samedi 8 novembre 2014

Allemagne : prison pour une mère qui refuse que sa fille suive les cours d'éducation sexuelle


L’Allemagne ne menace pas seulement de prison les parents qui veulent éduquer leurs enfants à la maison. Elle emprisonne aussi les parents qui s’opposent à des cours d’éducation sexuelle qu’ils considèrent prématurés et hédonistes.

La répression judiciaire et policière outre-Rhin dans le domaine de la politique familiale et de l’éducation se poursuit.

Selon l’Association Besorgte Eltern (Parents inquiets), en Allemagne, des enfants tombent littéralement dans les pommes durant certains cours d’éducation sexuelle explicite ou refusent d’y retourner. Quand les enfants ne suivent plus ces classes, l’école menace les parents et dépose une plainte si les parents ne veulent pas obéir. Puis la justice condamne les parents à payer une amende. Si par principe, les parents refusent de payer l’amende, c’est la police qui se présente à leur domicile pour les mettre en prison !

Sous peu, une mère d’un des couples déjà menacés de prison devrait être mise derrière les barreaux.

Ce 15 novembre, une manifestation a lieu à Dresde pour demander d’arrêter les cours de sexualisation précoce dans les écoles primaires (Stoppt die Frühsexualisierung an Grundschulen). L’association Besorgte Eltern, qui a organisé sa dernière manifestation le 25 octobre contre ce programme à Augsbourg, lance un appel à l’aide au niveau international pour aider la famille Martens et pour dénoncer ces abus de pouvoir de la part de la machine gouvernementale.

La famille Martens vit dans une jolie maison avec ses neuf enfants. Le 24 octobre 2014, la police a voulu arrêter Madame Martens, car une de ses filles n’était pas allée en cours de sexualisation précoce donnée à l’école élémentaire il y a trois ans. Monsieur Martens a été emprisonné l’année dernière pour la même raison, car il avait refusé de payer une amende. Les Martens ont un bébé, leur neuvième enfant, que la mère doit allaiter. Un policier est venu frapper à la porte des Martens pour emmener la mère. La voyant tenir son nourrisson dans ses bras, le policier a décidé de ne pas intervenir et de laisser du temps à la mère pour pomper du lait pour le bébé pour quand elle serait en prison. En Allemagne, les parents touchés par ces affaires vivent dans la psychose et la peur, et filment et enregistrent tout pour avoir des preuves. C’est d’ailleurs en voyant la caméra qui le filmait que le policier a décidé de ne pas intervenir sur le champ.

Dans la vidéo ci-dessous qui date du 24 octobre, l’on voit un policier se rendre au domicile des parents et parler avec M. Martens. Le policier se tient devant la porte de la maison. Derrière M. Martens, se tient Mme Martens qui porte son nouveau-né dans ses bras et leurs enfants qui écoutent la conversation du policier. M. Martens dit au policier que leur seul moyen de défense est de montrer aux médias ce qui leur arrive, car la justice a échoué. « Nous avons déjà parlé hier. Vous avez dit que vous ne pouvez rien faire et que vous appliquez la loi. Mais nous ne trouvons pas du tout correct de séparer une mère de son nourrisson. Vous voulez faire votre boulot et arrêter ma femme ? », dit M. Martens au policier. « Non, nous n’allons pas le faire maintenant », répond le policier. « Nous ne voyons aucune faute de notre part et nous ne sommes pas prêts à payer les 30 euros. Il n’est pas question de la somme, mais du principe. La justice a simplement échoué et le droit est simplement bafoué. Un État qui doit garantir les droits fondamentaux fait exactement l’inverse », dit M. Martens. Le policier, voyant qu’une caméra le filme répond : « Comme votre femme allaite maintenant votre fils, je ne vais pas l’emmener. Je dois employer la force, mais je ne veux pas le faire maintenant. Je vous fais remarquer que l’affaire n’est pas finie. Le bureau du procureur veut faire appliquer la décision de justice. Quelqu’un va passer de nouveau. »



En Allemagne, pays qui compte plus de 1,6 million d’enfants de moins de 15 ans vivant dans la pauvreté (chiffre du 10 octobre 2014), la police et le Jugendamt (la DPJ locale) retirent tous les jours 100 enfants à leurs parents. Dans le cas de la famille Martens, une famille heureuse est menacée par le système allemand pour la simple raison que les parents refusent que leurs enfants d’âge primaire suivent des cours de sexualisation précoce imposée par l’État sans distinction.


Voir aussi

Experten warnen vor zu früher Aufklärung von Kindern (Frankfurter Allgemeine Zeitung, diffusion de 310.000 exemplaires) « Les experts s'inquiètent d'une éducation [sexuelle] précoce » (traduction en français d'un site tiers ici)

Haft für Vater, weil Tochter nicht zum Sexualkunde-Unterricht kam (« Prison pour le père car sa fille a manqué le cours d'éducation sexuelle »), journal régional WAZ, diffusion de 400.000 exemplaires

Allemagne — Un père en prison pour avoir refusé que sa fille suive un cours d’éducation sexuelle en primaire

Allemagne — Mère de douze enfants emprisonnée : elle refuse pour ses enfants le cours d’éducation sexuelle au primaire

Allemagne — juge refuse la garde des enfants pour empêcher l’émigration des parents

Police allemande enlève les enfants d’une famille instruits à la maison

École à la maison en Allemagne — Accompagnez-nous maintenant de gré ou plus tard de force »

Québec — Enfant envoyé par un juge en garderie pour le « socialiser » après que seuls les experts de la DPJ ont pu témoigner (suite : La DPJ recule après plus 3 ans d’interrogatoires, de tests et de procès : une famille recouvre sa liberté).

Allemagne — Parents inquiets protestent contre l’imposition de la théorie du genre


vendredi 7 novembre 2014

Lapsus ministériel : « On ne prône pas la scolarisation à l'école »


« On ne prône pas la scolarisation à l’école, mais c’est acceptable dans notre Loi de l’instruction publique. »

Voilà ce que le ministre de l’Éducation Yves Bolduc a déclaré le 5 novembre, à l’Assemblée nationale. Autrement dit, si vous envoyez vos enfants à l’école, ils ne seront pas scolarisés même si c’était acceptable. Évidemment, le ministre a commis un lapsus. Un beau lapsus. Il voulait probablement dire « à la maison » et non « à l’école ».

