mardi 10 janvier 2012

Lapsus de la Presse : « environnement multiculturel, de crimes haineux, de viol » ?

Mario Roy, éditorialiste de La Presse très conformiste, semble avoir commis un lapsus révélateur dans son éditorial sur l'affaire de l'itinérant immigré mort à Montréal à la suite d'une altercation violente avec la police.

Mario Roy semble en effet mettre sur le même plan « l'itinérance, de maladie mentale, d'intoxication, de violence conjugale, d'agression envers les aînés, de délinquance adolescente, d'environnement multiculturel, de crimes haineux, de viol. »

L'environnement multiculturel serait donc une calamité comme les crimes haineux ou non d'ailleurs, le viol, l'intoxication, etc ?

M. Roy n'a visiblement pas eu de cours d'endoctrinement multiculturel obligatoire dans sa jeunesse (aussi appelé ECR)... On lui aurait appris que le multiculturel est d'office une richesse, même si plusieurs sociologues (Pierre-André Taguieff, Robert Putnam ) en doutent.


Voir aussi

L'immigration essentielle pour combler le manque de travailleurs au Québec... Vraiment ?





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vendredi 6 janvier 2012

Soutenez la liberté en éducation, commandez des stylos !

Soutenez la CLÉ et la liberté en éducation en commandant des stylos (encre noire) au logo de la CLÉ au prix de 3 $ la pièce. Contactez Jacques Beauséjour au no de téléphone 450-250-6762 ou par courriel : beause3@maskatel.net


Vue de côté, on peut lire les phrases : « Allez sur le site de la CLÉ pour vous renseigner. Pour la liberté des parents engageons-nous ! »




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Et autre côté la phrase : Pour la liberté des parents engageons-nous !





Autre côté le logo et une phrase : Allez sur le site de la CLÉ pour vous renseigner.





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Rétrospective 2011

Marc Hillman est l’auteur de 2 livres d’aphorismes humoristiques : Mots en Mêlée, et Petites annonces en folie (Ixelles Editions). Voici sa rétrospective pour l'année 2011.

JANVIER

Le cycliste Alberto Contador lavé des accusations de dopage: Alberto, tu vois bien qu’on t’adore!


FÉVRIER

Faillite d’un État: on aimait la Grèce Antique, voici la Grèce en toc !


MARS

Un raz-de-marée provoque une catastrophe nucléaire : le Japon traversé par une Honda de choc.

Le peuple Japonais fait l’impossible pour éviter les fuites radio-actives   : on ne pourra leur reprocher un excès de Zen.

Depuis, tout est rentré dans l’ordre et redevenu nikkeï   !


AVRIL

La contagion gagne tous les pays du Maghreb : c’est la loi des Syries   !

En Lybie, les réfugiés qui ont faim doivent se contenter de tirs nourris.

Hélas les révolutions arabes font que les « mollah sont » à la place des dictateurs…

MAI

— Affaire DSK: Alors qu’il s’apprêtait à sauver la Grèce, DSK a vécu un drachme personnel… et le Pirée encore à venir, puisqu’on ne parlera que de cela pendant des mois.

— Ben Laden est abattu. Le chef d’Al Qaïda a été immergé au fond de l’océan, où il fut accueilli par des Omar.

Dans la foulée, le Sofitel lance les suites FMI = Femme de Ménage Incluse.

JUIN

Remplacement à la tête du FMI: DSK rassuré sur le sort de la Grèce depuis qu’il sait que Christine la Garde !

JUILLET

— Crise financière : les dirigeants européens ne savent plus où donner de la dette !

— Royaume Uni : William et Kate font la noce. Ils n’ont pas eu besoin de faire la Kate pour la liste de mariage.

AOÛT

Les indignés défilent aux 4 coins de la planète: les haltères mondialistes prennent du poids !

SEPTEMBRE

— Une primaire entre Hollande, Au Brie, Valls qui rit, Monteboursin et le Port Royal   : il y en avait forcément plusieurs qui allaient se prendre une raclette!

Surtout Segolène qui, le soir de sa défaite, n’avait pas l’air en fourme !

— On avait Jean Marie le Pen, maintenant on a la fille : c’est la double Pen…

OCTOBRE

— Apple est en deuil: les Américains n’avaient déjà plus de travail, maintenant ils n’ont plus de Jobs   !

