vendredi 23 décembre 2011

Noël — « La laïcité est attaquée de toutes parts »

Elisabeth Lévy, rédactrice en chef du magazine Causeur d'origine juive, célèbre langue de vipère et maîtresse en ironie, nous parle de cette laïcité qui serait attaquée de toutes parts par les célébrations de Noël.

« 
Il faut désormais parler de l'arbre de la laïcité.

[Les retardataires qui souhaitent encore Joyeux Nöel] devraient imiter la province canadienne de l'Ontario qui a invité ses employés à fêter les célébrations dites du solstice d'hiver, les vœux de Noël pouvant paraît-il heurter des sensibilités culturelles et religieuses différentes.

Cette messe de Mozart est bien louche.

...
Expulsons des librairies Chateaubriand et tous ces auteurs manifestant de coupables tendances chrétiennes [...] à la place on y installera des rappeurs ou des artistes issus de la diversité. »




L'État-providence aurait-il volé Noël ?

Nathalie Elgrably-Lévy, économiste principale à l'Institut économique de Montréal, sur la lente disparition de Noël :

J’ignore s’il s’agit du fruit de mon imagination, mais j’ai l’impression que la traditionnelle atmosphère des fêtes disparaît progressivement. J’ai la nostalgie du « bon vieux temps » où l’hyper-décoration et l’omniprésence des chants festifs égayaient les commerces, les restaurants et les rues.

Qui donc a volé Noël ? Certains incriminent le multiculturalisme, car à force de vouloir ménager les susceptibilités de l’autre, on en viendrait à s’oublier soi-même. C’est possible, mais cette explication est insuffisante.

Il suffit de consulter n’importe quel livre d’histoire pour noter que le rejet de la religion n’est pas un phénomène récent. Il remonte à la Révolution tranquille et à la naissance du « modèle québécois » fondé sur l’intervention de l’État. L’ascension de l’État-providence et la chute de l’Église se sont produites simultanément. Simple coïncidence ?

L’État-providence peut prendre plusieurs formes qui vont des plus autoritaires, comme le communisme et le socialisme, au plus « soft » comme la social-démocratie. Or, la logique collectiviste bannit la religion. Karl Marx disait d’ailleurs : « Le communisme commence là où l’athéisme commence ». Quant à Lénine, sa lutte antireligieuse est notoire. Dans les républiques soviétiques et dans les pays communistes, les hommes en soutane étaient persécutés et emprisonnés, l’enseignement de la religion était interdit, et les fidèles pratiquaient leur culte clandestinement. Pas plus tard que lundi, le gouvernement chinois a réitéré la nécessité d’être athée pour adhérer au Parti communiste.

Cette haine envers la religion n’est pas surprenante. Dans la pensée collectiviste, l’État est une entité supérieure, omnisciente et omnipotente, une sorte de déité. Dans ce type de régime, mais aussi de plus en plus au Québec, ce sont des fonctionnaires qui décident d’une multitude d’aspects du quotidien et qui tentent d’influencer nos décisions. Quel moyen de transport emprunter, quel véhicule conduire, quels pneus installer, quoi manger, combien d’enfants avoir, dans quelle école les inscrire et quoi leur enseigner, quels produits acheter, quelle musique écouter, etc. : ils veulent tout contrôler !

Autrefois, les hommes de foi dictaient les comportements au nom du salut de l’âme. Aujourd’hui, les hommes d’État veulent imposer un mode de vie au nom du bien commun et du progrès. Tant que la religion est présente, les directives de l’État passent après celles de Dieu. L’idéologie collectiviste, sous toutes ses formes, est donc incompatible avec sa grande rivale, la religion. L’athéisme devient alors nécessaire à sa survie.

Comprenons-nous bien : imposer une foi est tout aussi condamnable que de forcer l’athéisme. Dans une société réellement libre, croyants et athées peuvent vivre selon leurs convictions, car personne ne peut imposer à l’autre sa vision du monde. Mais qui dit collectivisme et État-providence dit nécessairement limitation des libertés individuelles, y compris de la liberté de religion.

Alors, si comme moi vous vous interrogez sur l’effritement de l’ambiance de Noël, dites-vous bien que notre État-nounou y est pour quelque chose. La Révolution tranquille a déclaré la guerre à la religion. Aujourd’hui, nos élus s’attaquent également aux traditions. Quel héritage le Québec laissera-t-il donc à la prochaine génération ?




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mercredi 21 décembre 2011

Diocèse de Toulon — Rétablir le rôle des parents en rendant l’accès à la liberté scolaire, privilégier la transmission du savoir

Contrairement aux grandes fonctions régaliennes, l’éducation des enfants n’est pas un domaine réservé de l’État. Les parents restent en effet les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. C’est dans ce sens que l’État ne peut imposer un enseignement contraire aux convictions religieuses ou philosophiques des parents d’élèves et doit respecter la liberté de choix d’un établissement scolaire, tout en restant garant du bon développement de l’enfant et de l’intérêt de la Nation.

L’État doit donc veiller à ce que l’éducation de l’enfant et du jeune adulte favorise sa liberté et son développement intégral, notamment par sa capacité de discernement du bien et du mal, qui est la condition sine qua non de la formation de son libre arbitre. Dans ce sens, l’Église proteste en particulier contre l’introduction dans les programmes scolaires d’enseignements contrevenant directement à ce devoir.