On notera également sa parfaite maîtrise de la stylistique française : « dans notre Loi » plutôt que « dans notre droit » ou « dans le cadre de la Loi sur l’instruction publique » ou « conforme à la Loi sur l’instruction publique ».

Sur le fond, les tribunaux ont sous-entendu que cette souplesse était nécessaire (voir la décision du juge Dugré dans l’affaire qui opposait la Yéchiva Toras Moché au Monopole de l’Éducation).
[169] Le Tribunal est d’avis que le Procureur général tente, par sa demande d’injonction interlocutoire, de judiciariser la fréquentation scolaire obligatoire imposée aux enfants âgés entre [de] 6 et [à] 16 ans et résidant au Québec. Or, le 1er juillet 1989, le législateur québécois a fait le choix de déjudiciariser l’obligation de fréquentation scolaire des enfants en adoptant les articles 14 à 18 de la L.i.p.[39]. Le libellé de ces articles et les débats parlementaires confirment l’intention du législateur[40].

[170] La déjudiciarisation de l’obligation de fréquentation scolaire des enfants âgés de 6 à16 ans faisait suite à l’arrêt de la Cour suprême du Canada rendu dans R. c. Jones.

[172] Il importe de souligner que les débats parlementaires[42] ayant mené à l’adoption de la L.E.P., le 1er juillet 1993, et par la suite à l’adoption de l’art 22 du Règlement, témoignent de la préoccupation du législateur d’édicter une soupape permettant à la L.E.P. d’être valide sur le plan constitutionnel suivant les enseignements de l’arrêt Jones.




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Le palmarès des écoles secondaires du Québec

Après quatre ans d'absence, Le Palmarès des écoles secondaires du Québec fait un grand retour dans les pages du Journal de Montréal et du Journal de Québec. Produit par l'Institut Fraser, le célèbre Palmarès dresse deux classements distincts : un pour les écoles publiques, un autre pour les collèges privés. Alors que le palmarès des écoles privées est dominé par des institutions dont la réputation d'excellence est déjà établie, celui des écoles publiques l'est surtout par des établissements à vocation particulière. Le palmarès complet est disponible ici (avec une interface de recherche en partie en anglais...) Le rapport complet est aussi disponible sous forme de PDF avec une explication détaillée des critères utilisés (54 pages en français).

Jean-de-Brébeuf en tête à Montréal

C'est le collège Jean-de-Brébeuf, à Montréal, qui arrive cette année en tête du classement. Dans le secteur public, le palmarès est dominé par les écoles d'éducation internationale de Laval et de McMasterville, qui se partagent, à égalité, la première position.

En revanche, plusieurs écoles publiques plus «traditionnelles» tirent admirablement leur épingle du jeu.

La palme de la plus grande amélioration revient à la polyvalente anglophone Bonaventure, en Gaspésie, qui effectue un bond prodigieux de 288 positions dans le classement.

À Thetford Mines, la polyvalente de Black Lake bondit quant à elle de 247 positions vers le haut.

«Pour moi, le fait saillant du Palmarès, c’est de voir des écoles s’améliorer de façon significative depuis cinq ans, parce que ça prouve que c’est possible de le faire. Environ 5 % des écoles ont progressé très rapidement», souligne Peter Cowley, directeur des études sur la performance des écoles à l’Institut Fraser.

«Un outil formidable»


Après plusieurs années d’absence de ce classement, en raison de la réforme du ministère, de la révision des épreuves et de l’insuffisance de données, M. Cowley se réjouit d’avoir pu mener à bien l’étude cette année. «Nous croyons qu’il s’agit d’un outil formidable pour les parents, mais également pour les enseignants et les dirigeants du milieu scolaire», dit l’expert, qui publie des palmarès semblables en Ontario et dans l’Ouest.

Habitué de la controverse, le chercheur ne craint pas la critique. «J’ai parlé au fil des ans avec une quantité innombrable d’enseignants, de commissions scolaires, de directeurs d’écoles, de syndicats. Il y a d’autres aspects de l’éducation qui ne sont pas mesurés, et j’accepte cette critique-là à 100 %, concède-t-il. Mais ces autres aspects ne sont pas mesurables.»

«Oui, il y a une relation entre le revenu des parents et le succès à l’école, mais le job de l’école publique, c’est de minimiser l’impact de ces différences, martèle-t-il. De belles histoires, il y en a dans toutes les provinces, y compris au Québec», fait-il valoir..

Cote globale sur 10

Écoles publiques


Écoles privées

CAPITALE-NATIONALE

   

Cardinal Roy  8,7

Jésus-Marie de Sillery
 9,4
Saint Patrick's H.S.  7,9

Séminaire Saint-François 8,7


De Rochebelle 
 7,0

Mont-Saint-Sacrement 8,6

de la Seigneurie
 6,4

Externat Saint-Jean Eudes 8,5

de l'Ancienne-Lorette
 6,4


des Pères maristes 8,3

CENTRE-DU-QUÉBEC





Le Tandem (Victoriaville)

 8,5

Clarétain (Victoriaville) 7,7

Monique-Proulx (Warwick)

 6,2

Notre-Dame-de-l'Assomption(Nicolet) 6,8

La Découverte(Aston)
 6,1

Collège Saint-Bernard (Drummondville) 6,7
Marie-Rivier (Drummondville)  6,1

La Samare (Plessisville)  5,9




CHAUDIÈRE-APPALACHES





de Black Lake

 7,1

Juvénat Notre-Dame du Saint-Laurent (Lévis) 8,9


Bon pasteur (L'Islet)
 6,6


Collège de Lévis 8,9

Saint-Charles (de Bellechasse)

