L’essayiste Benoît Melançon dans un entretien avec le Devoir (sur lequel nous avons au demeurant des réserves) évoque ce qui semble une solution de bon sens :
Reste à savoir qui sera « on » et s’il faut considérer « l’école » comme un monolithe et qu'un seul parcours de formation sera toujours meilleur que l'autre.Depuis 1994, si vous voulez enseigner au secondaire — en français, histoire, chimie, maths, qu’importe… —, il n’y a qu’une filière unique : vous entrez en sciences de l’éducation, où vous faites de la pédagogie et du contenu disciplinaire. Dans une structure comme celle-là, qui dure quatre ans, le contenu disciplinaire n’est pas majoritaire. Auparavant, il existait au moins deux voies d’entrée dans la profession, soit en faisant beaucoup de pédagogie et un peu de discipline, ou vice-versa. J’aimerais bien qu’on revienne à ce modèle à filières multiples. Mes étudiants en littérature française ne peuvent pas enseigner au secondaire. Et les étudiants en sciences de l’éducation qui viennent suivre mon cours cumulent moins d’heures en littérature que ceux du bac. Un modèle plus ouvert permettrait plus de contenu disciplinaire. Ma proposition, c’est de diversifier les formations actuelles. Et ensuite, on verrait ce qui marche le mieux à l’école.
Pourquoi pas une multiplicité de parcours et laisser le choix d’embaucher et de « voir » aux directions d’école et, donc indirectement, aux parents qui choisiront ces écoles ?
1 commentaire:
D'accord avec plusieurs parcours.
Mais avez-vous aussi lu l'article de Mlançon dans le Devoir ? C'est d'un niveau très superficiel.
«On n’apprend pas sa langue qu’à l’école ; on l’apprend à la maison. Si comme parents vous n’arrivez pas à les corriger, c’est que vous parlez aussi mal. Donc, le niveau ne baisse pas ! » »
Par contre, ça c'est une «idée » particulièrement idiote. La grammaire « technique » (l'analyse des phrases, les exceptions, l'imparfait du subjonctif), l'orthographe, un vocabulaire très technique cela s'apprend à l'école pas à la maison. Cette « idée » présuppose aussi que les gens naissent tous dans des familles francophones, que l'immigration ne change pas la composition des familles et donc la moyenne du niveau. C'est surtout grâce à l'école que le niveau des enfants d'immigrants peut s'améliorer (pas les parents!)
Enfin, on a fait des études en France en faisant passer les mêmes dictées à des élèves à 40 et 20 ans de distance : les résultats sont bien en baisse. Et la dictée ça existait il y a 40 ans et quasiment tout le monde allait déjà à l'école jusqu'à 15 ans. Bref. Sur ce sujet là il raconte à mon avis n'importe quoi.
«c’est pas vrai que la qualité de la langue diminue au Québec », ce qui ne veut pas dire que le niveau soit bon... Mais bon, ne pas décliner suffirait, on se satisfait de ce que l'on peut.
Quant à Marie-Éva de Villiers, ses propos sont plus nuancés et plus justes : « Il y a une certaine évolution qui est un peu malheureuse. Auparavant, on avait un écart assez important entre les locuteurs publics et l’ensemble de la population. Aujourd’hui, on se trouve devant une situation différente. On a une proportion de la population plus élevée qui s’exprime mieux, qui maîtrise la langue standard, grâce a un taux de diplomation plus élevé. Je déplore parfois le fait que de jeunes journalistes sont engagés alors qu’ils n’ont pas une excellente maîtrise de leur principal outil de travail. »
Je pense qu'on a des indications d'un relâchement, même si le français standard est appris plus longtemps, il n'est plus autant respecté, il faut faire peuple, djeune, etc. Je pense que cet auteur n'a aucun instrument pour prouver qu'au Québec le niveau ne baisse pas (il le dit lui-même... « On n’a pas de point de comparaison »).
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