Pour prendre des exemples concrets, l’intromission récente à l’école de l’enseignement de la théorie du gendre [note du carnet : selon laquelle l'identité sexe serait une construction sociale], le contenu sujet à caution des cours d’éducation sexuelle ou l’introduction du pass contraceptif dans certaines régions sont autant d’atteintes graves au droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs propres convictions morales. L’inscription explicite de ce droit dans le Code de l’Éducation permettrait de limiter à l’avenir les conflits.

Pour les catholiques, la problématique de la liberté scolaire est directement liée aux difficultés rencontrées par l’Éducation nationale. Avant toute chose, il s’agit de mesurer l’importance de la chute du niveau scolaire en France, souligné par une étude récente de l’OCDE. Alors que le niveau des élites reste élevé, les classes les moins favorisées subissent clairement la baisse de qualité de l’enseignement. Et ce alors même que l’Éducation nationale représente le premier poste de dépense de l’État et que le nombre de ses fonctionnaires n’a cessé d’augmenter depuis 30 ans. [...]

Propositions :
  • Restauration de la discipline en classe avec reprise effective, dès les plus jeunes classes, de l’enseignement de la morale et de la politesse. Rangement des élèves. Sanction et punitions pour écarts mineurs. Dans cette mesure, l’enseignement de la discipline doit revenir au cœur de la formation pédagogique des enseignants.
  • Réaffirmation de la continuité pédagogique dans les programmes scolaires : à l’école primaire, retour à l’enseignement de la méthode syllabique pour la lecture ; au collège et lycée, élaboration des programmes (histoire, littérature, mathématiques, sciences physiques) autour d’un enseignement chronologique et non thématique des idées, capable de donner aux élèves les repères intellectuels et la profondeur historique nécessaires à la compréhension des enjeux de notre temps.
  • Recentrage de l’enseignement sur les fondamentaux lire-écrire-compter au primaire.
  • Réévaluation de la loi Debré, en particulier par la mise en place progressive d’un chèque scolaire permettant de rendre aux parents la liberté de choisir l’établissement de leur enfant. Buts recherchés : relèvement du niveau scolaire par la concurrence plus saine entre écoles privées et publiques ; économies budgétaires, puisque le coût moyen d’un élève en France est sensiblement plus élevé dans une école publique que dans une école privée.
  • Remise en cause des différences statutaires entre enseignants et cadres des établissements publics et privés. Alors que de fait, études, difficulté des concours et niveau d’enseignement sont les mêmes, le statut de professeur dans une école privée est injustement dévalorisé : impossibilité d’enseigner dans le secteur public (alors que l’inverse est possible), interdiction d’accès à certains postes (inspectorat ou rectorat).
  • Reconnaissance dans la loi d’une clause de conscience sur certaines directives imposées par l’Éducation nationale ou les régions pour les écoles privées sous contrat qui ne peuvent les appliquer sans renier leur identité chrétienne (pour les écoles catholiques, au sujet de l’homosexualité, de l’avortement, du Gender…). Sans reconnaissance de cette clause, nous arrivons à la limite du contrat d’association.
  • Ouverture plus large de l’école au monde de l’entreprise, par l’organisation, à partir de la classe de 3e (secondaire III-IV), de la venue d’artisans et d’entrepreneurs témoignant de la réalité de leur travail.
  • Réhabilitation des filières et des métiers manuels, par une orientation plus précoce des élèves.
  • Renforcement de la filière technologique, en privilégiant les cours pratiques aux cours académiques, comprenant la réalisation d’un stage obligatoire significatif.
  • Revalorisation des bourses réservées aux élèves méritants, sous condition de ressources.

Lire la suite : le carnet du diocèse de Toulon





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La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

En juin 2010, la dette contractée par les étudiants aux États-Unis a, pour la première fois dans l'histoire de ce pays, dépassé la dette associée aux cartes de crédit. En 2012, cette dette étudiante devrait dépasser le billion (français) de dollars, c'est-à-dire mille milliards de dollars. Cette dette est 11 fois plus élevée qu'il y a vingt ans.

En 2005, le président George W. Bush a décrété que la dette liée aux prêts étudiants ne pouvait être effacée en se déclarant en faillite, contrairement aux prêts de consommation ou à une hypothèque. La dette étudiante doit toujours être remboursée.

A priori, détenir un diplôme universitaire prémunirait mieux contre le chômage (voir le graphique ci-dessous). On y voit que le chômage est environ deux fois moins haut depuis la récession que chez les personnes ne possédant qu'un diplôme de l'école secondaire.

Toutefois, ces données indiquent que les diplômés universitaires ne retrouvent pas un emploi à un rythme bien supérieur aux non-universitaires (la baisse de toutes les catégories suit sensiblement la même pente). En outre, ce graphe ne précise pas la qualité des emplois de ces universitaires (beaucoup de ces diplômés sont sous-employés ou mal employés). Il ne distingue pas plus le taux de chômage selon le type de diplôme universitaire.


Selon le professeur d'économie Boyce Watkins de l'Université de Syracuse, un diplôme universitaire constitue « certainement un investissement », mais « aller à l'université ne garantit pas que vous bénéficiez d'un meilleur avenir économique ».

Comme le rappelle le professeur Richard Vedder, professeur d'économie à l'Université de l'Ohio, 45 % de ceux qui s'inscrivent à un programme de premier cycle de quatre ans, n'obtiennent pas leur licence [baccalauréat au Québec] en 6 années. « Aujourd'hui, 12 % des coursiers aux États-Unis sont des diplômés universitaires. Je ne crois pas qu'il soit absolument nécessaire d'avoir un diplôme universitaire pour livrer du courrier » d'ajouter le professeur Vedder.