 6,4


Jésus-Marie (Beauceville) 8,0
Marcelle-Malet (Lévis)
Thetford Mines

 6,3




de la rencontre (St-Pamphile)  6,2




ESTRIE





Mitchell-Montcalm(Sherbrooke)

 7,4


Séminaire de Sherbrooke
 9,4
Montignac (Lac-Mégantic)

 5,8


Salésien (Sherbrooke) 8,7
du Triolet (Sherbrooke)

 5,4


Mont-Notre-Dame (Sherbrooke) 8,4

du Tournesol (Windsor)

 5,4


Sacré-Cœur (Sherbrooke) 8,3
de l'Escale (Asbestos)

 5,4



Mont-Saint-Anne (Sherbrooke)
 7,1

LAURENTIDES




Saint-Gabriel – Sainte-Thérèse
 7,0


L’Académie Sainte-Thérèse
 9,3
Rive-Nord – Bois-des-Filion
 6,3

Externat Sacré-Cœur (Rosemère)
 8,8
Ste-Agathe Academy
 6,2

Académie Lafontaine (Saint-Jérôme)
 8,5
Rosemere High School
 6,1


Sacré-Cœur (Grenville-sur-la-Rouge)
 7,4

des Monts
(Sainte-Agathe-des-Monts)

 6,0

Académie Laurentienne (Val-Morin)
 7,4
Liberté-Jeunesse
(Ste-Marthe-sur-le-Lac)

 6,0



Cap-Jeunesse (Saint-Jérôme)
 6,0



d’Oka
 6,0



Mirabel
 6,0


LAVAL




École d’éducation internationale
 9,6

Collège Laval
 9,0
Horizon Jeunesse
 6,1

Letendre
 8,3
Laval Liberty
 5,5

Vanguard (Francophone)
 7,7
Laurier High School
 5,4

Notre Dame de Nareg
 6,4
Curé-Antoine-Labelle
 5,3

North Start
 5,9
Saint-Maxime
 5,3




MONTÉRÉGIE




École d’éducation internationale (Belœil)
 9,6

Durocher Saint-Lambert
 9,7
Saint-Edmond (Longueuil)
 7,1

Jean de La Mennais (La Prairie)
 9,3
du Chêne-Bleu (Pincourt)
 6,8

Marcellin-Champagnat (St-Jean-sur-Richelieu)
 9,3
Westwood (Hudson)
 6,7

Saint-Hilaire
 9,0
Polybel (Beloeil)
 6,5

Notre-Dame-de-Lourdes (Longueuil)
 8,9

MONTRÉAL

Écoles publiques
      

Écoles  privées
Collège Saint-Louis
 9,3

Jean-de-Brébeuf
 10,0
École internationale de Montréal
 8,9

Jean-Eudes
 9,9
Vincent Massey
 8,3

Saint-Anne-de-Lachine
 9,8
Royal West Academy
 8,0

Beaubois
 9,6
Montréal-Ouest
 8,0

Regina Assumpta
 9,6

jeudi 6 novembre 2014

École clandestine « où 22 jeunes filles y recevraient l'enseignement de travaux ménagers »

Agnès Maltais
Propos ahurissants de Mme Agnès Maltais (Parti québécois) qui accusait ce matin à l’Assemblée nationale le gouvernement de complaisance envers une école « illégale » qui apprend « le ménage, le lavage, le tissage, à l’école, au lieu d’apprendre les sciences, les mathématiques, le français ». L’Agence QMI (Québécor) parle d’école « clandestine ».

Reprenons ses paroles tirées du Journal des débats :

Mme Maltais : Au moins une école illégale utilise déjà l’échappatoire du ministre de l’Éducation [Note du carnet : l'école à la maison] pour ne pas enseigner le programme obligatoire du Québec. Dans La Presse du 11 juin dernier, concernant l’école mennonite de Roxton Falls, on peut lire ceci : « Ignorant notre métier de journaliste, l’un des enseignants nous a informés que 22 [jeunes filles] fréquentaient l’école et qu’auprès du ministère ils étaient en fait enregistrés comme faisant l’école à la maison. [...] Selon nos informations, l’école privilégierait l’enseignement des travaux ménagers. »

La ministre de la Condition féminine peut-elle nous dire si elle savait que ces 22 jeunes filles apprennent le ménage, le lavage, le tissage, à l’école, au lieu d’apprendre les sciences, les mathématiques, le français ? Va-t-elle intervenir ? Est-ce que l’obscurantisme et le sexisme sont maintenant la formation de base dans nos écoles du Québec ? Puisque l’avenir de ces 22 jeunes filles n’est pas important pour le ministre de l’Éducation, est-ce que la ministre de la Condition féminine va se lever ? Qu’est-ce qu’elle va faire pour arrêter cela ?

[Réponse langue de bois du ministre Bolduc : un « comité interministériel » a été mis en place « pour arriver avec des solutions structurantes ».]

Mme Maltais : C’est parce que maintenant que le gouvernement libéral a créé un précédent et légalise les écoles illégales c’est un bar ouvert en éducation pour les extrémistes religieux.

Si le ministre de l’Éducation refuse de protéger les garçons de l’école Yeshiva Torath [sic] Moishe [sic], est-ce que la ministre de l’Éducation... la ministre de la Condition féminine va protéger les jeunes filles de l’école mennonite ? C’est ça, la question. Maintenant que la recette est connue et avalisée par le gouvernement, est-ce qu’on ne réalise pas qu’on ouvre la porte aux écoles intégristes ?

[Réponse du ministre M. Bolduc : soyez tolérante Mme Maltais, un comité interministériel a été mis en place, etc.]

Mme Maltais : M. le Président, le ministre a accepté de rendre légal le fait que le jour à l’école les garçons et les filles n’apprennent pas les notions de base, mais qu’on apprenne des concepts qui sont liés au sexisme et à l’obscurantisme. C’est de ça dont [sic] je parle. Et on se fie que le soir, à la maison, des parents qui parlent seulement anglais vont enseigner le français, que des parents qui croient au créationnisme vont aller enseigner les sciences. C’est ça qui est le problème, ce n’est pas : On est contre, contre...

