mardi 10 février 2009

Sous les libéraux, le décrochage scolaire a augmenté

En 2000, 26 % des jeunes du secondaire du réseau public quittaient l'école sans diplôme. L'an dernier, c'était le cas pour près de 29 % d'entre eux.

Chez les garçons, le constat d'échec est encore plus inquiétant : un sur trois, précisément plus de 35 %, s'absente de l'école et décroche.

En milieu défavorisé, les chiffres sont encore plus alarmants. Si à Westmount, seulement 6 % des jeunes décrochent, dans des quartiers comme Pointe-Saint-Charles ou Parc-Extension, à Montréal, la proportion dépasse 40 %, indiquent les statistiques officielles.

Pour un tableau ventilé par région voir ici.

Le fléau du décrochage scolaire est en expansion au Québec, depuis que les libéraux ont pris le pouvoir.

Pourtant, en 2003, les libéraux de Jean Charest avaient fait de la lutte contre le décrochage scolaire une de leurs grandes priorités d'action, avant de prendre le pouvoir.

Dans les faits, le décrochage a-t-il vraiment été une priorité ?

Mais, voilà, le Monopole de l'éducation a trouvé prioritaire d'imposer rapidement (à presque toutes les cohortes simultanément) le nouveau cours gouvernemental d'éthique et de culture religieuse. Ça, c'est prioritaire ! Peu importe si le cours est controversé et que trois actions en justice ont été engagées pour défendre les droits de parents qui s'opposent à cette imposition dès six ans et jusque dans les écoles privées confessionnelles.

Pendant ce temps le gouvernement, mu par une conception féministe de l'équité ministérielle où le sexe des députés semble déterminer leur ministrabilité plutôt que leur compétence, investit des millions dans les campagnes contre la seule violence des hommes faite aux femmes — comme le souhaitait Mme David interrogée dans un cahier d'ECR — et un réseau surdimensionné de centres d'hébergement pour femmes violentées, sans contrepartie pour les maris démunis et souvent accusés à tort, car la grande majorité des poursuites judiciaires pour violence conjugale se conclut par un acquittement ou un non-lieu.

On est fondé à se demander en quoi le Parti libéral est différent sur ces sujets de Québec solidaire et du Parti québécois : même volonté de voir l'État décider de la formation morale de tous les Québécois grâce à un monopole de fait, même politique féministe dans la composition du gouvernement, même volonté de satisfaire les regroupements féministes, même si cela signifie des gaspillages financiers répétés et la culpabilisation des seuls hommes par des campagnes de « sensibilisation ».

Encore un coup dans l'eau ?

Il n'est d'ailleurs pas clair, pour revenir au décrochage, que les politiques qu'envisagera l'État ne seront pas autant de coups dans l'eau et qu'une baisse du décrochage dans un futur rapport ne devra pas être imputée à des facteurs extrascolaires comme un climat économique plus morose devenu nettement moins tentant pour un candidat-décrocheur.

Il faut également se demander si le manque d'autonomie des écoles, l'absence d'un véritable marché libre de l'éducation, la jalousie de l'État à conserver son monopole pédagogique jusqu'à vouloir influencer la formation morale des enfants et la déresponsabilisation qu'en ressentent les parents ne sont pas des facteurs importants que l'État n'envisagera pas et ne remettra pas en cause. Pour ses technocrates, le rôle de l'État en éducation ne peut que s'accroître. Tout problème, comme le décrochage, ne peut signifier qu'un supplément d'actions directes du gouvernement.

Que penser de la féminisation croissante du corps enseignant ou même, selon certains, des programmes, de la généralisation des écoles mixtes, de la culpabisation sociale des « mâles » ? Tout cela serait-il sans effet ? Peut-être. Mais il est fort douteux que l'État permette d'y remédier pour des raisons idéologiques : « Comment ? Revenir en arrière, à des écoles unisexes comme sous la Grande Noirceur ? Mais il faut des écoles mixtes pour garantir l'intégration de tous dans une société ouverte et démocratique, etc. » On reconnaît là le procédé également utilisé pour imposer le cours d'éthique et de culture religieuse. La prétendue amélioration du vivre-ensemble. Sans aucune preuve que le manque de choix associé à cette imposition améliorera quoi que ce soit.

Sans un supplément d'autonomie, sans un réel marché libre de l'éducation où l'État interviendrait le moins possible, il est fort probable que la « lutte contre le décrochage » se soldera par un autre plan sans effet, coûteux ou peu efficace ; la variabilité du taux de décrochage à long terme s'expliquant principalement par des facteurs économiques et sociaux étrangers à ces plans gouvernementaux.

