lundi 13 octobre 2008

Des commissaires tentent de museler des parents et leur avocat

Repentigny, jeudi 9 octobre, trois parents avaient rendez-vous avec les commissaires de la C.S. des Affluents qui formaient le comité d’appel pour les demandes d’exemption au cours d’éthique et culture religieuse. Alors que les comités d’appel sont habituellement formés de trois ou quatre commissaires, la Commission scolaire des Affluents en avait réuni dix.

Les trois parents étaient accompagnés d’un avocat chargé de faire entendre leur point de vue auxdits commissaires, comme cela s’est fait devant les autres commissions scolaires.

Les commissaires ont refusé d’entendre Me Côté. Ils désiraient que celui-ci se restreigne à « compléter » les dires des parents présents. Ils ont alors soumis un des parents, Madame Bélisle, à la question sur les motifs écrits accompagnant sa demande d'exemption pour son enfant au cours d'éthique et de culture religieuse. Déstabilisée et très intimidée par ces dix commissaires, Mme Bélisle a passé un très mauvais quart d’heure.

Me Côté s’est insurgé contre ces procédés et a informé les commissaires qu’ils commettaient là une grave violation du droit d’être entendu (et représenté), et que ceci risquait fort d’invalider toute décision prise par les commissaires.

Pendant ce temps, une autre famille de parents qui demandaient la dispense était tenue à l’écart dans la salle du personnel, alors que la veille la secrétaire de la commission scolaire les aurait informés que les deux familles devaient être entendues simultanément, leurs dossiers et arguments étant semblables.

Me Côté ne s’est pas laissé intimider et comme celui-ci s’obstinait à défendre Madame Bélisle, les commissaires leur ont demandé de sortir de la salle pour délibérer. Les commissaires devaient se réunir « 5 ou 10 minutes ». Leur délibération dura plus d’une demi-heure.

Ce délai écoulé, un des commissaires est venu chercher les parents et leur avocat pour leur annoncer qu'ils seraient tous entendus en même temps.

Une fois revenu dans la salle, le président du comité de révision a résumé à sa façon la situation : l’ordre du jour avait été dérangé par la présence de Me Côté !

La séance de révision a donc été ajournée jusqu’à ce que siège le prochain conseil des commissaires qui décidera s’il permet aux parents d’être représentés par un tiers ou si ce tiers doit se restreindre à « compléter » les dires des parents qu’il représente.

« Pour le bien de la Commission scolaire et des parents » de justifier le président du comité de révision, « et pour le bien des enfants » d’ajouter l’un des commissaires.

Une fois de plus, on voit à l’œuvre cette prétention de la machine éducative qui s'arroge le droit de décider à la place des parents ce qui est bon pour leurs enfants. À l’écoute de cette justification paternaliste, un des parents a signifié en termes vigoureux à toute l’assemblée présente que « les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, de le noter et de bien en tenir compte dans leurs prochaines délibérations et décisions ».

Le conseil siègera le 28 octobre et prendra alors une décision sur la façon dont les parents peuvent désormais être entendus et représentés. À l’issue de cette réunion, le conseil fixera la date du comité de révision ajourné. Les parents pourront-ils être accompagnés par leur conseil juridique ? Notons qu’un des commissaires est pour sa part avocat. Les commissaires prendront-ils des dispositions afin que les parents soient de plus en plus isolés face à un comité nombreux — qui lui accueille un avocat — et qui est visiblement hostile ?

dimanche 12 octobre 2008

Parents, réclamez le droit de choisir pour vos enfants !

Dénoncez l’imposition du cours d’éthique et culture religieuse !

Depuis septembre, le gouvernement du Québec impose le cours d'éthique et de culture religieuse dans toutes les écoles primaires et secondaires, même les écoles privées confessionnelles qui ne reçoivent aucun subside. Il fait la promotion de ses valeurs éthiques jugées par beaucoup comme relativistes et de sa nouvelle conception pluraliste de la spiritualité où un ensemble de religions et de croyances sont présentées comme toutes aussi légitimes les unes que les autres. Prêchant la tolérance et la diversité, le gouvernement veut imposer à tous sa vision des religions et de la formation morale et brime ainsi les droits de tous les enfants, parents et enseignants du Québec.

