jeudi 9 septembre 2021

Éric Zemmour: extraits de son nouveau livre La France n’a pas dit son dernier mot

Médiatiquement, Éric Zemmour est sans doute aujourd’hui le seul éditorialiste à se payer le luxe d’enchaîner des émissions qui, habituellement, exigent la primeur des interventions. Après France Télévisions samedi, chez Ruquier (ci-dessous).


Zemmour enchaînera lundi 13 avec Pascal Praud (CNews) puis RTL (Alba Ventura) et RMC-BFMTV (Jean-Jacques Bourdin). Et encore, ce n’est que la première semaine de sortie de son livre. En parallèle, l’auteur va multiplier les week-ends, les rencontres avec ses lecteurs en province (il commencera par Nice et Toulon, avant Nantes), mais aussi à l’étranger (un déplacement à Budapest est programmé). 


Pascal Praud en  a lu quelques pages ce jeudi soir (heure de Paris), notamment sur le nouveau décalogue de la religion moderne :




Éric Zemmour révèle dans son livre à paraître la semaine prochaine sa conversation avec Macron 

Après l’énorme succès éditorial de son ouvrage Le Suicide français, « j’étais convaincu d’avoir gagné à moi tout seul la ­bataille des idées. J’avais seulement oublié que je n’avais pas gagné la guerre. J’avais oublié que le propre de l’idéologie est de se radicaliser au rythme où le réel la désavoue », écrit Éric Zemmour en introduction de son dernier livre. « Je me ­réjouissais d’une consécration sur le front médiatique, voire intellectuel, et je ne m’apercevais pas que mes troupes avaient été enfoncées. J’étais devenu ce “polémiste d’extrême droite multicondamné” dont on ne veut plus prononcer le nom. »

La solution lui a été soufflée par son fils : « Le diagnostic, tu l’as fait depuis longtemps. Maintenant, il faut agir. » La première étape est donc la publication de ce livre qui ­emprunte aux Choses vues de Victor Hugo. « Longtemps mon livre s’est appelé Choses tues, reconnaît l’auteur. J’ai voulu imiter Victor Hugo, car je suis devenu un acteur de cette histoire. » C’est aussi une façon pour lui de tourner la page de ses années de journalisme, quitte à brûler ses vaisseaux. À plusieurs reprises, il relate ses conversations avec Marine Le Pen ou Xavier ­Bertrand, qui ne lui pardonneront sans doute pas cette trahison du « off ». Xavier Bertrand : « Je sais bien que je n’ai pas le ­niveau. Mais plus personne ne l’a aujourd’hui. La présidentielle, ce n’est pas un examen, c’est un concours. C’est le niveau des autres qui compte. » ­Marine Le Pen sur la prési­dentielle : « Éric, tu vas faire 3 % et tu ne vas pas ­m’empêcher d’être au second tour. Mais tu m’empêcheras d’arriver en tête. »

Éric Zemmour raconte aussi pour la première fois sa conversation avec Emmanuel Macron. Après son agression verbale filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, le président de la République l’a appelé. Pendant plus de ­quarante-cinq minutes, les deux hommes vont échanger sur les « racailles », la République, les banlieues et l’islam. « Je lui dis qu’il y a toujours des individus bons ou méchants, peu ­importe, mais je crois aux inconscients collectifs qui nous ­dirigent, et l’inconscient collectif de ces populations musulmanes est de coloniser l’ancien colonisateur, de dominer ­l’infidèle au nom d’Allah. » À ces mots, selon l’auteur, ­Emmanuel Macron lui aurait concédé avoir « raison sur ce point », mais que « s’il parle comme moi, on va à la guerre ­civile ; je lui dis qu’on va de toute façon à la guerre civile si on continue la politique qu’il suit ». Le plus savoureux de cet échange reste le moment où Éric Zemmour lui parle de son projet : « Je lui dis : j’ai un plan si vous voulez, il y a de nombreuses mesures à prendre. » Il me coupe : « Ça m’intéresse. » Et à la fin de la conversation, le chef de l’État le relance : « Au fait, votre plan, faites-moi une note. » Je fais mine de ne pas comprendre : « Quel plan ? » Il enchaîne, amusé de m’avoir bousculé : « Mais voyons, votre plan sur l’immigration, mon secrétariat vous contactera. »