Il faut rendre l'école à la société civile comme le dit le sociologue Gary Caldwell (trois vidéos à méditer).

lundi 9 février 2009

La campagne gouvernementale sur la violence faite aux femmes que désirait Mme David

Dans le fameux cahier d'éthique et de culture religieuse où apparaissait un entretien complaisant avec Mme Françoise David, seule politicienne bénéficiant de ce privilège, on revenait à plusieurs reprises sur la violence faite aux femmes.

On pouvait ainsi lire : « Des milliers de femmes sont victimes chaque année de violence physique, sexuelle ou psychologique de la part d'un conjoint ou ex-conjoint, d'un collègue de travail ou de toute autre personne. » (p. 197, Dialogue II, les éditions de la Pensée)

Au bas de la page 198 du même cahier, Mme David déclare que les élèves « auront besoin d'une analyse féministe dans leur vie. Pour comprendre pourquoi ce sont les femmes qui risquent le plus d'être violentées par un homme, pourquoi ce sont les femmes qui ont de moins bons salaires ». Nous avons déjà répondu aux idées parfois fausses ou simplistes colportées par les féministes sur l'écart salarial ici.

Pour ce qui est de la violence conjugale, le manuel présente à nouveau une vision tronquée de la réalité. Il ne dit rien des hommes qui pourraient être victimes de ces mêmes violences, pas plus qu'il ne parle de l'amplitude de ce phénomène. Ces omissions ne permettront pas aux élèves de bien appréhender les faits, le livre ne leur présente qu'une partie de la vérité, car il est vrai, bien sûr, que la violence contre les femmes existe bien.

Or, comme nous l'apprennent de nombreuses études dont un rapport de l'Institut de la statistique du Québec en 2007, la violence conjugale est bien partagée et bidirectionnelle :
« 
Bidirectionnalité de la violence

Par ailleurs, la similarité des taux de prévalence de la violence rapportée par les hommes et les femmes reflète peut-être en grande partie le fait que la violence entre conjoints ou partenaires constitue un phénomène largement bidirectionnel ou mutuel, comme l’attestent plusieurs études (Capaldi, Kim et Shortt, 2007 : 107; Straus, 2006a : 8; Archer et Graham-Kevan, 2005 : 274; Fergusson, Horwood et Ridder, 2005a : 1110; Field et Caetano, 2005 : 504; Williams et Frieze, 2005 : 775; Linder et Collins, 2005 : 257; Arriaga et Foshee, 2004 : 179; Ehrensaft, Cohen, Brown, Smailes, Chen et Johnson, 2003 : 745, 749-750; Hines et Saudino, 2003 : 204-206; Kwong, Bartholomew, Henderson et Trinke, 2003 : 294-295; Anderson, 2002 : 851, 856; Harned, 2002 : 1189; Straus et Ramirez, 2002 : 6; Capaldi et Owen, 2001 : 431; Kessler, Molnar, Feurer et Appelbaum, 2001 : 492-493; Archer, 2000 : 660; Bradbury et Lawrence, 1999 : 188; Kwong, Bartholomew et Dutton, 1999 : 155; Magdol, Moffitt, Caspi, Newman, Fagan et Silva, 1997 : 73; Sorenson, Upchurch et Shen, 1996 : 37; Morse, 1995 : 263; O’Leary, Malone et Tyree, 1994 : 594; Straus, 1993 : 74; Brush, 1990 : 61).
 »

http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/conditions/violence_h-f04_pdf.htm

Comment expliquer que la violence faite aux hommes ait été si longtemps sous-estimée et parfois même ignorée ? Cet aspect n'est pas élucidé. Mais on peut supposer qu'une des explications tient au fait que les hommes ne se précipitent pas vers les refuges (pour femmes), qu'ils se taisent pour éviter la honte, qu'il ne signale pas leur femme qui boit trop, qui les menace, qu'il préfère divorcer et mettre fin ainsi à la souffrance.

Analyse de la campagne gouvernementale

Quant à Mme David, elle cite (p. 199, op. cit.) parmi les choses les plus urgentes à régler « qu'une véritable campagne sur la violence faite aux femmes s'impose, avec autant de moyens que celle sur l'alcool au volant. »

Il semble que son vœu ait été entendu par le gouvernement du Québec (le tout avec nos sous).

Regardez les vidéos suivantes pour une analyse de cette campagne.





