jeudi 31 janvier 2019

Belgique — La grève pour le climat s'étend aux écoliers du primaire, « la fanatisation de l'enfance » ?

Alors que la quatrième édition de Youth for Climate [titre en anglais pour faire moderne] se tient ce jeudi à Bruxelles, plus de 3 500 enfants, munis de pancartes et de banderoles, ont séché les cours et se sont parallèlement réunis dans le centre de Louvain. Pas moins de 27 établissements de l’enseignement primaire participent à ce rassemblement, organisé « à la demande insistante des écoliers » selon la télé publique flamande. Écoliers bien chauffés par leurs enseignants au préalable ?


Institutrice hilare (6e sec) accompagne ses ouailles

Le thème du climat prenait de plus en plus de place dans nos classes. Les enfants exprimaient leur envie d’aller à Bruxelles, mais ils sont en fait encore un peu trop jeunes. Ils ont donc eu l’idée d’organiser leur propre action pour le climat à Louvain », explique l’une des institutrices au micro du diffuseur public flamand. « Les écoliers ont réalisé un petit film de promotion et des affiches que nous avons diffusés. Beaucoup d’enfants semblent y avoir répondu positivement », souligne-t-elle encore.



Environ 12 500 jeunes ont pris part, dans la capitale, à la quatrième édition des jeudis pour le climat, d’après les derniers chiffres de la police. Près de 15 000 élèves ont également manifesté dans les rues de Liège.

Les professeurs qui « accompagnent leurs élèves » admettent volontiers qu’ils préparent les enfants (voir la vidéo ci-dessous) : « Dans nos cours on en parle, en classe on en parle ; c’est normal qu’on soit là aujourd’hui. On a même travaillé les slogans. On fait du français,  on fait des sciences, on peut tout faire avec cette manif. C’est extraordinaire. »



Pour le juriste Drieu Godefridi (docteur de la Sorbonne), il s’agit d’une utilisation d’enfants fanatisés dont une des icônes est la jeune Suédoise instrumentalisée au dernier sommet COP 24 de Katowice en Pologne, puis à Davos (illustration ci-dessous).


Terrible image que cette enfant suédoise de 15 ans, atteinte du syndrome d’Asperger, qui vient à la télévision taxer des acteurs sociaux de « crimes contre l’humanité ».

Dérangeantes images que celles de ces enfants qui, avec la bénédiction de leurs parents, de leurs professeurs et de leur ministre (sic) [note du carnet : la ministère de l’Éducation a depuis rappelé que ces absences seraient désormais sanctionnées]  vocifèrent en pleine rue des slogans politiques, à l’heure qui devrait les trouver en classe.

L’écologisme, qui est la version politique de l’écologie, possède une indéniable force de séduction. Cette idéologie est, dans certaines régions du monde, essentiellement cantonnées à l’Europe occidentale, celle dont on parle, celle qui a les faveurs des médias et de l’écrasante majorité des journalistes.
[...]

Il ne s’agit évidemment pas de soutenir que nous devrions isoler nos enfants de la politique : ce serait un leurre. Tout au contraire, l’appréhension du politique en tant que modalité fondamentale de l’agir humain, est un aspect crucial de l’éducation, et de l’initiation à l’esprit critique.

Cette éducation suppose d’abord la maîtrise des savoirs élémentaires sans lesquels la vision du monde reste affreusement limitée. Les limites de mon langage sont les limites de mon monde, disait Wittgenstein. Rappelons, à cet égard, que les jeunes Belges francophones sont les moins capables en lecture parmi les 36 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

L’initiation à la pensée critique suppose la confrontation progressive et par l’argumentation rationnelle de points de vue divergents -- sur le modèle médiéval de la disputatio.

Toutes pratiques qui sont aux antipodes de la vassalisation politique de l’enfance par des adultes, sur le mode du slogan et de l’excommunication vengeresse.

Une enfant de 15 ans ne peut se marier, acheter un bien immeuble, elle ne peut voter ni acquiescer à la plupart des actes juridiques de la vie courante, mais elle serait compétente pour juger publiquement de crimes contre l’humanité ?

Quand une enfant lance de telles imprécations, délivre de souveraines condamnations — crimes, criminels ! – c’est-à-dire finalement des messages de haine, son instrumentalisation dépasse les limites de ce qui est acceptable dans une démocratie et dans un état de droit.

Cette fanatisation de l’enfance est abusive.



Voir aussi

« Mobilisation des écoliers » belges pour le climat, idéalisme ou nouveau millénarisme inculqué ?

Au Québec, cette même préoccupation est enseignée depuis plusieurs années, voir :

Jacques Brassard et l’écolo-chamanisme, le petit chouchou de l’école québécoise

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

ECR — obsession pour les Amérindiens écologistes

À mon école on parle beaucoup d’écologie, le plus grave problème c’est l’existence des hommes

Célébration subventionnée à Granby du Jour de la Terre avec les écoliers captifs 

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