mercredi 2 décembre 2015

L’expérience d’une famille — L'instruction en famille comme style de vie


Nous vous présentons Dwight et Kristen Habermehl et leurs cinq enfants : Caleb (18), Esther (16), Rachel (13), Anna (11), et Josiah (9). Dwight et Kristen se sont rencontrés et mariés en Ontario, mais ils ont élevé leur famille en Nouvelle-Écosse, et comme le dit Kristen, « Nous sommes profondément Néo-Écossais »

Dwight et Kristen on fait l’école-maison à leurs enfants depuis le début de leur éducation à cause d’une rencontre qu’avait faite Kristen lorsqu’elle était adolescente. Lorsqu’elle avait 16 ans, des amis proches de sa famille ont commencé à faire de l'instruction à domicile à leur fils le plus âgé. Kristen avait été intriguée par leur aventure d’école-maison, puis elle a commencé à les observer ainsi que d’autres familles qui instruisent leurs enfants à la maison. Elle affirme : « J’ai repéré des éléments dans leur vie familiale que je savais vouloir moi aussi dans le futur. J’étais intriguée par la profondeur de leurs relations de camaraderie évidentes encore et encore entre les parents et les enfants. Il y avait une conversation ouverte, ainsi que de la confiance dans les yeux des enfants lorsqu’ils entamaient une conversation avec n’importe qui. »

Leur famille aime étudier diverses matières ensemble, telles que l’histoire, les langues, la politique, et bien sûr, les matières de base; mais instruire à domicile a aussi permis à chaque enfant de se concentrer sur ses intérêts uniques. Caleb est passionné par la technologie, et il a passé beaucoup d’heures à enregistrer et éditer des vidéos, pour acquérir une expérience de qualité. Il est emballé de pouvoir commencer un programme d’arts cet automne! Esther rêve de devenir infirmière, et ses activités parascolaires, ainsi que certains de ses cours, lui permettent d’explorer davantage cette option. Rachel est une artiste inspirante, et plusieurs de ses tableaux ont été exposés dans un commerce avoisinant. Anna aime le grand air et les animaux, et Josiah aime les Legos par-dessus tout. Qui sait : ce sont peut-être de futurs vétérinaires et ingénieurs! Chaque enfant a un appel différent, mais l’école-maison permet à la famille de travailler ensemble afin d’établir une fondation solide pour l’avenir de chacun. Dwight et Kristen l’expriment ainsi : « Nous croyons fermement que l’un des plus grands cadeaux que nous avons reçus en tant que parents faisant l’école-maison c’est l’opportunité de voir de près nos enfants pendant qu’ils grandissent et se développent. Lorsque vient le temps de prendre des décisions, nous avons cheminé avec eux; nous sommes en mesure de les aider à découvrir leurs forces et développer une compréhension de ce que pourrait leur réserver le futur. »

Il y a plusieurs années, la famille a pris la décision de devenir membre de la HSLDA. À ce moment-là, ils ont adhéré à cette décision parce qu’ils étaient en accord avec la mission de l’organisation. Mais maintenant, alors qu’ils voient la HSLDA se porter à la défense de l’école-maison à travers le monde, ils réalisent que leur adhésion a une portée bien plus grande. « Nous voulons tous la liberté de faire l’école-maison, mais nous ne pouvons pas laisser à seulement un petit nombre la charge de payer et de livrer la bataille pour ce droit — nous devons tous nous tenir debout ensemble afin d’avoir un impact réel et de faire une différence sur le front de l’école-maison, » disent Dwight et Kristen. « Nous ne pouvons plus tenir pour acquis le droit de faire l’école-maison. »

Cette liberté de faire l’école-maison permet aux Habermehl d’apprendre et de grandir ensemble en tant que famille. Dwight conclut en disant « Nous ne pouvons pas imaginer une meilleure manière d’investir notre temps en tant que parents — dans notre courte vie — qu’en solidifiant et approfondissant notre impact et nos relations avec nos précieux enfants. Si vous considérez l’option de l’école-maison, sachez que cela pourrait être la chose la plus difficile que vous n’ayez jamais entreprise, puis allez-y! Il y a tant de joie à partager ensemble chaque journée, qu’elle soit bonne, mauvaise, pleine de défis, ou magnifique. »

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Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré et... « courtois », selon Martin Aurell (2 de 2)

L’auteur, primé par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, est l’invité de Christophe Dickès.

