samedi 3 août 2019

Angleterre et au Pays de Galles — taux de natalité au plus bas

En 2018, le taux de natalité a atteint un niveau historiquement bas en Angleterre et au pays de Galles, représentant une baisse de 46 % par rapport au record historique de 1947.

Depuis le début du recensement des naissances en Angleterre et au pays de Galles, le nombre de nouveau-nés n’a jamais été aussi bas, rapporte The Guardian. Le record de naissances avait eu lieu en 1947. Comparé à cette date, le nombre de naissances a chuté de 46 % l’an dernier.


En 2018, 657 076 naissances ont été enregistrées. Cela représente une baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente, et de 10 % par rapport à 2010. Le taux s’est élevé à 11,1 naissances pour 1 000 habitants. « Les chiffres, fournis par l’Institut national des statistiques (ONS), montrent également que le pourcentage de bébés vivants dont la mère n’est pas née au Royaume-Uni a diminué pour la première fois depuis 1990, passant de 28,4 % à 28,2 % », détaille The Guardian.

L’indice de fécondité global a lui aussi baissé. Il était de 1,7 enfant par femme en 2018, soit une baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente. Citée par le quotidien britannique, Ann Berrington, professeure de démographie et de statistiques sociales à l’Université de Southampton, explique ces données par l’évolution des aspirations, l’éducation [moderne qui ne valorise pas la famille], mais également l’accès à la contraception.

Une loi fixe l’âge de la fin de la scolarité à 18 ans. La disponibilité de la contraception d’urgence et de longue durée a également été considérablement augmentée. »

Ann Berrington précise que les personnes âgées de 20 à 30 ans sont plus susceptibles de différer la maternité en raison de facteurs pratiques, tels que le manque de logements abordables.

Chine : le nombre croissant de diplômés sans emploi inquiète les autorités

Les universités chinoises ont diplômé un nombre record de 8,3 millions d’étudiants cet été alors que ce chiffre n’était que de 5,7 millions il y a 10 ans. Le durcissement des politiques dans la plupart des pays occidentaux signifie également que près d’un demi-million de jeunes Chinois diplômés d’établissements étrangers reviendront cette année. Ce n’est pas un moment propice pour entrer sur le marché du travail. L’économie chinoise, bouleversée par la guerre commerciale des États-Unis, a connu sa croissance la plus lente depuis près de 30 ans. Cette année, les deux tiers de tous les travailleurs qui rejoindront la population active seront des diplômés universitaires, contre seulement la moitié il y a trois ans.

Au début des années 90, le gouvernement affectait simplement les diplômés à un poste dicté par la hiérarchie. Cette pratique n’a plus cours, mais les autorités chinoises sont clairement préoccupées par ce qui se passera si ces diplômés ne trouvent pas de travail. Le 12 juillet, cinq agences d’État ont averti les gouvernements locaux que la stimulation de l’emploi était devenue plus pénible. Ces agences établissaient un lien entre « l’emploi des diplômés » et « la stabilité sociale du pays ». De tels avertissements sont émis chaque année depuis 2011, mais cette année, exceptionnellement, le ministère de la Sécurité publique a ajouté son nom à l’avertissement.


Le mois dernier, le gouvernement a annoncé des mesures pour assurer l’embauche de davantage de diplômés. Les petites entreprises qui recrutent des diplômés au chômage peuvent demander une réduction d’impôt. Le système national d’enregistrement des ménages, le hukou, qui limite les possibilités pour les citoyens de bénéficier de services publics subventionnés, sera plus favorable aux nouveaux diplômés. Les nouvelles règles enjoignent à toutes les capitales provinciales (mais pas les mégapoles telles que Pékin et Shanghai) de faciliter l’inscription des diplômés à un centre de hukou local, ce qui devrait favoriser la mobilité de la main-d’œuvre.

Les diplômés qui souhaitent créer leur propre entreprise sont éligibles à un prêt public même en l’absence de garantie ou de caution, indique le ministère des Ressources humaines. Ceux qui ne peuvent pas être embauchés et qui manquent de motivation entrepreneuriale sont invités à visiter l’une de ses nombreuses succursales locales pour une assistance individuelle. Les gouvernements locaux essaient aussi d’aider. Le 26 juillet, une ville de la province du Guangxi (Sud) a annoncé qu’aider les diplômés à trouver un emploi était devenu « la priorité absolue ».



