mercredi 2 juillet 2014

(m-à-j) Les commissions scolaires demandent à ce que l'État coupe dans le financement des écoles privées

Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), a répondu dans les colonnes du Devoir à l'étude que la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, a présenté la semaine dernière.

Pour M. Saint-Jacques, il s'agit d'« une étude sur le financement des écoles privées qui était truffée d’erreurs. Le manque de rigueur de Mme Bouchard discrédite l’organisme qu’elle représente et nuit à la réflexion que doit faire le Québec sur le financement et l’amélioration de son système d’éducation. »Le président de la FEEP rappelle que « selon cette étude, les frais administratifs des écoles publiques s’élèvent à 4,76 %, comparativement à 13&nbsp% pour les écoles privées. Ce chiffre de 4,76&nbsp% comprend les frais administratifs des commissions scolaires, mais il ne tient pas compte du personnel de direction qui travaille dans les écoles publiques. Ainsi, le directeur d’une école publique n’occuperait pas un rôle administratif, contrairement au directeur d’une école privée ? Il s’agit non seulement d’un manque de rigueur inquiétant, mais aussi d’un manque de considération à l’égard du personnel de direction des écoles publiques. »

Autre erreur grossière : « l’étude présentée par la FCSQ affirme que l’école privée accueille 2,7 % d’élèves en difficulté. Ce pourcentage renvoie au nombre d’élèves du secteur privé qui sont scolarisés dans des écoles spécialisées en adaptation scolaire. Selon les données du ministère de l’Éducation, les écoles privées régulières accueillent plus de 10 % d’élèves en difficulté. Encore une fois, ces données sont facilement accessibles et la confusion dans les données présentées par l’étude fait preuve d’un manque de rigueur sidérant. »


Billet du 26 juin 2014

Confrontées à des compressions budgétaires qui s'accumulent malgré des hausses importantes de taxes scolaires, les commissions scolaires demandent à Québec de changer de cible, d'exiger davantage d'efforts des écoles privées et de réviser le financement de celles-ci.

Dans une étude rendue publique jeudi, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) dénonce ce qu'elle qualifie d'iniquité du traitement entre les réseaux d'enseignement public et privé.

L'étude, réalisée par une spécialiste de l'économie de l'éducation de l'Université de Sherbrooke, démontrerait un important écart d'efficacité en faveur du réseau public.

Ainsi, on y apprend que les commissions scolaires dépensent 21,5 pour cent de plus (ce qui semblerait indiquer une moindre efficacité au vu des résultats !)que les écoles privées pour l'enseignement (7157 $ contre 5888 $ par élève) et 147 pour cent de moins que les écoles privées pour les activités administratives (515 $ contre 1273 $ par élève).

Au total, les commissions scolaires font valoir qu'elles ne consacrent qu'un peu moins de 5 % de leur budget aux dépenses administratives comparativement à plus de 13 % au privé . Il faudrait, toutefois, voir si certaines dépenses administratives ne sont pas prises en charge par d'autres organismes publics et n'apparaissent pas ainsi dans son bilan, mais sont bien payées par le contribuable.

Par ailleurs, l'étude mettrait en lumière une situation qu'elle qualifie d'iniquité fiscale qui favoriserait les parents qui envoient leurs enfants à l'école privée. Un couple ayant deux enfants d'âge primaire ou préscolaire à l'école privée peut en effet bénéficier d'une économie d'impôt annuelle potentielle de 5000 $ en raison du crédit d'impôt pour frais de garde, notamment. Bref, ce couple de ne paierait pas tout à fait deux fois pour envoyer ces enfants à l'école de son choix : une fois par l'impôt pour payer l'école publique non fréquentée et l'autre fois comme frais d'inscription àa l'école privée ? Une diminution de ce double paiement serait donc pour ce spécialiste une « iniquité » ?

Les commissions scolaires, qui se disent soumises à une reddition de comptes beaucoup plus exigeante que les écoles privées, notent que le gouvernement pourrait économiser de 65 millions à 185 millions en réduisant les subventions aux écoles privées, un débat qui n'a pas été fait selon la FCSQ, alors que Québec coupe allègrement dans le financement des commissions scolaires. La FCSQ se dit persuadée qu’advenant une diminution du financement public au privé, il n’y aurait pas nécessairement d’impact majeur de migration des élèves vers le public, ce qui a par contre été considéré dans l’étude. Portant l’étude rappelle qu’il n’y a que 4 autres provinces au Canada qui financent les établissements d’enseignement privés, mais que c’est au Québec qu’on y retrouve le plus fort pourcentage d’élèves, soit près de 13 % comparativement à environ 7 % ailleurs au pays. Ce qui semble pourtant bien indiquer que c'est l'accessibilité financière de l'école privée (plus abordable au Québec pour l'instant) qui contribue fortement à sa popularité...

Est-ce que cette reddition de comptes plus exigeante est-elle utile ? Est-ce que cette économie se vérifierait-elle si l'école privée devenait inabordable pour de nombreux parents, les forçant à inscrire leur progéniture dans des écoles publiques nettement plus chères pour le Trésor public ? Pourquoi punir les parents qui choisissent l'école privée ?

