du prof Caron à Ottawa.

05:03 — Attention, expliquer l’histoire peut se retourner contre vous, surtout si vous revenez sur la collaboration entre l’Ukraine et les nazis !

13:41 — Vivons-nous vraiment encore en démocratie ?

16:12 — Nos diplômes universitaires valent-ils encore quelque chose ?

24:30 — “Je suis chanceux d’enseigner dans une université au Kazakhstan où on a réellement une liberté d’enseignement, où le wokisme et la culture de l’annulation n’existent pas !”

29:55 — Un précédent dommageable ; “le wokisme est entré au parlement canadien.”

35:16 — Jean-François Caron règle-t-il des comptes avec le monde universitaire canadien ? 

44:50 — Le “moralisme” du Canada nuit à son influence dans le monde.

51:52 — Les dangers du clientélisme auprès des diasporas qui vivent au Canada.

54:54 — Le totalitarisme mou nous guette.

01:16:33 — La paix est-elle possible en Ukraine ?

01:04:27 — L’obsession totalitaire est liberticide.

01:11:48 — Nous perdons l’habitude du véritable débat d’opposition.

Les locaux de l'Université de Montréal ont accueilli l'école marxiste d'hiver... et ses 600 participants

Les 17 et 18 février, plus de 600 communistes se sont réunis pour lancer le Parti communiste révolutionnaire. Son congrès fondateur aura lieu du 18 au 20 mai. 


 Le site de l’organisation ne précisait pas le lieu de cette réunion, mais indiquait :

LIEU ET HÉBERGEMENT

Plus de détails (sur le lieu précis, l’hébergement suggéré, etc.) seront fournis dans les semaines à venir.

Dans un reportage sur cette réunion, la journaliste parle d’une université, mais elle ne précise pas laquelle. 
 
Il s’agit de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal.

Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique du Centre contre la radicalisation violente déclare, goguenard, ne pas être inquiet par cette organisation qui est « assez dynamique » et qualifie ce rassemblement d’« assez impressionnant ». Il admet toutefois que son message est radical.

Il est intéressant de noter la discrétion de cette organisation et de cette journaliste sur le lieu de ce congrès.

Peut-être cette discrétion s’explique-t-elle par le désir de ne pas embarrasser l’Université de Montréal qui a prêté ses locaux et d’éviter que la réunion ne soit annulée ou dérangée par des troublions.

Ce genre de choses est réservé aux organisations conservatrices ou pro-vie.

Rappelons qu’une organisation chrétienne poursuit le gouvernement du Québec après s’être vue refuser l’accès à un centre de congrès l’été dernier parce qu’elle est pro-vie.
 

Voir aussi

Extrémisme — vandalisme contre Radio-Canada pour un documentaire sceptique envers les « soins transgenres » sur les ados 

Citations ethniquement incorrectes de Karl Marx

Le communisme, cette religion profane

Organisation chrétienne refuse 100 k$ et un règlement à l'amiable, mais poursuit le gouvernement du Québec

 

Organisation chrétienne refuse 100 k$ et un règlement à l'amiable, mais poursuit le gouvernement du Québec

Une organisation chrétienne poursuit le gouvernement du Québec après s’être vue refuser l’accès à un centre de congrès l’été dernier parce qu’elle est pro-vie.

Caroline Proulx, la ministre du Tourisme du Québec


Le pasteur Art Lucier de Harvest Ministries a récemment révélé qu’il avait refusé une proposition de règlement de 100 000 $ et qu’il allait poursuivre le gouvernement provincial du Québec en justice après que celui-ci ait interdit à Harvest Ministries d’organiser un événement dans un centre de congrès public en raison de son engagement moral pro-vie.

« Nous avons rejeté un règlement de 100 000 $ du gouvernement du Québec pour que nous nous fassions oublier », a déclaré M. Lucier.

« En outre, le gouvernement n’allait assumer aucune responsabilité pour leur action », a-t-il ajouté. Selon le pasteur Lussier, il aurait répondu : « Gardez votre argent. Il faut que vous reconnaissiez que vous avez enfreint la loi. »

Harvest Ministries International, qui est basé en Colombie-Britannique, avait prévu d’organiser un événement religieux, culturel et artistique appelé « Bataille pour le Canada » au Centre des congrès de Québec, du 23 juin au 2 juillet.