Bien sûr, Éric Zemmour n’en fera rien. Il ne veut pas brûler ses cartouches trop vite. Les garde-t-il pour une candi­dature à l’élection présidentielle ? Éric Zemmour se refuse à l’évoquer. Trop tôt. Trop d’incertitudes encore aujourd’hui. Ne vaut-il mieux pas attendre l’automne quand les Républicains choisiront leur candidat ? Rien ne sert de se presser et de céder à la pression médiatique. Pour autant, l’organisation se met en place. Des maires ­reçoivent des demandes de parrainages pour valider sa candidature ; des experts rédigent des notes ; des financiers sont sollicités, quand ce ne sont pas eux qui prennent les ­devants. De ce point de vue, ceux qui travaillent avec lui ­racontent leur sidération de voir des expatriés, qui avaient soutenu Emmanuel Macron en 2017, chercher à le joindre pour lui proposer de l’aider financièrement s’il se lance. C’est le cas du trésorier des « Amis d’Éric Zemmour », Nicolas Zysermann, en poste dans un groupe de construction navale. Zyserman s’était engagé lors de la dernière présidentielle pour… Emmanuel Macron ! Il était plus précisément le référent des Jeunes avec Macron à l’Université Concordia de Montréal, selon les courriels internes révélés par WikiLeaks.

Si Zemmour assure vouloir rassembler les Français autour de ce qu’il appelle « les 5 I : identité, immigration, indépendance, instruction, industrie », c’est bien autour de l’immigration que tourne l’essentiel de son propos. « Notre peuple, par référendum, doit décider de sa composition et de son avenir, écrit l’éditorialiste. Il doit pouvoir décider de la fin du regroupement familial, de la suppression du droit du sol, de l’encadrement strict du droit d’asile, sans qu’une oligarchie de juges français et européens l’en empêche. » Face à la « guerre de civilisations menée sur notre sol », Éric Zemmour ne s’embarrasse pas de pudeurs de gazelles et veut « tout faire pour éloigner ces envahisseurs prédateurs loin de nous : expulsion systématique des étrangers pénalement condamnés (25 % des détenus) ; déchéance de nationalité française pour les individus binationaux condamnés pour un crime ou pour une succession de délits, reprise en main par l’État des “zones de non-droit” ».



 

En appelant à une « renaissance » et une « reconquête française » dans son livre, La France n’a pas dit son dernier mot, l’essayiste admet qu’il ne peut plus se contenter de décrire ce qu’il voit, mais qu’il lui faut agir pour « sauver » le pays. Extraits.

« On n’attire pas les mouches avec du vinaigre »

8 janvier 2007

Son sourire reste accroché un long moment. Il est content de son bon mot. Il observe un instant sur mon visage l’effet produit. Le rôle de cynique qui rit et se joue de tout est sans doute un de ceux qu’il préfère tenir. J’ai retrouvé Alain Minc chez Marius et Janette, un chic restaurant de poisson, avenue George-V. […] Je marque un point décisif en me moquant des discours du candidat Sarkozy qui, sous la plume d’Henri Guaino, multiplie avec lyrisme les références à de Gaulle, Malraux, Jaurès, à la grandeur de la nation, à l’unité du peuple français. Ainsi Sarkozy aurait renié Minc ? Il aurait rejoint la cohorte des « sous-doués » du nationalisme ? J’insiste, je brocarde, je plastronne. Il me laisse venir, me laisse triompher.

Et soudain, d’un coup, d’un seul, il me porte l’estocade : « Oh, vous savez, tout cela, ce ne sont que des mots pour gagner la présidentielle. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Le seul point important : Sarko a annoncé qu’un minitraité institutionnel sur l’Europe sera adopté par le Parlement après son élection. On y mettra tout ce que le référendum de 2005 a rejeté et le tour sera joué. » La phrase, tirée à bout portant, m’a étendu au sol comme un oiseau mort. Mon bar en croûte de sel ne passe plus ; je me tais, le regard absent. Vaincu. Minc n’en finit pas de sourire. Le sourire du vainqueur.