Tout tourne autour de cette affirmation : « La ministre de la Condition féminine peut-elle nous dire si elle savait que ces 22 jeunes filles apprennent le ménage, le lavage, le tissage, à l’école, au lieu d’apprendre les sciences, les mathématiques, le français ? »

Or :
  • Il n’y a pas 22 jeunes filles, mais 22 élèves (l’an passé) ;
  • les jeunes filles (comme les jeunes garçons) mennonites apprennent notamment l’anglais, les sciences, les mathématiques, l’histoire et un peu de français (c’est principalement une école primaire) ;
  • les élèves de l’école mennonite de Roxton Falls passent chaque année plusieurs jours à effectuer des examens à la commission scolaire pour vérifier leur acquis scolaire ;
  • les jeunes filles n’y apprennent que fort peu le ménage et à notre connaissance pas du tout le tissage, ces activités d’économie ménagère sont données en fin de journée (après les classes !) les vendredis pendant quelques semaines de l’année en alternance avec des classes d’artisanat (pour garçons et filles) ;
  • la journaliste d’où est tirée cette rumeur aurait dû demander ouvertement ce qu’apprenaient les enfants ou assister à des classes plutôt que de se fonder elle-même sur un racontar (« Selon nos informations, ») ;
  • l’intrépide journaliste avait feint d’avoir récemment déménagé dans le village pour entamer sa dangereuse enquête auprès de ces scrupuleux pacifistes que sont les mennonites, lesquels n’avaient rien à cacher, elle aurait mieux fait de se renseigner ouvertement ;
  • l’école n’est pas clandestine, les mennonites ont même invité le ministre Bolduc à leur rendre visite pour justement abattre certains préjugés ;
  • reste une chose vraie : des enfants mennonites reçoivent des cours dans des matières de base du programme de la part de tuteurs dans un bâtiment qui leur sert de centre d’étude. 

On est loin des fantasmes et des préjugés hystériques de Mme Agnès Maltais qui devrait vérifier les rumeurs des journalistes avant de les prendre pour argent comptant et de s’insurger ainsi en pleine chambre sur la base d’on-dit. Et cela de la part d'une ancienne ministre à trois reprises !

Quant à cette objection : « Et on se fie que [...] des parents qui parlent seulement anglais vont enseigner le français, que des parents qui croient au créationnisme vont aller enseigner les sciences. C’est ça qui est le problème, ce n’est pas : On est contre, contre... » Cette objection s’applique à tous les parents qui font « l’école à la maison ». D’une part, les sciences c’est nettement plus que la théorie de l’évolution : c’est la chimie, la physique, la biologie, la mécanique, l’électricité, l’optique, la génétique, etc. D’autre part, doit-on comprendre que Mme Maltais voudrait limiter le droit de tous les parents à éduquer leurs enfants à la maison ou que ces parents doivent affirmer ne pas être créationnistes pour pouvoir le faire ?

Voir aussi

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Oh, non ! J'ai oublié de socialiser les enfants !

Suède — Cour d'appel retire les droits parentaux de parents coupables d'instruction à la maison

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Québec — Enfant envoyé par un juge en garderie pour le « socialiser » après que seuls les experts de la DPJ ont pu témoigner (suite : La DPJ recule après plus 3 ans d'interrogatoires, de tests et de procès : une famille recouvre sa liberté).

Des parents professionnels certifiés et diplômés

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mercredi 5 novembre 2014

Québec — baisse des naissances pour les 8 premiers mois de 2014

Le Québec a connu une nouvelle baisse des naissances pendant les huit premiers mois de 2014 par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. Il serait en effet né 58.450 enfants pendant les huit premiers mois de 2014 comparés aux 58.900 des huit premiers mois de l’an dernier. Un baisse d'un peu moins d'un pour cent.

Rappelons que la population du Québec continue de croître (principalement par l’immigration) et que le taux de natalité (nombre de naissances par 1000 habitants) devrait donc chuter une nouvelle fois en 2014 si la tendance se maintient pendant le reste de l’année. Cette chute devrait être supérieure à la baisse du nombre de naissances (0,66 %) puisque la population a continué de croître.

Le taux de natalité a atteint son niveau récent le plus haut en 2008-2009 à 11,3 ‰, depuis lors il a entamé une descente lente et constante pour atteindre 10,9 ‰ en 2013. L’indice synthétique de fécondité (nombre d’enfants par femme en âge de fécondité) est en baisse constante depuis plus de cinq ans pour atteindre 1,649 enfant par femme en 2013. Il est désormais inférieur à celui de la Russie, pays dont la démographie était considérée comme très inquiétante.

Voir aussi

Québec — Chute de la fécondité pour une cinquième année de suite




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lundi 3 novembre 2014

Québec — Le taux d'échec en français bondit en 5e secondaire

Le français donne du fil à retordre aux élèves de cinquième secondaire. Ils ont été plus nombreux à échouer à l’épreuve ministérielle d’écriture en juin 2014 que l’année précédente. Plus d’un élève sur quatre n’a pas obtenu la note de passage, le taux de réussite étant de 73,4 % comparé à 79,7 % en 2013, selon des données préliminaires obtenues par Le Soleil.

Ces chiffres comprennent les résultats obtenus dans les réseaux d’éducation public et privé. En tenant compte seulement des élèves qui fréquentent les écoles secondaires publiques, la diminution est encore plus marquée : le taux de réussite, qui était de 76,2 % l’an dernier, est de 69,4 % pour l’examen de juin 2014. Cette épreuve d’écriture consiste à rédiger une lettre ouverte d’environ 500 mots.

Les résultats officiels n’ont pas encore été rendus publics par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), mais des résultats provisoires circulent depuis déjà quelques semaines dans les commissions scolaires. Ces chiffres ne tiennent toutefois pas compte des résultats des élèves aux reprises, qui se déroulent en août et en janvier.

Analyse en cours

Au MELS, la porte-parole Esther Chouinard indique qu’une analyse plus approfondie des résultats serait en cours pour tenter de comprendre ce qui peut expliquer cette baisse du taux de réussite. « L’épreuve ministérielle d’écriture de cinquième secondaire serait équivalente aux épreuves des années antérieures. Elle aurait connu le même processus d’élaboration et de validation que les épreuves des années antérieures », ajoute Mme Chouinard.