La renaissance n’a pas eu lieu au XVIe siècle, mais bien aux XIIe et XIIIe siècles si l’on en croit Martin Aurell (Prix Bordin 2008 de l’Académie des inscriptions et des belles-lettres). Avec son étude sur le savoir et la conduite de l’aristocratie à l’époque médiévale, il décrit l’imprégnation littéraire des milieux chevaleresques. Son livre Le Chevalier lettré constitue une monographie admirablement bien documentée sur la culture en un temps que l’on a trop souvent considéré comme un âge obscur.

La femme remet son heaume
au chevalier pieux.

Écoutez l’émission (46 minutes) :



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« La Renaissance a eu lieu au XIIe siècle. Elle a atteint sa plénitude au siècle suivant, et s’est prolongée jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà. Pourtant nous l’avons placée à tort au XVIe siècle (…) C’était faire fi du vaste mouvement de renouveau culturel qui depuis au moins les années 1100, animait l’Occident. » Pour ceux qui en doutaient, Martin Aurell vient de publier un livre d’une grande érudition sur le développement des savoirs aux XIIe et XIIIe siècles. L’auteur réalise un véritable tour de l’Europe occidentale afin d’illustrer et d’asseoir son propos grâce à de nombreux exemples en Italie, en Angleterre, en France ou sur la Péninsule ibérique...


Dans cette seconde émission, Martin Aurell décrit l’incidence du renouveau culturel sur les mœurs et la société médiévale. Sur la société guerrière tout d’abord, les mœurs et la politesse, la vie religieuse enfin. Il nous emmène à travers l’Europe, de l’Île-de-France au nord de l’Italie, de la petite île de Majorque à l’Oxfordshire en Angleterre, à la recherche de cette noblesse qui, peu à peu, se transforme sous l’influence du clergé. Les lettres, comme la musique, adoucissent les mœurs et révolutionnent littéralement la société. La maîtrise du geste et de la parole, le raffinement et le contrôle de soi, la piété même du guerrier sont autant de révélateurs des mutations qu’a vécu la société médiévale.


L'auteur

Martin Aurell (ci-contre), Professeur d’Histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers.
Professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers, membre de l’Institut universitaire de France, Martin Aurell dirige la revue Les Cahiers de civilisation médiévale. Il est un des meilleurs spécialistes de la noblesse aux temps médiévaux. Parmi ses livres figurent La vielle et l’épée : Troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle, Aubier; L’Empire des Plantagenêt (1154-1224), Perrin, 2003; La Légende du roi Arthur (550-1250), Perrin, 2007 qui a été primé par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.
Il vient de publier chez Fayard : Le Chevalier lettré, Savoir et conduite aux XIIe et XIIIe siècles.

Voir aussi

Au Moyen-Âge tout chevalier était lettré, selon Martin Aurell (1 de 2) (écoutez l’audio)

mercredi 25 novembre 2015

La légalisation du suicide assisté augmenterait le nombre de suicides (y compris non assistés)

Aaron Kheriaty, professeur associé en psychiatrie et directeur du programme d’éthique médicale à la Irvine School of Medicine de l’Université de Californie, s’arrête sur les effets des lois autorisant le suicide assisté sur les populations. Il s’appuie sur une étude réalisée il y a peu par des chercheurs britanniques, David Jones et David Paton, qui a démontré que la légalisation du suicide assisté dans certains États a mené à une augmentation des taux de suicides assistés et non assistés dans ces mêmes États. La loi sur le suicide assisté étant « plus contagieuse » chez les personnes de plus de soixante-cinq ans. Cette « contagion » du suicide assisté passe par la publicité entretenue par les médias.

Le professeur Kheriaty cite l’« effet Werther » : de nombreuses personnes, souvent jeunes, utilisent les mêmes moyens pour se suicider que ceux qui ont été mis en avant par les médias. C’est cette raison qui a poussé les US Centers for Disease Control and Prevention, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’US Surgeon à publier des recommandations à l’attention des journaux afin d’éviter de publiciser les cas de suicides et de suicides assistés.