Il existe un article de foi aux États-Unis, comme dans de nombreux autres pays : quoi qu'il arrive, aller à l'université et acheter une maison sont parmi les meilleurs investissements qui existent. Le prix des maisons devait toujours monter et, aujourd'hui, on doit toujours gagner plus d'argent si on va à l'université.

Le journaliste David Leonhardt du New York Times a même affirmé que

« Les travailleurs de la construction, les policiers, les plombiers, les vendeurs et les secrétaires, notamment, gagnent nettement plus d'argent quand ils sont diplômés. Pourquoi ? Parce que l'éducation permet aux gens d'accomplir des tâches plus complexes, d'obtenir des emplois auprès de sociétés qui paient mieux ou de créer leur propre entreprise. »

À l'appui de sa thèse, Leonhardt utilise des données du Center on Education and the Workforce à l'Université Georgetown. Ce qui lui permet d'affirmer qu'une personne avec un diplôme universitaire qui fait la plonge gagne 34.000 $ par an, alors que sans ce diplôme il ne gagne que 19.000 $.

Aucun patron sain d'esprit ne paie près du double quelqu'un qui lave la vaisselle parce qu'il est diplômé. Par contre, il existe de nombreux diplômés fraîchement émoulus de l'Université qui alignent plusieurs petits boulots juste pour s'en sortir. « De plus en plus de diplômés ont un second emploi qui ne requiert pas de diplôme  » d'écrire Hannah Seligson dans le New York Times. « Cela fait partie d'un phénomène que l'on appelle le « mal-emploi », le sous-emploi :  pour résumer beaucoup de gardiennes d'enfants, de commis, de télévendeurs et de barmans sont surqualifiés. »

Près de 2 millions de diplômés des universités étaient sous-employés l'année dernière, soit une hausse de 17 pour cent par rapport à 2007. Près de la moitié des diplômés occupent un emploi qui ne nécessite pas de diplôme. Aux États-Unis, 80 000 barmans ainsi que 317 000 serveurs et serveuses ont un diplôme universitaire. Près d'un quart de tous les commis de vente au détail ont une licence. En tout, 17 millions d'Américains diplômés occupent des emplois qui ne nécessitent pas un diplôme.

« Le salaire médian de départ pour les diplômés d'un programme universitaire de quatre ans en 2009 et en 2010 était de 27 000 $, alors qu'il était de 30 000 $ pour ceux qui ont obtenu leur diplôme de 2006 à 2008, avant la récession » de préciser Seligson. « Essayez de vivre avec 27 000 $ par année — avant impôts — dans une ville comme New York, Washington ou Chicago » ajoute-t-il.

Comme toutes les augmentations de demande rapides, la généralisation de l'éducation universitaire a été alimentée par le crédit et l'intervention de l'État qui subventionne à hauteur de 30 milliards par an (en 2008) l'éducation universitaire, alors que ce montant n'était que de 10 milliards en l'an 2000. 

La part du lion de ces 30 milliards, soit 26 milliards, est affectée à des prêts ou des garanties de prêts accordés à des étudiants. Comme plusieurs analystes (ici et ) l'ont souligné, cette mesure est, d'une part, inique (le contribuable moyen qui finance ces prêts est moins riche que la famille de l'étudiant moyen ou que cet étudiant une fois diplômé) et, d'autre part, ces subventions massives contribuent à l'inflation du prix de l'université aux États-Unis. En effet, les universités n'ont aucun intérêt à se priver de clientèle en « facturant trop cher », mais en distribuant des milliards de subventions aux étudiants le gouvernement soutient la demande et maintient les prix haut.

Tout ce crédit a augmenté le prix moyen d'une année d'université de 440 % en 25 ans, soit quatre fois plus que le taux d'inflation.  Si le prix a considérablement crû, le retour sur investissement, lui, a dramatiquement décru. En 1992, il y avait 5,1 millions de diplômés sous-employés, en 2008 ils étaient devenus 17 millions.

Non seulement le rendement est-il faible, mais la qualité du produit laisse également à désirer. Selon les auteurs de Academically adrift, Richard Arum et Josipa Roksa, 45 % des étudiants après deux ans d'université n'ont pas amélioré leurs compétences logiques, d'esprit critique ou d'écriture... Plus d'un tiers des étudiants de troisième année n'avaient pas amélioré leur compétence en écriture ou en raisonnement depuis leur inscription à l'université.

Comme nous l'avons dit ci-dessus, plus de 45 % des inscrits en première année abandonnent leurs études universitaires, souvent parce qu'ils n'ont pas les bases ou les compétences requises. Et, pourtant, un des premiers objectifs du président Obama est d'augmenter le nombre d'Américains qui s'inscrivent à l'université. Pour quoi faire ? Selon une étude, neuf mois après avoir obtenu leur diplôme, seuls 56 % des étudiants de la promotion 2010 avait un emploi, alors que 90 % des promotions 2006 et 2007 avaient un emploi au même moment.

Ne trouvant pas d'emploi, 85 % des diplômés retournent habiter chez leurs parents après l'obtention de leur diplôme alors qu'ils étaient 67 % en 2006.