Rappelons que les écoles privées subventionnées sont déjà particulièrement touchés par les coupures avec une baisse de 14 millions $ des crédits budgétaires qui leur sont alloués, passant de 479,9 millions $ en 2013-20014 à 465,7 millions $ en 2014-2015. Cette coupure fait suite à cinq années de compressions successives des subventions qui représentaient déjà un manque à gagner de 524 $ par rapport au coût de la vie, par élève qui fréquente une école privée subventionnée. De plus, le gouvernement coupe 20 millions $ de subvention pour le transport scolaire des élèves des écoles privées d’ici deux ans.






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lundi 30 juin 2014

L'État danois oblige les églises à marier les homosexuels

Le Parlement danois a approuvé une nouvelle loi qui oblige les églises luthériennes du pays à célébrer des mariages homosexuels plutôt que de courtes cérémonies de bénédiction.

En vertu de la nouvelle loi, les prêtres conservent le droit de refuser d'officier la cérémonie, mais l'évêque local doit s'assurer qu'il y ait alors un prêtre remplaçant qui officiera. La loi est rentrée en vigueur le 15 juin.

Le Parti chrétien démocrate entend lancer une procédure de recours collectif devant la justice. Le projet de loi, déposé par le gouvernement de centre-gauche le 14 mars, a été adopté par 85 voix pour, 24 contre et 2 abstentions. Le reste des 179 députés était absent... Un véritable consensus comme on le voit.

Le Danemark a proposé l'union civile pour les couples homosexuels depuis 1989 et légalisé le mariage homosexuel en 2012.

L'État n'exige pas pour l'instant ces cérémonies des autres religions.





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dimanche 29 juin 2014

Scandales au sein du fisc américain ou l'IRS contre les conservateurs sociaux

Les scandales au sein du fisc américain n’en finissent pas. Déjà au centre d’un scandale pour avoir mené, en 2011 et 2012, des enquêtes approfondies et excessives ciblant des groupes locaux du Tea Party désireux d’obtenir une exemption fiscale, l’Internal Revenue Service (IRS) fait à nouveau parler de lui dans cette affaire.

Ces groupes – de petites associations au budget restreint – ont attendu des mois avant de se voir reconnaître un statut associatif leur permettant notamment de lever des fonds sans limitation. Et, pour ce faire, ils ont parfois dû fournir la liste de tous leurs donateurs et de leurs membres, ce qui est contraire à la loi.

Le fisc américain avait d'abord prétendu qu'il ne s'agissait que d'actes isolés de fonctionnaires malhonnêtes à Cincinnati dans un seul État de l'union, l'Ohio. Cependant, avec le temps, on apprit que les mêmes examens prolongés et excessifs visant les mêmes types d'organisation avaient eu lieu dans plusieurs États. On apprit ainsi que les employés de l'IRS dans au moins quatre bureaux (à Cincinnati en Ohio, à El Monte et Laguna Niguel en Californie et à Washington, DC) procédaient à des examens nettement plus approfondis des organismes qui dans leur demande mentionnaient comme mission de leur association des termes comme les dépenses du gouvernement, la dette publique, les taxes, désiraient « faire de l'Amérique un meilleur endroit où vivre » ou encore préconisaient l'enseignement de la Constitution et la Déclaration des droits de l'homme...  Il faut rappeler que la défense de la Constitution est un thème favori du Tea Party qui considère que le gouvernement fédéral devient tentaculaire et que le président Obama gouverne trop par décrets présidentiels (ce que la Cour suprême semble également penser dans plusieurs de ses décisions récentes).

Désireux de savoir qui avait ordonné ces examens excessifs, ces délais d'approbation et ces demandes illégales de documents, le Congrès américain tient depuis quelques mois des audiences. Lois Lerner, la directrice des services aux organismes demandant une exemption fiscale a été convoquée. Elle s'est présentée pour invoquer le 5e amendement de la Constitution lui permettant de se taire plutôt que de s'incriminer. Elle n'a donc rien dit. En conséquence, le Congrès a voulu savoir si ses dossiers et ses courriels ne parleraient pas pour elle.

Et là, nouveau rebondissement. En effet, s’il faut croire les affirmations des responsables du fisc, une panne touchant le réseau de l’IRS serait à l’origine de la perte de deux années de courriers électroniques impliquant Lois Lerner, l’ex-directrice du fisc américain. Défaillance de disque qui s'est produite dix jours après que le président du Comité des voies et moyens, David Camp, a envoyé une lettre à Lois Lerner pour demander plus de renseignements sur la partialité de traitement à l'IRS. On apprenait aussi que tous les courriels de six autres hauts fonctionnaires impliqués dans les audiences du Congrès américain entourant ce scandale avaient également été perdus. Fort opportunément… Rappelons que les contribuables qui tremblent devant la moindre enquête du fisc américain doivent conserver pendant sept ans les preuves permettant de justifier de leurs revenus et déductions fiscales.