La propension aux suicides se répand aussi à travers le réseau social : « Ma décision de m’ôter ma vie n’affecterait pas seulement mes amis, mais aussi les amis de mes amis ». Aaron Kheriaty pointe enfin le rôle même des lois dans la propagation des suicides, car, précise-t-il, il ne faut pas oublier que « la loi est maîtresse ». Les lois autorisant le suicide assisté envoient un message particulier à la société : dans certaines circonstances très particulières, certaines vies ne valent plus la peine d’être vécues et le suicide est une fin appropriée et digne. Il conclut « quelle sorte de société voulons-nous devenir ? Le suicide est déjà un problème de salut public. Voulons-nous légaliser une pratique qui n’aura d’autre impact que d’empirer la crise ? »

Sources : Washington Post (20/XI/2015) et Généthique

mardi 24 novembre 2015

Anne Coffinier sur la liberté scolaire, les réformes du système scolaire, le financement des écoles

Anne Coffinier, directeur général de la Fondation pour l’école, a répondu aux questions de Justine Fesneau pour Parents Professeurs Ensemble. Cette association se donne pour objectifs de redonner la parole à des experts de l’éducation, aux parents et aux professeurs afin de faire remonter des propositions simples et pragmatiques pour réformer l’école. Découvrez son témoignage.


Enseignement — l'engouement pour les écoles moins scolaires

À l’école ou chez soi, les pédagogies dites alternatives prennent de l’ampleur. Après avoir enseigné les arts dans des écoles, Adeline Charneau a décidé de changer de vie et de créer des outils pédagogiques autant pour les enfants que pour les parents.


Aujourd’hui, la fondatrice de l’Institut des Petits pinsons cherche un local, dans la métropole bordelaise, pour développer son projet. Elle vient de publier, en juillet chez Nathan, deux pochettes inspirées de la pédagogie de Maria Montessori, comprenant des images, des cartes à découper ou à coller, des roues pour comprendre la notion de cycles. Sur le thème de la nature, l’enfant (entre 3 et 6/8 ans) pourra découvrir dans un premier temps les différentes sortes d’animaux et de végétaux, comment ils vivent et évoluent.

Le Pape François se dresse contre une éducation trop sélective

Biographie de Don Bosco en bédé
publiée aux Éditions du Triomphe
(112 pages)
« Votre travail est de faire la même chose que Don Bosco : au temps des francs-maçons, il a fait une éducation d’urgence ! », a rappelé François.

Le Pape François est intervenu dans le cadre de la rencontre organisée au Vatican sur le thème « Éduquer aujourd’hui et demain. Une passion qui se renouvelle », à l’occasion des cinquante ans de la déclaration du concile Vatican II Gravissimum Educationis.

Pendant quatre jours, depuis le 18 novembre, 2000 responsables scolaires et universitaires étaient réunis à Rome. Rassemblés en salle Paul VI, ils ont participé à un échange très dynamique avec le Pape François, lui-même ancien professeur de lettres et passionné par les questions d’éducation. Il a écouté les témoignages et les interpellations de jeunes et de professeurs venus d’environnements très variés, de Naples à Dakar en passant par Bethléem et Bombay. L’occasion pour François, dans un dialogue improvisé, de formuler un nouvel appel pour une éducation accessible à tous.

« L’identité catholique, c’est Dieu qui s’est fait homme ! » a insisté François dans son dialogue avec les congressistes. « On ne peut donc pas parler d’éducation catholique sans parler d’humanité. »

« Éduquer chrétiennement, ce n’est pas seulement faire une catéchèse, ou faire du prosélytisme… Éduquer chrétiennement, c’est faire avancer les jeunes dans toutes les valeurs humaines, ce qui doit inclure la dimension de la transcendance », une dimension malheureusement rejetée par des modèles positivistes en vigueur actuellement.

« Aujourd’hui, non seulement, les liens éducatifs se sont rompus, mais l’éducation est devenue trop sélective et élitiste. Seulement les personnes d’un certain niveau semblent avoir droit à une éducation. C’est une réalité mondiale honteuse, cette sélectivité humaine éloigne les hommes au lieu de les rapprocher : les pauvres et les riches, les cultures entre elles… »

« Votre travail est de faire la même chose que Don Bosco : au temps des francs-maçons, il a fait une éducation d’urgence ! », a rappelé François, évoquant sa rencontre avec les salésiens à Turin, le 21 juin dernier. « Il faut risquer l’éducation informelle, car l’éducation formelle s’est appauvrie, elle est techniciste, intellectualiste, ne parle que le langage de la tête. Il faut de nouveaux modèles, inclure les voies du langage du cœur, du langage des mains. Une éducation inclusive, pour que tous aient une place. »

« Le monde ne peut pas aller de l’avant avec une éducation trop sélective » s’est alarmé François. « Le plus grand échec d’un éducateur, c’est d’éduquer entre les murs d’une culture sélective, sécuritaire. »

Le Pape a donc appelé à renouveler le pacte éducatif entre l’école, les familles et l’État, via notamment un meilleur salaire pour les éducateurs.