Paradoxalement, alors que le marché tente de se débarrasser de ses mauvais investissements financiers et fonciers et des emplois connexes, les universités continuent de produire plus de diplômés en gestion que toute autre discipline. En 2007 et 2008, plus de 335 000 étudiants ont été diplômés en administration des affaires, 100 000 de plus que dix ans auparavant selon le Centre national pour les statistiques en éducation. Les facultés de droit créent actuellement une autre bulle spéculative, de nombreux diplômés fraîchement émoulus ne trouvent pas de travail ou font de l'intérim à 15 $ par heure.



Reportage de la télévision russe en anglais (RT) sur les dettes contractées
par des étudiants aux États-Unis


Alors que les jeunes diplômés en droit ne trouvent pas de travail, les facultés de droit continuent d'accepter de plus en plus de candidats malgré des droits d'inscription d'au moins 40 000 $ par an. Selon David Segal du New York Times, les frais de scolarité en droit ont augmenté quatre fois plus vite que les droits de scolarité pour la licence [baccalauréat] de premier cycle qui eux-mêmes ont augmenté quatre fois plus vite que le taux d'inflation aux États-Unis. « De 1989 à 2009, les droits de scolarité pour le premier cycle ont augmenté de 71 %, alors que les frais de scolarité en faculté de droit ont grimpé de 317 %. »

Comme le souligne Douglas French de l'Institut Mises, les étudiants et leurs parents investissent dans des études universitaires dans la croyance erronée que ces diplômes donneront accès à de nombreux emplois au bout de quatre, six ou sept ans. La demande pour les biens de consommation demeure forte, et c'est là que se trouvent les emplois. La demande en banquiers, en avocats et en bureaucrates s'est, en revanche, tarie.






Un regard cruel sur certains diplômés


« Tu as paumé 150 000 dollars pour un enseignement que tu aurais pu trouver pour 1,5 dollar de pénalité de retard à la bibliothèque municipale » lance Will Hunting à un étudiant en histoire d'Harvard.

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mardi 20 décembre 2011

Garderie asexuée en Suède

Réduire les inégalités liées au genre requerrait une éducation « appropriée ». C’est la philosophie de certaines crèches en Suède. Ici, les enfants apprennent qu’il n’y a aucune différence entre « il » et « elle », les adultes les adresses de manière asexuée.

« Il n’y a rien de mal en soi à dire ‘il’ ou ‘elle’. Mais nous adultes qui les utlisons nous sommes imprégnés de stéréotypes de vieilles traditions. Nous classifions et faisons la distinction entre garçon et fille, homme et femme. Nous voulons prendre de la distance avec ce schéma. Nous voulons que les enfants changent. Mais ils n’ont pas besoin d’être rééduqués, c’est à nous adultes de corriger notre pensée. »


Le professeur Gérard Bouchard au procès de Drummondville ne disait rien d'autre :
« L’école ça nous paraît être le creuset pour apporter des solutions à ces problèmes sociologiques ou à ces problèmes de fond, pour changer les perceptions, pour changer les mentalités – et quand il s’agit d’école on ne parle même pas de changement, puisque les élèves qui arrivent à l’école sont tellement jeunes, ils sont encore nourris de perceptions, de stéréotypes comme le sont les adultes, on parle de formation, et non pas de changement de mentalités – et l’école nous apparaissait être le creuset, le rouage fondamental pour préparer les nouveaux citoyens qui vont vivre dans ce Québec nouveau qui n’est pas du tout celui dans lequel leurs parents, leurs grands-parents ont vécu. Et ça demande donc des changements extrêmement importants. Et l’école nous paraissait évidemment le rouage fondamental pour remplir cette fonction-là. »

Notons que tous les manuels du primaire et du secondaire au Québec sont scrutés pour y déceler les préjugés qui déplaisent à la gauche féministe par le Bureau d'approbation du matériel didactique (voir une rencontre avec ce bureau dans le cadre du cours d'ECR).

Voir aussi


« Le système de garderie universel en Suède forme des enfants moins instruits »




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Décorations de Noël : athées demandent que l'enfant Jésus soit enlevé, mais les lutins et le Père Noël peuvent rester

La Freedom From Religion Foundation, une organisation athée américaine du Wisconsin, s'est offusquée de la présence d'une crèche exposée à l'extérieur du palais de justice dans le centre d'Athens (12 000 habitants), au Texas.

Le comité Gardez Athens Beau y montait une crèche depuis 2002 et le juge du comté, Richard Sanders, a déclaré que cette exposition ne viole pas la loi selon KBMT. « Parce que nous avons toutes les autres décorations, c'est légal », a déclaré Sanders. « Le procureur du comté a examiné la question. »

Un habitant du comté d'Henderson s'est plaint à la Freedom From Religion Foundation, laquelle a signifié au comité d'Athens que la crèche violait la séparation de l'Église et de l'État. La fondation a exigé que l'enfant Jésus disparaisse de la crèche ou qu'un panneau soit placé à côté de son berceau sur lequel on pourrait lire « Dans cette saison du solstice d'hiver puisse la raison prévaloir. Il n'y a ni dieux, ni diables, ni anges, ni paradis ni enfer. Seul notre monde naturel existe. La religion n'est qu'un mythe et une superstition qui endurcit les cœurs et asservit les esprits ».

Mais voilà, le Père Noël, ses lutins, ses rennes volants ne sont que « mythe et superstition » et la fondation athée n'a pas demandé à les enlever ou de mettre un panneau à côté de ceux-ci... En fait, la crèche est la seule décoration contre laquelle l'athée qui a porté plainte s'oppose. Aurait-il un cœur endurci par un certain militantisme ?