Cette semaine, le commissaire du fisc américain, John Koskinen, a de nouveau comparu devant le Congrès. Lors de sa comparution précédente en mars, le commissaire de l’IRS a fait un faux témoignage. Comme il l’a depuis avoué, il savait dès février 2014 que les courriels des collaborateurs de Lois Lerner étaient « perdus » et « irrécupérables ». À jamais, pour toujours, les disques durs détruits et recyclés. Apparemment, les mêmes courriels ont également disparu des serveurs de courriel... Pourtant, le mois suivant, quand le député républicain Trey Gowdy lui avait demandé pourquoi l’IRS prenait tant de temps pour produire les courriels que le Congrès demandait à voir, Koskinen avait répondu qu’il fallait passer ces messages « au crible ».

Alors qu’il prononçait ces paroles, il savait déjà que « le problème n’était pas que l’IRS avait besoin de plus de temps pour filtrer les courriels, mais que l’IRS n’avait plus les courriels ». Ce faux témoignage, ces méthodes dilatoires, cette destruction de la preuve selon certains républicains, explique sans doute pourquoi le député Gowdy n’était plus d’humeur cette semaine à voir Kiskonen une nouvelle fois noyer le poisson et mentir habillement. Cliquez et dégustez le savon que Gowdy passe à Kiskonen :



Le député Gowdy accuse le commissaire du fisc américain de destruction de preuves (en anglais)
(voir aussi le député Brady : pourquoi devrions-nous vous croire ?)

Mais ce n’est pas le seul scandale qui frappe le fisc sous l’Administration Obama.

L’Organisation nationale pour le mariage a été fondée pour protéger la définition prérévisionniste du mariage, elle bénéficie d’exemption fiscale. En tant que telle, ses bilans financiers et déclarations fiscales sont disponibles publiquement, mais pas sa liste de donateurs. Néanmoins, elle doit nommer ses donateurs en vertu de l’annexe B de l’IRS. Quelqu’un à l’IRS a divulgué cette liste de donateurs à un certain Matthew Meisel, un activiste homosexuel de Boston. Meisel l’a à son tour transmise au groupe militant homosexuel Human Rights Campaign (dont le président était un coprésident national de la campagne de réélection d’Obama), le HRC à son tour publié la liste des donateurs, qui a enfin été republiée par le très progressiste Huffington Post.

Les raisons sous-jacentes de ces fuites illégales sont évidentes : si vous n’êtes pas d’accord avec l’orthodoxie progressiste aux États-Unis (uniquement là bien sûr !), vous n’avez plus le droit de présenter une émission de rénovation de maison sur une chaîne spécialisée, ni de prononcer un discours de collation de grades dans une université américaine ou de participer à un concours de reine de beauté. Mais ces punitions ne sont pas suffisantes pour ces nouveaux inquisiteurs. Même si vous n’êtes pas une personnalité publique, si vous n’êtes qu’un Californien moyen qui installe un signe sur sa pelouse ou met un autocollant sur son pare-chocs en faveur de la proposition huit pour le maintien du mariage traditionnel, votre voiture sera éraflée et votre maison vandalisée. Il en va de même si vous envoyez un chèque par la poste pour une somme modique. Pour ces inquisiteurs, il est nécessaire que vous serviez d’exemple. Brandon Eich (ancien patron de Mozilla), Richard Raddon (ex-directeur du Festival de films à Los Angeles) et Scott Eckern (directeur artistique du California Musical Theatre) ont tous perdu des postes de premier plan en raison de leurs dons en faveur de la proposition 8 à une époque où celle-ci faisait la promotion de l’opinion que Barack Obama affirmait avoir sur le mariage… Même Marjorie Christoffersen, une mormone de 67 ans qui travaillait au restaurant El Coyote à Los Angeles a été contrainte de démissionner parce qu’elle avait fait un chèque de 100 $ à l’appui de la proposition huit.

S’indigner contre ces pratiques n’a rien à voir avec le fait que vous soyez pour ou contre le mariage homosexuel. Il s’agit de savoir si vous soutenez la liberté d’expression, l’activisme, la défense de la vie privée et si vous vous opposez à une culture partisane impitoyable.

Bon, alors, quelles furent les conséquences pour l’IRS de la divulgation illégale de la liste de donateurs de l’Organisation nationale pour le mariage ? Eh bien, après une bataille juridique de deux ans, le gouvernement des États-Unis a admis avoir commis des actes répréhensibles et a accepté de régler l’affaire à l’amiable. Pour 50.000 $... De quoi décourager toute poursuite contre l'IRS au prix des avocats américains.

Le budget annuel du fisc américain est de plus de 11 milliards de dollars, de sorte qu’il peut facilement divulguer de nombreuses listes d’opposants conservateurs à 50K la fuite tout en gardant ces frais dans la rubrique « Divers » de son bilan financier annuel. Cinquante mille dollars (payés par tous les contribuables !), ce n’est même pas une claque sur le poignet. Et ce malgré le fait que l’IRS a entravé la justice et a menti, de façon presque risible. C’est ainsi que le fisc a osé affirmer que la fuite n'était le fruit que d’une erreur commise par inadvertance par une employée de bas niveau appelée Wendy Peters en mars 2011. Alors que, dès février 2011, le militant homosexuel Matthew Meisel avait déjà fait savoir qu’il avait une source qui pourrait lui obtenir les informations.