Et il a salué les congrégations qui œuvrent dans les périphéries. « Allez aux périphéries, cherchez les pauvres : ils ont l’expérience de la survie, de la faim, de l’injustice. C’est une humanité blessée. Et je pense que notre salut vient d’un homme blessé sur la Croix », a-t-il insisté. »

Source

ECR : Des musulmans modérés dénoncent le contenu des manuels

Une vision intégriste

Des musulmans de Montréal dénoncent que les manuels utilisés dans les cours obligatoires d’éthique et culture religieuse, qui remplacent maintenant les cours de morale et de religion dans les écoles québécoises, exposent une vision intégriste de l’islam.

« Une fois, mon fils est venu à la maison... en me disant : “On m’a dit que je ne suis pas musulman parce que ma mère n’est pas voilée” », raconte Hassan Jamali, un musulman qui est né en Syrie, mais qui vit au Québec depuis une trentaine d’années.

Quand il a vu ce qu’on enseignait à ses enfants, il n’en croyait pas ses yeux.

« On décrit la pratique islamique selon le dogme le plus conservateur, ajoute-t-il. C’est-à-dire, c’est comme si on dit : “C’est ça, l’islam.” »

Son fils, qui a aujourd’hui 18 ans, a dû se battre contre certains préjugés qui ont été véhiculés dans ses cours.

« À la longue, tu ignores et tu mets ça de côté, et tu arrêtes d’intervenir, parce que tu ne veux pas te faire associer non plus à ces pensées-là et tout », explique son garçon, Malek-Michel Jamali.



Une diversité mal représentée

Nadia El-Mabrouk, une Tunisienne d’origine et qui enseigne à l’Université de Montréal, déplore elle aussi le contenu de plusieurs des manuels utilisés pour ces cours.

« Ça, c’est une page où on parle de Mahomet, dit-elle en montrant une page d’un livre utilisé par son fils à l’école. Alors, on a fabriqué une image de Mahomet voilé. Là, on a vraiment fabriqué une image censurée. »

Madame El-Mabrouk a analysé plus de 20 manuels et cahiers d’exercices. Elle constate qu’on y présente les femmes musulmanes habituellement comme voilées et que les valeurs sont celles de l’islam radical.

« C’est la promotion de l’islam qui a été propagée par l’idéologie des Frères musulmans, oui », soutient-elle.

Le cours est censé présenter la diversité, mais il ne le fait pas, selon elle.

« On ne voit aucune diversité, renchérit-elle. Alors, on voit juste le voile islamique. Donc, on représente les musulmans par le voile islamique. »

Au bureau du ministre de l’Éducation, on explique que le cours d’éthique et culture religieuse expose les jeunes à un ensemble de traditions. Toutefois, madame El-Mabrouk raconte qu’elle a dû expliquer elle-même à ses enfants pourquoi elle ne portait pas le voile.

Madame El-Mabrouk et Hassan Jamali pensent tous les deux que ce cours, au lieu d’aider à l’intégration des jeunes musulmans, fait plutôt le contraire et empêche les jeunes de mieux comprendre cette religion.

Rien d’étonnant, mais dénonciation tardive

Ceci ne nous étonne pas du tout :

1) Des critiques similaires avaient déjà été faites par le Mouvement laïque québécois et des gens comme Mathieu Bock-Côté et Joëlle Quérin. Ils avaient déjà souligné que ce programme ne luttait pas contre les stéréotypes, mais les renforçait tout en inventant parfois des scènes inexactes par correctivisme politique (voir la scène du mur des Lamentations ici).

2) On retrouvait une musulmane fondamentaliste, Najat Boughaba (ci-contre), parmi les conseillers du Monopole de l’Éducation engagés pour évaluer ce cours.