À l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF), la présidente par intérim, Geneviève Messier, affirme qu’il serait intéressant que l’analyse du Ministère soit rendue publique, afin que « les enseignants du secondaire puissent s’ajuster » au besoin.

Source



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Rémi Brague sur l'islam, la culture classique et l'Europe


Extraits d’un entretien donné au Clarion Review en 2009 par le philosophe Rémi Brague, membre de l’Institut et Professeur de philosophie grecque, romaine et arabe à l’Université Panthéon-Sorbone et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich.

Pourriez-vous nous donner des exemples d’erreurs qui sont fréquemment commises, et que vous vous sentez contrait de corriger à partir de votre expertise particulière de la philosophie médiévale juive, chrétienne et islamique ?

Oui. Par exemple : les gens continuent à considérer le judaïsme, le christianisme et l’islam comme les trois religions monothéistes, comme les trois « religions du Livre », et comme les trois religions d’Abraham. C’est trois fois absurde. Parler des trois religions monothéistes est incorrect, car il en existe plus de trois. Plus important encore, le judaïsme, l’islam et le christianisme sont monothéiste de manières très différentes. Dans la tradition juive, Dieu est le Dieu qui est fidèle à l’histoire, et libère son peuple de l’esclavage en Égypte. Dans le christianisme, Dieu se compose de l’amour mutuel entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Pour les musulmans, en revanche, Dieu est un seul bloc solide.

Le second malentendu, c’est l’idée qu’il existe « trois religions du livre ». C’est trompeur, parce que le sens du livre est très différent dans chaque religion. Dans le judaïsme, le Tanakh est une histoire écrite de l’alliance entre Dieu et le peuple d’Israël, presque une sorte de contrat. Dans le christianisme, le Nouveau Testament est l’histoire d’une personne, Jésus, qui est le Verbe de Dieu incarné. Dans l’islam, le Coran est « incréé » [uncreated], il est descendu du ciel sous une forme parfaite. C’est seulement dans l’islam que le livre lui-même est ce qui été révélé par Dieu. Dans le judaïsme, Dieu se révèle dans l’histoire du peuple juif. Dans le christianisme, Dieu se révèle comme amour dans la personne de Jésus. Le judaïsme et le christianisme ne sont pas des religions du livre, mais les religions avec un livre.

La troisième idée fausse est de parler des « trois religions abrahamiques ». Les chrétiens se réfèrent généralement à Abraham comme une personne qui lie ces trois religions ensemble, et qui est partagée par eux. Dans le judaïsme, il est le « père fondateur ». Mais dans le Coran il est écrit : « Abraham n’était ni Juif ni chrétien. » (III, 67). Pour les musulmans, Abraham était un musulman, comme fut le premier homme, Adam. Selon l’islam, les premiers prophètes ont reçu la même révélation que Mahomet, mais le message a ensuite été oublié. Ou il a été trafiqué, avec de mauvaises intentions. Ainsi, selon l’islam, la Torah et les Évangiles sont des faux.

Dans l’ensemble, il faut le dire, que les religions ne peuvent pas être comparées facilement. Il existe des différences fondamentales. Pourtant, elles sont constamment discutées comme si elles étaient essentiellement la même chose.

Certains diront qu’il y a beaucoup de différences fondamentales, même au sein du christianisme ou de l’islam. Vous êtes-vous déjà fait critiquer pour avoir parlé de l’islam comme s’il s’agissait d’un ensemble singulier, alors qu’en réalité, il en existe de nombreuses formes à travers le monde ?

Ma réponse à ce reproche est l’histoire suivante : il était une fois un chimiste qui avait écrit un traité sur l’élément cobalt. Parce que le cobalt pur n’existe pas dans la nature, mais seulement dans les composés avec du silicium, du cuivre et d’autres éléments, le chimiste a été critiqué : pourquoi écrire un traité sur quelque chose qui ne peut être trouvé n’importe où, et ainsi ne semble pas exister ? Le chimiste répondit que, précisément parce qu’il voulait comprendre tous ces différents composés de cobalt qui se produisent à travers le monde, il avait besoin d’étudier les propriétés du cobalt pur. De la même manière, je suis un « essentialiste ». Je ne peux pas dire grand-chose sur chaque musulman, mais je sais certaines choses au sujet des affirmations fondamentales de l’islam, que chaque musulman partage : le Coran tel qu’il est dicté par Dieu, Mohammed, ou le « bel exemple », la Mecque qui est la direction de la prière, etc. Je ne sais pas comment l’Europe devrait intégrer ses immigrés musulmans, et je ne dis pas que la théologie peut fournir toutes les réponses. Mais les sciences sociales et les statistiques ne le font pas non plus. Pour comprendre l’islam cependant, vous devez être prêt à prendre l’interprétation islamique de l’islam au sérieux. Vous devez étudier la théologie, la manière dont elle se comprend.

Quel est votre point de vue sur les formes modérées de l’islam ?

Un islam modéré serait une très bonne idée. Il existe des musulmans modérés, mais l’islam a sa logique interne, tout comme les autres religions.

Qu’en est-il des sociétés islamiques en Andalousie mauresque en Espagne du Sud, au Moyen Âge ? Elles sont souvent citées en exemple de tolérance.

De nombreux mythes bien intentionnés circulent sur l’Espagne islamique. Les musulmans y étaient en effet assez tolérants les uns envers les autres. Mais dans la ville souvent romancée de Cordoue, la famille du philosophe juif Maïmonide juif fut bannie, Averroès exilé, et de nombreux chrétiens furent martyrisés. S’il y avait bien une certaine forme d’éveil islamique au Xème siècle, sous l’influence de penseurs tels que Al-Farabi, il a été enterré dès le onzième. La philosophie n’a jamais atteint l’islam traditionnel. Un penseur « éclairé » comme Averroès a été complètement oublié dans le monde arabe, mais ses œuvres ont été largement étudiées en hébreu et en latin. Et les textes originaux ont été réédités en Europe à partir du milieu du XIXe siècle. Par ailleurs, dans un de ses livres, Averroès a souligné que les hérétiques doivent être tués (voir L’Incohérence de l’incohérence, XVII, 17).