Comme dans le cas de Mme Lerner, Matthew Meisel a invoqué le cinquième amendement et s’est tu. L’Organisation nationale pour le mariage avait demandé au ministère de la Justice d’accorder l’immunité à Meisel, afin qu’il puisse être amené à divulguer ce qui s’était réellement passé. Mais, voilà, le ministère de la Justice de Barack Obama, Eric Holder, avait déjà décidé qu’il n’allait pas se pencher sur l’affaire et qu’il n’y avait donc aucune raison d’accorder l’immunité à Meisel. Le cinquième amendement, une garantie constitutionnelle qui protège le citoyen contre l’État, s’est transformé de façon créative en protection de l’État contre les citoyens dans des affaires qu’un ministère de la Justice partisan ne poursuivra jamais. Les fonctionnaires de l’administration Obama se taisent pour ne pas s’incriminer et le ministère de la Justice de l’administration Obama ne poursuit aucun fonctionnaire.

Dans l’affaire des divulgations d’informations confidentielles des contribuables à des fins partisanes, l’IRS s’en est donc sorti sans véritable problème. C’est d’ailleurs aussi le cas des examens excessifs ciblant des groupes locaux du Tea Party et des courriels qui disparaissent. Ici comme dans d’autres affaires (l'attaque du consulat à Benghazi, Fast and Furious), l’administration Obama joue la montre, compte sur silence de la presse libérale (avez-vous entendu parler de ces scandales dans les médias québécois ?) et espère que l’affaire se tassera, pour d’ici quelques mois dire qu’il s’agit d’une vieille affaire et qu’il faut regarder de l’avant...





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samedi 28 juin 2014

Les drogues et leurs effets






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Grande-Bretagne — les enfants d'ouvriers blancs se sentent marginalisés par l'école multiculturelle

Une étude britannique conclut que les enfants d’ouvriers blancs se détourneraient de l’école parce que les leçons sont trop axées sur la célébration des cultures étrangères, alors qu’elles occultent les traditions britanniques.

Selon une étude d’un arrondissement de Londres, les enfants blancs de la classe ouvrière se sentent « marginalisés » à l’école par le fait qu’on les force à suivre un calendrier multiculturel qui ignore les traditions britanniques.

Un grand nombre d’écoles suivent un programme qui célèbre une « diversité d’élèves », alors qu’il marginalise ceux issus de familles pauvres britanniques, affirment les rédacteurs de l’étude.

Les directeurs d’école y rapportent comment ils organisent de nombreux projets tels que le Mois de l’histoire des Noirs et des « journées culturelles » pour sensibiliser les jeunes à des pays tels que le Portugal, la Pologne et la Jamaïque.

Mais l’étude affirme également que les élèves britanniques blancs originaires de familles démunies souvent « ne parviennent pas s’identifier à ces programmes », ce qui les détourne complètement de l’école.

L’étude, publiée par le Conseil de Lambeth au sud de Londres, déclare que les enfants pauvres sont en outre isolés par la mentalité de repli des parents qui n’emmènent pas leurs enfants au parc local ou visiter des lieux d’intérêt culturels, mais passent plutôt des heures avec leurs enfants devant la télévision.

Les chercheurs demandent au ministère de l’Éducation d’élaborer un « programme qui traite l’identité britannique blanche de la même manière que les autres minorités ethniques ».

La publication de cette étude intervient quelques semaines après que Michael Gove, le ministre de l’Éducation, s’est engagé à exiger à ce que toutes les écoles à promouvoir activement les valeurs britanniques dans la salle de classe pour lutter contre l’extrémisme. Cela s’est notamment traduit par l’interdiction d'enseigner le créationnisme en dehors des cours de religion dans les écoles dites « libres ».

Ces conclusions sont publiées alors que les mauvais résultats scolaires des enfants britanniques de la classe ouvrière blanche causent de plus en plus de préoccupations.

Selon les chiffres officiels, à peine 32,3 pour cent des enfants pauvres britanniques blancs ont quitté l’école l’été dernier avec cinq notes allant de A* à C au Certificat général de l’enseignement secondaire (GCSE), diplôme obtenu généralement vers 16 ans. Obtenir 5 notes allant de A* à C est une condition habituelle pour poursuivre des études supérieures.

Les enfants pauvres de tous les autres groupes ethniques ont de meilleurs résultats, plus des trois quarts des élèves chinois pauvres et 61,5 pour cent de ceux des familles indiennes privées obtiennent les meilleurs résultats. (Résultats par groupe ethnique, sexe et catégorie sociale en 2012)

Le fossé entre les résultats des enfants blancs pauvres et leurs camarades de classe blancs les plus aisés n’a guère changé au cours des sept dernières années, même si l’écart observé avec d’autres groupes ethniques a rétréci.