Cependant, après l’annonce de l’événement, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, avec la bénédiction du Premier ministre du Québec, François Legault, de la Coalition Avenir Québec (CAQ), a demandé au directeur général du centre des congrès de mettre fin au rassemblement de Harvest en raison de son thème supposé « anti-avortement » (ce qui n’était pas le cas), malgré le fait que Harvest Ministries avait signé un contrat avec le centre des congrès.

 

Le pasteur Lussier s’explique sur cette poursuite. Il indique aussi que l’événement à Québec avait pour thème la réconciliation des peuples au Canada et non de s’opposer à l’avortement, contrairement au bobard propagé par la CBC.

Au cours de la rencontre de règlement, qui s’est tenue les 6 et 7 février, M. Lucier a « clairement indiqué que nous ne nous contenterions pas de prendre l’argent des contribuables et de nous enfuir ».

« Nous voulons que le gouvernement du Québec reconnaisse qu’il a commis une erreur et qu’il nous permette d’organiser une réunion à l’avenir », a-t-il expliqué.

Cependant, au lieu de s’excuser, le gouvernement du Québec a fait pression pour que l’affaire soit résolue à l’amiable en promettant une compensation monétaire pour l’événement annulé.

« Nous allons maintenant aller devant les tribunaux parce que nous ne sommes pas intéressés par une simple compensation pour la perte subie par notre ministère, même si elle a été substantielle », a déclaré M. Lucier.

« Nous avons besoin de savoir que nous ne serons plus ciblés de la sorte à l’avenir », a-t-il poursuivi. « Nous avons besoin que la ministre Proulx reconnaisse qu’elle a commis une erreur et qu’elle s’y est mal prise ».

« Aucune lettre de ce type n’a été envoyée et nous irons donc au tribunal, malheureusement », a ajouté M. Lucier.

Bien que la date du procès n’ait pas encore été fixée, M. Lucier est convaincu que Harvest Ministries aura gain de cause, expliquant que c’est la raison pour laquelle le gouvernement du Québec souhaitait régler le litige à l’amiable.

« Ils savent qu’ils vont perdre, et c’est pourquoi ils essaient de faire disparaître cette affaire », a-t-il déclaré.

« Nous sommes convaincus que nous gagnerons », a déclaré M. Lucier. « Il s’agit d’une affaire assez simple, mais surtout, nous pensons qu’il est important de s’opposer à la tyrannie de nos jours et à l’ingérence gouvernementale, que nous gagnions ou non est moins important que le fait de nous opposer à ces pratiques. »

Voir aussi

Extrémisme — vandalisme contre Radio-Canada pour un documentaire sceptique envers les « soins transgenres » sur les ados

lundi 18 mars 2024

Dérive de l'inclusion à tout prix à l'école

 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères, explique Ophélie Roque, enseignante. Face à ce constat rien ne semble être envisagé à part la politique du rafistolage de dernière minute, déplore-t-elle. Ophélie Roque est enseignante. Ella a publié en 2023 Black Mesa (Robert Laffont, 2023), son premier roman. Elle s'exprime dans les colonnes du Figaro.

 

«7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères».

La question de la santé mentale dans les établissements scolaires reste, encore en 2024, un sujet tabou. On préfère ne pas l'évoquer, enfouir la chose sous le tapis, ou mieux encore, esquisser un sourire gêné. Quelle idée d'aborder frontalement ces choses-là, en tout il faut de la pudeur ! Et pourtant, selon des chiffres officiels, 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères (bipolarité, autisme, TDAH, troubles délirants, retards mentaux…).

L'école se veut inclusive, la chose est proclamée partout. Soit. D'ailleurs, des unités spécialisées sont implantées au sein de nombreux établissements et plusieurs dispositifs d'intégration existent : 12.200 classes ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) émaillent tout le territoire pour 1200 IME (Institut médico-éducatif). Que signifient de tels chiffres ou, pour le dire autrement, les troubles psychiatriques viennent-ils heurter la routine de l'enseignant ?

