samedi 15 janvier 2022

Français au cégep : aucune mesure de promotion du français

Un texte de Mathieu Bock-Côté.

On dit que Jean-François Roberge appartient à l’aile nationaliste de la CAQ. C’est probablement vrai. Mais c’est assurément relatif. Dans ce parti qui est une coalition de fédéralistes victorieux et de souverainistes vaincus, les nationalistes rasent les murs.

En un mot, il n’en faut pas beaucoup pour être nationaliste à la CAQ.

Oh ! Il arrive que les dirigeants de la CAQ empruntent la rhétorique du nationalisme, qu’ils évoquent, de manière émouvante, même, l’identité québécoise, et l’histoire à travers laquelle elle s’est nouée. Mais quand vient le temps de prendre des décisions essentielles, les caquistes sont timides.

[Français : un bilan quasi vide, voire négatif]

On portera à leur crédit la loi 21 et la résistance à la campagne de harcèlement médiatique pour soumettre le Québec à la théorie du racisme systémique.

Mais au-delà de ça, le bilan est presque vide, quand il n’est pas négatif.

Résumons : la CAQ n’a pas baissé les seuils d’immigration.

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Elle a financé l’agrandissement de Dawson.

Elle a donné le site du Royal Victoria à McGill.

Est-ce que Philippe Couillard a repris le pouvoir sans qu’on s’en aperçoive ?

La CAQ n’a rien fait d’essentiel pour la langue française.

Car non, le projet de loi 96 n’a rien d’essentiel.

[Roberge, le « nationaliste »]


On en revient à Jean-François Roberge (ci-contre). Le ministre de l’Éducation, qu’on dit nationaliste, vient de s’opposer à l’application de la loi 101 au cégep. Selon lui, son application au primaire et au secondaire est suffisante. Quel petit blagueur !

Il ajoute que « devant la piètre maîtrise de l’anglais de leurs enfants au sortir du secondaire, plusieurs parents dirigent leur progéniture vers les cégeps anglophones ». Ici, il se rend coupable d’incompétence. Car toutes les études prouvent que c’est exactement l’inverse.

Concrètement, le ministre Roberge capitule dans un combat essentiel pour la survie de la nation. Comprend-il que nous risquons de disparaître ? S’il le comprend, pourquoi ne fait-il rien ?

 


La capitulation du Ministre Robergé a suscité cette réponse de l'essayiste Frédéric Lacroix :

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Les cégeps anglophones sont devenus des cégeps allophones  

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Assimilation des élèves allophones — « Tous leurs loisirs se passent en anglais. Souvent, ils ont étudié en français au primaire et au secondaire par obligation. » 

« Le français pourrait disparaître de la fonction publique au Québec »

« Nous avons tous été stupéfaits d’apprendre que 74 % des employés de l’État à Montréal utilisent parfois une autre langue que le français dans leurs interactions orales avec des personnes physiques au Québec, une proportion qui grimpe à 81 % à Laval et à 88 % en Outaouais », soulignait Mme Lamarre dans les pages du Devoir.

Les Canadiens français deviendraient minoritaires au Québec en 2042 (long billet, graphiques)

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Démographie — En 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % à 13 % de la population

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