— Vainqueur des primaires, François veut nous faire croire Hollande mains qui chantent…

NOVEMBRE

— À la suite d’un numéro de Charlie Hebdo rebaptisé Charia Hebdo, Les locaux du journal sont incendiés. Leurs journalistes se retrouvent Allah rue…

— Les révélations sur sa double vie affluent, et DSK se plaint du lynchage médiatique : « Dans la presse, il n’y en a que pour moi : je suis partouze à la fois ».

On découvre que sa vie personnelle coïncidait avec sa doctrine économique: le libre échangisme.

DÉCEMBRE

— La coupe Davis et L’Euro dévisse !

— La crise financière menace l’Europe, les taux se resserrent…

À bientôt et joyeuses fêtes!

2vous à mOi, les meilleures années sont comme les huîtres: par12 !




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La Comtesse de Ségur déchiffrée : son vocabulaire est-il encore compris aujourd’hui ?

Michel Legrain, auteur de La comtesse de Ségur, mots, silences et stéréotypes, éclaire la lecture de la Comtesse.

Les livres de la Comtesse de Ségur ont inspiré Michel Legrain qui s’aventure dans ses mots muni du Dictionnaire de la langue française de Pierre Larousse publié en 1856. Il raconte les valeurs implicites auxquelles renvoient les écrits de l’époque du Second Empire… bien éloignées parfois de celles du code moral d’aujourd’hui.

Partant de l’hypothèse que nombre de mots utilisés par la comtesse de Ségur ne seraient pas compris comme ils l’étaient alors et que les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd’hui ne seraient pas celles du code moral et social du Second Empire, l’auteur propose une lecture de ses œuvres complètes à la lumière du Dictionnaire de la langue française de P. Larousse, publié en 1856.

Si les romans de la comtesse de Ségur sont réputés être aujourd’hui décalés, c’est davantage en raison de l’univers qu’ils décrivent et des valeurs auxquelles ils se réfèrent que pour une difficulté particulière à y décoder mots et expressions. Nous pouvons toutefois faire l’hypothèse que la langue de la comtesse n’échappe pas au sort de toute langue et que des glissements s’y sont opérés sans que nous y prenions garde. Nombre de mots utilisés naguère ne seraient pas compris comme ils l’étaient alors et les valeurs implicites auxquelles ils renvoient aujourd’hui ne seraient pas celles du code moral et social en vigueur sous le Second Empire. Nous rencontrons chez la fille de Rostopchine des pestards, des busons, des cafards, des capons, des grigous qui ne se gênent pas pour prendre un coup de fil en quatre ; quant aux dames et demoiselles, n’en doutez pas, ce ne sont pas toutes des petites filles modèles et nous croisons des pies-grièches, des pécores, des oisons bridés, des péronnelles qui font les renchéries. Passons tout de même à table, puisqu’il y a toujours fricot dans les bonnes maisons. Connaissez-vous le potage de gélinottes et becfigues ? Encore un peu de langue fumée fourrée à la pistache ? Talmouses, croquembouches ou croquignoles ? Sac à papier ! Ce n’est pas de la gargote ! Vous ne suivez pas ?







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vendredi 30 décembre 2011

L'Osservatore romano se penche sur la « laïcité à la française »

L'Osservatore romano, dans son édition datée du 28 décembre, publie un éditorial (en italien) de Mgr Jean-Louis Bruguès. Jean-Louis Bruguès, né le 22 novembre 1943 à Bagnères-de-Bigorre, est un religieux dominicain français, évêque émérite d'Angers et actuel secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique depuis 2008.

« Les Français aiment à croire que le monde entier a les yeux fixés sur eux. Leur histoire, leur caractère, leur culture ont leurs racines dans la conviction d'avoir reçu une sorte de mission de lumière auprès de l'humanité, évoquant pêle-mêle l'élégance de leur style, la magnificence de leurs monuments, les prodiges de leur technique et la mise à jour d'une théorie des droits humains perçue comme universelle.

Ils sont convaincus qu'ils ont développé, souvent au prix de larmes et de sang, mais aussi avec des initiatives d'une générosité incontestable, un art de vivre ensemble, une philosophie sociale que les autres nations devraient admirer, pour ne pas dire copier. La laïcité ferait partie de cette richesse que les Français voudraient partager avec le plus grand nombre possible.

Ayant dû participer à des rencontres européennes et internationales sur le thème de l'éducation, j'ai pu constater que les délégations françaises promeuvent à chaque occasion la nécessité de faire de la laïcité, comme nous l'entendons ici, un principe constitutif de la mission éducative universelle.