Supplément :



Prix à payer : des refuges inoccupés à près de 500 000 $ la pièce

Comme Barbara Kay du National Post le rappelait récemment au sujet des cent six (106) centres d'hébergement pour femmes violentées ou en difficulté :
« 
Cette année, le rapport du vérificateur général du Québec a projeté une lumière accusatrice sur le gaspillage et le manque de contrôles financiers qui prévalent dans l'industrie de la violence contre les femmes. Les subventions accordées à des projets associés à la violence faite aux femmes est passé de 30 millions de $ en 2002-2003 à 60 millions en 2007-08. Les subsides pour un refuge de six lits pendant cette période ont bondi de 58 832 $ à 406 817 $, bien que ce centre d'hébergement n'ait abrité que neuf femmes tout au long de 2006-07, son taux d’occupation ayant été de 12 % alors qu'il était de 29 % en 2005-2006 (v. § 3.69 du rapport). Presque un demi-million de dollars pour loger neuf femmes ? Pourtant un public que l'on mène en bateau croit que des milliers et des milliers de femmes battues cherchent un refuge.

La réalité ne correspond tout simplement pas avec cette image d'Épinal. En 2004, la Yellow Brick House, un refuge à Aurora en Ontario a été fermé à la suite d'une grève. On s'aperçut alors que des huit femmes et trois enfants qui y résidaient, seule une femme fuyait la violence. Les autres étaient des sans-abri.

Des exceptions, rétorqueront les croyants. Tout le monde « sait » que la violence contre les femmes est une épidémie.

Vraiment ? Les services de police d'Edmonton de 1999 à 2000 indiquent que la police est intervenue à 3 000 reprises dans des incidents domestiques. Elle n'a conseillé un refuge qu'à exactement 24 femmes — soit moins de 1 %.
 »




Statistiques erronées sur la violence conjugale (1re partie)



Statistiques erronées sur la violence conjugale (2nde partie)



Voir aussi : Real Women of Canada, Violence against women — a money grabber (en anglais).

Dans quelques années...

« Dans quelques années quand la plupart des écoles nécessaires auront été construites demain, quand les maîtres seront payés par l'État, quand le souvenir des sacrifices consentis par les communes et des droits que ces sacrifices leur conféraient aura disparu, que verrons-nous ? Je le crains : insouciance des communes et arrogante tutelle de l'État. A l'avenir, les programmes seront discutés bien loin des familles, tout contrôle leur échappera et, même, jusqu'à la pensée d'en exercer un. Le peuple sera obligé de subir passivement un enseignement qu'il n'aura pas préparé. »


Jean Jaurès (homme politique socialiste, anticlérical), 21 octobre 1886

jeudi 5 février 2009

Dérive des programmes officiels en Grande-Bretagne

Propagande d'un autre âgeSelon l'ancien directeur de l'Ofsted, l'inspecteur général des écoles publiques anglaises, les programmes traditionnels ont été transformés en « propagande » dans l'espoir de résoudre des problèmes sociaux profondément enracinés, plutôt que de se concentrer sur la transmission du savoir.

Chris Woodhead, ancien inspecteur général des écoles publiques anglaises, affirme que les gouvernements successifs et le corps enseignant se sont entendus pour réduire le contenu scolaire des programmes afin de rendre, selon eux, les programmes plus utiles et plus pertinents aux yeux des élèves.

M. Woodhead a fait ces commentaires en marge du lancement en septembre du nouveau programme d'études religieuses pour le GCSE (certificat d'études destiné aux élèves de 16 ans) qui abordent des problèmes comme : 
  1. l’homosexualité;
  2. l’environnement;
  3. le mariage civil;
  4. la pauvreté;
  5. le commerce équitable
à travers le prisme de différentes religions.

Dans un discours prononcé à l'école Charterhouse (Surrey), le professeur Woodhead a cité l'exemple du programme de géographie qui vise désormais à transformer les enfants en des « citoyens planétaires » aux dépens de l'étude objective de la Terre.

« Je pense qu'il existe une distinction entre l'éducation et la propagande, et c'est une des principales raisons pour laquelle tant d'écoles délaissent aujourd'hui le CGSE », a-t-il ajouté. Il faut préciser qu'en Angleterre les prestigieuses écoles privées ne suivent pas le programme gouvernemental. Une liberté inouïe au Québec.

« Les politiques semblent penser que les écoles et les enseignants doivent résoudre les maux de de la Terre. Il suffirait de se décharger sur l'école de tous les problèmes sociaux insolubles et la laisser les résoudre. L'école devrait enseigner ce que les enfants ne connaissent pas, pas tenter de créer de futurs citoyens engagés et responsables. »

Les classes de géographie sacrifiées sur l'autel des causes à la mode

Ce changement d'orientation signifie que l'on prive les élèves d'un « savoir géographique et de compétences dont ils ont besoin pour comprendre le monde » affirme Alex Standish, ancien professeur d'école secondaire en Angleterre, aujourd'hui professeur à la Western Connecticut University aux États-Unis.

Dans son livre, Global Perspectives in the Geography Curriculum, il révèle qu'un des comités nationaux chargés de l'organisation des examens consacre une grande partie du programme de géographie du GCSE à la « gestion écologique ».