3) Il est difficile de parler de véritable diversité quand le gouvernement a toujours voulu imposer un seul cours (pas une diversité de cours de morale et de culture religieuse) et qu’aucune tête ne devait dépasser.

 

Boucher, Martial. Rond-Point Cahier d’exercices, de contenu et de projets de recherche. Éthique et culture religieuse. Fascicule B. 2e année du 1er cycle du secondaire, Montréal, Lidec, 2007, p. II


jeudi 19 novembre 2015

Hausse de 17 % du nombre d’élèves d’ici 2029 grâce « l’augmentation du nombre de naissances observée » ? (M-à-j)

Mise à jour du 19 novembre

Le ministre de l’Éducation François Blais s’est exprimé récemment sur l’accueil des enfants de réfugiés syriens. Il a donné des chiffres intéressants sur le nombre d’enfants d’immigrants arrivant chaque année dans le réseau scolaire québécois : environ 13 000 élèves immigrants par année. D'ici 2029, cela fera donc environ 14 * 13.000 = 182.000 élèves immigrants. Quand on considère que la population scolaire est en 2015 de 875 151 élèves (source) et que le même document prospectif du gouvernement québécois prévoit 1 012 698 écoliers en 2029, c'est-à-dire près de 140.000 enfants supplémentaires, autant dire que presque toute l'augmentation dans la population scolaire sera probablement d'origine immigrée.



Voir les explications du ministre François Blais

Billet d'origine du 15 novembre

Selon le Monopole de l’Éducation du Québec, les écoles du Québec accueilleront 150 000 élèves supplémentaires d’ici 2029, ce qui représente une hausse de 17 %. À Québec et à Montréal, où plusieurs écoles sont déjà pleines à craquer, l’augmentation sera encore plus marquée, soit respectivement 28 % et 34 %.


Le ministère de l’Éducation vient de rendre publiques ses plus récentes prévisions démographiques, sur lesquelles se basent les commissions scolaires pour planifier les services à offrir.


Selon ce document, « L’augmentation du nombre de naissances observée depuis une dizaine d’années au Québec provoque une remontée de l’effectif scolaire qui se poursuivra durant plusieurs années ». Le document ne parle pas de l’impact de l’immigration. Ce qui est pour le moins étrange.

En effet, le nombre de naissances baisse lentement depuis 6 ans au Québec (88 891 naissances en 2009, 87 700 en 2014)... Cette baisse continuera probablement en 2015 (sans doute moins de 87 000) malgré une population totale en croissance grâce à l’immigration. Le retard accumulé, quant aux naissances, pendant les huit premiers mois de 2015 par rapport à 2014 dans les statistiques mensuelles publiées ci-dessous s’élève déjà à —800 naissances :


Nombre de naissances au Québec : lente baisse depuis 2009


Se pourrait-il donc que ce ne soient pas les naissances qui expliqueraient cette future augmentation du nombre d’élèves, mais plutôt l’immigration ? Cela expliquerait la forte croissance prévue à Montréal, région pourtant à très faible fécondité (1,49 enfant/femme), mais à forte immigration... Voir le graphique ci-dessous avec Montréal au plus bas pour ce qui est de la fécondité...

Comparons les prévisions d’augmentation du nombre d’écoliers ` : Montréal [1,49 enfant/femme] est la région où la hausse anticipée est la plus élevée, à 34 %, alors que d’autres régions comme le Bas-Saint-Laurent [1,71 enfant/femme], la Gaspésie [1,63] ou la Côte-Nord [1,93 enfant/femme] verront plutôt le nombre d’élèves diminuer légèrement.


Il semble donc bien que l’immigration soit l’explication principale de cette future augmentation (jusqu’en 2029 !) alors que le nombre des naissances baisse lentement depuis 2009 au Québec. Pourquoi ce rapport passe-t-il complètement sous silence l’apport de l’immigration ?



La scolarisation des enfants réfugiés syriens : la réalité sur le terrain

L'école arménienne Alex Manougian à Saint-Laurent offre un programme d’accueil et de francisation à des immigrants et des réfugiés. Son directeur Sébastien Stasse s'est exprimé sur les nombreux défis qui attendent les écoles québécoises avec l'arrivée de plusieurs milliers de réfugiés syriens. Il est très inquiet... Son école accueille des réfugiés syriens et irakiens. Il tient à rappeler que la francisation est un défi de taille et il qu'il n'y a pas assez de ressources actuellement, surtout des ressources dans leur langue.