Seront-elles finalement entendues ?

Est-il vrai que la conception française de la laïcité est enviée par d'autres pays et qu'elle finira par s'imposer demain ?

La laïcité occupe une place centrale dans l'équilibre des institutions et, par conséquent, dans la vie politique du pays.

Lors des célébrations pour le centenaire de la loi de 1905, le Premier ministre d'alors a écrit quelque chose que je crois très juste : « La laïcité est un élément structurel de la société française. Cela ne signifie pas, bien sûr, que la religion doive être exclue. La laïcité est la grammaire avec laquelle les religions doivent conjuguer les valeurs républicaines. Elle nous appelle tous à faire nôtres, clairement, le rôle et les valeurs de l'identité républicaine de la France » (Jean-Pierre Raffarin).

Et il ajoutait un peu plus loin que la loi du 9 décembre 1905 représentait un fondement du pacte social.

La philosophie générale du texte est condensée dans ses deux premiers articles, mais il est bon de rappeler « en passant » [en français dans le texte] que c'est l'article 4, face à la décision sur l'attribution des biens de l'Église, qui suscita la controverse la plus animée.

Relisons ces articles.

Article 1 — « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-dessous dans l'intérêt de l'ordre public ».

Article 2 — « La République ne reconnaît, ne rétribue ni ne subventionne aucun culte ».

Ainsi, la philosophie de la loi fait référence à trois mots clés : liberté de conscience, liberté du culte, séparation de l'Église et l'État.

En ce qui concerne la liberté de conscience, le chrétien est en quelque sorte chez lui. En effet, la liberté de conscience est née avec la Bible. Ses fondements théologiques ont été exprimés, pour la première fois dans l'histoire, par saint Paul. On a souvent écrit qu'après saint Paul, la doctrine de la conscience n'a pas accompli de progrès significatifs.

Heureusement, cette liberté n'est pas une île. Au cours du siècle passé, et encore de nos jours, elle a fini par s'imposer, au moins intellectuellement, sinon dans la pratique, dans les cultures qui ont germé sur la mémoire chrétienne. En revanche, les autres religions sont moins sensibles à cette question, quand elles ne l'ignorent pas : pensons en général à ce qui se passe en Asie.

Quant à la liberté de culte, ce concept est en bon accord avec la tradition libérale qui a été développée patiemment tout au long du XIXe siècle et qui caractérise l'évolution de la mentalité occidentale.

La France a tenu un rôle majeur dans ce processus. Les rédacteurs de la loi expliquent bien que l'Église catholique — parce qu'à l'époque, cette question ne concerne que cette dernière — jouit de la pleine liberté de s'organiser, de vivre, de se développer selon ses propres règles et ses propres moyens, sans autre restriction que le respect des lois et de l'ordre public. De fait, au moment des célébrations du centenaire, les catholiques ont en très grande majorité reconnu que cette loi avait finalement concédé à leur Église une liberté qu'elle n'avait pas connu ni sous le régime précédent du Concordat, ni avant lui. Le philosophe Alain ne renonça pas à le regretter : « L'État, en cessant de payer le prêtre, a perdu le droit de lui imposer un uniforme ».

Aujourd'hui, de nombreux nuages s'accumulent sur la liberté de culte dans les sociétés dites postchrétienne.

En effet, à partir du moment où le « politiquement correct » fait de la philosophie des droits de l'homme une sorte de substitut à la religion, devant éliminer toutes les formes de distinction entre les personnes, dénoncées comme des discriminations, l'opposition avec le catholicisme devient inévitable. La France, cependant, adopte des positions plus modérées que celles des pays anglo-saxons, bien que, pour des raisons inexpliquées, le ministère de l'Éducation vient de rendre pratiquement obligatoire l'enseignement de la « théorie du genre ».

Sous la pression de groupes de plus en plus influents, l'Église australienne pourrait encourir des sanctions légales pour refuser d'enregistrer les mariages entre personnes du même sexe, tandis que l'application que la loi anglaise sur la discrimination pourrait conduire purement et simplement à rendre la Bible illégale. Quant à la BBC, toujours par souci d'égalité sociale entre les religions, elle a tout simplement décidé de ne plus faire référence à Jésus-Christ dans le calcul des millénaires : l'expression « après le Christ » est remplacée par « nouvelle ère ».