Un autre comité national a prescrit dans un test aux élèves de décrire en détail une « méthode de développement durable du tourisme », alors que certaines écoles vantent désormais les vertus liées à l'achat de produits équitables.

En 2007, le gouvernement travailliste avait décidé d'envoyer le film Une vérité qui dérange d'Al Gore à toutes les écoles publiques. Ce film décrit les prévisions climatiques de l'ancien vice-président américain liées au réchauffement climatique.

M. Standish déclare que, depuis la fin des années 90, on assiste à « une destruction dramatique des fondements de cette discipline » alors qu'on a réduit le nombre d'heures consacrées à l'étude des formations géologiques et hydrographiques, du climat, de la population, de l'urbanisation, du développement, de la Grande-Bretagne et du monde.

Matières traditionnelles détournées en faveur de causes progressistes

Les leçons de science ont dégénéré en débats sur le réchauffement climatique et les récoltes OGM, plutôt que des leçons scientifiques objectives déplore le cercle de réflexion Civitas dans son rapport The Corruption of the Curriculum (La corruption du programme d'études).

En anglais, les élèves sont sevrés des auteurs classiques et orientés vers des auteurs modernes « plus pertinents ». C’est ainsi que, au nom de l’égalité entre les sexes et la lutte contre le racisme, un des comités nationaux chargés de l'organisation des examens a établi une liste d’auteurs du monde entier, mais qui ne comprend aucun poète anglais ou gallois.

Le rapport affirme que le programme scolaire a été « vicié pour des raisons politiques » et les cours détournés pour faire la promotion de causes dites progressistes comme le souci d'équité entre les sexes, l’écologie et l’antiracisme.

Correctivisme historique et médiatisation des sciences

Selon Veritas, plutôt que de fournir de l‘information impartiale, les écoles transmettent bien trop souvent un message idéologique et privent ainsi les élèves d’une instruction scolaire rigoureuse.

La manière dont les sciences sont enseignées tient plus de l’étude des médias que de l’apprentissage rigoureux de connaissances objectives. On débat désormais en classe de sciences de l’avortement, de la thérapie génique et de l’utilisation du nucléaire alors que les exercices pratiques en laboratoire passent à la trappe. Selon ce rapport, les écoles privées fourniront encore plus de futurs scientifiques, car le nouveau programme de science de l’État prépare mal les élèves des écoles publiques à la carrière scientifique.

Le rapport affirme que l’histoire est « enseignée à travers un prisme politiquement correct » et néglige l’enseignement chronologique qui donne un sens au récit historique.

C'est ainsi que les adolescents de seize ans qui passent l’examen du GCSE doivent écrire des compositions sur les atrocités du 11 septembre en se basant sur des dépêches de la presse arabe et des déclarations d’Ossama ben Laden, sans qu’on leur propose de sources américaines pour présenter les deux côtés de ces événements.

Abandon du programme officiel par les écoles indépendantes

Plus de la moitié des écoles privées anglaises a abandonné le programme officiel (GCSE) au profit du programme dit « international » (IGCSE) pour au moins une des matières au programme, le plus souvent les mathématiques et l’anglais. L’IGCSE est considéré comme plus traditionnel.

Réaction du gouvernement travailliste

Le ministère de l’Éducation s’est porté à la défense des changements intervenus dans le programme officiel et a accusé le rapport de Civitas « d’être le fruit d’une compréhension profondément erronée du programme d’études national et des méthodes d’enseignement modernes. »

Utilisant la vieille ficelle de se réfugier derrière les jeunes élèves, un porte-parole du ministère a déclaré qu’« il est insultant pour les élèves et les professeurs qui travaillent dur de dire que le système éducatif ne sert plus que des buts politiques et sociaux. »

Sources : plusieurs articles du Daily Telegraph et la BBC.

Parent qui approuve un cours ECR qu'elle ne connaît pas

Reportage de TVA au sujet du cours ECR et du nouveau guide de Denis Watters sur le cours d'ECR. L'an dernier, la ministre de l'Éducation (MELS), Michelle Courchesne, l'avait mandaté pour faire une tournée de la province afin de calmer les inquiétudes des parents à l'égard de ce cours. On ne peut pas dire que sa mission ait réussi. Depuis le 1er juillet dernier, Denis Watters n'est plus à l'emploi du ministère de l'Éducation. Il a récemment lancé un petit ouvrage pour expliquer le cours controversé d'Éthique et de culture religieuse dont il a coordonné les équipes de rédaction.





Intéressant de voir une mère approuver le cours d'éthique et de culture religieuse en disant qu'il est bon qu'on parle des différentes religions (dès six ans!), de voir ce qu'il y a de bien et de mal avec chacune (à 1 min 35 du reportage). C'est bien sûr tout à fait contraire au programme qui ne fait surtout pas la liste des « mauvais » aspects de certaines religions. Encore un parent qui approuve le cours sans savoir de quoi il en retourne, alors que M. Watters vient de parler des parents qui désapprouvent le cours par ignorance...