Le commissaire du comté Henderson, Joe Hall a déclaré qu'il allait se battre pour que la crèche reste intacte.

« Ne venez pas chez nous nous dire qu'il n'y a pas de Dieu. Ce pays est une nation chrétienne quoi qu'en pensent ces dingues et ces cinglés de Washington. Les poules auront des dents avant que je l'enlève », a déclaré M. Hall.

Le pasteur Nathan Lorick de la Première église baptiste à Malakoff[1], à environ 10 miles d'Athens, a déclaré qu'il est temps de se lever et de défendre publiquement le christianisme, religion majoritaire à Athens.

On attend que les athées aient le courage de demander de mettre leurs panneaux de propagande lors des festivals des autres religions que chrétiennes (Divâlî, Yom Kippour, etc.)

Ce samedi a eu lieu une manifestation très importante pour cette petite ville, on verra ci-dessous la foule assemblée qui manifestait pour garder sa crèche intacte.




Source

[1] Nom donné en souvenir de la bataille de Malakoff, une victoire décisive française, pendant la Guerre de Crimée. On remarquera l'ancienne graphie à la française, aujourd'hui le nom de cette ville, Малахов, est habituellement transcrite Malakov, même si le « v » final est prononcé « f »... C'est aussi ça le progrès, faire plus compliqué.






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Peu de chances que la CAQ (Legault) change grand-chose à la politique (PQ/PLQ) des garderies

Comme le souligne Denis Lessard de la Presse, prévoyant des grincements de dents chez ses militants de l'ADQ à la suite de la fusion de leur parti avec la CAQ, « Deltell et un groupe très restreint de conseillers aimeraient prétendre avoir arraché des gains au terme de leurs discussions avec François Legault. »

Une « opération sauvage [sic, sauvetage ?] de face » s'est donc enclenchée, confiera un membre de la CAQ.

En 2007, Mario Dumont avait fait recette avec sa promesse de rendre 100 $ par semaine aux familles qui gardaient leur enfant à la maison plutôt que d'occuper une place en garderie subventionnée.

Une promesse d'équité de traitement que La Presse qualifie d'« exorbitante » en la chiffrant à plus de 600 millions de dollars.

Pour Denis Lessard, « comptable, Legault sait très bien que cette idée séduisante ne tient pas la route. » Alors que le système des garderies à 7 $ (en réalité environ 50 $ par jour et par bambin en CPE) et qui coûte plus de 2,5 milliards par an lui tiendrait la route !

Il s'agit d'abord d'une question d'équité, d'universalité de l'aide et d'idéologie : aider toutes les familles ou uniquement celles qui font le choix « progressiste » et « féministe » qui consiste surtout à ne pas aider les femmes qui resteraient à la maison plutôt que de confier leurs enfants à des tiers.

Pour donner un peu d'oxygène à Deltell, l'ex-ministre péquiste Legault dira en conférence de presse qu'il est prêt à « regarder ça », mais qu'il n'est pas sûr que le Québec ait l'argent nécessaire... Bref, Legault  semble préparer le torpillage de cette idée.

Legault aurait un autre argument en poche selon La Presse. Il a pris contact avec l'Association des économistes du Québec. Deux membres en vue, Pierre Fortin et Luc Godbout, l'ont prévenu que cette mesure aurait « un effet dévastateur » sur le taux de participation des femmes au marché du travail.

Ce qui appelle quelques commentaires :
  • en quoi la participation des femmes au marché du travail est-elle préférable au choix des femmes ? Pourquoi faut-il « punir » les femmes qui restent au foyer pour éduquer leurs enfants en les privant d'aides ? 
  • En quoi est-il juste de subventionner la participation de ces femmes au travail à hauteur de plus de 2,5 milliards par an plutôt que celle des hommes ou des autres femmes, ou même de réduire les impôts de tous ? Car, en fin de compte, plus de deux milliards et demi de plus pour ces femmes subventionnées c'est plus de deux milliards et demi d'aides en moins pour les autres et nettement plus d'impôts pour tous. En d'autres mots, dans quelle mesure ces jeunes mères n'occupent-elles pas des postes que d'autres auraient pu occuper sans ces subventions ?
  • Quel effet dévastateur ? Pierre Fortin et Luc Godbout évaluent, à notre sens de manière « optimiste », les effets « bénéfiques » sur la participation au marché du travail à 70 000 Québécoises supplémentaires qui travaillent grâce aux 2,6 milliards de dépenses dans la politique familiale.

    Ce chiffre de 70 000 femmes supplémentaires qui travailleraient est basé sur le fait qu'en 1996 (une année avant la mise en place des garderies dites à 7 $), le taux d'activité des femmes québécoises mères d'enfants de moins de six ans se chiffrait à 63 %, comparativement à 67 % en Ontario. En 2008, ce même taux d'activité se chiffrait à 74 % au Québec, et à 71 % en Ontario. (Mais pourquoi la comparaison avec l'Ontario et pas l'Alberta, le Manitoba ou la Saskatchewan ?)

    Mais, le taux d'activité des Québécoises entre 1996 et 2008 a également augmenté parmi les femmes qui n'ont pas d'enfants en bas âge et là encore nettement plus vite qu'en Ontario. Il est désormais de 87 % pour les Québécoises (contre 84 % pour les Ontariennes) dont l'enfant le plus jeune à plus de 6 ans.  L'écart de taux d'activité en général se réduit entre l'Ontario et le Québec depuis bien avant l'introduction des CPE (voir le graphique ci-dessous)...