Pourquoi la philosophie a-t-elle joué un rôle si important en Europe, mais non dans le monde arabe, où de nombreux textes (occidentaux) classiques de philosophie n’ont été conservés qu’en traductions arabes ?

La philosophie a toujours été marginale dans le monde islamique, mais s’est épanouie en Europe. Pourquoi ? Eh bien, ce n’était pas à cause d’une différence de sources : tous deux disposaient des œuvres d’Aristote et de quelques textes néo-platoniciens. L’Europe dut commencer avec seulement le début des travaux logiques d’Aristote et attendre le XIIe siècle pour que le reste soit disponible en latin. En outre, il n’y avait aucune différence de génie entre leurs philosophes. Thomas d’Aquin n’était pas plus brillant qu’Al-Farabi. La grande différence, c’est que la philosophie n’a jamais été institutionnalisée dans le monde islamique. Elle le devint en Europe grâce aux universités. Tous les grands philosophes musulmans étaient des amateurs. Ils pratiquaient la loi ou travaillaient comme médecins, parce que la philosophie n’existait pas en tant que profession. Par conséquent, la philosophie est restée une armée composée seulement de généraux, alors qu’en Europe, elle a été enseignée dans les universités, où les philosophes ont à leur tour formé des avocats, des médecins et des théologiens.

Par ailleurs, presque tous les textes traduits du grec au Moyen-Orient ont été traduits par les chrétiens. Il n’y a qu’un seul exemple d’un penseur islamique précoce ayant étudié une langue non islamique : Al-Birouni. C’est une autre différence : les savants islamiques ont lu les ouvrages classiques dans leurs traductions arabes, alors qu’en Europe, certaines personnes au Moyen Âge — et toute l’élite intellectuelle du XVe siècle — ont appris les langues classiques. Ils l’ont fait pour lire les textes originaux.

Vous insistez souvent sur l’importance de l’apprentissage des langues classiques. Pourquoi ?

L’apprentissage des langues classiques est essentiel à la civilisation européenne. J’ai publié en 1992 une brève étude de l’identité culturelle de l’Europe : Europe, la voie romaine, qui a été traduit en anglais Eccentric Culture : A Theory of Western Civilization. Je préfère le titre anglais, car il affirme immédiatement la thèse centrale du livre. La chance de l’Europe est sa pauvreté initiale. Pendant très longtemps, l’Europe est restée éloignée des centres culturels existants en Asie. Les Européens étaient barbares, habitant de lointains rivages glacés du nord. Et ils le savaient eux-mêmes. Étudier les langues classiques, et s’imprégner ainsi d’une civilisation totalement différente de la leur, leur a donné conscience du fait qu’ils étaient des barbares puants, qui avaient besoin de se laver au savon de civilisations supérieures. Les Romains étaient bien conscients qu’ils étaient culturellement inférieurs aux Grecs. Mais ils ont aussi eu le courage de l’admettre. Et c’est précisément ce qui leur a donné la force d’absorber la civilisation hellénique, et de l’étaler sur les terres conquises. La caractéristique essentielle de la culture européenne, c’est qu’elle est excentrique. Pas dans le sens d’un Anglais qui prend un bain avec son chapeau melon, mais dans le sens que les deux sources de sa civilisation, Athènes et Jérusalem, se trouvent en dehors de la zone géographique de l’Europe elle-même. Le culture européenne est basée sur la reconnaissance du fait que nous sommes des barbares qui se sont civilisés en internalisant des sources culturelles « étranges ».

Est-ce propre à l’Europe ?

Oui, la civilisation occidentale est quelque chose de très étrange et inhabituel. La plupart des civilisations ont un seul centre. L’Islam a la Mecque. L’Égypte ancienne avait Memphis. Babylone avait Babylone. Mais la civilisation occidentale a deux sources, Athènes et Jérusalem — la tradition juive et plus tard, chrétienne, et celle de l’antiquité païenne, — souvent décrites comme étant en conflit dynamique. Cette opposition est fondée sur l’opposition des Juifs et des Grecs, empruntée à Saint Paul, qui a ensuite été systématisée de différentes manières : l’hellénisme contre l’hébraïsme, la religion de la beauté contre la religion de l’obéissance, la raison contre la foi, l’esthétique par rapport à l’éthique, etc. Une chose curieuse est que l’une n’a jamais été avalée par l’autre. L’Europe n’est ni juive ni grecque. Dans « Rome », c’est-à-dire dans le christianisme (par exemple, l’Église catholique romaine), Jérusalem et Athènes sont simultanément réunies et tenues à l’écart.

Avec l’avènement du christianisme, les cultures précédentes n’ont pas été détruites, mais une nouvelle civilisation a été formée. Comme les Romains qui avaient reconnu que leur culture était « secondaire » à celle des Grecs, les chrétiens ont reconnu que le judaïsme a précédé le christianisme. Cette compréhension a donné à la civilisation européenne une ouverture unique et une humilité envers les réalisations culturelles considérables du passé.

Cette humilité est une grande force. Elle favorise la prise de conscience que vous ne pouvez pas simplement hériter d’une tradition civilisatrice, mais que vous devez travailler très dur pour l’obtenir — pour contrôler le barbare à l’intérieur de nous. Cela a donné à la culture européenne la possibilité de renaissances : la redécouverte des sources de notre culture, de corriger ce qui s’est mal passé.