Ici aussi, la nuance s'impose. On ne peut traiter l'humain dans les grandes lignes sans que cela n'aboutisse à la pire des inhumanités à savoir l'altruisme comptable et tatillon, soucieux non pas des personnes mais des statistiques. Quand elle est préparée, l'intégration se passe souvent au mieux. Les autres élèves, habitués à avoir un ou deux élèves dits «à particularités», n'y font plus guère attention et se comportent avec eux de la même manière qu'avec un autre. En cela, nous pouvons être fiers de l'école républicaine. Tout n'est donc pas à refaire, de vraies réussites existent ! Mais (parce qu'il y a souvent un «mais») que faire des cas limites ? Ceux qu'on ne sait plus sous quel angle aborder tant les limites de leur pathologie sont mal définies. Au final, ce sont eux les plus nombreux et les plus délicats à gérer : non diagnostiqués donc non accompagnés, ils sont en sommeil et forment autant de petites goupilles prêtes à exploser à chaque instant. Et le plus souvent en plein vol. Je me rappelle d'un élève qui, alors que je diffusais un extrait de film, s'est soudain mis à proférer insanités sur insanités à la vue d'une comédienne de plus de 70 ans, hurlant qu'il allait lui fourrer quelque chose quelque part. Il a fallu une pleine journée pour lui faire quitter cette étonnante lubie.

    On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses.
    Ophélie Roque

Tous les professeurs ont connu, connaissent ou connaîtront de tels apartés. Invariablement. Dans certains quartiers plus que dans d'autres tant il est constant que la misère s'ajoute à la misère. Chaque année, de trop nombreux élèves au comportement problématique sont laissés dans le système scolaire au détriment du bon sens et, parfois, de la sécurité des autres élèves. Ces enfants perturbés nécessiteraient, a minima, une prise en charge adaptée. Confrontés à une scolarisation «traditionnelle», ils peinent à trouver leur place. C'est qu'il n'y a que 69.000 places dans les instituts spécialisés et l'on veut croire les classes de nos enfants extensibles.

Par ailleurs, songeons que coexistent au sein du même espace plusieurs profils qui devraient mutuellement s'exclure. Ainsi, si les «mutiques» s'isolent (certains élèves ne se redresseront jamais et resteront prostrés sur leur chaise, se recroquevillant si jamais quelqu'un les effleure), les «possédés» - en proie à des psychoses plus ou moins latentes - se mettent à invoquer le démon en plein cours, agressant camarades et professeurs et détériorant le matériel scolaire (déjà pas toujours au mieux de sa forme).

Ne nous leurrons pas, l'école ne sait pas soigner, elle ne peut que tenter de s'ajuster selon des capacités d'adaptation variables. Sans compter qu'il existe des cas plus troubles où le doute existe : l'enfant est-il malade ou se moque-t-il de son monde ? En cas d'accès colériques à répétition, la question peut rapidement s'envisager. Et face à ce problème qui n'est d'ailleurs en rien propre à l'école (13% des adultes disposeraient d'une pathologie psychiatrique) rien n'est véritablement fait. On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses. Aucun plan ni projet d'ensemble, aucune politique clairement assumée à part celle du rafistolage de dernière minute. À l'école de remédier aux 400 unités scolaires au sein des lieux de soins démantelés ces dix dernières années ! À l'école de faire comme si ce manque n'existait pas ! À l'école de remplacer les éducateurs spécialisés par des professeurs contractualisés formés au lance-pierres et même, le plus souvent, pas formés du tout !

Les rectorats sont d'ailleurs pleinement conscients de la chose. Dans chaque académie, on virevolte avec les chiffres et les jeunes. Des milliers de signalements qui font remonter à la surface la misère enfouie. Que faire des élèves pour qui l'école reste inadaptée ? La situation est d'autant plus sordide qu'à aucun moment la possibilité du soin n'est sérieusement envisagée. Qu'un cas concret, un peu «moche», se présente et c'est «courage, fuyons !». Et si jamais la greffe ne prend pas, il suffit de les maintenir de force dans le système en sachant qu'une fois leurs 16 ans atteints, la porte se referme. Définitivement cette fois-ci.