    Dans quelle mesure l'augmentation n'est-elle pas le résultat d'autres variables que la disponibilité de garderies à bon marché ? On ne le sait pas.

    Même si Pierre Fortin claironne partout, depuis des mois, les effets mirifiques de la politique de garderie québécoise, l'étude de M. Fortin sur laquelle il se baserait n'est toujours pas officiellement publiée dans une revue sérieuse (il ne circule qu'un Powerpoint). D'après une communication privée, nous avons appris qu'il espérait que son étude serait publiée en janvier 2012. On verra dans le détail, une fois son étude publiée, sur quels faits et quelles hypothèses M. Fortin base son analyse. Il trouvera alors sans doute plus de contradicteurs.






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samedi 17 décembre 2011

Les feuilletons américains, l'avortement et l'école

De prime abord, il semble que dans les feuilletons télévisés américaine l’avortement soit généralement banni ou mal vu.

Normal, puisque les pro-vie deviennent majoritaires aux États-Unis, surtout chez les jeunes qui regardent ces séries. Mais cela ne pourrait qu'être une impression de téléspectateur non assidu (c'est une litote) de ces feuilletons. Or, cette impression semble être confirmé par une étude d’une « chroniqueuse télé » du magazine de gauche Le Nouvel Obs, qui est profondément choquée que les feuilletons américains véhiculent en la matière des « messages aussi moralisateurs que culpabilisants ».

Scène touchante de l'accueil de la vie que le Nouvel Obs décrit ainsi : « L'adolescente, en proie au doute (car il est impensable que la décision d'avorter lui apparaisse clairement et sans hésitation), finit généralement par se résigner à garder le bébé »...

Il est significatif que lorsqu’elle évoque les « heureuses » exceptions, c’est-à-dire les séries où l’on avorte l'enfant à naître sans scrupule, elle dit que là, « la question est abordée frontalement et honnêtement », et l’on voit la jeune fille se tourner vers la directrice de son école pour « l’aider à faire son choix », sans l'influencer, bien sûr… Le Nouvel Obs poursuit : « Toutes deux seront confrontées à l'hostilité d'une ville ultra-conservatrice, mais le lynchage médiatique ne pourra rien contre la décision de Becky, qui finira bel et bien par avorter. Une position ferme que l'on devine être, au-delà de Tami, celle de Peter Berg lui-même, le créateur de la série. »


Pour le Nouvel Obs même dans la série très féministe Sex & the City  : « les scénaristes font peser sur les épaules de Miranda la culpabilité de ne pas désirer cet enfant, alors que son amie est prête à tout pour donner la vie. Mais tout est bien qui finit bien, et Miranda décide finalement de devenir maman... »

Son article s’appelle « Séries télé américaines : l’IVG, c’est péché !»



Voir aussi

Cour de justice de l’Union européenne : respect de l'embryon humain dès fécondation

Débat sur l'avortement : l'ainée est pro-avortement et défend l'ordre établi, la cadette pro-vie veut dialoguer

Denise Bombardier : « On paie des avortements » et dans un cas d'espèce une même femme a avorté « 23 fois » aux frais du contribuable québécois.

Seuls 30 % des Ontariens pensent que l'État devrait continuer à rembourser tous les avortements

Complément cour d'ECR — avortements tardifs en Russie, en Espagne et au Québec

Réactions à la suite des propos de Mgr Ouellet sur l'avortement

Erreurs et imprécisions dans le chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire

Omissions et critiques pédagogiques du chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire



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vendredi 16 décembre 2011

France — trente-et-une nouvelles écoles indépendantes depuis septembre

La Fondation pour l'école annonce que :

31 écoles indépendantes supplémentaires ont ouvert leurs portes en septembre, soit une progression de 6 % par rapport à l’an dernier. C’est vraiment considérable, si l’on pense que l’État et l’Enseignement catholique ferment des écoles partout en France.

De plus, des maires demandent à la Fondation d’ouvrir des écoles indépendantes sur leur commune !

En Ardèche et dans les Hautes-Alpes, deux maires ruraux ont créé, en septembre dernier, des écoles hors contrat qu’ils financent à 100 %.

Par leur initiative audacieuse, ils ont pu ainsi maintenir une école au cœur de leur village alors que le rectorat faisait fermer l’école existante.

Enfin - et c’est capital ! - le gouvernement vient de confirmer, dans un document ayant force de loi, que les écoles indépendantes à but non lucratif ont droit de recevoir des dons déductibles.

Le ministère des finances a publié un rescrit fiscal à ce sujet le 6 décembre dernier : les bienfaiteurs de la Fondation et des écoles indépendantes jouissent donc d’une sécurité juridique totale.

La Fondation conduit aussi d’importants chantiers d’avenir afin d’introduire les changements nécessaires pour assurer à tous un enseignement de qualité.

Premier grand chantier : obtenir un financement du système éducatif par élève, au service de l’excellence et de la solidarité.

