mercredi 3 avril 2019

La fécondité israélienne (3,1 enfants/femme) contraste avec celle de l'Occident

D’après les prévisions de l’Institut Chorech, 20 millions de personnes vivront en Israël en 2065, ce qui fera alors d’Israël avec 922 habitants au kilomètre carré le pays avec la plus forte densité de population de tous les États membres de l’OCDE.

Par ailleurs, Israël a non seulement le taux de natalité le plus élevé de tous les pays industrialisés, mais il devance même d’un enfant le Mexique avec une moyenne de 3,1 enfants par famille. Rappelons que l’indice synthétique de fécondité du Québec est de 1,59 enfant/femme soit quasiment deux fois moins d’enfants par couple.

Selon les projections démographiques de l’ONU, à partir de 2030 la population des pays membres de l’Union européenne (Royaume-Uni compris) va commencer à décroitre et perdre près de 10 millions d’habitants à l’horizon 2050.

Moins d’actifs c’est la certitude d’une croissance potentielle plus faible même s’il y a des gains de productivité, même si le taux de participation au marché du travail des seniors augmente. C’est aussi, à coup sûr, des problèmes de financement des systèmes des retraites, de santé avec l’alourdissement du coût de la dépendance et l’alourdissement du déficit public, etc. Bref, c’est cheveux blancs, croissance molle et déficit !

Compétition démographique

Mais il y a un facteur aggravant en Europe : la poursuite par les pays membres de leur intérêt particulier dans un espace où pourtant devrait prévaloir l’intérêt commun. On connait déjà la concurrence fiscale et sociale, il faut désormais intégrer une troisième dimension, la concurrence démographique, bien comprise comme étant la capacité prédatrice d’un État à détourner les talents de ses plus proches voisins.

Ce n’est pas de la science-fiction, mais bien ce qui s’est déjà passé avec l’Allemagne. Après la grande récession, il y a eu outre-Rhin un véritable boum démographique lié à l’explosion de l’excédent migratoire sous l’impact de l’arrivée de jeunes issus des pays du Sud ou de l’Est de Europe alors en pleine crise, puis sur la fin des différentes vagues de réfugiés venus de pays en guerre, notamment de Syrie.

Depuis, l’Espagne a retrouvé la croissance et le retour des jeunes exilés de la crise économique est devenu un thème de campagne pour les partis politique.

Il y a donc bien compétition entre les pays avec le risque d’une divergence accrue entre les pays membres. C’est en Europe de l’Est que la situation est la plus critique. Toute chose égale par ailleurs, la Bulgarie est la plus menacée.

Avec 1,6 million de travailleurs en moins elle perdrait près de 36 % de sa force de travail. Parmi les principales économies de la région, la Pologne pourrait perdre près de 8 millions de travailleurs, soit près du tiers de sa force de travail et la Roumanie n’est pas très loin avec une perte de 30 % ni la République tchèque.

En d’autres termes, le départ de jeunes du cru, notamment diplômés, si elle est encouragée par une politique volontariste de l’un des États membres pour attirer les jeunes talents, pourrait être interprété comme une agression.

À l’Ouest, parmi les 5 principales puissances économiques c’est finalement en Espagne, suivie de l’Italie et de l’Allemagne où le problème se pose avec le plus d’acuité. La France et le Royaume-Uni étant en partie préservé.


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