Épidémiologiste et professeur à Havard licencié pour ses opinions sur les politiques Covid-19

Martin Kulldorff était professeur à la Harvard Medical School jusqu’à récemment. L’épidémiologiste a été professeur à Harvard pendant 20 ans. Il a déclaré qu’il avait été licencié pour avoir été un des coauteurs de la Déclaration de Great Barrington, une coalition de médecins et de scientifiques qui s’opposaient aux fermetures générales pour supprimer le virus, et pour s’être exprimé publiquement contre la réponse du gouvernement à la pandémie.

Pendant la pandémie, il a soutenu que la fermeture des écoles était une politique malavisée, que les confinements étaient inappropriés et draconiens, que les obligations vaccinales étaient injustes, que l’immunité naturelle conférait une protection contre les maladies graves ultérieures, que les enfants n’avaient pas besoin d’être vaccinés et que les enfants de deux ans ne devaient pas porter de masques en tissu à la crèche.

Sur toutes ces positions, Kulldorff s’est heurté au point de vue de l’« ordre établi ».

Il a finalement été licencié pour un délit mineur. Quel aurait été ce crime ?

Martin a refusé de se faire vacciner contre le COVID-19, alors qu’il avait contracté le COVID-19 et qu’il s’en était remis. C’est une décision raisonnable, car personne n’a jamais démontré que la vaccination d’une personne ayant contracté le COVID-19 réduisait davantage le risque de maladie grave ou d’hospitalisation. En outre, cela ne bénéficie pas aux autres, car aucune vaccination Covid ne put en empêcher la transmission. Enfin, la FDA n’a jamais exigé de Pfizer qu’elle réalise un essai sur des personnes atteintes du COVID-19, ce qui constitue une violation de son obligation de fournir des données au peuple américain.

État-il éthique de mettre en œuvre une obligation vaccinale avec un produit non fiable, car il ne peut pas enrayer la transmission de l’infection visée ?

Kulldorf a annoncé son licenciement sur 𝕏 cette semaine, en partageant son vécu dans un article qu’il a écrit pour le City Journal intitulé « Harvard piétine la vérité » et avec ce chapô : « Lorsqu’il s’est agi de débattre des confinements Covid, [la devise de l’université] Veritas n’a pas été le principe qui guidait l’université ».

Quel message ce renvoi envoie-t-il au corps enseignant ? Les universités sont pleines de gens qui ont refusé les vaccins et ont pu continuer à y travailler. Et pourtant Harvard licencie le seul professeur qui s’exprime contre les politiques du gouvernement. Il semble que Harvard applique son règlement de manière sélective.

Ce licenciement envoie le message qu’il est interdit de s’élever contre une politique — même si elle relève de votre compétence — en temps de crise. Bien entendu, les universités sont pleines de règles mesquines et peuvent fermer les yeux si l’on viole l’une ou l’autre de ces règles. Elles les appliqueront de manière sélective et vous licencieront de façon arbitraire. Et au diable la titularisation censée protéger les professeurs. (Techniquement c’est d’abord un hôpital universitaire affilié à Harvard qui a renvoyé M. Kulldorff et ceci aurait automatiquement mis fin à son emploi par l’université Harvard… Une ruse administrative ?)

Critiquer les politiques publiques ou universitaires peut vous voir priver de votre salaire par Harvard. Sauf si vous plagiez, de manière répétée et fréquente et que vous appartenez à une « minorité » — alors vous démissionnerez de votre poste de présidente, mais vous conservez le même salaire de 900 000 $ ! (Voir aussi La responsable en chef de la diversité à Harvard accusée de plagiat et de manipulation de données.)

La Suède comme modèle

Alain Desthexe, sénateur honoraire, sur le cordon sanitaire politique et médiatique en Belgique


dimanche 17 mars 2024

France — Projet de loi visant les «Conversations privées, gare à la délation !»

Mise à jour du 17 mars


Billet du 12 mars


Texte de Bock-Côté sur le même thème paru dans Le Figaro du 16 mars

La proposition de loi votée en première lecture par l’assemblée nationale «visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire » peut surprendre, dans la mesure où elle projette d’étendre la pénalisation de ce qu’on appelle communément les discours haineux dans le domaine privé. Son promoteur semble surpris qu’on puisse s’y opposer : il soutient que cette proposition de loi n’innove en rien, ne change en rien la caractérisation des délits, et actualise seulement un dispositif répressif nécessaire, dans un contexte marqué par la renaissance de l’antisémitisme, suite au 7 octobre.