• Du chiffre au nombre

17 février 2008

Quand on les pousse dans leurs retranchements, nos sophistes distinguent entre l’est de l’Europe, ou la nation a émergé avant l’État, et l’ouest de l’Europe, et surtout de la France, ou c’est l’État qui a fondé la nation, d’abord les quarante rois qui ont fait la France, puis la République, et qui ont accouché d’un peuple de citoyens. Distinguo pour le coup un brin manichéen, qui mériterait d’être nuancé, mais qui n’est pas faux sur l’essentiel. Et c’est justement là où la France se retrouve en grand danger. Depuis une quarantaine d’années, la communauté de citoyens se désagrège sous les coups portés d’une société des individus qui ne veulent connaître que leurs droits, et aucun devoir, et ne voient l’État que comme un distributeur de services et de lois pour satisfaire leurs moindres caprices. Des individus sans racines et sans histoire, qui se rêvent « citoyens du monde » détachés de tout ancrage national. Ils ne connaissent ni territoire ni peuple. Ils se côtoient sans se fondre dans un ensemble unifié et cohérent. Ils appellent « république » cette société des individus qui n’a plus rien à voir avec la République des citoyens. C’est dans ce vide abyssal que sont venues se loger des diasporas islamiques, de plus en plus nombreuses, liées par les notions archaïques de famille, de clan, de religion, et qui importent ces archaïsmes au sein d’une postmodernité aveugle qui ne veut voir en eux que des individus isolés. Les plus habiles représentants de ces diasporas ont bien compris l’usage qu’ils pouvaient faire de ce libéralisme pour dynamiter les restes de l’État-nation et de la République, s’émanciper de sa tutelle devenue débile, et imposer a sa place, dans des enclaves étrangères, la loi archaïque d’Allah.

La Seine–Saint-Denis est l’emblème de ce grand remplacement qui n’existe pas. Ce département est le cœur historique de la France, avec la basilique Saint-Denis, ou reposent les tombeaux de nos rois. On recense aujourd’hui dans ce département que deux tiers des naissances viennent d’au moins un parent né à l’étranger et que plus de 60 % des jeunes de moins de 18 ans sont d’origine étrangère. Dans la liste des dix prénoms les plus donnés aux enfants, tous sont musulmans (Mohamed) ou affiliés (Ryan, Ines). Un rapport parlementaire avait signalé en mai 2018 que « l’État ignore le nombre d’habitants » qui résident en Seine–Saint-Denis, que le nombre d’étrangers clandestins, alimenté par l’aéroport Charles-de-Gaulle, tout proche, y est inconnu : « 150 000, 250 000, voire 400 000, soit entre 8 % et 20 % de la population du département. » En Seine–Saint-Denis, 40 % de la population a moins de 29 ans, et 26,1 % de ces jeunes sont au chômage, chiffre qui monte à 40 % dans de nombreuses cités. […]

Ces enclaves étrangères vivent sous le règne d’Allah et des caïds de la drogue qui assurent l’ordre et la vie de tous les jours

Éric Zemmour

Le paysage urbain de la Seine–Saint-Denis est dévasté, les petits commerces traditionnels des villages français ont disparu pour laisser place aux grandes surfaces à l’extérieur des villes, et aux commerces estampillés hallal (boucheries, mais aussi librairies ou encore kebabs), sans oublier les agences de la Western Union, qui transfèrent le produit des allocations sociales françaises ou des divers trafics vers les familles restées au bled. La plupart des cafés sont réservés aux hommes par une loi non écrite, mais appliquée avec rigueur, les femmes voilées, de plus en plus nombreuses, y compris celles vêtues du niqab les couvrant de la tête aux pieds, prohibés par la loi du 11 octobre 2010, interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public que personne n’ose faire respecter, les hommes se rendent à la mosquée en djellaba. Cette colonisation religieuse entraîne une colonisation visuelle qui entraîne une colonisation des âmes. C’est le but. […]