Parents, réclamons le droit de choisir pour nos enfants!

PARTICIPEZ À LA MARCHE : samedi 18 octobre 14 h 00

Autocars pour se rendre à la marche de Montréal

Des autobus sont mis à votre disposition pour vous permettre de participer à la Marche du samedi 18 octobre à Montréal :

De Québec

DÉPARTS :
— Église St-Rodrigue, 4760 1re avenue Charlesbourg à 9 h 15.
— Église St-Charles-Garnier, 1215 Chanoine-Morel, Sillery à 10 h 00
— Chapelle de Laurier Station à 10 h 30,

Retour: vers 20 h 00 à Québec.

Autobus de luxe au coût de 15 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans : gratuit.
Réservez vos places : 418-877-2072 avant le 15 octobre.

De St-Romuald

DÉPART :
— MAXI Saint-Romuald, 940 chemin du Sault (coin route 132) à 10 h 05

Autobus de luxe au coût de 15 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans: gratuit

Retour vers 20 h 00 à Québec

Réservez vos places: 418-877-2072

De la Beauce

DÉPARTS:
— Église St-Georges : 8 h 15
— Église de Beauceville : 8 h 30
— Église de St-Joseph : 8 h 45

Transfert à l'église St-Charles-Garnier, 1215 rue Chanoine-Morel (coin boul Laurier)

Retour à Québec vers 19 h 00, ensuite l’autobus se rend en Beauce aux trois arrêts.

Autobus de luxe au coût de 15 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans: gratuit.

Réservez vos places: 418-774-3612 avant le 15 octobre.

De Mascouche

DÉPART: Église baptiste évangélique de Terrebonne-Mascouche 693 chemin des Anglais, Mascouche, Québec
Coût: gratuit

Retour: vers 17 h 00

Réservez vos places: 450-722-3062

De Valcourt

DÉPART : Stationnement de l’église à Valcourt, 800 rue St-Joseph, vers 11 h 15

Retour vers 17 h 30

Autobus au coût de 5 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans gratuit.

Réservez vos places : 450-532-5606 ou marthe-sylvain@cooptel.qc.ca le plus tôt possible.

De L’Ange-Gardien

DÉPART: Église de l’Ange-Gardien à 12 h 30

Retour vers 17 h 00
Autobus au coût de 5 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans: gratuit.

Réservez vos places auprès de Diane : 450-777-2743 ou christian.bergeron@ae.ge.com avant le 15 octobre

De Granby

DÉPART: Église St-Luc, Granby, 100 rue Langlois (coin Langlois et Lafontaine) à 12 h 00

Retour vers 17 h 30
Autobus au coût de 5 $ par adulte, enfants de moins de 18 ans: gratuit.

Réservez vos places auprès de Diane : 450-777-2743 ou christian.bergeron@ae.ge.com avant le 15 octobre.

De Magog

DÉPART: de l'église Ste-Marguerite à 11 h 00

Retour vers 17 h 00 de Montréal (donc arrivée à Magog vers 19 h 00)
Autobus gratuit pour tous, ne pas oublier d'apporter deux lunchs ou un lunch et une bonne collation pour la journée.

Réservez vos places auprès de Brigitte au 819-868-2872 ou robri@cgocable.ca avant le 16 octobre.

De Sherbrooke

DÉPART: des Terrasses Rock Forest (ancien Wallmart)

Retour vers 17 h 00 de Montréal (donc arrivée à Sherbrooke vers 19 h 15-19 h 30)

Autobus gratuit pour tous, ne pas oublier d'apporter deux lunchs ou un lunch et une bonne collation pour la journée.

Réservez vos places auprès de Claudette au 819-829-0188 ou claudette.lavallee@sympatico.ca avant le 16 octobre.

De Drummondville

DÉPART: De l'église Christ-Roi au 1800 110e avenue à 12 h 00
l'autobus est gratuit pour tous.

Réservez vos places au: 819-478-2134

De Chicoutimi

Informations à venir...

De Thetford Mines

Informations à venir...


Annonce de départs d'autres autocars sous peu.

samedi 11 octobre 2008

Nouveau retard des manuels ECR de la maison Fides

La maison d'édition Fides a annoncé un nouveau retard dans la publication de ses manuels ECR.