Enfin, la séparation de l'Église et l'État. Le mot «séparation» en lui-même n'apparaît pas dans le texte de la loi, mais il en résume bien la philosophie.

Comme l'a expliqué l'ancien président du conseil, Henri Brisson (1835-1912) , « La séparation n'est plus une théorie, c'est un fait ; elle vit, elle avance, on la voit. Et le monde regarde attentivement la France qui accomplit ce grand acte. Heureux les jeunes ! Ils verront le développement de la lutte que nous menons; car elle n'est pas un commencement, mais une fin ».

Cette citation mérite notre attention. Elle confirme la conviction mentionnée plus haut, qui voudrait que le monde ait les yeux fixés sur les Français, prêt à les imiter. Elle insiste sur le fait que la question de la séparation va devenir une priorité dans les sociétés modernes. En ce sens, en effet, la France a joué un rôle d'avant-garde. Nous avons affaire ici à une sorte de loi sociologique : une société qui se sécularise est toujours une société qui commence par demander la séparation des autorités. En fait, tous les États modernes d'Europe et d'Amérique — mais peut-être n'en sera-t-il pas ainsi dans les pays où l'islam est la religion dominante — ont fini par reconnaître la nécessité d'une telle séparation par rapport aux Églises, même si elle n'est pas vécue de la même manière dans chacun d'eux.

Alors que les dirigeants américains continuent de prêter serment sur la Bible et d'échanger des billets de banque portant l'inscription « In God We Trust », alors que la télévision italienne insère quelque nouvelle sur l'Église catholique dans chacun de ses journaux quotidiens, que le chef de l'État britannique est toujours le chef de l'Église nationale et qu'une bonne vingtaine d'évêques sont toujours membres de la Chambre des Lords, qu'un concordat régit les relations entre l'Église catholique et les Länder allemands, que les nouvelles démocraties d'Europe de l'Est restituent à l'Église une partie des biens confisqués par les régimes communistes et leur demandent de remplir ce que nous devrions appeler un service public dans les écoles et les hôpitaux, les Français sont en train de développer, ces derniers temps, une logique de privatisation des croyances religieuses qui, en tant que telle, a peu à voir avec la laïcité prévue par la loi.

L'Église n'a aucune difficulté à accepter cette séparation.

L'encyclique Deus caritas est , publiée en décembre 2005, rappelle:
« La distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22, 21), à savoir la distinction entre État et Église ou, comme le dit le Concile Vatican II, l’autonomie des réalités terrestres, appartient à la structure fondamentale du christianisme. L’État ne peut imposer la religion, mais il doit en garantir la liberté, ainsi que la paix entre les fidèles des différentes religions. De son côté, l’Église comme expression sociale de la foi chrétienne a son indépendance et, en se fondant sur sa foi, elle vit sa forme communautaire, que l’État doit respecter. Les deux sphères sont distinctes, mais toujours en relation de réciprocité » (n ° 28).
La citation d'Henri Brisson révèle, cependant, que cette même séparation peut être ressentie de différentes manières, et même agressive. C'était la conviction de base de la plupart des rédacteurs de la loi de 1905 : la séparation inaugurait, à leurs yeux, une ère nouvelle dans laquelle les religions finiraient par s'épuiser jusqu'à former des restes sociaux de peu d'importance. Cette croyance remontait, en fait, au siècle des Lumières, pour lequel l'avènement de la modernité entraînerait nécessairement un déclin des religions, une « sortie de scène des religions », comme l'aurait dit Marcel Gauchet (1946-), les confinant dans l'espace de la vie privée et de la conscience individuelle.

Après avoir prétendu contrôler les habitudes et les esprits pendant un millénaire et demi, le christianisme serait devenu une simple question de vie personnelle.
Mais la réalité nous dit tout autre chose. »

Traduction Benoît et moi





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lundi 26 décembre 2011

Allemagne — Islam à l'école pour qu'il ne soit pas qu'enseigné à la mosquée

On se rappellera qu'au Québec on a supprimé les cours de religion de l'école afin de « compléter la laïcisation de l'école publique québécoise », car la religion n'aurait rien à faire à l'école, mais doit être enseignée à la maison ou à l'église.

En Allemagne, c'est l'argument inverse qui est utilisé : le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (RNW) (ci-contre en vert foncé) introduit, comme premier État fédéré allemand, l’enseignement religieux islamique généralisé. Une loi a été adoptée, mercredi soir, par une large majorité du parlement du Land à Düsseldorf.