Mais la référence au 7 octobre semble surtout servir de prétexte. Car le véritable contexte est autre. Depuis plusieurs années, plusieurs sociétés occidentales ont voulu mettre en place un appareil juridique pour traquer les propos haineux dans le domaine privé. La lutte contre la haine justifie tout, et des lois sont élaborées pour persécuter ceux qui s’en rendraient coupables. L’écosse comme l’irlande ont montré jusqu’où cette volonté pouvait conduire. Mais l’abolition de la distinction entre le public et le privé n’est-elle pas la marque distinctive du totalitarisme, qui met toujours en place non seulement une police de la pensée mais aussi une police des arrièrepensées ?

On nous répond alors que la proposition de loi ne vise pas les propos strictement privés - en gros, ceux qui sont tenus dans la chambre à coucher - mais les propos tenus dans le domaine « non public ». Cette distinction jésuitique, ou orwellienne, devrait-on dire, est censée nous rassurer. On y verra surtout une manière comme une autre d’étendre la société de surveillance à des domaines de l’existence qui, autrefois, étaient sanctuarisés. Elle donne ainsi aux pouvoirs publics de s’immiscer dans les boucles Whatsapp, dans les groupes Facebook privés, pour pénaliser d’éventuels propos jugés litigieux.

Elle permet aussi de surveiller et de sanctionner les propos haineux qui se tiennent, par exemple, sur un lieu de travail. Le principal promoteur de la PPL a ainsi expliqué qu’on pourrait sanctionner un homme qui dirait à un autre «sale juif ». Certes. Mais c’est ici qu’on bute sur la question de la définition des propos haineux. Car le domaine de ces derniers n’a cessé de s’étendre depuis quelques années. Sera-t-il possible, ainsi, de pénaliser celui qui, dans une conversation à la machine à café, oserait affirmer qu’il y a en France un « grand remplacement », quand on sait que cette formule est systématiquement associée par la presse de gauche à une théorie conspirationniste et raciste? Il ne s’agit pas ici de reprendre cette formule à notre compte mais de savoir quel sort sera réservé à celui qui le ferait.

Quel sort réservera-t-on à celui qui, contestant la valeur de la théorie du genre, refusera de croire qu’un homme puisse devenir une femme et osera blaguer à ce sujet? Faudra-t-il sanctionner celui qui se permettra quelques observations sur les liens entre l’insécurité et l’immigration? Ou le farceur, plus ou moins maladroit, qui, au second degré, se moquera de tel ou tel article du dogme diversitaire? On nous répondra peut-être qu’il appartiendra aux tribunaux d’en juger - ce qui ne devrait rassurer personne, quand on voit le bilan de ces derniers. C’est un effet d’engrenage qui s’enclenche. Et quoi qu’on en dise, tôt ou tard, les dîners tomberont aussi sous le coup de la loi. La vie privée sera placée sous surveillance étatique.

Surtout, la pénalisation des propos dans le domaine «non public» s’accompagne par définition d’un appel à la délation généralisé, chacun devant surveiller son prochain pour s’assurer qu’il ne dérape pas, qu’il ne sort pas du cadre de la loi, qu’il ne tient pas des propos que l’ordre idéologico-juridique de notre temps prescrit. Et que faire de ceux qui se seront tus, et n’auront pas dénoncé ? Seront-ils considérés comme complices de l’odieux propos? On devrait pourtant savoir que la transformation du délateur zélé en citoyen exemplaire vient avilir l’esprit civique d’un peuple et semer une méfiance globale qui détruit le lien politique et fait régner partout le soupçon.

Ajoutons que la définition de la haine ne cessant de s’étendre, on ne sait jamais à quel moment tel propos hier anodin sera d’un coup jugé litigieux. Les lois qui sanctionnent le délit d’opinion favorisent à la fois l’autocensure et le règne de l’arbitraire, et marquent au fer rouge le déviant idéologique qu’il faudra un jour priver de ses droits civiques. Le délit d’opinion n’est-il pas que la forme sécularisée du délit de blasphème d’autrefois? J’ai cru comprendre que le simple fait de remettre en question une telle loi suffisait à étiqueter un homme à « l’extrême droite ». Étrange société qui est parvenue à se convaincre que la défense de la société libérale est le masque du fascisme.