Source : The Daily Telegraph

Voir aussi

Theodore Dalrymple : Enfants gâtés pourris, les dégâts du sentimentalisme

Theodore Dalrymple : Le multiculturalisme et sa haine de toute identité nationale détruit la Grande-Bretagne

Charles Murray : Idées reçues sur les blancs américains, écart moral et culturel croissant des classes sociales
 




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vendredi 27 juin 2014

Québec — Un enseignant en haut de l'échelle salariale gagne environ 75 000 $

On remarquera également ci-dessous la hausse constante des salaires des enseignants, malgré le triste état des finances publiques.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante révélait en 2010 qu'un enseignant québécois dans le réseau public reçoit un salaire supérieur de 5,2 % sur les professeurs des écoles privées et de 11,6 % de plus si l'on considère ses avantages sociaux.

Échelle des salaires dans l'enseignement public du Québec :


L’enseignante ou l’enseignant se voit attribuer l’échelon correspondant à son expérience augmenté de :
  • 2 échelons dans le cas de celle ou de celui dont la scolarité est évaluée à 17 ans
  • 4 échelons dans le cas de celle ou de celui dont la scolarité est évaluée à 18 ans
  • 6 échelons dans le cas de celle ou de celui dont la scolarité est évaluée à 19 ans ou plus sans doctorat de 3e cycle
  • 8 échelons dans le cas de celle ou de celui dont la scolarité est évaluée à 19 ans ou plus avec doctorat de 3e cycle


Source

Voir aussi

Salaires dans la fonction publique: 21% de plus qu'au privé (2010)



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vendredi 20 juin 2014

Québec songe à enlever les enfants juifs orthodoxes qui fréquentent des écoles sans permis

Selon le Journal de Montréal, Québec songe à soustraire à leur famille les enfants qui fréquentent des écoles illégales. « Ça fait 25-30 ans que ça traîne, on va se donner les outils pour agir. On s’est donné un échéancier très serré », a prévenu hier le ministre du Monopole de l’Éducation, Yves Bolduc, à l’occasion de l’étude de crédits de son ministère, à l’Assemblée nationale. M. Bolduc répondait aux questions de députés au sujet des écoles illégales qui reçoivent des enfants dans la clandestinité.

Il y a en réalité des écoles juives orthodoxes, aujourd'hui qualifiées d'illégales par le MELS, depuis plus de cinquante ans. Pourquoi le MELS (suivi en chœur par les médias classiques) les déclare-t-il aujourd'hui illégales ? Qu'est-ce qui a changé ? Une volonté de monopole de plus en plus grande ? Une intolérance grandissante ?

Ces écoles sont permises ailleurs en Amérique du Nord. Pourquoi le Québec tient-il tant à les fermer au point de menacer d'enlever les enfants à leur famille ?

Selon le ministre, une telle mesure pourrait créer une pression sur les écoles qui ne disposent pas d’un permis du ministère de l’Éducation et sur les parents de leurs élèves pour « entrer dans l’ordre ». Et abandonner leurs convictions religieuses ?

Ne pas envoyer ses enfants à l’école ne constitue pas un motif d’intervention par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) même si la Loi sur l’instruction publique oblige les jeunes de 16 ans et moins à fréquenter l’école, a prétendu le ministre.

Sans précisions supplémentaires ceci est inexact, on peut très bien éduquer ses enfants à la maison. Enfin, pour l'instant. Article 15 de ladite loi :
15. Est dispensé de l'obligation de fréquenter une école l'enfant qui:

1° en est exempté par la commission scolaire en raison de maladie ou pour recevoir des soins ou traitements médicaux requis par son état de santé;

2° en est exempté par la commission scolaire, à la demande de ses parents et après consultation du comité consultatif des services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage établi en application de l'article 185, en raison d'un handicap physique ou mental qui l'empêche de fréquenter l'école;

3° est expulsé de l'école par la commission scolaire en application de l'article 242;

4° reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d'après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l'école.

Est dispensé de l'obligation de fréquenter l'école publique, l'enfant qui fréquente un établissement régi par la Loi sur l'enseignement privé (chapitre E-9.1) ou un établissement dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Relations internationales (chapitre M-25.1.1) qui dispensent tout ou partie des services éducatifs visés par la présente loi.

Est également dispensé de l'obligation de fréquenter l'école publique l'enfant qui fréquente un centre de formation professionnelle ou reçoit un enseignement dans une entreprise qui satisfait aux conditions déterminées par le ministre en application du règlement pris en vertu du paragraphe 7° de l'article 111 de la Loi sur l'enseignement privé.

Un comité formé de juristes des ministères de l’Éducation, de la Justice et du ministère de la Santé examine la possibilité d’adopter une loi pouvant octroyer un tel pouvoir d’intervention à la DPJ. Enlever les enfants des juifs trop orthodoxes donc.

Loi modifiée pour serrer la vis et  intimider les parents ?

