Le grand magazine français L'Express s'est intéressé dans un de ses numéros du mois de juillet au cours d'éthique et de culture religieuse dans un article consacré au multiculturalisme au Canada.
L'article de l'Express est signé par Isabelle Grégoire, également journaliste à l'Actualité, succursale du correctivisme politique québécois bimensuel. D'origine québécoise, elle est diplômée du Centre de formation des Journalistes de Paris, elle est depuis 11 ans de retour à Montréal.
La journaliste s'en va donc dans une classe de l'école de la Mosaïque dans le quartier Côte-Saint-Luc à Montréal où les élèves, dont 90 % sont d'origine étrangère, « étudient dans la sérénité ». Les enfants y sont merveilleux. Le titre de l'article — qui ne se veut pas ironique — est très clair : « Des enfants modèles à Montréal ». Suit un long article dithyrambique sur les merveilles du multiculturalisme et son pendant québécois, l'interculturalisme : « Pour l'enseignante en 5e année (CM2 en France), le multiculturalisme n'est pas qu'un vague concept politique : c'est un défi quotidien. Un défi qu'elle relève avec brio : son groupe est d'une surprenante cohésion. »
La journaliste ne trouve qu'un groupe d'opposants au cours d'éthique et de culture religieuse : les nationalistes québécois comme Mathieu Bock-Côté pour qui le multiculturalisme et son frère jumeau l'interculturalisme « sacralisent la diversité et font de sa reconnaissance une exigence démocratique fondamentale. Ce qui revient à sacrifier la culture nationale[.] On demande à la société d'accueil de s'effacer pour créer un environnement neutralisé, dans lequel toutes les identités se valent. »
La journaliste décrit dans son article-publicitaire une scène du cours d'éthique et de culture religieuse : « Puis, en équipes, les élèves plongent dans l'écriture d'une saynète sur le monothéisme en dégageant les points communs entre le judaïsme, l'islam et le christianisme. "Avec ce cours, on voit moins nos différences et plus nos ressemblances", dit Taly, née en Israël. »
C'est le but politique évident, « voir » les ressemblances, interpréter d'une certaine façon les différences, apprendre aux enfants à les minorer, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agisse là d'une vision neutre des choses.
De toute façon, les gens se définissent surtout par leurs différences (Dieu existe-t-il pour toi ? Jésus est-il vraiment le Sauveur ? Cet homme est-il grand, blond ?) et non leurs ressemblances (je suis comme Napoléon : nous avons deux bras, deux jambes, des pieds, des poumons). Voir « Un Dieu, trois religions » (François Jourdan), L’idée banale selon laquelle il suffirait d’oublier ce qui sépare ne mène à rien… (Alain Finkielkraut, François Jourdan) et Le dialogue, au sens strict, entre les religions est impossible (Rémi Brague, Antoine Sfeir).
Nous ne croyons pas, par ailleurs, que les athées seront tous contents de voir l'importance donnée ainsi aux monothéismes.
Et ceci nous amène à ce que l'article ne dit pas : il n'y a pas que les nationalistes qui s'opposent au cours d'éthique et de culture religieuse.
Comment se fait-il que la journaliste ne mentionne pas l'opposition des athées et agnostiques du MLQ (voir ici) ? Ou encore de l'opposition importante de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) ? N'évoque pas la fronde des parents catholiques et coptes et leur critique bien étayée ?
Comment la journaliste n'a-t-elle pas pu mentionner le fait que des parents et de nombreuses associations — y compris l'Association canadienne pour les libertés civiles — avaient réussi à aller jusqu'en Cour suprême pour demander l'exemption au prétendument merveilleux programme d'ECR ? Quid de la victoire en justice du Collège Loyola ? De l'opposition des juifs orthodoxes ?
Rien.
On peut douter que les fonctionnaires qui ont reçu et chaperonné la journaliste de l'Express et de l'Actualité dans cette classe aient indiqué l'ensemble des opposants au cours ECR et insisté sur les critiques. Tout était pour le mieux, d'autant plus qu'on ne présente que les classes modèles aux journalistes et qu'on tient éloignés les parents trop curieux.
Rappelons qu'un parent avait demandé à assister à un cours d'ECR à Granby après que des élèves ont invité, dans les colonnes de la Voix de l'Est, les adultes à venir juger par eux-mêmes. Leur professeur d'ECR avait refusé que ce parent se présente en classe.