Le manuel ECR de l'élève pour la 4e primaire ne devrait désormais pas paraître avant la fin novembre. Les manuels pour la 5e et 6e primaires ne devraient pas être publiés avant février 2009. Quant aux guides pour l'enseignement aucun ne paraîtra avant la fin novembre.

M. Dickner, directeur éditorial des manuels ECR chez Fides, explique ce nouveau contretemps :« la production de plusieurs éléments constituant le matériel didactique se trouve hors de contrôle et, malgré tous nos efforts, il s'avère impossible d'éviter un délai supplémentaire. »

Difficultés liées aux nombreuses religions

Rappelons que Bertin Dickner expliquait le premier retard des manuels ECR par la difficulté liée à la place à accorder à chaque religion. Les débats entre experts peuvent aussi venir alourdir le processus, ajoutait alors M. Dickner. Le système d’approbation des manuels au ministère est complexe et s’étend habituellement sur trois mois. Pour le cours d’éthique et de culture religieuse, les manuels doivent en plus recevoir le feu vert d’un expert universitaire pour chacune des six religions à l’étude. « Il arrive que les experts du ministère ne s’entendent même pas entre eux ! », affirmait M. Dickner.

Cela n'a évidemment rien de bien singulier : nous pensons qu'il est même impossible de satisfaire tout le monde à la fois en matière religieuse à moins de rester superficiel (ou de ne sélectionner que des gens d'une même sensibilité) et c'est une des raisons qui nous ont amenés à nous opposer à ce cours : une pointure pour tous ! Ça va faire mal aux orteils ! Et surtout à quoi bon ?

Les privations de droits qui ont accompagné l'introduction du cours ECR

Petite vidéo de la CLÉ (Québec) sur les privations de droits qui ont accompagné l'introduction du cours ECR.


Vidéo ici.

mercredi 8 octobre 2008

On parle du cours d'Éthique et de culture religieuse à Rome

Extraits d'un article tiré de Eucharistie miséricordieuse.

« Rome, le 8 octobre 2008 - (E.S.M.) - C’est justement l’archevêque de Québec, le cardinal Marc Ouellet, que Benoît XVI a chargé d’ouvrir et de conclure les travaux [du synode des évêques à Rome] De plus, le cardinal Ouellet est l’un des témoins les plus avertis et les plus critiques de la métamorphose qui, en quelques décennies, a fait du très catholique Québec une terre de mission. »

[...]

« C’est la dictature du relativisme appliquée dès l’école primaire », a protesté le cardinal Ouellet. Mais sa voix reste isolée. Si 80% des familles continuent de demander l’enseignement de la religion catholique, une seule école, la Loyola High School de Montréal, a présenté un recours devant la cour suprême contre le cours obligatoire désormais imposé par la loi.

Georges Leroux, philosophe de l’Université de Montréal qui a conçu le nouveau cours, affirme « qu’il est désormais temps de transmettre la culture religieuse non plus comme croyance mais comme histoire, comme patrimoine universel de l’humanité ».

[...]

Le cardinal Ouellet a décrit et analysé le cas typique du Québec dans un article du dernier numéro de Vita e Pensiero, la revue de l’Université Catholique de Milan. Un article d’autant plus intéressant qu’il est paru à la veille d’un synode des évêques précisément consacré à savoir « comment rendre l’annonce de l’Évangile plus efficace à notre époque ».

Voici l’article :

Où va le Québec ? A propos de la foi et de la laïcité

[...]

Ce changement provoque le désarroi et la colère de nombreux parents qui se voient privés, au nom d’une dernière réforme et de la modernisation du système scolaire québécois, de l’un de leurs droits acquis. Sans tenir compte de la primauté du droit des parents et de leur volonté clairement exprimée de garder la liberté de choisir entre enseignement confessionnel et enseignement moral, l’État supprime l'enseignement confessionnel et impose un cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse dans les écoles tant publiques que privées.