Cela devient évident dans les différentes manières dont l’Islam et le christianisme ont approché leurs sources grecques et juives classiques. La différence peut être décrite par les mots « digestion » et « inclusion ». Dans l’Islam, les textes juifs et chrétiens d’origine ont été digérés, transformés en quelque chose de complètement nouveau, purement authentique à l’Islam lui-même. En Europe en revanche, les textes originaux ont été laissés dans leur état d’origine. L’Ancien Testament chrétien et le Tanakh juif sont presque exactement les mêmes, et les chrétiens reconnaissent les origines juives des livres de l’Ancien Testament. De même, les Pères de l’Église ont pris la philosophie classique, et Thomas d’Aquin a étudié Aristote et inclus des notions aristotéliciennes dans sa théologie. Pourtant, les chercheurs n’ont jamais cessé de lire les œuvres d’Aristote lui-même.

Le succès de l’Europe occidentale est remarquable. Qui aurait pu penser au début du Moyen Âge que l’Europe occidentale deviendrait si puissante, et non les civilisations byzantines ou islamiques ? L’Europe est un continent de parvenus. Les complexes d’infériorité romaine et chrétienne ont travaillé comme des éperons sur un cheval.

Ainsi, un complexe d’infériorité culturelle peut être une bénédiction ?

Bien sûr, il y a de bonnes et de mauvaises façons de traiter avec un complexe d’infériorité. La bonne façon est de travailler plus fort, ce que les Européens ont fait. La mauvaise serait ressentiment.

Pensez-vous qu’il existe une menace que l’Europe perde cette ouverture unique ? L’Occident est-il de plus en plus « normal » ?

Avec le déclin du christianisme et de l’éducation classique, l’Occident est en effet de moins en moins intéressé par les sources classiques de notre civilisation. Moins savoir sur notre propre civilisation semble aussi nous faire perdre la capacité à écouter attentivement ce que nous pourrions apprendre des autres. Les Chinois nous montrent que, pour survivre, vous devez travailler. Et que faisons-nous ? Nous les appelons les « fourmis jaunes ». Les musulmans nous montrent que, pour survivre, vous devez procréer. Nous les appelons des « fondamentalistes ». Les Américains pourraient nous apprendre que vous ne devez pas vous faire oublier que vous avez des ennemis. Et que faisons-nous ? Nous les appelons des « cowboys ».

Pourquoi permettons-nous que cela se produise ?

Peut-être que nous avons été victimes de notre propre succès. Il semble que les Européens ont mangé la carotte de la civilisation qui sert à les stimuler pour aller de l’avant. Pour survivre, nous devons apprendre à rester humbles, en dépit de nos succès.

Traduction par le Bulletin d’Amérique, corrections éditoriales.

Voir aussi

Meilleur « vivre-ensemble » grâce à la connaissance ?

« Un Dieu, trois religions »

Histoire — « On a trop souvent mythifié el-Andalous »

Manuel d'histoire (2) — Chrétiens tuent les hérétiques, musulmans apportent culture raffinée, pacifique et prospère en Espagne

Rémi Brague : « Notre modernité n’ose pas revendiquer ses racines chrétiennes »



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« Le fractionnement du revenu : une mesure plus équitable pour les familles canadiennes »


L’Institut du mariage et de la famille a salué l’initiative du gouvernement fédéral canadien qui permettra le fractionnement des revenus pour les familles avec des enfants mineurs. Ce fractionnement permettra d’uniformiser les règles du jeu fiscal pour les familles canadiennes avec enfants. La directrice générale de l’Institut, Andrea Mrozek, a déclaré au sujet du fractionnement du revenu familial :

« Malheureusement, les familles canadiennes éprouvent aujourd’hui des difficultés. Les
Canadiennes et les Canadiens ont environ 40 % de chances de divorcer avant de fêter leur 30e anniversaire de mariage. Nous observons un nombre croissant de familles monoparentales qui sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. Nous observons un nombre croissant de familles dont les parents sont conjoints de fait, unions plus susceptibles de se solder par une rupture. Nous constatons que le nombre de mariages et de naissances est inférieur au taux de remplacement, alors nous avons raison de nous inquiéter. Derrière ces statistiques familiales se cache, bien sûr, une grande douleur émotionnelle. Nous menons nos travaux de recherche en vue d’alléger les souffrances. Les réformes fiscales sont une façon d’aider les familles. Nos recherches nous poussent à faire les recommandations suivantes.

Premièrement, nous recommandons que l’on éradique une inégalité qui existe actuellement en instaurant une mesure fiscale pour les familles, en l’occurrence le fractionnement du revenu. Cette mesure permet l’équité horizontale ou fiscale dans les familles. Elle fait en sorte que les familles qui se ressemblent et qui ont le même revenu aient aussi le même taux d’imposition, quelle que soit la façon dont elles obtiennent ce revenu. Les membres des familles n’équilibrent pas leur budget individuellement, mais ensemble. La politique fiscale devrait encourager le partage, car c’est une bonne chose qui témoigne de la force d’une famille.

Une bonne majorité de Canadiennes et de Canadiens, quelle que soit leur allégeance politique, reconnaissent l’injustice actuelle. En effet, 65 % des personnes qui appuient les conservateurs, 55 % de celles qui appuient les néo-démocrates et 54 % de celles qui appuient les libéraux conviennent du bien-fondé du fractionnement du revenu, tout comme l’éminent économiste canadien, Jack Mintz. C’est une mesure qui a été appliquée dans une gamme de pays comme la République tchèque, l’Allemagne et la France sans soulever la controverse.

Il est clair que l’équité fiscale est la principale raison d’instaurer le fractionnement du revenu. Cependant, près de la moitié de toutes les familles canadiennes qui ont actuellement des enfants de moins de 18 ans recevraient une réduction d’impôt. À titre d’exemple, si cette mesure était appliquée à l’échelon fédéral seulement, un enseignant ou une enseignante à l’école secondaire au Manitoba économiserait 28 % en impôts, tandis qu’un comptable en Saskatchewan réaliserait des économies de 25 %. Je crois que nous ne pouvons pas mépriser ces économies pour les Canadiennes et les Canadiens au revenu moyen, économies qui seraient encore plus élevées si le fractionnement du revenu était aussi offert à l’échelon provincial.