La coalition au pouvoir du parti social-démocrate (SPD) et des Verts, ainsi que l’Union chrétienne-démocrate (CDU-Opposition) ont voté en deuxième lecture, pour que l’enseignement religieux des 320 000 élèves musulmans de Rhénanie-du-Nord–Westphalie soit une matière obligatoire, à partir de la prochaine année scolaire en 2012. Le parti libéral-démocrate (FDP) s’est abstenu et die Linke (la gauche plus radicale que le SPD) a voté contre la loi.

Selon le ministre de l'Éducation Lohrmann Sylvia (Verts), l'introduction de l'enseignement religieux confessionnel islamique est un signe important d'une plus grande intégration et participation des musulmans à la société allemande. Des responsables ont souligné que les cours seront donnés en allemand et ne sont offerts que par des enseignants spécialement formés. Les partisans de cette initiative soutiennent que l'offre de cours agréés dans environ 130 écoles publiques par des professeurs dûment formés devrait participer à l'épanouissement d'une version plus modérée de l'islam chez les jeunes immigrés en Allemagne. Par manque de personnel, le cours confessionnel musulman ne pourra être offert dans toutes les écoles.

Contrairement à l'ancien programme d'« Études islamiques » enseigné à titre expérimental, le nouveau programme confessionnel islamique ne cherche pas uniquement à transmettre des connaissances, mais met bien la transmission de la foi islamique à l'honneur. C'est, en quelque sorte, la contrepartie à l'instruction religieuse protestante ou catholique.

L’introduction de l’enseignement religieux islamique a échoué jusqu’à présent, parce que les organisations musulmanes ne répondaient pas aux critères d’une communauté religieuse, elles n'étaient pas organisées sous la forme d'une organisation coordinatrice et qu'elles ne tiennent pas à jour une liste de membres. En effet, seuls les Länder sont compétents pour décider de l'introduction de cours de religion et examiner si une organisation remplit les conditions pour être reconnue comme communauté religieuse (selon l'article 7, paragraphe 3 de la Loi fondamentale).

Constitutionnellement, il n’est pas légal d’introduire l’enseignement religieux sans le concours des communautés religieuses concernées.

Un conseil consultatif composé de quatre représentants issus chacun d'une association islamique et de quatre autres représentants issus du gouvernement du Land a été constitué. Ce conseil doit élaborer un programme d’enseignement d'ici 2019, date à laquelle le parlement devra se pencher à nouveau sur cette disposition.

Les Länder n'ont pas le droit de fixer le contenu des cours, mais ont besoin d'un interlocuteur, comme la conférence épiscopale allemande, l'Église protestante de l'Allemagne ou le Conseil central des juifs d'Allemagne. Même s'il existe plusieurs associations musulmanes, elles s'occupent avant tout des aspects culturels et donc de la gestion des salles de prière et des mosquées. Elles ne souhaitent en général pas représenter l'ensemble des musulmans car cela va à l'encontre de leurs traditions. De plus, les différences confessionnelles et ethniques rendent difficile la tâche d'organiser un cours de religion islamique unique.

L'avenir démontrera si ce conseil très hétérogène parviendra à s'entendre sur un programme d'enseignement commun. Selon le Rheinische Post, il ne faut pas sous-estimer les difficultés d'entente qui sont probablement plus grandes que s'il fallait que des représentants catholiques, des luthériens, des membres de « l'église d'en bas » et des lefebvristes de la FSSPX aient à établir un programme confessionnel « chrétien » commun.





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dimanche 25 décembre 2011

Pour le Conseil du statut de la femme, seuls les croyants doivent faire des concessions

Dans son dernier ouvrage La Culture religieuse n’est pas la foi (Identité du Québec et laïcité), le théologien, juriste et éthicien, Guy Durand, s’interroge sur le sens à donner au mot laïcité et comment réconcilier celle-ci avec la culture française et chrétienne de l’immense majorité des Québécois. Guy Durand n’est pas ce qu’on peut appeler un conservateur religieux de droite, bien au contraire si l’on peut dire, et nous trouvons ses écrits peu polémiques.

Nous avons déjà présenté la recension de Jean Laberge, professeur de philosophie au cégep du Vieux-Montréal, sur cet ouvrage paru plus tôt en 2011.

On a également déjà parlé ici du rapport du Conseil du statut de la femme qui demandait, notamment, l'abrogation du volet religieux  du cours d’éthique et de culture religieuse.

