D’ici une vingtaine d’années, le tiers de la population canadienne pourrait être d’origine immigrante, selon Statistique Canada.
Les immigrants reçus et les résidents permanents représentaient 23,0 % de la population en 2021, soit la plus forte proportion observée dans l’histoire du pays, dit Statistique Canada.
Dans ces nouvelles données tirées du plus récent recensement, l’agence fédérale précise que le Canada est également le pays ayant la proportion la plus importante d’immigrants au sein du G7.
En 2021, le Canada a aussi dépassé son précédent pic de population immigrante, qui remontait à exactement un siècle, en 1921, avec 22,3 % d’immigrants.
Et toujours selon Statistique Canada, de 2016 à 2021, les immigrants ont représenté 80 % de la croissance de la population active, avec 1,3 million de nouveaux arrivants qui se sont établis ici de façon permanente.
Moins de la moitié des immigrants récents au Québec sont admis en vertu de la catégorie économique
Au Québec, qui dispose de ses propres critères en matière d’immigration, 46,4 % des immigrants reçus l’an dernier avaient été admis en vertu d’un programme de travailleurs qualifiés.
Et toujours depuis 2016, un peu plus du tiers (36 %) des immigrants récents établis au pays sont arrivés en vertu d’un permis de travail, d’études ou en tant que demandeurs d’asile.
Origine des immigrants : d’abord l’Asie
Quant à l’origine de ces nouveaux Canadiens, elle a changé avec les années. Si l’on compte de moins en moins d’immigrants européens, ceux qui proviennent du Moyen-Orient ou d’ailleurs en Asie sont toujours plus nombreux. En fait, 62 % des immigrants récents, de 2016 à 2021, étaient originaires de cette région du monde.
De façon encore plus spécifique, près d’un immigrant récent sur cinq (18,6 %) est né en Inde.
Quant aux immigrants européens, s’ils représentaient 61,6 % des nouveaux arrivants en 1971, cette proportion est tombée à 10,1 % en 2021.
Un quart de million rentrés comme « réfugiés » sont devenus citoyens
Le recensement tenu l’an dernier, près d’un quart de million (218 430) de nouveaux réfugiés ont été admis comme résidents permanents, entre 2016 et 2021, et se trouvaient toujours au pays au moment où Statistique Canada a pris son instantané de la population canadienne.
De 1980 à 1990, la plupart des réfugiés provenaient du Vietnam, de la Pologne et du Salvador ; lors de la décennie suivante, le Sri Lanka, la Bosnie-Herzégovine et l’Iran représentaient la plus grande part des réfugiés admis au Canada, indique l’agence fédérale.
De 2001 à 2010, les principaux pays d’origine des réfugiés étaient la Colombie, l’Afghanistan et l’Irak, ces deux derniers pays ayant été ravagés par des guerres.
En ce qui concerne les réfugiés syriens, le gouvernement fédéral s’était engagé, en 2015, à en recevoir plusieurs dizaines de milliers ; 27 000 d’entre eux étaient déjà arrivés au pays au cours des cinq années précédentes, lors du recensement de 2016.
De 2016 à 2021, 60 795 réfugiés syriens supplémentaires ont été admis au pays et y vivent, ce qui représente un peu plus du quart (27,8 %) des nouveaux réfugiés au pays.
Parmi les autres pays d’origine des réfugiés, on compte l’Irak, l’Érythrée, l’Afghanistan et le Pakistan.
Enfin, près de 85 000 immigrants ayant présenté une demande d’asile ont obtenu leur résidence permanente, entre les années 2016 et 2021.
Des immigrants largement urbains
Les nouvelles données tirées du recensement indiquent par ailleurs que la quasi-totalité des immigrants récents vivait dans l’une ou l’autre des 41 plus grandes villes du pays, soit des municipalités comptant plus de 100 000 habitants.
Et ce sont, sans surprise, les trois métropoles qui attirent le plus de nouveaux arrivants ; Toronto (29,5 %), Montréal (12,2 %) et Vancouver (11,7 %) ont, à elles seules, accueilli plus de la moitié des immigrants (53,4 %).
Cette proportion est toutefois en baisse d’environ trois points de pourcentage depuis 2016, avec une diminution particulièrement marquée à Montréal.
Cette préférence pour les grands centres fait en sorte que les immigrants représentent une grande proportion de la population de ces villes ; le taux flirte avec les 50 % dans la grande région de Toronto, tandis qu’il oscille autour du tiers à Calgary, et frôle le quart à Montréal et Winnipeg.
Qu’est-ce qui explique cette envie de s’installer en ville ? Selon l’Enquête sociale canadienne de 2022, la plupart des nouveaux immigrants valorisent encore le fait d’avoir de la famille dans la région. Parallèlement, les perspectives d’emploi, d’affaires et d’éducation ainsi que le logement figuraient aussi parmi les principales raisons prises en considération par les immigrants pour choisir leur ville de résidence, indique Statistique Canada dans sa note d’information.
Près du tiers de tous les enfants au Canada ont au moins un parent né à l’étranger
Les enfants d’immigrants dont au moins un parent est né à l’étranger et qui sont nés au Canada sont aussi appelés « Canadiens de deuxième génération ».
Selon les données du Recensement de 2021, près de 1,9 million d’enfants âgés de moins de 15 ans avaient au moins un parent né à l’étranger, ce qui représente près du tiers (31,5 %) de tous les enfants au Canada. Cette proportion était en hausse par rapport à 26,7 % en 2011 et à 29,2 % en 2016.
Combinée aux enfants d’immigrants qui sont maintenant des adultes, la proportion de Canadiens de deuxième génération est demeurée relativement stable au cours de la dernière décennie. Un peu moins de 6,4 millions de personnes nées au Canada avaient au moins un parent né à l’étranger en 2021, ce qui représente 17,6 % de la population totale, comparativement à un peu plus de 5,7 millions en 2011 (17,4 % de la population totale).
Voir aussi
L'initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.
Le patronat québécois reprend de plus belle sa campagne en faveur de l’immigration massive : 64 000 par année au Québec ! (1er avril 2021, ce n’est hélas pas un poisson d’avril)
Les Canadiens français deviendraient minoritaires au Québec en 2042 (long billet, graphiques)
Montréal : en 2031 les minorités visibles représenteront 31 % de la population
Natalité baisse au Québec depuis 7 ans, mais CS de Montréal devrait accueillir 5000 élèves de plus d’ici cinq ans [impact de l’immigration]
Chute importante prévue du français dans les foyers québécois
Québec — Trois nouveau-nés sur dix ont au moins un parent né à l’étranger
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