Deuxièmement, nous recommandons que l’on hausse les sommes que les parents reçoivent directement, que ce soit par le truchement de la Prestation universelle pour la garde d’enfants, de la Prestation fiscale canadienne pour enfants ou d’un autre programme. Bien que nous préférions que le code des impôts serve à laisser plus d’argent aux parents dès le départ, on pourrait aussi envisager d’augmenter les montants des deux prestations ou de prendre d’autres mesures. Nous croyons que c’est en ayant de l’argent que les parents ou les familles sont en mesure de faire les meilleurs choix pour répondre à leurs besoins variés et précis.

Enfin, nous recommandons que l’on n’utilise pas l’argent des contribuables pour créer un programme national de garde d’enfants. C’est avec regret que je constate que cette recommandation arrive environ deux semaines trop tard pour les honorables députés du Nouveau Parti démocratique. Nous croyons qu’un bon système de garde d’enfants financé par l’État coûte extraordinairement cher. Comme nous l’avons vu au Québec, les coûts vont dans une seule direction — ils montent. En outre, ce type de système ne tient pas compte des différentes situations de famille au pays. Il n’aide pas les gens qui ont des horaires de travail variables. Certains couples prennent des mesures extraordinaires pour se partager la garde des enfants. Avec l’instauration d’un programme national, certaines familles seront peut-être privées d’autres prestations pour financer l’unique programme qu’elles choisissent de ne pas utiliser. »

Plus important encore pour l’IMFC, 76 % des Canadiens, peu importe leur parti politique, le sexe et leur niveau de revenu, croient que l’endroit idéal pour un enfant de moins de six ans est à la maison avec un parent. Nous craignons qu’un système de garderies national ne devienne une usine à gaz ruineuse nationale, le gouvernement fédéral ayant du mal à fournir ce qui devrait être l’apanage de structures beaucoup plus proche des familles. Voir le site du CMFI pour la version originale (en anglais) de cet article avec notes. Et ici, pour l’étude intitulée Déboulonner les mythes entourant le fractionnement du revenu (en anglais). Voir également, en français, le Mémoire de l’IMFC au Comité permanent des finances de la Chambre des communes d’Ottawa lors de ses consultations prébudgétaires le 6 août 2014.

Voir aussi

Débat radio-canadien sur les mesures pro-familles annoncées

77,9 % des parents canadiens préféraient en 2006 qu’un parent reste à la maison plutôt que de l’envoyer en garderie

Sondage de Léger Marketing de 2010 a permis de constater que, dans les deux tiers des familles québécoises, l’un des parents serait prêt à rester à la maison pour prendre soin des enfants d’âge préscolaire si l’État lui versait une allocation équivalente à la subvention qui est accordée pour une place en garderie subventionnée (CPE ou autre).

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique


Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

« [N] ous avons découvert des preuves frappantes que les enfants ont subi des détériorations dans un éventail d’aspects comportementaux et liés à la santé, allant de l’agression aux aptitudes motrices et sociales en passant par la maladie. Notre analyse suggère aussi que le nouveau programme de garderie a mené à des pratiques parentales plus hostiles et moins cohérentes ainsi qu’à une détérioration de la santé parentale et des relations parentales. »

par le Bureau national de recherche économique

Prix des subventions des garderies dites à 7 $

Étude sur les garderies qui se paieraient d’elles-mêmes : la multiplication des pains

« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »

Lien avéré entre les femmes qui travaillent hors du foyer et l’obésité de leurs enfants

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Les enfants de mères au foyer sont en meilleure santé

dimanche 2 novembre 2014

Angleterre — Statue de la « vraie » famille : deux mères monoparentales et leurs enfants

La statue de 180.000 $ représentant une « vraie famille » de Birmingham
La ville de Birmingham et le Conseil des arts d’Angleterre ont organisé un concours pour représenter sous forme de sculpture « une vraie famille de Birmingham ».

Plus de 370 familles se sont portées candidates. Un comité composé de personnalités locales, culturelles et religieuses ont désigné la « famille Jones » deux sœurs métisses et leurs deux garçons comme la « vraie famille ».  La statue a coûté 100.000 £, soit 180.000 $ C’est l’œuvre de la sculptrice Gillian Wearing. Pour celle-ci « La famille traditionnelle est une des formes de la famille parmi de nombreuses et cette œuvre souligne le fait que ce qui constitue une famille ne devrait pas être fixe. »

Toutefois, de nombreuses personnes remettent en question l’opportunité de cette statue qui représente une famille qu’elles considèrent comme peu typique.

Les sœurs métisses vivent séparément et n’ont pas révélé de détails quant à la présence ou nom des pères de leurs enfants. Ce silence intrigue un grand nombre de personnes qui se demandent pourquoi les pères ne sont pas représentés dans la sculpture.

Le député libéral local, John Hemming, a déclaré : « Il n’y a absolument rien de mal avec les familles monoparentales, mais je trouve toujours cela triste lorsque les pères ne sont pas impliqués dans la vie de leurs enfants. » John Hemming s’est également demandé pourquoi l’argent public a été dépensé sur une telle sculpture controversée. « Alors que le conseil ne parvient pas à garder les rues propres, 100.000 £ c’est une somme », a-t-il ajouté.

Les modèles : les sœurs Roma et Emma Jones avec leurs fils à côté de la statue qui représente « leur famille » modèle
Craig Pickering, de l’organisme de bienfaisance Les Familles ont besoin des pères, a déclaré : « Tout le monde sait qu’il existe toutes sortes de familles, mais désigner ces personnes comme une famille semble très bizarre. C’est inexact et déplacé. Les enfants réussissent mieux quand à la fois leur mère et leur père jouent un rôle actif dans leur vie. »

Patricia Morgan, une chercheuse de pointe en matière de politique familiale, a déclaré que la décision de l’artiste de dépeindre une famille sans père était «une honte». «Nous devons savoir si oui ou non il y a un ou plusieurs hommes dans ces familles », dit-elle. « Est-ce qu’il prend ses responsabilité et vit avec la mère, oui ou non ? Ils présentent cette sculpture comme une sorte d’idéal que les gens doivent imiter, mais elle représente moins de un pour cent de la population », de conclure l’universitaire.


Source : Daily Mail




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