Nous avons confié la rédaction d’une étude économique à des universitaires évaluant les économies qui découleraient de la mise en place d’un financement par élève du système éducatif à la place d’un financement global par établissement. Cette formule inspirée du chèque éducation est la meilleure manière de conjuguer les objectifs d’excellence de l’enseignement avec ceux d’égalité d’accès à l’école de son choix, de solidarité nationale et de limitation des dépenses éducatives publiques. Les résultats de cette étude seront présentés en mars prochain, au moment où la campagne présidentielle abordera le thème de l’éducation.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Prix des crédits carbone en très forte baisse en Europe

Alors que le Québec (enfin le parti libéral du Québec) annonce qu'il deviendra la première province canadienne à faire l'expérience d'une bourse du carbone, le prix des crédits carbone (que certains voient comme les indulgences des temps modernes) est en très forte baisse en Europe. Mercredi 14 décembre, ces crédits avaient atteint un nadir.


Le prix du carbone dans l'Union européenne est tombé à son plus bas niveau historique mercredi. Le prix des contrats à l'ICE ECX (Intercontinental exchange) a chuté de 73 centimes d'euro pour atteindre un creux historique de 6,30 euros, soit une baisse de 10,4 % par rapport au prix de mardi (7,03 euros).

En fin de journée, le prix du contrat s'était légèrement rétabli à 6,41 euros avec un fort volume de 15 millions d'unités. La seule bourse du carbone véritablement encore active est l'ECX.

Bourse concurrente BlueNext : fraude et effondrement

Le concurrent le plus féroce d'ECX était la filiale d’Euronext et de la caisse des Dépôts et Consignation, BlueNext. En 2008, BlueNext les cours s’établirent d’abord à un niveau de 23 à 26 euros, et les volumes échangés se chiffraient à plusieurs millions de tonnes/jour. En fin 2008, avec l’arrivée de la crise économique, les cours chutèrent pour s’établir depuis dans une fourchette de 12 à 15 euros. Le 5 juin 2009, le marché s’effondrait à 1,1 millions de tonnes. BlueNext suspendait les cotations les 6 et 7 juin. Que s’était-il passé ?

On venait de découvrir une gigantesque fraude, un « carrousel de TVA » (taxe sur la valeur ajoutée). Des acteurs créaient des chaînes de sociétés fictives qui achetaient des certificats hors taxe dans certains pays, pour les vendre, en fin de chaîne de blanchiment, en facturant la TVA aux acheteurs, et puis toutes ces sociétés disparaissaient, sans reverser la TVA encaissée au fisc. Le système profitait de l’immatérialité des titres et de l’instantanéité des transactions et des virements de fonds par internet pour mener à bien l’escroquerie en quelques heures, sans disposer ni de bureaux, ni de personnel. Après quelques mois d’enquête, Europol estimait que 90 % des transactions conduites jusqu’en juin 2009 étaient frauduleuses, et que le montant de TVA détourné s’élevait à 5 milliards d’euros.

Pour faire cesser la fraude, les pays européens décidèrent vers le 10 juin 2009 d’accorder la franchise de TVA au marché du carbone. Le volume des transactions s’établit alors à un niveau moyen de 1,7 millions de tonnes jusqu’en fin 2009. La moyenne est tombée à 550.000 tonnes/jours de juillet à octobre 2010. Le système de plafonnement et d'échange des émissions carbone dépérit, dès lors que les occasions de spéculation ou de fraude s’amenuisent...

Bourse du carbone de Chicago fermée

Il y a un an, on apprenait que le Chicago Climate Exchange (CCX), c’est-à-dire la bourse du Carbone aux États-Unis, atteignait son plus bas niveau depuis sa création, soit 0,05 $ / tonne (après avoir culminé à plus de 7 $ en 2008). L'Intercontinental Exchange Inc. (ICE), qui venait d’acquérir le CCX, avait alors annoncé des coupures d’environ 50 % de son personnel…

Puis, en octobre 2010, on apprenait la fin des opérations d'échange de carbone du CCX (pourtant la raison d’être de celui-ci), lequel allait désormais se concentrer sur la vente directe de crédits, une nouvelle embarrassante passée sous silence par les médias conformistes.

Agonisant depuis plusieurs mois, ICE a officiellement annoncé en août 2011 la fermeture prochaine du CCX (début d’année 2012).

Le CCX a été mis sur pied par Richard Sandor en 2000, grâce à une subvention de 1,1 million de la Joyce Fundation, dont Barack Obama (alors avocat) était membre du conseil. On prévoyait une croissance oscillant entre 500 millions et 10 milliards par an. Parmi les investisseurs qui ont participé au CCX, notons Goldman Sachs et Generation Investment Managment (GIM) dont Al Gore est cofondateur et président.

L’espoir de rentabilité du CCX reposait sur la réglementation du CO2 (comme le modèle d’affaire d’Enron). Tous les espoirs étaient permis avec l’élection d’Obama, mais le destin en a décidé autrement…



Le Conseil du patronat québécois inquiet

De son côté, le Conseil du patronat « estime louable la volonté du gouvernement de faire du Québec un modèle en matière de lutte contre les changements climatiques », mais « reste préoccupé quant à l'impact que le projet de règlement pourrait avoir sur les entreprises au Québec à court terme, considérant que la province fait pratiquement cavalier seul sur ce dossier pour le moment ».

« Les employeurs du Québec sont favorables au principe d'un marché virtuel du carbone [...] à condition de tenir compte des efforts passés des entreprises au Québec. Il semble toutefois précipité et risqué de la part du gouvernement d'imposer un modèle similaire aux entreprises opérant au Québec alors qu'aucune autre juridiction en Amérique du Nord, sauf la Californie, n'a confirmé son intention d'adhérer à un tel système, surtout dans une période où la province doit maintenir un environnement d'affaires concurrentiel pour attirer davantage d'investissements », a indiqué le président du Conseil du patronat du Québec, M. Yves-Thomas Dorval.