Aucun pays européen n’a jamais adopté une orientation aussi radicale, qui révolutionne les convictions et la liberté religieuse des citoyens. De là le profond malaise, le sentiment d'impuissance de nombreuses familles face à un État tout-puissant qui paraît ne pas craindre l'influence de l’Église et peut donc imposer sa loi sans conditionnements supérieurs. Le sort le plus scandaleux est celui des écoles catholiques privées, que le jeu des subventions gouvernementales force à marginaliser leur enseignement confessionnel au profit du cours imposé par l’État partout et à tous les niveaux.

L'opération de recentrage de la formation éthique et religieuse du citoyen par le biais de ce cours obligatoire réussira-t-elle à préserver un minimum de points de référence pour assurer une vite commune harmonieuse ? J’en doute, je suis même sûr du contraire, parce que cette opération est faite au prix de la liberté religieuse des citoyens et surtout de celle de la majorité catholique. De plus elle est fondée exclusivement sur une "connaissance" des croyances et rites de six ou sept religions. Je doute que des enseignants vraiment peu préparés à relever ce défi puissent enseigner avec une neutralité totale et de manière critique des notions qui sont encore moins compréhensibles pour eux que leur propre religion. Il faut être très ingénu pour croire que ce miracle d’enseignement culturel des religions produira un nouveau petit Québécois, pluraliste, expert en relations inter-religieuses et critique envers toutes les croyances. Le moins que l’on puisse dire est que la soif de valeurs spirituelles sera bien loin d'être étanchée et qu’une dictature du relativisme risque de rendre encore plus difficile la transmission de notre héritage religieux.

[...]

La réforme impose que la loi soumette les religions au contrôle et aux intérêts de l’État, mettant fin aux libertés religieuses acquises depuis des générations. Cette loi ne sert pas le bien commun et ne pourra pas être imposée sans être perçue comme une violation de la liberté religieuse des citoyens et des citoyennes. Il ne serait pas raisonnable de la conserver telle qu’elle a été promulguée, parce qu’elle instaurerait un légalisme laïciste étroit qui exclut la religion de l’espace public. Les deux piliers de notre identité culturelle nationale, la langue et la religion, sont historiquement et sociologiquement appelés à s’épauler ou à s’écrouler ensemble. Le moment où une nouvelle alliance entre la foi catholique et la culture émergente redonnera à la société du Québec plus de confiance en elle-même et de foi en l'avenir n’est-il pas arrivé ?

Depuis toujours le Québec vit de l'héritage d’une tradition religieuse forte et positive, exempte de grands conflits et caractérisée par le partage, l'accueil de l’étranger et la compassion envers les plus démunis. Il faut protéger et entretenir cet héritage religieux fondé sur l'amour qui est une force d’intégration sociale bien plus efficace que la connaissance abstraite de quelques notions superficielles sur six ou sept religions. En ce moment, ce qui est le plus important, c’est que la majorité catholique se réveille, reconnaisse ses véritables besoins spirituels et renoue avec ses pratiques traditionnelles pour être à la hauteur de la mission qui est la sienne depuis l’origine.

« Véritable lavage de cerveau multiculturaliste »

Extrait du dernier numéro de l'Action nationale, octobre 2008, volume XCVIII n° 8, tiré d'un article de Joëlle Quérin, doctorante en sociologie à l'UQAM, portant le titre « Crispation identitaire » et « crispation des perceptions » — Une critique du double diagnostic de Bouchard et Taylor.
« Le Rapport [Bouchard-Taylor] suggère notamment de promouvoir le nouveau cours d'Éthique et culture religieuse qui est entré en vigueur en septembre 2008 et qui consiste en un véritable lavage de cerveau multiculturaliste auquel les enfants auront droit [sic] de leur entrée à l'école primaire jusqu'à leur sortie de l'école secondaire. Ce combat est sans doute le plus urgent à mener. »

« Pensée magique » du programme d'éthique et de culture religieuse

Extrait du dernier numéro de l'Action nationale, octobre 2008, volume XCVIII n° 8, tiré d'un article de Benoît Dutreuil, chercheur postdoctoral à l'UQAM, portant le titre Bouchard et Taylor — Pourquoi en savons-nous toujours aussi peu ?
« Le raisonnement des auteurs [du rapport Bouchard-Taylor] coïncident avec une forme de pensée magique que l'on retrouve également dans le nouveau Programme d'éthique et de culture religieuse.