Ces enclaves étrangères vivent sous le règne d’Allah et des caïds de la drogue qui assurent l’ordre et la vie de tous les jours. Après le massacre du Bataclan, en novembre 2015, un commando du Raid, pourchassant un des djihadistes jusque dans son repaire de Saint-Denis, eut la surprise de subir, pendant leur siège, les insultes, voire les coups, de badauds et de voisins solidaires des djihadistes fuyards.

[…] Cette situation paradoxale et explosive — un département riche avec des habitants pauvres — n’a pas empêché le président Emmanuel Macron de comparer la Seine–Saint-Denis à la « Californie sans la mer » ! Plus lucide, et en même temps bien plus lâche, son prédécesseur François Hollande avait confié à des journalistes, quelques années plus tôt : « Tout cela finira par une partition. »

• L’aveu

3 mai 2010

On ôte les micros accrochés à nos vestes et on se passe de fraîches lingettes sur nos visages pour nettoyer les restes de maquillage. C’est la fin de l’émission « Ce soir ou jamais ». À la demande de Frédéric Taddeï, j’y ai défendu mon Mélancolie française. Un de mes contradicteurs s’approche de moi, afin de poursuivre la conversation. Le ton est moins guindé, et le tutoiement s’immisce peu à peu. Il s’appelle Pascal Blanchard. Au cours du débat, on l’a présenté comme historien, spécialiste de la période coloniale. Notre affrontement a été rude à l’antenne, et personne ne renonce à ses idées une fois les lumières éteintes. Avant de me quitter, Blanchard se penche vers moi, et me lance en aparté, d’un air triomphant : « Tu pourras dire ce que tu veux. On s’en fout, on gagnera, on tient les programmes scolaires. »

• Impuissance d’État

23 mai 2011

Claude Guéant est un hôte empressé et sympathique. La discussion court sur ses anciens patrons (Pasqua et Sarkozy) et sur la situation politique à la veille de la présidentielle de 2012. Quand je lui rappelle d’un ton de reproche que le nombre d’entrées légales a atteint sous son ministère les 200 000 étrangers par an quand, dix ans plus tôt, sous Jean-Pierre Chevènement, elles ne grimpaient qu’à 100 000, Guéant, d’un air gêné d’enfant impuissant derrière ses épaisses lunettes de bon élève, me confie : « Vous savez, avec tous les droits accordés aux étrangers, le ministre de l’Intérieur ne peut réduire les flux que de 10 %. »

• La guerre des trains a bien eu lieu

30 janvier 2012

J’ai connu Guillaume Pepy rue Saint-Guillaume, il y a plus de trente ans. Nous n’étions pas amis, même pas « copains », mais nous avions une amie commune. On s’est perdu de vue. À son entrée à l’ENA. […] Pepy m’a appelé après qu’il a entendu une de mes chroniques sur RTL concernant la SNCF. Il veut « rétablir certaines vérités ». Je me rends volontiers au siège de sa maison, dans un immeuble moderne et laid, situé derrière la gare Montparnasse. Son bureau est froid et sans charme, mais nos retrouvailles sont chaleureuses. Il goûte sa posture de patron de gauche converti aux rigueurs de la gestion entrepreneuriale ; d’ancien socialiste qui lutte contre le laxisme syndical. Et puis, soudain, alors que je lui rappelle timidement les souffrances des banlieusards pris dans « l’enfer des transports », il me lâche tout à trac : « Tu sais, le dernier a avoir mis de l’argent dans le RER, c’est Pompidou. La gauche a tout mis sur le TGV pour permettre à la gauche caviar de descendre dans le Luberon. »

Il me regarde de son unique œil qui frise pour mieux observer l’effet produit. Je le sens joyeux de son aveu qui sonne comme une condamnation des siens et de lui-même. Comme soulagé par cette confession imprévue.

