mardi 13 septembre 2011

Étude des résultats des enfants immigrants dans les pays de l'OCDE

En vingt-six ans, le nombre d'adolescents entre 15 et 19 ans à être encore scolarisés a diminué en France. Il est passé de 89 % en 1995 à 84 % en 2009 selon le rapport « Regards sur l'éducation » de l'OCDE, publié mardi. La France est ainsi le seul pays de l'Organisation à voir son taux de scolarisation baisser. Dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE, ce taux a progressé de 74 % à 83 % entre 1995 et 2009.

Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE, rappelle ainsi que « 130.000 à 140.000 jeunes » quittent l'école sans diplôme tous les ans.

Le rapport de l'OCDE pointe également que « les élèves issus de l'immigration sont plus nettement plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants. Ils sont devancés de 60 points en France par les élèves autochtones ». Un écart qui représente plus d'une année et demie d'études.

En général, dans les pays de l'OCDE, même après contrôle du milieu socio-économique, les élèves issus de l’immigration accusent  des scores inférieurs de 27 points, en moyenne, à ceux des élèves autochtones. Dans de nombreux pays, les élèves issus de l’immigration dits de la « première génération »  sont nettement plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, ils sont environ deux fois plus susceptibles de se situer dans le quartile  inférieur de performance que les élèves autochtones. Au Canada, les allochtones font en moyenne quasiment aussi bien que les autochtones ; dans certains pays comme l'Australie et la Hongrie, ils font même légèrement mieux.



En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves de la deuxième génération devancent les élèves de la première génération de 18 points en compréhension de l’écrit. L’avantage relatif des élèves de la deuxième génération par rapport aux élèves de la première génération représente plus de 40 points en Autriche, en Finlande et en Irlande (voir le graphique A5.3 ci-dessus), et plus de 30 points en Espagne, en Grèce, en Italie, au Royaume-Uni, en Slovénie et en Suède. Ces écarts importants donnent la mesure du désavantage subi par les élèves de la première génération et reflètent probablement des différences de milieu socio-économique entre les générations d’immigrants . Toutefois, ils sont aussi le signe de la mobilité sociale et de l’élévation du niveau de compétence entre les générations.


La prudence est de mise lors de l’interprétation des écarts de performance entre les élèves de la première et de la deuxième génération, et de leur comparaison entre les pays. Dans certains cas, ces écarts reflètent davantage les caractéristiques des familles qui ont participé aux différentes vagues d’immigration que l’efficacité des politiques d’intégration. La Nouvelle-Zélande est un cas d’école : les élèves de la première génération affichent des scores aussi élevés que les élèves autochtones, lesquels devancent les élèves de la deuxième génération de 22 points (la seconde génération d'immigrants est moins bonne que la première !) Ce constat suggère de grandes différences de profil entre les groupes d’élèves issus de l’immigration. Toutefois, les élèves originaires des mêmes pays se distinguent par des performances nettement différentes selon leur pays d’accueil.


En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 31 % des élèves défavorisés sont résilients. En Corée et à Shanghai (Chine), respectivement 56 %  et 76 %  des élèves de condition modeste sont « résilients » comme l'appelle l'OCDE (en français la résilience — un anglicisme à la mode — signifie avoir du ressort, de la ressource) : la plupart des élèves les plus défavorisés obtiennent ainsi un score nettement supérieur à leur score théorique. La proportion d’élèves « résilients » est supérieure de 10 à 15 points de pourcentage à la moyenne de l’OCDE en Finlande, au Japon et en Turquie.

Par contraste, cette proportion est inférieure de 10 points de pourcentage à la moyenne de l’OCDE en Argentine, en Autriche, en Fédération de Russie et au Luxembourg. Dans tous les pays, les filles issues d’un milieu socio-économique défavorisé sont nettement plus susceptibles que les garçons d’appartenir au groupe des élèves résilients en compréhension de l’écrit.





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