mardi 10 octobre 2023

Les personnes transgenres plus affectées par les maladies cardiovasculaires

Si « les preuves d’une augmentation ou d’une diminution des taux de diabète chez les hommes et les femmes transgenres restent floues »[1], celles que les personnes transgenres sont confrontées à des taux plus élevés de maladies cardiovasculaires « ne cessent de s’accumuler ». Le Dr Dorte Glintborg, du département d’endocrinologie de l’hôpital universitaire d’Odense, au Danemark, a présenté ses derniers travaux sur le sujet lors de la réunion annuelle de l’Association européenne pour l’étude du diabète qui s’est tenue à Hambourg, du 2 au 6 octobre.

Un surrisque constaté chez les hommes et les femmes transgenres

Dans une étude publiée dans The European Journal of Endocrinology, le Dr Glintborg a analysé avec ses collègues les dossiers médicaux de 2671 personnes transgenres au Danemark [2]. L’âge médian de la cohorte était de 22 ans pour les hommes transgenres (les femmes qui se disent homme), de 26 ans pour les femmes transgenres (les hommes qui se disent femmes). Une population par définition présentant des taux faibles de maladies cardiovasculaires, étant donnée son jeune âge.

Les chercheurs ont constaté un risque de maladies cardiovasculaires « significativement plus élevé chez les hommes et les femmes transgenres que chez les hommes et les femmes témoins ». En effet, les hommes transgenres présentaient un risque 2,2 fois plus élevé que les hommes témoins et un risque accru de 63 % par rapport aux femmes témoins. Les femmes transgenres de leur côté présentaient un risque accru de 93 % par rapport aux hommes témoins, et un risque accru de 73 % par rapport aux femmes témoins.

Des résultats à approfondir

Selon les chercheurs, « environ un tiers du risque accru de maladies cardiovasculaires » pourrait être attribué au traitement hormonal suivi par les hommes transgenres. En revanche, ils ne sont pas parvenus à expliquer le surrisque observé chez les femmes transgenres par l’hormonothérapie. Ils soulignent ne pas avoir été en mesure d’étudier l’influence de l’indice de masse corporelle (IMC), des antécédents familiaux, du « stress de minorité » et des facteurs liés au mode de vie (alimentation, tabagisme, exercice physique), sur les résultats de l’étude.

« De nombreux traitements médicamenteux différents sont utilisés tout au long du parcours de transition des hommes et des femmes transgenres », rappelle le Dr Glintborg qui souhaiterait étudier « le plus grand nombre possible de combinaisons pour déterminer leurs effets sur la santé des personnes transgenres ».

 

[1] Certaines études ont révélé un risque plus élevé de diabète de type 2 chez les femmes transgenres. En effet, « les traitements hormonaux tels que les œstrogènes augmentent la masse grasse et diminuent la masse maigre, et l’augmentation des œstrogènes est généralement associée à un risque accru de maladie auto-immune et d’inflammation ». Toutefois « ces résultats n’ont pas pu être confirmés par d’autres études ».

[2] 1270 hommes transgenres et 1401 femmes transgenres

                                                                 Source : News medical, Megan Craig 6/X/2023 – Via Généthique

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