Petit détail, les enfants utilisent le manuel « Près de moi » publié par les éditions CEC du groupe Québecor. La chaîne de télévision TVA qui a produit ce reportage fait aussi partie du groupe Québecor...

Reportage radio-canadien sur l'affaire Françoise David dans le cours ECR

Reportage typique de Radio-Canada mercredi au téléjournal.

La société d'État a été cherché un professeur d'éthique et de culture religieuse qui affirme, bien sûr, que le cahier en question est « bien fait » et qu'il s'agissait de « faire réfléchir » les élèves sur le féminisme et l'« avancement de la condition féminine ».

Aucune mention sur le fait que le cahier en question pourrait être biaisé et partial dans sa présentation ; partialité patente que nous condamnons ici entre autres. Rien sur le fait que ce cahier d'éthique et de culture religieuse parle du féminisme de façon complaisante sur 28 pages alors qu'il en consacre à peine plus à l'étude à la fois des grandes religions du monde (plutôt que du Québec d'ailleurs) et des mouvements marginaux comme les raëliens et les wiccans (« les sorcières »). Rien. Pas une critique. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Dormez bonnes gens, l'État éduque vos enfants. Ayez confiance.

Les sorcières sont des femmes comme les autres

(page 103, du cahier d'éthique et de culture religieuse, Dialogue II, publié par les éditions La Pensée, 2008)



Le téléspectateur moyen n'aura retenu que le fait que de plus en plus de gens s'opposent à cet animateur qui invite à l'intolérance et au vandalisme alors que le manuel en question est bien fait.

Du travail cousu main avec nos impôts.

L'avis de J. Jacques Samson sur l'affaire Françoise David dans le cours d'ECR

Mme David a bénéficié d'une campagne de pub gratuite selon J. Jacques Samson.

Selon J. Jacques Samson,
«
Françoise David est une politicienne active, co-chef et candidate de Québec solidaire, un parti marginal à connotation communiste et souverainiste qui a recueilli 3,7 % des voix aux élections du 8 décembre dernier. Le choix de cette personne pour représenter les militantes féministes dans le cahier d'exercices du cours d'éthique et culture religieuse est au minimum une erreur de jugement de la part des responsables du matériel scolaire ou, au pire, une volonté philosophique d'offrir Mme David comme modèle à des élèves du secondaire.

[...]

Le gouvernement du Québec fait la chasse à une entreprise commerciale comme Saputo qui cherche à faire goûter ses petits gâteaux Vachon aux élèves; il interdit la publicité destinée aux enfants; il bannit la commandite de certains équipements en milieu scolaire ou de la santé; il retire tout symbole religieux au nom de la liberté de choix; mais le ministère de l'Éducation donne à répétition son imprimatur à du matériel qui fait la promotion d'orientations gauchistes ou du syndicalisme. [En fait, ce cahier n'est pas approuvé, mais simplement permis; mais les professeurs et les écoles le choisissent pour vos enfants...]

[...]

Les parents du Québec constatent depuis longtemps avec impuissance le lessivage de cerveau que les enseignants font subir à leurs enfants. Ce phénomène n'est d'ailleurs pas étranger à la montée de popularité des écoles privées. Outre l'encadrement plus serré que celles-ci offrent, de nombreux parents veulent soustraire leurs enfants de l'emprise idéologique des enseignants du réseau public et leur permettre de se développer dans un milieu où les valeurs mises de l'avant correspondent davantage aux leurs.

De nombreuses autres femmes québécoises, à commencer par Thérèse Casgrain, ont fait plus pour l'avancement des femmes que Mme David et auraient pu être présentées aux élèves pour illustrer ce mouvement.

[...]

Mme David, qui a de nombreux alliés dans les médias, a obtenu ces derniers jours, de toute façon, une publicité qui vaut en réparation beaucoup plus que les préjudices qu'elle aurait pu subir.
»
M. J. Jacques Samson n'est cependant pas tendre avec Sylvain Bouchard :
«
Sylvain Bouchard est une version édulcorée de Jeff Fillion. Il vise les mêmes strates de clientèle; il propage les mêmes idées; il invoque la même liberté d'expression; il va juste un peu moins loin dans le choix des mots. On ne peut l'accuser pour autant de faire de la «radio poubelle». Il est aussi resté, à certains égards, un adolescent attardé. Il s'émoustille aussitôt qu'il est question des attributs sexuels des femmes et il a des montées de testostérone en parlant de football. Je lui reconnais toutefois le talent d'avoir mené certaines bonnes entrevues d'affaires publiques qui ont fait avancer des dossiers chauds.
»

France — les lycéens sont-ils des ânes en orthographe et en grammaire ?

