jeudi 12 juillet 2012

Tempête dans la gazouillosphère québécoise : « Les filles attachent moins d'importance au salaire que les garçons »

Selon le Huffington Post Québec (dont nous avons pu déjà goûter du peu de sérieux), François Legault aurait commis « une gaffe » sur Twitter et aurait déchaîné « de vives critiques et risées sur Twitter » pour ses propos « sexistes ».

Précisons tout de suite que M. Legault a déjà tenu des propos très approximatifs que nous avons dénoncés ici.

De quoi s'agit-il ? Qu'est-ce qui a donc bien pu troubler le landerneau gazouillant québécois ?

La discussion partait de la proposition de M. Legault d'augmenter le salaire des enseignants, tout en haussant les exigences des facultés d'éducation. (Nous ne sommes pas convaincus qu'il s'agisse d'une solution efficace : plus d'autonomie tant au niveau administratif que sur le programme pourrait  améliorer les écoles à moins de frais et plus sûrement, voir ici, ici et .)

M. Legault a lancé que les garçons choisissaient moins la profession d'enseignant « entre autres à cause du salaire moins élevé », ce à quoi le chroniqueur Vincent Marissal a répondu.



Le tweet de Legault est alors qualifié de sexiste par plusieurs internautes :

Laurence Yanakis
  Monsieur Legault, vos propos sont sexistes... pour ne pas dire autre chose...




Enord Telasco
Si François Legault continue avec ses twittes sexistes, il se cassera les dents aux prochaines élections.












Personnellement, nous trouvons la remarque de Vincent Marissal bien plus caricaturale que la réplique de M. Legault, même si celle-ci heurte les préjugés des bien-pensants.

En effet, ce que la différence de priorité que M. Legault mentionne peut se défendre alors que la « question » de Marissal est à la limite insultante, car les femmes peuvent avoir d'excellentes raisons de privilégier d'autres valeurs que le simple salaire, la maternité par exemple. Maternité essentielle à la reproduction de la société et qui les éloignent du travail pendant quelques années. Elles ont donc intérêt à choisir des carrières à faible obsolescence et qui offre plus de souplesse : l'enseignement plutôt que l'informatique par exemple.  C'est ce que le professeur Thomas Sowell explique ci-dessous.


Le chef de la CAQ a publié mercredi matin sur son compte Twitter un lien vers une étude de l'OCDE qui soutiendrait que la « rémunération joue moins dans la considération du champ d'étude pour les femmes que chez les hommes ». Étude qui s'en plaint et vise à inciter les gouvernements à intervenir pour que cela change (et certains osent prétendre que l'OCDE est de « droite »).

François Legault a également publié un lien vers une entrevue du journal Le Devoir avec la psychologue Susan Pinker qui affirme que « les femmes ne seront jamais des copies conformes des hommes ».

Notons qu'il est bien connu que la féminisation de la profession médicale (près de 65 % des étudiants en médecine sont des filles) a des effets négatifs : les femmes ont tendance à travailler moins longtemps que les hommes et évitent de fonder des cabinets. Il s'agit là de faits. Pour citer une médecin qui s'exprimait dans les colonnes du Devoir :
« Les filles, du moins celles qui choisissent la médecine, et je m'y inclus, sont moins portées à l'entrepreneuriat nécessaire pour ouvrir et gérer un cabinet. [...] La féminisation de la pratique a amené d'autres changements qui contribuent à la pénurie de médecins. Ne vous fâchez pas : je ne veux pas faire diminuer le nombre de filles en médecine, mais seulement analyser les causes de la pénurie d'omnipraticiens. Les femmes prennent souvent plus de temps pour évaluer un patient, ce qui est bien, mais elles voient moins de patients dans une journée. Les femmes médecins ont un conjoint qui travaille. Elles ne subissent donc pas la pression pour « produire » plus, voir plus de patients. »
Cette féminisation de la médecine inquiète une pionnière du féminisme en médecine comme la docteur Monique Boivin. Celle-ci pense que « quand il y aura assez de femmes, on baissera les prix pour en arriver à une médecine bon marché. Pour une raison fort simple : les femmes revendiquent moins. » Elle en veut pour preuve la perte de prestige de la profession d'infirmière massivement féminisée.

Pour Mme Boivin, « les filles investissent en masse la médecine avec la mentalité de la nouvelle génération, soit la culture du moi, du "je m'occupe d'abord de ma vie privée" ».

Voir aussi

Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

Wall Street Journal : « Il n'y a pas d'écart salarial hommes-femmes »



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