Spectacle lors du 45e anniversaire de l'école arménienne de Saint-Laurent

Depuis de nombreuses années, l'école assume elle-même les coûts de formation des enfants qui arrivent après le 30 septembre puisque le Monopole de l'Éducation n'a rien prévu dans les règles budgétaires pour ce genre de situations.

Pour M. Stasse,
sans classes de francisation, les chances sont grandes que plusieurs des élèves qui seront intégrés directement en classe régulière avec des mesures ponctuelles de francisation se retrouvent en adaptation scolaire alors qu’ils n’ont aucun problème d’apprentissage. Le milieu scolaire n’est actuellement pas prêt à franciser un nombre aussi important d’élèves avec des besoins aussi particuliers.

Il est très facile d’accueillir des réfugiés, ça en est une autre d’assurer leur intégration, leur scolarisation, mais surtout la réussite des enfants à l’école. Nous savons très bien de quoi nous parlons et notre communauté est inquiète.

Écoutez Sébastien Stasse au micro de Paul Arcand





mercredi 18 novembre 2015

France — Les coupes socialistes dans la politique familiale expliquent-elles la baisse de la natalité ?

De janvier à septembre, cette année, 569 000 bébés ont vu le jour en France métropolitaine. C’est 16 000 de moins que l’an dernier à la même époque. Avec un total prévu de 765 600 à la fin de l’année (il est rare que le dernier trimestre modifie la tendance annuelle), la France, championne de la natalité en Europe, connaîtrait alors son millésime le moins fécond depuis près de quinze ans. Un signal d’alarme ?

« Les coupes répétées dans la politique familiale fragilisent le désir d’enfant », explique dans le Figaro Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf). « La France a d’abord cherché à compenser les effets de la crise en augmentant les dépenses en direction des familles grâce à des réductions fiscales et au versement d’une prime ponctuelle de 150 euros en 2009 pour les familles modestes, rappelle Luc Masson, de l’Insee, dans ce rapport qui porte plus largement sur les liens entre la fécondité et la crise en France et en Europe.

Dans un deuxième temps, à partir de 2012, elle a plutôt cherché à limiter les dépenses : gel des revalorisations des prestations familiales puis baisse du plafond de réduction d’impôt liée au quotient familial (les classes moyennes et supérieures étant à nouveau punies d’avoir des enfants) et du montant d’allocations liées à la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) et modulation des allocations familiales selon le niveau de revenu en 2015. »

Des restrictions de dépense qui se sont toutefois accompagnées d’une augmentation des suppléments familiaux accordés aux familles modestes et d’un plan de développement des services d’accueil de la petite enfance, mesures qui visiblement n’ont pas réussi à maintenir la natalité.

Comment l’Europe se dépeuple (hors immigration)

Les pays en rouge ou rose sont en dessous du seuil de renouvellement des générations. Ils sont largement majoritaires et illustrent l’affaissement démographique de l’Europe ce culture chrétienne. Le Québec a une fécondité (1,62 enfant/femme) similaire à celle de Lituanie (1,60). Deux groupes sont plus féconds que les autres au Québec : les immigrants (sauf notamment ceux de Chine) et les autochtones (amérindiens et esquimaux). La Lituanie ne connaît aucune immigration importante. La Russie qui ne figure pas sur l'illustration ci-dessus a une fécondité de 1,76 enfant/femme (2104). Cette fécondité a fortement remonté depuis 1999 quand elle avait atteint un nadir de 1,17 enfant par femme.

Trois exceptions à ce non-remplacement des générations : l’Irlande, l’Islande, et la France. La fécondité de ces pays est toutefois passée à 1,96, 1,93 et 1,99 respectivement en 2013, c’est-à-dire sous le taux de remplacement des générations fixé à 2,1 enfants/femme dans nos pays à faible mortalité avant la vieillesse.

Cette décroissance encourage certains pays (comme l’Allemagne) à recourir à l’immigration depuis de nombreuses années ce qui n’a cependant pas permis à l’Allemagne de rétablir le renouvellement de ses générations. Les pays de souche musulmane, comme le Kossovo, au cœur de l’Europe, ou la Turquie, à sa marge, continuent au contraire de croître.

« La nature a horreur du vide », remarquait déjà Aristote, voici deux mille quatre cents ans.