Yves Bolduc reconnaît qu'il refuse d'octroyer des permis à certaines écoles et qu'elles existent dans une impunité relative depuis plusieurs années. Selon le Journal de Montréal, « un juge a déjà statué que certaines de ces écoles disposaient d’un droit acquis en raison du retard à intervenir pris par le gouvernement ». Selon notre interprétation, le juge Dugré a simplement déclaré que le gouvernement ne pouvait demander la fermeture par une procédure en urgence (par le biais d'une demande d'injonction interlocutoire) d'une école alors qu'elle était ouverte depuis plus de 50 ans... Le Journal ne le rappelle pas, mais le juge Dugré n'a pas jugé sur le fond. « La présente affaire soulève des questions importantes et délicates tant sur le plan juridique que social, d'autant plus que l'éducation d'une centaine d'enfants est au cœur du débat », pouvait-on lire dans le jugement. Le juge référait les parties à soumettre le litige dans le cadre d'un procès qui jugerait sur le fond de l'affaire.

« On doit se donner les outils légaux pour s’assurer que tous les enfants aient accès à l’école. L’enfant pourrait être retiré du milieu familial et être obligé d’aller à une école conforme aux normes » du Monopole, a expliqué M. Bolduc. Le monopole de l’Éducation n’écarte pas la possibilité de modifier la Loi sur l’instruction publique. Une telle modification pourrait inclure l’obligation de fréquenter une école conforme à la loi du lundi au vendredi aux heures normales de classe.

Voir aussi

Les libéraux vont de l'avant avec la maternelle à 4 ans

Écoles juives orthodoxes prêtes à négocier, demandent de la souplesse de la part du Monopole (2 juin)

Écoles privées : sévères coupes dans les subventions

Québec — Les examens recorrigés pour cause de taux d’échec trop élevé





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Les libéraux vont de l'avant avec la maternelle à 4 ans

 La Presse de Montréal nous apprend que « les libéraux vont de l'avant avec la maternelle [à] 4 ans ».

« Quand on pense à aider les plus démunis, le modèle des maternelles 4 ans c'est vraiment un succès », a reconnu le ministre, qui a qualifié le projet du gouvernement péquiste d'« excellent ». « La décision qui a été prise, c'est de le généraliser », a-t-il confirmé. Une fois de plus la communauté de pensée sociale du PQ et du PLQ ? Notons que ce constat d'excellence n'est pas unanime...

Dès septembre prochain, environ 75 classes de maternelle destinées aux enfants de 4 ans issus de milieux défavorisés devaient être mises sur pied.

« Le plan pour cette année, c'est que chaque commission scolaire ait une classe de maternelle 4 ans », a dit Yves Bolduc.

L'article ne dit pas en quoi les CPE ne sont pas suffisants pour ces enfants de milieux défavorisés...

Voir aussi

Les enfants en maternelle à Montréal sont plus vulnérables qu'ailleurs au Québec

Québec — Doutes sur l'utilité de la maternelle dès 4 ans et les dépenses consenties

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire






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jeudi 19 juin 2014

Résultats en mathématiques: le financement public des écoles privées expliquerait les succès du Québec

Si les élèves québécois sont les champions canadiens des mathématiques, c'est peut-être grâce au financement public des écoles privées, suggère une étude.

Dans un article publié mercredi par l'Institut C.D. Howe, le professeur John Richards, qui enseigne les politiques publiques à l'Université Simon Fraser, s'intéresse à la diminution des résultats des élèves canadiens aux épreuves mathématiques du Programme international pour le suivi des acquis (PISA).

Menés tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans, les tests PISA aident à mesurer la performance des systèmes éducatifs des 34 pays membres de l'OCDE et de plusieurs pays partenaires.

L'auteur fait remarquer que le Québec est la seule province où le rendement des élèves en mathématiques n'a pas diminué au cours de la dernière décennie (2003-2012). L'auteur ne signale pas que les résultats de 2012 étaient inférieurs à ceux de 2006 et de 2009, les points culminants. Notons aussi que les résultats des élèves québécois sont en baisse importante en lecture chez les francophones et en sciences. Rappelons aussi qu'une proportion élevée des élèves québécois ne participent pas aux tests PISA plus que dans les autres provinces. Voir PISA — élèves québécois passent en sciences de la 10e position en 2006 à la 24e place en 2012, PIRLS — Les jeunes élèves québécois lisent moins bien que élèves du reste du Canada et Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010.

Selon lui, les subventions versées par l'État québécois aux écoles privées sont en partie responsables de cette situation «exceptionnelle».

Au Québec, les écoles privées sont subventionnées à la hauteur de 60 % par le gouvernement, ce qui explique pourquoi les élèves les fréquentent dans une proportion plus grande que dans le reste du pays. Environ 20 % des jeunes Québécois sont inscrits au réseau privé tandis que cette proportion n'excède pas 5 % dans les autres provinces, si l'on fait exception de la Colombie-Britannique (10,8 %).

Selon John Richards, la fréquentation élevée du privé au Québec crée un climat de saine compétition entre les deux réseaux qui favoriserait la réussite des élèves, incluant ceux du public. « Il est possible que cette concurrence explique en partie la performance des élèves québécois », dit-il.