Détournement et effets pervers du marché du carbone

Indulgences modernes ?
Le « marché » du carbone n’a aucun sens, on l’a créé artificiellement à partir du néant, on y manipule des choses qui n’ont aucune valeur intrinsèque, et les sommes engagées sont pharaoniques, à la hauteur de cet « enjeu » qui manifeste un orgueil grotesque tellement il est démesuré : « sauver la planète ».

Une ONG nommée, CDM Watch, vient de mettre au jour un nouveau scandale impliquant à la fois, d’une manière particulièrement perverse, le mécanisme du CDM (Clean Development Mechanism) - mis en place par l’Union européenne pour satisfaire les engagements pris à Kyoto - et celui du MLF (Multi Lateral Fund), mis en place par l’ONU pour protéger la couche d’ozone (protocole de Montréal).

CDM Watch avait, dès le 2 juillet dernier, soulevé un coin du voile dans un communiqué de presse : « CDM Panel Calls for Investigation over Carbon Market Scandal » (« Le groupement CDM demande une enquête sur un scandale du marché carbone »).

CDM Watch a, le 14 juillet dernier, publié une note de synthèse « HFC-23 Offsets in the context of the EU Emissions Trading Scheme » (« Les compensations HFC-23 dans le contexte du marché européen des droits d’émission »). Des carnets qui se sont saisis de l’affaire, WattsUpWithThat bien sûr, le plus percutant semble être celui de Joanne Nova dont une partie est traduite ci-dessous.
Dans le monde entier, des milliers d’économistes verts recommandent une « solution de libre marché » pour ce que nous appelons un problème de pollution. Mais, je ne cesse de le dire, ce « marché libre » n’est pas gratuit. C’est une pâle et lamentable imitation d’un « marché organisé ».

En Europe, si une entreprise produit du CO2 — et quelle entreprise ne le fait pas ? — elle peut payer des gens, en Chine et en Inde, pour ne pas produire une quantité équivalente de CO2. Cela paraît bien à première vue, sauf que payer quelqu’un pour ne pas faire quelque chose qu’il allait faire nécessite de connaître l'avenir (en plus de nous rappeller un procédé nommé l'extorsion). C'est la première faille. Officiellement, cela s’appelle « l’additionalité », ce qui est une façon sophistiquée de dire que des gens n’auraient pas fait quelque chose de particulier pour réduire leurs émissions, à moins qu'on ne les paie en crédits carbone.

Les Chinois et Indiens, qui ne sont pas idiots, ont immédiatement détourné le système. Pourquoi ne l’auraient-ils d'ailleurs pas fait ?

Les effets pervers du système :
  1. Le trifluorométhane (HFC-23) est le « grand-père » des gaz à effet de serre. Il est 11 000 fois plus réchauffant que le CO2.
  2. Les industriels de la chimie sont payés, en crédits carbone, 100 000 dollars pour chaque tonne de HFC-23 détruite.
  3. Tout à coup, fabriquer du HFC-23 pour le détruire devient une activité très lucrative, les gens se précipitent donc pour satisfaire cette « demande ».
  4. Le trifluorométhane (HFC-23) est un sous-produit de la production du chlorodifluorométhane (HCFC-22), un gaz réfrigérant également connu sous le nom de fréon 22 qui est fabriqué, comme par hasard, pour satisfaire le traité ONU de réduction de l’ozone. Puisque le HC-23 est maintenant beaucoup plus rémunérateur, c’est le HCFC-22 qui devient le sous-produit, et qui est maintenant en surproduction.
  5. Et maintenant le comble : le HCFC-22 est lui-même un gaz à effet de serre… L’effet réchauffant global de la production de HCFC-22… est cinq fois plus élevé que celui du HFC-23 du fait des grands volumes de HCFC-22.

[Ce que JoNova ne dit pas explicitement, mais qui est parfaitement clair dans l’article de WattsUpWithThat, c’est que ceux qui sont ainsi payés par l’Union européenne (mécanisme CDM) pour détruire le HHC-23 – pour sauver la planète du réchauffement - sont également payés par l’ONU pour produire le HCFC-22 – afin de sauver la planète de la destruction de sa couche d’ozone...!

lls mangent donc aux deux râteliers avec une seule machine à faire des dollars particulièrement efficace, machine qui, au mieux, ne fait rien. Elle n'est pas belle ma subvention ?]
Pour mettre les choses en perspective : en 2009, les industriels européens ont acheté 46 millions de crédits HFC-23, pour une valeur évaluée à 550 millions d’euros [« évaluée », car les « certificats » sont cotés en bourse, leur prix varie]. Ces crédits (HFC-23) représentent la majorité des crédits carbones achetés par les industries européennes (59 % en 2009).

Sur la base des prix actuels du marché européen (autour de 12 €), les quantités de HFC-23 qui seront produites en 2012 vaudront approximativement 6 milliards d’euros.

Donc, lorsque les classes dirigeantes « inventent » un marché à partir de rien, il est possible que les honnêtes travailleurs européens payent plus pour l’avantage d’aider une industrie de banquiers-avocats-auditeurs-comptables qui empirent le problème qu’ils étaient supposés régler.

Voir aussi

Danemark — Marre des taxes carbone !

Les compensations carbone: indulgences, assignats, ou nouvelle devise ?

Why BC Isn't Rushing to 'Cap and Trade' Carbon




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