Nous reproduisons ici la critique de Guy Durand de ce document qui abordait également la place de la femme et le sens de la laïcité à donner selon ses auteurs.

« Depuis sa fondation en 1973, le Conseil du statut de la femme (CSF) s’est prononcé plusieurs fois sur la laïcité. Son dernier Avis, substantiel et très fouillé, porte explicitement sur le sujet. Abordé sous l’angle de l’égalité homme-femme, il analyse l’ensemble des éléments du débat. L’Avis s’inscrit en faux contre le concept de « laïcité ouverte », ouverte, explique-t-il, aux atteintes à l’égalité des femmes (p. 11), au multiculturalisme, à la confusion entre le religieux et le politique, à l’instrumentalisation de la foi, à la montée de la droite religieuse et à l’intégrisme (p. 63, etc.) Il prend parti résolument en faveur d’une laïcité véritable, « simple », fondée sur trois éléments majeurs : la liberté de conscience, l’égalité entre citoyens et citoyennes, la séparation de l’Église et de l’État (p. 57).

Carte avec texte : À l'occasion des Fêtes. À l'occasion du temps des fêtes, l'équipe du Conseil du statut de la femme vous souhaite joie et bonheur avec vos familles et amis. Meilleurs voeux.
On ne souhaite surtout pas un « Joyeux Noël ! » au CSF !
Ce choix appelle plusieurs actions : l’inscription de la laïcité dans la charte québécoise des droits; une loi interdisant le port des signes religieux « nettement visibles » par tous les employés de l’État; l’élimination de la prière et le retrait des signes et symboles religieux des institutions de l’État (sous réserve de leur caractère patrimonial); le retrait du volet culture religieuse du cours ECR; l’élimination des subventions aux écoles privées; la fin des privilèges fiscaux accordés aux communautés religieuses. [Note du carnet : ce sont les mesures préconisées par le Mouvement laïque québécois (MLQ).] Au terme, il demande au gouvernement d’organiser un débat public sur le sujet – débat qui n’a pas encore eu lieu, écrit-on – au sein d’une commission parlementaire paritaire. L’aménagement de la société ne doit pas être laissé aux tribunaux, mais résulter d’un choix collectif. [Note du carnet : par l’entremise de partis souvent nettement plus à gauche et laïciste sur la question de l’école que la population, voir le cas du cours ECR et plusieurs sondages à cet effet.]

Le premier chapitre porte sur l’infériorité de la femme dans les trois religions monothéistes, situation qui a entériné et conforté l’inégalité présente dans les cultures primitives. Quoiqu’appuyé sur plusieurs auteurs, le texte manque de nuances et présente une charge globale contre les religions, ce qui ne correspond pas à l’interprétation d’autres chercheurs. Dommage, par exemple, que la référence à Jésus (faite au chapitre 2) n’ait pas son parallèle ici, à côté ou à l’encontre de Saint Paul. Caricature aussi l’affirmation que « les religions sont absolues, totalitaires, entières » (p. 47) : c’est porter bien peu d’attention à la vie multiforme des communautés chrétiennes. Enfin, contrairement, à ce que dit le texte, le christianisme n’enseigne pas que l’athée brûlera en enfer (pp. 47, 72), s’il est sincère dans sa croyance.

Le deuxième chapitre passe en revue toutes les étapes ayant marqué la marche du Québec vers une laïcité de fait. Ici encore, la charge est lourde (quoique souvent hélas juste) et le point de vue unilatéral. L’expression « grande noirceur » (p. 29) est de plus en plus contestée par de récents historiens et sociologues, tant féminins que masculins. La « montée de l’influence de l’Église » dans le Canada-Est à partir de 1840 n’est pas vraiment due à l’échec des rébellions de 1837 et 1838 (p. 29) : il s’agit d’un phénomène dont les causes sont multiples, entre autres la reconnaissance du catholicisme en Angleterre en 1829 et l’apparition de l’ultramontanisme en France.