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Boeing : victoire des diversitaires pieux, déboires dans les cieux

Les résultats financiers de Boeing sont mauvais (voir le graphique ci-dessous), ses avions connaissent des avaries embarrassantes, mais la compagnie américaine a décidé d’appuyer sur l’accélérateur diversitaire : elle embauchera plus de personnes de couleurs et ses cadres seront dorénavant aussi récompensés pour leurs résultats selon des critères wokes. 

Les voyageurs anxieux auront des sueurs froides en voyant les photos d’un trou béant dans le fuselage d’un Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines, creusé à 15 000 pieds (4 600 mètres) après le décollage de l’avion au-dessus de l’Oregon, le 5 janvier dernier. Les investisseurs nerveux auront la même réaction face aux cours des actions de Boeing et de Spirit AeroSystems, une société issue de la scission du constructeur aéronautique en 2005. Spirit a fabriqué le fuselage et la pièce défaillante, un orifice dans la cellule où certains modèles MAX 9 peuvent avoir une sortie de secours. La valeur boursière des deux entreprises a chuté respectivement de 8 % et de 11 % à la suite de l’incident.

Par miracle, personne n’a été grièvement blessé ; si l’avion s’était rapidement dépressurisé à une altitude plus élevée, l’issue aurait pu être pire. La cause précise du dysfonctionnement n’a pas encore été élucidée. L’avion, livré à Alaska Airlines le 11 novembre, était flambant neuf. Des sorties de secours similaires inutilisées avaient été installées sans problème sur une version précédente du 737.


Le plus gros problème pour Boeing est que cet épisode renforce l’impression qu’il a perdu son chemin. La descente du champion américain de l’aérospatiale, autrefois de haut vol, a commencé en octobre 2018, lorsqu’un 737 MAX s’est écrasé en Indonésie. Cinq mois plus tard, le même modèle s’est écrasé en Éthiopie. Les deux catastrophes étaient liées à des problèmes de logiciel de contrôle de vol et ont conduit à l’immobilisation de toute la flotte de 737 MAX pendant 20 mois, le temps que le logiciel soit corrigé. Boeing a payé environ 20 milliards de dollars d’amendes et de compensations. Les critiques ont reproché à l’entreprise d’accorder trop d’attention à la redistribution de l’argent aux actionnaires et pas assez à l’ingénierie. Dave Calhoun, le nouveau directeur général nommé début 2020 pour redorer le blason de Boeing, a promis de ramener l’entreprise à ses racines, à savoir l’excellence technique.

À lui seul, le retard du 777x a coûté au moins 8 milliards de dollars à l’entreprise. L’incident survenu dans l’Oregon ne fera qu’aggraver la situation, en obligeant l’entreprise à revoir ses processus de production. Boeing n’a pas réalisé de bénéfices annuels depuis 2018. Il accuse un retard de 4800 à 7300 commandes d’avions court-courriers par rapport à son grand rival européen, Airbus. Il s’efforce de réembaucher les travailleurs qualifiés licenciés pendant l’accalmie du covid-19 alors qu’il tente d’augmenter la production du 737 MAX de 38 par mois à 50 d’ici 2025-26, afin de répondre à la forte demande des compagnies aériennes qui font face à une recrudescence des vols de « revanche » après la pandémie.

Entretemps, des documents déposés par Boeing auprès de la Commission des opérations de bourse (SEC) révèlent qu’au début de l’année 2022, le plan de primes annuelles destiné à récompenser le PDG et les cadres pour leur contribution à l’augmentation des bénéfices et à la sécurité a été modifié pour les récompenser s’ils atteignent les objectifs en matière de « diversité, équité et inclusion » (DEI).

Elon Musk a réagi à cette révélation : « Voulez-vous prendre place dans un avion où la priorité est donnée à l’embauche de DEI plutôt qu’à votre sécurité ? C’est ce qui se passe actuellement. »

Boeing s’est aussi donné comme défi d’augmenter de 20 % le taux de représentation des Noirs parmi ses employés aux États-Unis.