La méconnaissance de l'Autre conduit nécessairement à la méfiance et au mépris, alors que sa connaissance mène au respecte et au dialogue. Cela n'est pas nécessairement faux, mais ça dépend de l'Autre en question. Si l'Autre adhère à des pratiques et à des valeurs qui nous répugnent, il n'est pas impossible qu'en le connaissant mieux, l'on en vienne à renforcer notre jugement négatif. En soi, le préjugé est donc neutre. Il peut nourrir la méfiance, mais il peut également nourrir une attitude démesurément favorable envers autrui, en nous incitant à lui accorder le bénéfice du doute qu'on lui refuserait en d'autres circonstances. »

Ce genre de professeur sévit à l'école publique et enseigne peut-être à vos enfants...

On trouvera ci-dessous la lettre qu'un enseignant de secondaire a envoyée à la Voix de l'Est. Aimeriez-vous que ce personnage si peu pondéré enseigne à vos enfants ?
Pour en finir avec la CLÉ

La Coalition pour la Liberté en Éducation : quel nom ! Je les appellerais plutôt le « Club des Lecteurs d'Évangiles ». À mon sens, il s'agit d'un groupe de rétrogrades entêtés, avec à leur tête un berger de Valcourt et quelques brebis qui font beaucoup de tapage avec le désormais fameux cours d'éthique et culture religieuse.

Ce groupe jouit d'une surexposition dans les médias (c'est évidemment leur stratégie de faire parler d'eux). Dans les faits, il s'agit de quelques pochettes de résistance, ici et là, très marginales dans l'ensemble du Québec, et dont la principale souche (comme un virus) semble être ici, dans les Cantons-de-l'Est. Je blague à peine quand je parle de virus, la religion étant pour moi beaucoup plus que l'opium du peuple de Marx. La religion c'est la gangrène de l'humanité, un fléau qui afflige l'Homme depuis tellement longtemps, et dont la science commence à peine à comprendre les régions du cerveau qui en sont responsables et le but de grégarisme qui semble en être à l'origine dans le processus évolutif.

Non, j'irais plutôt dans le sens de Voltaire qui dit que la religion est née de la rencontre du premier hypocrite et du premier imbécile ! Vous aurez compris qu'il est clair pour moi que la religion doit sortir à tout prix de nos institutions publiques.

Quant au cours d'ÉCR, il a été peaufiné pendant près de 10 ans avec la bénédiction du concile des évêques. Les profs ont été formés et continuent de l'être. C'est un cours parfaitement équilibré entre les valeurs morales universelles admises par tous et une vision sociologique du phénomène religieux. Bref, exactement ce dont un jeune a besoin pour vivre et comprendre le monde qui l'entoure. À raison de deux périodes par cycle de neuf jours, ça fait 75 minutes par semaine à parler du monde tel qu'il est. Ça me semble très raisonnable, pas de quoi crier au scandale.

Je rappellerai à tous ces « amis de Jésus » qui prêchent pour le retour des cours de catéchèse (qui étaient, si ça se trouve, enseignés par un prof de français en complément de tâche qui ne savait pas trop comment aborder les 12 apôtres...) que ce n'est pas le rôle de l'État d'enseigner la religion et que l'éducation ne doit pas être vue comme un droit mais comme un privilège dans notre société. Leurs demandes d'exemptions sont basées sur le «tort irréparable» que peuvent subir leurs chérubins (qui doivent secrètement avoir honte de voir leurs parents scander ainsi sur la place publique...) Comme si le cours d'ÉCR pouvait endommager le cerveau! À quand le retrait des cours de sciences parce qu'on dit que la Terre a 4,6 milliards d'années? Soyons sérieux. Si vous voulez croire qu'Ève a été faite à partir de la côte d'Adam, que Dieu est partout et que la fée des dents existe, c'est votre affaire. Ce n'est pas celle de l'école.

Dominic Blouin,
enseignant à l'école secondaire Wilfrid Léger de Waterloo

Morne haine.