L'article de l'Express est signé par Isabelle Grégoire, également journaliste à l'Actualité, succursale du correctivisme politique québécois bimensuel. D'origine québécoise, elle est diplômée du Centre de formation des Journalistes de Paris, elle est depuis 11 ans de retour à Montréal.
La journaliste s'en va donc dans une classe de l'école de la Mosaïque dans le quartier Côte-Saint-Luc à Montréal où les élèves, dont 90 % sont d'origine étrangère, « étudient dans la sérénité ». Les enfants y sont merveilleux. Le titre de l'article — qui ne se veut pas ironique — est très clair : « Des enfants modèles à Montréal ». Suit un long article dithyrambique sur les merveilles du multiculturalisme et son pendant québécois, l'interculturalisme : « Pour l'enseignante en 5e année (CM2 en France), le multiculturalisme n'est pas qu'un vague concept politique : c'est un défi quotidien. Un défi qu'elle relève avec brio : son groupe est d'une surprenante cohésion. »
La journaliste ne trouve qu'un groupe d'opposants au cours d'éthique et de culture religieuse : les nationalistes québécois comme Mathieu Bock-Côté pour qui le multiculturalisme et son frère jumeau l'interculturalisme « sacralisent la diversité et font de sa reconnaissance une exigence démocratique fondamentale. Ce qui revient à sacrifier la culture nationale[.] On demande à la société d'accueil de s'effacer pour créer un environnement neutralisé, dans lequel toutes les identités se valent. »
La journaliste décrit dans son article-publicitaire une scène du cours d'éthique et de culture religieuse : « Puis, en équipes, les élèves plongent dans l'écriture d'une saynète sur le monothéisme en dégageant les points communs entre le judaïsme, l'islam et le christianisme. "Avec ce cours, on voit moins nos différences et plus nos ressemblances", dit Taly, née en Israël. »
C'est le but politique évident, « voir » les ressemblances, interpréter d'une certaine façon les différences, apprendre aux enfants à les minorer, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agisse là d'une vision neutre des choses.
De toute façon, les gens se définissent surtout par leurs différences (Dieu existe-t-il pour toi ? Jésus est-il vraiment le Sauveur ? Cet homme est-il grand, blond ?) et non leurs ressemblances (je suis comme Napoléon : nous avons deux bras, deux jambes, des pieds, des poumons). Voir « Un Dieu, trois religions » (François Jourdan), L’idée banale selon laquelle il suffirait d’oublier ce qui sépare ne mène à rien… (Alain Finkielkraut, François Jourdan) et Le dialogue, au sens strict, entre les religions est impossible (Rémi Brague, Antoine Sfeir).
Nous ne croyons pas, par ailleurs, que les athées seront tous contents de voir l'importance donnée ainsi aux monothéismes.
Et ceci nous amène à ce que l'article ne dit pas : il n'y a pas que les nationalistes qui s'opposent au cours d'éthique et de culture religieuse.
Comment se fait-il que la journaliste ne mentionne pas l'opposition des athées et agnostiques du MLQ (voir ici) ? Ou encore de l'opposition importante de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) ? N'évoque pas la fronde des parents catholiques et coptes et leur critique bien étayée ?
Comment la journaliste n'a-t-elle pas pu mentionner le fait que des parents et de nombreuses associations — y compris l'Association canadienne pour les libertés civiles — avaient réussi à aller jusqu'en Cour suprême pour demander l'exemption au prétendument merveilleux programme d'ECR ? Quid de la victoire en justice du Collège Loyola ? De l'opposition des juifs orthodoxes ?
Rien.
On peut douter que les fonctionnaires qui ont reçu et chaperonné la journaliste de l'Express et de l'Actualité dans cette classe aient indiqué l'ensemble des opposants au cours ECR et insisté sur les critiques. Tout était pour le mieux, d'autant plus qu'on ne présente que les classes modèles aux journalistes et qu'on tient éloignés les parents trop curieux.
Rappelons qu'un parent avait demandé à assister à un cours d'ECR à Granby après que des élèves ont invité, dans les colonnes de la Voix de l'Est, les adultes à venir juger par eux-mêmes. Leur professeur d'ECR avait refusé que ce parent se présente en classe.
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