La moyenne des élèves québécois du privé aux épreuves mathématiques PISA (584) est supérieure à celle des étudiants qui fréquentent l'école publique (522). Malgré cet écart de 62 points, que l'on peut attribuer à une série de facteurs notamment socio-économiques, la moyenne des élèves du public est supérieure à la moyenne canadienne (518), tous réseaux confondus, fait remarquer John Richards.

«Je ne suis certainement pas quelqu'un qui s'oppose aux écoles publiques parce que c'est extrêmement important, de préciser l'auteur. C'est une des raisons pour lesquelles le système scolaire canadien fonctionne beaucoup mieux qu'aux États-Unis, où la mauvaise qualité des écoles publiques crée de très graves problèmes.»

Il prétend que le réseau public favorise l'intégration des immigrants, alors que les écoles privées auraient tendance à regrouper les élèves sur une base religieuse ou ethnique. Notons que ce regroupement mélange justement les cartes socio-économiques : une école catholique accueille souvent des élèves catholiques de diverses ethnies, de divers milieux socio-économiques et mêmes des élèves simplement intéressés par des valeurs plus conservatrices (voir le succès des écoles catholiques auprès des musulmans) alors que les écoles publiques de par leur bassin géographique de recrutement regroupent des élèves provenant de quartiers voisins et donc souvent de classes socio-économiques similaires.

Augmenter l'autonomie de l'école améliore les résultats pour autant que les résultats scolaires de l'école soient publiés

Le professeur John Richards précise également qu'au cours du dernier quart de siècle, de nombreux pays ont augmenté l'autonomie des écoles à l'égard de la conception des programmes et de l'évaluation des élèves. PISA a départagé les écoles selon le degré d'autonomie quant à l'allocation interne des ressources:
«[I] l existe une relation entre l'autonomie de l'école et des résultats d'apprentissage, mais cette relation interagit avec les modalités de reddition de comptes des systèmes scolaires. Par exemple ... dans les systèmes où une plus grande part des données de rendement des écoles est rendu public, ce qu'on considère ici comme une forme de reddition de comptes, il existe une relation positive entre l'autonomie de l'école dans l'allocation des ressources et la performance des élèves... par contre, quand les écoles ne rendent pas publics leur rendement, après la prise en compte de la situation socio-économique et du profil démographique des élèves et des écoles, un étudiant qui fréquente une école avec une plus grande autonomie dans la définition et l'élaboration de programmes d'études
et des politiques d'évaluation tend à effectuer sept points de moins en mathématiques qu'un élève qui fréquente une école avec moins d'autonomie dans ces domaines (2014 OCDE, p. 52). »
PISA fournit des éléments de preuves pour le Canada et le Québec quant à la valeur de la publication des résultats scolaires comme un moyen d'assurer la responsabilité de l'école (2014 OCDE, p. 528). La corrélation entre le pourcentage d'écoles dans un province affichant publiquement les résultats scolaires au niveau de l'école et le résultat moyen en mathématiques pour la province est élevé (R = 0,59).

Mesures qui ne semblent pas fonctionner

L'auteur indique finalement deux politiques qui ne semblent pas fonctionner :

• Si le rapport national étudiant/enseignant est déjà en dessous de 20 (comme c'est le cas au Canada), abaisser davantage ce rapport en augmentant encore l'encadrement a peu de chance d'améliorer les résultats.

• L'augmentation du temps d'instruction consacré aux mathématiques est peu probable, par elle-même, à améliorer les résultats en mathématiques.




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Au Québec, interdit d'avoir de mauvaises notes !

Article de Mathieu Bock-Côté dans le Figaro de Paris :

Le quotidien montréalais Le Devoir nous apprenait le 3 juin (notre billet) que le ministère de l'Éducation, devant un taux d'échec trop élevé lors des examens de quatrième année du primaire, a exigé une nouvelle correction générale, pour tirer les notes vers le haut. Il ajoutait une précision: aucun élève ne devra voir sa note révisée à la baisse. L'ambiguïté n'était pas permise: il fallait monter les notes pour donner l'impression que le système d'éducation atteint ses objectifs et que les élèves y réussissent globalement,. Ce choix autorise le ministère à se moquer de ceux qui redoutent la régression culturelle de l'école québécoise. On connaît l'optimisme obligatoire du progressisme scolaire: le niveau monte !

Naturellement, cette décision a choqué.

Comment ne pas y voir une tricherie monumentale, une dissimulation massive et un travestissement honteux de la réalité ? Comment ne pas y voir un autre indice du décalage entre des institutions publiques entretenant la fiction de leur réussite et une réalité qui leur échappe et qui finit par percer de partout ? Plusieurs ont le sentiment que l'État contemporain travaille souvent à occulter une part importante du réel, comme s'il devait entretenir la fiction d'une société qui progresse, sans quoi il serait obligé de se questionner sur les fondements idéologiques des grandes transformations qu'il pilote depuis près d'un demi-siècle. Les statistiques publiques révèlent autant qu'elles dissimulent la société qu'elles prétendent mettre en scène. Mais le réel filtre ici et là, même si ceux qui le nomment risquent les pires épithètes.