Il est méprisant de dire que les religieuses constituaient « une main-d'œuvre bon marché pour l’Église catholique » (p. 30) qui devaient administrer les écoles, les hospices, les orphelinats, les asiles et les hôpitaux. Mais ce qui est le plus trompeur dans l’ensemble du texte, c’est l’emploi du mot « l’Église », comme si tous les catholiques constituaient un bloc monolithique. Identifier l’épiscopat à un seul évêque (par exemple, Mgr Bruchési à la p. 31, ou Mgr  Ouellet en haut de la p. 44) est fort limitatif. Quant à l’apport de Marie Lacoste Gérin-Lajoie (p. 33) et de Mgr  Alphonse-Marie Parent (p. 38), il s’agit de membres de l’Église. Trois exemples d’omissions révélatrices : la Commission Parent, en 1963, a été présidée par un évêque et comprenait une religieuse et un religieux; la décriminalisation de la contraception en 1969 a été appuyée par l’Association des évêques du Canada, au nom de la distinction entre moral et légal; la modification de l’article 93 de la Constitution du Canada en 1997 pour permettre l’instauration des commissions linguistiques a été approuvée moyennant certaines garanties (qui n’ont pas été respectées) par les évêques consultés.

Les chapitres trois et quatre, centraux, portent sur la laïcité. L'Avis signale plusieurs fois (pp. 12, 45-46, 54, 57), à bon escient, qu’il n’y a pas de définition absolue de la laïcité ni de «  modèle politique parfait » (p. 45) : chaque peuple aménage ses lois en tenant compte de son histoire, de ses « valeurs collectives fondatrices » (p. 5), de son identité, de ses particularités (p. 78). Ce faisant, il [l’Avis] rejette le multiculturalisme au profit de l’interculturalisme qui inclut le respect d’une culture commune identitaire et certains droits de la majorité (pp. 81 et 84) [note du carnet : certains politiques, journalistes et sociologues maintiennent que l’interculturalisme et le multiculturalisme sont en pratique la même chose, l’interculturalisme au Québec demandant l’adhésion au français]. Mais à mon avis, plusieurs dérapages se faufilent dans l’argumentation et les applications :
  1. La définition de la laïcité est centrée sur la séparation de l’État et de la religion, sur leur « souveraineté » réciproque (p. 46). Mais, plus loin, ce sont plutôt les idées de neutralité et d’exclusion qui dominent.
  2. L’Avis se fonde sur une notion quasi absolue de l’égalité. Il cite une abondante jurisprudence en ce sens. Sauf pour la priorité à donner au français, il parle très peu des « limites raisonnables » à tout droit, y compris celui des incroyants d’être respecté de manière inconditionnelle. Et pourquoi la longue citation du juge Dickson (pp. 50-51) s’arrête-t-elle avant l’affirmation suivante : « L’égalité nécessaire pour soutenir la liberté de religion n’exige pas que toutes les religions reçoivent un traitement identique. En fait, la véritable égalité peut fort bien exiger qu’elles soient traitées différemment » ?
  3. Le christianisme fait partie de l’héritage du Québec, reconnaît l’Avis du CSF mais, contrairement à ce que pense « une partie de la population » (p. 8), il ne fait pas partie de sa culture commune, il « ne constitue plus une référence identitaire » (p. 70). Le texte parle pourtant d’affirmer ou réaffirmer les « valeurs fondatrices » (p. 3). Il évoque « le lien, parfois très fort, qui existe entre la religion [chrétienne], la culture et l’histoire » du Québec (p. 107). Il évoque les droits de la majorité (p. 81) sans que cela n’entraîne de conséquences sur les aménagements retenus. Bref, il ne distingue pas suffisamment entre culture religieuse et foi. Ce qui l’amène, comme le rapport Bouchard-Taylor, à n’accepter dans les « halls des bâtiments de l’État » que les signes chrétiens (sapins de Noël) qui « ont perdu leur sens religieux  » (p. 108).
  4. On dénonce la situation actuelle basée sur « une interprétation jurisprudentielle des droits individuels » (pp. 10, 45, 57) : accommodements d’ordre individuel, accordés par les tribunaux et non l’État. Mais l’Avis se base lui-même largement sur les jugements des tribunaux et présente une conception de la laïcité basée foncièrement sur le droit individuel à la liberté de conscience et de religion. Quelques fois, il évoque les droits de la majorité, mais cela est sans conséquence sur les applications. Il évoque le jugement récent contre les huttérites [note du carnet : obligés d’être photographiés s’ils veulent avoir un permis de conduire] pour signaler les limites à cette liberté, mais n’en accepte aucune pour les athées et les agnostiques. C’est aux croyants de faire toutes les concessions.
  5. En ce qui concerne l’école et le cours ÉCR, il propose une définition de l’éducation où toute dimension spirituelle est absente. Il demande la suppression du volet « culture religieuse » du cours d’Éthique et de culture religieuse. À titre de comparaison, la France admet la présence d’aumôneries dans les lycées où il y a un internat, avec autorisation d’offrir toutes sortes d’activités à l’intérieur de l’établissement, y compris enseignement et célébrations (signalé p. 55). En Alsace-Moselle, l’enseignement religieux confessionnel (catholique, luthérien, calviniste et juif) est obligatoire dans les écoles publiques à raison de deux heures par semaine (non signalé).
  6. L’Avis se prononce contre les subventions aux écoles privées en affirmant que l’État n’a pas à subventionner les religions. Le développement débute par l’affirmation que l’« Ontario ne subventionne pas les écoles privées confessionnelles » (p. 126), avec un renvoi au jugement de la Cour suprême du Canada en 1996 (affaire Adler). Or, en Ontario, il existe des « écoles séparées », à savoir des écoles catholiques subventionnées à 100 %, au même titre que les écoles du secteur public non confessionnel. Le jugement Adler est mal présenté. L’Avis signale (p. 55), mais ne retient pas, non plus, qu’en France, les écoles privées [note du carnet : ceux sous contrat] sont subventionnées à 80 ou 90 % : L’État paie les services comparables, mais non l’enseignement religieux, évalué à 10 % du temps.
Bref, un texte intéressant, érudit, éclairant sur l’égalité homme-femme, mais trop laïciste ou idéologique sur la laïcité. »