Écrire poliment

au directeur, M. Phaneuf
École Wilfrid-Léger
185, rue Lewis Ouest / C. P. 1270
Waterloo, Québec
J0E 2N0

Téléphone : 450-539-0910
Télécopieur : 450-539-5259
Courriel : s053@csvdc.qc.ca

dimanche 5 octobre 2008

Le cours Éthique et de culture religieuse est loin de faire l'unanimité là où il avait été implanté de 2006 à 2008

En février 2008, la Presse publiait un article intéressant sur les écoles-pilotes qui avaient donné le cours d'ECR de 2006 à 2008. Pour une fois, des journalistes avaient fait leur boulot et ne s'étaient pas contentés de reproduire ce que les porte-parole du Monopole de l'Éducation avaient préparé à leur intention.

Quelques extraits et remarques :

Là où il a été testé depuis septembre 2006, le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse ne fait pas l'unanimité. Les élèves démontrent un intérêt mitigé, les parents s'y perdent et les enseignants réclament de la formation, révèle l'étude d'expérimentation obtenue par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Depuis plus d'un an et demi, huit écoles (cinq primaires, trois secondaires) expérimentent le nouveau programme appelé à remplacer l'enseignement moral et religieux dans les établissements scolaires du Québec dès septembre prochain. À l'hiver et au printemps 2007, le ministère de l'Éducation est allé vérifier sur le terrain comment se déroulait cette mini-révolution, qui rompt avec la tradition de l'enseignement confessionnel au Québec.

Le rapport, jamais rendu public, révèle qu'au secondaire, un élève sur cinq se dit « pas du tout intéressé» par le programme d'éthique et culture religieuse. Une proportion légèrement supérieure de jeunes, entre 25 et 33 % selon l'année scolaire, se sont dits « tout à fait » intéressés. Au primaire, l'intérêt «se manifeste par un rejet de l'ancien cours d'enseignement religieux, jugé ennuyeux et non pertinent par la quasi-majorité des jeunes interrogés», indique l'étude d'expérimentation réalisée auprès d'enfants tirés au hasard parmi les participants à ces projets pilotes.
Il est fort possible que les cours de religion catholique dans ces écoles aient été tout à fait ennuyeux, il faut se demander cependant pourquoi quand on connaît, d'une part, le peu de conviction des enseignants actuels — certains ne sont même pas catholiques — et, d'autre part, la tiédeur générale de l'action catholique en général.

Pour ce qui est de la pertinence, il est assez ironique de relever ce tort. En quoi Glouscap est-il plus pertinent pour les jeunes Québécois ? Ou s'agit-il simplement d'un préjugé favorable distillé depuis le primaire au sujet de tout ce qui touche aux Amérindiens ? Nous sommes au Québec après tout, terre fertile du correctivisme politique et des écoles aux mutins de Panurge.
Les enseignants ont quant à eux démontré beaucoup d'intérêt à apprendre aux enfants les détails entourant le ramadan, la naissance du gourou Nanak, le récit de Glouskap ou encore le port du kirpan.
On se demande bien pourquoi... Veulent-ils enseigner ou savoir eux-mêmes de quoi il retourne ?
Mais en contrepartie, ils ont réclamé de la formation supplémentaire, pour assurer une connaissance de base sur les cultures religieuses. Cette demande a été entendue par le Ministère: 400 formateurs ont été envoyés partout au Québec en prévision de l'implantation du cours à l'automne.
Efforts supplémentaires réalisés avec les impôts de 57 % des parents qui s'opposent à l'imposition de ce cours. À ce titre, le Monopole de l'éducation a également produit des trousses d'information, des présentations assistées par ordinateur, un dépliant à l'intention des parents et des professeurs. Le tout pour convaincre les récalcitrants avec leurs impôts... C'est quand même émouvant un Monopole à l'œuvre...

Voir l'extrait de lettre envoyée il y a quelques semaines aux directeurs d'école et reproduit ci-dessous :

[...]l'étude émet une mise en garde : les écoles participantes aux projets pilotes n'ont pas été choisies aléatoirement, mais sur une base volontaire. Ainsi, les directions d'établissements qui ont expérimenté le cours étaient a priori favorables au programme, peut-on lire dans le rapport d'expérimentation. Et elles ne sont pas toutes représentatives. Par exemple, l'école primaire Saint-Jean-Baptiste, à Québec, est bien particulière : déjà, avant d'implanter le nouveau cours d'éthique et culture religieuse, à l'automne 2006, près de 80% des élèves étaient inscrits en enseignement moral plutôt que religieux. C'est exactement la proportion inverse qui prévaut actuellement dans l'ensemble des écoles du Québec.