• Mamie Trump

6 décembre 2016

Je l’ai laissée attendre dans le hall du Figaro un long moment, mais elle me sourit sans un reproche quand j’arrive enfin, me faisant honte de ma goujaterie. C’est une vieille dame apprêtée avec soin. Elle ressemble à ces Américaines des années 1950, avec bigoudis dans les cheveux au volant d’une grosse voiture. Elle est française pourtant, mais a longtemps été mariée à un riche américain. Elle m’explique qu’elle était responsable des sections féminines pour l’élection de Trump. Elle l’appelle drôlement « le Donald ».

Cela fait des mois qu’on a étudié la situation en France. On a bien vu les différences avec l’Amérique. On a tout compris. Le Trump français, c’est vous

La responsable des sections féminines pour l’élection de Trump

Elle a un message à me délivrer et est pressée de s’exécuter. Je m’assois en face d’elle sur le canapé sans dossier. Elle débite son discours de son ton aigu auquel j’ai décidément du mal à m’habituer : « Voilà, il faudrait en France la même chose que chez nous. Il vous faudrait le même que le Donald pour donner un grand coup de balai. Cela fait des mois qu’on y pense. On a cherché en France parmi les grands patrons qui pourraient tenir le rôle qu’a tenu le Donald. Mais on n’en a pas trouvé. »

Je m’apprête a lui asséner des banalités sur le rapport différent que nous entretenons en France avec l’argent, les patrons, le capitalisme, mais aussi la politique, la littérature, lorsqu’elle me coupe de sa voix stridente : « Cela fait des mois qu’on a étudié la situation en France. On a bien vu les différences avec l’Amérique. On a tout compris. Le Trump français, c’est vous. »

• Le copain de Dany

13 mai 2019

J’ai la nuque raide et douloureuse. La climatisation excessive m’a transformé en automate. Trois heures de débat sur l’Europe m’ont chauffé l’esprit, mais glacé le corps. Je m’empresse de ceindre mon cou d’une écharpe que mon fils me donne sans un mot. Daniel Cohn-Bendit me tend, sans me regarder, le torse déjà tourné vers la sortie, une main aussi froide que la soufflerie du studio de LCI. David Pujadas me tape sur l’épaule en guise de remerciement. Je m’apprête à partir lorsqu’un grand gaillard se plante devant moi. Je le reconnais aussitôt : C’est Romain Goupil. Il est venu dans les bagages de Dany, son vieux complice de Mai 68. Il n’a plus le lumineux visage d’ange qu’il arborait à l’époque, mais son physique massif en impose encore. Il m’interpelle abruptement d’une voix vibrante de colère : « Tu auras beau dire, tu auras beau faire, on a gagné. La France, c’est fini. »

« Oui malheureusement. L’islam va tirer les marrons du feu. »

« C’est vrai, mais on s’en fout. »

• La guerre à Macron

13 mai 2019

Longtemps j’ai pensé que Macron était un Sarkozy en moins vulgaire ; pour la première fois, je comprends qu’il n’est qu’un Hollande en mieux vêtu. « Nous sommes en guerre… Nous sommes en guerre… Nous sommes en guerre… » Six fois dit et répété. Sans craindre l’emphase ni le ridicule. La même anaphore belliqueuse que l’Autre, qu’il avait pourtant juré de n’imiter en rien, et même de prendre comme repoussoir absolu. « Nous sommes en guerre. » Hollande l’avait proclamé devant le Congrès, réuni à Versailles après les sanglants attentats du Bataclan en novembre 2015. Macron retrouvait cette inspiration cinq ans plus tard, face à un virus. Des deux, Macron était le plus grotesque. Au moins, les djihadistes étaient-ils des soldats, certes d’une guerre asymétrique, mais qui tuaient et risquaient leur peau ; et on sait désormais que Hollande a donné l’ordre aux services spéciaux d’exécuter chacun des membres du commando : actes de guerre s’il en est.

Voir aussi 

Brève — La France n’a pas dit son dernier mot : Éric Zemmour publie un nouveau livre en septembre.

 

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