La Culture religieuse n’est pas la foi 
Identité Québec et laïcité,
par Guy Durand,
aux Éditions des oliviers,
à Montréal
2011, 148 pp.
ISBN 978-2-923378-21-3

Voir aussi

La Saskatchewan va financer les écoles religieuses privées





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Liberté scolaire — 1er intérêt de l'électeur catholique pratiquant français

Selon une étude dirigée par l’Ifop, l'électeur catholique pratiquant français est nettement plus sensible sur certains sujets, comme le choix de l’école libre (+23 %) — point non négociable —, l’action de la France en Europe (+17 %), la politique familiale (+12 %). Viennent ensuite des thèmes traditionnels chez les personnes qui fréquentent régulièrement les églises  : la fin de vie et l’euthanasie (+14 %), la bioéthique (+11 %), l’aide aux pays du Sud (+13 %) ou encore le mariage homosexuel (+6 %).

Au total, on recense en France, selon l’Ifop, entre 15 et 20 % de catholiques pratiquants, ce qui représente presque 6 millions d’électeurs. Un nombre loin d’être négligeable pour les candidats.



Danemark — Les chants de Noël à l'école victimes du multiculturalisme

Plusieurs écoles danoises (notamment l'école Klostervængets à Copenhague et l'école Møllevang à Aarhus) ont, sur le modèle suédois, supprimé ou édulcoré certaines traditions de Noël par égard pour les écoliers musulmans.


Une directrice d’école a ainsi supprimé deux strophes du cantique traditionnel « Et barn er født i Betlehem » (Un enfant est né à Bethléem) sur la naissance du Christ en expliquant que ceux-ci étaient trop « évangélisateurs ». Et barn er født i Betlehem est une traduction danoise du cantique latin médiéval Puer natus est in Bethlehem.

« Et barn er født i Betlehem »

Le quotidien conservateur Jyllands-Posten ne montre aucune compréhension à l’égard d’un tel comportement :
«
Le christianisme est un élément fondamental de notre identité en tant que nation, et cela comprend également les beaux psaumes de Noël.

Si même des athées convaincus peuvent les chanter avec plaisir, c’est parce qu’ils rappellent nos racines historiques et notre communauté.

Supprimer les vers d’un psaume, c’est nier que nous partageons en tant que nation une affinité historique et culturelle. Une affinité dont les musulmans et les autres immigrés ne doivent pas être protégés, mais à laquelle ils doivent au contraire être intégrés – indépendamment de la religion. Cette directrice d’école est un véritable exemple du politiquement correct, qui était là bien avant l’immigration des musulmans.

Le politiquement correct n'est pas moderne, il s'agit plutôt d'un symptôme de décadence. C'est l'expression d'une culture qui a perdu toute confiance en soi, toute fierté et ambition de réussir et donc du déclin.

 »
La source des paroles du Et barn er født i Betlehem :  le cantique Puer natus est in Bethlehem


Sources : Jyllands-Posten et Børsen




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