En septembre 2008, le collectif Sauver les lettres a poursuivi son évaluation du niveau d’orthographe et de grammaire des élèves qui entrent en classe de seconde.



Comme cela avait été fait en 2000 et 2004, des professeurs de lycée de grandes villes et de villes moyennes, à Paris, en banlieue et en province, ont fait passer à leurs élèves de seconde, en début d’année, l’épreuve de français du brevet des collèges de 1976 : une dictée d’une douzaine de lignes, de difficulté moyenne (pas de subjonctif, pas d’accord de participe passé avec « avoir ») suivie de questions de vocabulaire et de grammaire. Pour ne pas pénaliser deux fois les élèves, le texte de la dictée a été distribué en même temps que celui des questions. Le barème appliqué est celui de 1976 (moins un point pour les fautes lexicales, moins deux points pour les fautes grammaticales).

La date de 1976 a été choisie à dessein comme année repère des pertes d’horaire en français : c’est la dernière année où un collégien de Troisième avait fait une scolarité complète, du CP [6 ans] à la fin du collège [14/15 ans], en bénéficiant des horaires nécessaires que Sauver les lettres réclame de rétablir pour les élèves actuels, soit 2800 heures. Les résultats du test 2008 permettent ainsi de mesurer les déperditions.

1348 élèves ont participé à cette évaluation, ce qui est à peu près comparable au nombre des participants en 2000.

Le texte de la dictée1

L’atelier 76.

Gilles ouvrit le battant d’une lourde porte et me laissa le passage. Je m’arrêtai et le regardai.

Il dit quelque chose, mais je ne pouvais plus l’entendre, j’étais dans l’atelier 76.

Les machines, les marteaux, les outils, les moteurs de la chaîne, les scies mêlaient leurs bruits infernaux et ce vacarme insupportable, fait de grondements, de sifflements, de sons aigus, déchirants pour l’oreille, me sembla tellement inhumain que je crus qu’il s’agissait d’un accident, que ces bruits ne s’accordant pas ensemble, certains allaient cesser. Gilles vit mon étonnement.

— C’est le bruit, cria-t-il dans mon oreille.

Il n’en paraissait pas gêné. L’atelier 76 était immense. Nous avançâmes, enjambant des chariots et des caisses, et quand nous arrivâmes devant les rangées des machines où travaillaient un grand nombre d’hommes, un hurlement s’éleva, se prolongea, repris, me sembla-t-il, par tous les ouvriers de l’atelier.

Gilles sourit et se pencha vers moi.

— N’ayez pas peur. C’est pour vous. Chaque fois qu’une femme rentre ici, c’est comme ça.
Je baissai la tête et marchai, accompagnée par cette espèce de « Ah !2 » rugissant qui s’élevait maintenant de partout.

À ma droite, un serpent de voitures avançait lentement, mais je n’osais regarder.

Claire Etcherelli, Elise ou la vraie vie.

Consignes de correction (note sur 20)

— -2 points pour les fautes d’orthographe grammaticale ou un mot dont l’orthographe témoigne d’une incompréhension totale
— -1 point pour les fautes d’orthographe lexicale
— -0,5 point pour les fautes d’accents (hors conjugaison), de tiret, de majuscule… (avec une pénalisation maximale de 2 points)

Afin de ne pas redoubler les erreurs ni en provoquer d’autres, la dictée sera
ramassée puis le texte de la dictée sera fourni aux élèves en même temps que celui
des questions.

1 Cette dictée a été donnée à la session 1976 du BEPC (ex Brevet des collèges [secondaire IV au Québec]), Académie d’Aix-Marseille.
2 Épeler



Questions.
  1. Dans le deuxième paragraphe, expliquez les trois mots soulignés : « chaîne », « infernaux », « vacarme ».

  2. Mettez la première phrase au pluriel, en la commençant par « Gilles et un ouvrier  ».
  3. Quels sont les deux temps principaux du texte ? Justifiez leur emploi.
  4. Donnez la nature des mots suivants : « aigus » (l. 5), « en » (l. 9), « maintenant » (l. 16).
  5. Donnez la fonction des groupes suivants : « le battant d’une lourde porte » (l. 1), « des chariots et des caisses » (l. 10), « un grand nombre d’hommes » (l. 11), « par cette espèce de « Ah ! » rugissant » (l. 15).
  6. Quand nous arrivâmes devant les rangées de machines, un hurlement s’éleva et je crus qu’il
    s’agissait d’un accident : donnez la nature et la fonction des deux subordonnées de cette phrase.
  7. Écrivez au discours indirect le passage : « N’ayez pas peur. C’est pour vous. Chaque fois qu’une femme rentre ici, c’est comme ça. » (l. 14)


Résultats

En dictée

En 2008, 13,9 % des élèves ont obtenu la moyenne. Ils étaient 17,9 % en 2004 et 30 % en 2000… En 2008, 86 % des élèves n’ont pas eu la moyenne ! Ils étaient 82 % en 2004 et 70 % en 2000… En 2008, 58 % ont eu zéro. Ils étaient 56,4 % en 2004 et 27,95 % en 2000… On est donc passé d’un élève sur trois à près de deux élèves sur trois !