« Les résultats de l'étude ne peuvent pas servir à prévoir les réalités qui seront vécues quand le programme d'ECR sera implanté à la grandeur du Québec », conclut le document.

Or, ce sera le seul rapport concernant l'expérimentation du nouveau cours, puisque le contenu du programme a été approuvé à l'été 2007 et que le matériel didactique, en cours d'élaboration, devrait être prêt vers la fin du printemps ou au début de l'été.

samedi 4 octobre 2008

Les parents devraient avoir le droit de choisir le programme de religion

Les écoles confessionnelles devraient pouvoir présenter un autre programme

Extraits traduits d’une communication de Martin P. Murphy.
« Le pluralisme en éducation, une fois bien compris, nous impose d’être attentifs à toutes les personnes et tous les groupes et non pas de réduire les différences religieuses et culturelles afin de n’offrir à tous qu’un seul système pédagogique. »
Feu cardinal Paul Grégoire, archevêque de Montréal, 1980


Quand les commissions scolaires linguistiques ont été créées en 1998, le gouvernement du Québec avait promis qu’il respecterait la liberté d'instruction religieuse et les droits parentaux. À l’époque, l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne stipulait que les parents « ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions ». En 2005, cet article a été modifié sans aucune consultation publique. La nouvelle version déclare simplement que les parents ont « le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci. »

La différence entre ces deux versions est que, alors que le gouvernement provincial dit du bout des lèvres qu’il continue de défendre le choix en matière d’instruction religieuse, il ne le garantit plus dans les « établissements d'enseignement publics ».

C’est loin d’être uniquement un problème catholique. Il s’agit d’une question de liberté de religion qui est intimement liée au droit des parents d’éduquer leurs enfants conformément à leur foi. En tant que Conseil catholique d'expression anglaise, nous déclarons que le rôle de l’État ne consiste pas à remplacer les parents dans ce contexte. Ce qui s’enseigne en classe, plus particulièrement ce qui a trait à la foi et aux valeurs, devrait former un tout cohérent et ne pas rentrer en conflict avec l’éducation de l’enfant à la maison.

Ceci m’amène au nouveau programme d’éthique et de culture religieuse qui a été lancé cette année dans les écoles québécoises. Le Conseil catholique d'expression anglaise salue les efforts du ministère dans sa prise en compte de la diversité religieuse. Toutefois, nous soutenons que le programme ECR doit respecter les droits parentaux et les convictions des parents quant à l’éducation morale et religieuse. Nous contestons aussi le fait d’être passé d’un régime de choix en matière d’instruction religieuse à un cours obligatoire. Pire, on découvre qu’il n’y a non seulement aucun choix de cours, mais qu’on ne peut même pas demander d’en être exempté.

Récemment, le collège Loyola, une école catholique privée pour garçons, a demandé d’être exempté au nom de 85 % de ses élèves et parents parce que le cours est incompatible avec la nature confessionnelle du collège.

Conformément à la Loi sur l’enseignement privé et aux règles habituelles, Loyola a envoyé à la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, une proposition de programme qui satisferait les exigences du programme ECR tout en respectant le caractère catholique de Loyola. Le ministre a refusé cette demande d’exemption et, à notre connaissance, n’a pas répondu à la correspondance de l’école qui a suivi ce refus. L’affaire fait maintenant l’objet d’une poursuite en justice. Le Conseil catholique d'expression anglaise soutient résolument le collège Loyola en cette matière.

Le Conseil catholique d'expression anglaise recommande que le programme d’ECR soit enseigné d’une façon qui respecte les droits parentaux et le choix en matière d’instruction morale et religieuse.

En outre, les écoles confessionnelles devraient avoir le droit, conformément à la Loi sur l’instruction privée, de respecter les exigences du programme d’ECR en présentant un cours équivalent qui respecte leur caractère confessionnel. Il s’agirait de pas dans la bonne direction dans une société libre et démocratique.

Martin P. Murphy est le directeur général du Conseil catholique d'expression anglaise. Il a écrit ce texte au nom du conseil d’administration.