Il n’y a pas de statistiques officielles sur le statut d’emploi des nouveaux diplômés, mais MyCos, une société de conseils en éducation à Pékin, a constaté que la proportion de ceux qui avaient trouvé un emploi à temps plein dans les six mois suivants l’obtention de leur diplôme avait chuté de 77,6 % en 2014 à 73,6 % en 2018. Le salaire mensuel moyen des nouveaux diplômés est passé d’un pic de 4 800 yuans (622 €, 913 $ canadiens) en 2015 à 4 000 yuans (518 €, 721 $) en 2017, selon Zhaopin, la plus grande plate-forme de recrutement de la Chine.

La guerre commerciale avec les États-Unis semble avoir tempéré les recrutements, en particulier dans les industries d’exportation. Une répression contre les banques fantômes (des prêteurs qui n’acceptent pas les dépôts garantis par l’État) qui étaient des recruteurs enthousiastes de nouveaux diplômés a mené à des licenciements massifs. La suspicion internationale croissante envers les entreprises de technologie chinoises pourrait également ralentir leurs projets d’expansion. Le recrutement dans la fonction publique, quant à lui, a été réduit à 14 500 cette année, le nombre le plus faible en 10 ans.

Une récente diplômée de l’Université de Pékin raconte à The Economist comment une entreprise de services financiers l’a mise à pied plus tôt cette année. Elle cherche un emploi dans une entreprise Internet. Les employeurs potentiels, dit-elle, ont prolongé la période de probation pour passer de deux à trois mois à, désormais, six mois. « Pendant la période de probation, les employeurs ont légalement le droit de ne payer que 80 % du salaire normal », explique-t-elle. « De plus en plus d’entreprises exploitent cette possibilité. »

Diplômée de l’université la plus prestigieuse de Chine, elle a au moins confiance de pouvoir bientôt trouver un bon emploi. Les diplômés d’établissements moins connus font face à un avenir beaucoup plus difficile. Plusieurs recruteurs présents au salon de l’emploi dans le nord de Pékin admettent mettre directement à la poubelle les CV des écoles « sans nom ». Selon Joshua Mok, professeur à la Lingnan University de Hong Kong, ce phénomène pourrait en partie s’expliquer par le fait que la « qualité moyenne » des diplômés s’est peut-être détériorée au cours des dernières années. Le nombre d’universités est passé d’un peu plus de 1 000 en 2000 à environ 2 700 aujourd’hui. Les employeurs, qui ne connaissent pas un grand nombre de ces nouveaux établissements, considèrent souvent les plus obscurs comme des usines à diplômes. Ils n’ont pas toujours tort.

En 2009, un sociologue a inventé le terme yizu ou « tribu de fourmis » pour désigner les diplômés provinciaux qui galèrent dans les mégapoles. Environ 100 000 de ces « fourmis » vivaient à Pékin en 2010. Mais ce terme n’est plus largement utilisé, explique une diplômée de la province du Yunnan (sud) qui vit à Pékin. La hausse des loyers, conjuguée à une répression draconienne pour sous-location illégale par morcellement d’appartements, a conduit la plupart des diplômés provinciaux à quitter la capitale. Elle aussi pourra bientôt déménager : les salaires sont certes moins élevés au Yunnan, mais le coût de la vie l’est également.

Yao Yuqun, de l’Université Renmin, affirme que de nombreux diplômés ont des attentes irréalistes : « Tout le monde veut devenir directeur tout de suite. » Il existe de nombreux emplois, a-t-il déclaré. Un rapport publié en mai par l’Institut chinois de recherche sur l’emploi, un groupe de réflexion, a révélé qu’il y avait 1,4 poste vacant de premier échelon (à l’exclusion des emplois non qualifiés) pour chaque diplômé. De nombreux emplois sont situés dans les villes de deuxième et troisième rang. Les diplômés, semble-t-il, sont trop arrogants pour les prendre. On appelle cela la mentalité « ça BAT ou ça casse » faisant référence à Baidu, Alibaba et Tencent, trois géants en ligne très prisés par les diplômés. Le gouvernement conseille l’humilité. Il déclarait récemment que toute personne bénéficiant d’une offre d’emploi devrait « signer rapidement le contrat ».

Source : The Economist