Pour affiner encore l’analyse, on peut constater que près d’un élève sur deux (48,44 %) a fait plus de quinze fautes, près d’un élève sur trois (28,85 %) a fait plus de vingt fautes (!) et 8,5 % des élèves ont fait plus de trente fautes sur un texte simple.

On constate aussi que 80 % des fautes sont des fautes de grammaire (accords et conjugaison). Et l’on comprend les gouffres d’ignorance en corrigeant les questions sur le texte.

Les questions

Les questions de grammaire portaient, comme toujours au brevet des collèges, sur le vocabulaire, la conjugaison, l’emploi des temps, l’analyse de mots (nature et fonction), l’analyse logique et la transformation de trois courtes phrases au style (ou discours) direct en style indirect.

En vocabulaire, dans un contexte de visite d’atelier, avec des ouvriers, des voitures et du bruit, près de 60 % des élèves ignorent le sens du mot « chaîne »; 40,7 % ignorent le sens de l’adjectif « infernaux » dans l’expression « bruits infernaux », et près d’un élève sur trois ignore le sens du mot « vacarme ».

En conjugaison, quand il s’agit de faire passer à la troisième personne du pluriel deux verbes au passé simple qui sont au singulier (« il ouvrit » et « il laissa »), 43,8% ne savent pas le faire ! 43,2 % des élèves ignorent les valeurs de l’imparfait et 47,6 % celles du passé simple alors qu’ils ont travaillé les techniques du récit pendant leurs quatre années de collège.

En ce qui concerne la nature des mots, 13,7 % ne reconnaissent pas un adjectif qualificatif (« des sons aigus »), 80,85 % ne reconnaissent pas un pronom personnel (« il n’en paraissait pas gêné »), et près d’un élève sur deux (48,7 %) ne reconnaît pas un adverbe (« maintenant »).

En ce qui concerne la fonction des mots, environ 50 % et 60 % des élèves (respectivement 47,4 % et 59 %) ne reconnaissent pas deux compléments d’objet direct évidents (« Gilles ouvrit le battant d’une lourde porte » et «  enjambant des chariots et des caisses »). 84,3 % des élèves ne reconnaissent pas un sujet inversé (venant après le verbe : « devant les rangées des machines où travaillaient un grand nombre d’hommes »). Et 93,8 % ne reconnaissent pas un complément d’agent (d’un verbe au passif).

En analyse logique, un peu moins de 13 % des élèves seulement reconnaissent une proposition subordonnée conjonctive introduite par « quand » et seuls 16,3 % savent en dire la fonction ! Et moins d’un élève sur dix est capable d’identifier une proposition subordonnée conjonctive complément d’objet direct (9,7 % pour la nature et 9,32 % pour la fonction).

Quant à la transformation d’une phrase au style direct en style indirect, 44 % des élèves n’ont pas compris ce qu’on leur demandait, alors qu’on les a abreuvés de technique de l’énonciation au collège !

mercredi 4 février 2009

Sylvain Bouchard n'a pas l'intention de s'excuser auprès de Françoise David

L'animateur Sylvain Bouchard, du FM 93,3 à Québec, n'a pas l'intention de s'excuser auprès de Françoise David, même si celle-ci s'apprête à porter officiellement plainte auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

« J'estime que je n'ai rien à me reprocher », a-t-il déclaré en entrevue à La Presse Canadienne. Et il ne cherchera pas à acheter la paix. « Depuis quand on s'excuse quand on n'a rien fait de mal ?», s'est-il interrogé.

« Je trouve ça extrêmement plate d'être condamné sur la place publique, a-t-il déploré. Même si tu penses avoir raison, tu ne peux plus te défendre, parce que c'est devenu trop gros. »

Sylvain Bouchard a souligné qu'alors qu'on lui reproche des propos injurieux, il n'a fait que qualifier Mme David de « communiste », de « marxiste » ou de « soviétique ». Il ne s'agit ni d'injures ni de propos diffamatoires, d'après lui.

« Je fais référence à ses choix idéologiques et non pas à la personne », a-t-il expliqué, ajoutant que « c'est une caricature de ce qu'elle représente sur l'échiquier politique québécois ».