Évidemment, les idéologues du nouvel ordre pédagogique québécois, qui s'est installé depuis une quarantaine d'années, se sont réfugiés derrière la logorrhée spécifique aux si mal nommées sciences de l'éducation pour justifier la chose. Il n'y aurait pas de nivellement par le bas, mais un ajustement des méthodes d'évaluation pour éviter un recalage massif potentiellement dommageable pour l'estime de soi des élèves, affirment-ils. L'évaluation serait une science très complexe qui se déroberait aux attentes simplistes de ceux voulant savoir si l'élève atteint ou non les objectifs du programme. Les sciences de l'éducation prétendent soustraire l'école au débat public: elle serait le monopole de prétendus experts qui ont souvent décidé de la transformer en laboratoire idéologique, au service d'une utopie qui ne dit pas toujours son nom.

Ce refus de l'échec repose sur une thèse psychologique dominante dans la pédagogie contemporaine: l'échec serait mauvais pour l'estime de soi de l'élève. Il relèverait d'une culture répressive. La personnalité de l'enfant en serait durablement fragilisée, peut-être fissurée. L'école fixerait une définition de la réussite scolaire attachée à une conception périmée de la culture, dont il faudrait s'extraire. L'enfant ne devrait plus se définir à partir d'une norme sociale extérieure à sa propre subjectivité. Il s'agirait d'exprimer son plein potentiel existentiel et non plus d'apprendre un savoir qu'on caricaturera souvent en culture encyclopédique morte et inutile, et peut-être même nuisible, dans une société vivante.

Dans une société où la famille a éclaté et où les enfants qui montrent des troubles de comportement se multiplient dans les salles de classe, au point que plusieurs enseignants parlent de l'école comme d'un environnement ensauvagé, il n'est plus aisé de transmettre un savoir en classe. Les professeurs sont souvent obligés de faire de la discipline, sans même en avoir le droit. On demande à l'école aujourd'hui de remplacer les parents, et plus largement, de se substituer à toutes les institutions qui étaient normalement responsables de la socialisation des enfants. Il ne faut pas se surprendre que les parents soient de plus en plus tentés par l'école privée.

La querelle de l'école est à peu près partout la même. Depuis près de quarante ans, on a multiplié les innovations pédagogiques pour en finir avec une école traditionnelle, qu'on s'imaginait autoritaire, étouffante et invivable. La crise de l'école est symptomatique d'une faillite plus large: celle de la transmission. Car pour se transmettre, une société doit croire minimalement en sa propre valeur, en la nécessité de s'inscrire dans la durée. Ce n'est plus le cas. L'école était accusée de contribuer à la reproduction d'une société inégalitaire, exclusive et hiérarchique. C'est ce discours, qui s'est normalisé depuis, à travers l'idéologie pénitentielle, qui amène les sociétés occidentales à penser leur passé sous le signe de la xénophobie, du sexisme et de l'homophobie. L'enseignement de l'histoire, un peu partout, est traversé par cette idéologie.

Ainsi pensée, l'école ne doit plus transmettre la culture, mais libérer l'enfant des préjugés et stéréotypes qu'elle relaie. La culture ne passe plus pour un héritage à ressaisir, mais pour un fatras dont l'individu doit se libérer pour affranchir une créativité socialement inhibée. On passe de la transmission à la déconstruction.

Au nom du renouveau pédagogique, on a remplacé dans l'école québécoise l'apprentissage des connaissances par celle des compétences: les premières seraient vite périmées, les secondes permettraient de construire soi-même son propre savoir. De ce point de vue, la décivilisation devient un objectif politique honorable, car il correspond à une émancipation de la subjectivité. Nul besoin d'un maître: l'enfant doit s'éduquer lui-même, ce qu'entretient le fantasme d'une conversion généralisée de la pédagogie aux nouvelles technologies, où le rapport entre le professeur et l'élève serait réduit au strict minimum.

C'est cette école qui essaie de masquer avec des statistiques truquées son effondrement. Or, les faits sont là: la maîtrise de la langue régresse, la connaissance de l'histoire est ravagée. Bien des enseignants, formés dans ce système, en viennent à confesseur leur ignorance.

Il s'agit dès lors de restaurer le principe de transmission et conséquemment, la valeur de la civilisation et des œuvres qu'il s'agit de transmettre. Depuis plusieurs années, des intellectuels québécois ont travaillé à en réhabiliter le principe. Une bonne part du corps enseignant, rassemblée autour de la Fédération autonome de l'enseignement, s'est aussi révoltée contre cette dénaturation de l'école. Mais cette critique n'a pas été relayée par les partis politiques, qui peinent à délivrer l'éducation des idéologues qui l'ont confisqué. [Note du carnet : Les partis prennent pour conseiller en éducation des experts issus du même modèle et moule québécois.] On ne refondera pas l'école sans réparer les fondements abimés de la cité.




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