« J'aurais aimé que certains mentionnent que Québec solidaire a été l'allié du Parti communiste aux dernières élections, mais aucun média ne l'a écrit », a-t-il déploré.

Accusation de vandalisme sans fondement

« Le cahier d'exercice appartient à l'élève, a précisé M. Sylvain Bouchard. Il écrit dedans. Est-ce que c'est du vandalisme ? S'il retire la page et me l'envoie à la station dans l'espoir de gagner le concours et qu'on la lui redonne après, il est où le vandalisme ? C'est du matériel qui lui appartient. »

M. Bouchard a assuré qu'il n'avait rien, personnellement, contre Françoise David. Bien qu'il n'ait pas les mêmes positions politiques qu'elle — il l'a exprimé assez clairement —, ce qui l'a dérangé, c'est qu'un cahier utilisé à l'école fasse le portrait d'une personne qui est en politique active.

Confiant que les plaintes au CRTC seront déboutées

« Je verrai ce que le CRTC en dira, mais je pense sincèrement avoir le droit, dans une société démocratique, de penser ça » d'ajouter le populaire animateur.

« Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, a-t-il dit en parlant des plaintes déposées contre lui au CRTC. On a gagné pratiquement chaque fois et ça n'a pas fait d'histoire. On ne fait pas de la diffamation, on ne fait pas de la radio poubelle, et on ne fait pas d'attaques personnelles. »

M. Bouchard invite à nouveau Mme David à venir discuter avec lui devant les micros du 93,3 MF.

Pas d'excuses, mais des regrets si le concours a pu heurter

Dans un communiqué publié mercredi et signé par son directeur général, Jean-Paul Lemire, la radio 93,3 MF dit constater que son concours « a pu être considéré de mauvais goût et a pu également heurter certaines personnes, dont Mme Françoise David  ». La station de radio de Québec ajoute que si c'est le cas elle « le regrette ».

Appui inconditionnel d'André Arthur



André Arthur sur la présence de Mme David dans les manuels ECR


Requête en injonction contre la commission scolaire du Val-des-Cerfs

Communiqué de la Coalition pour la liberté en éducation (distincte de ce carnet, Mme David !)
GRANBY — le 3 février 2009 — En imposant un cours multi-religions à tous les élèves du primaire et du secondaire, le gouvernement bafoue les droits des parents qui, de tous temps, sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Six parents de Granby — dont les enfants du secondaire ont été suspendus et pour lesquels la direction de l’école secondaire Joseph-Hermas-Leclerc menace de récidiver — ont intenté une requête en injonction interlocutoire, le 2 février dernier, à la Cour supérieure du district de Bedford.

« Le gouvernement qui prône le dialogue, fait la sourde oreille et impose à tous un programme qui prétend créer une nouvelle culture publique commune au Québec, ce pourquoi les parents ne l'ont pas mandaté », souligne la présidente de la Coalition pour la liberté en éducation – CLÉ, Marie-Josée Croteau. [Voir sur ce sujet, le professeur de sociologie Gary Caldwell.]

« Même si le cours d’ÉCR n’est pas nécessaire pour l’obtention du diplôme de fin d’année, par les récentes suspensions d’élèves, les directions d’école les privent de leurs cours de français, de mathématiques et de sciences physiques, ces cours étant pourtant sujets à sanction des études », ajoute-t-elle.

Les parents demandeurs jugent que l’école J.-H.-Leclerc outrepasse ses pouvoirs légitimes, causant un préjudice grave aux élèves, et niant la liberté de conscience et de religion proclamée par les Chartes canadienne (article 2a) et québécoise (article 3). Pour l’avocat des parents, Me Jean-Yves Côté, « le caractère obligatoire du cours d’ÉCR et la suspension d’élèves à cet effet, constitue un préjudice grave et irréparable, notamment au sens de l’article 222 de la Loi sur l’instruction publique. Le refus des autorités scolaires d’exempter les élèves de ce cours est donc déraisonnable et inopérant consti­tu­tion­nel­lement. »

Selon cette demande d’injonction, la commission scolaire du Val-des-Cerfs doit suspendre, jusqu’au jugement final, l’exécution des sanctions à encourir en vertu du Code de vie de l’école, pour absences prétendument non motivées au cours d’ÉCR.
La demande d'injonction devrait être entendue le mercredi 4 mars au palais de justice de Granby.

La commission scolaire du Val-des-Cerfs a émis un communiqué sur son site internet, mercredi après-midi, pour faire savoir qu'elle ne commentera pas cette démarche devant les tribunaux tout en prétendant toujours que les absences étaient non motivées (en dysgraphie de cette commission : « non-motivées »), alors que c'est précisément le cœur du débat.